Logitech est une marque avant tout connue pour ses périphériques gaming et bureautiques de haute volée. Désormais, le fabricant s’est lancé dans le marché de la console portable, mais encore une fois, la marque fait les choses à sa manière. La Logitech G Cloud est une console portable, qui, comme son nom l’indique, est taillée pour le Cloud Gaming.
Depuis le lancement de la Nintendo Switch en 2017 et du Steam Deck plus récemment, de nombreuses marques commencent à voir le potentiel des consoles de jeux portables. Si les consoles de ce type ont connu grand succès dans les années 90/2000, notamment avec les machines de Nintendo (GameBoy, Nintendo DS), d’autres grands constructeurs comme Sony s’est déjà lancé dans le marché avec plus ou moins de succès. Si beaucoup d’entre nous gardent un très bon souvenir de la période PSP, on ne peut pas en dire autant de la PSVita, sortie en 2011.
Autant dire qu’un tout nouveau marché s’est créé depuis la fin des années 2010, et le Steam Deck a clairement remis le gaming portable au goût du jour, même pour les gamers les plus acharnés.
Logitech se lance lui aussi dans la course avec leur toute première console, j’ai nommé, la Logitech G Cloud.
Caractéristiques de la Logitech G Cloud
Taille d'écran | 7 pouces |
Type d'écran | IPS LCD |
Définition d'écran | 1920 x 1080 pixels |
Taux de rafraîchissement | 60 Hz |
Processeur | Qualcomm Snapdragon 720G |
Mémoire vive | 16 Go LPDDR5 |
Stockage | 64 Go (+ port Micro-SD) |
Connectique | 1 Jack 3.5 mm, 1 USB-C, 1 Micro-SD |
Poids | 463 grammes |
Comme son nom l’indique si bien, la Logitech G Cloud mise sur le “futur du gaming” aka le Cloud Gaming. Avec les offres qui se multiplient comme le XCloud ou encore GeForce Now, Logitech voit cet essor de la technologie comme un moyen d’attirer un tout nouveau public, ou du moins, un moyen d’en convertir certains.
En effet, Nvidia affirme que son offre de Cloud Gaming regroupe déjà plus de 12 millions de personnes. Ajoutons à cela l’offre XCloud dans le Xbox Game Pass Ultimate qui regroupe 25 millions d’abonnés et on peut facilement voir pourquoi Logitech considère que le Cloud Gaming est une bonne manière pour eux d’introduire leur première console portable.
Sur le papier, la console ne paye pas de mine avec son écran LCD 60 Hz et son espace de stockage assez faible. C’est au niveau de ce qu’elle propose que l’on peut facilement être surpris. Pour un tarif relativement faible, Logitech nous fait profiter d’un énorme catalogue de jeux en Cloud, qui, pour le moment a du mal à dépasser la Full HD du côté de chez Microsoft, et qui peut facilement détériore la qualité quand on passe sur des grandes résolutions du côté de chez Nvidia.
La Logitech G Cloud est donc particulièrement taillée pour les offres de Cloud Gaming actuels, donc pas besoin de plus niveau performance pour en profiter pleinement.
Design et ergonomie : on ne réinvente pas la roue… Et tant mieux !
Quand on prend la Logitech G Cloud en main, rien ne choque vraiment. On retrouve un design classique “à la Steam Deck”, avec des poignées légèrement bombées pour accueillir nos paumes et nos phalanges qui vont venir se glisser à l’arrière de la machine.
Tout de blanc vêtu, la Logitech G Cloud n’est disponible qu’en blanc, reste à savoir si la marque compte proposer d’autres coloris par la suite. Ne vous inquiétez pas, le matériel plastique et la couleur blanche permet de ne laisser aucune trace de doigt, ce qui est un excellent point.
On retrouve une disposition des touches ultra classique, reprenant le modèle type instauré par la manette Xbox 360. Les boutons d'action ABXY sont légèrement bombés et la machine dispose même d’une croix directionnelle “à la Nintendo”. Cependant, on peut regretter le manque de cohérence entre les boutons ABXY et les gâchettes R1,R2/L1,L2, comme sur Playstation. Certains jeux ont du mal à comprendre avec quelle machine vous êtes en train de jouer et vous recommanderont automatiquement d’appuyer sur les gâchettes LB/LT,RB,RT, comme sur une manette Xbox.
En parlant des gâchettes, ces dernières sont creusées et assez confortables pour y poser votre doigt. De plus, on peut apprécier la résistance de la gâchette qui permet de bien doser son appui lorsque l’on joue.
Sur la face de la Logitech G Cloud, on retrouve deux boutons d’options juste au dessus des sticks, qui remplace les touches classiques “Option” et “Back”. D’ailleurs, toutes les touches sont remapables dans les options de la console, hormis le bouton G, en bas à gauche de la console.
La Logitech G Cloud dispose d’un port micro-usb sur la tranche haute de la console afin d’y ajouter de l’espace de stockage, même si les 64 Go de base auront du mal à se remplir étant donné que la console ne télécharge pas les jeux (sauf émulation). A côté du port, on retrouve le bouton d’allumage de la console (à faire glisser), et deux boutons pour le contrôle du son.
Pour le son justement, cette Logitech G Cloud embarque un port jack 3.5 mm situé en bas de la console, mais vous pourrez tout simplement choisir d’utiliser votre casque ou écouteurs Bluetooth pour profiter de votre son de jeu tranquillement. La console dispose aussi deux haut-parleurs si vous ne souhaitez pas utiliser d’écouteurs.
La console se charge via un chargeur USB-C, fournis avec l’appareil.
Écran : rien d’incroyable, mais amplement suffisant
Le plus gros morceau, c’est évidemment l’écran. Pour une console portable, il est important que ce dernier réponde à certains nombres de critères, qui vont permettre de jouer convenablement à tous nos jeux sans perdre une miette de notre expérience.
Logitech a donc misé sur un écran 7 pouces classique IPS LCD brillant. On reste sur un format 16:9 avec une résolution Full HD (1920x1080p), avec une fréquence de rafraîchissement maximale de 60 Hz. L’écran est évidemment tactile, ce qui va vous permettre de naviguer dans les menus plus facilement si vous ne souhaitez pas utiliser les boutons prévus à cet effet (mais attention aux traces de doigts !).
La dalle propose une luminosité maximale de 450 nits, ce qui est supérieur au Steam Deck et à la Nintendo Switch. Vous pouvez donc jouer à la Logitech G Cloud dans un environnement lumineux sans aucun problème. Par ailleurs, la luminosité adaptative est réglée par défaut dans les options, mais libre à vous de la désactiver afin de satisfaire au mieux votre expérience.
Clairement, en jeu, ce n’est pas l’écran qui risque d’abaisser votre expérience. Logitech a misé sur une bonne luminosité avec des specs d’écran assez légères (tablette moyen de gamme) pour baisser au maximum le tarif de la machine.
Logiciel et jeux : le Cloud Gaming au bout des doigts
Pour accéder à votre bibliothèque de jeux, Logitech propose une interface assez intuitive, assez proche de ce qui est fait chez Microsoft. La console tourne sous Android 11 et dispose déjà d’applications pré-installées, inutiles d’aller les chercher dans le Play Store.
L'interface est claire et on parvient facilement à s’y retrouver. Une seule application peut s’ouvrir à la fois, veillez bien à fermer votre jeu précédemment en cours avant de switcher sur une autre bibliothèque.
Toutes les applications reconnaissent la Logitech G Cloud comme une manette de Xbox, mais rien ne vous empêche de toucher l’écran tactile pour profiter d’une manette virtuelle.
La Logitech G Cloud est avant tout prévue pour le jeu en Cloud. Pour ce test, j’ai pu essayer deux services majeurs de Cloud Gaming, à savoir : le XCloud de Xbox, et GeForce Now de Nvidia.
XCloud
Sur le XCloud, Microsoft propose une large sélection de jeux, tous issus du Xbox Game Pass Ultimate. Logitech propose un essai gratuit du Game Pass à l’achat de la console, ensuite il faudra se tourner vers un abonnement pour profiter du service.
Après s’être connecté, on se retrouve propulsé dans le jeu de notre choix. Pour le coup, il est difficile de blâmer la Logitech G Cloud concernant les performances, puisque le jeu vidéo en Cloud induit d’avoir une bonne connexion, d’où la légère latence in-game. Bien sûr, le service de Xbox en est encore au stade de bêta, ce qui est très prometteur pour la suite, mais votre expérience, notamment sur des jeux qui demande de la précision, peut être restreinte par les défauts du service.
On peut notamment noter une dégradation de l’image sur les jeux très détaillés (A Plague Tale, Atomic Hearts, etc.). Pour des jeux moins réalistes graphiquement, le service de Cloud s’adapte très bien à cette expérience sur Logitech G Cloud.
GeForce Now
Sur l’application GeForce Now, c’est une autre expérience qui s’offre à vous. Le service de Cloud Nvidia vous propose de lier vos comptes Steam, Epic, ou encore Ubisoft pour profiter de tous vos jeux en Cloud, avec vos sauvegardes synchronisées sur votre compte. Vous pourrez donc profiter de votre sauvegarde entre la Logitech G Cloud et votre PC sans aucun souci.
Le service est aujourd’hui disponible en version stable, le test complet de GeForce Now est disponible sur le site.
GeForce Now est l’endroit idéal pour profiter pleinement des performances de la Logitech G Cloud. L’ergonomie de la console ne vous posera aucun problème pour naviguer dans les menus du service et même en jeu, le logiciel comprend facilement qu’il s’agit d’une manette reprenant les contrôles de la Xbox.
Même dans de longues sessions de jeux, la Logitech G Cloud ne pose pas réellement de problèmes, et elle peut remercier son poids de seulement 463 grammes, comparé aux 669 grammes du Steam Deck.
Emulation
La Logitech G Cloud étant basée sur un OS Android, on peut facilement profiter de jeux émulés sur la machine.
En téléchargeant l’émulateur adéquat sur le Play Store, on peut désormais profiter de toute une variété de titres d’antan sur une console portable. Bien sûr, je tiens à préciser que l’utilisation de ROM ou d’ISO issu d’un jeu que vous ne possédez pas est totalement illégale.
Pour ce test, j’ai pu m’adonner à une petite session sur l’émulateur Dolphin, prévu pour jouer à des jeux Nintendo Gamecube et Wii. Pour cet essai, j’ai pu lancer The Legend of Zelda : The Windwaker en précisant bien dans les options de l’émulateur que j’utilise une manette Xbox. Côté performances, la Logitech G Cloud peut aisément faire tourner un jeu Gamecube comme Zelda The Windwaker, mais attention à la résolution ! De base, le jeu tourne en 480p. En HD (720p), le jeu parvient à tourner à 30 fps, au-delà, c’est déjà un peu plus compliqué.
Vous l’aurez compris, en émulation, il ne faut pas s’attendre à une machine révolutionnaire. La Logitech G Cloud pourra vous accompagner dans tous vos jeux émulés jusqu’à la génération PS2/ Wii, mais impossible d’aller plus loin.
Autonomie : À boire et à manger !
Un autre point extrêmement important pour une machine portable, c’est évidemment l’autonomie. La Logitech G Cloud profite d’une batterie de 23 Watt/ heure en moyenne, ce qui équivaut à environ une quinzaine d’heures de jeu non-stop. Bien sûr, la batterie s’usera plus vite en fonction de l’application que vous utilisez, mais globalement, on est sur une très bonne moyenne niveau autonomie.
Dans les options, il est possible de voir combien de temps la batterie peut tenir. J’ai été surpris de voir qu’après mes longues sessions de jeux, la console parvenait aisément à tenir au-dessus des 30%.
La copie (presque) parfaite
Points forts
- Peu chère (non prit en compte dans la notation)
- Bonne ergonomie
- Légère
- Autonomie incroyable
- Tous vos jeux en Cloud accessibles facilement
Points faibles
- Choix des types de boutons discutables
- Peu puissante
Note de la rédaction
La Logitech G Cloud peut clairement s’inscrire comme une console portable secondaire parfaite pour celles et ceux qui souhaitent emporter leurs jeux PC partout avec eux. L’amélioration et la démocratisation des services de jeux en Cloud permet aujourd’hui à Logitech de s’inscrire sur ce nouveau marché avec une console portable très ergonomique, pratique à utiliser et très facilement accessible. On notera cependant de choix de dénomination de touches un peu hasardeuse, notamment sur les gâchettes (R2/L2) qui contraste avec les touches d’action ABXY. La Logitech est peu puissante, mais peu chère, et vu ses utilisations elle n’a clairement pas besoin de bomber le torse pour trouver son public.