Comment ne pas être bluffé devant une telle prise de risque de la part de LG. Sa gamme UltraGear axée gaming possède une nouvelle figure de proue, et elle mesure 45 pouces de diagonale, pour une courbure qui surpasse tout ce que l’on connaît jusqu’à présent. C’est tout simplement la plus importante qui existe actuellement sur le marché, et ce n’est pas la seule statistique qui impressionne sur ce modèle 45GR95QE.

Design et caractéristiques de l’écran PC UltraGear 45GR95QE

Je vous conseille de faire extrêmement attention à la manière dont vous maniez cet écran. L’entièreté de la structure (excepté le pied) est en plastique, même la jointure entre le pilier et l’écran. C’est le cas pour presque tous les écrans de ce type, et cela rend le tout facilement sujet aux tremblements. L’idéal est donc de le monter délicatement, et de le déplacer le moins possible.

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Je ne vais pas vous mentir, l’écran a eu de quoi faire tourner les têtes des personnes qui passaient devant. La courbure de la dalle est de 800R, un record pour un écran grand public. Les modèles similaires ne descendent pas en-dessous des 1000R (plus le chiffre est petit, plus la courbure est marquée). Il est possible d’orienter l’écran à gauche ou à droite, et de l’orienter vers le haut ou le bas. Il ne se la joue pas comme l’Odyssey Ark de Samsung, car impossible de le faire pivoter en mode vertical. Au vu de l’utilité plus que discutable de cette option, je suis loin d’être déçu.

Les différents ports à l’arrière sont directement accessibles de face, et peuvent passer par un embout en plastique sur le haut du pilier pour qu'ils passent sous le bureau sans être visibles. Comme pour le reste de la gamme, on retrouve des lumières à l’arrière, au cas où il faille rappeler qu’il s’agit d’un écran gaming. Elles sont réglables et désactivables via le menu de l’écran. Parlons-en justement.

Interface : un design gamer et une télécommande qui change tout

On lui apporte trop peu de crédit mais peut rapidement devenir un petit calvaire quand elle est mal faite : l’interface de cet écran est excellente, pour la simple et bonne raison que l’on interagit avec via une télécommande. Je vous avais déjà parlé de cela dans mon test de la version 27 pouces non-incurvée de cet écran, mais je tiens à l’appuyer une nouvelle fois. Sur un écran avec des dimensions similaires comme le Odyssey G9 de Samsung, on retrouve un bouton/joystick à l’arrière pour naviguer dans les réglages. C’est fonctionnel, mais devoir se contorsionner pour changer la luminosité ou la source est loin d’être idéal. Ce qui l’est en revanche, c’est la télécommande fournie avec l’UltraGear 45 pouces, et qui change tout.

Personnellement, j’apprécie pouvoir passer du mode du réglage de jeu à une configuration écran plus adaptée à la lecture et à la bureautique. De plus, s’agissant d’un écran OLED, faire un nettoyage de l’écran pour éviter le marquage est nécessaire de temps en temps. Effectuer toutes ces actions avec la télécommande est beaucoup plus pratique.

Entre les réglages du son (en mode casque), de la luminosité, de la source ou des réglages généraux, d’autres fonctions intéressantes sont présentes :

• 2 boutons personnalisables pour y associer ce que vous souhaitez (source d’entrée, mode Jeux, crosshair, contrôle des noirs, affichage des FPS, lumière sous l’écran).
• Entretien OLED : pour palier les potentiels soucis de marquage que l’on connaît bien sur les dalles OLED, un menu est dédié aux petits soins de la technologie avec un décalage des pixels (LG propose 4 modes mais sans préciser leur nature…), ainsi qu’un nettoyage de l’image et des pixels, nécessitant l’extinction de l’écran durant le processus.
• DTS-X : la prise jack sous l'écran est compatible DTS-X pour du son spatialisé. Je n'ai pas pu le tester, même si cela reste assez anecdotique pour un écran de jeu.
• Mention spéciale au bouton Lecture permettant de passer instantanément en mode filtre de lumière bleue pour apaiser les yeux, teintant l’écran en jaune. Même si appuyer une seconde fois dessus ne désactive pas l’option, vous obligeant à aller fouiller dans les réglages pour le faire.

Pour ce qui est de l’OSD (l’interface pour modifier les réglages d’un écran) en tant que telle, on se retrouve avec un look complètement gamer. On aime ou pas mais le plus important, c’est ce qu’il y a dedans. Alors que les réglages sont très complets, je déplore le manque de clarté de certaines options. On retrouve 4 modes d’image, ainsi que deux autres modes personnalisés. Lorsque vous effectuez des modifications, vous pouvez voir à tout moment l’état de la fréquence d’image, l’Adaptive-Sync, le HDR et le mode DAS. Ce dernier est une technologie propre à LG qui permet de proposer un temps de réponse aussi bas.

Image et jeu : parfaite pour le gaming, pas pour le reste

La technologie à l’intérieur de cet écran est exactement la même que la version 27 pouces plate (27GR95QE) que nous avons testée. Les seules différences résident dans les dimensions de la dalle ainsi que la courbure. Mon avis demeure donc quasiment identique. De l’OLED sur un écran PC, c’est rare et permet des contrastes infinis avec des noirs parfaitement noirs, se mêlant aux bordures.

L’aspect ultra-large au ratio de 21/9 (la majorité des écrans sont au format 16/9) dissimule un peu la grande taille de 45 pouces de la dalle. On est sur une petite TV, mais adaptée à l’utilisation que l’on a d’un ordinateur. Comparé au ratio 32/9 de l’Odyssey G9, on garde un peu plus de hauteur, ce qui est un peu plus pratique quand on souhaite travailler un peu dessus, même si ce n’est pas l’atout de ce produit, j’y reviendrai.

Sans surprise, l’immersion dans les jeux est sans pareil. Pourquoi ? Car comparé aux formats 32/9 légèrement moins incurvés, le surplus de hauteur fait oublier davantage les bordures en haut et en bas. C’est selon moi le meilleur écran au monde pour jouer à des jeux de simulation et d’exploration. Que ce soit avec F1 22 ou God of War, rien ne compare l’expérience que j’ai pu avoir avec ces deux titres. L’expérience et la sensation changent beaucoup en fonction de la distance que vous mettez entre vous et l’écran. C’est le cas pour tous les moniteurs incurvés, mais encore plus pour ce modèle. Préférant l’éloigner un peu afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble de mon contenu quand je travaille, je ressens de suite la perte d’immersion. Le taux de rafraîchissement de 240 Hz est plus que suffisant pour tous les besoins vidéo ludiques.

Attention aux joueurs compétitifs, je suppose que vous vous reconnaissez, mais je préfère le préciser : un écran si grand et si large ne peut être qu’un frein lors de jeux où les réflexes et la précision sont de rigueur. Alors même que l’écran est impressionnant, ce n’est pas un hasard si les joueurs professionnels se contentent d’un simple 24 pouces en format classique de 16/9.

Là où cet écran pêche le plus, c’est bien sur la luminosité. Les mesures effectuées nous donnent environ 172 nits en SDR et 244 nits en HDR, sur un carré blanc d’un dixième de la taille totale de l’écran. Concrètement, il convient de limiter au maximum les sources de lumière extérieures pour profiter au maximum de l’excellente qualité de la dalle lors de sessions sur des jeux sombres. Heureusement, l'écran est mat, ce qui supprime totalement les reflets et permet une utilisation convenable dans la plupart des cas.

Ce format complètement fou trouve ses limites du côté des consoles de jeu. Peu importe que vous ayez la dernière PS5 ou Xbox Series X, ces dernières ne supportent pas le ratio d’écran 21/9, et vous devrez donc vous coltiner des barres noires de part et d’autre dans les jeux. Seuls les PC (avec une carte graphique suffisamment puissante bien sûr) peuvent en tirer pleinement partie.

La bureautique, le vrai point noir

Si vous comptiez utiliser le format osé de ce LG UltraGear pour la bureautique, vous vous mettez les doigts dans le nez. La technologie OLED a fortement tendance à montrer des imprécisions concernant les couleurs, qui sont imperceptibles dans le jeu, mais qui sont dérangeantes lorsqu’on travaille avec du texte, des tableaux… Comme vous pouvez le voir sur cet exemple, le pixel rouge est aligné en premier dans la structure de l’écran. Dans certains cas, on peut apercevoir une ligne ou un halo rouge sur les contours de certains éléments, ce qui rend la lecture peu appréciable. De plus, la faible densité de pixels (du 1440p sur un écran d’une telle hauteur) n’aide pas, et je vous conseille vraiment de choisir cet écran si vous comptez passer le plus clair de votre temps à jouer.

Conclusion