CHAPITRE 84

L’île de Poni, à l’image de son principal village, n’avait strictement rien à voir avec les autres îles d’Alola, grouillantes d’activités. Ici, j’avais l’impression de quitter la civilisation pour me retrouver dans un cadre champêtre, dépourvu de constructions humaines, abandonné à la nature. Une immense plaine, couverte d’hautes herbes et de rangées d’arbres, s’étendait au nord du village flottant, et nous conduisit vers l’est de l’île en longeant la côte.

Au début, les routes en terre battue et plates furent une promenade de santé mais, comme nous pouvions nous y attendre, les difficultés n’allaient pas tarder à arriver. Plus nous nous enfoncions dans des terres reculées, plus il fut difficile d’avancer et bientôt, il n’y eut plus la moindre trace de civilisation, ni même le moindre passage d’un être humain.

- « Pff… Voilà la forêt, » soupirai-je.

La plaine en terre sur laquelle nous marchions prit fin à l’entrée d’une dense forêt dont les arbres recouvraient le ciel. Quoique le ciel de Poni était déjà couvert, sans même parler du crépuscule qui commençait à tomber, donc cela n’y changeait pas grand-chose. Toujours est-il qu’il n’y avait plus le moindre chemin praticable désormais.

- « Oh là là… gémit Lilie en voyant ses bottines s’enfoncer dans une boue putride. Quelle misère… Mais je dois le faire, pour Doudou et pour ma mère…

- Faites attention où vous mettez les pieds, conseilla Oléa. Il peut s’y cacher des Pokémon agressifs dans les herbes ou les marécages.

- Des Pokémon ? Comme quoi, par exemple ? m’enquis-je en arquant les sourcils.

- Eh bien, des joyeusetés comme des Arboks, des Migalos, des Crapustules ou des Limondes. »

On ne pouvait pas dire qu’il s’agissait de Pokémon que nous avions réellement envie de croiser, songeai-je, alors que Lilie fut aussitôt prise d’un frisson à l’évocation de ces créatures d’épouvante.

- « Ça va aller, Lilie ? s’inquiéta Tili.

- Oui, et puis, je dois me forger le caractère. Devenir plus forte, répondit-elle, plus déterminée. Si de la simple boue suffit à le faire rebrousser chemin, je n’arriverai à rien dans la vie. »

Le soir était tombé quand nous sortîmes enfin de ces marécages. Marcher dans la boue, les racines et les épais branchages n’avait pas été de tout repos. Heureusement, le Phyllali de Tili et son attaque Lame-Feuille s’était chargé de trancher une bonne partie de ces maudits feuillages qui entravaient notre progression. Nous ne tardâmes pas à remettre pied sur un sol plus meuble et plus ferme, en terre, à notre grand soulagement.

- « Tiens, on dirait que quelqu’un habite, dans le coin, fis-je remarquer en voyant une colonne de fumée s’échapper d’une cheminée, au loin.

- C’est le cas, confirma Oléa. Nous nous trouvons au ranch du doyen de Poni… ou devrais-je dire, l’ancien doyen, puisqu’il est mort récemment de vieillesse, paix à son âme. »

Décidément, cette île ne faisait absolument rien comme les trois autres. Outre son décor et ses paysages, voilà que la hiérarchie n’y était même pas établie.

- « En gros, tu es en train de dire que Poni n’a, en ce moment, ni de doyen, ni de Capitaine ?

- C’est un peu ça, en effet. »

Tout à coup, nous fûmes interrompus par un bruit de sabots qui claquaient sur le sol. En nous retournant, nous vîmes un immense Bourrinos, ses pattes couvertes de boue après avoir franchi les marécages, s’avancer vers nous tout en hennissant, avant de se placer devant Lilie. Ce cheval de terre ne me sembla pas étranger, et j’avais le pressentiment que sa dresseuse de devait pas être bien loin, alors qu’il lécha affectueusement le visage de Lilie.

- « Par mes sourcils, ne s’rait-ce pas là, la p’tite Lilie ? Bourrinos a d’vues sur toi, à c’que j’vois ! »

Avec son accent campagnard et sa voix plutôt forte, difficile de ne pas entendre Paulie arriver à moins d’un kilomètre, m’amusai-je. La baroudeuse que j’avais croisée sur Akala et Ula-Ula nous fit signe de la main, alors qu’elle était en train de franchir un dernier marécage de boue.

- « Tiens, Luna ? Et Oléa ? J’savais point que vous vous connaissiez, ça pour une surprise. Quel bon vent vous emmène chez moi ?

- Salut, Paulie, lui souris-je. Oh, ce ranch t’appartient ?

- S’il m’appartient ? C’est un grand mot, pardi. Disons qu’il appartient à ma famille, et plus précisément, mon grand-père, avant qu’il ne passe l’arme à gauche.

- Le grand-père de Paulie était le doyen dont je t’avais parlé, ajouta Oléa.

- Du coup, qu’est-ce qui vous fait v’nir jusqu’ici, y a pas grand-monde qui aime s’balader à travers la forêt, dans l’coin ? »

Lilie semblait au moins être aussi déçue que moi en apprenant l’absence de doyen à Poni. En temps normal, il s’agissait des Dresseurs les plus sages et les plus expérimentés, choisis par les gardiens eux-mêmes. Ils étaient donc les plus aptes à répondre aux questions concernant les vieux mythes de la région, notamment ceux qui concernaient le Pokémon Légendaire.

- « Euh… Je souhaitais passer aux ruines de l’au-delà, répondit Lilie. Peut-être que le gardien pourrait m’aider, il est mon dernier espoir pour retrouver ma mère et la ramener à la raison…

- Tokopisco, tu dis ? Ma foi, v’là une idée saugrenue, mais pourquoi pas… Venez, j’vais vous accompagner, moi. Ça fait longtemps que je m’étais promise de lui rendre visite, en mémoire d’mon grand-père. »

Paulie nous emmena à l’écurie de son ranch, afin de nous prêter, à tous, un de ses Bourrinos, au grand dam de Lilie qui avait un peu du mal à monter le sien, elle qui n’était pas très habituée avec les Pokémon. Après une leçon d’équitation basique de la part de Paulie, et nous voici, de nouveau, en train de longer le récif.

Bourrinos n’était pas connu pour être la plus rapide des montures, loin de là. Se mouvant comme un poids lourd, il était même extrêmement lent, comparé à des Pokémon comme Galopa. Cependant, son principal avantage était son endurance et sa force physique herculéenne. Marcher dans de la boue gluante, des rochers escarpés ou tranchants ou bien des passages impraticables à pied, ne lui faisait pas peur, loin de là.

- « Les Bourrinos sont la principale monture à Poni, expliqua Paulie. Ils sont pas les plus rapides, mais avec eux, aucun risque de s’faire coincer dans des sables mouvants ou s'casser la figure sur des rochers. »

Impossible de lui donner tort. Sans nos montures, nous n’aurions quasiment aucune chance de traverser ces marécages, de plus en plus touffus et épais. J’avais l’impression que les sabots des Bourrinos pouvaient écraser des tessons tranchants de verre, sans qu’ils ne sentent quoi que ce soit, tellement ils étaient épais et résistants.

- « V’là les ruines, nous indiqua Paulie. Si ça n’vous dérange pas, je souhaiterai faire ma prière au gardien avant. Ça fait longtemps que j’ai promis à mon grand-père de venir ici…

- Pas de soucis, » acquiesça Lilie.

Comme les autres sanctuaires, un calme solennel et un silence de cathédrale nous accueillit à l’intérieur, comme si l’endroit n’avait pas été conçu pour que des êtres humains viennent le perturber. Instinctivement, plus aucun d’entre nous n’ouvrit la bouche, afin de respecter ce lieu de culte sacré.

Telle une forteresse, deux murs de pierres empêchait tout élément extérieur, comme le vent, la poussière ou les Pokémon sauvages, d’entrer en son sein. Au fond des ruines, était entreposé, sur une grande estrade de pierre, un autel sur lequel une statue de pierre trônait, au milieu de bouquets de fleurs. Sans doute des offrandes humaines, en l’honneur du gardien de l’île. Nous restâmes un moment à distance afin de laisser Paulie faire sa prière. Elle monta les marches en bois avant de s’agenouiller devant l’autel et de joindre ses mains entre elles.

Alors qu’elle était en train de prier, une lueur jaune se mit alors à éclairer son corps, comme si un rayon de soleil s’était infiltré jusqu’ici, pour la baigner dans son éclat doré. Or, ce fut tout simplement impossible puisqu’il faisait déjà nuit noire, à l’extérieur, et que la seule source de lumière était celle de la lune.

- « Oh, serait-ce… murmurai-je, incrédule.

- J’vous promets de faire honneur à la fonction dont vous m’avez jugée digne, ô Tokopisco, gardien de Poni… En tant que doyenne, je me ferai votre voix et celle des habitants de l’île… »

Incroyable, Paulie venait d’être, sous nos yeux, couronnée doyenne de l’île par la bénédiction de Tokopisco. Jamais je n’aurais pensé avoir la chance d’assister à une telle cérémonie en direct et en fut émerveillée. Elle se courba trois fois devant la statuette pour achever sa prière avant de se relever et de revenir vers nous.

- « Quand mon grand-père nous a quittés, je ne m’étais pas sentie encore prête pour assumer cette fonction, nous avoua-t-elle. Tokopisco lui-même avait du l’ressentir, aussi. C’est pourquoi j’ai pris un peu de recul et j’ai voyagé avec Bourrinos, afin de me forger plus d’expérience, avant de r’venir prendre ce rôle de doyenne.

- Waouh, extraordinaire ! s’enthousiasma Tili. C’est trop génial, Paulie !

- Je pense que tu es, de loin, la plus jeune doyenne de toute l’histoire de la région d’Alola, fit remarquer Oléa. Bon, on n’a toujours pas de Capitaine mais au moins, on a de nouveau une doyenne…

- À qui la faute ? fit Paulie. Personne ne sait qui elle est. Mon grand-père le savait mais, selon lui, elle ne voulait pas rendre sa profession publique… Le secret est mort avec lui… »

Oléa sembla tiquer un instant mais se contenta de hausser les épaules d’un air indifférent.

- « Peut-être bien… Vu que tu es doyenne désormais, il va falloir peut-être songer à recruter…

- Moué, t’as peut-être raison… Bref, tu voulais poser une question à la doyenne, Lilie ? Eh ben, vas-y, elle est juste devant toi ! »

Lilie se racla la gorge, jeta un œil dans son sac pour constater que son Doudou, sous sa nouvelle forme, était toujours aussi immobile qu’un rocher sans vie, avant de commencer.

- « Oui. Paulie, est-ce que tu saurais quelque chose, au sujet des Pokémon Légendaires d’Alola ?

- Hein ? Tu parles de Lunala et de Solgaleo ? Ma foi, je sais qu’il y a le temple de la Lune, au nord de Poni, où on y vénère Lunala. Celui du Soleil de Solgaleo se trouve à Ula-Ula. Pourquoi cette question ?

- Ma mère s’est fait entraîner dans l’Ultra-Dimension, expliqua Lilie. Bien que cela soit sa faute, je ne peux pas l’abandonner ainsi… J’aurais besoin d’emprunter la force d’un Pokémon Légendaire car ils sont les seuls à pouvoir ouvrir les Ultra-Brèches. »

La jeune doyenne demeura un moment perplexe, ne s’attendant sans doute pas à une question aussi complexe et à un récit qui dépassait, à ce point, l’entendement avec cette histoire d’Ultra-Dimension. Elle se gratta un moment la tête avant de répondre.

- « Ouh-là, désolée, mais la Paulie, elle n’y connait pas grand-chose, là-dessus, fit la nouvelle doyenne. Je sais juste qu’un air, joué avec la Flûte du Soleil et de la Lune, en même temps, pourra réveiller un des Légendaires.

- Hmm… Nous avons déjà la Flûte du Soleil, lui indiquai-je. Saurais-tu où se trouverait celle de la Lune ?

- Je crois que c’est sur l’île Noadkoko, pas très loin de Poni… répondit Paulie. Oui, c’est bien ça. Il y a un autel là-bas. Ne me demandez pas pourquoi à cet endroit. »

Lilie se tourna vers Tili, les yeux remplis d’espoir devant la nouvelle, comprenant que tout n’était pas encore perdu.

- « Il faut qu’on aille sur l’île Noadkoko, récupérer cette flûte, annonça-t-elle. Demandons au timonier du village flottant s’il connaît quelqu’un qui peut nous y conduire. »

Lilie et Tili allaient devoir faire ce voyage, afin de récupérer la seconde flûte, seuls, sans ma compagnie, puisqu’au moment où nous reprîmes nos montures pour quitter le sanctuaire de Tokopisco, Paulie me proposa autre chose.

- « T’as quasiment fini ton tour des îles, Luna ? Il ne te reste plus que Poni comme île ? Vu qu’on n’a pas de Capitaine, passons directement à la Grande Épreuve.

- Tu veux dire… un combat contre toi, Paulie ? m’étonnai-je.

- Oui, ce sera mon baptême et mon premier combat, en tant que doyenne, à moi aussi. »

Tili + Lilie, trop mignon.

Le combat contre Paulie arrive.

Super chapitres !

Un combat épique ! Un combat épique ! (demande inutile puisque le combat sera forcément épique)

Oui oui, il sera épique. Mais ce ne sera que la mise en bouche, le vrai combat grandiose à Poni ne sera pas contre Paulie

Le 15 février 2017 à 19:24:45 RamPaige a écrit :
Oui oui, il sera épique. Mais ce ne sera que la mise en bouche, le vrai combat grandiose à Poni ne sera pas contre Paulie

Contre Oléa.

Tili et Lilie qui vont aller seuls sur l'île

Hâte de voir le combat contre Paulie

Tili remplace Sun en quelques sortes pour la relation avec Lilie en fait
J'avais peur que tu sautes le développement de Lilie mais je vois que t'a légèrement commencé au dernier chapitre

Sweeeeeet!

Oui, Tili prend le rôle du perso principal des jeux concernant la relation avec Lilie puisque ça n'aurait pas collé une relation Luna + Lilie au vu de son caractère (sans compter Barbara, elle aurait été beaucoup plus proche de Margie ou d'Oléa que de Lilie)

En effet, j'essaye de faire en sorte que Luna ne récolte pas tous les honneurs, la faire intervenir plus que ça dans la confrontation entre Gladio et Elsa-Mina aurait été absurde (elle n'a rien à y faire) et aurait gâché la scène. Ou encore, comme mentionné, Tili avait été le meilleur choix pour libérer Lilie.

Et je prend la comparaison avec Terra de Final Fantasy comme un gros compliment, vu à quel point les gens l'adorent dans son développement, alors merci

Lilie aime jouer de la flute

CHAPITRE 85

Nous fîmes une halte au ranch de Paulie afin d’y passer la nuit. Sur l’île de Poni, contrairement à Ula-Ula, il était quasiment impossible de se déplacer, une fois le soleil couché. Les terres sauvages et les marécages, dépourvus d’éclairage artificiel, où la lueur de la lune ne parvenait pas à transpercer les épais feuillages, semblaient plus inhospitaliers que jamais, sans l’astre du jour.

Autrefois, je n’aurais pas été très habituée à devoir passer une soirée dans un lieu aussi reculé et rural mais mon tour des îles avait clairement forgé mon degré de résistance aux éléments naturels. De la citadine de Kanto, qui n’avait jamais passé une seule nuit ailleurs que sur un matelas ou, au pire, un sac de couchage avant d’arriver à Alola, je pouvais désormais dormir à la belle étoile, sans protection, y compris sous un mince crachin.

Il n’y avait pas grand-chose à faire à la ferme de Paulie, si ce n’est des travaux habituels de ranch. Nourrir les bêtes, les brosser, les faire rentrer dans les écuries et les étables… La nouvelle doyenne possédait un grand nombre de Pokémon sur ses terres, notamment des Bourrinos qui devaient être ses Pokémon préférés. Mais également des Tiboudets, leur forme pré-évoluée, ainsi que des Chevroums ou encore des Galopas.

Tili, Lilie, Oléa et moi, nous mîmes également la main à la pâte afin de l’aider à nettoyer ses Pokémon et à les nourrir. Un baptême du feu pour la pauvre Lilie, peu habituée au contact physique avec des Pokémon, qui s’emmêla les pinceaux en frottant un peu de travers un Tiboudet qui poussa alors un hennissement.

Puis, complètement à plat depuis plusieurs jours, et réalisant que je n’avais sans doute pas eu de nuit complète depuis la fameuse attaque de la Team Skull au village Toko, je ne tardai pas à annoncer l’extinction des feux pour aller m’écrouler sur le lit le plus proche.

- « C’est très facile, partez du village flottant, il y aura une navette qui vous emmènera sur l’île Noadkoko… »

Je fus réveillée, le lendemain, par la voix plutôt forte de Paulie, qui indiquait sur une carte le chemin à suivre à Tili. Lilie, réputée pour son sens de l’orientation désastreux, préféra lui faire confiance sur ce point, alors qu’il était en train de dessiner des croix sur la carte afin de se repérer.

- « Donc, on fait demi-tour par la plaine de Poni pour rentrer au village flottant, puis on prend le navire pour l’île Noadkoko, résuma-t-il. Je crois que c’est parfait.

- Oh, tu ne viens pas avec nous, Luna ? me demanda Lilie.

- Non, je vais rester ici… Je vais en profiter pour présenter ma dernière Grande Épreuve et récupérer la Dracozélite. Ça ne devrait pas être trop difficile pour vous.

- Oui, et on ne va pas les déranger pour leur première virée ensemble, n’est-ce pas, Luna ? » ajouta Oléa avec un clin œil amusé.

La peintre, à l’instar de Margie, ne prenait pas de gants pour annoncer à voix hautes des vérités parfois dérangeantes, alors que le visage de Lilie avait viré au rouge et qu’elle s’était mise à balbutier des mots incompréhensibles. Tili, quant à lui, me souhaita bonne chance pour mes Épreuves, avant de quitter le ranch à dos de Bourrinos avec Lilie.

- « R’gardez-moi ça, fit Paulie en désignant le ciel bleu. Un temps idéal pour mon baptême de doyenne. T’es prête, Luna ?

- Hmm ? Maintenant ? m’enquis-je.

- À moins que tu veux attendre qu’il neige… Les pieds-tendres en ont pour un p’tit bout d’temps sur leur île Noadkoko, alors en les attendant, passe ta Grande Épreuve. Trois Pokémon contre trois, ça t’va ?

- C’est d’accord, Paulie. Faisons en sorte pour que ma dernière Grande Épreuve et ta première inauguration en tant que doyenne soit inoubliable, pour nous deux. »

Les pâturages de la ferme de Paulie firent office de terrain naturel idéal pour un combat Pokémon à la loyale. Des hectares de sol en terre battue, en plein air. Un champ de bataille parfaitement neutre, qui n’avantagerait personne. Oléa se dévoua pour faire l’arbitre bien qu’elle semblait toujours avoir la tête dans le sac à cause des cochonneries qu’elle avait fumé la veille, avant d’aller se coucher.

En face de moi, Paulie s’était saisie d’une Pokéball, joignit ses mains pour une prière dirigée vers le gardien de Poni, avant de lancer son premier Pokémon dans la bataille.

- « Ô Tokopisco, que mon premier combat en tant que doyenne te soit dédié… Hippodocus, en avant ! »

Le premier partenaire de Paulie fut un véritable mastodonte. Son Hippodocus fit trembler le sol quand ses quatre pattes tombèrent à terre, et il poussa un rugissement en ouvrant une gueule assez grande pour broyer une voiture.

- « Waouh… Il est gigantesque, constatai-je en comprenant que ce combat ne sera pas une partie de plaisir. Oratoria, je compte sur toi ! »

Devant les Pokémon de type sol de Paulie, ce n’aurait pas été une très bonne idée que d’utiliser mon Élekable, mon Métalosse ou bien mon Lougaroc. Ainsi décidai-je de faire confiance à ma plus fidèle partenaire, qui ne m’avait jamais déçue. Cet Hippodocus devait être un char d’assaut, pensai-je. Très puissant, très résistant mais aussi très lent…

- « On va le prendre de vitesse, Aria de l’Écume ! »

Si j’avais songé pouvoir prendre l’avantage dès mon premier assaut, je ne tardai pas à réaliser que cela n’allait pas être de tout repos. Hippodocus ouvrit en grand sa gueule et déclencha une Tempête de Sable violente, qui intercepta mes bulles d’eau. Au contact du sable, l’eau fut absorbée à l’intérieur, créant une sorte de marécage artificiel, couvert de boue.

- « Lance Damoclès ! » annonça Paulie.

Contre toute attente, ce fut Paulie qui ouvrit les hostilités. Sous mes yeux éberlués, je me rendis compte que cet Hippodocus, malgré les apparences, était bien plus rapide que prévu ! Il fonça vers nous en beuglant et en abattant tous les obstacles naturels qui se dressaient devant lui. Quelques arbres se mirent à bouger et leurs troncs se brisèrent comme des cure-dents, alors que le sol tremblait sous l’impact de ses pattes.

- « Dégage-toi, vite ! Aqua-Jet ! » réagis-je.

Au vu du poids d’Hippodocus, un choc frontal contre lui sonnerait le glas des espoirs d’Oratoria dans cette manche. Le Pokémon sol fit preuve d’une grande agilité pour son gabarit, bondit dans les airs, et tenta d’écraser Oratoria sous son corps. D’une impulsion à l’intérieur de son Aqua-Jet, elle parvint néanmoins à se dégager de cette attaque alors que le Damoclès fut d’une telle puissance qu’il craquela la surface du sol !

- « Rattrape-la, Crocs Éclair ! » enchaîna Paulie.

La gueule d’Hippodocus était si immense que je ne doutai pas une seconde de sa capacité à broyer ses adversaires en un seul coup de mâchoire. Ma partenaire ne tarda pas à se retourner pour lui faire face, ne montrant aucun signe de peur à l’idée de devoir affronter un tel Pokémon géant. Elle évita la morsure électrifiée, prit appui sur la mâchoire supérieure refermée de son vis-à-vis en sautant dessus, et profita de l’impulsion pour plonger l’Aqua-Jet dans sa colonne vertébrale ! Hippodocus se mit à rugir à l’impact, et laissa échapper une coulée de sable de ses orifices.

- « Défends-toi, Lame de Roc ! » lança Paulie.

Hippodocus se redressa sur ses deux pattes arrière avant d’abattre ses pattes avant au sol, faisant jaillir des pierres aussi tranchantes que des lames de rasoir. L’une d’entre elles manqua d’empaler Oratoria dessus quand elle fit irruption du sol, juste en dessous d’elle ! Mon Pokémon eut le souffle coupé quand la roche s’enfonça dans son abdomen, la faisant valdinguer dans les airs.

- « Damoclès, encore une fois ! »

Paulie et son Hippodocus enchaînaient les assauts à une cadence vertigineuse, sans prendre la peine de réfléchir à deux fois. En même temps, je pouvais les comprendre. Quand on est aussi grand et aussi fort que cet Hippodocus, nul besoin de s’enquiquiner avec une quelconque stratégie ou plan d’attaque puisque foncer dans le tas suffisait déjà largement !

- « Dépêche-toi de réagir ! Pouvoir Lunaire ! » criai-je.

Alors qu’Hippodocus avait bondi dans les airs, prêt à torpiller en plein vol Oratoria avec un Damoclès, celle-ci parvint à bouger au dernier moment et l’accueillit avec sa boule d’énergie rose qui lui explosa à la figure, une seconde avant l’impact. Je serrai les dents alors que la fumée se dissipa. Cela avait-il été suffisant ?

La réponse ne tarda pas à venir. Un rugissement furieux indiquait que notre adversaire avait, certes, subi de dégâts, mais qu’il était toujours sur ses pattes. Reprenant sa charge comme si de rien n’était, il fonça de nouveau sur Oratoria, maintenant la pression et ne lui offrant aucune seconde de répit.

Mon Pokémon serra la mâchoire, garda la tête haute sans quitter son adversaire du regard et parvint à éviter non moins de quatre coups de bélier consécutifs. Néanmoins, le cinquième fut de trop et la charge d’Hippodocus l’attrapa en plein torse, la faisant rouler en arrière comme une poupée de chiffons.

- « Termines-en, Lame de Roc ! cria Paulie.

- Symphonie des Ondines ! » ripostai-je.

Réagissant dans la fraction de seconde, je me mis à effectuer les mouvements requis au déclenchement de la Capacité Z signature d’Oratoria. Deux ondulations du bras afin de mimer le mouvement des vagues et ma partenaire se mit à chanter un air d’opéra qui se liquéfia dans les airs, pour se transformer en une quantité d’eau gigantesque.

- « Maintenant ! » hurlai-je.

Oratoria poussa dans ses cordes vocales et abattit toute l’eau accumulée sur Hippodocus, telle une vague géante de tsunami qui recouvrit le terrain tout entier, noyant la Lame de Roc au passage. Touché dans sa faiblesse à l’eau, le Pokémon sol perdit pied quand des hectolitres se déversèrent sur lui, sans interruption, et se fit retourner sur le dos, dans un lac de boue, formé à partir de son sable et de la Capacité Z aquatique.

- « Tu parles d’une technique d’irrigation, on en a pour deux mois de précipitations, commenta Oléa. Euh… je veux dire, Hippodocus est en train de faire la sieste, c’est Oratoria qui remporte cette manche…

- Pas mauvais, j’m’étais pas attendue à une Capacité Z, » admit Paulie en rappelant son Hippodocus.

Malgré cette première victoire, je fus loin d’être sereine. À vrai dire, j’aurai préféré garder ma Capacité Z pour plus tard, mais la pression exercée par Paulie était telle que j’avais été forcée de l’utiliser afin de ne pas me faire déborder. Et désormais, je ne pourrais plus y recourir pour les prochaines manches…

- « Libégon, c’est à toi ! »

Le deuxième Pokémon de Paulie fut un Pokémon dragon et sol. Encore une fois, sur le papier, Oratoria avait l’avantage du type mais ce n’était que de la théorie. Je me mis à réfléchir en voyant le Libégon voler dans le ciel… J’ignorai si c’était volontaire ou non, mais Paulie semblait vouloir jouer sur les changements de rythme. Après un Hippodocus à l’air pataud et costaud, ce fut un gabarit beaucoup plus rapide et vif qui se dressait devant nous et je devais bien avouer que cela pouvait être déconcertant.

- « Vas-y, Danse Draco ! » ordonna la doyenne.

Libégon ouvrit la manche en effectuant une danse mystique afin d’exalter son corps et augmenter ses capacités offensives. Profitant de ce laps de temps, je lançai immédiatement une offensive directe.

- « Pouvoir Lunaire ! »

Malheureusement, avec sa vitesse supérieure, Libégon n’eut aucun mal à esquiver le tir d’Oratoria d’un simple battement d’ailes. Ma partenaire avait beau s’acharner et tenter un tir en rafale, son adversaire parvenait à se dégager de tous ses assauts en prenant son envol.

- « Ah, si seulement elle touchait, une attaque de type fée serait très efficace contre lui, grommelai-je.

- Oui, si elle touchait, comme tu dis ! confirma Paulie. À moi de jouer, Telluriforce ! »

Libégon se posa au sol, à quelques mètres d’Oratoria, avant de poser une de ses pattes dans la terre. À la seconde qui suit, une éruption terrestre se déclencha sous le corps de ma partenaire qui fut prise dans l’explosion ! Oratoria poussa un cri de douleur tout en s’affaissant sur ses nageoires quand elle fut surprise par la Telluriforce.

- « C’est bon Oratoria, retour ! » intervins-je.

La voyant en difficulté, je n’avais d’autre choix que de la rappeler pour le moment, afin de la conserver pour plus tard. De toute évidence, elle n’était pas assez rapide pour pouvoir espérer prendre Libégon de vitesse et ne pourrait pas le vaincre de cette manière. Quel Pokémon pourrais-je alors envoyer ? Métalosse, Élekable et Lougaroc n’appréciaient que peu les attaques de type sol… Écaïd ? Il n’était pas sans doute assez vif pour rivaliser avec un autre dragon dans l’état des choses… Ce qui voulait dire que j’allais devoir utiliser…

- « C’est risqué… mais essayons quand même… » murmurai-je en détachant une Pokéball.

Pour la toute première fois, mon Ultra-Chimère, Cancrelove, apparut dans un flash de lumière lorsque je la fis sortir de sa Pokéball.

CHAPITRE 86

Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, trahissant un mélange détonnant d’excitation et de crainte à l’idée de livrer mon premier combat aux côtés d’une créature qui n’était pas originaire de notre monde. Mille questions s’amassaient dans ma tête, à ce moment. Allait-elle m’obéir docilement ? Allait-elle se montrer agressive et dangereuse ? Pouvait-elle livrer un match Pokémon classique ? Que pouvait-il se passer dans le cerveau d’une Ultra-Chimère, qui n’est pas censée se retrouver dans notre univers ?

- « Tiens, il est bizarre, c’Pokémon, fit Paulie, surprise. J’l’ai encore jamais vu. »

Oléa, quant à elle, semblait pour la première fois assez intéressée pour sortir de sa torpeur. Bien qu’elle n’ait encore jamais vu Cancrelove en personne, je lui avais révélé avoir emmené avec moi une Ultra-Chimère, dans le manoir d’Elsa-Mina. Comme moi, elle devait être curieuse à l’idée de voir comment cette créature d’un autre monde allait réagir en combat.

- « Euh… Je ne sais pas s’il s’agit d’un Pokémon, avouai-je à Paulie. C’est une Ultra-Chimère… Mais si tu ne désires pas l’affronter, ce que je peux comprendre, je peux changer de Pokémon.

- Par mes sourcils, une Ultra-Chimère, tu dis ? T’es pas avare en surprise, c’est l’moins qu’on puisse dire ! Et j’suis du genre à aimer les surprises ! T’es prêt, Libégon ? »

Cancrelove observait Libégon de ses yeux violets profonds, l’air surprise, un peu comme si elle analysait tout ce qui l’entourait. Les arbres, la terre, les montagnes… tous ces paysages qui nous paraissaient banals, pour elle, devaient être extraordinaires.

- « Dracogriffe, Libégon ! » ouvrit Paulie.

Trop occupée à regarder autour d’elle, Cancrelove ne vit pas l’assaut arriver. Le Pokémon de Paulie surprit l’Ultra-Chimère avec un coup de griffe qui la cueillit en plein torse, la faisant reculer de deux pas. Ce fut alors que je réalisai que je n’avais pas du tout la moindre idée de ce que je pourrais faire avec elle !

En effet, j’ignorai tout de Cancrelove. Je ne savais même pas quelles attaques elle pouvait utiliser ! Voyant le Libégon revenir à la charge pour une deuxième attaque Dracogriffe, ma nouvelle partenaire prit les choses en main d’elle-même et esquiva d’une pointe de vitesse hallucinante !

Moi-même, je fus surprise par la vélocité de son déplacement. Elle courait si vite qu’elle en devint presque invisible à l’œil nu et semblait glisser sur le sol comme sur une patinoire. Et je compris la raison de cette vitesse… elle venait de lancer sur elle-même Papillodanse, qui augmentait, à l’instar de Danse Draco, ses capacités offensives.

- « Euh… Luna ? Donne-lui un ordre, pour voir, me conseilla Oléa.

- Hein ? Euh… Mais lequel ? » balbutiai-je.

J’avais un mal fou à contrôler mon Ultra-Chimère. Et le fait que j’ignorai quelles capacités elle disposait, dans son arsenal de techniques, n’aidait pas beaucoup. En face, Paulie ne se laissa pas impressionner et poursuivit ses assauts comme si elle faisait face à un Pokémon classique.

- « Telluriforce, essaye de la bloquer ! »

Une fois encore, Libégon se servit de ses éruptions volcaniques souterraines redoutables. Le sol trembla et laissa échapper des colonnes de lave et d’énergie, empêchant Cancrelove de courir en ligne droite. L’Ultra-Chimère fut forcée de détourner sa course à plusieurs reprises afin d’échapper à ces éruptions, avant de fixer son vis-à-vis du regard.

- « Riposte, Cancrelove ! » criai-je.

Allait-elle m’obéir ? Étant donné que je n’avais pas la moindre idée des attaques qu’elle possédait, je décidai de lui laisser carte blanche, pour le moment. Trois pas rapides lui permirent de se placer juste derrière le Libégon, échappant à son attention.

- « Attention, derrière toi ! l’alerta Paulie. Dracogriffe ! »

Trop tard, à peine eut-il eu le temps de se retourner que Cancrelove leva un de ses bras dans sa direction. Un immense rayon de glace fusa de sa main, gelant instantanément le Pokémon dragon qui, frappé dans son point faible, s’effondra au sol dans un bruit sourd.

- « C’était… Laser Glace ? » m’étonnai-je.

Cancrelove rejeta une de ses antennes qui lui servait de cheveux d’un air snob, comme une femme particulièrement dédaigneuse ou qui prendrait plaisir à se faire détester. Je demeurai, quant à moi, un moment bouché bée. Bien que les attaques glace étaient très efficace contre Libégon, je ne m’étais pas attendue à ce qu’un seul assaut suffirait à le mettre KO.

- « Eh bien… Elle était pressée, fit Oléa. Ultra-Chimère, un point. Pokémon, zéro point !

- C’est donc ça, la force d’une Ultra-Chimère ? s’enquit Paulie. La vache, ça rigole pas ! Mais en tant que doyenne de Poni, je dois être prête à affronter n’importe qui. Bourrinos, au combat ! »

Le dernier Pokémon de Paulie fut son fidèle Bourrinos, bien plus grand et imposant que les autres Bourrinos de son ranch. Nul doute qu’elle l’avait extrêmement bien dressé et élevé, alors qu’il se plaça en face de nous avec un hennissement.

- « Essaye une nouvelle attaque Laser Glace, Cancrelove, » tentai-je.

Papillodanse et Laser Glace… il semblerait que j’ai découvert deux des capacités de Cancrelove. L’Ultra-Chimère pointa son bras en direction du Bourrinos et déchargea un nouveau rayon gelé mais, cette fois, Paulie ne se laissa pas surprendre une seconde fois.

- « Tu sais c’que t’as à faire, Bourrinos ! »

Le cheval de terre se cambra et abattit ses sabots contre le sol pour soulever des kilos de terre et former un mur naturel de défense qui se révéla efficace. Le Laser Glace de Cancrelove s’écrasa contre la muraille dressée par Bourrinos, sans pouvoir le toucher.

- « À toi, Tacle Lourd !

- Esquive, Cancrelove ! »

Jouant de nouveau sur sa vitesse qui semblait avoir encore augmenté depuis sa première victoire, mon Ultra-Chimère parvint à éviter la charge furieuse de Bourrinos, mais celui-ci avait plus d’un tour dans son sac. D’une ruade, il surprit Cancrelove qui s’était crue à l’abri, dans son dos. Les puissants sabots du Pokémon de Paulie frappèrent le torse de ma partenaire qui fut renvoyée en arrière. Celle-ci, peu habituée à se faire secouer, ne tarda pas à réagir en bondissant, avant d’écraser son genou dans le crâne du Bourrinos d’un puissant Pied Voltige !

Malgré son poids, le gigantesque cheval décolla du sol pour chuter à la renverse, tellement le coup de genou à la volée avait été brutal. Sous sa frêle apparence, la force physique de Cancrelove n’avait rien à envier aux plus puissants et aux plus costauds Pokémon de notre monde.

Bourrinos se mit à hennir avant de se remettre debout, tout en secouant la tête afin de reprendre ses esprits. Son talent Endurance lui permettait de mieux tenir les coups adverses, au fur et à mesure que le combat s’éternisait, ce qui voulait dire qu’il était en train de devenir de plus en plus résistant. Et de la défense, il en fallait pour pouvoir se relever d’un tel Pied Voltige.

Les deux adversaires se chargèrent de nouveau. D’un puissant coup de bélier, Bourrinos souleva Cancrelove et tenta de l’écraser contre un arbre mais l’Ultra-Chimère parvint à planter son pied d’appui dans le sol afin de ne pas se laisser entraîner. Puis, le saisissant au niveau du cou, elle bloqua sa tête sous son bras avant de partir dans un enchaînement de coups de genou qui le cogna au menton, et de terminer d’un nouveau Pied Voltige qui le fit, encore, décoller.

Cependant, grâce à Endurance, Bourrinos trouva encore la force de résister à cette pluie de coups. Puisant dans toutes ses ressources physiques, il fit fi des blessures et des coups de boutoir qu’il venait d’encaisser, pour se ruer vers l’arbre le plus proche et fracasser le dos de Cancrelove dessus. Sous la violence du choc, celle-ci lâcha prise alors que le tronc, pourtant épais, se brisa en deux !

- « Ça suffit, Cancrelove, reviens et merci. »

Jugeant que, pour un premier combat ensemble, nous ne nous en étions pas trop mal sorties, je décidai de rappeler mon Ultra-Chimère. Bien que tout ne fût pas encore concluant à 100%, j’avais déjà commencé à comprendre le style de Cancrelove. Extrêmement offensive et brutale, capable d’infliger toutes sortes de douleurs à ses adversaires, elle n’aimait cependant pas trop encaisser des coups et se faire secouer, ses capacités défensives étant son principal point faible.

- « Écaïd, prend le relais ! »

Bourrinos étant entamé par son duel contre Cancrelove, je décidai de mettre du sang neuf sur le terrain, avec Écaïd qui était frais et disponible et qui n’était pas handicapé par une faiblesse face au type sol.

- « Stratopercut ! » ordonnai-je.

Mon dragon fusa sur le cheval de terre, feinta un crochet du droit afin de l’embrouiller, avant de le surprendre avec un uppercut vertical du gauche qui fit mouche. Toutefois, après avoir encaissé les coups de genoux brutaux de Cancrelove, le Stratopercut d’Écaïd passa pour une simple caresse au visage en comparaison !

- « Riposte avec Cavalerie Lourde ! » ordonna Paulie.

Écaïd n’eut pas le temps de se remettre en garde après son assaut que Bourrinos leva ses sabots et l’écrasa sous son poids ! Malgré la présence de ses écailles qui agissaient comme une armure, mon partenaire poussa un cri de douleur quand les 900 kilos de son adversaire s’écrasèrent sur son corps, l’aplatissant comme une vulgaire crêpe au sol !

- « Dépêche-toi, Dracosouffle, vite ! »

Je savais qu’il ne résisterait pas longtemps, broyé de la sorte. Écaïd ouvrit sa bouche afin de lancer son Dracosouffle afin de se dégager mais, ironiquement, ce fut le souffle qui lui manquait, écrasé sous le poids de Bourrinos. Impossible pour lui d’utiliser son attaque.

- « Tiens bon ! Montre-lui ta volonté de te battre, » l’encourageai-je.

Écaïd tenta de me donner raison en forçant sur ses bras afin de se relever, ou du moins, pour reprendre sa respiration afin de lancer son Dracosouffle. Il poussa un cri de guerre afin de se motiver, puis finit par cracher un souffle brûlant en pleine figure de son adversaire.

- « Ça marche, continue ainsi !

- J’pense pas ! Éruption Géo-Sismique ! »

Sous mes yeux écarquillés, Paulie fit appel à toute sa force Z pour libérer la Capacité Z de type sol ! Son Bourrinos se cambra et frappa la terre de ses sabots, ouvrant une crevasse qui engloutit dans la seconde Écaïd. Celui-ci avait beau tenter de se rattraper à quelque chose, ce fut peine perdue et il disparut dans le trou. Puis, enchaînant parfaitement, Bourrinos chargea à l’intérieur de ce fossé, avant de torpiller son ennemi et l’écraser avec violence contre une paroi rocheuse !

- « Ouh-là… Écaïd est six pieds sous terre, au sens propre comme au figuré, fit Oléa. Le gagnant de cette manche est Bourrinos !

- Merci, tu peux te reposer, fis-je en rappelant mon Écaïd vaincu. Oratoria, il est temps d’en finir. »

J’espérai qu’Oratoria ait eu le temps de récupérer de sa précédente manche contre Hippodocus quand je la rappelai au combat, ne voulant pas utiliser Cancrelove tout de suite.

- « Aqua-Jet, ordonnai-je.

- Repousse-le avec Tacle Lourd ! » riposta Paulie.

Les deux Pokémon prirent leur élan et se changèrent mutuellement. Un bruit sourd retentit quand ils se télescopèrent en pleine course, mais ce fut Bourrinos qui sortit victorieux de ce bras de fer. Même s’il était sensible à l’Aqua-Jet, son poids et sa force physique lui avait permis de prendre le dessus et de repousser Oratoria en arrière.

- « Terminons-en, Bourrinos ! s’écria la doyenne. Lance ton Séisme ! »

Là voilà, la plus redoutable des capacités de type sol, songeai-je. Je vis Bourrinos lever ses sabots avant de faire trembler le sol ! Des fissures commencèrent à se former en dessous d’Oratoria qui fut aussitôt sérieusement secouée. Je manquai, moi aussi, de perdre l’équilibre alors que même l’arbitre, en la personne d’Oléa, se retrouva par terre quand le sol se déroba sous ses pieds !

- « Et Cavalerie Lourde pour conclure ! »

Paulie avait sans doute senti qu’Oratoria serait trop secouée par le Séisme pour réagir à temps. Et elle aurait sans doute eu raison si la capacité de ma partenaire, Torrent, ne s’était pas activée à ce moment précis. Telle une décharge grisante d’adrénaline dans ses veines, Oratoria parvint à plonger sur le côté au tout dernier instant afin d’échapper à la ruade dévastatrice de Bourrinos. Celui-ci, légèrement entraîné par son élan, dut mettre une seconde afin de se retourner et se remettre sur le bon sens de la marche. Une seule seconde, mais elle fut de trop…

M’engouffrant dans cette minuscule ouverture, je ne laissai pas passer l’occasion de porter un coup décisif dans ce combat. Torrent activé, le choix de l’attaque fut évident.

- « Aria de l’Écume ! »

Oratoria se redressa sur sa queue avant de former, au bout de son museau, une multitude de balles gorgées d’eau qu’elle projeta sur le Bourrinos. Celui-ci se cambra sous les impacts tout en donnant des coups de sabots dans tous les sens, dans l’espoir de se dégager, mais fut noyé sous l’averse de bombes aquatiques !

L’eau ne tarda pas à percer ses monstrueuses défenses et le Pokémon sol fut submergé par l’Aria de l’Écume d’Oratoria, renforcée par Torrent, qui ne pardonnait pas. Bourrinos laissa échapper un dernier hennissement, avant de s’écrouler au sol, soulevant une immense flaque de boue dans sa chute.

- « Et c’est terminé, annonça Oléa. Je tiens à vous féliciter toutes les deux pour ce combat qui a fait honneur à la première de Paulie en tant que doyenne et je déclare la dernière Grande Épreuve de Luna réussie. »

Quel combat épique ! Cancrelove qui intervient.

Super chapitre !

Le combat de Cancrelove

Encore une fois, les combats sont épiques du début à la fin

Tu devrais faire plus attention quand tu écris tes chapitres ici, parfois y a quelques fautes de frappes (ou alors c'est le correcteur automatique), j'en ai remarqué quelques unes dans ces derniers chapitres.

Sinon j'aime beaucoup, hâte de lire la suite.
(quoique j'ai des examens cette semaine, je vais devoir attendre le week end prochain )

C'est fait exprès que tu n'ai pas insisté sur le changement physique de Lilie ?
Sinon, super chapitre magnifiquement bien écrit, j'attends la suite avec impatience

Tu devrais faire plus attention quand tu écris tes chapitres ici, parfois y a quelques fautes de frappes (ou alors c'est le correcteur automatique), j'en ai remarqué quelques unes dans ces derniers chapitres.

J'écris sur Word et je c/c ici, le correcteur automatique est activé pour éviter au max les fautes de frappe (je tape vite sur le clavier donc c'est possible que j'inverse parfois quelques lettres malgré une relecture finale ). Mais si tu relèves des fautes de frappe récurrentes, n'hésite pas à me les dire pour que je corrige ça

C'est fait exprès que tu n'ai pas insisté sur le changement physique de Lilie ?

J'ai précisé vite fait qu'elle a changé de vêtements pour porter quelque chose de plus sportif afin de faire face à ses prochaines épreuves, à la fin du chapitre 83

cette dernière en ayant profité pour se changer et se vêtir d’habits plus confortables, taillés pour la randonnée, dans l’optique de la longue marche à effectuer et des épreuves physiques sur le chemin.

Le 16 février 2017 à 23:12:39 RamPaige a écrit :

Tu devrais faire plus attention quand tu écris tes chapitres ici, parfois y a quelques fautes de frappes (ou alors c'est le correcteur automatique), j'en ai remarqué quelques unes dans ces derniers chapitres.

J'écris sur Word et je c/c ici, le correcteur automatique est activé pour éviter au max les fautes de frappe (je tape vite sur le clavier donc c'est possible que j'inverse parfois quelques lettres malgré une relecture finale ). Mais si tu relèves des fautes de frappe récurrentes, n'hésite pas à me les dire pour que je corrige ça

C'est fait exprès que tu n'ai pas insisté sur le changement physique de Lilie ?

J'ai précisé vite fait qu'elle a changé de vêtements pour porter quelque chose de plus sportif afin de faire face à ses prochaines épreuves, à la fin du chapitre 83

cette dernière en ayant profité pour se changer et se vêtir d’habits plus confortables, taillés pour la randonnée, dans l’optique de la longue marche à effectuer et des épreuves physiques sur le chemin.

J'ai vu, c'est juste que ça m'avait marqué moi

J'ai vu, c'est juste que ça m'avait marqué moi

Ah ça, c'est parce que je suis dans le point de vue de Luna. Vu qu'elle n'a pas d'attirance, ni de désir envers Lilie, elle ne le remarque pas plus que ça

Par contre, pour Tili, ça l'a bien marqué, comme toi

Le 16 février 2017 à 23:33:50 RamPaige a écrit :

J'ai vu, c'est juste que ça m'avait marqué moi

Ah ça, c'est parce que je suis dans le point de vue de Luna. Vu qu'elle n'a pas d'attirance, ni de désir envers Lilie, elle ne le remarque pas plus que ça

Par contre, pour Tili, ça l'a bien marqué, comme toi

Qu'est ce que tu sous entends ?

Il n'y a aucun sous-entendu, je ne fais que reprendre tes mots : tu as été marqué par le changement de Lilie, une chose que tu partages avec Tili dans la fic