c'est trop bien cette fic j'espere que la suite arrivera bientôt, nous voulons la
SWEET
Elle arrive.
Chapitre 74: L'ambassadeur.
Difficile de dire combien de temps exactement je restai ainsi au sol, à moitié évanouie, observant le marais d'un regard éteint.
Une petite dizaine de minutes peut-être ? Ou même un peu plus ?
Oh et puis, quelle importance après tout...
C'était encore l'un de ses évanouissement duquel j'émergeais en me fichant de tout. Oh bien sur, ce sentiment n'était absolument pas naturel, et une part en moi en avait bien conscience. Néanmoins, il était trop fort, trop puissant, trop insistant que pour accepter la moindre opposition de mon esprit.
Non, tout compte fait, j'étais bien ici, alors à quoi bon se soucier d'un pareil détail ?
Quelqu'un était en train de me renifler, je le sentais, je percevais sa présence.
Était-ce notre agresseur ? Celui là même qui avait lancé cet épouvantable hurlement, et ainsi plongé dans une profonde torpeur ?
Oui, c'était probablement lui, mais je m'en fichais complètement à vrai dire...Il pouvait bien me faire tout ce qu'il voulait, je m'en moquais éperdument. Tout ce que je souhaits à partir de maintenant, c'était rester ici, allongée sur la glace, et observer le marais pendant des heures, sans bouger, sans réfléchir.
Rester ici...Juste rester ici...
La chose poussa soudain un faible grognement, diffus, comme pour mieux faire connaitre un sentiment que je ne pouvais décrypter.
Mais que cherchait-il au juste ? Il me rappelait vaguement quelqu'un...
N'était-ce pas le même que celui qui nous avait autrefois habité Balsa et moi ? Il m'avait alors reniflé de la même manière avant de prendre mon corps dans cette grotte...
-Hmmmm...Marmonna Balsa à ma droite tout en se retournant, visiblement endormie elle aussi.
Je perçus soudain un bref mouvement de recul chez notre hôte, abandonnant visiblement mon étude pour mieux la reporter sur ma compagne.
Non...Ce n'était pas le même qu'autrefois, et pour cause: celui-là habitait désormais Salmo, et ne semblait d'ailleurs pas vouloir le quitter...
Mais alors, étaient-ils plusieurs ? Et d'où provenaient-ils ? Quel était leur but ? Chasser ? S'amuser ? Ou pire encore ?
Balsa se mit subitement à gigoter en marmonnant des paroles incompréhensibles, juste avant qu'une brève mais néanmoins violente rafale de vent ne nous enveloppe toutes entières, avant de s'interrompre aussi brusquement et soudainement qu'elle était apparue.
-Hmmmm ? Balsa ? Marmonnai-je à mon tour, profitant d'un soudain moment de conscience pour appeler ma compagne.
Cette dernière ne me répondit pas, et observa même un étrange silence, bien loin des marmonnements et autres mouvements endormis que j'avais perçus jusqu'ici.
L'occasion de remarquer également l'absence soudaine de notre hôte, dont je ne distinguais désormais plus la respiration et les reniflements curieux.
Était-il parti ? Non...Bien sûr que non...
Finalement, il venait juste de faire ce que lui et les siens savaient visiblement faire le mieux...
Et de fait, j'aperçus soudain Balsa se relever à l’extrémité de mon champ de vision, lentement, silencieusement, adoptant d'emblée une posture et une gestuelle qui n'étaient pas les siennes, un peu comme si son corps avait été manipulé par un marionnettiste invisible, lui permettant ainsi de défier les lois de la physique.
Non, Balsa n'était absolument pas elle même, et ce n'était certainement pas son attitude maladroite et désarticulée, sa propre tête pendant mollement le long de son épaule alors que ses jambes effectuaient des pas maladroits et imprécis; qui allaient me convaincre du contraire...
La Dunmer disparut bientôt de mon champ de vision, ses pas mous et lents s'éloignant lentement de mon champ auditif, avant de bientôt laisser place à un nouveau silence.
Un silence qui sembla durer une éternité...
Balsa Zombie?
Le 8-bit vaincra
http://www.youtube.com/watch?v=TXvSkeYoPeE
¯¯\/¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
SWEET
Chaud.
Sarvil Serethi dans une vie à la morag tong c'est pas le nom de notre petite dumner ?
si enfaite c'est sa, un petit truc sur sa dans les prochains chapitres ?
C'est le même nom de famille, mais rien à voir entre les deux perso.
Le Sarvil Serethi d'une vie à la Morag Tong n'était qu'un personnage secondaire dans la masse, qui n'a d'ailleurs fait qu'une seule apparition.
Donc oui, les noms sont identiques, mais n'ont rien à voir entre eux, ne cherchez pas plus loin
ok j'ai vu au chapitre 20 environ qu'il est...
Chapitre 75: L'ambassadeur - partie 2.
-Balsa ?! Appelai-je en relevant brusquement la tête, reprenant soudain mes facultés mentales alors que j’émergeais d'un état de somnolence particulièrement long. Probablement une bonne heure vu la course qu'avaient fait les étoiles dans le ciel...
Bien entendu, Balsa n'était plus là depuis longtemps...
Je l'avais pourtant vu partir, et me souvenais même très bien de cet instant où la Dunmer s'était lentement relevée dans une position difforme.
Victime de mon esprit embrumé, je n'avais même pas pensé à la retenir...
Où avait-elle bien pu aller ? Avais-je encore une chance de la rattraper avant que...Avant que son hôte ne commette l'irréparable ?
Mais que s'était-il passé au juste ? Quelle était donc la nature de ce monstre ?
J'entrepris bien vite d'arpenter le marais d'un pas rapide, jetant des regards inquiets dans toutes les directions, espérant vainement y apercevoir ma compagne.
Si seulement j'avais pu reprendre mes esprits au bon moment...J'aurais peut-être pu la retenir, l'empêcher de s'en aller...Mais non, elle pouvait déjà être très loin désormais...
-Balsa ?! Appelai-je bientôt, troquant la prudence contre l'empressement.
Il fallait que je la retrouve, maintenant.
Il fallait que je la retrouve avant que l’irréparable ne se produise...
-Balsa ! Insistai-je, haussant encore un peu plus le ton, ma voix venant aussitôt perturber le silence mortel de ce lieu. Balsa ! Tu m'entends ?!
Pas de réponse...
De fait, seul un léger vent semblait vouloir me tenir compagnie dans ce lieu où toute vie semblait avoir prit la fuite depuis longtemps.
Mais pourtant, je devais absolument retrouver Balsa...J'étais venue ici pour aider Eraldil, pas pour perdre un autre membre de notre groupe. Pas maintenant...Pas maintenant que nous les avions enfin retrouvé tous...
-Balsa ! Insistai-je, trottinant dans ce marais immense à la recherche de mon amie. Bal...!
Je m'interrompis brusquement, apercevant soudain du coin de l'oeil une chose que j'aurais tout compte fait préféré ne jamais voir.
Si seulement j'avais pu continuer ma route comme ça, sans rien remarquer...
Mais non, je l'avais bel et bien vu, et ne pouvais plus l’ignorer désormais...
-Bal...Balsa ? Murmurai-je, craintive, en apercevant ainsi le corps immobile de la Dunmer m'observer à une dizaine de mètres dans le silence le plus total.
Cette dernière ne répondit rien, et se contenta de m'épier durant de longues secondes sans même chercher à cacher sa présence.
Était-elle consciente ? Pouvait-elle m'entendre, me répondre ?
Probablement pas...
Non, son attitude n'avait absolument rien de normal...
-Balsa...Recommençai-je en m'approchant doucement de la Dunmer, craignant déjà ce qu'il se passerait au moment même où je la rejoindrais.
-Par ici...Murmura brusquement une voix dans mon dos, m'arrachant aussitôt un sursaut de frayeur doublé d'un rapide regard par dessus mon épaule.
Personne...A moins que...Était-ce Balsa qui... ?
Balsa ?!
Je jetai soudain des regards frénétiques dans toutes les directions, cherchant la Dunmer qui avait vraisemblablement profité de cet appel inconnu pour disparaitre.
Mais pourtant, je l'aurais forcément entendue s'enfuir...
S'était-elle tout simplement...Volatilisée ?
Je repris aussitôt mon inspection du marais, abandonnant définitivement ma peur au profit d'un étrange sentiment d'urgence.
Oh bien sur, ce qu'il se passait ici n'était absolument pas normal, mais d'un autre côté, avais-je déjà vécu des choses normales depuis mon départ de Fort Tullius et mon arrivée aux vigiles ?
Au fond, peu m'importait la vraie nature des évènements qui se déroulaient en ce moment même. La seule chose dont j'étais vraiment certaine, était qu'il me fallait retrouver Balsa avant qu'un malheur n'arrive.
Et il allait arriver, j'en étais intimement persuadée...
J'aperçus de nouveau le corps immobile de ma compagne après quelques minutes de marche, m'observant silencieusement une vingtaine de mètres plus loin.
L'occasion de remarquer que la Dunmer semblait bel et bien se téléporter, vu sa propension à subitement disparaitre pendant mes clignements d'yeux, ou encore pendant mes brefs regards portés ailleurs, pour mieux réapparaitre ailleurs, un peu plus loin.
Toujours un peu plus loin...
Essayait-elle de m'emmener quelque part en particulier ? Bizarrement, j'avais comme impression que oui...
-Balsa...Attends...Lançai-je, essoufflée, tout en poursuivant d'un pas rapide les apparitions de ma compagne.
Mais que cherchait-elle donc ? Ou plutôt, que cherchait-"il" ?
Il ne me fallut que quelques minutes de marche supplémentaire pour connaitre enfin la réponse, alors que j'apercevais cette fois-ci la Dunmer de dos, observant silencieusement un endroit que je reconnaissais fort bien...
La cabane...
Était-ce là qu'elle voulait m'emmener ? Me ramener vers cet endroit aussi étrange que malfaisant ?
Mais pourquoi ? Que pouvait-on bien trouver là dedans ?
-Balsa...Commençai-je en m'approchant doucement, avant de m'interrompre aussitôt.
-Euh...Balsa ? Enchainai-je tout en jetant des regards craintifs autour de moi.
Et je l'aperçus alors quelques mètres plus loin, dans mon dos cette fois-ci...
Peut-être était-ce dû à mon instinct de survie rudimentaire, voir même à un quelconque choc psychologique, toujours est-il que je ne répondis rien cette fois-ci, observant la Dunmer en silence, déjà prête à encaisser ce qui allait inévitablement arriver.
Balsa se volatilisa alors brusquement, m'arrachant un sursaut de frayeur dans cette disparition aussi soudaine qu’anormale, avant de subitement réapparaitre à quelques centimètres de moi à peine.
Je sentis alors mon âme se déchirer en deux, fracturée par un choc émotionnel si brutal et assaillie par un sentiment étranger si insistant que je manquai d'en perdre l'équilibre.
A l'évidence, quelqu'un criait, hurlait, se débattait...
Oui, je l'entendais, c'était très net vu d'ici...
Mais qui était-ce donc ? Était-ce l'âme de Balsa, écrasée dans son propre corps par la présence d'un autre individu qui réclamait ardemment sa liberté ?
A moins que...
Non, ce n'était pas elle...Mais alors qui ?
Mon corps percuta le sol avant même que mon esprit ne s'aperçoive de son relâchement.
En fait, je venais purement et simplement de m'évanouir...
Suite svp
Chapitre 76: L'ambassadeur - Partie 3.
Un rêve, encore ?
Non, pas un rêve...Pas un cauchemar non plus cela dit...Juste l'un de ces moments de somnolence, d'hébètement auquel je devais à chaque fois assister, impuissante, mon esprit bel et bien conscient de la réalité, mais incapable de s'y confronter, coincé sous l'emprise de quelqu'un d'autre...
Oui, quelqu'un, ou plutôt quelque chose, était de nouveau en train de me renifler avec curiosité.
Était-ce l'hôte de Balsa ? Avait-il quitté son corps pour mieux s'intéresser au mien ?
Non, celui-ci était encore différent, probablement un autre individu...
Où étais-je ?
L'intérieur de la cabane...
Oui, c'était forcément ça...C'était ici qu'il était revenu, qu'il avait reprit vie...Mais pourquoi fallait-il que ces choses de l'autre monde continuent à venir renfiler son gibier ? Ne pouvaient-elles pas être intéressées par autre chose que la noirceur des individus qu'elles croisaient ?
Enfin, leur curiosité et leur attirance naturelle pour le néant les avaient tout de même amenées jusqu'ici, et avec des hôtes intéressants cette fois-ci...
Je clignai soudain des yeux, réalisant brusquement que ces pensées, ces connaissances, étaient directement tirées du savoir de quelqu'un d'autre...
La créature cessa subitement de me renifler, avant d'émettre un grognement craintif, visiblement effrayée par quelque chose que je ne pouvais percevoir.
Bien qu'encore plongée dans un profond état d'hébètement, je tendis néanmoins l'oreille, et entrepris à mon tour d'écouter ou de chercher cette chose que mon compagnon invisible semblait tant craindre.
Et je les perçus alors...
Oui, c'était très léger, très diffus, presque inaudible même...
Pourtant, c'était bel et bien là, et si l'on tendait suffisamment l'oreille, on ne pouvait pas vraiment passer à côté...
Oui, quelqu'un était bel et bien en train de murmurer dans le coin opposé de la pièce, là où je ne pouvais l'apercevoir dans ma position.
Était-ça ça que craignait le démon invisible ? Cet autre individu qui murmurait des paroles quasiment inaudibles dans une langue inconnue ?
Les chuchotements gagnèrent subitement en intensité, au point même de se transformer en sifflements furieux, assassins, mortels, juste avant qu'une plainte apeurée ne retentisse à ma droite.
Et ce fut alors le silence, total, implacable...
Oui, le démon invisible était parti, effrayé par celui qui semblait habiter ce lieu, et si mon esprit lui même n'était toujours pas apte à recouvrir ses moyens, la frayeur provoquée par cette terrible constatation était telle qu'elle parvint finalement à briser cet engourdissement pour mieux gagner mon corps tout entier.
Oui, j'avais peur, terriblement peur de constater que ces démons semblaient eux aussi craindre celui qui m'attendait désormais...
Mais pourtant, je le reconnaissais lui aussi...Je reconnaissais son aura obscure, très particulière, qui m'était déjà parvenue à plusieurs reprises.
Oui, il ne m'était jamais apparu clairement, et n'avait même jamais révélé sa présence. Pourtant, son ombre malfaisante m'avait souvent accompagné, se laissant brièvement apercevoir au loin, sur un pan de mur, sur le tronc d'un arbre ou encore sur le sommet d'une montagne, trahissant malgré tout son arrivée, sa traque discrète et mesurée.
Oui, c'était lui qui de par sa simple présence, avait fait fuir les trolls dans les collines, et qui avait également fait déguerpir les monstres qui me tournaient parfois autour.
Oui, c'était ici qu'il était revenu...
Les murmures avaient cessé bien sûr, mais il était toujours là, je le savais...Il m'observait.
J'entendis soudain un objet lourd tomber dans le coin opposé de la pièce. Probablement une chaise, ou une petite table vu le bruit.
Que faisait-il donc ? Allait-il m'attaquer ? Que me voulait-il au juste ?
Des ricanements lugubres, mais néanmoins diffus se firent soudain entendre dans le plafond, trahissant ainsi la présence de mon compagnon invisible qui semblait m'observer et m'étudier tout en se baladant dans la charpente.
Et avant même que je n'ai eus le temps de m’effrayer d'avantage de la situation, mon corps inerte toujours profondément engourdi par cette présence hostile, je me sentis soudain quitter le sol, attirée dans les airs par une force inconnue.
L'individu murmurait de nouveau, même si je ne comprenais absolument rien à cette langue indéchiffrable.
Pourtant, je percevais et comprenais bel et bien ses pensées, ses émotions, ainsi que ce qui semblait être les souvenirs d'un lointain passé, sous forme de visions brutales et éphémères qui vinrent aussitôt me frapper de plein fouet.
Qu'était-ce donc ? Les souvenirs d'une Bosmer et d'une Dunmer ennemies ? Vu leurs tenues, l'une des deux, la Bosmer, semblait faire partie de la Confrérie Noire. Pour l'autre, la Dunmer à moitié borgne, je n'étais pas tout à fait sûre...
Ses habits m'évoquaient vaguement ceux de la Morag Tong, que j'avais aperçus dans une encyclopédie illustrée, mais sans en être vraiment certaine...
Quoi qu'il en soit, ces souvenirs étaient probablement très vieux, car la Morag Tong n'existaient plus depuis des centaines d'années...
Pourtant, la Dunmer me paraissait étrangement familière...
Où l'avais-je donc déjà vue ?
Et quel était donc le sens de ces souvenirs d'ailleurs ? Avaient-ils une signification particulière pour cet individu qui n'était vraisemblablement ni l'une ni l'autre des deux Elfes aperçues dans les visions ?
Je ressentis soudain une nouvelle déferlante d'émotions, telles la rancoeur, la mélancolie, ainsi qu'une étrange haine, puissante mais également refoulée, soit autant de sentiments que semblait éprouver mon interlocuteur invisible.
Non, il ne comprenant pas comment tout ceci était arrivé, lui qui avait pourtant tout prévu...
Mais de quoi exactement ? Qu'était-il arrivé ? Refusait-il de partager ces sentiments et ces souvenirs avec moi ? Était-il seulement conscient du fait que je percevais et comprenais certaines de ses pensées ?
Je fus brusquement tirée en avant, accrochée par une main invisible qui vint aussitôt me prendre en étau tout en me maintenant en l'air.
-Humpf ! Non ! Lâchez moi ! Soufflai-je en me débattant tant bien que mal, luttant non seulement contre l'emprise de l'individu, mais également contre mon propre corps engourdi.
Ce dernier tenta visiblement de m'attirer à lui, ou du moins vers l'endroit ou son âme semblait se tenir, comme pour mieux m'examiner, mais pas seulement.
Que cherchait-il à me faire ? Allait-il me faire du mal ?
Je n'eus jamais la réponse, car sa faiblesse manifeste ne lui permettait vraisemblablement pas de lutter contre ma propre volonté.
Non, il était encore trop faible. Il n'avait pas encore recouvré assez de moyens...
Je fus finalement rejetée en arrière dans une longue plainte aux paroles incompréhensibles, dans laquelle je perçus néanmoins un relent d'incompréhension et de furieuse impuissance.
Cette haine latente, masquée par la frustration de l'incapacité...
Elle était si énorme, si démesurée que son odeur pourtant diffuse m'effrayait terriblement.
Mais qui était donc cet individu ?
Je me surpris bientôt à saisir certains de ses murmures. Quelques mots, quelques bribes de phrases ça et là. Je réalisai alors qu'il ne s'était pas mis à parler ma langue pour autant, non.
En fait, c'était moi qui comprenait la sienne...
-Pas encore...Pas encore non...Murmura la voix tout en me faisant tourner lentement à quelques centimètres du sol. Bientôt...Bientôt...Pas oublier...Pas oublier ce qu'ils m'ont fait...
Je restai interdite, ne comprenant pas tout à fait ce que voulait dire mon interlocuteur même si je percevais malgré tout des sentiments de profonde rancoeur et de vengeance, ainsi qu'un étrange intérêt pour moi.
Oui, je l'intéressais beaucoup...
-Peut-être oui...Peut-être utile...
Moi ? Mais pourquoi ? Qu'avais-je de si spécial ?
Qu'est-ce que...
-Hmmm...Nilvyn ? Marmonna la voix endormie de Balsa à mes côtés, alors que j'observais désormais le marais sous le soleil du début de matinée, ne comprenant absolument pas comment ni pourquoi je me retrouvais soudain ici.
J'étais pourtant dans cette cabane quelques secondes plus tôt encore...
Que s'était-il passé ? Avais-je rêvé ? Ou bien...
-La vache...ma tête...Grogna Balsa en se relevant.
-Balsa...Qu'est-ce qu'on fait ici ? Questionnai-je soudain.
La Dunmer se redressa péniblement, cherchant tout d'abord son équilibre, avant de me jeter un regard oblique, teinté d'incompréhension.
-Comment ça "qu'est-ce qu'on fait ici ?" On cherche des mycoses des marais pour Eraldil tiens.
-Mycènes des marais...
-Ouai, voilà.
-Et tu fais souvent la sieste pendant ce genre d'expédition ?
-Je...!
Balsa s'interrompit soudain, la mine contrariée.
-Euh je...Je ne me rappelle pas de...Il y avait un truc qui nous observait et puis...D'ailleurs...Mais je rêve où on a reculé dans la journée ? On dirait qu'il est plus tôt que lorsque nous sommes arrivés...
-C'est parce qu'on est le lendemain...Conclus-je, recevant ainsi la confirmation que tout ceci n'avait pas été qu'une simple rêve.
Je jetai finalement un bref regard vers Solitude, que l'on pouvait percevoir d'ici par ce temps dégagé.
Bien sur que non, que tout ceci n'avait pas été un rêve. La cabane était toujours là, et si ses relents obscures ne nous parvenaient plus, elle semblait malgré tout encore imprégnée d'une étrange présence, presque imperceptible, mais néanmoins réelle.
Oui, il était toujours là, il n'était certainement pas parti.
Disons juste qu'il était redevenu spectateur...
-Qu'est-ce que...Qu'est-ce qu'on fait ? Questionna finalement Balsa, probablement encore bien plus perdue que moi dans toute cette histoire.
-On ne fait rien. On rentre au bastion. Conclus-je aussitôt. On a assez de mycènes, et Eraldil a besoin de nous.
Et sur ces mots, je repris d'emblée la marche, regagnant le chemin pavé de Morthal d'un pas rapide, Balsa sur mes talons.
Non, tout ce que nous avions vécu ici n'était certainement pas un rêve. De ces créatures invisibles à cet étrange individu, rien de ce que nous avions vu dans ce marais ne faisait partie de notre imaginaire cette fois-ci.
Il reviendrait...Il reviendrait forcément...
Pour l'instant, il était encore trop faible, trop peu apte à se montrer, mais il finirait immanquablement par revenir...
Qui était-il ? Je n'en avais pas la moindre idée.
La seule chose dont j'étais sûre, était que je finirais forcément par le savoir lorsqu'il pointerait de nouveau le bout de son nez.
Et il le repointerait...Ce n'était plus qu'une question de temps désormais...
OMG j'ai besoin de la suite
idem
Chapitre 77: Vers la source.
Nous débarquâmes au bastion des vigiles en fin de journée, fatiguées, mais néanmoins pressées de rapporter enfin les fameuses mycènes des marais nécessaires au traitement d'Eraldil.
En espérant que notre contretemps n'ait pas été fatale à la Bosmer...
D'ailleurs, le voyage retour avait été particulièrement éprouvant, mais pas tant en raison des questions de Balsa auxquelles je n'avais pas vraiment de réponse qu'à ma peur constante de ne pas rentrer à temps.
Pitié, pourvu que le cas d'Eraldil ne se soit pas aggravé en notre absence...
-On est là ! Lança Balsa en traversant enfin la porte d'entrée du bastion, me précédant ainsi à l'intérieur du bâtiment. On rapporte les...
La Dunmer n'eut en réalité même pas le temps de finir sa phrase, et fut si subitement attrapée et immobilisée au sol par plusieurs soldats impériaux que je ne pus réprimer un cri de surprise.
-Attrapez là ! Tonna un officier dans ma direction au moment même où une demi douzaine de soldats se jetaient à leur tour sur moi, me plaquant au sol dans une prise de lutte particulièrement violente.
-Mais qu'est-ce que...! Vous me faites mal ! Sifflai-je en me débattant vainement.
Que se passait-il ici ? D'où pouvaient bien provenir ces soldats impériaux, et surtout, pourquoi nous infligeaient-ils un tel traitement ?
Était-ce une arrestation ? Où étaient donc les autres ?
Malgré ma position plus qu'inconfortable, ainsi maintenue face contre terre par deux impériaux bien plus forts et entrainés que moi, j'entrepris néanmoins de jeter un bref coup d'oeil dans la pièce principale du bastion, et aperçus bientôt mes compagnons enchainés, immobiles et silencieux.
A l'évidence, Salmo et Eraldil étaient maintenus prisonniers dans d'autres pièces, probablement en raison de leur état préoccupant. Martin et Arvin par contre, étaient bel et bien là, observant tous deux leurs gardes respectifs d'un oeil froid et méprisant.
-Alors ? On voulait se faire la malle ? Questionna soudain l'officier visiblement en charge de l'opération tout en s'abaissant auprès de Balsa, elle aussi maintenue au sol.
Je quittai alors Martin et Arvin du regard pour mieux le reporter sur le capitaine, observant quand à lui la Dunmer d'un air déplaisant.
-La malle de quoi ?! On est là non ?! Contra Balsa, visiblement furieuse.
-Oui, pour je ne sais qu'elle obscure raison, vous semblez être revenues toutes les deux. Répondit l'officier. Peut-être avez vous compris qu'il ne servirait à rien de fuir ? Que l'empire finirait immanquablement par vous rattraper ?
-Mais de quoi il parle cet abruti ? Questionna Balsa en me jetant un regard ahuri.
-L'abruti vous prie de rester polie, mademoiselle Veloren ! Coupa furieusement le capitaine, avant d'enchainer: Vous assassinez l'officier et les gardes impériaux chargés de votre surveillance, vous vous promenez tous un peu partout sans même vous soucier de votre dette envers l'empire, vous terrorisez, volez et massacrez des civils à tour de bras, et vous osez encore me demander de quoi je parle ?!
-Quoi ?! Mais on a jamais...! Commençai-je, abasourdie.
-SILENCE ! Tonna l'officier. Des gens vous ont vu arpenter les marais de Morthal, au moment même où plusieurs de leurs habitants disparaissaient. D'autres ont formellement identifié mademoiselle Balsa Veloren dans les collines de Vendeaume, à l'endroit même où sont portés disparu plusieurs fermiers. D'autres encore, affirment vous avoir vu quitter Solitude avec le capitaine Cadiusus et ses hommes, avant que ces derniers ne disparaissent purement et simplement de la surface de Tamriel ! Ça fait quand même beaucoup de morts et de disparitions pour des gens qui ne savent pas de quoi je parle !
Personne dans la salle ne répondit à cette accusation, pas même Martin, dont j'aurais pourtant espéré un soupçon de répartie en ce moment même où l'un de ses anciens compagnons d'arme l'inculpait de meurtre et d'enlèvement.
Était-ce donc ainsi que nous allions être récompensés pour nos efforts ? En étant accusés des meurtres et autres crimes commis par toutes ces créatures contre lesquelles nous avions pourtant tant résisté ?
-Quoi qu'il en soit, votre jugement devra attendre, car je suis avant tout là pour une autre raison. Lança soudain le capitaine en se relevant enfin, m'arrachant aussitôt un sursaut de surprise.
Ce dernier sorti alors un petit papier d'allure officielle de sa poche, et se mit à la lire à haute voix:
-En raison de l'échec total de sa politique anti-gang, le grand conseil des anciens de la cité impériale lance aujourd'hui même une nouvelle loi prônant le mélange des clans et des détenus, et la cessation immédiate de leur dispersion. Ainsi, tous les officiers impériaux affectés à Bordeciel et recevant ce papier sont priés de retrouver et de rassembler d'urgence les prisonniers envoyés sur le terrain depuis Fort Tullius, et effectuant actuellement leurs travaux d'intérêt généraux sur Bordeciel, en vue de les envoyer directement à Fort Tharn pour entamer sans délais le mélange des clans. Ci-joint, la liste des détenus et de leurs affectations, ainsi que celle des officiers chargés de les regrouper. En attente d'une seconde liste désignant les détenus de fort Tullius qui seront eux aussi envoyés à Fort Tharn. Le général Cartia.
Un silence pesant s'installa soudain dans la pièce, chacun percevant désormais la vraie raison pour laquelle les Impériaux étaient ici en ce moment même.
Ainsi, nous allions bientôt être envoyés à Fort Tharn, la plus grande et la plus dangereuse prison de tout Tamriel, loin encore devant Fort Tullius. Nous allions bientôt rejoindre les dizaines de milliers de détenus qui vivaient désormais sous la cité impériale, et qui régissaient à eux seuls les us et coutumes de la vie carcérale au sein de Tamriel toute entière.
Car oui, Fort Tharn, ainsi que les innombrables ghettos qui entouraient désormais Cyrodiil, étaient la capitale du crime, l'endroit où étaient dictés et appliqués tous les codes criminels et carcéraux, avant d'être transmis et appliqués un peu partout sur le continent.
Oui, nous allions bientôt être plongés dans ce monde là nous aussi, et ainsi rejoindre le plus gros rassemblement de criminels qu'ait jamais connu Tamriel...
-Préparez la charrette ! Ordonna soudain l'officier, au moment même où Balsa et moi même étions enfin relevées de force par les Impériaux pour mieux être collées à Martin et Arvin dans l'attente de notre départ imminent.
-Fort Tharn ?! Merde ! Là c'est plus de la rigolade par contre ! Couina Balsa.
-Pourquoi ? Que se passe-t-il là bas ? Questionnai-je aussitôt, à la fois avide de savoir, mais également effrayée à l'idée de rejoindre moi aussi ce que les voleurs et les meurtriers eux même appelaient la capitale du crime.
-Tu vois Fort Tullius ? Questionna calmement Arvin, qui avait quand à lui déjà fréquenté Fort Tharn avant son arrivée en Bordeciel.
-Oui...
-Et bien dis toi que c'est cinq fois plus grand, dix fois plus peuplé, et environ cent fois plus violent.
Dix fois plus peuplé ? Cent fois plus violent ?
Et dire que Fort Tullius m'avait déjà fait l'effet d'un pénitencier gigantesque, remplit à ras bord de criminels tous plus violents et irrécupérables les uns que les autres...
-Faites leur boire les potions d'amnésie ! Ordonna bientôt le capitaine, alors que des hennissements pressés doublés d'un remue-ménage typique d'un transfert de prisonnier se faisaient déjà entendre dehors.
-Pourquoi donc ? Tout le monde sait où se trouve Fort Tharn, contrairement à Fort Tullius...Commenta Arvin d'un ton blasé.
-Te rappelles-tu seulement de la sortie ? Répondit le capitaine d'un ton moqueur. Car oui, Fort Tharn se situe bel et bien sous la cité impériale. Mais sais-tu où exactement ? Serais-tu capable de retrouver ton chemin dans ce labyrinthe souterrain si l'on t'y lâchait maintenant ?
Arvin ne répondit rien.
A l'évidence, ce pénitencier n'était pas aussi facile d'accès qu'il n'y paraissait à première vue.
Les Impériaux entreprirent bientôt de nous distribuer des potions d'amnésie, traitement obligatoire pour tous les détenus sur le point d'entamer leur voyage vers une prison de haute sécurité.
-Allez ! Cul sec ! Ordonna l'un des gardes.
J’aperçus bientôt Davina du coin de l'oeil, m'observant, silencieuse et à l'écart de la scène, en compagnie des autres vigiles.
A quoi pouvait-elle bien penser ? Était-elle contente, soulagée de nous voir enfin partir ?
Bizarrement, j'avais déjà comme l'intime conviction que non...
De fait, et malgré sa mauvaise humeur persistante, la Rougegarde avait sensiblement changé de caractère ces dernières heures, au point même de bientôt laisser transparaitre des émotions qui ne nous étaient pourtant clairement pas destinées à la base.
Regrettait-elle ? Réalisait-elle enfin que si elle était toujours vivante à l'heure actuelle, c'était peut-être grâce à ces même détenus sur lesquels elle avait pourtant tant craché autrefois ?
Peut-être, qui sait...
Arvin, situé juste à ma droite, tomba soudain dans le coma, ayant visiblement déjà ingurgité sa potion.
Balsa de son côté, fut assommée à coups de matraque pour cause de rébellion avant même d'avoir entamé la sienne.
Ne resta bientôt plus que Martin et moi, observants tous deux nos potions respectives d'un oeil méfiant, mais néanmoins impuissant.
-Bon et bien...On se revoit de l'autre côté ma grande...Conclut finalement l'Impérial.
-Oui...
Et sur ces mots, nous avalâmes tous les deux notre potion, avant de plonger enfin dans un sommeil sans rêve.
Un sommeil durant lequel allaient complètement changer nos misérables vies...
FIN.
Phoque it!
Merveilleuse fic du debut a la fin
On a hate de voir la suite où on retrouvera les mêmes héros pour une autre evasion de Fort Tharn , je présume ?
PS: tu as une preference pour les heroïnes Dunmers, non ?
Mautheur fuquingue chit!