"Fort Baasha, dans le sud d'Elsweyr." (chapitre 57)
Baasha et Elsweyr ... Serait ce un clin d'oeil au khajiit de l'Académie des mages de Cyrodill ? (dans ta FIC "les lois du destin")
Très bon comme toujours, nous attendons la suite avec autant d'impatience qu'auparavant.
Chapitre 59: Une expédition déroutante - Partie 2.
Oui, c'était par là.
Difficile de dire comment je pouvais en être aussi sûr d'ailleurs, mais c'était par là oui, c'était forcément par là...Un montagne enneigée, une étrange odeur, comme une présence familière. Une présence hostile en fait, mais à laquelle je devais obligatoirement me confronter.
C'était ma route, mon destin...
Le camp des collines murmurantes, là où nous avions trouvé Balsa...D'ailleurs, comment était-elle arrivée là ? Elle avait été sous l'emprise de quelqu'un d'autre certes, mais je ne parvenais toujours pas à m'expliquer sa présence ici...
Où avait-elle bien pu rencontrer ce démon ? Durant notre excursion dans ces ruines Dwemer ? Était-ce là bas qu'elle avait été attaquée ? Était-ce pour cette même raison qu'elle avait disparu aussi soudainement, laissant Martin et Davina seuls ?
Et puis...Combien de temps exactement était-elle restée ici, à errer dans ces collines ? Combien de voyageurs isolés avait-elle tué dans sa folie meurtrière ? Ils en avaient même parlé dans ce journal là, la gazette Impériale...
Quoi que, ce n'était pas vraiment le moment d'y réfléchir en fin de compte, car j'avais quelque chose de plus urgent, de plus important à accomplir en ce moment même.
Non, ce camp n'était pas ma destination. Moi, j'allais plus loin, là où personne n'allait jamais...
Encore une fois, je ne savais pas vraiment d'où me venait cette certitude, mais cela ne faisait pourtant aucun doute: c'était là ma destination. Là haut, dans ces montagnes...
On me l'avait dit, c'était forcément là...
Marcher, marcher, encore marcher...
Droit devant, suivre mon chemin, celui que l'on m'avait indiqué, celui en lequel je croyais...
Car j'y croyais bien, n'est-ce pas ? J'avais passé tant de temps à méditer, à espérer...
En fait, je ne me rappelais même plus cette époque passée où je regardais encore le monde sous un oeil curieux, calculateur...
Aujourd'hui, tout avait un sens pour moi. Rien n'arrivait par hasard...J'avais trouvé le chemin, mon chemin, celui que je suivais depuis plus de dix ans maintenant...Et il m'avait toujours mené exactement là où je voulais aller...
Un cul de sac...
M'étais-je trompé ? Non, impossible...
Je ne pouvais pas me tromper, je ne me trompais jamais...
Ce que je cherchais était forcément là, quelque part. Mon esprit refusait juste de le voir...
A moins que...
Et si...Et si je m'étais trompé ? Si je n'étais pas exactement là où je devais être ? Comment savoir...Les choses ne s'étaient pas vraiment déroulée comme prévu ces derniers temps, et je l'avais bien senti...
Et maintenant ?
Pas de chemin, pas de sentier...
Pourquoi ne me montrait-on pas la route ? Pourquoi refusait-on de m'indiquer la voie ? N'avais-je pas été fidèle ? N'avais-je pas fait ce que l'on attendait de moi ?
-Arvin ? Lança calmement une voix dans mon dos.
Je me retournai alors, apercevant bientôt une jeune Dunmer, élégamment vêtue.
-Malven...Répondis-je, un peu désemparé. Malven je ne trouve pas...J'ai beau chercher, je...
Je m'interrompis, frustré et impuissant, incapable de trouver mon chemin seul, mais également incapable de l'admettre devant Malven.
-Je suis perdu...Confiai-je enfin, profondément abattu.
Et c'était le cas...Pour une fois, c'était vraiment le cas...
Quoi que, en fait non. J'étais perdu depuis bien longtemps déjà, même si je refusais de me l'admettre...
Je me mentais à moi même depuis déjà tant d'années...
J'avais beau tenter d'imposer mon assurance aux autres, de leur montrer que je savais, que je connaissais la vérité, rien ne se déroulait jamais comme prévu...
Plus les jours, les semaines, les mois et les années s'écoulaient, plus je m'enfermais moi même dans mes erreurs, incapable de réussir comme je l'aurai souhaité...
J'étais prisonnier, prisonnier de mes bourdes, prisonnier de mon incompétence...
-Arvin...Elle est là ta prison...A l'intérieur...Commenta finalement Malven en me caressant doucement le front.
-Si seulement ça pouvait marcher...
-Il suffit d'ouvrir ton esprit...
-Je ne fais que ça Malven...Je ne fais que ça depuis dix ans...
La Dunmer ne répondit rien, m'observant silencieusement de son regard couleur de braise.
-...J'aimerais tellement pouvoir revenir en arrière...Confiai-je enfin, anéanti.
-Tu ne le peux pas, Arvin...Pas plus que tu ne peux empêcher l'oiseau de chanter, ni le jour de s'écouler...Ce qui est arrivé est arrivé, et tu ne peux plus rien y faire...
Naturellement...
J'avais beau le savoir, je continuais pourtant à y penser fréquemment, laissant ainsi mon esprit dériver durant de longs moments, imaginant alors ce qu'aurait été le monde si j'avais agi autrement...
Mais Malven avait raison, je ne pouvais plus rien y faire désormais...
Je devais vivre avec...
-Oh...Regarde...Me murmura soudain la Dunmer à l'oreille, m'exhibant dans la foulée un chemin auquel je n'avais pas prêté attention jusqu'ici.
Oui ! C'était bien ça !
J'avais enfin trouvé !
-Tu viens avec moi ? Lançai-je alors à Malven, ragaillardi par cette soudaine trouvaille.
La Dunmer resta profondément silencieuse, observant un visage aussi neutre que possible, même si je percevais pourtant une profonde tristesse derrière son regard effacé.
-Tu sais bien que non...Conclut-elle enfin dans un murmure mélancolique.
-Oh...
Oui, naturellement...
-Bon et bien...Au revoir dans ce cas...Lançai-je un peu maladroitement, avant de reprendre ma route et d'entamer l’ascension du petit escalier niché dans le flanc de la montagne.
-Oui, au revoir...Répondit finalement Malven après de longues secondes de silence, juste avant que sa silhouette ne disparaisse enfin derrière l'angle du petit muret que je venais de franchir.
Elle était partie...Malven était partie...
Moi ? Et bien...Disons que j'avais trouvé ce que je cherchais...
Oui, c'était juste là, en haut de ces marches...
Enfin, je l'avais trouvé...
Et dire que j'avais failli abandonner l'espace d'un instant...Finalement, Malven avait raison: parfois, il suffisait juste d'ouvrir son esprit...
Je n'étais plus perdu désormais...Tout allait bien...
-Uaaaaaaaah ?!
Je sursautai violemment, incapable de retenir un cri de frayeur à la suite de ce choc métallique particulièrement horripilant.
-Kékéçétéksa ?! Questionnai-je en conséquence.
-Oh...Désolé Nivyn, j'ai voulu extirper un parchemin de mon sac et j'ai laissé tomber une casserole...Commenta la voix d'Arvin derrière la toile de la tente.
-Grrmmblmblm...Enchainai-je fort logiquement tout quittant tant bien que mal ma couchette pour mieux m'approcher du feu, offusquée par ce jet de casserole que je soupçonnais très fortement d'avoir été volontaire...
Quel rêve étrange cela dit...
-Ça va comme tu veux ? Questionna ensuite Arvin tout en s'approchant furtivement, m'observant d'un oeil qui n'avait néanmoins rien de bien innocent.
A l'évidence, le Dunmer savait que je venais de rêver de quelque chose d'important...
Avais-je gigoté, ou même parlé durant mon sommeil ?
-Ça va, ça va...Confiai-je, trop vexée d'avoir été arrachée aussi brutalement de mon rêve que pour en commenter directement le contenu.
Arvin ne tarda visiblement pas à le comprendre soit dit en passant, car il abandonna aussitôt sa vague idée de m'interroger pour mieux entamer le repli de notre petit camp de fortune.
Après tout, à quoi bon en parler tout de suite. J'avais entrevu la suite du chemin, et nous le savions tous les deux...
Je restai donc devant le feu durant de longues minutes, l'esprit ailleurs, me remémorant calmement le rêve que je venais de vivre...
Pour être tout à fait honnête, je n'avais jamais été sujette à ce genre d'expérience...
Oh bien sur, j'avais déjà eu de brèves visions des autres, celles d'Arvin par exemple, où je l'avais vu dans la grotte...
Pourtant, je n'avais jamais été aussi longtemps immergée dans la peau d'une autre personne...
C'était un peu comme si j'avais été Arvin durant tout ce temps, et que j'avais agi, et même pensé comme lui...
Non, je n'avais pas seulement rêvé de lui, J'ÉTAIS lui...
Mais pourquoi ? Avais-je un lien particulier avec l'Elfe ? Ou bien n'était-ce que le hasard ? Et pourquoi en rêver justement maintenant ? A l'évidence, le Dunmer l'avait prévu...Mon esprit avait-il été influencé par quelque chose d'autre ? Par une force, une présence que je ne pouvais percevoir ?
-L'aube approche, nous devrions partir...Commenta finalement mon compagnon après un bon quart d'heure de rangement. Alors ?
Je restai silencieuse quelques instants, mi-embarrassée mi-vexée d'avoir ainsi été sujette à une expérience que le Dunmer avait visiblement bien planifié.
D'un autre côté, il était déjà bien trop tard pour faire demi-tour, et si l'idée de servir de pion à Arvin ne me plaisait absolument pas, la survie d'Eraldil et de Martin m'importait par contre beaucoup plus, et c'était bien pour cela que nous étions ici, pas vrai ?
-Par là...Conclus-je enfin, indiquant à contrecœur le chemin que j'avais aperçu dans mon rêve.
-Bien ! Allons-y ! Lança alors le Dunmer d'un air décidé.
-Arvin...J'étais toi...Confiai-je brutalement.
-Oh...
L'Elfe s'interrompit quelques instants, m'observant d'un air un peu perplexe, avant d'enchainer:
-Et bien...J'imagine que ce sont des choses qui arrivent...Les rêves ont parfois d'étranges pouvoirs...
-Qui est Malven ?
Arvin tressailli aussitôt, et ne put d'ailleurs masquer bien longtemps sa stupeur.
A l'évidence, il n'avait pas prévu ce genre de détails...
-Une jeune Dunmer...Fort jolie...Bien habillée...Un membre de ta famille ? Une cousine ? Insistai-je calmement.
Le Dunmer ne répondit rien, et entreprit même, et pour la première fois depuis notre rencontre, d'éviter soigneusement mon regard.
Que pouvait-il bien cacher à ce sujet pour réagir aussi bizarrement ?
-Allons-y. Conclut-il enfin. Plus vite nous serons là bas, plus vite nous sauverons les autres...
J'entrepris finalement d'emboiter le pas à l'Elfe, abandonnant, ou du moins temporairement, mon enquête.
Oui, après tout, nous avions plus urgent à faire, et cela pouvait bien attendre quelques heures, ou même quelques jours.
Pourtant, je savais déjà que je n'étais pas prête d'oublier ce rêve étrange, ainsi que le sombre passé qui semblait hanter Arvin...
Peut-être m'en parlerait-il un jour ?
Oui, un jour, plus tard, mais un jour quand même, il faudrait en parler...
Le 8-bit vaincra
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Suite
Sweet.
Chapitre 60: Un amour de Dwemer.
Pour être tout à fait honnête, je regrettais déjà d'avoir expliqué en détails le chemin à Arvin avant même de l'avoir entamé, tant le Dunmer avançait désormais d'une marche rapide, marche que j'avais beaucoup de mal à imiter avec mes petites jambes...
-Arvin attends ! Pas si vite ! Lançai-je alors que nous dépassions déjà le camp des collines murmurantes après seulement quelques minutes de marche.
-Non mais tu m'écoute ou quoi ?! Insistai-je avec véhémence sans toutefois parvenir à faire ralentir mon compagnon, dont les enjambées faisaient au bas mot le double des miennes, me forçant ainsi à trottiner pour me maintenir tant bien que mal à sa hauteur.
-Donc, directement à droite après le camp...Récita machinalement le Dunmer sans me prêter la moindre attention, quittant alors le sentier pour mieux entamer l’ascension de la montagne à proprement parler.
-Et t'accélères en pleine montée en plus ?! Sifflai-je, un douloureux point de côté me tiraillant tout le flanc droit.
-On a pas de temps à perdre Nilvyn...Ils ont besoin de nous...
-Et c'est quoi l'idée ?! Me faire crever d'épuisement pour mieux les sauver eux ?!
-Allons allons...
-Et comment tu peux savoir qu'ils sont par là ?! Et où on va au juste ?! C'était quoi cette porte ?! Encore une ruine Dwemer de mes deux c...?!
-Ton langage je te prie. Coupa Arvin d'un ton sec.
-Bon ! Très bien ! Pestai-je, sans toutefois lâcher prise. Et c'est qui Malven ?! Et pourquoi Balsa à foutu le camp comme ça en plein milieu des ruines ?! Et c'est quoi d'abord, ce truc qui passe son temps à contrôler le corps des autres pour mieux foutre la me...?! MAIS DIS QUELQUE CHOSE ENFIN !
-...Tant de questions, si peu de réponses...Commenta simplement le Dunmer d'un ton énigmatique.
-ET SINON, POURQUOI T'ES CON ET MOCHE ?! Sifflai-je alors en jetant ma gourde en direction de Arvin, qui l'esquiva aussitôt sans toutefois parvenir à retenir un sourire moqueur, mais néanmoins paternel.
Nous marchâmes durant prêt d'une heure, parcourant la montagne sous le silence de l'aube.
-C'est haut...Commentai-je enfin après de longues minutes d'une progression silencieuse. Et c'est un vrai boulevard de glace. Tiens je parie que si tu trébuche ici, tu te retrouve la gueule à Vendeaume d'une seule traite.
-Tu parles vraiment très mal, tu le sais ça ? Questionna le Dunmer d'un air pincé.
-Désolé monsieur le peigne cul. Répondis-je du tac au tac dans une réplique volontairement grossière destinée à offusquer d'avantage mon interlocuteur. On est pas tous né dans du velours...
-Humpf...
-En tout cas, c'est moche. Rien à avoir avec Morrowind. Enchainai-je.
-Tu n'y es jamais allée...
-Oui, mais je l'ai vu en livre...
-Oui, mais dans des livres de l'académie de Fortdhiver, poussiéreux et sans la moindre illustration.
-Oui, mais ta gueule !
Nous progressâmes durant une bonne dizaine de minutes encore, dans un silence plus tendu cette fois-ci, notre ascension étant désormais perturbée par d'étranges bruits.
-C'est toi qui crève comme ça ? On peut faire une pause si tu veux...Commentai-je enfin, interloquée par les râles essoufflés de mon compagnon.
-Tu ne t'arrêtes jamais de dire des bêtises ? Ce sont les Trolls, pas moi...Répliqua Arvin, légèrement vexé cette fois-ci.
-Des Trolls ?! Mais...! Où...! Commençai-je en jetant des regards frénétiques tout autour de moi, paniquée à la simple idée d'entendre leur respiration malgré leur absence visuelle.
Ils devaient êtres vraiment tous proches !
-Ne t'inquiète pas, entendre leur souffle ne veut pas dire qu'ils sont forcément tout prêt. Expliqua l'Elfe en réponse à mon effarement. Par temps calme, et en l'absence de vent, on peut entendre leur respiration rauque à des kilomètres...
-Ah oui...J'imagine que ces montagnes offrent une excellente réverbération sonore...Commentai-je alors, soulagée.
-Euh oui...Oui c'est exactement ça...Conclut Arvin, visiblement étonné de me voir ainsi parler d'un phénomène physique dans son fonctionnement même alors qu'un Salmo ou une Eraldil se seraient probablement contentés de répondre un "Oh..." ahuri...
-...Quoi ?...Tu me prend pour une débile profonde c'est ça ? Enchainai-je après de longues secondes d'un silence suspect.
-Chut ! Coupa alors le Dunmer en me plaquant la main sur la bouche, avant de me désigner un étrange spectacle quelques mètres devant.
Un troll des glaces...
Pourtant, et contrairement à ce que j'aurais imaginé, ce dernier ne nous prêta pas la moindre attention, et se contenta simplement de humer l'air de la montagne d'un air incertain.
En fait, ce troll n'agissait absolument pas de manière logique, et si il aurait normalement dû percevoir notre présence bien avant que nous ne percevions la sienne, et donc nous attaquer, ou du moins nous chasser de son territoire à grand renforts de cris et autres grognements agressifs, il semblait désormais nous ignorer totalement...
-Arvin...Qu'est-ce qu'il se passe ? Questionnai-je prudemment, juste avant que l'animal ne lance soudain une longue plainte lancinante, résonnant aussitôt dans toute la montagne et me vrillant les tympans dans la foulée.
-Merde...Commentai-je en me bouchant les oreilles, mi-outrée mi-effrayée par ce cri qui n'avait absolument rien de normal.
-Je ne sais pas...Ils sont agités...Quelque chose les effraie...Commenta Arvin au moment même où des dizaines de plaintes semblables résonnaient à leur tour un peu partout dans les collines, probablement la réponse a ce cri plaintif.
"Quelque chose les effraie" ?
Probablement pas nous, et c'était bien là ce qui m’alarmait le plus dans la réponse du Dunmer.
De fait, qui pouvait donc bien effrayer des Trolls des glaces quand on connaissait leur propension à s'attaquer à tout et n'importe quoi sans la moindre once d'hésitation, même à des Dragons à l'époque où ils parcouraient encore le ciel de cette région ?
Les Trolls n'avaient jamais peur de rien, et c'était bien là l'un de leur principaux trait de caractère...
-Viens, dépêchons nous...Lança finalement Arvin avant de m'entrainer d'un pas rapide vers le reste du chemin.
-Arvin...Mais que se passe-t-il enfin ? Pourquoi réagissent-t-ils comme ça ?
-Aucune idée, et franchement, je préfère ne pas le savoir.
Nous progressâmes ainsi durant une bonne dizaines de minutes, traversant le montagne d'un pas rapide sous les plaintes lointaines et régulières des nombreux Trolls qui la parcouraient. Plaintes qui semblaient d'ailleurs s'espacer au fur et à mesure que défilaient les secondes...
-Ils sont en train de se cacher...Conclus-je avec effroi.
-Vite, on y est presque. Lança Arvin en m'indiquant bientôt un petit escalier que je reconnus aussitôt.
Nous grimpâmes les marches au pas de course, tous deux mus par une peur incompréhensible mais néanmoins bien réelle.
De fait, si les Trolls eux même réagissaient ainsi, ce n'était probablement pas pour rien, et comme l'avait dit Arvin, il valait peut-être mieux ne pas savoir pourquoi !
-Arvin...M'interrompis-je soudain, frappée par l'étrange impression que me faisait ce lieu.
Oui, je l'avais déjà vu...Dans ma vision de cette nuit bien sûr, mais également avant...
Avais-je déjà rêvé de cet endroit ?
-Nilvyn ! On a pas le temps pour tes états d'âme ! Dépêche toi ! Coupa le Dunmer tout en m'entrainant rapidement en haut des marches.
Une nouvelle plainte retenti alors au loin, probablement celle d'un Troll retardataire, m'arrachant par la même occasion un regard distrait derrière nous.
Et c'est alors que je compris...
Ce lieu, je ne l'avais pas seulement rêvé non, j'y étais déjà venue !
Je ne m'en étais pas rappelée tout de suite parce que mon dernier voyage dans les environs s'était fait dans une amnésie quasi-totale, mais je m'en souvenais très bien désormais. C'était l'endroit où nous nous étions tous perdu, celui là même où était mort le jeune officier, celui là même où Balsa avait disparu, probablement happée par un démon inconnu, et celui là même où nous avions perdu Martin, Eraldil et Davina.
-Arvin ! Non ! Couinai-je alors. Pas par là !
-C'est bien ici. Coupa le Dunmer, implacable. Mes visions à moi ne m'ont pas reconduit à ma propre sortie, celle que j'ai emprunté pour quitter ce lieu. Je n'ai pas non plus réussi à retrouver l'entrée d'ailleurs, et ce n'est pas faute de l'avoir cherché...Mais toi par contre, je savais très bien que tu y retournais, que tes rêves t'y conduiraient de nouveau. J'ai eu beau questionner Balsa et Salmo à ce sujet: personne ne se rappelle de rien. Nous avions bel et bien quitté cette ruine à un moment, sans quoi nous ne serions pas là, mais impossible de dire où, quand et comment. Nous étions tous plongés dans un état second.
-Arvin...Suppliai-je.
-Tu as quelque chose de plus que les autres Nilvyn, je le savais, et la preuve: tu nous a ramené à ta propre sortie, celle que tu as pris pour quitter cet endroit.
-Mais je ne veux pas...! Je n'ai jamais voulu...! Arvin ! Il ne faut pas y retourner ! Tu as oublié ?!
-Non, je n'ai pas oublié la première partie du voyage, et très franchement, je me passerais bien d'y remettre les pieds. Le problème, c'est que certains d'entre nous y sont toujours, et qu'il nous faut absolument les sauver.
-Mais...!
-Tu veux vraiment abandonner Martin et Eraldil à leur sort ?
-Non...Mais...
-Alors il n'y a plus de temps à perdre.
Et sur ces mots, le Dunmer fit volte face et poussa lentement la lourde porte d'acier Dwemer, pénétrant une nouvelle fois un lieu où la lumière et l'espoir n'existaient plus, irrémédiablement remplacé par le néant et la terreur...
Flippant à souhait
Le 8-bit vaincra
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Quel suspens !
J'ai hâte de savoir ce qu'il est advenu de Matin et Eraldil
Et moi de Soir et Balsa.
Ohlàlà J'ai buggué 10 sec sur ton post Emmerald
Suite ?
Énorme le "-Oui, mais ta gueule !" !
Bricc : Moi je bugue encore...
Look le post d'eauclaire
Ah oui , je l'avais pas vu, pas mal
Chapitre 61: Vers les tréfonds.
Nous pénétrâmes dans un long couloir plongé dans les ténèbres. Un couloir si sombre et silencieux que toute vie devait l'avoir abandonné depuis bien longtemps déjà...
-Par où ? Questionna doucement Arvin.
-Comment ça par où ? Répondis-je, interloquée.
-Quel chemin pour retrouver les autres ?
-Parce que tu crois que je le sais ?!
-Tu étais bien avec Eraldil non ? Quand l'as-tu aperçue pour la dernière fois ?
-Je...!
Je m'interrompis soudain, un peu perplexe. De fait, je n'avais jamais vraiment raconté à Arvin ce qu'il s'était passé dans ces ruines après notre séparation, et ne lui avais donc jamais relaté mes longues errances dans ces couloirs sombres, à marcher derrière une Eraldil probablement aussi assommée et déconnectée de la réalité que moi.
-Comment sais-tu que j'étais avec elle ? Questionnai-je enfin.
-Lorsque les visions se sont arrêtées, je suis resté immobile au sol pendant de longues minutes. Je ne me rappel plus très bien de ce passage, mais j'étais envahi d'une drôle de sensation, comme d'un bien être et d'une insouciance inexplicable. M'expliqua le Dunmer, décrivant ainsi un sentiment que je reconnaissais fort bien pour l'avoir moi même éprouvé. Je me rappel juste vous avoir aperçu du coin de l'oeil Eraldil et toi, et vous diriger toutes les deux vers un couloir sombre dans lequel vous avez fini par disparaitre.
-Oh...
Pour être tout à fait honnête, je ne me rappelais absolument pas de ce passage. En fait, la seule chose dont je me souvenais était d'avoir marché durant un certain temps, mon esprit ahuri fréquemment envahi d'images macabres, images qui ne m'avaient pas spécialement marqué à l'époque.
J'avais ensuite aperçu cette étrange Dunmer, qui m'avait alors dirigé vers un ascenseur qui m'avait lui même ramené directement vers l'extérieur...
-Je ne me souviens pas de cet endroit Arvin...Conclus-je enfin, un peu mal à l'aise. La dernière chose dont je me souvienne, c'est d'un ascenseur qui m'a directement ramené dehors.
-Je vois...Commenta le Dunmer.
Nous restâmes silencieux durant quelques instants, envisageant l'hypothèse la plus probable vu les circonstances, à savoir, celle selon laquelle j'avais erré dans ces couloirs sombres durant de longues heures encore après avoir emprunté cet ascenseur.
Combien de temps avais-je bien pu divaguer là dedans, trainant mon corps mou et sans vie tel un zombie perdu dans le noir ?
-Bon, allons-y. Conclut enfin Arvin.
Nous entamâmes alors une progression lente et mesurée, empruntant silencieusement une série de couloirs et de petites pièces désertes, l'oreille tendue.
Normalement, cette traversée aurait dû me rendre nerveuse, voir même me paniquer. Pourtant, je ne parvenais plus à m'en inquiéter désormais, mon esprit étant déjà trop préoccupé par le passé que pour se soucier du présent.
Ainsi donc, j'avais bel et bien emprunté tous ces couloirs lugubres...
Pourquoi n'en gardais-je aucun souvenir ? Et comment diable avais-je bien pu retrouver la sortie sans même disposer de la moindre particule de conscience ? Était-ce un miracle, ou bien avais-je été guidée par quelque chose, quelqu'un ?
J'aurais normalement du être soulagée, reconnaissante de ne pas me remémorer ce voyage macabre. Pourtant, cette question m'obsédait désormais au plus haut point: Était-ce le hasard, ou autre chose ? Devais-je ma survie à une chance indécente, ou à une intervention extérieure ?
Car après tout, qui sait ce que j'avais bien pu croiser durant ma traversée solitaire...
Avais-je profané le territoire de monstres inconnus, et par chance, sans même éveiller leur attention ? Avais-je côtoyé un danger si grand et si obscure que ma survie ne pouvait-être que l'objet d'une intervention divine ?
En fait, la simple idée d'être ainsi passée à portée d'un danger innommable sans la moindre possibilité de m'en défendre, ni même de l'apercevoir, me rendait malade...
J'avais peut-être été la cible de prédateurs féroces et implacables, et mon corps sans vie ne s'en était même pas aperçu...
Quel sentiment d'impuissance, de fragilité l'on pouvait éprouver dans des moments pareils...
-Ah...Ça descend...Murmura soudain Arvin, m'arrachant ainsi à mes sombres pensées, et ramenant par la même occasion mon esprit à la réalité.
Ces rampes, toujours ces fameuses rampes, descendant droit vers les profondeurs, vers l'obscurité, vers le néant, là où se cachaient les choses les plus inqualifiables qu'il m'ait été donné de voir...
Quoi que, il n'y avait visiblement rien ici, car le silence était tel qu'il en devenait presque assourdissant...
Non, nous étions encore trop proches de la surface, l'enfer se situait bien plus bas...
-Si nous avançons suffisamment vite et silencieusement, peut-être parviendrons nous à retrouver les autres sans même signaler notre présence...Commentai-je à voix basse, plus pour me rassurer moi même que pour faire la conversation à Arvin.
-Et bien en fait, je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit ici...Répondit alors le Dunmer, m'arrachant une grimace d'exaspération comme il en était désormais si bien capable.
-Comment ça ?! Pestai-je aussitôt. Tu ne te rappelles pas les...!
-Moins fort !
-...Tu ne te rappelles pas les choses que nous avons aperçu la dernière fois ? Enchainai-je, d'une voix nettement plus basse cette fois-ci, quoi que pas forcément moins furieuse.
-Et justement, qu'avons nous aperçu Nilvyn ?
-Je...!
Je m'interrompis brusquement, réalisant soudain, et non sans une certaine honte d'ailleurs, que mon compagnon avait bel et bien raison: malgré les bruits indistincts et les évènements suspects, nous n'avions rien vu de bien concret lors de notre précédente traversée...
-Mais toi, Salmo et l'Impérial êtes tombés au sol en hurlant ! Reprise-je obstinément.
-Je te l'ai dit, ce n'étaient là que des visions, rien de plus...Personne ne nous a attaqué je te rappelle...Tu as vu un ennemi dans les parages toi ?
-Le mec il s'est quand même tranché la gorge avec ses ongles, et il s'est bouffé les bras avant ça...Grognai-je, encore choquée par ce terrible souvenir.
-Ça ne change absolument rien Nilvyn...
-Et dans la caverne avec le lac ?! Insistai-je. On a bien vu quelque chose plonger, et nager sous l'eau ! On a même entendu un appel au secours avant ça !
-Ah vraiment ? Parce que moi, en dehors d'un rocher qui s'est probablement décroché du plafond pour mieux venir nous éclabousser, je n'ai rien vu...Concernant l'appel à l'aide, je crois surtout qu'il était le fruit de notre imagination...
-Humpf ! On dispose d'une imagination commune maintenant ?! On l'a bien entendu tous les quatre non ?!
Arvin resta silencieux quelques instants, visiblement préoccupé, nous dirigeant au travers d'une grande salle plongée dans les ténèbres.
-...En fait, je crois qu'il n'y avait absolument rien Nilvyn...Reprit-il enfin, lâchant ainsi une confidence qui semblait le démanger depuis plusieurs minutes déjà. Aucun véritable ennemi, aucun monstre, aucune créature...Nous étions complètement seuls...
Je ne répondis rien, interdite.
En fait, et au delà de son côté exaspérant, l'hypothèse d'Arvin avait pourtant quelque chose d'étrangement logique, et de dérangeant même...
-C'est ce lieu lui même qui nous renvoyait des visions, des images et des sons. Après tout, nous avons tous été victimes des mêmes phénomènes, nous avons tous été extrêmement affaiblis, et pourtant, personne n'est jamais venu nous achever...
-Mais...Les Impériaux qui ont quitté le camp pendant la nuit, et Balsa qui a subitement disparu...Et Eraldil aussi d'ailleurs. Elle était juste devant moi, et puis elle s'est volatilisée, comme ça...Ça ne peut pas juste être notre imagination...
-Nilvyn...Tu les a vues toi aussi, n'est-ce pas ? Ces images de cadavres, de mort...Et cette Dunmer...
-Oui...Répondis-je doucement, embarrassée.
-Tu as trouvé la sortie parce qu'on te l'a montré, mais au fond, tout ça était dans ta tête n'est-ce pas ?
-Oui...
-Dis toi que c'est probablement pareil pour les autres. Ils ont vu des choses, des choses que seuls eux pouvaient voir...La différence, c'est que...
Arvin s'interrompit quelques instants, affichant, et ce pour la première fois depuis que je le connaissais, un certain malaise.
-...La différence, c'est qu'ils n'ont pas tous eu la même chance que nous...Reprit-il enfin. Certains ont vu la sortie, et s'y sont dirigé sans réfléchir. D'autres ont vu la mort...
Je ne répondis rien, abasourdie, et pourtant étrangement convaincue par l'explication de mon compagnon.
Ainsi, il n'y avait jamais rien eu dans ces ruines. En vérité, le seul danger que nous avions été amenés à fréquenter, c'était...Nous...
Mais comment était-ce possible...
Était-ce ce lieu lui même qui nous envoyait toutes ces images ? Étaient-ce ces ruines elles même qui vivaient, respiraient et agissaient au même rythme que ses occupants ?
Comment savoir...
-Ah ! Je crois que nous y sommes ! Lança enfin Arvin en me désignant une grille fermée quelques mètres plus loin.
Le Dunmer entreprit alors de s'approcher du grand portail, avant de l'ouvrir d'un geste assuré, visiblement convaincu d'avoir raison.
Et enfin...
-Oui...C'est bien ça...Conclus-je, l'esprit encore étourdi par les dernières révélations de mon compagnon.
Nous nous plaçâmes aussitôt au centre de l’ascenseur Dwemer, et sans plus tarder, activâmes le levier destiné à le commander.
La plateau se mit alors à vibrer doucement, avant d'entamer sa descente, vers les profondeurs où tout avait commencé...
En fait, j'étais à la fois soulagée et effrayée de savoir qu'il n'y aurait désormais plus rien pour nous pourchasser là dessous.
Le problème désormais, c'était de savoir si nous serions capables de nous préserver nous même, car une fois là dessous, notre seul et unique ennemi, ce serait nous même...
Et ça, finalement, c'était peut-être bien la pire confrontation que l'on pouvait envisager...