Voici enfin le temps de vous parler plus en détail de la “next-gen” de Nvidia, la nouvelle carte graphique qui, sur le papier, atomise les performances de la PlayStation 5 et de la Xbox Series X. La GeForce RTX 3080 a été testée sur une grosse dizaine de jeux et on vous dit tout de suite ce qu’on en pense.
Nous avons mis à jour cet article en ajoutant les résultats de benchmarks sur une GeForce RTX 2080.
La GeForce RTX 3080 représente, à l’heure actuelle, le nouveau mètre-étalon en matière de carte graphique “grand public”. GPU fait pour l’Ultra HD à plus de 60 FPS, il profite de la nouvelle architecture Ampere de Nvidia, qui propose de nombreuses nouveautés : une finesse de gravure en 8 nm (contre 12 nm), qui permet de maximiser le niveau de performances par watt et d’augmenter drastiquement le nombre d’unités de calcul. Cette nouvelle génération voit également arriver de la mémoire GDDR6X, qui offre une bande passante bien supérieure à la mémoire de la série 2000 (jusqu’à 1 To/s). Le modèle qui nous testons ici, la RTX 3080 en version “Founders” propose 10 Go de mémoire vidéo et une fréquence de fonctionnement comprise entre 1,44 et 1,71 GHz. A noter que nous testons la carte sur un PC doté d'un processeur Ryzen 7 3800X et de 16 Go de mémoire vive.
Lors de la présentation de la série RTX 3000, il y a quelques semaines, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a tenu à enfoncer le clou : la nouvelle architecture Ampere représenterait le plus gros gain de puissance jamais connu pour une nouvelle génération de carte graphique GeForce, avec des performances qui peuvent être doublées par rapport à la génération précédente, Turing. La GeForce RTX 3080, notamment, est annoncée comme jusqu’à deux fois plus performantes que la RTX 2080 et plus puissante qu'une RTX 2080 Ti, vendue presque deux fois plus cher. Jouer en 4K à plus de 60 FPS, avec tous les réglages au maximum et le ray-tracing activé : c’est la promesse de cette nouvelle carte graphique proposée à 719 euros en version “Founders”, c’est-à-dire de marque Nvidia. Nous avons eu la chance de pouvoir tester la carte plusieurs jours avant sa sortie et nous l’avons fait tourner sur 11 jeux. Les résultats ont ensuite été comparé avec une GeForce RTX 2080 Ti de chez Zotac (Amp Edition) et une GeForce RTX 2080 de chez Asus, ainsi qu'une GeForce RTX 2070, également de chez Asus.
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En face de notre RTX 3080 se trouvent donc trois cartes haut de gamme, et c’est bien entendu l’affrontement avec la RTX 2080 Ti qui nous intéresse le plus ici. Cette dernière représentait, jusqu'à l’arrivée de la série 3000, le haut de gamme en matière de performances pour un PC de jeu (nous mettons volontairement de côté la Titan RTX, avant tout réservée à un usage professionnel), la seule capable de faire tourner en Ultra HD et à 60 FPS la grande majorité des jeux du marché. Mais depuis, la RTX 3080 a débarqué, avec la volonté de ringardiser la 2080 Ti : quasiment deux fois moins cher, elle offre des performances supérieures sur tous les jeux que nous avons testé. Sur un titre comme Control, qui tire admirablement parti du ray-tracing et du DLSS, nous constatons par exemple un écart de puissance de plus de 39 % avec une 2080 Ti. Sur Doom Eternal, l’écart est quant à lui de 24%.
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La “petite” RTX 2070 est quant à elle très largement dépassée dans tous les cas de figure, avec par exemple 156 % de performances en plus sur Doom Eternal et même… 334 % sur Wolfenstein Youngblood. Nous en convenons : comparer la RTX 2070 avec la 3080 est presque de “l’antijeu”, étant donné que la 2070 n’est pas vraiment faite pour l'Ultra HD et reste vendue moins cher. Mais les chiffres restent impressionnants.
La RTX 3080 est compatible avec les ports PCIe 4, mais, rassurez-vous, elle fonctionne très bien sur une carte mère PCIe 3, le gain de performances entre les deux étant de l’ordre de quelques pour cent. Ceci étant dit, si vous avez l’intention de vous monter un nouveau PC pour l’occasion, opter pour une carte mère PCIe 4 est un bon investissement pour l’avenir, car la série 3000 va permettre, grâce à la technologie RTX I/O et la meilleure bande passante du PCIe 4, des temps de transfert accélérés entre votre SSD et la carte graphique, réduisant de fait largement les temps de chargement. Nvidia va ainsi utiliser l’API DirectStorage de Microsoft, pour “raccourcir” le circuit entre votre stockage et le résultat en jeu. Pour schématiser, aujourd’hui, les fichiers de jeux partent d’abord vers le processeur, qui va les décompresser puis les stocker dans la RAM. Depuis la RAM, ils sont ensuite transférés vers la mémoire de la carte graphique. DirectStorage et RTX I/O vont permettre de créer un circuit bien plus court, puisque les fichiers iront directement vers le GPU et sa mémoire, sans passer par le processeur et la RAM, libérant ainsi le processeur pour d’autres tâches.
Il est intéressant de constater que les écarts le plus importants concernent des jeux qui tirent parti de DirectX 12, mais également de certaines technologies Nvidia, comme le ray-tracing ou le DLSS. Et pour cause : la RTX 3080 intègre bien plus d’unités de calcul (8704 contre 4352) entre autres dédiées à ces effets que la précédente génération. Les “RT Cores” pour le calcul du ray-tracing sont ici plus performants et plus nombreux, de même que les Tensor Cores dédiés à l’IA, qui prennent notamment en charge le DLSS. Quand Nvidia annonce “x2” en performances par rapport à une RTX 2080, il faut ainsi bien comprendre que cela concerne des jeux spécifiquement développés avec les technologies du constructeur ou utilisant des API DirectX 12 spécifiques comme DXR. Comme vous pouvez le constater, l’écart avec des titres comme Flight Simulator, Assassin’s Creed Odyssey ou Red Dead Redemption 2 est plus faible. Et pour cause : les performances de ces titres restent limitées par le processeur. Flight Simulator est ainsi le jeu qui affiche le moins d’écart entre la 3080 et la 2080 Ti, mais la première reste cependant légèrement devant la deuxième. Tout ceci vaut également essentiellement pour de l'Ultra HD (3840x2160 pixels), une définition clairement taillée pour cette RTX 3080. En WQHD (2560 x 1440 pixels), comme vous pouvez le constater sur nos graphiques, les différences avec la 2080 Ti sont moindres.
Bref, des écarts des performances assez variables en fonction du jeu et de la définition, mais un constat s'impose : sur nos 11 jeux testés, la 3080 est en moyenne 24 % plus rapide que la 2080 Ti, tout en étant deux fois moins cher. L’affaire est d’ores et déjà excellente. Si on compare avec une 2070, ce pourcentage explose et monte à 135 %.
Une consommation revue à la hausse
Ceci étant dit, aussi puissante soit-elle, la RTX 3080 a un défaut : elle consomme. Beaucoup. Le TGP annoncé par Nvidia est de 320 watts, ce que nous confirmons lors de nos tests, avec des pointes à 350 watts sur le benchmark en Ultra HD de Metro Exodus. Un chiffre qui reste très élevé, surtout lorsqu’on le compare aux bons scores en la matière de la précédente génération de GPU Nvidia : une RTX 2080 pointe à un peu plus de 230 watts et une 2080 Ti reste en dessous des 300 watts. Certes, le niveau de performances par watt est très bon, mais la réalité est que votre PC va sacrément consommer lors de grosse session de jeu. Côté température, nous constatons une moyenne à 71 °C en jeu, avec quelques pointes qui montent à 81 °C. Rien d’alarmant et un constat finalement logique étant donné la puissance de la carte. A titre de comparaison, une RTX 2080 Ti Founders Edition monte en moyenne à 70 °C lorsqu'elle est très sollicitée.
Les deux ventilateurs diffusants des deux côtés sont quant à eux efficaces et la carte reste globalement très silencieuse, même si nous avons parfois constaté, notamment sur Control, quelques envolées en matière de décibels, mais qui restent très acceptables. Nous n’avons malheureusement pas été en mesure de relever le niveau de bruit avec un sonomètre, mais, à l’oreille, Nvidia semble avoir réussi son pari de proposer une carte graphique extrêmement puissante, mais qui sait rester silencieuse la majorité du temps.
Conclusion
Points forts
- De très hautes performances en 4K 60fps avec Raytracing
- Un prix de lancement très intéressant
- Un design efficace et assez silencieux
- Toutes les fonctionnalités NVIDIA (DLSS, Reflex, Studio
Points faibles
- Un boitier de grande taille est recommandé
- Très faible disponibilité
- Consommation électrique en hausse
Note de la rédaction
Avec la GeForce RTX 3080, Nvidia propose sa vision de la “next-gen” sur PC, qui pourrait se résumer à : “de la 4K à 60 FPS tout le temps, avec du ray-tracing”. De par ses caractéristiques techniques, sa conception intelligente, sa qualité de fabrication et son niveau de performances, la 3080 voit déjà loin et envisage le jeu vidéo dans les meilleures conditions possible. Plus puissante qu’une RTX 2080 Ti, ce modèle est également vendu 2 fois moins cher, à condition bien sûr de parvenir à mettre la main sur une “Founders Edition”. Son seul véritable défaut reste sa gourmandise énergétique, d’autant plus regrettable que les précédentes générations de GPU Nvidia étaient d’excellents élèves sur ce point. Le constructeur américain choisit donc ici de ne faire aucune concession sur la puissance, au détriment de la consommation électrique. Sur ce point, nous sommes d’autant plus curieux de tester la RTX 3070 - qui arrive le 15 octobre - et qui s’annonce très performantes tout en étant moins énergivore. Quoi qu’il en soit, la GeForce RTX 3080 devient tout simplement la nouvelle référence en matière de carte graphique haut de gamme. Faut-il pour autant investir ? Si vous tournez encore avec GeForce GTX 10XX ou une GTX 9XX, que vous comptez investir dans un écran Ultra HD et que votre budget vous le permet, clairement, la 3080 constitue une très bonne affaire. Si vous êtes aujourd’hui en 1440p sur votre écran et que vous avez déjà une carte de série 20 (2060, 2070, 2080) ou une Radeon RX 5700/5700XT, il est peut-être plus sage d’attendre la sortie de la RTX 3070 ou même des Radeon 6000.'''