iPod, écouteur sans-fil AirPods, écouteurs filaire EarPods, casque AirPods Max, Apple Music, rachat de Beats… Qu’on se le dise, depuis près de 20 ans, Apple nous a prouvé plusieurs fois sa sensibilité de mélomane. On peut ne pas aimer la marque, la trouver trop onéreuse, trop élitiste… Pour autant, c’est un fait. Apple a contribué de nombreuses fois à tirer vers le haut, et parfois même révolutionner, nos façon d’écouter et de consommer de la musique.

En 2021, la firme annonce l’arrêt de la production du HomePod 1. La raison invoquée ? Se concentrer sur la commercialisation du HomePod mini sorti quelques mois auparavant. Il faut dire que le secteur des enceintes connectées connaissait à ce moment une vraie métamorphose.

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Enceinte connectée : un marché à géométrie variable

Après le succès des premiers modèles haut de gamme imposants - coucou la feu Google Home Max, les différentes versions de Sono One et la Bose Home Speaker - les consommateurs étaient à la recherche de produits plus accessibles et plus nomades. Depuis 2018, Amazon inonde d’ailleurs le marché avec sa gamme Echo, des enceintes minimalistes qui ne dépassent que rarement les 100 euros. Si bien que fin 2021, d’après une étude du cabinet Consumer Intelligence Research Partners , cette gamme Echo s’octroyait près de 67% du marché américain des enceintes intelligentes. Un véritable raz de marré.

Depuis fin 2022, le vent a semble t-il quelque peu tourné. D’après les prévisions du cabinet IDC, les ventes d’enceintes connectées devraient baisser en volume dans les années à venir, mais augmenter en valeur. Comprenez par là, que les enceintes entrée de gamme seront moins sollicitées. La commande vocale, qui a beaucoup servi de point d’entrée dans ce secteur, est désormais quelque chose de généraliser. C’est une fonctionnalité que l’on retrouve sur, pratiquement, tous les produits audio. Dorénavant, les consommateurs seront plus à la recherche d’une enceinte polyvalente, capable de faire office de tour de contrôle de divertissement.

Que ce soit pour de la musique, pour des plateformes de streaming, pour du cinéma, pour du jeux-vidéo, pour de la maison connectée… Aujourd’hui l’investissement dans une enceinte connectée fait sens si on la considère comme la pièce maîtresse d’un écosystème.

Investir ? Oui, car pour s’offrir une enceinte polyvalente, il faut y mettre un certain prix. Notre larron du jour, le HomePod de 2e génération a été lancé en février dernier au prix de 349 euros. Les récentes enceintes Sonos Era 100 et 300 se monnayent respectivement à 279 et 499 euros. Du coup, est-ce que la dernière enceinte d’Apple est un investissement rentable pour se divertir ? La réponse après plus d’un mois de test.

Design, le jeu des 7 erreurs ?

Bien malin celui qui saura distinguer la première génération d’HomePod de la seconde à l'œil nu. Les différences notables sont minimes. Ce HomePod 2 possède dorénavant un socle plat, et non plus creux, tandis que l’écran du haut a également été retravaillé. Ce dernier n’est plus en forme incurvé, il s’étend désormais sur l’ensemble de la surface tactile, à l’image de ce qu’Apple avait fait sur le HomePod Mini.

Ce charmant cadran LED renferme les contrôles tactiles de bases et un retour visuel lorsqu’on utilise la commande vocale avec Siri. Un poil plus petite (16,8 cm versus 17,2 cm), cette nouvelle version se déleste également d’un peu de poids, elle pèse désormais 2,3 Kg contre 2,5 Kg pour l’ancienne. Dernier changement, certainement le plus perceptible, ce nouvel HomePod s’accompagne désormais d'un câble d’alimentation amovible. Ce qui facilite son transport et son installation.

Physiquement, c’est à peu près tout. Pour le reste, le HomePod 2 ressemble toujours à un élégant cylindre de 14 cm de diamètre. Les bords supérieurs et inférieurs sont toujours arrondis pour apporter une douceur visuelle, tandis que le tissu mesh qui habille l’ensemble est toujours d’excellente qualité. Comme à l’accoutumé avec Apple, les finitions d'ensemble sont irréprochables et l’objet dégage une certaine aura.

Qualité audio : quelque soit le contenu, Apple maîtrise son sujet

En 2018, le premier HomePod avait mis tout le monde d’accord en matière d’acoustique. Alors qu’Amazon et Google misaient plutôt sur les fonctions vocales et la domotique dans leurs produits, Apple, fidèle à son ADN audiophile, misait avant tout sur la qualité audio. Est-ce que l’HomePod 2 saura faire aussi bien, voire mieux ? Coupons court au suspens ici : oui.

D’un point de vue strictement matériel, l'intérieur de ce nouvel HomePod ne change pas drastiquement. Dans les entrailles de l’enceinte, nous trouvons toujours un transducteur de 10 cm de diamètre cloîtré dans une zone d’air clos. Dédié aux basses fréquences, ce transducteur présente des caractéristiques techniques similaires à un caisson de basses pour home-cinéma. Une large suspension est chargée des excursions de membranes sur les sons les plus graves. Le fameux « boom boom » que l’on ressent sur certains morceaux de rap et sur des scènes d’actions de séries ou de films.

Contrairement à l’ancienne version, ce nouvel HomePod possède cinq tweeters, au lieu de sept auparavant, et quatre micro, au lieu de six. Ne voyez-là en rien une récession acoustique, mais plutôt une optimisation logicielle. En effet, les tweeters sont positionnés dans le bas du châssis et pointent vers le sol, ou plutôt vers la surface sur laquelle est posée l’enceinte. Cela favorise grandement la spatialisation du son puisque les fréquences aigus et les médiums vont ainsi pouvoir s’exprimer par réflection. Du coup, le positionnement de l'enceinte est important. Par exemple, la restitution sonore sera meilleure si l’on place l’enceinte sur une commode basse près d’un mur plutôt que seul au milieu d'une pièce sur un meuble.

Bien que ce HomePod 2 ne soit pas capable de calibrer son rendu en fonction des caractéristiques d’une pièce, elle peut tout de même le faire en fonction des bruits ambiants. On le sait sur les produits audio modernes, le traitement algorithmique joue un rôle capital dans l’appréciation acoustique. À ce petit jeu Apple est plutôt doué, les AirPods Pro 2 étant devenu en quelques mois une référence en matière d’écouteurs sans-fil. Ce HomePod 2 bénéficie de tout le savoir-faire d’Apple qui se matérialise par l’utilisation d’une puce S7, la même que sur les dernières Apple Watch.

Résultat, quel que soit le contenu écouté, le traitement algorithmique fait des prouesses. Bien que la signature globale d’ensemble se caractérise par des graves solides, le HomePod 2 sait s’adapter à chaque activité. Sa marge dynamique est flexible et l’immersion sonore toujours bien calculée. Sur de la musique, les hauts médiums, donc les voix, nous parviennent de l’enceinte, tandis que le reste de la scène se diffuse plutôt sur les murs et ensuite autour de nous. Un véritable plaisir pour les amateurs de jazz ou de podcasts.

Lorsqu’on augmente le son, l’enceinte ajuste son traitement des fréquences basses pour ne jamais donner une impression assourdissante. Résultat, même si l’envie vous vient de pousser les décibels d’un film d’action ou d’un jeux-vidéo, aucune distorsion ne vient gâcher l’expérience. Nous avons pu réapprécier l’introduction du film “Les Infiltrés” de Scorsese, avec l’excellent morceau des Stones, “Gimme Shelter”, l’expérience fut incroyable. Idem, sur le programme oscarisé de Neflix, “ À l’Ouest, rien de nouveau”. L’ambiance sonore de la Grande Guerre nous parvenait dans toute sa morbidité.

Enfin, si vous utilisez l’enceinte dans une pièce bruyante lors d’une soirée, l’enceinte donne plus d’ampleur au registre aigu ce qui rend l’écoute plus agréable et plus détaillée. Nous sommes conquis, le HomePod 2 fait preuve d’une flexibilité sonore à toutes épreuves.

Usage : un écosystème clanique

Les plus farouches détracteurs d’Apple ont souvent reproché à la marque de faire bande à part. Ce n’est pas avec cette nouvelle enceinte que ces derniers pourront crier victoire. En effet, pour tirer pleinement partie du HomePod 2, il faut l’utiliser au sein de l’écosystème Apple. Est-ce vraiment une surprise avec la firme de Cupertino ?

La seule chose que je trouve vraiment regrettable, musicalement parlant, ce sont ces restrictions additionnelles auxquelles même les possesseurs d’iPhone sont confrontés. Pour lancer vocalement de la musique, aucun problème si vous possédez un compte Apple Music, Deezer ou Pandora. Pour autant, l’enceinte reste muette si vous voulez faire de même à partir d’une autre plateforme comme Tidal et surtout Spotify. De même, l’HomePod 2 n’est capable de lire des musiques en Dolby Atmos que depuis le service Apple Music, encore une fois.

Bien évidemment, il sera tout de même possible de profiter de ses playlists si l’on est abonné à des plateformes tierces. Cependant, pour cela, il faudra passer par le célèbre AirPlay. En effet, si vous possédez un appareil de la firme de Cupertino (iPhone, iPad, Macbook, iMac, Apple TV…), le HomePod 2 diffusera n’importe quelle de vos sources grâce à cette technologie. Comme d’habitude, les habitués des produits Apple retrouveront pour le reste une expérience utilisateur fluide et agréable. À ce propos, nous avons beaucoup aimé cette nouvelle fonctionnalité, inaugurée sur le HomePod mini, qui permet de transférer une musique depuis son iPhone en posant le smartphone sur l’enceinte.

HomePod 2, un bon candidat pour la maison connectée ?

Le HomePod 2 intègre deux nouveautés majeures en la matière. La première, c’est l’ajout d’un capteur de température et d’humidité sur l’enceinte. Ces informations peuvent par la suite servir pour des automatisation de scénarios avec d’autres appareils connectées (volets automatiques, chauffage, thermostat…). Pour se transformer en hub domotique, l’utilisateur devra utiliser des produits compatibles avec HomeKit ou, deuxième nouveauté, avec Matter. Sous ce nom se cache la dernière technologie de transmission sans fil pour objets connectés, un protocole amené à se standardiser et validé par Google et Amazon.

Lors d’une prochaine mise à jour, le HomePod 2 devrait également être capable de détecter certains sons spécifiques (alarmes, sonnettes…) ou encore le monoxyde de carbone. Le but étant à chaque fois de prévenir l’utilisateur et d’agir de concert avec ses autres objets connectés. Sur la question de la domotique, Apple améliore donc sa copie et fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit que sur l’intégration vocale des plateformes de streaming. Affaire à suivre !

Est-ce que ce HomePod 2 en vaut la chandelle ?

Afin de savoir si le HomePod 2 ème génération est un investissement viable et intéressant, nous allons passer au peigne fin les défauts que nous avons relevés, et ceux que ses détracteurs pourraient mettre en avant.

Le premier ? Comme nous l’avons vu ensemble, son écosystème est clos. Est-ce un défaut ? Oui et non. Oui, évidemment, car ce HomePod 2 se prive de tous les possesseurs de smartphone Android. De plus, il se montre plutôt monothéiste en matière de plateforme de streaming musical. Non, car il fallait s’y attendre avec Apple. C’est la philosophie de la marque depuis longtemps, privilégiant les utilisateurs de la pomme à travers un univers fermé.

Le deuxième ? Le prix. Comme indiqué en préambule, Sonos vient tout juste d’officialiser son modèle Era 300 au prix de 499 euros. Plus ancienne, la Home 150 de Denon se facture à 249 euros, tandis que la plus sophistiquée des enceintes Amazon, l’Echo Studio, s’affiche à 239 euros. Dire que le HomePod 2 est trop cher est à mon sens faux. Dire que c’est un produit élitiste, est déjà plus juste. Comme souvent avec les produits à la pomme, le consommateur paye un design irréprochable, une qualité de finition sans pareil et une expérience utilisateur fidèle à la renommée d’Apple.

Le dernier reproche, dont nous n’avons pas encore parlé, concerne Siri. Ici, c'est difficile de défendre Apple. En comparaison avec Google et Amazon, l'assistant d’Apple a vraiment encore un train de retard. Pour lancer une musique, il sait faire, pour un peu de domotique aussi. Pour le reste, il est souvent lent à comprendre et confus dans ses réponses. Un comble pour une enceinte connectée !

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Conclusion : notes et avis sur le HomePod 2 (2023)