A l’annonce du lancement du H3 Hybrid, de ses fonctions ajoutées à l’excellent H3 nous pensions que la messe était dite, et que la référence filaire deviendrait une référence désormais portable. Il faut croire que les dieux du casque gamer avaient pour ce modèle un tout autre scénario.
Sommaire
- Le confort est toujours de la partie
- Un casque qui se rêvait nomade
- Une sonorité moins spectaculaire
- Quelques possibilités supplémentaires pour les joueurs PC
- Un micro correct pour le chat
- Le mieux est l’ennemi du bien
Après des mois à répéter à raison que le H3 d’Epos est un casque filaire d’excellence , nous nous attendions à être émerveillés par le H3 Hybrid. En effet, le modèle Hybrid reprend une très grande partie du design de son illustre prédécesseur, à tel point que mis côte à côte, les deux se différencient assez difficilement. Et puis cette nouvelle version ne fait officiellement qu’y ajouter une connexion Bluetooth et une connexion filaire numérique en USB. A priori, le H3 Hybrid doit faire au moins tout ce que le H3 fait, et il n’y avait aucune raison qu’il le fasse moins bien. A priori …
Spécifications | |
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Compatibilité | PS5, PS4, Xbox One et Series, PC, Tablettes et smartphones |
Type microphone | Bidirectionnel, rétractable |
Atténuation bruit micro | Passive |
Rendu 7.1 / 3D | Non |
Poids | 303 grammes sans câble |
Connexions disponibles | Mini-jack sur port propriétaire, USB, Bluetooth |
Le confort est toujours de la partie
Le H3 Hybrid est donc architecturé autour d’un arceau simple, semi-rigide, avec un large réglage de taille par glissières. Il s’adapte très bien aux têtes de petite taille et ne manque pas de hauteur si vous avez le crâne plus large ou la toison plus épaisse. Dans la grande tradition des casques Epos, le H3 Hybrid est un modèle au serrage en étau assez prononcé, qui offre une stabilité exemplaire.
Mis à part leur connectique, sur laquelle nous reviendrons, les oreillettes du Hybrid sont identiques à celles du H3. Même système de fixation, même rotule offrant un peu moins de 40° verticaux et 10° horizontaux, même finition aux plastiques mats et brillants, et amortissements d’oreillettes identiques, avec le côté en similicuir et l’intérieur en tissu façon velour. Le seul changement notable vient de la finition de l’arceau qui troque son simili cuir pour un tissu aéré toujours aussi rembourré.
Dans l’ensemble, le H3 Hybrid est un casque très confortable, qui n’appuie pas sur le haut du crâne grâce à une mousse d’arceau favorisant le double appui, et qui affiche un poids honorable de 300 grammes sur la balance, microphone inclus. C’est à peine 20 grammes de plus que le H3 filaire. Nous notons même un léger gain en termes d’isolation phonique sans que l’aération ne soit amoindrie. Pour ce qui est de la tenue de tête et du confort, c’est donc un sans faute.
Un casque qui se rêvait nomade
Cette nouvelle itération du H3 se veut hybride, dans le sens où elle mélange plusieurs modes : filaire analogique, filaire numérique et sans fil Bluetooth. L’idée étant que le casque puisse être utilisé sur un PC (ou PS4/PS5) en USB, sur une machine portable (tablette, ordinateur, manette de console PlayStation ou Xbox, ou encore Nintendo Switch) en mini-jack 3.5 mm, en encore sur un appareil plus multimédia comme une TV ou un smartphone en Bluetooth. Le meilleur des trois mondes en théorie, avec plein de possibilités à imaginer.
Dans les faits, ce que le H3 Hybrid fait surtout, c’est retirer le mode filaire passif. Comprenez par là que, quel que soit le mode de connexion utilisé, le casque utilisera sa propre amplification et sa propre batterie ou alimentation. Plus moyen de l’utiliser comme un casque analogique simple, même en connexion mini-jack. Gare donc à l’autonomie et aux recharges nécessaires pour ne pas se retrouver à court d’énergie. Heureusement, la batterie en a dans le ventre avec plus de 30 heures en Bluetooth, 20 en mini-jack et 15 quand on mixe les deux.
Ce choix technique d’imposer un fonctionnement actif constant est probablement guidé par le besoin de mélanger les signaux entrants pour que l’utilisateur puisse les utiliser simultanément. Car oui, il est tout à fait possible d’écouter de la musique en Bluetooth tout en jouant en mini-jack, tout comme il est possible de prendre un appel en Bluetooth alors qu’on joue sur PC en USB. Avouez que c’est pas mal. Surtout que le Bluetooth est facile à appairer, le passage d’un appareil à l’autre aussi.
Enfin, la nouveauté mécanique de ce H3 Hybrid, c’est la possibilité de littéralement “décrocher” le micro de l’oreillette. Ce dernier est tenu par une fixation magnétique qu’on ne devine pas en utilisation standard (entendez par là que c’est super stable ) mais qu’un simple geste précis permet de déverrouiller. Super pratique si vous voulez partir avec le casque en mode écoute, sans micro. Le H3 Hybrid se place donc en produit gamer, avec des vues vers une utilisation plus nomade, au quotidien. Pourquoi pas.
Une sonorité moins spectaculaire
Très sincèrement, avant de poser le casque sur les oreilles, nous étions en confiance. Le H3 filaire n’est pas un modèle parfait au niveau sonore, mais nous y avions trouvé un équilibre très adapté à la pratique du jeu vidéo : de beaux aigus bien précis, des médiums assez présents pour qu’on entende bien les vois, et des graves un peu en excès histoire de nous mettre dans l’ambiance. Nous attendions donc quelque chose de comparable avec la version hybride.
Que Nenni. Le H3 Hybrid, sans égalisation, fait l’inverse de son prédécesseur. Les graves sont finalement en retrait, mettant de fait les aigus et les médiums plus en avant. Les aigus sont un peu agressifs, surtout quand on monte le volume, et les médiums profitent de l’occasion pour revenir sur le devant de la scène.
Le H3 Hybrid est donc beaucoup moins agréable pour l’écoute de musique par manque de douceur, de rondeur, alors même qu’il cherchait à devenir le compagnon de notre smartphone. Un peu dommage. En jeu, il est déjà plus convaincant, même si nous regrettons quelques points. Le retrait des graves, encore que ce soit une question de goût, une double bosse un peu agressive dans les médiums, à 2kHz et 4kHz, et des aigus qui pointent un peu fort, surtout si on monte le volume. Ah ça, les voix et les pas, vous allez bien les entendre. Ils seront juste un peu agaçants à la longue.
Quelques possibilités supplémentaires pour les joueurs PC
Leurs joueurs PC pourront néanmoins corriger la plupart de ces défauts en utilisant l’égaliseur fourni par EPOS. Baisser un peu les aigus, tomber quelques dB sur les médiums, remonter les graves, même pas besoin d’être ingénieur du son puisqu’il suffit d’appliquer le preset “Music” intégré au logiciel. Néanmoins, vous ne retrouverez pas pour autant la dynamique des graves et l’ampleur du H3 filaire, le petit amplificateur intégré n’étant pas vraiment capable de suivre et brouillant un peu le signal.
Quant aux joueurs sur console, aux utilisateurs des modes mini-jack et Bluetooth, ils devront se contenter de la restitution sonore de base, les modifications de preset n’étant pas stockées dans la mémoire du casque. Là encore, dommage.
Le H3 Hybrid est parfaitement bien organisé. Le micro se gère avec la rotation de la tige qui le mute en position haute, une molette à droite gère le volume général (sauf en Bluetooth), et il reste enfin 2 boutons pour gérer la mise sous tension du casque, les presets (en mode USB uniquement), et l’appairage Bluetooth. Au global, le H3 Hybrid est un casque très agréable à utiliser.
Un micro correct pour le chat
Du côté du microphone, le résultat est un poil inférieur à ce que nous propose le H3 filaire. On retrouve une voix à peine métallique, qui manque un petit peu de graves et aigus pour gagner en naturel, sans pour autant que l’intelligibilité soit menacée. Ca ira très bien pour du chat, c’est limite pour du streaming. Un vrai défaut par contre qu’ajoute cette version Hybrid : le micro (ou son traitement) supporte assez mal que l’on parle fort et vient rapidement à saturer (avant que l’on atteigne le niveau nominal d’entrée). Pour vous en rendre compte, voici une petite vidéo d’accompagnement du test :
Le mieux est l’ennemi du bien
En ajoutant un préampli et un convertisseur A/D-D/A obligatoire pour la voix comme aux oreilles, nécessaires pour rendre le mixage multi-sources possible, Epos a radicalement changé la philosophie du traitement audio de son H3. Le résultat manque d’ampleur, avec l’apparition d’une certaine agressivité que l’on ne pourra corriger que partiellement, et seulement en utilisation filaire USB.
Ainsi, si le H3 Hybrid reprend l’excellent design de son prédécesseur, sa qualité de fabrication, de finition, ou ses atouts mécaniques, et s’il intègre proprement les modes Bluetooth et filaire numérique, il ne nous offre pas tout à fait le niveau de satisfaction que nous avons avec le H3 classique. Ainsi, s’il reste un casque très correct, nous sommes un peu déçus.
Conclusion
Points forts
- Une très belle qualité de fabrication
- Léger, confortable et très stable
- Une compatibilité quasi universelle
- L'ergonomie simple et efficace
- Un bon compromis isolation/aération
- Le mixage multi source
Points faibles
- Une égalisation naturelle trop agressive
- L'égaliseur seulement sur PC / USB
- Ne fonctionne pas en passif
- Parlez doucement dans ce micro s’il vous plaît
Note de la rédaction
Le H3 Hybrid est un casque qui propose une très belle finition, un confort de haut niveau, une bonne ergonomie et une vraie simplicité d’utilisation. Doté d’une triple connexion, il s’adapte à la plupart des plateformes actuelles, entre PC, consoles, tablettes et smartphones. Dommage que sa sonorité soit légèrement en retrait, manquant de précision, et que son fonctionnement dépende de la charge de sa batterie, même en filaire.