ARGGGGGGGGGGGGGGGGG ME DITES PAS QUE J´AI LU TOUT CA POUR NE PAS AVOIR DE FIN !! !!
snifffffffffffffffffffffffffffff
bon au fait si tu fini utilise le mot cicatrice comme dernier mot pour faire comme JKR
cartigny
sergei Mais tu as oublié de dire si tu aimais ou pas ! Sinon, ne t´inquiète pas, je te fais le serment d´achever cette fanfiction .
Bonne lecture :
26
Chez Barjow & Beurk
Après la raclée qu’il lui avait mise sur le terrain de Quidditch, Nott s’était tenu à distance de Harry, mais quand il croisait son regard, il y voyait toujours cet air goguenard, malsain, et extrêmement désagréable. Mais maintenant, Théodore Nott semblait plutôt inquiet, et montrait la plus grande prudence lorsqu’il était contraint à s’approcher de Harry pendant les cours. Ce dernier s’en rendait compte pour une raison toute simple : il n’y avait plus la moindre trace de provocation dans le comportement de Nott, ni dans celui d’aucun des Serpentard qui avaient l’habitude de se moquer de lui. Hermione lui avait même rapporté qu’elle avait de plus en plus de mal à déceler des indices laissant penser que certains élèves de Poudlard auraient été maltraités. Harry ne savait pas s’il devait considérer cela comme une bonne nouvelle ou comme le signe que Nott parvenait à continuer ses manigances sans se faire remarquer, ce qui aurait été un point très négatif pour eux. En tout cas, cela ajoutait un appui supplémentaire à leurs hypothèses.
Mais c’était loin d’être le seul changement à Poudlard. Si les dires de Hagrid selon lesquels Harry Potter aurait repoussé les Détraqueurs de Pré-au-Lard avec sept Patronus étaient passés pour les délires d’un malade sujet aux hallucinations aux yeux du ministère de la magie et de la Gazette du Sorcier, plusieurs dizaines de témoins – ceux qui n’avaient pas été complètement évanouis – avaient affirmé que Harry Potter avait chassé des centaines de Détraqueurs à lui tout seul, sauvant ainsi l’âme de près de cent mages et sorcières.
Autrefois, Harry avait été admiré pour ses exploits au Quidditch ou toutes les rumeurs sur ses confrontations avec Lord Voldemort, mais jamais pour un fait à la fois irrévocable et d’une telle ampleur. Désormais, il était considéré comme un héros à la hauteur des sorciers les plus célèbres, et non plus comme un enfant très chanceux qui avait su se montrer très courageux pour son âge.
Quand les personnes les moins affaiblies étaient parvenues à se relever, un escadron de guérisseurs de Ste Mangouste avait été appelé d’urgence. La Gazette du Sorcier avait été informée et avait pu se rendre sur les lieux. Devant une Rita Skeeter surexcitée – cela faisait un an qu’Hermione l’avait de nouveau autorisée à écrire, mais elle avait préférée s’en prendre au ministère plutôt qu’à Harry –, Gawain Robards, le directeur du Quartier général des Aurors, avait déclaré que Elu ou pas, Harry Potter était de toute évidence un des plus grands sorciers de ce temps et que si jamais il avait l’ambition de devenir Auror, il serait sans doute pour quelque chose dans la disparition de Voldemort. Juste avant de repartir avec le reste de la délégation ministérielle, à la fin de la journée, Robards avait pris Harry à part pour lui promettre qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir afin de lui obtenir l’Ordre de Merlin, première classe.
A son retour à Poudlard, pendant le dîner, tout le monde avait fait silence, puis le murmure des conversations avait repris, mais un peu trop discrètement. Harry s’était demandé s’ils n’étaient pas en train de parler de lui. Le dimanche matin, le professeur McGonagall avait demandé aux élèves de féliciter chaleureusement celui qui avait empêché la directrice et trois autres élèves de Poudlard de perdre leur âme. Tous les élèves avaient alors applaudi Harry – même les Serpentard, sauf qu’eux ne semblaient pas réjouis – qui eut l’impression que l’on avait allumé deux bougies de part et d’autre de ses joues.
Pendant la réunion de l’Ordre, le soir même, on lui avait fait une véritable ovation avant d’entamer une discussion très sérieuse sur ce qui était arrivé. Apparemment, le ministère de la magie était en crise : en principe, Londumor était entouré d’une protection magique à qui aurait dû prévenir l’arrivée des Détraqueurs dix kilomètres à la ronde et donc à temps pour empêcher ce qui aurait bien pu donner un désastre semblable à celui de Pré-au-Lard.
- Il semblerait que les effets de la multiplication des Détraqueurs dans l’atmosphère aient été volontairement accentués dans la région de Londumor, avait déclaré Kingsley.
- C’est pour ça qu’on était tous… vidés ? avait demandé Harry.
- Sûrement. En tout cas, Robards est inquiet. Dépressifs ou pas, on aurait dû détecter l’arrivée des Détraqueurs…
En sortant de la Salle sur Demande, McGonagall avait pris Harry à part :
- Je me suis creusé la tête pour trouver une récompense à la hauteur de ce que vous avez fait, Harry, mais rien ne vaut une âme, alors quatre-vingt-quatre ! J’ai pensé que trois cents points pour Gryffondor ainsi qu’une médaille pour service rendu à l’école pourraient vous faire plaisir, faute de pouvoir faire quelque chose à la hauteur.
Et comprenant sûrement que Harry, déjà extrêmement gêné du respect profond qu’il inspirait maintenant parmi tous les élèves de Poudlard – et même parmi les professeurs –, ne parvînt pas à faire sortir le moindre son de remerciement de sa bouche, la directrice était repartie vers son bureau avec un de ses rares sourires. Harry avait ensuite dû subir les plaisanteries de Fred et George, qui après avoir applaudi leur sauveur comme les autres, se sentaient sans doute en droit de se moquer de lui à nouveau.
Harry ne savait pas s’il devait ou non être content que quelqu’un ose enfin montrer pour lui autre chose que de l’admiration.
- Oh allez, Harry, ressaisis-toi, lui dit un jour Hermione, secouée d’un fou rire sur un canapé de la salle commune. Tu es devenu un héros national, assume-le. Et entre nous, ajouta-t-elle en retrouvant son sérieux, ça fait déjà trop longtemps que tu mérites cet Ordre de Merlin.
- Quoi ?. .. s’étonna Harry, plus écarlate que jamais.
- Je t’en prie ! s’impatienta Hermione. A l’âge de onze ans, tu as empêché le retour de Voldemort ; un an plus tard, tu as empêché l’esprit de son journal de prendre toute la force vitale de Ginny, ce qui revenait à empêcher un second Voldemort de faire son apparition ; en quatrième année, tu as réussi à t’échapper de ce cimetière – même si tu as eu beaucoup de chance de t’en sortir vivant, tu as montré un très grand courage – et tu as pu prévenir le monde des sorciers du retour de Voldemort. Et maintenant, tu as sauvé près d’une centaine de personnes en chassant à toi tout seul plusieurs centaines de Détraqueurs. Si tout ça ne vaut pas l’Ordre de Merlin, première classe, alors rien ne le vaut !
Il y eut un silence.
- Hermione a raison, finit par dire Ron sur un ton parfaitement sérieux. Tu le mérites largement.
- Oui, si le ministre décide de te faire un honneur pareil, tu devrais accepter, Harry, assura Neville. Pour une fois qu’il aura l’occasion de faire quelque chose de bien…
Harry eut un sourire timide, mais il ne répondit rien.
Le mois de décembre arriva et amena avec lui un temps plus glacial que jamais. La neige tombait à longueur de journée, et le lac s’était couvert d’une glace tellement solide que l’on pouvait marcher sans crainte sur sa surface. Au bout d’une semaine, Harry n’avait toujours pas entendu parler de son Ordre de Merlin, mais il s’en moquait. Au contraire, il s’en sentait soulagé, car il ne supportait pas d’être ainsi au centre de toutes les conversations.
Il avait toujours aimé couvrir Gryffondor de gloire, et lui-même par-dessus le marché, mais pour prouver qu’il était autre chose que « Le Survivant », ou « L’Elu ». Mais ce qu’il avait fait à Londumor, bien qu’il ait été très heureux, sur le coup, d’être parvenu à sauver ses amis, l’Ordre, et tous ces gens, ne faisait que renforcer sa légende, et la Gazette du Sorcier avait relancé toutes ces rumeurs sur une prophétie qui l’aurait désigné comme étant le seul être capable d’éliminer Lord Voldemort. Ce n’était pas tant le fait d’être reconnu comme tel – il savait qu’il n’y pouvait rien, que cette image lui collerait toujours à la peau – que ces murmures sur son passage, qui l’avaient accompagné pendant toute sa scolarité, qui l’ennuyaient et le gênaient profondément.
Ces murmures ne l’avaient jamais totalement quitté, et il s’y était habitué. Heureusement, les conversations à son sujet s’atténuaient peu à peu et reprenaient leur intensité coutumière, bien qu’il continuait à être craint par les Serpentard et respecté par les autres. Du moins, il espérait que ce qu’il inspirait aux autres Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle n’était pas de la peur…
Les leçons d’Abelforth s’étaient poursuivies, mais pour l’instant, il leur apprenait seulement à augmenter la maîtrise et la puissance des sortilèges qu’il leur avait déjà enseignés.
- Quand nous aurons terminé notre fignolage, avait-il dit le dernier vendredi de novembre, à minuit passé, je vais vous enseigner un sortilège très puissant. Voilà pourquoi il faut que nous continuions ce que nous faisons actuellement.
Maintenant que ses joues n’étaient plus écarlates du fait de sa nouvelle renommée mais bien à cause de l’air glacial, Harry repensait de nouveau à son principal objectif : retrouver la coupe de Poufsouffle. En réalité, il ne pouvait pas réellement prétendre que pour lui, Ginny était secondaire : cela signifierait nier son Patronus, et par la même occasion la raison pour laquelle tout le monde le regardait depuis l’enterrement de Maugrey.
Mais il n’osait plus vraiment lui parler depuis ce jour-là. Il se sentait trop gêné en sa présence, car il savait qu’il ne parviendrait pas à aller aussi lentement qu’il l’aurait voulu. Cela n’était pas sans conséquences : Ginny se montrait de plus en plus froide avec lui, et ses propositions pour faire leurs devoirs ensemble se raréfiaient. Harry savait que petit à petit, ils s’excluaient chacun de la vie de l’autre, et que leurs rapports seraient de plus en plus glacials au fil du temps…
Il essayait cependant de ne pas trop y penser, et se concentrait donc sur la tâche d’arracher les informations dont il avait besoin à Zacharias Smith, car il voyait que ses recherches à la bibliothèque ne lui apporteraient sûrement pas le renseignement qu’il recherchait : Hermione, qui connaissait pourtant la bibliothèque comme sa poche, n’avait rien pu dénicher à propos d’une famille Smith qui aurait descendu d’Helga Poufsouffle ou qui aurait comporté une Hepzibah.
- Nous n’avons plus le choix, Harry, nous devons forcer Smith à parler, avait dit la jeune femme.
Harry tentait toujours de prendre Smith à part à l’entrée ou à la sortie des cours, de la Grande salle, et même du souterrain qui menait à la salle commune des Poufsouffle, mais celui-ci se débrouillait à chaque fois pour être entouré d’une troupe épaisse d’autres élèves de sa maison ou pour être hors de vue avant que Harry n’ait eu le temps de prononcer le moindre mot. Ce dernier ne le voyait jamais pendant les repas, ce qui lui laissait penser que Smith faisait exprès de manger à des heures différentes des siennes. Pendant la réunion de l’Ordre du premier dimanche de décembre, Harry demanda l’aide du professeur McGonagall.
- Vous voudriez que je le convoque ?
- Vous en avez le droit, non ? dit précipitamment Harry, inquiet.
- Bien sûr que j’en ai le droit ! assura McGonagall, choquée qu’il ait l’audace d’en douter. Mais si je convoque un élève pour lui soutirer des informations personnelles, je prendrai un très gros risque, Harry. Harold Smith – le père de Zacharias – est un homme très influent qui a toujours protégé les secrets de sa famille, quel qu’en soit le prix. Il était autrefois directeur du service des usages abusifs de la magie, et a depuis peu pris les fonctions de Sous-secrétaire d’état auprès du ministre.
Harry mit un certain temps à assimiler la nouvelle. Ron, Hermione et Neville avait ouvert de grands yeux.
- Professeur, vous êtes en train de nous dire qu’Ombrage a été renvoyée ? demanda Hermione.
- En effet, Hermione, répondit la directrice. Dolores est en attente de son procès.
- Pourquoi cela ? s’étonna Harry.
- Comment ça, pourquoi ? répéta McGonagall, les sourcils levés. Il me semble que jeter un sortilège Impardonnable sur un patient de Ste Mangouste est un motif suffisant.
- Vous voulez dire… On m’a cru ?
- Oui, Harry, on vous a cru, dit la présidente avec l’ombre d’un sourire. Rufus est certes un très mauvais ministre – vous en conviendrez – mais au moins, il n’est pas fou comme l’était Fudge.
- Mais si la Sous-secrétaire d’état était renvoyée et accusée d’avoir jeté un sortilège Impardonnable, ça aurait fait du bruit, non ? observa judicieusement Ron.
- Pas si Scrimgeour fait taire la Gazette, dit Hermione avant McGonagall.
- Vous avez tout compris, Hermione. Revenons-en à Mr Smith, si vous le voulez bien. Je suis désolée, Harry, mais je ne peux décemment pas le convoquer, déclara McGonagall.
Comprenant qu’il ne servait à rien d’insister, il acquiesça.
- Merci quand même…
Dans le couloir du septième étage, les jumeaux rattrapèrent Harry, Ron, Hermione et Neville.
- Alors, Harry, tu as déjà oublié notre cadeau ? dit Fred.
- Comment ?
- On est très déçu, Harry, dit George avec son habituel sourire malicieux, on pensait que toi, tu n’oublierais pas que tu as le moyen de suivre quelqu’un à la trace…
- … et de ne pas être vu, ajouta Fred. A la semaine prochaine, les jeunes !
Et ils repartirent en direction du Hall d’Entrée.
Est ce que tu pourrais m´envoyer par mail tout ce que tu envoie ici a partir d´aujourd´hui stp.
Voilà mon mail:
aureliencartigny21@hotmail.fr
cartigny Tu veux que je t´envoie les nouvelles suites ou mon fichier word avec tout ce que j´ai écrit jusqu´à maintenant
Bonne lecture :
26
Chez Barjow & Beurk (suite)
Harry décida de suivre les conseils des jumeaux.
Le lendemain matin, il rangea une cape argentée et un vieux bout de parchemin vierge dans son sac et descendit avec les autres septième année au cours de défense contre les forces du Mal. A la fin du cours, Smith s’arrangea encore une fois pour échapper à Harry, mais cette fois, il avait un autre moyen de le retrouver. Il s’enferma dans une salle de classe vide et sortit la cape et la feuille de son sac. Il tapota légèrement le parchemin vierge et murmura : « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. » La carte du Maraudeur révéla alors le plan magique de Poudlard.
Il chercha d’abord la salle dans laquelle il se trouvait, au deuxième étage. Il la trouva et vit au milieu un minuscule point ainsi qu’une étiquette qui indiquait : « Harry Potter ». Il ne mit pas beaucoup de temps pour localiser Smith : il avait déjà rejoint sa salle commune. Harry poussa un soupir de rage mais se ressaisit : si son hypothèse se vérifiait, Zacharias Smith allait bientôt ressortir pour se rendre à la bibliothèque. Elle se vérifia en effet, mais il aurait dû le prévoir : il n’était pas seul. D’autres étiquettes montraient que Hannah Abbot, Justin Finch-Fletchley, Ernie Macmillan et Susan Bones accompagnaient leur camarade. Les septième année de Poufsouffle grimpaient l’escalier de marbre ; Harry estima qu’il était temps de passer à l’action.
Il s’enveloppa de la cape d’invisibilité et sortit de la salle de classe. Comme prévu, ses trois complices se tenaient autour de l’encadrement de la porte, en train de faire le guet.
- C’est bon, murmura-t-il, merci.
Il monta au quatrième étage, en prenant garde de ne pas révéler sa présence par un quelconque bruit ou contact. Les Poufsouffle arrivaient déjà par un autre couloir. Il devait isoler Smith avant qu’il n’entre dans la bibliothèque. Connaissant bien les personnes qui l’entouraient, il se dit qu’il n’aurait aucun mal pour parvenir à ses fins…
« Tarentallegra » pensa-t-il en visant les pieds de Smith avec sa baguette. « Finite » se dit-il à peine une seconde plus tard.
Zacharias Smith tomba en arrière, donnant l’impression de s’être pris les pieds dans sa robe.
- Attendez…, commença-t-il.
Mais apparemment, Ernie et le reste de sa bande n’avaient aucunement l’intention de rester en compagnie du Capitaine de leur équipe de Quidditch. Celui-ci se retrouva donc seul dans le couloir. Harry s’approcha et fit jaillir de faibles mais très bruyantes étincelles de sa baguette magique, devant un Zacharias Smith complètement abêti.
L’opération eut l’effet escompté et malgré de vaines tentatives pour faire comprendre qu’il n’avait même pas sorti sa baguette, Smith fut chassé à coup de plumeau par Mrs Pince. Harry le suivit, vérifia que personne ne pouvait le voir et enleva la cape qu’il rangea dans sa poche.
Puis il rattrapa Smith. Ce dernier voulut s’enfuir mais Harry le menaçait de sa baguette.
- Tu n’iras nulle part tant que nous n’aurons pas…
- Impedimenta !
Surpris par l’attaque soudaine de Smith, Harry s’écroula, tous ses membres engourdis par le sortilège d’Entrave. Il se releva péniblement et regarda autour de lui, mais son agresseur imprévu avait déjà quitté les lieux.
Harry passa à la vitesse supérieure.
Ainsi, lui, Ron, Hermione et Neville (il était hors de question de renouveler seul l’expérience désagréable du maléfice d’Entrave) firent chaque jour au moins trois tentatives pour surprendre Zacharias Smith dans un coin désert ; mais leur cible se débrouillait toujours pour leur échapper avant qu’ils ne puissent le prendre à part, et semblait désormais être en permanence à l´affût de la moindre attaque.
- On y arrivera jamais ! s’exclama Ron.
La semaine touchait à sa fin, et Smith venait encore une fois de leur filer entre les doigts, alors qu’ils avaient failli le surprendre au beau milieu des toilettes pour garçons du deuxième étage, un peu avant le cours de défense contre les forces du Mal.
- Sortons, murmura Neville. Il ne faut pas qu’on surprenne Hermione ici…
Ils se dirigèrent vers la salle d’Abel.
- Il faut trouver un moyen plus sûr de le coincer, dit Ron.
- Tu penses vraiment qu’il y a trente-six solutions ? ironisa Harry.
- En tout cas, une chose est certaine : on ne peut pas continuer comme ça, déclara Hermione, parce que même si par miracle on finit par le forcer à parler avec nous, on va se faire remarquer bien avant et on passera pour…
- … des types du même style que Nott, acheva amèrement Harry. Je le sais bien, mais je ne vois pas trop qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre. Si on essaye de lui parler calmement, il ne voudra jamais nous écouter !
- Et si nous y allons par la force, il voudra encore moins, et on ne gagnera qu’une réputation de Serpentard, répliqua Ron. Et s’il y a bien une chose pour laquelle je ne voudrai jamais qu’on me prenne, c’est un Serpentard…
- Mais McGonagall refuse de le convoquer ! rappela Harry, énervé par son sentiment de tomber sur une impasse.
Ils parlaient à voix très basse à présent, car ils étaient arrivés devant la salle de cours, et d’autres élèves de septième année se trouvaient à quelques mètres d’eux.
- J’ai une idée ! chuchota Ron. Tu n’as qu’à demander à ses soi-disant amis d’arranger le coup. Tu m’as bien dit que c’était lui qui les collait et qu’ils l’avaient laissé tomber avant qu’il ne te jette un sort, l’autre jour ?
- Oui…, répondit sombrement Harry, mais je te parie qu’il trouvera un moyen de se défiler, comme d’habitude…
Il s’interrompit. Abelforth venait de s’arrêter à côté d’eux pour ouvrir la porte de sa salle.
- Quand je pense qu’on se donne tout ce mal alors qu’il est possible que Smith nous cache un secret de famille idiot et sans importance… marmonna-t-il.
Ils entrèrent.
- Bonsoir, dit Abel. J’espère que vous m’avez tous écrit quelque chose de convenable sur les Moremplis. Je vous rappelle que Miss Granger, Mr Goldstein et Mr Potter ont été les seuls à obtenir la moyenne à leur dernier devoir, alors j’espère que vous avez fait des efforts, cette fois-ci. Mr Goldstein, veuillez ramassez les rédactions, s’il vous plaît.
Le préfet-en-chef s’exécuta.
- Le trimestre sur les créatures maléfiques est sur le point de se terminer, déclara le professeur. Lorsque nous aurons fini l’étude des plus redoutables créatures qui hantent notre monde, nous entamerons le deuxième trimestre, qui portera sur la magie noire.
Cette annonce fut suivie d’un silence pesant.
- Cela comportera les potions, les rituels et les sortilèges – bien que les sortilèges, au sens propre du terme, appartenant réellement à la magie noire ne soient qu’au nombre de deux – utilisés et pratiqués par les mages noirs. Nous allons ainsi entrer encore plus profondément dans la source du danger qui nous menace tous actuellement, ce qui est, je pense, très important.
Il marqua une courte pause ; chaque élève portait désormais toute son attention sur le professeur Abel, qui avait sorti sa baguette et l’agitait vers le tableau noir pour que les bases du cours de ce jour s’écrivent toutes seules.
- Mr Smith, Mr Potter, je souhaiterai vous parler à la fin du cours, annonça-t-il soudainement.
Harry fut extrêmement surpris, mais pas mécontent, contrairement à Zacharias Smith, qui ouvrait des yeux horrifiés.
A la fin du cours, les deux jeunes hommes se postèrent en face d’Abelforth. Lorsque tous les élèves furent partis, ce dernier joignit les doigts sur son bureau et les observa gravement.
- Harry, Zacharias, dit-il, je commence à en avoir assez de vous voir jouer au chat et à la souris depuis quelques jours. Je vous ai observé ces derniers jours et je constate que vous, Zacharias, refusez une collaboration qui permettrait d’aider à vaincre Lord Voldemort (Smith fit une horrible grimace).
- Mais…
- Silence ! Quant à vous, Harry, vous étiez prêts à user de votre baguette contre Mr Smith – j’ai noté la manière dont vous le harceliez.
- Mais, Monsieur…
- J’ai dit : silence !
Il les regarda tour à tour.
- Je retire vingt points à Gryffondor et à Poufsouffle.
Les deux élèves furent tellement choqués qu’aucun son de protestation ne parvint à sortir de leur bouche.
- Maintenant, je vous laisse régler vos différents, et j’espère que vos échanges seront plus « fructueux », car je ne vous ouvrirai que lorsque ce sera le cas.
Et sur ces mots fermes, il sortit. Il y eut un silence très pesant ; ni Smith, ni Harry n’ouvrit la bouche.
Au bout de trente secondes insoutenables, ce dernier craqua :
- Ca suffit, maintenant, Smith ! J’ai besoin que tu me dises ce que tu sais sur Hepzibah, j’ai vraiment besoin de savoir ce que tu sais sur la coupe qui a appartenu à Helga Poufsouffle, dit-il sans détour.
Smith pâlit fortement : apparemment, il avait visé juste.
- Je ne vois pas en quoi cette coupe pourrait t’aider, dit-il froidement.
- Ne t’inquiète pas pour ça, répliqua Harry. Moi, je vois parfaitement en quoi elle peut m’aider.
Ils se dardèrent mutuellement d’un regard noir.
- Pourquoi est-ce qu’Abel a dit que ça pouvait permettre d’aider à vaincre Tu-Sais-Qui ? finit par demander Smith.
- Parce que c’est vrai, répondit simplement Harry. Mais il ne vaut mieux pas que tu saches pourquoi, rajouta-t-il. Tu as bien dit que tu me souhaitais de ne jamais retrouver l’objet que je cherchais ? – et tu parlais bien de la coupe de Poufsouffle, non ? Qu’est-ce que ça veut dire, qu’elle est dangereuse ? Elle contient des maléfices, n’est-ce pas ? De la… magie noire ?
- Pourquoi tu me demandes ça ? interrogea Smith, à la fois méfiant et effrayé.
Il fit un pas en arrière.
- Parce que si j’ai raison, répondit Harry en avançant lui-même d’un pas, autant te rassurer tout de suite : je m’attendais à ce que la coupe soit ensorcelée. On peut même dire que c’est pour ça que je la cherche…
- Qu’est-ce que tu racontes ? Tu veux la coupe de la vieille pour pratiquer magie noire ? demanda Smith, terrifié.
- Certainement pas ! s’indigna Harry, prenant soudain conscience de l’air menaçant – et un peu trop convainquant – qu’il avait pris. Au contraire, je te dis qu’elle peut aider à… Bon, écoute, je ne peux pas tout te dire, mais je vais quand même te dire ça : la coupe avait sûrement déjà des pouvoirs avant, mais si elle contient de la magie noire, c’est parce que…
Il hésita. Mais après tout, d’après les réactions de Smith, il était sur la bonne voie, et il ne fallait pas laisser cette chance s’échapper.
Smith haussa les sourcils.
- C’est parce que Voldemort a volé cette coupe, finit par déclarer Harry. C’est lui qui a tué Hepzibah.
Pendant quelques secondes, Zacharias Smith parut étonné, mais cela ne dura pas longtemps. Il finit même par éclater d’un grand rire, au grand étonnement de Harry.
- Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle, dit celui-ci.
- Tu racontes vraiment n’importe quoi, Potter, répondit Smith en s’essuyant les yeux. J’ai failli te croire !
- Je ne te mens pas ! assura Harry, irrité.
- Tu n’es vraiment qu’un… même si tu as dit la vérité sur Tu-Sais-Qui il y a deux ans, tu es quand même un manipulateur, un menteur ! Tu veux attirer l’attention sur toi avec tes histoires à dormir debout !
Complètement ahuri, Harry afficha un air de totale incompréhension.
- Hepzibah est morte en 1945 ! s’exclama Smith avec mépris. Et Tu-Sais-Qui est apparu au début des années soixante-dix ! Tu crois peut-être que je suis stupide à ce point-là ?
Ce fut au tour de Harry d’éclater de rire. Quel idiot…
- Et tu pensais peut-être que Voldemort n’existait pas avant 1970 ? questionna-t-il avec ironie. Tu penses qu’il a jailli du néant pour tuer sans raison ? Tu croyais qu’il en était à son coup d’essai, quand il a commencé à réunir les Mangemorts ? Désolé de te décevoir, mais Voldemort devait déjà avoir… la quarantaine, voire la cinquantaine, à cette époque. Il a commencé à tuer bien avant de se faire appeler Voldemort ! A une époque, il travaillait chez Barjow & Beurk, et il rendait visite à Hepzibah pour son travail !
Smith semblait complètement abasourdi.
- Comment est-ce que tu pourrais savoir tout ça ?…
- Ne t’occupe pas de ça, et dis-moi ce que tu sais sur cette coupe !
Smith se décida à répondre. Il paraissait bouleversé.
- Et bien… en fait, je ne connais pas tous les détails, mais… il faut dire que c’est une vieille histoire, je n’avais même pas un an, à l’époque…
« Pendant des dizaines d’années, la famille de mon père a recherché une coupe qui leur venait, paraît-il, d’Helga Poufsouffle, et qui avait appartenu à une vieille folle qui s’appelait Hepzibah… On disait qu’elle avait été empoisonnée par accident par son elfe et que depuis, personne n’avait jamais pu retrouvé la coupe… Mon père a cherché partout, dans les maisons que possédaient Hepzibah, dans des boutiques où elle aurait pu vendre la coupe, chez des amis à elle… Mais il n’a jamais rien trouvé.
« Quelques mois avant ma naissance, un certain Mr Barjow a essayé de faire affaire avec mon père, il lui disait qu’il avait quelque chose qui pouvait l’intéresser. Mais mon père n’aime pas la magie noire – c’est quelqu’un de respectable, assura Smith –, alors il refusait toujours de lui répondre. Mais Barjow a fini par convaincre mon père – pas pour acheter des objets illégaux, mais il savait que Hepzibah faisait des affaires avec l’ancien patron de la boutique. Il est donc allé chez Barjow & Beurk et… »
- Et quoi ? interrogea Harry.
- Et la coupe y était, répondit Smith, le teint plus pâle que jamais.
- Qu’est-ce que ton père a fait ? questionna Harry, surexcité.
- Il a voulu la reprendre à Barjow, il lui a dit que ça appartenait à sa famille et qu’il allait faire appel à la Brigade de Police magique… Mais Barjow répétait que Hepzibah lui avait vendu la coupe, alors ils ont fini par se mettre d’accord sur un prix « raisonnable ». Mon père a rapporté la coupe à la maison dans une boite et… mon grand-père l’a touchée… à mains nues.
Il marqua une pause.
- Et qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Harry, intrigué.
- Il est mort, répondit faiblement Smith. On m’a raconté que ses mains étaient toutes noires…
- Comment ?… Juste en la touchant ?…
- Oui. Mon père l’avait transportée dans une boîte que Barjow lui avait donnée, alors il n’a rien eu… Il a appelé…
Il s’interrompit.
- Qui a-t-il appelé ? interrogea Harry.
- Personne, répondit précipitamment Smith. De toutes façons, ça n’a aucune importance si tu veux retrouver cette coupe, puisque mon père l’a finalement rapportée au magasin.
- Tu veux dire qu’elle se trouve tout simplement chez Barjow & Beurk ? demanda Harry, stupéfait.
- Sauf s’il l’a revendue…
- D’accord…
Il se leva d’un bond ; il devait tout de suite en parler à Ron, Hermione et Neville – et à Abel.
Il était sur le point de sortir mais quelque chose le retint, un sentiment étrange. Il se retourna vers Smith, toujours assis sur sa chaise, dépité. Après tout, il avait fini par l’aider… Il se décida à marmonner :
- Merci… Zacharias.
Et il frappa à la porte pour qu’Abel la déverrouille.
- C’est aussi simple que ça ? s’étonna Neville, quelques minutes plus tard.
Lui, Ron, Hermione l’avaient attendu derrière la porte, et Harry venait de leur raconter, à Abel et à eux, l’histoire de Zacharias Smith. Ils s’étaient enfermés dans la salle de DCFM et Smith était reparti dans sa salle commune.
- C’était ça son grand secret ? dit Ron d’un ton dédaigneux. Je ne vois pas ce qu’il y avait de si extraordinaire.
- Son grand-père est mort, Ron ! s’exclama Hermione, outrée.
- Il ne l’a jamais connu ! répliqua son petit ami. Tu parles d’un grand secret de famille… Son père a acheté quelque chose chez Barjow & Beurk, et après ? Ca ne lui coûtait rien de dire que la coupe était là-bas, non ?
Harry avait encore des doutes à ce sujet, mais il ne dit rien. De toutes manières, cela ne le concernait pas…
- Nous, les humains, sommes des créatures diverses et parfois – je dirai même très souvent – très étranges, dit Abel d’une voix profonde. Mais ce qui compte, c’est que nous avons désormais une piste. Alors ? Nous attendons une décision de notre chef !
Harry sursauta puis rougit. Il lui paraissait extraordinaire qu’un professeur – surtout un bourreau de travail comme Abel – attende ses ordres.
- Et bien… je pense qu’on devrait aller chez Barjow & Beurk, annonça-t-il. Le plus tôt possible, ajouta-t-il. Pourquoi pas demain ?
- Je vais en parler à la directrice, dit Abelforth.
- Merci, professeur…
- Appelez-moi Abel.
- Merci Abel… Vous êtes d’accord ? demanda Harry en se tournant vers les autres.
Ils acquiescèrent. Ils paraissaient nerveux mais déterminés.
- Alors… demain, après le déjeuner. C’est plus simple, on sera déjà tous réunis, expliqua Harry, hésitant.
- Tout ceci m’a l’air parfait, assura Abel, tandis que les autres approuvaient une nouvelle fois. Mais maintenant que cette affaire est réglée, je redeviens le chef de groupe : c’est parti pour une nouvelle séance d’entraînement !
- Mais Abel…
- Je suis redevenu votre professeur, Ronald.
- Monsieur, nous n’avons même pas dîné… ! protesta Ron.
- On fera une pause tout à l’heure, coupa le professeur Abel.
Le lendemain, au petit déjeuner, Harry dut annoncer à son équipe que l’entraînement de Quidditch était repoussé à une date ultérieure.
- Mais pourquoi ? demanda Dean à voix haute.
- Ce ne sont pas tes affaires, répliqua le Capitaine. Enfin, bon… je dois aller quelque part, dit-il sur un ton d’excuse.
Ces derniers temps, il recommençait à bien s’entendre avec Dean, il valait donc mieux éviter de se montrer désagréable.
- Tu vas encore sauver le monde ? lança Jimmy Peakes.
Les Gryffondor assez proches pour comprendre la conversation éclatèrent de rire.
- Il ne croit pas si bien dire, marmonna Harry tandis qu’ils se dirigeaient vers le parc.
Ils s’arrêtèrent et s’allongèrent au pied du hêtre qui leur était si familier.
La tension était palpable. Beaucoup de leurs sorties s’étaient soldées soit par un drame, soit par une fuite in extremis, cette année, une année dont ils n’avaient d’ailleurs pas encore parcouru la moitié. Et le souvenir du médaillon de Serpentard resterait gravé encore très longtemps dans les mémoires de Harry et de Ron…
Et de Ginny…
- Harry !
Harry se retourna et vit la jeune rousse se précipité vers eux.
- Ginny, qu’est-ce que… ?
- Harry, il faut que je te parle seule à seul, coupa-t-elle sèchement.
Ne voyant aucune excuse dans sa situation actuelle lui permettant de refuser, Harry se leva et suivit Ginny dans un coin plus isolé du parc, près de la Forêt interdite. Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, cette dernière lui parla sans détour :
- Vous partez chercher un Horcruxe, n’est-ce pas ?
- Comment… ?
- J’ai mes sources, dit simplement Ginny. Pourquoi tu ne me dis rien ? Pourquoi vous me tenez à l’écart ? Pourquoi tu me tiens à l’écart ?
- C’est trop danger…
- Je ne te parle pas de ça, et tu le sais très bien ! l’interrompit Ginny avec colère. Je sais depuis longtemps que vous ne me laisserez pas vous aider avant que je ne sois majeure ! Mais vous devriez me tenir au courant, au moins ! Mais je sais que le problème ne vient pas de Ron, Hermione, ou Neville ! C’est TOI – elle enfonça son index dans la poitrine de Harry – qui n’arrêtes pas de m’éviter depuis trois semaines ! Toi qui m’as exclue alors que je sais très bien que tu essayais de te rapprocher de moi !
Pris de court, Harry ne sut que répondre. Ginny fulminait.
- C’est toi qui surprotèges toujours les gens sans leur demander leur avis, dit-elle enfin. Hermione m’a racontée que j’avais déjà dû te harceler et te poser un ultimatum pour que tu acceptes de ressortir avec moi, le jour de la rentrée. Ne crois pas que c’est parce que je ne m’en souviens plus que je vais recommencer comme si de rien était, non, je ne m’en souviens pas mais ça ne m’empêche pas d’en avoir assez, désolée ! Tu as déjà eu ta deuxième chance, Harry, alors je ne reviendrai pas te chercher. Mais ça ne change rien, après tout, dit-elle avec un regard froid. C’était déjà fini entre nous. Je dois remercier Nott de m’avoir ouvert les yeux.
Et sans un mot de plus – tout était dit –, elle fit volte-face et marcha d’un pas résolu vers l’escalier de pierre.
Harry, déconcerté, avait du mal à réaliser ce qu’il venait d’entendre. Ginny le quittait… avant même qu’ils n’aient pu ressortir ensemble… Et tout, tout était de sa faute… Même Nott n’y était pour rien, comme elle l’avait dit… et cela faisait mal…
Il avait retrouvé sa Ginny, enragée comme une tigresse… Il était dommage que ce soit pour se séparer.
Il avait rejoint ses amis au pied du hêtre, et avait passé le reste de la matinée appuyé contre l’arbre, refusant de répondre aux questions qu’on lui posait. Il avait déjeuné sans ouvrir la bouche pour une autre raison que d’avaler quelque chose, mais il n’avait pas très faim non plus… Puis il avait attendu Abel sans un mot avec ses amis, près du portail.
Quand leur « compagnon » arriva, ils franchirent le mur d’enceinte et transplanèrent pour se retrouver au beau milieu de l’Allée des Embrumes. Sans prêter attention aux visages peu amicaux qui les toisaient sur leur passage, « l’unité » de l’Ordre du Phénix avança d’un pas résolu en direction du plus grand commerce de l’Allée : Barjow & Beurk. Ils entrèrent un par un dans la sombre boutique.
Elle était vide.
- Il n’y a personne, dit inutilement Ron.
- On avait remarqué…
- Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Neville.
- On attend, répondit Harry.
Ils parurent tous étonnés par la froideur de sa réponse.
En tout cas, son conseil était le bon. Mr Barjow apparut en effet une minute plus tard.
- Que désirez-vous ? questionna-t-il sur le ton huileux qui lui était coutumier
Abelforth prit les devants.
- Nous cherchons un objet précis, dit-il sur le ton des affaires. Nous savons qu’il a ou a été en votre possession et nous souhaiterions l’acheter.
- Il est malheureusement fort possible que je l’aie vendu, Monsieur ?…
- Dumbledore, répondit Abel, ce qui eut pour effet de faire s’évanouir le sourire de Barjow.
- Comment ?…
- Abelforth Dumbledore, précisa-t-il.
- A… Abelforth… Mais c’est bien sûr !… Abel ! s’exclama Barjow, en retrouvant son sourire. Ça fait au moins…
oui envoi a partir de sa : 26
Chez Barjow & Beurk (suite)
stp
Cartigny, je suis le plus possible au service de mes lecteurs mais je ne peux pas toujours penser à envoyer les suites à UN lecteur particulier, tu comprends ?
Mais je ne comprends pas, aurais-tu une réticence à lire ma fic sur jeuxvideo.com A moins que ce ne soit de lire sur Internet
En tous cas : LA SUITE !! !
Je viens de lire ta fic, du début a la fin et j´adore. Tu as un fan de plus !! !!
MORTEL!!!!!!!Franchement tu déchire,c´est sans aucun doute la meilleure fic que j´ai jamais lu (et dieu sait que j´en ai lus de tonnes.....)
Ton imagination n´a pas de limites....
Un seul mot :"RESPECT"!!
Continue comme ca et vite la suite!!!!!!
Nous diront que je ne supporte pas de lire sur un écran trop lontemps, et comme ta fic et merveilleuse, je ne peux m´arreter de lire, et à la fin j´en sort avec un mal de tête. ^^
ce que tu peux faire catigny c´est copier tous les chapitres déjas poster,les coller sur word et les imprimés
Chose que je fais et il y a en tout pour le moment presque 160 pages.
Mais si il te les envois par mail se sera exactement la meme chose.
J´avoue que je ne comprend pas. Si il te les envois par mail pour les imprimés, c´est idiot car tu peux faire ce que je t´ai dit. Si il te les envois par mail pour que tu les lise sur l´ordi, c´est tout aussi idiot car tu peux très bien le faire sur le fofo.
Bref :
bravo ta fic est merveilleuse! tu peut desormais te vanter d´avoir un fan de plus(moi).
C´est pour quand la suite?
chers lecteurs, je vois que je n´ai pas été oublié pendant mon absence .
Voici la suite^^ :
27
Un conseil d´Ami (suite)
- On a vraiment eu peur ! lui répéta pour la millième fois Hermione. Mme Pomfresh disait que…
- Que j’allais mourir, je sais ! acheva Harry, exaspéré.
Il en avait assez d’entendre que les autres se faisaient du souci pour lui. Un nouvel Horcruxe était détruit, c’était tout ce qui importait dans cette histoire, à ses yeux. Penser que certaines personnes s’étaient inquiétées pour lui parce qu’il avait été sur le point de mourir le rendait malade. Il ne pouvait pas supporter l’idée que Ginny, après avoir témoigné un tel chagrin quand il avait failli mourir, se montre à nouveau si distante et indifférente…
Lorsqu’il avait quitté l’infirmerie, le lendemain, Harry avait tenté d’être amical avec son ex-petite amie. Il avait réessayé de se comporter comme s’il voulait renouer des liens plus affectifs avec elle… Mais au moment où il lui avait lancé, à l’entrée des vestiaires avant l’entraînement de Quidditch, un chaleureux et enjoué « Salut, Ginny ! Prête à gagner le prochain match ? », elle l’avait royalement ignoré, restant impassible et froide. Elle n’avait plus rien à voir avec la jeune fille en larmes de la veille…
Harry avait expliqué à Ron et Hermione l’histoire de la potion verte qu’avait bu Dumbledore, ainsi que sa théorie – qui s’était révélée exacte – selon laquelle cette même potion devait être bue pour neutraliser les sorts qui protégeaient la coupe. Mais il n’avait rien dit sur son rêve, ni sur Dumbledore… ni sur Rogue.
« J’ai confiance en Severus Rogue. »
Comment Dumbledore avait-il pu prononcer une telle phrase ? Comment avait-il osé rester sur ses positions après avoir été tué par le professeur en qui il avait placé une telle confiance ? C’était… complètement fou. Il se disait que peut-être, il n’avait pas eu affaire au véritable Dumbledore, qu’il ne s’agissait peut-être que d’un rêve. Mais pourtant, cela avait semblé si réel : il s’en souvenait distinctement, et les explications données par Dumbledore paraissaient un peu trop complexes pour sortir de sa seule imagination… Il avait envie de croire qu’il avait revu l’ancien directeur de Poudlard.
Le lundi suivant annonçait le début de la dernière semaine précédant les vacances de Noël. Une fois de plus, Harry avait été invité pour rentrer au Terrier avec Ron ; mais cette fois, Hermione et un Neville très surpris étaient mentionnés dans la lettre que Mrs Weasley avait envoyée à son fils. Neville ne savait pas quoi dire : il n’avait jamais eu d’ami suffisamment proche pour recevoir la moindre invitation.
- C’est normal, non ? dit Ron en donnant une grande tape dans le dos de leur ami muet. Tu fais partie de la « bande », maintenant, mon vieux.
Aucune réponse.
Harry finit par éclater de rire.
- Si à l’âge de dix ans, on m’avait dit que ce serait dans « ma bande » qu’on voudrait rentrer et pas dans celle de Dudley… dit-il. Mais de toutes façons, je préfère « équipe » que « bande ».
- Oui, on forme une équipe, approuva Hermione, et pas une bande de voyous…
Elle avait parlé d’un ton un peu morne pour une phrase plutôt sensée être solennelle.
Harry comprenait ce qu’elle ressentait : il s’agissait certainement d’une nuance de ce qu’il avait lui-même éprouvé quand la famille Weasley l’avait quasiment adopté. Mais comme elle avait également très souvent accueilli Hermione au cours de ces dernières années, il se demandait si la jeune femme ne se souvenait pas surtout du fait qu’elle n’avait plus de parents… Cela ne faisait même pas trois mois et elle avait gardé beaucoup de son chagrin pour elle-même, comparé à la brutalité de la perte qu’elle avait subie…
Elle demeura ainsi fermée jusqu’à la fin de la journée, malgré toutes les tentatives de Ron tantôt pour l’égayer en faisant l’idiot – il était particulièrement doué –, tantôt pour la réconforter à l’écart des autres. Après qu’ils se soient embrassés en guise de bonsoir, Hermione monta dans son dortoir l’air un peu moins triste.
Pendant ce temps, Harry tenta d’adresser la parole à Ginny, mais il semblait que c’était un combat perdu d’avance, car la jeune fille n’avait pas la moindre intention de faire remarquer à qui que ce soit qu’elle était au courant de l’existence du si célèbre Harry Potter.
Comme si cela ne suffisait pas, en le voyant rejeté par son ex-petite amie, d’autres filles, dont l’éternelle Romilda Vane, l’abordèrent de nouveau. Il les menaça de sa baguette et elles s’enfuirent avec des gloussements idiots qui le mettaient hors de lui. Il était furieux contre lui-même, il se serait frappé contre les murs à tel point il se sentait imbécile, un parfait crétin…
C’était de sa faute, à lui et à sa tendance si stupide à jouer les héros, à se sacrifier, même quand c’est inutile… Si Ginny ne voulait plus jamais lui parler, ne serait-ce que pour être amie avec lui, ou au moins… une proche… il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même, à lui seul.
Mais le lendemain, lui comme Hermione eurent d’autres soucis plus immédiats en tête. En fait, c’était pire que tout ce qu’ils pouvaient s’imaginer en ce moment.
Un hibou grand-duc vint comme d’habitude apporter la Gazette du Sorcier à Hermione, pendant le petit déjeuner. Elle se plongea dedans et à peine une fraction de seconde plus tard, elle poussa un cri horrifié qui attira l’attention de tout le monde – ou plus exactement, l’intention de tous ceux qui n’avaient pas de journal en leur possession, ni d’ami qui en lisait un à côté d’eux. En peu de temps, un murmure assourdissant s’éleva dans la Grande Salle, et on ne pouvait s’y tromper : ce murmure ainsi que tous les visages exprimaient une grande inquiétude – voire une véritable terreur.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda Harry, étonné, en voyant que les professeur eux-mêmes semblaient très inquiets.
- Lis ça !! répondit Hermione d’une voix aiguë en lui tendant la Gazette.
Harry prit le journal et l’étala sur leurs assiettes. Ron et Neville se penchèrent pour voir ce qui était écrit :
AZKABAN REPRIS PAR LES DETRAQUEURS
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, un groupe constitué de ce qui semblerait être une véritable armée de créatures maléfiques a pris d’assaut le pénitencier d’Azkaban. Depuis ce matin, une version géante de la Marque des Ténèbres, comparable à celle qui domine le village Pré-au-Lard, flotte au dessus de la forteresse…
Harry jeta un coup d’œil à la photo animée en noir et blanc, qui montrait une île montagneuse au sommet de laquelle était perchée ce qui semblait être un immense château fort. L’image était éclairée par la lumière diffusée par la tête de mort à langue de serpent : une réplique parfaite de ce qu’on pouvait voir à travers une fenêtre tournée vers le Sud en grimpant dans les étages, au dessus de la Capitale…
Les gardiens, qui n’étaient même pas une centaine, n’ont rien pu faire, et seuls deux sont parvenus à rejoindre le ministère de la magie, blessés et très affaiblis, pour témoigner de ce qui était arrivé. Le ministre Rufus Scrimgeour n’a fait aucune déclaration mais selon nos sources, les quatre-vingt-douze autres gardiens, ainsi que les prisonniers, sont restés coincés derrière le champ de force magique semblable à celui qui entoure le village de Pré-au-Lard, surnommé la Capitale des Ténèbres depuis le 3 septembre dernier.
« Ils ont sans doute rejoint les Inferi – sauf bien sûr les prisonniers qui ont rejoint les Mangemorts, et encore, je ne suis pas certain que la moitié d’entre eux ait réellement fait quelque chose en rapport avec Vous-Savez-Qui… » a déclaré un des deux gardiens survivants, que nous avons pu interviewer à Ste Mangouste où ils sont actuellement hospitalisés…
Harry sentit son sang se glacé et son cœur tomber dans sa poitrine. Une dizaine de Mangemorts à nouveau en liberté, mais surtout plus d’une centaine de morts supplémentaires… en une nuit… Et…
- Hagrid… murmura-t-il d’une voix éteinte. Ce n’est pas vrai… C’est impossible !…
Il s’était arrêté de lire l’article. Il ne parvenait plus à respirer normalement, il sentait ses yeux s’embuer petit à petit… Il avait envie d’hurler de toutes ses forces, il ne percevait même plus la panique qui s’était soudainement répandue dans la Grande Salle… Il ne réalisait même plus l’énormité du sujet principal de l’article.
Il n’écouta pas ce que lui dirent ses amis dans la journée ; d’ailleurs, il ne savait pas s’ils avaient réellement parlé, car eux aussi devaient être sous le choc, comme toute l’école… Le soir, il jeta son sac avec rage et se laissa tomber dans un fauteuil pour s’enfouir le visage dans les mains.
Il ne parvenait pas à assimiler tout ce qu’il avait appris en une minute, il ne digérait pas tout ce qui s’était produit. Hagrid était mort… Non, il avait simplement… disparu. Lupin lui avait déjà donné la preuve qu’il y avait des chances de survivre, même dans une telle situation ; mais si Hagrid devait également revenir avec l’intention de les tuer… Il avait beau retourner la situation dans tous les sens, il ne voyait pas comment le demi-géant aurait pu s’en sortir vivant… Et pourtant… Hagrid s’était échappé de Pré-au-Lard… mais il avait dû s’enfuir avant que le village ne soit entouré d’une protection magique, pensa Harry.
Hagrid était mort…
- Ca va ?… demanda une voix larmoyante à sa droite.
Harry releva la tête et vit Ginny, assise à côté de lui. En face, Hermione se serrait contre Ron, qui lui caressait les cheveux. Ils avaient tous les deux les yeux rouges, mais les joues d’Hermione brillaient à la lueur du feu de cheminée, signe qu’elle avait certainement beaucoup pleuré. Dans un coin un peu plus éloigné, Neville gardait la tête baissée, l’air dépité.
Il n’était pas bien difficile de deviner ce qui les abattait tous. Les autres élèves de Gryffondor semblaient également moroses ; il y avait une ambiance déprimante, même s’ils n’étaient peut-être pas tous au courant de la présence de Hagrid – que certains aimaient beaucoup, mis à part ses cours – entre les murs de la prison d’Azkaban.
Le simple fait de voir Voldemort prendre un tel pouvoir et d’apprendre la nouvelle d’un tel massacre devait largement suffire à assombrir et gâcher leur journée…
Harry se tourna à nouveau vers Ginny.
- Oui… Enfin, pas vraiment, lui répondit-il avec un rire plein d’amertume. Et toi ? demanda-t-il sur un ton plus compatissant.
- Comme tout le monde, dit Ginny. On est tous sous le choc, je crois…
Elle renifla à plusieurs reprises et s’essuya les yeux d’un revers de manche. Presque instinctivement, Harry tendit le bras. Il la regarda, non pas avec espoir mais avec des yeux qui ne faisaient qu’une proposition polie et compatissante. La jeune rouquine, oubliant les conflits qu’ils avaient pu avoir ces derniers temps, se réfugia dans les bras de Harry, qui se mit à caresser lentement sa crinière rouge vif.
Il se disait que Hagrid ne connaîtrait certainement plus jamais ce genre d’expérience… Il pensait vaguement à Madame Maxime. Elle devait sûrement être effondrée à l’heure actuelle.
Aucun des deux couples en deuil n’eut le courage de se lever pour se coucher à une heure raisonnable. A minuit, ils se décidèrent enfin à monter dans leur dortoir. Ginny marmonna un vague « Bonne nuit » à Harry, peut-être un peu honteuse de s’être endormie enlacée par un garçon qu’elle était sensée avoir banni de sa vie.
Mais Harry, lui, n’avait pas dormi : il s’était contenté de regarder avec mélancolie son ex-petite amie en pensant à tout ce qu’il avait perdu, perdait, et perdrait encore dans sa vie.
Les jours suivants, l’ambiance générale dans le château ne s’améliora pas beaucoup. L’inquiétude était à son comble. Seuls les Serpentard paraissaient peu ébranlés par la nouvelle, mais selon la Préfète-en-Chef, ce n’était qu’une façade : elle leur avait raconté qu’elle avait surpris certains groupes d’élèves de Serpentard en train d’échanger des propos tendus dans les couloirs, même si apparemment, il n’osaient pas en parler à voix haute
- Je ne vois pas où est le problème, dit Ron avec mépris. C’est bien ce qu’ils voulaient, après tout !
- N’oublie pas que certains ont des parents en prison à Azkaban, et Voldemort ne doit pas être très content d’eux !
- Crabbe et Goyle ont des pères Mangemorts en prison, et je ne pense pas que ce soit d’eux dont tu parlais…
- Tu oublies Nott, remarqua Harry, mais à mon avis, il doit considérer comme tout à fait normal que son père se fasse torturer ou tuer après avoir échoué au ministère… Quel malade, ajouta-t-il sinistrement.
- Justement, à propos de Nott… je pense que c’est sûrement à cause de lui que les autres Serpentard ont l’air si inquiets, déclara Hermione.
- A ton avis, s’ils ne veulent pas parler, c’est à cause de lui ? demanda Harry. Tu penses qu’ils sont menacés et qu’ils sont forcés de garder le secret sur ce qu’il prépare peut-être dans leur salle commune ?
- Euh…, hésita Hermione, oui.
- On a déjà discuté de ça, dit Harry, et je ne pense pas me tromper en répétant que nous sommes tous d’accord avec toi. Ce qui compte maintenant, c’est d’empêcher Nott de faire ce qu’il veut faire.
- Pour ça, je crois qu’on peut toujours rêver, répondit tristement Hermione.
- Pourquoi ça ? s’étonna Neville.
- Parce que j’ai déjà essayé de parler à quelques uns, mais ils refusent catégoriquement de m’adresser la parole sans me traiter de « Sang-de-Bourbe », répondit Hermione. Je vais continuer avec Anthony, et je ferai attention à tout ce que j’entendrai, mais j’ai l’impression que Nott a un don pour ne pas être découvert…
- Fais aussi attention à toi, lui dit Harry sur un ton grave.
Il n’avait pas oublié sa petite altercation sur le terrain de Quidditch… Il était resté vague sur ce qui s’était passé, racontant que la bande de Serpentard était simplement venue pour se moquer de l’équipe de Gryffondor, comme d’habitude, et qu’il s’était « légèrement emporté » avec son sortilège d’Expulsion. Il n’avait pas mentionné les menaces que Nott avait proférées contre les Préfets-en-Chefs et Ginny…
Mais Hermione en savait déjà bien assez sur sa dangerosité – avérée ou potentielle – pour ne pas être étonnée par l’avertissement de Harry. Ils sortirent de la salle dans laquelle ils s’étaient enfermés pour discuter tranquillement.
Mais Abel les attendait.
Elle a mis longtemps pour arrivée mais elle la : la suite que j´attend depuis pas mal de temps.
Encore bravo et encore une suite stp !!
bravo,une fois encore c´est tres bon.
VITE LA SUITE!!!!!!!!!!!!!!
tous les deux, voici la fin du chapitre :
27
Un conseil d´Ami (suite et fin)
Mais Abel les attendait.
- Vous avez enfin terminé.
Ils sursautèrent tous les quatre ; Harry crut avoir une crise cardiaque.
- Professeur…
- Je vous attendais, vous quatre, pour notre dernière « séance d’entraînement à la défense contre les forces du Mal », déclara Abel. Nous allons tout de suite dans mon bureau.
Ils suivirent leur professeur en silence ; le cœur de Harry battait toujours à la chamade. Ils entrèrent dans le bureau d’Abel qui ferma la porte. Il se posta ensuite en face d’eux.
- Vous ne m’avez pas laissé le temps de vous parler à la fin du cours d’aujourd’hui, dit-il sur un ton grave.
Ils ne répondirent pas.
- Nous avons tous été bouleversés par ce qui est arrivé… enfin, plus ou moins. Je sais que certains élèves de cet école – dont vous quatre – étaient proches de Hagrid, poursuivit Abelforth ; surtout vous, Harry… Je n’ignore pas que c’est lui qui vous a ouvert les portes du monde des sorciers, et qu’il a veillé sur vous pendant six ans. Il a d’ailleurs toujours tenu à cœur les intérêts de Ron et Hermione, et je ne doute pas qu’il aurait également tenu à ceux de Neville, cette année, s’il en avait eu la possibilité.
Il y eut un nouveau silence, un peu plus long, et mille fois plus pesant.
Mais ce ne fut pas Abel qui le rompit, cette fois-ci.
- Abel… est-ce que nous pourrions… réfléchir ensemble au moyen de trouver le prochain Horcruxe ? demanda Harry. Si on en croit Dum… votre frère, il n’en reste plus que deux à détruire, dont un qui aurait pu appartenir à Gryffondor ou à Serdaigle. Mais je ne sais rien sur lui.
Il lança un regard grave et plus que déterminé à Abelforth qui le lui rendit.
- Je pense que ce soir, nous devons nous concentrer sur le sortilège que je veux vous enseigner, répondit-il. Et, même si mon conseil suivant va certainement vous sembler complètement fou et inapproprié en ce moment… sachez que vous devriez également oublier la recherche des Horcruxes pour le moment.
- Comment !? s’exclama Harry, choqué.
Il regarda les visages de Ron, Hermione et Neville, qui affichaient la même mine incrédule, avec les yeux et la bouche grands ouverts.
- Oh, bien entendu, si jamais vous croisez Nagini, vous pouvez le tuer, dit Abel avec un regard songeur qui rappelait irrésistiblement son frère, mais vu que sa proximité habituelle avec Voldemort font de lui le dernier Horcruxe à détruire – en imaginant qu’il soit bien l’Horcruxe en question – et que l’autre semble inaccessible en ce moment… Vous devrez vous engager dans une recherche bien plus périlleuse, si vous souhaitez retrouver cet objet dont vous ne savez rien, comme vous dites – car franchement, je doute que vous ayez la même chance absolument prodigieuse qu’avec la coupe. Pour cela, il vaut mieux que vous soyez libérés de vos emplois du temps de collégiens. Et les connaissances que vous acquérrez cette année vous seront très utiles, s’empressa-t-il d’ajouter, alors je vous déconseille de choisir la solution d’abandonner dès maintenant les études. Non, terminez votre septième et dernière année, puis consacrez-vous à votre combat ensuite.
Un long silence suivit cette déclaration. Harry réfléchissait intensément à ce qu’Abel venait de leur dire, et il se rendait compte qu’il n’avait pas réellement tort…
- Abel ? dit Hermione.
- Oui ? fit celui-ci.
- Est-ce que ça veut dire… que selon vous… nous devrions quitter l’Ordre du Phénix ?
Les trois garçons la dardèrent d’un œil étonné.
- Qu’est-ce que tu dis ? s’effara Harry.
- Si nous cessons de combattre activement les Mangemorts pour terminer cette année, il n’y a plus aucune raison pour retourner dans l’Ordre avant juillet prochain, expliqua Hermione, qui ne semblait pas très emballée par ses propres paroles.
- Mais…, marmonna Harry.
Il savait qu’il ne pourrait pas supporter d’être ainsi mis à l’écart de toute action.
Il tourna un regard offusqué vers Abel.
- Sachant que mis à part les Horcruxes, vos « missions » sont de toutes façons sensées se limiter à l’enceinte de l’école tant que vous y étudierez, je ne vois aucune raison pour que vous ne restiez pas membres de l’Ordre. Je dirais même que ça vaut mieux, car vous pourrez ainsi assister aux réunions et rester informés… plus exactement, sur ce qui se passe.
Rassuré, Harry se détendit légèrement, même s’il pensait toujours à Hagrid. Les trois autres parurent également un peu moins déprimés.
Abel sortit sa baguette magique d’une poche de sa vieille robe grise. Harry, Ron, Hermione et Neville suivirent son exemple avec ardeur.
- Bien entendu, dit Abel, tout ce que je viens de dire n’empêche pas que vous devez apprendre à combattre, et ce, le plus tôt possible. Je vais vous enseigner aujourd’hui un sortilège très puissant. En fait, c’est précisément pour ce sortilège que je souhaitais que vous amélioriez la puissance des autres sorts que connaissiez déjà. Il est capital que vous le connaissiez, mais vous devrez tous les trois ne vous en servir qu’en dernier recours.
Il les regarda tour à tour, sauf Harry.
- J’ai bien dit tous les trois, car Harry, lui, en aura besoin…
Il y eut un bref silence.
- Le sortilège que je veux vous apprendre aujourd’hui, est un sortilège mortel, déclara Abel d’un ton grave. Il est toutefois possible d’y survivre, mais il faut avoir énormément de chance ; ce n’est donc pas Avada Kedavra. Il s’agit du sortilège de la Foudre – la véritable foudre, aussi puissante que celle qui frappe certaines personnes depuis le ciel. Utilisé contre un être vivant, il tue presque à coup sûr, mais il faut une grande puissance et maîtrise magique pour le jeter convenablement.
Une ambiance solennelle régnait maintenant dans le bureau d’Abelforth. Harry se sentait très tendu. Il voyait enfin la finalité des cours d’Abel : il lui donnait le moyen d’en finir avec Voldemort.
- Vous noterez, dit Abel, qu’il ne s’agit en aucun cas d’un sortilège ayant un quelconque lien avec la magie noire. Contrairement à l’Avada Kedavra, il n’a pas été créé spécialement pour tuer, mais simplement pour faire jaillir la foudre de sa baguette. Je pense que cela vous convient mieux, n’est-ce pas ? demanda-t-il en se tournant vers Harry.
Celui-ci acquiesça d’un signe de tête.
Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à essayer de frapper de la foudre un mur, ensorcelé par Abelforth afin qu’il n’y ait pas de risque de l’abîmer ou de mettre le feu au bureau. Le professeur de défense contre les forces du Mal les encourageait :
- Allez-y ! criait-il. Pensez à ce pourquoi vous vous battez ! Mettez toute votre personne, toute votre âme dans votre baguette et votre bouche ! Ce n’est que comme cela que vous parviendrez à faire tomber la foudre !
Au bout de deux heures, ils avaient hurlé avec tant de frénésie et de rage la formule qu’ils avaient la voix complètement cassée et n’arrivaient plus à retrouver leur souffle. Ils avaient tous réussi à faire jaillir un peu d’électricité du bout de leur baguette magique, mais aucun éclair n’avait frappé le mur visé.
Ils décidèrent donc de faire une pause de dix minutes, complètement épuisés. Il était huit heures du soir et ils n’étaient pas encore descendus dans la Grande salle pour dîner.
- C’est bien, dit Abelforth en s’asseyant en tailleur à côté d’eux. Vous vous êtes bien lâchés, je vous félicite.
- Je n’en peux plus ! s’exclama Ron, le souffle court. Je n’ai jamais autant crié et agiter les bras de toute ma vie…
- Ça a du bon de se fatiguer, parfois, répondit simplement Abel. Harry, voulez-vous bien vous lever et essayer encore une fois ?
Trop fatiguer pour réfléchir, Harry se leva et pointa sa baguette magique vers le centre du mur.
- Tono Fulgurem ! s’écria-t-il avec vigueur.
Soudain, avec le bruit d’un coup de tonnerre, un éclair jaune électrique sortit du bout de la baguette et frappa le mur. Harry eut un sourire mêlé d’un étrange sentiment de fierté. Il avait l’impression de ressortir d’une de ces séances d’entraînement de Quidditch, épuisantes, mais qui portaient leur fruit.
- Félicitation, Harry, dit chaleureusement Abelforth.
- Comment est-ce que tu as fait ? s’ahurit Neville.
- Je ne sais pas… dit Harry, ce qui était parfaitement vrai –selon lui, en tout cas.
- Je n’en suis pas si sûr, dit Abel. Qu’avez-vous ressenti à l’instant, lorsque vous avez jeté le sortilège ?
Harry mit un certain temps à répondre, il trouvait la question étrange. Mais il s’aperçut que la réponse n’était pas si difficile à trouver…
- Je… J’ai eu l’impression de sortir d’un entraînement de Quidditch, répondit-il.
Ron et Neville restèrent bouche bée – ils avaient l’air incroyablement stupides, avec le regard de zombi que leur donnait la fatigue.
- Et j’imagine, dit Abel, qu’il s’agirait plutôt d’un entraînement particulièrement fatiguant, où l’on finit par n’agir que par instinct, n’est-ce pas ? Le genre de situation où l’on finit par ne mettre que la dose d’énergie nécessaire, et pas plus, où l’on fait instinctivement les bons gestes…
Il se releva et fit les cents pas dans la pièce.
- Voyez-vous, cette situation que l’on peut retrouver avec la fatigue – la bonne fatigue saine du sport, pas le sommeil –, est celle dans laquelle on se trouve également lors des vrais duels. Ces moments dont vous avez déjà une certaine expérience, dans lesquels vous n’avez pas le choix, dans lesquels vous devez réagir d’instinct pour survivre…
Il lança un regard furtif à Harry.
- … dans lesquels vous mettez instinctivement « ce que vous devez mettre » pour réussir vos sorts, acheva-t-il. Un véritable duel de sorciers, où l’on risque sa vie, réunit à la fois les pires et les meilleures conditions pour réussir les sortilèges de combats. N’avez-vous jamais remarqué comme vous réussissiez toujours mieux dans la pratique, dans la vie réelle, que dans une salle de cours ?
Il avait arrêté de marcher, et regardait maintenant Harry droit dans les yeux, on aurait dit que son cours ne s’adressait qu’à lui.
- Vous pouvez partir, à présent – il s’adressait cette fois à ses quatre élèves –, je n’ai plus rien à vous apprendre… à vous trois.
Cette fois, il n’avait plus regardé que Ron, Hermione et Neville.
- Mais vous, Harry… j’ai encore une dernière chose à vous apprendre, déclara-t-il. Nous en reparlerons à la rentrée… Bon appétit !
- Pourquoi est-ce qu’il continuerait à donner des cours à Harry, et pas à nous ? demanda Ron, légèrement révolté.
Ils descendaient maintenant dans la Grande Salle pour dîner. Abel, lui, était resté dans son bureau au deuxième étage. Harry ne disait rien.
- Il doit s’agir… de Voldemort, répondit Hermione à sa place. Il doit s’agir de lui en particulier, ajouta-t-elle.
Elle continuait à le regarder étrangement. Harry savait que ses amis s’inquiétaient pour lui, mais eux n’y pouvaient rien… c’était précisément pour cela qu’Abel leur avait dit de ne plus revenir, et il l’avait bien compris.
Il hocha la tête pour lui-même. Personne ne dit plus rien jusqu’au coucher.
Le lendemain, la neige était plus blanche et plus épaisse que jamais, et le brouillard hivernal, mélangé à la brume des Détraqueurs, empêchait une vision correcte du paysage dès que l’on souhaitait voir quelque chose au-delà de six mètres. Plus aucun élève – Hermione comprise – ne pensait aux devoirs à faire, le week-end était totalement consacré à la détente, que ce soit en se bombardant de boules de neiges dans le parc ou en s’enfonçant le plus profondément possible dans un fauteuil de la salle commune, près du feu.
Mais seulement trois jours après la prise d’Azkaban et l’ignorance qui laissait présager le pire au sujet du sort de Hagrid, Harry n’avait plus du tout le cœur à s’amuser.
D’ailleurs, il n’y avait pas que cela…
Le lundi suivant, il prendrait avec Ron, Hermione, et Neville, la Poudre de Cheminette pour se rendre au Terrier où il passerait les vacances de Noël. Mais il prenait un gros risque en allant passer les fêtes là-bas : celui de connaître une tension permanente qu’il ferait subir par la même occasion à toute la famille Weasley. En effet, Ginny se montrait toujours très froide à son égard, bien qu’elle ne l’évitât plus et lui accordait désormais de répondre à ses timides « Salut » ou « Bonjour ». Il n’avait cependant pas du tout envie de rester seul pour Noël. « Il faudra voir avec elle » se dit Harry.
Il avait entendu dire que Nott, Zabini, et tout le reste de la bande qu’il connaissait maintenant si bien resteraient à Poudlard pour les vacances, ainsi qu’un nombre assez surprenant d’élèves de Serpentard.
- Ils seront quasiment les seuls à rester ici pour Noël, alors les professeurs pourront sans doute les surveiller, dit Ron lorsqu’il lui en parla le samedi après-midi dans un fauteuil de la salle commune. Ne t’inquiète pas pour ça. Ou en tout cas, pas pendant les vacances de Noël ! dit-il le plus joyeusement possible en les circonstances actuelles.
Harry n’insista pas, et il fut surpris qu’Hermione – ou même Neville – ne cherche pas à poursuivre la discussion. Apparemment, ils avaient tous besoin de ces fêtes…
Le dimanche matin, Harry se décida à prendre Ginny à part. L’occasion lui en fut donnée assez vite, lorsqu’il la croisa à l’entrée de la volière – il ne savait pas trop quoi faire alors il était venu rendre une petite visite à Hedwige, et ce en toute innocence, sans la moindre idée derrière la tête… bien que la situation lui évoquât irrésistiblement Cho Chang.
- Salut Gi…
- Salut, Harry, dit Ginny sur un ton indifférent.
Et elle s’en alla.
- Ginny, attends ! Je voudrais te dire quelque chose…
- Si ça concerne…
- Non, ça ne nous concerne pas… directement, dit Harry.
- Alors fais vite, lança Ginny.
Harry eut l’impression d’avoir reçu un seau d’eau glacée, mais il se ressaisit.
- Ginny…
- Oui ?
- Tu sais que je passe les vacances de Noël chez toi, cette année ?
- Oui, et alors ?
- Et bien je me disais… Bon, écoute, je sais que tu m’en veux, et tu en as le droit, mais tu ne crois pas qu’on pourrait éviter… cette tension ?…
Ginny haussa les sourcils.
- Je ne te demande pas de te montrer gaie et souriante en ma compagnie, s’empressa d’ajouter Harry, seulement d’essayer… d’éviter… de glacer l’atmosphère comme un Détraqueur, quand je serai là. Seulement pendant les vacances.
Elle parut d’abord très étonnée, puis…
- D’accord, dit-elle.
Et elle fit un mouvement comme pour repartir mais elle se tourna finalement une dernière fois vers Harry.
- Tu sais, je ne voulais pas être désagréable, mais c’est toi qui refuses d’être entouré des personnes qui sont précisément celles qui devraient te soutenir, déclara-t-elle. Mais je veux bien « enterrer la hache de guerre » pour les fêtes.
Harry ne trouva rien à lui répondre, et elle descendit enfin les marches de la tour.
Albus Dumbledore
1846-1997
- Est-ce que c’était vraiment vous ?…
Il était encore sujet à de nombreuses interrogations ; si tout se passait bien, il aurait toutes les réponses le soir même.
Harry regarda sa montre : c’était l’heure. Après un dernier coup d’œil intrigué, il escalada la pente douce, monta les marches de pierre, franchit la double porte de chêne, grimpa les nombreux escaliers et entra dans la Salle sur Demande.
- Juste à l’heure, dit la voix de la directrice.
Il s’assit entre Ron et Hermione.
- Bonsoir, chers amis, entama le professeur McGonagall sur un ton d’outre-tombe. Autant en venir directement aux faits : j’ai de mauvaises nouvelles à vous apprendre. Comme vous le savez, Azkaban a été reprise dans la nuit de lundi à mardi.
Elle s’interrompit : personne ne fit de commentaire.
- Comme il y a quatre mois, nous avons à déplorer une masse de morts probables, reprit McGonagall d’une voix dont elle semblait s’efforcer de contrôler le tremblement ; le chiffre est à peu près le même… environ cent cinquante. Et…
Elle prit une profonde inspiration.
- Nous avons également à déplorer la disparition de trois membres de l’Ordre du Phénix.
- Comment ? s’exclama Dedalus Diggle, choqué.
- Oh my God ! s’épouvanta Fleur.
Harry partageait leur surprise, ainsi qu’une bonne partie de l’assemblée. Mrs Weasley avait mis la main sur sa bouche. Seuls quelques uns avaient l’air au courant.
- Je pensais qu’il n’y avait que Ha… qu’une seule personne, fit observer Mr Weasley.
- Malheureusement, il y en avait trois. Sturgis et Hestia s’étaient rendus ensemble là-bas pour une raison que j’ignore, déclara McGonagall. Nous ne leur avions pas demandé de surveiller Azkaban, mais il semblerait qu’ils aient découvert quelque chose et qu’ils n’aient pas eu le temps de nous prévenir…
Sturgis Podmore et Hestia Jones avaient en effet été chargés d’obtenir des informations chez les êtres magiques susceptibles d’avoir rejoint Voldemort, comme les loups-garous ou les vampires.
- Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas plus de nouvelles d’eux que de tous les pauvres malheureux qui ont eu la malchance de se retrouver là-bas… Bien entendu, vous savez aussi que Hagrid… était emprisonné. Par conséquent, nous avons bel et bien trois nouveaux amis… probablement morts.
Elle sortit son mouchoir de sa poche et s’essuya les yeux.
Harry n’en revenait pas : la nouvelle avait réussi à l´affliger davantage. Il ne se serait pas douté que deux autres personnes de son entourage – même s’il n’était pas très proche de Sturgis et Hestia – pouvaient être mortes – il ne parvenait plus à croire sérieusement en la possibilité de leur survie – en plus de Hagrid…
La réunion se déroula plus ou moins normalement – dans le sens où rien ne fut dit qui n’ait déjà été abordé pour Pré-au-Lard. La seule « nouveauté » était qu’entre dix et quinze Mangemorts, ainsi certainement qu’un certain nombre d’anciens prisonniers d’Azkaban, avaient probablement rejoint les rangs de Voldemort ; et encore, ce n’était pas si extraordinaire puisqu’ils se doutaient déjà que les Mangemorts étaient de plus en plus nombreux depuis l’épisode de Pré-au-Lard. Le bilan de la discussion fut que Voldemort prenait de plus en plus de pouvoir, un pouvoir qui n’avait plus rien en commun avec celui qui était le sien seize ans auparavant… et qu’il fallait à tout prix stopper cette menace.
Le regard appuyé du professeur McGonagall indiqua clairement à Harry qu’elle souhaitait le voir agir au plus vite. La présidente de l’Ordre ignorait sûrement qu’Abel avait convaincu son élève de ne plus s’occuper de Voldemort jusqu’à ce qu’il termine ses études… Mais cela importait peu puisque de toutes manières, Harry avait l’intention de lui parler.
Il souhaitait l’entretenir au sujet d’une demande qu’il aurait dû formuler depuis longtemps pour obtenir des réponses à toutes les questions qui avaient pu germer dans son esprit depuis le mois de juin dernier…
Il abandonna ses amis et se lança à la poursuite de la directrice qui avait déjà fait un sacré bout de chemin en direction de son bureau. Il la rattrapa enfin au milieu du couloir du deuxième étage.
- Professeur McGonagall !
Il se posta en face d’elle, hors d’haleine.
- Qui y a-t-il, Harry ? demanda McGonagall en levant les sourcils.
- Professeur… il faut que je vous demande un service… un immense service qui me rendrait vraiment…, commença-t-il sur un ton déterminé.
- … service ? suggéra Mcgonagall.
- Heu… oui.
- Et de quoi s’agit-il ?
- Je voudrais rester seul dans votre bureau pour… discuter avec le portrait du professeur Dumbledore.
Cette phrase fut suivie d’un long silence. Ils se regardèrent droit dans les yeux, et Harry sentit qu’une grande émotion se contenait dans les yeux de la directrice.
- Très bien, Harry, finit-elle par dire au bout d’un long moment, je vous l’accorde. Suivez-moi…
Elle se hâta de franchir les derniers mètres qui la séparaient encore de l’accès à son bureau, suivie de près par Harry.
- Fraternité magique, dit-elle à la gargouille de pierre qui barrait le chemin.
La statue fit alors un pas de côté en ouvrant ainsi le mur de pierre. Ils se laissèrent transporter jusqu’au sommet de la tour par l’escalier mobile en colimaçon qui frappa enfin le heurtoir de cuivre en forme de griffon.
Ils entrèrent tous les deux dans la pièce. La directrice contourna son bureau et sembla s’adresser au mur pendant quelques secondes, mais Harry savait parfaitement à qui elle parlait. Elle revint vers lui et dit :
- Je vous laisse, Harry. Je resterai dehors jusqu’à ce que vous ayez fini.
Puis elle sortit.
Harry contourna à son tour le bureau de bois et s’arrêta en face d’un tableau. La peinture représentait un vieux sorcier à l’air vénérable, muni de longs cheveux et d’une longue barbe argentés ; il portait une cape noire autour des épaules : Albus Dumbledore.
- Je me demandais quand est-ce que tu te déciderais enfin à venir me voir, Harry, dit ce dernier d’une voix chaleureuse.
- Bonsoir, professeur, dit Harry.
Il ne savait plus vraiment comment s’y prendre pour dire ce qu’il avait à dire. Il savait par habitude que tous les autres portraits d’anciens et anciennes directeurs et directrices de Poudlard, bien que faisant mine de dormir profondément, écoutaient attentivement, et cela l’embarassait.
- Bonsoir, dit Dumbledore.
Silence.
- Et bien, n’avais-tu donc rien à me dire ? s’étonna l’ancien directeur.
- Si… je…
Il décida de se lancer.
- Je dois vous parler de Rogue.
- Je m’y attendais un peu, soupira Dumbledore. Mais je dois dire que je m’attendais à ce que tu demandes bien plus tôt à Minerva de t’entretenir avec moi. Je pensais que tu voudrais déverser toute ta colère, ta rancœur, ce qui, somme toute, aurait été fort compréhensible.
Harry ne s’était pas attendu à ce que Dumbledore réagisse aussi calmement. Il ne sut pas quoi répondre.
- Je ne voulais pas venir, avoua-t-il sans parvenir à dissimuler le tremblement de sa voix.
- Je comprends…
Silence.
- Je…, bredouilla Harry, je n’ai pas eu le courage de…
- Je comprends très bien, répéta Dumbledore sur un ton apaisant. C’est un sentiment très humain, assura-t-il. Mais ce que je ne comprends pas, c’est ce qui t’a finalement décidé à venir me voir.
Harry fronça les sourcils.
- C’est vous qui m’avez parlé samedi dernier ! dit-il, surpris. C’est vous qui m’avez dit que… que vous aviez toujours confiance en… en…
Il avait du mal à prononcer cette phrase. En outre, il commençait à avoir l’impression de s’être trompé sur toute la ligne, et il se sentait de plus en plus idiot.
- Je puis t’assurer que je ne t’ai jamais revu depuis le jour où tu es entré dans ce bureau avec Minerva, peu de temps après la mort d’Albus Dumbledore.
- Pourquoi est-ce que vous parlez de vous à la troisième personne ? demanda Harry, de plus en plus déconcerté.
- Ce n’est pas de moi dont je parle, répondit le portrait sur un ton sérieux. Je ne suis pas Albus Dumbledore, mais seulement une image de lui animée par magie. Il est essentiel que tu comprennes la différence entre une personne – même quand elle est morte – et son portrait. Albus Dumbledore, le vrai, a continué son chemin. Il a rejoint le monde des morts, dont je ne sais rien, car je ne possède que les souvenirs de Dumbledore au moment où j’ai été créé, c’est-à-dire à l’instant même où Dumbledore a quitté ce monde. Comprends bien qu’être un portrait signifie bien moins de choses que d’être une personne. Je te donne peut-être l’impression de parler comme un être humain doté d’un esprit au moins aussi complexe que le tien, mais la vérité, c’est que je te parle comme Dumbledore l’aurait fait avec la personnalité qui était la sienne au mois de juin. Je ne suis qu’une copie.
Harry fut littéralement ahuri par cette déclaration. Il pensait être venu discuté avec Albus Dumbledore, ou du moins – parce qu’il avait déjà envisagé tout seul la possibilité que le portrait d’un mort ne soit pas le défunt lui-même – quelqu’un pouvant lui apporter une aide réelle, des réponses…
- Dans ce cas, pourquoi est-ce qu’il faudrait que je vous parle ? questionna-il, énervé.
- Je t’ai déjà dit que je parlais comme l’aurait fait Albus Dumbledore, mes conseils sont donc aussi avisés que l’auraient été les siens, dit le portrait. Alors dis-moi, de quoi voulais-tu me parler ?
- Je vous l’ai déjà dit : de Rogue, répondit Harry. Mais je ne crois pas que ce soit très utile, finalement.
- Ce n’est pas mon avis, déclara le tableau d’un ton ferme. Si cela n’avait pas été important, tu ne te serais pas résolu à enfin venir discuter avec moi.
Harry pensa qu’il avait raison. Mais non seulement la raison pour laquelle il avait souhaité entendre le portrait lui paraissait de plus en plus stupide, mais en plus, la perspective de se confier à une sorte de machine magique capable de recréer les éventuels conseils de Dumbledore ne le réjouissait guère.
Mais de toutes façons, que risquait-il ? Dans le pire des cas, il n’aurait simplement pas toutes les réponses qu’il voulait…
- J’ai fait un rêve étrange, la semaine dernière, dit-il.
- Est-ce que par hasard, cela aurait un rapport quelconque avec ta cicatrice ? demanda le portrait de Dumbledore.
- Non… enfin, je ne pense pas… Est-ce que le professeur McGonagall vous a dit que je m’étais évanoui après avoir bu une potion ?
- Oh oui, elle m’a beaucoup parlé de toi, assura la peinture. Je sais qu’elle a surpris ta conversation avec Miss Weasley le jour de tes dix-sept ans, et qu’elle est au courant pour la prophétie qui vous concerne, toi et Lord Voldemort. Je sais également que tu as dû l’affronter à nouveau à Pré-au-Lard – et tu ne dois surtout pas te reprocher cet échec, il était parfaitement normal que tu ne puisses pas lutter contre Voldemort à ce moment-là –, que tu as vu ce pauvre Remus mourir alors qu’il était déjà devenu l’esclave de la volonté de Voldemort, et aussi que tu as brillamment repoussé le sortilège Doloris de Dolores Ombrage ainsi qu’une véritable armée de Détraqueurs, sauvant ainsi des dizaines de sorciers. Et j’ai également cru comprendre par moi-même que tu avais bien progressé dans la recherche des Horcruxes.
- Oui, confirma Harry, avec une soudaine et étrange fierté. Le médaillon de Serpentard et la coupe de Poufsouffle ont tous les deux été détruits.
- Je vous en félicite, toi, ainsi que tes amis Ron, Hermione et Neville, dit Dumbledore avec un sourire.Mais revenons à ce rêve, tu veux bien ?
Harry, légèrement honteux, raconta ce que le Dumbledore de son rêve avait dit. Le portrait parut très intrigué.
- C’est intéressant… murmura-t-il, songeur.
- Est-ce que vous pensez que ça pouvait être… le vrai Dumbledore ? interrogea Harry, hésitant.
- Ce n’est pas impossible, assura le tableau. Malheureusement, je crains que nous ne puissions jamais en être sûrs et certains… En tout cas, tu n’auras probablement pas la réponse… de ton vivant.
Harry ne répondit rien. Il savait qu’il se demanderait probablement toute sa vie s’il avait véritablement revu Albus Dumbledore…
- Toutefois, il y a quelque chose que je ne saisis pas, Harry.
Il leva la tête.
- Quel est le rapport avec le professeur Rogue ?
- J’ai confiance en Severus Rogue.
- Comment ? s’étonna le portrait.
- C’est ce que le Dumbledore de mon rêve a dit.
- Je vois… Et bien maintenant tout est clair, je ne suis plus du tout étonné que tu te sois décidé à monter dans ce bureau…
Il y eut un nouveau silence, plus pesant que les autres.
- Et bien je n’ai rien d’autre à rajouter, le personnage – ou la personne – de ton rêve à tout dit : j’ai confiance en Severus Rogue.
- Comment !? s’écria Harry, horrifié.
Non, cela ne pouvait pas être vrai, c’était complètement impossible…
- VOUS ETES FOU !!
Et sans tenir compte des exclamations indignées des autres portraits – ou de dédain de la part de Phineas Nigellus, un ancêtre de Sirius –, il sortit en trombe de la pièce circulaire, même s’il entendait la voix d’Albus Dumbledore l’appeler… Il dévala l’escalier en colimaçon et rejoignit au pas de course – en passant devant une McGonagall ahurie –, sa salle commune, son dortoir et enfin son lit où il espéra n’avoir fait qu’un nouveau rêve particulièrement stupide.
Il n’écouta même pas les questions de Ron, il ne pensait qu’à une chose : effacer ce qu’il venait d’entendre de sa mémoire.