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Sujet : Harry Potter et la Guerre des Sages

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jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
02 février 2007 à 23:20:24

:merci: pour les coms et pour l´info :ok: . J´espère bien terminer HPGS avant cette date fatidique du 21 juillet :ange: :
Bonne lecture :ange: :

25
Inertio (suite)

Il se mit à errer en quête d’une activité constructive. Il s’immobilisa au beau milieu d’un escalier, entre les deux premiers étages, et réfléchit.
Ron, Hermione et Neville semblaient peu enclins à se lancer dans la moindre activité. Harry avait certes des choses à faire, pour lui-même… mais Ginny avait été la première à se réfugier dans son dortoir. Le bureau d’Abel se trouvait à l’étage du dessus, auquel il grimpa finalement ; mais son professeur de défense contre les forces du Mal ne l’attendait que dans plus d’une heure et demie…
Il entendit une porte s’ouvrir, pas très loin de l’endroit où il se trouvait, et il perçut un bruit très caractéristique. Deux ou trois élèves de Gryffondor avaient dû arriver par la poudre de Cheminette dans le bureau de leur directeur. Il sortit sa baguette magique et se tapota le sommet du crâne en pensant « Cameleo », puis se plaqua contre un mur de façon silencieuse et regarda passer Romilda Vane et deux de ses amies en pleine crise de gloussements. Il n’avait pas du tout envie de s’occuper avec elles… Il eut alors une idée, une dernière chose qu’il avait à faire, même si c’était celle qui lui plaisait le moins…
Toujours fondu dans le décor par le sortilège de Désillusion, Harry marcha sans bruit jusqu’à se retrouver devant une gargouille de pierre. Il vérifia que personne n’était suffisamment proche de lui pour pouvoir l’entendre puis murmura à l’adresse de la statue :
– Fraternité magique.
La gargouille fit un pas de côté, ce qui permit à Harry de se hisser sur l’escalier mobile en colimaçon qui le mena jusqu’au sommet de la tour directoriale. Il frappa à la porte et la voix sèche du professeur McGonagall l’autorisa à entrer, ce qu’il fit sans un mot. Au bout d’un moment, la directrice daigna lever les yeux des papiers sur lesquels elle s’était penchée pour regarder son visiteur.
Elle haussa les sourcils.
– Que venez-vous faire ici, Potter ? interrogea-t-elle.
Harry avait jeté un coup d’œil au portrait du professeur Dumbledore, qui faisait certainement semblant de dormir. Il ne se laissa pas désarçonner par la froideur que McGonagall manifestait à son égard.
– Je viens pour plusieurs choses, déclara-t-il sur un ton sérieux et ferme. Tout d’abord, pour m’excuser de ce que j’ai dit le soir du réveillon… Je m’en excuse et je le retire, ajouta-t-il raisonnablement ; je ne sais pas ce qui m’a pris, je suis désolé… Mais je… c’était une discussion privée entre moi et le prof… le portrait du professeur Dumbledore. Tout ce que je peux vous donner comme explication, c’est que je me suis emporté et que j’ai refusé d’admettre ce qu’il m’avait dit, sans essayer de comprendre… Enfin bref, professeur, j’espère que vous m’excuserez pour vous avoir parlé ainsi et pour avoir… dit ce que j’ai dit la dernière que nous avons parlé, et…
Mais il s’interrompit, pensant qu’il valait mieux commencer par attendre l’approbation de McGonagall. Il fut aussi surpris par la sagesse de ses propres paroles ; il se sentait soudain très adulte. Cependant, l’expression du visage de la directrice ne laissait pas paraître ce qu’elle avait pensé du discours d’excuses de Harry.
– Vous m’avez l’air sincère, Harry, répondit-elle d’un ton grave ; mais j’espère que vous mesurez la gravité de votre acte. En me parlant de la sorte, même en dehors de Poudlard, vous auriez dû être renvoyé, ou au minimum recevoir une belle retenue. Si je n’avais pas su quelles épreuves vous subissiez en ce moment, et si le professeur Dumbledore – son portrait – ne m’avait pas demandé avec insistance d’être indulgente, je ne me serais pas contentée d’une gifle, lui certifia-t-elle avec une sincérité qu’il ne valait mieux pas remettre en cause.
Harry acquiesça silencieusement, les yeux bas.
– Et j’imagine très bien la nature de votre seconde demande : vous souhaitez vous entretenir de nouveau avec le portrait du professeur Dumbledore, n’est-ce pas ? questionna McGonagall.
– Oui, professeur…, répondit Harry, si vous le voulez bien.
McGonagall ne répondit pas. Elle se contenta de se lever de son fauteuil, de se retourner et de lever les yeux vers le tableau de Dumbledore.
Le sujet de ce dernier ne faisait plus semblant de dormir, à présent, et affichait une expression des plus sérieuses. Il hocha la tête dans ce qui semblait être un signe d’approbation et la directrice sortit de son bureau sans le moindre mot.
Elle ferma la porte à clef, peut-être pour éviter le même genre de fuite précipitée que la dernière fois, pensa Harry.
– Bonjour, Harry, dit Dumbledore de sa voix douce. Je suis heureux de voir que tu as réfléchi et que tu as finalement décidé de revenir me voir.
Harry acquiesça, toujours sans ouvrir la bouche.
– Et aussi que tu as cessé de penser de moi que je suis un vieil imbécile…
Harry retrouva sa langue :
– Je n’ai jamais pensé ça de vous, Monsieur ! protesta-t-il vivement. Je…
Mais le portrait l’interrompit d’un geste de la main.
– Je comprends très bien, Harry, assura-t-il, et je ne te reproche rien, ne t’en fais pas. En fait, je comprendrais très bien que toi, tu m’en veuilles, vu ce que je t’ai dit la dernière fois que nous nous sommes vus.
– Je ne vous en veux pas, dit Harry, sans vraiment savoir s’il mentait ou pas, c’est juste que… J’aimerais comprendre pourquoi vous m’avez dit que…
Il n’eut pas le courage de finir sa phrase mais, une fois encore, Dumbledore parut comprendre parfaitement ce que ressentait Harry. Son visage exprimait la sagesse, et une peut-être aussi la gravité.
– C’est tout à fait normal, dit le tableau avec un air compatissant, et je dois reconnaître que tu mérites des réponses, Harry, mais je… Albus Dumbledore ne t’a rien dit de son vivant, et ce pour une bonne raison. Cette raison est malheureusement toujours autant valable aujourd’hui. Tu es malheureusement obligé de considérer Severus Rogue en tant que Mangemort ; et je ne peux pas te demander de lui pardonner ; mais si jamais, dans ton combat contre les forces du Mal, tu te retrouves face à Severus, et que tu te trouves en position de décider de son sort… n’oublie pas ce qu’Albus Dumbledore t’a dit en rêve, et ce que son portrait t’a confirmé, déclara-t-il sur un ton étrangement triste. Mais mis à part le cas où tu te retrouverais dans une situation semblable, il n’est pas nécessaire que tu te tracasses avec cette phrase qui t’a tant tourmenté. Même si ça te paraît incroyable, inconcevable… pour la dernière fois de ta vie, tiens t’en à ce que je t’ai dit. Suis mon conseil.
Harry fut surpris par les paroles du portrait de l’ex-directeur de Poudlard. Sommes toutes, on lui demandait de vivre comme avant : en considérant Rogue comme un ennemi – à cela près qu’il ne devait pas concrétiser toutes ses pulsions de haine à son encontre… Cela lui paraissait très difficile, surtout que Harry aurait beaucoup aimé savoir pourquoi Dumbledore tenait tant à s’obstiner à défendre cet assassin… Mais pour une fois dans sa vie, il décida de ne pas aller chercher plus loin. Il se débrouillerait pour ne pas avoir affaire à Rogue, voilà tout…
– Très bien, Monsieur, dit-il alors. J’essaierai…
– Merci, Harry, dit Dumbledore avec un sourire sincèrement reconnaissant – et soulagé. J’espère sincèrement que tu pourras vivre avec moins de soucis, un jour… Mais en attendant ce jour, je ne pense pas qu’il soit nécessaire pour toi de revenir me voir : ce serait même une mauvaise idée, à mon avis. Termine tes études en paix – si je puis dire – ; et ensuite, mène à bien ton combat contre Voldemort. Détruis les deux Horcruxes restants et pourchasse-le jusqu’à ce que tu puisses enfin accomplir ta mission, qui je pense, doit te tenir à cœur. Pour cela, tu n’as pas besoin de moi. Albus Dumbledore est mort, et même si j’ai l’impression de ne faire qu’un avec lui, je sais que ce n’est pas le cas : je ne suis qu’un portrait, affirma-t-il avec une vigueur qu’il semblait dégager difficilement. Je ne te serai pas d’une grande utilité ; en revanche, Abel, lui, le sera grandement.
Il marqua une longue pause pendant laquelle il fixa Harry d’un regard pénétrant… il était difficile de croire qu’il ne s’agissait pas d’Albus Dumbledore en personne… Puis il dit enfin…
– Bonne chance à toi.

Harry dit au revoir à Ron, Hermione et Neville, puis remonta l’escalier de marbre pour retourner au deuxième étage.
Après sa conversation avec le portrait de Dumbledore, il était remonté dans la salle commune où il avait retrouvé de nombreuses connaissances de Gryffondor revenues de leurs vacances. Outre Seamus et Dean (avec qui il était de nouveau en bons termes), Parvati et Lavande – cette dernière lui avait fait un discours hystérique, en donnant toutes les raisons excentriques pour lesquelles selon elle, Hermione n’était pas une fille pour Ron (Harry avait échangé un regard exaspéré avec la pauvre Parvati) –, il avait pu retrouver son enthousiasme en discutant du prochain match de Quidditch contre Serdaigle avec son équipe, dans laquelle il avait réussi à happer Ron et Ginny ; ils avaient ensuite rejoint Hermione et Neville, et Colin s’était incrusté comme il savait si bien le faire. Harry avait été très déçu de voir Colin emmener si vite Ginny vers leur bande d’amis de sixième année.
Ron avait proposé de faire une partie d’échecs, Hermione avait répliqué qu’elle ne jouerait plus à ce jeu tant que Ron n’essaierait pas de comprendre un peu l’arithmancie. Finalement, ils étaient restés à flâner dans la salle commune – Hermione était tout de même allée chercher un livre dans son dortoir, ce que Ron vit d’un très mauvais œil – jusqu’à ce que Harry estime qu’il était temps d’aller dîner. Il suivait les directives d’Abel.
A six heures moins cinq, il se retrouva donc devant la porte du directeur de Gryffondor. Il se demandait avec appréhension ce qu’Abelforth allait tenter de lui enseigner – tout en se jurant de faire le plus d’efforts possibles – quand il toqua.
Abel lui ouvrit et eut un léger sourire :
– Vous êtes un peu en avance, Harry. Mais ce n’est pas grave, ajouta-t-il.
Il lui fit signe d’entrer, puis referma la porte en la verrouillant d’un geste de sa baguette.
– Je voulais simplement que tous les élèves qui devaient revenir à Poudlard par l’intermédiaire de ma cheminée ne viennent pas nous déranger, et que nous n’ayons pas à nous interrompre pour dîner – vous avez bien dîné ? interrogea-t-il brusquement.
– Oui, Monsieur, répondit Harry, décontenancé.
– Abel, rectifia Abelforth. Bien, dit-il ensuite, satisfait, il n’y a donc pas de raison d’attendre ; nous pouvons commencer tout de suite.
Il marqua une pause et fixa Harry droit dans les yeux, intensément, d’un regard digne de son frère – mais différent malgré tout.
– J’imagine, Harry, que vous avez dû vous demander, pendant vos vacances, pour quelle raison j’avais demandé à Ron, Hermione et Neville de ne plus revenir ?
Harry hocha la tête, prêt à écouter.
– Et, par conséquent, vous avez dû vous interroger sur la nature de ce que je comptais vous enseigner – à vous seul, dit Abel en accentuant fortement ce dernier mot. Vous en avez déduit – je pense et j’espère – qu’il devait s’agir de sortilèges particuliers, qui serviraient à détruire Voldemort en personne ?
Harry acquiesça de nouveau, de plus en plus impatient.
– Eh bien, dans ce cas, vous avez en partie raison. Pour l’essentiel, en tout cas, assura Abel. Ce que je veux vous « enseigner », à vous, Harry, est bien plus important que tous les sorts que je vous ai appris dernièrement. En réalité, c’est la chose la plus essentielle que vous aurez jamais à retenir jusqu’à la fin de votre vie… Tout ce que vous avez appris jusqu’à aujourd’hui en matière de magie n’est rien comparé à cela… et j’oserais même affirmer que si vous parvenez à le maîtriser, vous serez de taille à affronter le tout puissant Lord Voldemort.
Le cœur de Harry battait plus vite dans sa poitrine. Le ton d’Abelforth avait quelque chose de solennel, à présent.
– En réalité, il s’agit d’un seul et unique « sortilège », faute d’un meilleur terme, déclara-t-il. Un sortilège qui surpasse tous les autres… En ce qui vous concerne, c’est le but final de vos séances d’entraînement avec moi.
– Mais si ce sortilège dépasse tous les autres, pourquoi ne pas l’enseigner aussi à Ron, Hermione et Neville ? demanda Harry. Cela pourrait leur être utile s’ils se retrouvaient en situation dangereuse. Ils font partie de l’Ordre, eux aussi, même s’ils n’ont pas à tuer Voldemort, déclara-t-il avec force.
– C’est vrai, admit Abel. Le problème, c’est qu’ils seraient sans doute incapables de jeter un jour un tel sortilège, ou alors ils en mourraient.
Harry se surprit à frissonner. Abel souhaitait lui enseigner un sortilège qui risquait de le tuer ?
– Il ne s’agit pas du tout d’un sortilège ordinaire, au sens ou nous l’entendons, poursuivit Abelforth. Si j’ai dit qu’il surpassait tous les autres sortilèges, c’est pour une raison simple : il est la source de tous les autres sortilèges et actes magiques : enchantements, maléfices ou sorts… D’ailleurs, « acte magique », est bien le mot exact pour définir ce sortilège… On l’appelle le « sortilège de Pure Magie », ou « sortilège d’Inertie Magique »… ou encore « sortilège de Vérité Spirituelle »… Mais au moins, en dehors de tous ces mystères, il se pratique avec une baguette et une formule magique : Inertio.
– Inertio…, répéta Harry, de plus en plus intrigué.
Il pressentait une immense difficulté, comme un énorme obstacle à franchir avant de repousser les limites de la magie ordinaire… Mais auparavant, il devait éclaircir un point.
– Abel… En quoi consiste ce sortilège, exactement ? Qu’est-ce qui le… caractérise ? demanda-t-il, en observant son professeur avec attention. Qu’est-ce qu’il a de si spécial ?
– C’est le sortilège de Pure Magie, répéta Abelforth. L’acte magique à l’état le plus pur qui soit.
– Mais… quels sont ses effets ? insista Harry.
– Ses effets… Il n’en a aucun, et en donne une infinité en même temps, déclara Abel. C’est tout et rien à la fois.

PsG_FoReVeR PsG_FoReVeR
MP
Niveau 10
02 février 2007 à 23:40:23

Suspense.. :o))

Vraiment très bien ta fic, très bon style pas faute de français, mais en tant que fan de HP, j´ai bien sûr quelques bémols à signaler :
- Parfois trop de pavés et d´incompréhension (on s´embrouille parfois entre les rêves, la réalité, etc..)
- Pense à rester dans l´univers JK Rowling, tu t´en dévies un peu parfois, en insérant par exemple des phrases trop "modernes"

Sinon c´est quasi-parfait beaucoup de suspense, un fil conducteur qui a l´air bien mené avec cp de suspense.. :bravo:

darkdark darkdark
MP
Niveau 9
03 février 2007 à 01:58:28

J´ai bien hate de voir le sortillège inertio en actions! Car là, ça m´intrigue vraiment!

Je me répète mais, super suite encore !

Snebull Snebull
MP
Niveau 12
03 février 2007 à 12:03:05

Ha je crois biens que je vais lire ca :o))

vegetabill vegetabill
MP
Niveau 7
03 février 2007 à 12:14:00

oui moi aussi sa m´intrige, la suite vite!

cartignydu21 cartignydu21
MP
Niveau 8
04 février 2007 à 15:22:35

^^ moi aussi

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
05 février 2007 à 20:50:06

:merci: à vous tous.

PSG :d) J´acepte tes critiques, ma fic n´est pas parfaitement fidèle à JKR (pas parce que je ne veux pas, mais parce que la perfection n´est pas de ce monde^^), mais n´oublie pas quand même que c´est aussi un point de vue personnel de Harry Potter :ok: .

Bonne lecture :ange: :

25
Inertio (suite et fin du chap)

Devant le regard totalement hébété de Harry, Abelforth précisa :
– Ce sortilège n’a pas d’effet… précis. En lui-même, il ne fait rien ; c’est le sorcier qui lui donne les effets qu’il désire. Mais je vais cesser de vous faire mariner. Inertio est la formule d’un sortilège qui n’a pas de but particulier : son seul but, c’est de libérer la magie elle-même, déclara Abelforth d’un ton des plus sérieux. Il ne s’agit pas de projeter un éclair qui aura pour unique effet de tuer la personne qu’il atteindra ; il ne s’agit pas non plus de prononcer une formule magique dans le but de déverrouiller une porte, de faire voler un objet, d’allumer un feu… Il s’agit de faire jaillir l’énergie magique à l’état brute.
Un court silence suivit ces paroles.
– A l’état… brute ? répéta Harry, sans comprendre.
Il était totalement déconcerté. Il n’avait jamais entendu parler, même dans les légendes les plus stupides dont pouvaient parler les autres élèves (ou Ron), d’un moyen de faire sortir la magie d’un être… du moins, pas comme cela.
– Oui, acquiesça cependant Abelforth. On jette un sortilège, et ce qui sort du bout de la baguette n’est rien d’autre que de la magie… Mais très peu de gens en sont capables. Je dirais même que dans toute l’histoire de l’humanité, ceux qui étaient capables de jeter ce sortilège se comptent sur les doigts de la main. Et c’est parfaitement normal, ajouta Abel d’un ton grave, parce que pour la plupart des sorciers, user d’un tel sortilège entraînerait la mort : toute l’énergie magique qui se trouve en eux s’échappera s’ils n’en ont pas le contrôle absolu ; or, ceux qui sont réellement capables de maîtriser parfaitement la magie qui est en eux sont des exceptions…
« Seuls ceux qui se connaissent eux-mêmes, qui savent quels sentiments, quelles émotions, quelles motivations font leurs forces sont capables d’utiliser le sortilège Inertio sans en mourir, car ceux qui se connaissent aussi bien sont capable de dégager une énergie qu’ils ne pourront jamais dépasser dans les sortilèges qu’ils maîtrisent. En apprenant à maîtriser le sortilège Inertio – en supposant que vous en soyez potentiellement capable –, vous évoluerez comme vous n’aurez jamais évolué, vous grandirez plus que vous n’avez jamais grandi intérieurement, et quand vous jetterez un sortilège ordinaire – dont vous maîtrisez la technique, bien sûr –, vous en dégagerez une puissance magique qui est… la votre. Votre maximum. Votre force. Vous vous connaîtrez vous-même, parce que vous saurez quelles idées, quelles émotions font de vous ce que vous êtes au plus profond de votre âme…
« Et d’un point de vue technique, en plus de vous permettre d’exécuter des sortilèges avec plus de talent que vous ne pourrez jamais le faire autrement, l’usage maîtrisé du sortilège Inertio – un usage qui ne vide pas de toute magie – permet de manipuler l’énergie magique et d’en faire ce que vous souhaitez : c’est à partir de cela qu’ont été inventés les sortilèges ordinaires.
Il y eut un silence très pesant. L’estomac de Harry s’était contracté progressivement tout en écoutant les explications d’Abel.
– Alors… si je maîtrise ce sortilège…
– En principe, vous deviendrez un des plus puissants sorciers de l’histoire de l’humanité, déclara Abelforth sans le moindre détour. Au même titre que Merlin… ou Lord Voldemort. Ces sorciers d’exception, l’élite de l’élite, ont tous un point commun, selon des rumeurs que j’estime très fiables : ils sont capables de jeter le sortilège Inertio, capables de maîtriser parfaitement leur magie, parce qu’ils sont spirituellement en phase avec eux-mêmes ; ils se concentrent sur les sentiments, les pensées qui les rendent les plus forts quand ils usent de la magie. Dans des livres très rares et anciens – les mêmes où il est encore fait mention de l’existence du sortilège d’Inertio –, ces sorciers sont appelés des Sages.
Harry resta silencieux. Il réfléchissait à tout ce qu’Abel venait de lui dire, à la signification de tout ce qu’il venait d’entendre, mais surtout… Un détail le chiffonnait. Non, maintenant qu’il y réfléchissait, deux détails…
Abel avait parlé de sorciers tels que… Merlin… Des Sages…
« Et de sa descendance jailliront sept Sages d’une envergure au moins presque égale à la sienne. »
Les paroles qu’il avait lui-même proférées sans le vouloir, le 2 septembre, lui revenaient en mémoire. Cette mystérieuse prophétie datant d’un autre millénaire et pour laquelle il n’avait pas envisagé de faire des recherches plus poussées, n’y voyant pas l’utilité et ayant d’autres soucis en tête… Mais selon Hermione, parmi tous les sorciers connus de l’histoire de la magie, c’était Merlin le mieux placé pour être « le sorcier le plus puissant de tous les temps »…
Complètement dans la lune, il oublia complètement qu’il se trouvait en face d’Abelforth qui finit par demander d’une voix inquiète :
– Vous allez bien, Harry ?
– Oui, répondit immédiatement celui-ci.
Il réfléchit pendant une fraction de seconde puis demanda à son tour :
– Abel, à part Merlin, qui sont les sorciers connus pour être des… Sages ?
– Eh bien, étant donné que seules des personnes très… cultivées en matière de magie connaissent l’existence d’un sortilège tel que l’Inertio – je ne suis même pas certain que ce soit un objet d’étude du département des Mystères –, on ne peut pas parler de sorciers connus pour avoir su le pratiquer. Néanmoins, il y a de vieilles rumeurs, oubliées et presque exclusivement écrites, qui racontent que les quatre fondateurs de Poudlard auraient également maîtrisé ce sortilège, mais je ne sais pas si l’on peut s’y fier. Merlin, qui est l’un des plus grands sorciers que l’histoire de la magie – à l’échelle planétaire – ait jamais comptés, était plus que probablement un Sage. Cependant, il n’y a que deux sorciers pour lesquels je peux t’affirmer qu’ils sont, ou étaient des Sages. Lord Voldemort, bien que l’adjectif « sage » lui convienne peu, en est un ; mon frère en était un également.
Après un nouvel instant de silence, Abel reprit vigoureusement :
– « Mage » est un titre que l’on attribue aux sorciers d’une certaine renommée, « Sage » en est un que l’on donne à l’élite du monde de la magie – même si presque tout le monde l’ignore aujourd’hui. Harry, il existe une prophétie qui vous désigne comme étant « Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres », déclara-t-il. Voldemort étant un Sage, qui connaît l’usage du sortilège Inertio, c’est que vous devez également avoir la capacité de le maîtriser et de devenir un Sage. J’ignore ce qui vous rend si spécial, mais je pense que vous l’êtes bel et bien. C’est un secret que mon frère a emporté dans la tombe et ce n’est pas si mal : vous devez vous-même trouver ce qui, en vous, a le pouvoir de venir à bout de Voldemort. C’est un travail mental que vous seul pouvez effectuer sur vous-même.
Harry se rappela ce que Dumbledore lui avait dit dans sa lettre d’adieux : « la réponse se trouve en toi ». Réussir ce qu’Abel lui demandait – et il commençait à comprendre que penser à vaincre Voldemort n’avait plus beaucoup de sens sans ce sortilège Inertio – était de loin bien plus facile à dire qu’à faire, mais il devait le faire malgré tout. Il se sentait plus que déterminé.
– Je crois que vous pouvez commencer, dit Abel.
Harry sortit sa baguette magique, sans savoir très bien où la pointer, ce qu’Abelforth devina.
– Levez simplement votre baguette, sans vous soucier de viser, lui dit-il sur un ton confiant. La Pure Magie ne fera rien sans que vous le lui commandiez – à moins, bien entendu, que vous n’en mourriez en vous vidant de toute magie, mais n’ayant pas encore un niveau suffisant pour jeter un tel sortilège sans y être prédisposé émotionnellement, vous ne risquez pas grand-chose de ce point de vue-là, je pense. Si vous y parvenez, vous ne verrez, je pense, que la manifestation de votre… propre nature magique apparaître au bout de votre baguette, mais je ne pense pas que votre nature magique soit de faire de mal à autrui, donc aucun dommage ne devrait être causé à cette pièce. Contentez-vous de penser aux raisons qui vous font combattre, et soyez le plus sincère possible lorsque vous prononcerez la formule.
Harry acquiesça. Il pensait comprendre le principe, à présent. Il leva sa baguette magique dans une direction quelconque (celle du mur qui faisait face à la porte, en l’occurrence) et réfléchit.
Les raisons pour lesquelles il combattait… Il voulait tuer Voldemort, c’était certain. Il voulait détruire les forces du Mal, les empêcher de répandre la terreur encore et encore… Il était prêt à tout pour que Voldemort ne couvre pas le monde… de ténèbres.
Il se concentra sur toutes ces idées, puis s’exclama :
– Inertio !
Mais rien ne se produisit. Il leva une seconde fois sa baguette, pensant qu’il n’y avait pas mis assez de cœur ; il repensa à tout ce mal que Voldemort avait fait autour de lui, depuis ce jour maudit où il avait été mis au monde dans un orphelinat moldu de Londres…
– Inertio !
Il sentit la colère l’envahir… Une troisième fois :
– Inertio ! Inertio !! INERTIO !…
Une quatrième… Une cinquième… mais rien.
Et ce fut ainsi pendant une bonne partie de la soirée, jusqu’à ce que Harry prenne une chaise et s’assoie, furieux. Il n’avait encore jamais éprouvé autant de colère, ni de haine à l’égard de Lord Voldemort, Severus Rogue, Bellatrix Lestrange, et d’autres Mangemorts, et il ne les avait encore jamais exprimées avec tant de fougue. Mais cela ne donnait aucun résultat… Ses nerfs étaient à vifs, et son corps complètement tendu, contracté.
– Difficile, n’est-ce pas ? dit Abel, qui s’était depuis longtemps assis derrière son bureau pour observer tous les efforts inutiles de Harry. Vous avez encore beaucoup de progrès à faire…
Harry, qui en avait oublié la présence de son professeur, sursauta, puis regarda ses pieds, la mine renfrognée. Il ne voulait pas jeter le regard noir et dégoûté que lançaient ses yeux à son professeur de défense contre les forces du Mal.
– Vous vous êtes entraînés ici aujourd’hui uniquement parce que je devais vous expliquez le principe du sortilège qui doit faire de vous le sorcier qui pourra combattre Voldemort, reprit Abel. Vous deviez également comprendre qu’il ne suffisait pas de vous mettre en colère et de crier la formule avec ce qu’on pourrait appeler la « rage de la justice » pour réussir. Si c’était aussi simple, beaucoup de gens auraient pu le faire et survivre, et Voldemort ne serait pas un problème… Il s’agit de quelque chose qui vous caractérise vous. Peut-être que d’autres l’ont aussi, mais c’est chez vous que ça rend plus fort… C’est en vous, Harry…
Harry ne répondit rien. Toutes les paroles d’Abelforth étaient bien belles, mais en quoi cela lui était-il utile ?
– Voilà pourquoi, au même titre que Ron, Hermione et Neville, vous ne reviendrez plus vous entraîner dans mon bureau, déclara Abel. Je ne vous sers plus à rien, puisque c’est vous et uniquement vous qui devez chercher la réponse à votre problème.
Pris de court, Harry voulut protester :
– Mais Monsieur… Abel… Je ne pourrai jamais y arriver seul ! Ça ne produit aucun effet quand j’essaye ! Rien du tout ! Peut-être que j’ai mal compris quelque chose et dans ce cas…
– Vous avez très bien compris, coupa sèchement Abel, et contrairement à ce que vous pensez, c’est précisément seul que vous y parviendrez. Je ne sais pas si vous en êtes capables, je ne sais pas non plus pourquoi vous en seriez capable : je ne sais rien de plus qui puisse vous aider en l’état actuel des choses.
Il se leva et ouvrit la porte devant un Harry plus qu’exaspéré, et pour la seconde fois ce jour-là, on lui souhaita :
– Bonne chance à vous.

– Vous-Savez-Qui a pris un pouvoir considérable, déclara Kingsley avec gravité. Le ministre est de plus en plus inquiet : jamais les sorciers du Royaume-Uni n’avaient connu une situation aussi critique. Et les Aurors ne peuvent presque plus contenir les activités des Mangemorts. Il y a des morts tous les jours, maintenant, et l’ennemi dispose d’un village, d’une forteresse, et d’une rue pour abriter de nouveaux Mangemorts et créatures maléfiques comme les Détraqueurs…
Harry assistait à la réunion de l’Ordre du Phénix. Chacun leur tour, ceux qui devaient rapporter des renseignements sur la situation à l’extérieur de Poudlard rapportaient des faits de plus en plus abattants : Voldemort semblait se rapprocher inexorablement du pouvoir absolu qu’il avait toujours cherché à prendre dans le pays depuis près de trente ans.
– Quand il aura le Chemin de Traverse, il ne restera plus beaucoup d’espoir pour le monde anglais des sorciers…, dit tristement Dedalus Diggle.
– Vous parlez comme s’il l’avait déjà ! s’offusqua Mrs Weasley. Vous-Savez-Qui a pris beaucoup de pouvoir, c’est vrai, beaucoup plus que la dernière fois ; il a aussi tué Tonks ! Mais ça ne doit pas nous appeler à l’abattement, mais à la vengeance, vous m’entendez ! rugit la petite femme replète, qui semblait hors d’elle, un peu comme lorsqu’elle se mettait en colère contre ses enfants.
Il semblait qu’elle avait beaucoup de choses sur le cœur.
– S’il y a une chose que j’ai comprise ces derniers temps, c’est qu’il faut se battre ! Le fait que Vous-Savez-Qui n’ait pas encore le Chemin de Traverse en est une preuve : la preuve qu’il peut ne pas connaître une victoire totale, et qu’il pourrait sûrement même subir des défaites !
Puis elle se tut, toute rouge. Il y eut un silence prolongé et très embarrassé, que la présidente finit par rompre :

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
05 février 2007 à 20:50:45

– Je suis tout à fait d’accord avec vous, Molly, déclara-t-elle avec une douceur qui fit place à la dureté. Nous ne pouvons pas nous laisser abattre, et même si la bataille de Noël a donné encore plus de pouvoir à Vous-Savez-Qui, elle a également montré, en effet, une faiblesse de sa part : en principe, il aurait dû prendre le Chemin de Traverse, or, il ne l’a pas pu. Nous devons continuer à lutter, et l’Ordre du Phénix se doit de poursuivre son action avec la plus d’ardeur possible.
Tous acquiescèrent, mais seuls certains, comme Harry, croyaient vraiment en ce qu’ils approuvaient.
Une demi-heure plus tard, Harry, Ron, Hermione et Neville retournaient dans la tour de Gryffondor. La réunion de l’Ordre ayant démarré quasiment tout de suite après qu’il fut sorti du bureau d’Abel, Harry n’avait pas eu l’occasion de raconter ce qu’il avait appris à ses amis ; mais maintenant, il l’avait, et il en profita.
– C’est vraiment incroyable ! s’exclama Neville, émerveillé. Un sortilège qui permet de manipuler la magie comme on veut, et de devenir l’un des sorciers les plus puissants de l’histoire…
– Disons plutôt qu’il faut être un des plus grands sorciers de l’histoire pour y arriver, rectifia Harry, les joues en feu. Je ne suis pas du tout sûr d’y arriver un jour…, dit-il piteusement.
En chemin, ils s’étaient arrêtés pour s’enfermer dans une salle de classe du cinquième étage, à l’abri des regards indiscrets, en prenant soin de verrouiller et d’insonoriser la pièce. Pour l’instant, Hermione n’avait rien dit.
– Arrête, Harry ! On sait bien que tu peux le faire, rétorqua Ron. Tu es le Survivant, l’Elu, dit-il avec un léger sourire moqueur, tu n’as pas arrêté de te tirer de situations difficiles depuis que tu as appris que tu es un sorcier, et Dumbledore – qui, je te rappelle, était aussi un Sage – croyait en toi ! Il pensait sans doute que tu étais capable de devenir un Sage, toi aussi, et on te connaît depuis assez longtemps maintenant pour te dire que tu peux y arriver.
Harry lui rendit timidement son sourire, un peu réconforté par les encouragements de son meilleur ami – et il sentait que son visage tout entier avait pris une teinte cramoisie.
– Pour moi, rajouta Ron, la vraie surprise, ce sont les Sages. Maintenant, on sait qui ils sont.
– Rien ne dit qu’il s’agisse des mêmes, objecta Hermione, qui parlait pour la première fois depuis que Harry leur avait raconté sa séance avec Abel.
– Cette prophétie parlait du sorcier le plus puissant de tous les temps, fit observer Ron, et de ses sept descendants, qui sont presque aussi puissants que lui. Et là, on a qui ? Merlin ; ainsi que Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard, Dumbledore, Voldemort et Harry – soit Merlin et sept sorciers en tout, non ?
– C’est vrai que ça éclaircit les choses, admit Hermione avec un soupir. Mais si Harry avait touché à un des livres que je lui ai offerts, il aurait tout de suite compris plus de choses au sujet du sortilège Inertio, des Sages qui le maîtrisent ou le maîtrisaient, et il saurait surtout pourquoi une mauvaise maîtrise du sortilège Inertio peut être fatale.
Harry regarda son amie, qui paraissait un tantinet irritée.
– Je ne savais pas qu’ils contenaient des choses… si importantes, dit-il sur un ton d’excuse. Je veux dire que d’habitude, tu m’aurais plutôt offert des livres sur un sujet que je trouve ennuyeux, si tu vois ce que je veux dire, ajouta-t-il.
– Tu les aurais peut-être trouvés ennuyeux, répliqua Hermione d’un ton glacial, mais au moins, tu comprendrais plus de choses à la magie. Et puis je pensais que quatre livres écrits chacun par un fondateur de Poudlard pourraient au moins éveiller ta curiosité.
– Comment ? s’étonna Harry – qui n’avait même pas regardé la couverture des livres –, aussi hébété que Ron et Neville.
– Vous avez déjà oublié que lorsque nous sommes partis pour Godric’s Hollow, en septembre, nous avons cherché des livres de sorts dans la bibliothèque de Poudlard ? interrogea Hermione, agacée.
– Moi, je n’étais pas là, rappela Neville.
– Oui, c’est vrai… Mais Harry et Ron étaient là, eux, et ils ne se souviennent même pas que Harry a trouvé un livre de Rowena Serdaigle en personne – et que j’avais décidé de le lire.
Harry mit un bon moment avant de se souvenir de cet instant qui lui paraissait si lointain. En revanche, il ne se rappelait plus le titre… à moins que…
– Le titre, ce n’était pas… ? commença-t-il, mais il s’interrompit, persuadé de l’avoir conservé quelque part dans sa mémoire.
– … La source de la magie, acheva Hermione. Ce livre explique toute la réflexion de Rowena Serdaigle sur les origines de la magie sur Terre. Et l’existence d’un sortilège comme l’Inertio y est… suggérée. Quand tu me l’as donné, j’avais pensé qu’il pourrait nous aider à mieux comprendre la magie qui est en nous, et donc à devenir plus aptes à affronter des sorciers puissants…
– Et alors… quelles sont les origines de la magie sur Terre ? demanda Ron, apparemment amusé que quelqu’un puisse prétendre savoir une telle chose.
Hermione lui jeta un regard glacial, puis répondit :
– La Vie.
Cette courte déclaration fut suivie d’un long silence. Les trois garçons échangèrent des regards perplexes.
– La quoi ? redemanda Ron.
– La Vie, répéta Hermione d’un ton important ; la Vie avec un grand V. La force indéfinissable qui relie l’âme au corps, qui permet les échanges entre les pensées ou les émotions d’une personne et ses sens physiques, par l’intermédiaire du cerveau et de tout le système nerveux ; la force qui uni les parties abstraites et concrètes chez un être vivant animal, dit-elle enfin. C’est ça qui nous permet d’éprouver réellement des émotions quand en réalité, l’activité électrique de notre cerveau a juste augmenté ou changé. C’est ça qui nous permet de matérialiser sous forme d’activité cérébrale nos pensées abstraites et donc d’agir. La Vie est une force qui permet l’interaction entre le monde abstrait et le monde concret. Et la magie n’est rien d’autre qu’une extension de cette force, qui nous permet de transformer une énergie purement virtuelle, émotionnelle, spirituelle… en quelque chose de bien réel, comme les sortilèges. D’après Rowena Serdaigle, c’est comme ça que la magie est apparue dans le monde. Elle pensait aussi qu’il y a des dizaines de milliers d’années, alors qu’il n’y avait que des Moldus, des sorciers sont nés parmi eux ; des gens qui avaient la faculté d’utiliser une puissance surnaturelle issue de leur propre énergie vitale. Ces sorciers auraient ensuite fini par former des communautés et, après des millénaires d’histoire, cela aurait donné la situation actuelle, avec deux branches d’une même espèce, uniquement séparées par ce pouvoir issu de quelque chose qu’elles possèdent toutes les deux : leur Vie.
Elle marqua une pause.
– Donc, d’après Serdaigle…, dit Ron, au départ, tous les sorciers descendent de…
– Moldus, dit Hermione, avec une sorte d’émotion contenue dans la voix. Les premiers sorciers n’étaient rien d’autre que des gens issus de familles moldues, comme moi… En réalité, la sorcellerie est née d’un phénomène qui se répète encore aujourd’hui, conclut-elle.
– Va dire ça aux Serpentard…, dit sombrement Harry. Mais dis-moi, Serdaigle, elle pense qu’il s’est passé la même chose chez les créatures magiques ? Et les plantes ?…
– Pas vraiment, répondit Hermione. Et puis il n’y a pas que Serdaigle qui a écrit là-dessus. N’oublie pas que je t’ai offert quatre livres : il y en a un écrit par Gryffondor, l’autre par Poufsouffle, un par Serdaigle et le dernier par Serpentard…
– Serpentard ? répéta Ron, ahuri. Ne me dis pas qu’il soutenait la thèse selon laquelle nous descendions tous de Moldus ?
– Eh bien… si, un peu, déclara Hermione, hésitante. Mais il n’a pas toujours été aussi radical que lorsqu’il a construit la Chambre des Secrets ; n’oublie pas qu’au début, il devait être l’ami des autres fondateurs – y compris de Gryffondor. Pour en revenir aux créatures ou plantes magiques, reprit-elle à voix haute pour empêcher Ron de répliquer, les fondateurs pensaient que c’étaient les ondes magiques générées par les toutes premières générations de sorciers qui étaient responsables de la « magification » partielle de la nature, et de l’apparition d’animaux, plantes, ou substances magiques. C’est logique, d’ailleurs : les plantes – sauf celles qui peuvent crier ou se déplacer d’elles-mêmes – n’ont pas d’âmes, les objets encore moins ; quant aux créatures magiques, de toute évidence, leurs pouvoirs n’ont aucun rapport avec leur complexité émotionnelle… Chaque espèce a des dons bien précis, qui varient beaucoup moins d’une créature à l’autre que d’un humain à l’autre. Même les êtres magiques, qui sont aussi intelligents que les humains, doivent surtout leurs pouvoirs à leur constitution physique.
– Bref, le monde magique tout entier peut remercier les sorciers pour le simple fait d’exister, dit Ron avec un sourire.
Mais Hermione ne souriait pas.
– Ce n’est pas non plus une raison pour se sentir supérieurs aux autres ! s’emporta-t-elle. C’est ce genre de comportement qui a créé des personnalités abjectes comme Barty Croupton !
Personne ne fit de commentaire là-dessus. Le mauvais traitement de Bartemius Croupton Senior envers son elfe Winky – qui travaillait maintenant aux cuisines de Poudlard – appartenait à une époque qui paraissait très lointaine, à présent, et la S.A.L.E., à peine plus récente.
Hermione finit par se calmer et reprit la parole :
– Tu comprends pourquoi te vider de magie te tuerait, maintenant, Harry ? questionna-t-elle.
– Oui, répondit Harry. Si la magie est issue de la Vie, en me vidant de magie, je finirais par perdre ma Vie elle-même, et alors… mon esprit et mon corps seraient séparés, n’est-ce pas ?
– Oui, acquiesça Hermione.
– Mais je ne comprends pas, intervint Ron, les sourcils froncés : quand les Détraqueurs aspirent l’âme en dehors du corps, on ne meurt pas, non ?
– Oui, mais il ne s’agit pas de l’âme, mais de l’esprit tout entier, lui répondit Harry avant Hermione, se rappelant sa conversation éprouvante avec le portrait du médaillon de Salazar Serpentard, quatre mois auparavant.
– C’est ça, approuva Hermione, légèrement surprise par les connaissances de Harry. Et à ce moment-là, il n’y a plus d’activité dans le cerveau et donc, quand la Vie magique s’éteint, la vie physique cesse aussi automatiquement. C’est le principe du sortilège d’Avada Kedavra, déclara-t-elle.
Pendant une fraction de seconde, Harry fut persuadé qu’Hermione lui avait lancé un bref regard peiné.
– Avada Kedavra est un sortilège qui détruit la Vie magique, poursuivit-elle – toujours d’après les livres. Ça explique qu’il ne crée aucun dommage physique – sauf quand il frappe une cible végétale ou minérale, ou qu’il rate, précisa-t-elle en jetant un nouveau coup d’œil fugitif à Harry –, et aussi qu’il n’existe aucun contre-sort : si l’Avada Kedavra détruit la vie, il détruit aussi la magie, donc il est logique que la magie ne puisse pas l’arrêter. L’Avada Kedavra est directement issu du principe d’une magie « négative » : la magie noire. Les sentiments qui permettent aux sorciers de pratiquer la magie noire ne sont pas assez « grands » ou « purs » ; pas assez humains, en quelques sortes. Ils sont plus primitifs, donc plutôt que d’utiliser une magie ordinaire avec laquelle ils seraient faibles, ils utilisent une force contraire : la magie noire.
« Gryffondor dit que le sortilège d’Avada Kedavra est l’acte le plus représentatif, le plus absolu, qui découle directement de « cette magie maléfique qu’est la magie noire », comme il le dit dans son livre. La bassesse des sentiments qui donnent l’envie du meurtre est telle que lorsque l’on finit par faire usage de ce sortilège, l’âme subit des dommages irréparables. Serpentard rajoute que si on se prive définitivement d’une part de son âme en empêchant la blessure de se « cicatriser », on perd définitivement une part de son humanité… mais que du même coup, on gagne du talent en magie noire, dit-elle sur un ton nuancé d’une pointe de peur.
– Et en divisant son âme en sept morceaux, ce n’est pas très étonnant que Voldemort soit devenu à la fois le plus grand mage noir de tous les temps, mais aussi l’être le plus froid et inhumain qui puisse exister – spirituellement et physiquement, déclara Harry, la voix percée par un profond dégoût. Je comprends mieux pourquoi son corps aussi est devenu comme ça : si la Vie et la magie unissent le corps et l’âme, il est logique que son apparence ait fini par subir les conséquences de la diminution de son âme…
Il y eut un silence glacé. Harry finit par reprendre :
– Mais à mon avis, son âme était déjà bien pourrie quand elle était toujours entière : en divisant son âme, il n’a fait que refléter sa personnalité sur son corps, et il est devenu immortel…
– Quand on aura quitté Poudlard, on fera en sorte qu’il ne le soit plus, dit Neville en lui donnant une tape sur l’épaule.
– Oui, je le sais bien, dit Harry avec un sourire, mais ça fait toujours bizarre de penser que des gens aussi pourris à l’intérieur puissent exister…
Après un nouveau silence, Hermione dit :
– N’oubliez pas que ce n’est que la théorie de quatre sorciers du Moyen-Âge.

vegetabill vegetabill
MP
Niveau 7
06 février 2007 à 13:47:07

je lis sa et jte donne mon avis apres

vegetabill vegetabill
MP
Niveau 7
06 février 2007 à 14:18:24

tres bon jespere une suite rapidement

Triscal777 Triscal777
MP
Niveau 8
06 février 2007 à 18:11:05

:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :)

La suite !

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
11 février 2007 à 14:05:15

La voici :) . C´est l´intégralité du chapitre 26 :ok: .
Bonne lecture :ange: :

26
Un éclair
foudroyant

Le lendemain, les cours reprirent. Après leur petit déjeuner dans la Grande Salle, les septième année de Gryffondor retrouvèrent en premier leur professeur de défense contre les forces du Mal. Un nouveau trimestre avait commencé, consacré à l’étude du dernier de tous les dangers qu’ils devraient étudier à Poudlard : la magie noire. Ils commencèrent le cours en essayant de définir la magie noire. Le professeur Abel finit par leur avouer que les sorciers ne disposaient pas de définition précise, mais que cette magie était grosso modo celle des forces du Mal, et qu’il n’y avait plus tellement de difficulté pour désigner celles-ci, ces temps-ci. Harry, Ron, Hermione et Neville furent donc certainement les élèves de la classe qui comprirent le mieux la notion de magie noire ; peut-être même mieux que leur professeur. A la fin du cours, Harry fit mine de vouloir lui parler, mais Abel le congédia poliment :
– Vous avez peut-être un cours ? Si ce n’est pas le cas, je vous suggère de faire tout de suite vos devoirs. C’est plus prudent pendant l’année des ASPIC, lui dit-il avec un sourire.
Harry n’insista pas. Lui-même ignorait pourquoi il tenait encore tant à discuter avec son professeur. Sur le chemin de la salle commune, il se tourna vers Hermione, intrigué.
La veille au soir, un peu avant de s’endormir, il avait examiné les livres des fondateurs. Pour des ouvrages millénaires, ils n’avaient pas l’air si abîmés que cela, mais peut-être qu’un charme spécial les protégeait. Ils avaient chacun le même titre : La source de la magie. Cela ressemblait un peu aux évangiles, qui représentaient chacun une version différente de l’histoire de la vie de Jésus, selon les chrétiens moldus – et peut-être aussi sorciers, d’ailleurs.
Mais Harry, qui considérait déjà comme un sacré hasard d’être tombé sur une prophétie annonçant la naissance du plus puissant des sorciers et de ses sept héritiers, en marchand sur les Ruines maudites de la maison de ses parents, était sidéré d’être tombé, encore par un drôle de hasard, sur un livre écrit par Rowena Serdaigle, et qu’Hermione ait ensuite pu dénicher aussi facilement les livres écrits par les trois autres fondateurs de Poudlard. Il lui semblait que quelque chose n’allait pas…
Il lui posa donc la question qui lui brûlait la gorge :
– Hermione, où as-tu trouvé les livres de… Où as-tu trouvé ces livres ? interrogea-t-il, les sourcils froncés.
– Dans la bibliothèque, répondit Hermione, l’air parfaitement sûre d’elle.
– Tu veux me faire avaler qu’on peut trouver quatre livres… comme ça, à la bibliothèque, sans même chercher dans la réserve ?
– Non, je pense simplement qu’on les a introduits exprès il y a quelques mois… Bon, cherchons une salle vide, soupira-t-elle avant que Harry n’ait pu répliquer.
Ils s’enfermèrent dans la même salle que la veille.
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ? demanda Harry.
– Eh bien, je pense que quelqu’un qui savait que tu allais peut-être avoir besoin de livres de ce genre les a disposés volontairement dans un coin bien visible de la bibliothèque, dit Hermione. Au début, j’ai pensé à Abel, mais maintenant, je pencherais plutôt pour…
– … Dumbledore, acheva Ron.
– Ah…, fit Harry après un silence gêné. Je vois… C’est vrai que… il aurait pu faire ça.
Il ne chercha pas à discuter davantage ; il sentait que ce n’était pas utile. Il se sentit un peu étrange à l’idée que Dumbledore ait pensé à lui donner un petit outil dans sa quête avant de mourir… à moins que son portrait n’ait demandé à McGonagall de le faire à sa place. Tout aussi bizarrement, il n’avait pas envie de chercher à contredire ces hypothèses, aussi subjectives fussent-elles.
Pendant le restant de la semaine, Harry chercha à repérer Ginny. Quand il y parvenait, soit il se laissait aller à la regarder, soit il l’abordait, histoire de lui faire un peu la conversation. Il fut vite rassuré de constater que toute la tension qui s’était installée entre eux ces derniers temps s’était dissipée ; la dizaine de jours passée avec elle après l’attaque du Chemin de Traverse ayant été trop tendue en elle-même pour qu’il s’en aperçoive plus tôt. Ils ne se parlaient pas très souvent, mais leurs rapports étaient des plus amicaux, et rien dans le ton de Ginny n’interdisait à Harry d’espérer plus, un jour prochain… Bref, son moral était au plus haut qu’il pouvait l’être au vu de tous les événements tragiques qui survenaient régulièrement. Mais il avait toujours la crainte qu’un tel événement se produise, et c’est pourquoi – lorsqu’il n’observait pas Ginny, qu’il ne parlait pas avec ses amis ou ne s’enfermait pas à la bibliothèque – il aimait épier les faits et gestes de Nott, Zabini, Pansy Parkinson, Crabbe, Goyle, et Millicent Bulstrode.
La plupart du temps, il se contentait d’écouter le rapport officieux d’Hermione et d’Anthony Goldstein, qui en tenaient eux-mêmes un des autres préfets. Parfois, cependant, quand il le pouvait, il essayait de suivre les six Serpentard – pas forcément au complet : l’important était de savoir ce que mijotait Nott –, mais il finissait toujours par les perdre de vue. Au final, rien ne transparaissait, et Hermione avait même de plus en plus de mal à déceler la peur de certains élèves. Harry n’avait oublié ni la défaite de Quidditch contre Poufsouffle, dans laquelle il était persuadé que Nott n’était pas tout à fait innocent, ni l’amnésie de Ginny, qui était bien entendu la seule et unique raison pour laquelle il haïssait autant Nott depuis des mois. L’accident avec sa main l’avait seulement conforté dans l’idée que Nott ne se limiterait pas à sa première agression.
Hormis cette petite tâche noire, la vie était donc redevenue plus ou moins agréable, à Poudlard. La vie quotidienne des étudiants s’était réinstallée, avec ses cours, ses promenades dans le parc, ses heures à la bibliothèque pour les sixième et septième année – et même une partie des cinquième année, qui s’approchaient des BUSE. La plupart s’efforçait de vivre normalement malgré toutes les nouvelles, parfois tragiques, rapportées quotidiennement par la Gazette du Sorcier, concernant les faits commis par les troupes de Voldemort et les actions du ministère de Scrimgeour.
Harry obtenait des notes largement passables dans toutes les matières, désormais – malgré une légère baisse au niveau pratique, due à la difficulté en constante augmentation des sortilèges à maîtriser. Son, niveau, comme celui de Ron, oscillait entre Effort Exceptionnel et Acceptable, et ils progressaient tous deux à une vitesse satisfaisante. Neville avait maintenant des notes convenables en sortilèges et en défense contre les forces du Mal (bien que cette dernière matière lui donnait toujours beaucoup de fil à retordre), et il était le meilleur élève de la classe en botanique, ex-aequo avec Hermione : le professeur Chourave était ravi. Quant à Hermione, ses notes hésitaient toujours entre Effort Exceptionnel et Optimal, et elle était certainement la seule élève de tout Poudlard à être suffisamment exigeante envers elle-même pour en être ne serait-ce que légèrement déçue.
Mais Harry avait d’autres soucis d’ordre scolaire, bien plus importants que les cours. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il ne parvenait toujours pas à obtenir le moindre résultat lorsqu’il essayait de jeter le sortilège Inertio, le plus souvent enfermé dans une salle vide, pendant un moment de libre dans la journée. Il abandonnait très vite, en général, car il se mettait dans des états insupportables en essayant de se souvenir de ses sentiments, toutes les fois où il avait dû faire face à un danger de mort. Mais aucune des pensées qui lui revenaient alors en tête ne donnait de résultat ; et c’était d’autant plus rageant qu’aucune ne lui était le moins du monde agréable… Mais il se promit de tout faire pour réussir à recréer en lui les sentiments qui lui avaient toujours permis de se tirer des pires situations, et de les intensifier jusqu’à ce qu’il parvienne à ses fins. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne soit enfin capable de tuer Voldemort et de mettre un point final à toutes ses atrocités… et cette pensée l’encourageait.
Vendredi soir, après une soirée passée à se torturer mentalement – le lendemain étant un samedi, il s’était accordé un peu plus de temps, et il s’était cette fois empêché d’abandonné trop vite –, Harry fut soulagé de pouvoir retrouvé son lit, bien après minuit. Bien que mourant d’envie de s’y jeter sur le champ, tout habillé, il décida de se montrer raisonnable et de ne pas céder à la facilité : après tout, peut-être que cela l’aiderait à devenir suffisamment fort mentalement pour jeter le sortilège Inertio…
Il se déshabilla donc, dans un silence uniquement brisé par les ronflements de Neville. Après toute une journée – prolongée dans la nuit – à transpirer dans sa robe de sorcier, la fraîcheur du tissu de son pyjama lui procura une intense sensation de bien-être. Après un dernier regard un peu jaloux vers Ron, déjà plongé dans un sommeil profond, il se faufila sous ses drap et couverture et se blottit contre son matelas, bien décidé à dormir lui aussi jusqu’à l’heure la moins matinale possible…

– Il dort, dit Voldemort de sa voix glacée.
Il était en train d’observer d’un œil intense le miroir au cadre d’or, appuyé contre un pan de mur. Il se leva de son fauteuil d’un velours aussi noir que sa robe, et le contourna pour rejoindre le centre de la pièce, où se trouvait un bureau de bois poli, mais d’apparence très ancienne : quelques petites fissures le craquelaient, et des petites tâches claires ternissaient la beauté du bois. De la poche gauche de sa robe, il sortit un bâton en bois d’if, et le pointa nonchalamment sur sa droite, en direction d’une petite armoire. Celle-ci s’ouvrit et une cape, du même noir que la robe et le fauteuil, sertie d’un capuchon, s’envola jusqu’à lui. Il la saisi et s’en recouvrit, en l’attachant au niveau du col.
Pendant ce temps, de l’autre côté du bureau, du côté de la pièce opposé au miroir, un homme au teint jaunâtre et au nez crochu attendait, dos à la porte verrouillée, impassible. Lui aussi était vêtu d’une robe et d’une cape noires – mais sans capuchon, ce qui laissait voir ses cheveux graisseux ; ceux-ci tombaient de chaque côté de son visage jusqu’aux épaules, comme deux rideaux noirs. Ses deux yeux, vides, étaient comme deux puits sans fond…
– Vous comptez les attaquer ce soir, Maître ? questionna-t-il.
– Oui, Severus, acquiesça le Seigneur des Ténèbres d’une voix doucereuse. Pendant une dizaine de jours, il était en pleine dépression ; et dans les deux semaines suivantes, il a commencé à retrouver une vie presque normale… De plus, je crois bien qu’il a arrêté ses recherches, sûrement à cause de cet imbécile de Dumbledore…
– Je pense qu’Abel s’est donné pour mission de veiller sur le protégé de son feu frère, déclara Severus. Il est probable qu’il essaye de lui épargner le plus possible l’implication dans l’Ordre du Phénix jusqu’à ce qu’il soit diplômé… Si vous me permettez de donner mon avis, Maître…
– … mais je t’en prie…, dit Voldemort avec son sourire sans lèvre, l’air amusé.
– … il aurait même dû le faire plus tôt.
– Oui, mais n’oublions pas qu’il a été suffisamment stupide pour te laisser partir de chez lui, rappela Voldemort d’un ton glacé. Il a beau essayer de se donner les airs de son frère, il n’en reste pas moins qu’un simple d’esprit qui suit les instructions qu’on lui a laissées… Il ne peut pas grand-chose pour Potter, à part lui enseigner de quoi devenir un Sage, peut-être… mais Potter ne peut rien faire…
Et il éclata d’un rire froid, cruel, suraigu. Son serviteur ne fit aucun commentaire. D’une façon quasi-imperceptible, on aurait dit qu’un léger malaise s’était installé.
Lord Voldemort agita une nouvelle fois sa baguette magique, et un tiroir du bureau s’ouvrit tout seul. Une nouvelle baguette de bois – du houx, cette fois-ci – s’envola et atterrit dans sa main gauche.
– Elle est prête depuis quelques jours, déjà…, commenta Voldemort en caressant le morceau de bois. Il est temps que je te la rende…
Il semblait parler pour lui-même.
Il rangea le bâton dans sa poche gauche, tenant toujours le premier dans sa main droite.
– Que comptez-vous faire d’Ollivander, maintenant qu’il a rempli son rôle, Maître ? demanda Severus.
Voldemort le dévisagea un moment avant de répondre, avec un nouveau sourire glacial :
– Ollivander a fait ce que je lui avais demandé, comme la première fois… donc il sera traité comme il a toujours été traité, déclara-t-il. Quant à toi, Severus, tu ferais mieux d’essayer de remplir ton propre rôle…, dit-il d’un ton doucereux. Sinon tu en subiras peut-être les conséquences…
A présent, ses doigts blancs, d’une longueur surnaturelle, glissaient délicatement sur l’if de sa baguette. Le serviteur resta silencieux.
– Mais je sais que je peux te faire confiance, n’est-ce pas, Severus ? Tu as toujours été mon plus fidèle serviteur, depuis que tu m’as rejoint… le plus doué de tous… La seule fois où tu m’as déçu, tu as su te racheter. Mais si tu échouais cette fois-ci, tu ne pourrais pas te racheter, tu le sais ? Alors je ne pense pas que tu me décevras…
Severus s’agenouilla aux pieds de son Maître, embrassa sa robe puis, tête baissée, il déclara :
– Je vous jure que je ne vous décevrai pas, Maître. Ce sera prêt à temps…
Voldemort éclata à nouveau de rire puis, sans un mot, il contourna son serviteur et franchit la porte de la pièce.
Il se retrouva dans un couloir éclairé de torches aux flammes bleutées. Tournant à gauche, il se dirigea vers une porte située au fond du corridor, qu’il ouvrit d’un geste nonchalant de sa baguette. Elle menait à un escalier qu’il monta pour se retrouver au rez-de-chaussée de ce qui aurait pu être une boutique… Un homme le salua en s’inclinant le plus bas possible tandis que le Seigneur des Ténèbres sortait dans la rue sans lui accorder la moindre attention.
Dehors, le long de l’Allée des Embrumes, des gens vêtus de capes noires marchaient, discutaient entre eux, ou allaient et venaient dans les différentes boutiques de magie noire. Tous ceux qui passaient devant leur Maître des Ténèbres s’inclinaient en marmonnant quelques mots d’allégeance puis repartaient, légèrement tremblants. Il faisait nuit, mais une lumière verte, provenant du ciel, éclairait parfaitement l’intégralité de l’Allée.
Lord Voldemort leva sa tête de serpent vers le ciel, où la Marque des Ténèbres brillait intensément, et pointa sa baguette magique vers la tête de mort. Aussitôt, sa langue de lumière verte, en forme de serpent, plongea vers le sol pavé de la rue et engloutit le Seigneur des Ténèbres qui avait pivoté.
Des dizaines de kilomètres plus loin, dans un bruissement de cape, il ressurgit en face d’une étrange maison. Celle-ci, entourée d’un grand jardin, couvert de mauvaises herbes, et sur lequel quelques poules picoraient en toute liberté, était une sorte d’empilement de plusieurs étages hétérogènes, un peu comme une porcherie agrandie au fil du temps… et elle ne semblait tenir que par magie. Voldemort rejeta sa tête en arrière, ferma les yeux, et les fentes qui lui servaient de narines s’entrouvrirent très légèrement.
– Ridicule…, marmonna-t-il sur un ton extrêmement dur.
Il agita sa baguette et franchit d’un pas traînant la porte qu’il avait ouverte. Il pénétra dans une petite cuisine, puis dans un salon, pas tellement plus grand.

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
11 février 2007 à 14:08:21

Au même moment, deux personnes – un grand homme maigre et chauve et une petite femme légèrement replète et rousse – brandissaient leurs baguettes magiques. Un éclair rouge fila vers Voldemort, qui l’envoya s’écraser contre un mur dans lequel se fit un trou presque aussi gros qu’un ballon de football. Il para un autre éclair puis remua rapidement sa baguette et les deux « assaillants » furent projetés au sol, quelques mètres plus loin.
Voldemort éclata de son rire glacial et pointa sa baguette magique vers l’homme. Aussitôt, du sang gicla de sa bouche, son nez, et de sa poitrine. La femme poussa un cri horrifié et suraigu :
– ARTHUR !! !
Elle saisit sa baguette et tenta vainement de jeter un nouveau sortilège à leur agresseur mais ce dernier, dans un jet de lumière rouge, la priva de son arme. La femme se jeta alors sur le corps ensanglanté de son mari, les larmes aux yeux, complètement paniquée.
– Je vous en supplie… je vous en supplie…, dit-elle d’un ton désespéré.
Voldemort éclata d’un rire impitoyable.
– Ne vous en faites pas, vous n’allez pas mourir tout de suite, annonça-t-il d’une voix doucereuse. J’ai besoin de vous garder en vie un petit moment pour inviter un ami à se joindre à nous… Voyez-vous, j’avais quelque chose à lui rendre… je me demande bien quelle tête va faire Potter en voyant ses parents de substitution mourir à leur tour… Mais en attendant, nous allons nous amuser un peu…
Encore un fois, il éclata de son rire cruel, et pointa sa baguette magique sur le corps de la femme.
– Endoloris ! s’écria-t-il.
Dans une horrible convulsion, elle roula sur le côté, dévoilant à nouveau le corps inerte de Mr Weasley. Mrs Weasley poussait des cris perçants et se tordait de douleur sur le sol avec une frénésie à glacer le sang.

Harry se redressa brusquement dans son lit, et se plaqua la main contre sa cicatrice. Le vieil éclair le brûlait intensément, et la douleur aiguë augmentait sans cesse. Mais bizarrement, il n’avait pas la moindre envie de hurler – il se sentait comme dans un état second. Une seule pensée l’obsédait : il devait secourir les Weasley.
Il venait de les voir… si distinctement… Mr Weasley se vidait de son sang, et Mrs Weasley était torturée avec une telle brutalité qu’elle semblait pouvoir craquer à chaque instant… Elle allait mourir ou perdre la raison… Les Weasley risquaient tous deux de mourir… et Voldemort l’attendait.
Il devait y aller, aller au Terrier, c’était la seule solution…
Il bondit de son lit et chercha sa baguette magique dans ses affaires entassées dans sa malle. Il la trouva dans la poche de sa robe de la veille. Il entendit Ron et Neville bouger dans les lits voisins : il avait dû les réveiller, il ne s’était pas soucier de ne pas faire de bruit.
Puis il se précipita pour ouvrir la fenêtre qui se trouvait entre son lit et celui de Ron. Il pointa sa baguette magique vers le ciel étoilé et cria : « Accio Eclair de Feu ! »
– Quessquya ? demandèrent en chœur les voix de Ron, Dean et Seamus.
Harry les ignora… il n’avait pas le temps… Il n’avait pas le temps… Il passa une première jambe par-dessus le rebord…
– Harry, qu’est-ce que… HARRY, QU’EST-CE QUE TU FAIS !? s’exclama Ron, horrifié.
Ignorant ce hurlement qui lui paraissait irréel, Harry passa l’autre jambe puis se jeta dans le vide…
Et il tomba… tomba… Le sol se rapprochait à une vitesse très dangereuse… en une fraction de seconde… Mais son balai siffla juste au dessous de lui et Harry le saisit au vol sans le moindre problème… il agissait d’instinct… Il passa une jambe au-dessus du manche de bois et il s’envola vers le Sud…
Le temps lui parut à la fois incroyablement long et étrangement inexistant. A chaque seconde, il pensait que tout allait trop lentement, qu’il devait arriver au plus vite pour sauver les Weasley… mais cet état second dans lequel il se trouvait l’empêchait de ressentir ce qu’il éprouvait au fond de lui-même… Cela lui permettait en même temps de ne pas être terrassé par la douleur de sa cicatrice…
Au bout de quelques minutes qui lui semblèrent être des heures ou une fraction de seconde, il se frappa la tête et plongea en piqué vers le sol, tout en se désillusionnant. Il atterrit près d’une ville, sur une petite route de campagne. Il n’y avait personne, mais de toutes façons, personne ne pouvait le voir… Il tourna sur lui-même en pensant très fort au lieu qu’il voyait toujours si distinctement…
En fermant les yeux, il parvenait à voir Voldemort, en temps réel, qui torturait Mrs Weasley… Cette dernière semblait sur le point de mourir de douleur… Il rouvrit les yeux et sa vision ne changea pas : il se trouvait dans le salon des Weasley, derrière Voldemort.
Celui-ci leva sa baguette, et Mrs Weasley s’immobilisa sur le ventre. Visiblement, elle était inconsciente.
Voldemort se retourna vers le nouvel arrivant avec un sourire satisfait, et Harry sentit la haine monter en lui. Il brandit sa baguette magique et pensa de toutes ses forces : « Sectumsempra ! ».
Mais rien ne se produisit. Voldemort éclata de son rire glacial, cruel, suraigu… insupportable.
– Je suis heureux de voir que tu as répondu à mon invitation, Potter, déclara-t-il d’une voix doucereuse. Je suis navré, mais j’ai dû commencer la fête avant ton arrivée… Tu te faisais attendre, vois-tu…
Il éclata de rire… Harry voulut jeter un sort, n’importe lequel, mais il n’y parvenait pas… Il ressentait une sorte de blocage…
– Ça ne sert à rien, Potter…, dit Voldemort d’une voix nonchalante. Tu ne peux rien faire… tu es totalement en mon pouvoir, désormais…
Et dès que le Seigneur dés Ténèbres eut prononcé cette phrase, Harry se sentit parfaitement éveillé : son état second s’était totalement dissipé. Mais au même moment, une douleur suraiguë le saisit au niveau de sa cicatrice ; une brûlure d’une intensité telle qu’il n’en avait jamais ressentie auparavant : un éclair foudroyant de douleur…
Il se mit à hurler, de façon incontrôlable… Il se plaqua les deux mains sur le front et s’effondra sur le sol. Il était tombé en avant, et sa tête, face contre terre, se trouvait aux pieds de Voldemort…
– Maintenant, tu vas m’écouter, Potter…, dit celui-ci d’un ton impitoyable.
Il posa son pied droit sur le crâne de Harry ; face contre terre, ce dernier fut forcé de tourner la tête pour éviter que son nez ne se casse. Il ne pouvait plus hurler, ni se tenir le front, mais la douleur omniprésente et presque aveuglante n’avait pas disparu – elle n’était toutefois pas suffisamment aveuglante pour l’empêcher de voir les deux Weasley, inertes sur le sol…
Il ne savait pas quelles séquelles avaient pu subir Mrs Weasley, mais Mr Weasley, lui, baignait dans une véritable mare de sang… plus importante encore que celle qui avait entouré Neville, des mois auparavant…
– Il existe beaucoup de choses que tu es incapable de comprendre…, déclara Voldemort. Tu n’es qu’un minable, un petit imbécile, un vaurien qui s’acharne à se mettre en travers de mon chemin depuis plus de seize ans, et finalement, celui qui le fait avec le plus de succès, je dois le reconnaître… Tu es aussi celui qui essaiera de me tuer… Nous ferons un duel à mort, un jour, Potter… Et dans un temps beaucoup plus proche que tu ne peux l’imaginer… Alors je vais te rendre ceci…
Harry entendit quelque chose tomber sur le sol, tout près de sa nuque.
– Et maintenant, retiens bien ceci : tu vas tout perdre, Potter… tout, déclara Voldemort, dont la voix suraiguë était imprégnée d’une haine froide à donner la chair de poule. Je vais tuer tous ceux que tu aimes… tous ceux envers lesquels tu peux éprouver de l’attachement… Tu les verras tous mourir les uns après les autres… Et ensuite ce sera toi que je tuerai, Potter… Et avant de mourir, dans ce laps de temps pendant lequel vous vivrez encore, vous connaîtrez tous la souffrance… Je n’ai pas l’intention d’épargner qui que ce soit…
Il écrasa davantage le crâne de Harry sur le sol. Harry pensait que sa tête allait exploser… Non, en fait, elle avait déjà explosé, mais il continuait à vivre malgré tout pour sentir encore et encore cette douleur…
– Et j’ai déjà commencé il y a longtemps, Harry…, poursuivit Voldemort d’un ton de plus en plus cruel. J’ai tué tes parents quand tu avais un an… J’ai tué la personne qui a été suffisamment stupide pour se lier d’amitié avec toi alors qu’il était ton concurrent, lorsque j’ai mis en œuvre mon plan pour retrouver mon corps… J’ai tué ton parrain, et un autre qui avait connu tes imbéciles de parents, et aussi ton mentor… Dumbledore… Comme tu l’entends, je n’hésite pas à assumer la responsabilité des meurtres accomplis par mes Mangemorts sous mes ordres… Tout cela n’existerait pas sans la grandeur de Lord Voldemort…
La haine de Harry augmenta, et se mêla à la souffrance et au désespoir insupportables qu’il éprouvait… Tout se mélangeait dans un tourbillon qui lui donnait une nausée d’autant plus insupportable qu’il lui était impossible de la faire disparaître en vomissant pour de bond…
– Aujourd’hui, j’ai tué tes parents de substitution, dit Voldemort avec un contentement sadique. Quoique je ne sois pas tout à fait certain que cette femme qui a trahi son sang soit morte lorsque j’ai cessé de la torturer pour te saluer… Mais je l’ai au moins anéantie, et je crois que c’est mieux de la laisser dans cet état jusqu’à ce que tu meures… Elle sera le symbole qui te permettra de ne pas oublier ce que je t’ai dit cette nuit…
Il appuya encore plus son pied, et Harry entendit un léger craquement… Voldemort retira alors son pied et Harry hurla de douleur en se tenant la tête. Il se convulsa sur le sol avant de se mettre à genou et de vomir sur le sol.
Voldemort riait… Il jubilait littéralement…
– A la prochaine fois, Potter…
Il y eut un bruissement de cape, et la douleur diminua immédiatement, dans une chute vertigineuse qui aurait pu entraîner Harry s’il n’avait pas déjà été cloué à terre… Mais il avait toujours une migraine épouvantable… et cette nausée…
Il eut un nouveau haut-le-cœur et garnit un peu plus la marée nauséabonde… Puis il se redressa et respira à fond plusieurs fois afin de s’empêcher de vomir à nouveau. Il eut alors un hoquet… et sans comprendre ce qui lui arrivait, il fondit en larmes, le visage plongé dans ses mains.
Il ne pouvait pas y croire… Il ne pouvait pas l’imaginer… Les Weasley, morts… Ce serait horrible… C’était impossible… Oui, impossible… Cela ne se pouvait pas… Il ne le voulait pas… Non, pas eux… pas ça…
Harry se donna une gifle. Il ne devait pas se laisser aller comme cela… Il ne pouvait pas perdre tous ses moyens dans un moment pareil, il devait réfléchir… Les Weasley n’étaient pas encore morts… Ce ne serait pas la première fois que Harry permettrait de sauver Mr Weasley quand celui-ci aurait perdu énormément de sang… Et Mrs Weasley n’avait été torturée que quelques minutes… mais quelques minutes n’étaient-elles pas suffisantes pour mourir ou devenir fou de douleur, une fois soumis au sortilège Doloris ? – qui plus est avec une telle brutalité ?…
Il se donna une nouvelle gifle et se mit à réfléchir frénétiquement à un moyen de sauver les Weasley. Son cerveau mit quelques secondes avant de lui donner l’idée élémentaire de chercher du secours. Mais comment ?… Un Patronus ! Oui, il devait envoyer un Patronus, comme les autres membres de l’Ordre… mais dans son état actuel, il était parfaitement incapable de produire la moindre petite fumée de Patronus, car pour cela, il lui aurait fallu concevoir la notion de bonheur…
Mais il existait d’autres façons de communiquer, que son cerveau si engourdi devait retrouver… Mais il n’était pas obligé de communiquer… il pouvait transplaner pour avertir le ministère, Ste Mangouste, Poudlard, n’importe qui… Mais ne serait-il pas dangereux de laisser seuls les Weasley ? Voldemort ne risquait-il pas de revenir et de les achever avec toute la lâcheté dont il était capable ?
Il devait se rappeler de quelque chose, n’importe quoi… Un hibou ? Ce n’était même pas la peine d’y penser… Il ne restait donc que le transplanage… Mais il y avait également le sortilège de Transplanage… il pourrait ainsi envoyer un message écrit… mais pas le temps de trouver du papier et du crayon… agir…
Il se donna une troisième gifle et se leva d’un bond. Il tourna ensuite sur lui-même en pensant de toutes ses forces au hall de Ste Mangouste dans lequel il se retrouva enfin.
Il n’y avait plus de file d’attente à cette heure tardive de la nuit, mais une jeune femme brune – ce n’était pas la même que le jour – était assise à l’accueil, en train de lire un magasine.
Elle leva vers Harry un regard intrigué, puis ses yeux s’exorbitèrent à la vue sans doute pitoyable que devait offrir le jeune homme en cet instant. Mais il n’avait pas le temps… il se précipita vers elle en hurlant :
– Envoyez quelqu’un chez les Weasley ! Ils ont été attaqués ! VITE !! !
Pendant une fraction de seconde, la jeune femme sembla effrayée ; mais elle se leva, contourna son comptoir, et alla voir Harry avec un air impassible : elle devait être habituée à ce genre de visite depuis un an et demi…
– Que se passe-t-il, Monsieur ? demanda-t-elle en serrant l’épaule droite de Harry.
– Je vous l’ai dit ! Les Weasley ! Au terrier, à Little Ste Chaspoule ! s’écria Harry avec colère. Voldemort les a attaqués ! Je ne suis pas fou, je vous le jure, je vous expliquerai tout plus tard, mais… Mr Weasley est en train de perdre tout son sang ! Il risque de mourir à tout instant ! Oh non…
Ce n’était pas vrai… Il avait oublié qu’il pouvait utiliser un sortilège de guérison pour éviter que Mr Weasley ne perde plus de sang… Il allait peut-être mourir à cause de lui… Comment avait-il pu être aussi stupide ?… Non, pas ça, non…
Tout se mit à tourner autour de lui : toutes les images du présent, mais aussi celles qu’il avait vues… et ses émotions, ses sensations, tout… jusqu’à ce que tout se fige dans un noir profond.

vegetabill vegetabill
MP
Niveau 7
11 février 2007 à 15:56:26

exellent bravo!

250è message!!!

darkdark darkdark
MP
Niveau 9
12 février 2007 à 01:28:23

Wow! J´adore vraiment la description de l´inertio et la fin avec Voldy! Tu te surpasse de plus en plus!

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
19 février 2007 à 16:50:18

Merci beaucoup ! Voici la suite, bonne lecture...

27
Deuil et rupture

Harry se réveilla en sursaut. Il venait de faire un terrible cauchemar… mais son sentiment d’être en état de choc et sa migraine persistante lui donnaient la nette et horrible impression qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Il était même persuadé que tout ses souvenirs, si distincts, appartenaient bel et bien à la réalité…
Il ouvrit les yeux, se sentant parfaitement réveillé. Ce plafond n’était ni celui de Ste Mangouste, ni celui de son dortoir. En regardant autour de lui, il constata qu’il se trouvait dans l’infirmerie de Poudlard. Il faisait nuit.
Il se redressa brusquement et s’aperçut qu’il portait toujours le même pyjama. En reniflant, il sentait encore une légère odeur de vomi… En regardant à sa gauche, en direction de la porte, il vit trois personnes en pleine conversation – mais une conversation silencieuse.
Parmi elles, il reconnut le professeur McGonagall et Mme Pomfresh. Les deux femmes chuchotaient précipitamment, d’un ton apparemment très tendu, avec un homme vêtu d’une robe verte de Ste Mangouste.
Harry se leva d’un bond et courut vers eux. Ils se tournèrent vers lui, l’air surpris – Harry remarqua la pâleur du professeur McGonagall. Harry s’arrêta en face d’elle et demanda, d’une voix tremblante :
– Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que je suis ici ?
– Que faites-vous, enfin, Potter ? répliqua McGonagall d’un ton qu’elle aurait voulu sec mais qui était en réalité chagriné. Rallongez-vous, vous avez déjà subi suffisamment de choses en peu de temps cette nuit…
– Alors ce n’était pas un cauchemar…, marmonna Harry, désespéré.
– Potter, vous avez besoin de…, commença l’infirmière.
– J’ai besoin de TOUT sauf de repos ! la coupa Harry avec fureur. Ce dont j’ai besoin, c’est de savoir comment vont Mr et Mrs Weasley ! J’ai besoin d’aller les voir à Ste Mangouste !
– Harry, je vous promets que vous serez tenus informés, déclara le professeur McGonagall. Mais pour l’instant…
– NON ! s´exclama Harry, complètement sur les nerfs. Je ne veux pas me reposer en attendant que… Je ne pourrai pas le supporter encore une fois ! Professeur…, ajouta-t-il en prenant un ton et un visage presque suppliants, s´il vous plaît…
Le professeur McGonagall le dévisagea un instant avec une émotion contenue : elle avait rarement paru aussi anxieuse. Elle sembla réfléchir à toute vitesse jusqu’à ce qu’elle lâche :
– Très bien, Harry. Ronald et Ginny Weasley viennent de partir pour Ste Mangouste, déclara-t-elle. J’ai également autorisé Hermione et Neville à les accompagner.
Elle sortit et agita d´un geste rapide sa baguette magique. La malle de Harry se matérialisa aussitôt à ses pieds.
– Vous allez prendre une douche et vous habiller, dicta-t-elle. Ensuite seulement, je vous autoriserai à les rejoindre et à attendre avec eux.
Il sembla que Mme Pomfresh allait protester, mais elle se ravisa. Le professeur McGonagall fixa Harry pendant quelques secondes avant de rajouter :
– Les Weasley seront certainement heureux d´avoir un soutien supplémentaire, mais je ne suis pas certaine qu´ils approuvent votre venue : ils se faisaient beaucoup de soucis pour vous et préféreraient sans aucun doute vous savoir en sécurité à Poudlard.
L´estomac contracté, Harry ressentit un infime soulagement : on ne lui en voulait pas, apparemment. Mais qu’en serait-il si le pire arrivait ?… Il ne valait mieux pas y penser… Les Weasley devaient survivre, il était impossible qu’ils ne vivent pas… Après la mort de Dumbledore, voir les Weasley disparaître serait la chose la plus horrible qui puisse lui arriver…
Une demi-heure plus tard, frais, propre, mais toujours aussi perturbé – son état de choc s’était à peine atténué depuis qu´il avait vu Voldemort agressé les Weasley –, Harry franchissait le portail du château en compagnie de la directrice. Il s’était douché et habillé le plus vite possible, et avait attendu que McGonagall lui concède enfin, après un examen minutieux de Mme Pomfresh, de le laisser se rendre à Ste Mangouste. Mais elle avait absolument tenu à l´accompagner : « Je suis déjà suffisamment irresponsable comme ça en vous laissant partir, je ne vais pas en plus vous donner la possibilité de disparaître dans la nature », avait-elle dit.
Une fois parvenus au dehors de l´enceinte, ils transplanèrent aussitôt dans le hall de l’hôpital. La même femme se trouvait à l’accueil, l’air inquiète, mais il y avait également deux autres personnes en face d’elle : deux hommes, visiblement des Aurors. L’un d’eux se retourna et Harry reconnut Kingsley Shacklebolt. Son compagnon, un homme de grande taille au visage un peu froid, l’imita et son regard se posa immédiatement sur Harry.
– Mr Potter ! dit-il avec un faux soulagement.
Il s’avança, tendant une main que Harry serra sans savoir à quoi s’attendre. Le professeur McGonagall semblait perplexe.
– Vous êtes déjà sur pieds ! Justement, mon collègue et moi-même vous cherchions. Vous êtes le seul témoin de l’agression d’Arthur et Molly Weasley et, par conséquent, vous vous doutez bien que nous avons quelques questions à vous poser.
– Picord, intervint Kingsley, je ne crois pas que ce soit tout à fait le moment pour ça. Mr Potter a assisté à tout cela il y a une heure à peine, il doit être en état de choc…
– S’il a été suffisamment robuste pour se réveiller et venir ici si vite, c’est qu’il peut répondre tout de suite à quelques questions…
– Je suis venu parce que je ne supportais pas de rester allongé sans savoir ce qui allait arriver aux Weasley, déclara Harry, énervé. Et je ne suis pas du tout d’humeur à raconter ce que Voldemort a fait.
Il s’aperçut soudain qu’il tremblait légèrement à la seule pensée de ce souvenir qu’on lui demandait de raconter si tôt.
– Ecoute, Picord, reprit Kingsley d’un ton las, nous n’avons qu’à l’interroger plus tard. Pour l’instant, laissons-le rejoindre la famille Weasley, tu sais qu’il fait partie de leurs amis.
Picord abandonna ses airs faussement conciliants et retrouva ses traits froids.
– Très bien, céda-t-il. Mais n’oubliez que nous devrons absolument vous interroger dans les prochains jours, Mr Potter. En revanche, il y a quelque chose qu’il ne servirait à rien de reporter.
Il sortit une baguette magique de la poche droite de sa robe noire et tendit le manche à Harry qui eut l’impression que l’objet lui était familier.
– Est-ce que vous reconnaissez ceci ? demanda l’Auror.
Harry saisit la baguette et n’eut alors plus aucun doute. Même après plus de quatre mois de séparation, il reconnaissait sans problème la baguette magique qu’il avait perdue lors de la prise de Pré-au-Lard par les Mangemorts…
– C’est… c’est ma baguette magique, répondit-il avec un sentiment de confusion. Mais, comment… ?
– Apparemment, vous l’aviez laissée dans la maison des Weasley – dont nous revenions mon collègue et moi-même au moment où vous êtes arrivés, répondit Picord. J’imagine que vous étiez trop préoccupé pour la ramasser…
Il semblait que l’Auror ignorait que Harry avait perdu sa baguette magique depuis déjà plusieurs mois – et il ne comptait pas le lui dire pour le presser davantage de poser ses questions. Harry savait qu’il s’agissait de l’objet que Voldemort avait laissé tomber exprès pour lui, et auquel le jeune homme n’avait pas accordé la moindre attention sur le moment. Mais il se poserait des questions au sujet de sa baguette plus tard : il avait d’autres choses plus importantes en tête, et il en avait sérieusement marre d’être ainsi retardé en permanence…
Sans un mot de plus pour les deux Aurors, Harry marcha d’un pas vif en direction des escaliers. Mais avant de quitter le hall, il se retourna vers l’accueil, étonné : McGonagall ne le suivait pas, elle était restée en face de Kingsley et Picord. La directrice lui fit signe de continuer, et Harry se hâta de monter les marches jusqu’au quatrième étage.
Il s’avança dans le couloir et vit six silhouettes rousses regroupées devant une des chambres.
– Harry !
Neville se précipita vers lui tandis que Harry rejoignait le groupe. Les visages accablés des jumeaux et de Bill – ce dernier s’était tout juste interrompu de faire les cents pas – pivotèrent dans sa direction.
– Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi as-tu quitté l’infirmerie ?…
– Disons que… je n’aurais pas supporté d’être ailleurs qu’ici, répondit Harry sur un ton hésitant. Même si… être ici doit aussi être insupportable, ajouta-t-il.
– Tu aurais mieux fait de rester là-bas, rétorqua Bill d’un ton brusque.
Harry se tourna vers lui, avec le sentiment d’avoir reçu un seau d’eau glacée. Les traits barrés de cicatrices de l’aîné des Weasley se détendirent légèrement.
– Excuse-moi. Je suis un peu… énervé, dit-il.
– Il n’y a pas de mal, assura Harry, lui-même rassuré.
– Tu es sûr que ça va ? demanda Hermione, angoissée.
– Je ne pense pas me sentir tellement plus mal que vous tous, dit simplement Harry.
Bill eut un étrange rire amer, et fit apparaître une chaise avec sa baguette.
– Assis-toi, l’invita-t-il d’un ton plus poli.
Harry ne protesta pas et s’installa le moins confortablement possible contre le dossier de bois.
Puis le silence s’installa.
Il s’écoula ainsi près d’une demi-heure supplémentaire, pendant laquelle tous attendirent en silence d’avoir du nouveau de la part des guérisseurs. Bill s’était remis à faire les cent pas, suivi par le regard anxieux de son épouse ; Fred et George restaient assis côte à côte contre le mur, les yeux résolument orientés vers le sol propre de l’hôpital ; Neville, lui, s’était assis sur une chaise à l’aspect aussi inconfortable que celle de Harry, mais bien entendu, ça ne devait pas être son principal souci, même s’il connaissait moins bien les Weasley que Harry et Hermione. Cette dernière était toujours debout, à demi enlacée avec Ron, dont elle caressait doucement les cheveux ; Ron, qui n’avait rien dit depuis l’arrivée de Harry, était très pâle. Ginny attendait dos au mur derrière lequel se trouvaient probablement ses parents, en jetant de temps à autres un coup d’œil rapide à Harry, qui se sentit d’autant plus embarrassé ; tandis que Percy, lui aussi debout, restait à l’écart des autres.
Puis, brusquement, l’interminable attente prit fin. La porte s’ouvrit, et un jeune homme habillé d’une robe verte sortit dans le couloir avec une très, très mauvaise mine.
Fred et George bondirent aussitôt ; Ron, Hermione, Ginny, Bill et Fleur s’approchèrent du guérisseur ; Harry, qui n’avait que très rarement été aussi anxieux dans sa vie, se leva en même temps que Neville. Percy fit un pas vers le groupe, pâle et attentif.
– Comment vont-ils ? demanda Bill.
On aurait dit qu’il parlait au nom de tous, comme un chef de clan – ce clan solide qu’était celui des Weasley, et que Harry souhaitait voir vivre encore très longtemps…
Le guérisseur hésita, comme s’il ne savait pas comment dire ce qu’il avait à dire.
– Eh bien…, commença-t-il. Vous vous doutez que… nous avons fait tout notre possible pour les sauver tous les deux.
Cette déclaration fut suivie d’un long – et terrible – silence.
– Et vous… vous avez réussi, n’est-ce pas ? demanda Bill, dont la voix tremblait.
Les traits de l’homme se crispèrent.
– Eh bien… votre père avait perdu beaucoup de sang – énormément de sang –, et… son cœur battait difficilement… Il s’est arrêté plusieurs fois au cours de ces dernières demi-heures, et nous l’avons ranimé plusieurs fois, mais…
Et à ce moment-ci, il parut extrêmement affligé. Il semblait que tous avaient cessé de respirer.
– Nous n’avons pas réussi à le faire repartir une dernière fois, déclara-t-il. Arthur Weasley est… décédé.
Dans un intervalle de cinq secondes, et dans un silence mortuaire, Harry sentit son sang se glacer, son cœur s’arrêter, puis battre à la chamade dans sa poitrine. Ron laissa échapper une sorte de gémissement indéfinissable, et dans un geste presque nerveux, Hermione le serra contre lui. D’un mouvement presque simultané, Fred et George s’affalèrent de nouveau contre le mur et enfouirent leurs visages dans leurs mains. Une larme coula le long de la joue droite de Percy…
Et soudain, sans prévenir, Ginny laissa échapper un sanglot déchirant et se jeta presque sur Harry, pour pleurer sur son tee-shirt, les bras étreignant son cou avec force. Sans y penser, Harry enlaça la taille de la jeune fille et sentit que ses yeux lâchaient eux aussi des larmes épaisses, coulant comme des fontaines… Il n’avait jamais ressenti un tel chagrin… ni une telle colère. Une fureur bouillonnante contre lui-même, et contre Voldemort…
D’une voix plus aiguë qu’à l’ordinaire, et qui ne lui allait pas du tout au vu de son visage lacéré et quasi-bestial, Bill demanda :
– Et Maman ?…
– Votre mère est en vie, annonça le guérisseur. A priori, même si elle est loin d’être parfaite actuellement, nous devrions pouvoir rétablir tôt ou tard sa santé physique. Cependant… elle n’a pas repris conscience depuis son arrivée, et pour l’instant, nous ignorons totalement si elle a gardé des séquelles… mentales.
Il jeta un coup d’œil imperceptible en direction de Neville, dont les yeux s’étaient semble-t-il irrémédiablement fixés sur le sol.
– Je suis désolé de vous dire ça après la perte que vous venez de subir, mais… il ne servirait à rien d’attendre encore ici jusqu’à ce que l’état de Mrs Weasley change, ce qui pourrait prendre un temps très long, déclara le guérisseur. Par conséquent, je pense que vous devriez rentrer chez vous. Bien entendu, vous serez informés de toute évolution et… et si vous le souhaitez, l’hôpital peut conserver le corps de votre père jusqu’à l’enterrement.
Bill acquiesça, le regard vide.
– Vous savez, reprit le guérisseur, j’avais beaucoup de respect pour Arthur Weasley. Il y a deux ans, quand il avait été hospitalisé, il m’avait parlé de sa passion pour l’artisanat moldu et… j’ai eu le bref aperçu d’un homme très généreux et qui n’avait rien de mauvais en lui. Si c’est pour ça que Vous-Savez-Qui l’a tué, même s’il n’y a pas lieu de se réjouir, je pense que vous pouvez être fier de lui… Excusez-moi, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, dit-il soudain, les joues rouges.
Personne ne répondit, et il rentra dans la salle où gisait sans doute le corps de Mr Weasley.

Cloe_Angel Cloe_Angel
MP
Niveau 9
21 février 2007 à 13:43:59

Mais c´est trop triste :snif2:

Cependant , c toujours aussi passionant

jimpoter jimpoter
MP
Niveau 10
23 février 2007 à 11:15:19

Bonne lecture :ange: :

27
Deuil et rupture (suite et fin)

Harry, Ron, Hermione, Neville et Ginny furent raccompagnés à Poudlard par Bill, qui les quitta aussitôt. Ils montèrent tous les cinq dans la salle commune de Gryffondor, s’assirent sur des fauteuils proches les uns des autres, et demeurèrent ainsi toute la nuit jusqu’au levé du soleil.
Ron et Hermione s’étaient assis dans le même fauteuil. Ron, appuyé sur l’épaule de sa petite amie, avait désormais un regard absolument vide, et un visage dénué de toute expression. Hermione l’observait d’un air extrêmement inquiet. Ginny, les yeux rouges, s’était blottie contre Harry, dont les pensées se mélangeaient sans cesse : son chagrin après la mort de Mr Weasley, sa haine pour Voldemort, son mépris pour lui-même qui aurait pu éviter que Mr Weasley ne perde tant de sang… l’étrange sensation de chaleur qu’il avait ressentie en sentant Ginny contre lui interagissaient d’une façon étrange dans son cerveau engourdi.
Sans s’en apercevoir, il sombrait peu à peu dans le sommeil…
Il rouvrit les yeux. Il se sentait merveilleusement bien – physiquement. Il s’était souvenu de tout à la seconde même où il s’était réveillé, mais il s’efforça de ne pas y penser. Dehors, il faisait jour.
Il se demanda comment il avait pu si bien dormir, sans la moindre petite potion de sommeil de Mme Pomfresh. Son sommeil n’avait été agité d’aucun rêve, d’aucun cauchemar – même pas un rêve qu’il ne se serait pas rappelé, il en était certain. Il avait connu un sommeil purement réparateur…
Tandis qu’il reprenait peu à peu conscience du monde qui l’entourait, il comprit alors la raison de son bien-être. Ginny était restée contre lui ; elle dormait – et il s’était endormi avec elle. C’était une merveilleuse façon de quitter ce monde rempli de soucis – mais il était dommage que les soucis en question soient d’une telle nature…
Il lui tapota délicatement l’épaule de sa main droite, et au bout de quelques secondes, elle finit par remuer légèrement, jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux. Elle se dégagea lentement des bras de Harry, puis elle finit par se lever pour de bon en se frottant les yeux. En se redressant à son tour, Harry remarqua que la salle commune n’était plus vide comme lorsqu’ils étaient revenus de Ste Mangouste ; mais les quelques élèves présents restaient à l’écart et ne jetaient pas le moindre regard à Harry ou à Ginny. On aurait dit que quelqu’un leur avait demandé de les laisser en paix.
Harry regarda sa montre et constata qu’il était l’heure de déjeuner. Il suggéra à Ginny de descendre dans la Grande Salle et la jeune fille acquiesça en silence.
Ils s’assirent à la table de Gryffondor, et personne ne chercha à leur parler. Ils mangèrent sans un mot… jusqu’à ce que Ginny pose sa fourchette et son couteau, et se lève de sa chaise.
– Je n’ai pas faim…
Et elle quitta la Grande Salle. Lorsqu’elle eut disparu derrière la double porte, une autre personne entra et marcha d’un pas vif jusqu’à ce qu’elle se fût assise en face de Harry.
C’était Hermione. Elle paraissait très soucieuse.
– J’ai croisé Ginny, dit-elle au bout d’un moment. Elle n’a pas l’air très bien…
– Je m’en serais douté tout seul, tu sais, répliqua Harry.
Hermione ne répondit pas tout de suite.
– Oui, je sais, finit-elle par dire après quelques secondes d’hésitation. Je pensais simplement que tu essaierais de rester avec elle pour la réconforter.
– A mon avis, elle a besoin d’être seule, dit Harry.
– Oui… c’est peut-être pour ça que Ron ne veut pas me parler. Il n’a pas dit un mot depuis que nous sommes rentrés. Son visage n’exprime rien du tout, c’est effrayant… Mais je suis certaine qu’il se sent très mal.
Puis, sans prévenir, elle tapa du poing sur la table, en renversant un peu de l’eau de son verre au passage.
– Je ne comprends pas pourquoi il ne veut rien me dire ! s’exclama-t-elle avec rage. C’est vrai, à la mort de mes parents, il restait toujours avec moi, et je ne l’ai pas repoussé, que je sache !
– Tu es sûre que tu lui parlais ? demanda Harry.
Après un long silence, Hermione répondit :
– Non… Mais j’étais contente qu’il soit là, affirma-t-elle, les yeux rougis. L’important, c’est que je n’essayais pas de l’éviter. Enfin… disons plutôt que quand il me trouvait, je ne lui faisais pas comprendre explicitement qu’il devait me laisser en paix. Lui, c’est ce qu’il fait, déclara-t-elle.
– Hermione… tout le monde ne peut pas toujours réagir de la même façon, dit Harry sur un ton apaisant.
– Et toi, comment tu réagis ? l’interrogea Hermione.
– Comment ça ?
– Arrête, je sais très bien que tu considérais les Weasley comme une famille de substitution… Moi aussi, d’ailleurs, vu que je n’en ai plus, ajouta-t-elle tristement. Et je les aimais beaucoup ; depuis longtemps, déjà. Mais peu importe, je voulais parler de toi. Non seulement tu étais très attaché aux Weasley, mais en plus, tu étais là quand Voldemort les a…
Elle ne termina pas sa phrase. Harry ne répondit pas.
– Harry… Comment est-ce que tu t’es retrouvé là-bas ? demanda Hermione, les sourcils froncés. Et pourquoi ? Ron et Neville m’ont seulement dit qu’ils t’avaient vu… te jeter par une fenêtre de la tour avant de t’envoler sur ton Eclair de feu.
Harry lui raconta brièvement ce qui s’était passé la nuit dernière : son rêve, cet état second dans lequel il s’était trouvé, et qui l’avait empêché de réfléchir correctement sur le moment… puis les paroles menaçantes de Voldemort. Il s’en arrêta là.
– Et il est encore parti comme ça ? s’étonna Hermione. Il t’a encore épargné ?
– Je ne comprends pas plus que toi… Mais si tu veux tout savoir, pour l’instant, je m’en fiche totalement.
– Ne dis pas ça, Harry. Tu te souviens du dernier message que Maugrey a envoyé à McGonagall avant de mourir ? questionna Hermione.
– Non, dit Harry sans essayer de se remémorer quoi que ce soit.
– Il a dit que Voldemort t’avait tendu un piège, et que tu étais déjà tombé dedans, rappela Hermione. Et si c’était vrai ? Et si c’était pour ça qu’il ne te tue pas tout de suite ? Harry… qui te dit que Voldemort ne te garde pas en vie pour se servir de toi ?
– Je n’ai pas envie d’y penser maintenant, si ça ne te dérange pas…, marmonna Harry.
– Harry, insista Hermione, réfléchis. Quand il t’a épargné à Pré-au-Lard, il a vu que tu étais assez puissant pour jeter un septuple Patronus ; ensuite, cette nuit, il a vérifié qu’il pouvait te manipuler, en te plongeant dans cet état second par l’intermédiaire de ta cicatrice… Tu ne crois pas qu’il prenait les précautions nécessaires pour t’utiliser afin d’accomplir des actes… malhonnêtes ?
– Je ne le laisserai pas faire ! déclara Harry avec force. Je ne le laisserai plus faire. Il va mourir, je peux te le garantir !
Il se leva d’un bond et sortit de la Grande Salle, puis il se mit à courir dans les escaliers du château jusqu’à ce qu’il s’enferme dans une salle vide du sixième étage et dégaine sa baguette magique. Il s’apprêtait à prononcer la formule quand il se ravisa.
Cette baguette était restée entre les mains de Lord Voldemort pendant plus de quatre mois : qui sait ce qu’il avait pu faire avec durant tout ce temps ? Et si ce petit bâton de bois avait été trafiqué de telle sorte que s’il s’en servait, Voldemort pourrait plus facilement le contrôler, comme Hermione l’en avait averti ? Non, il valait mieux prendre l’autre, celle qu’il avait utilisée au cours du premier trimestre…
Mais de toute manière, cela ne donna rien, rien du tout. Pas le moindre petit résultat magique ne jaillit du bout de sa seconde baguette lorsqu’il tenta de jeter le sortilège Inertio. Malgré toute sa colère, toute sa détermination à vouloir tuer Voldemort, rien ne se passait. Pourtant, il était sincère, comme l’avait demandé Abel… Il se souvenait encore parfaitement de ce qu’il avait vécu la nuit précédente…
De dépit, à défaut de jeter un sort, il jeta sa baguette au sol.
Tant pis, pensa-t-il. Apparemment, il n’était pas dans les bonnes conditions mentales et physiques pour réussir. Il commençait à se demander s’il n’avait pas raté quelque chose, lorsque Abelforth lui avait expliqué le principe du sortilège Inertio… Tant pis. Il ressaierait encore et encore, il ferait tout son possible pour devenir « Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres ». Il y parviendrait un jour, il y était plus que déterminé, et Voldemort faisait une belle erreur s’il pensait que Harry se laisserait impressionné par ses menaces… Cela faisait déjà bien longtemps qu’il savait que Lord Voldemort se consacrerait sans relâche à la torture mentale et physique, ainsi qu’au meurtre de Harry Potter.
Il laissa filer l’après-midi, sachant qu’il serait inutile de s’entraîner à jeter le sortilège Inertio, et se sentant parfaitement incapable d’entamer sa pile de devoirs pour la semaine suivante. Il se contenta de arpenter les couloirs sans but et finalement de rester dans la salle commune jusqu’au dîner, après quoi il monta directement dans son dortoir. Il mit du temps pour s’endormir – Ginny n’était plus là, d’ailleurs il ne l’avait plus revue de la journée. Il finit par s’interroger sur le sort de Mrs Weasley. Allait-elle mourir ? C’était peu probable. Dans ce cas, allait-elle perdre l’esprit, à l’instar des parents de Neville ? Il n’aurait pas su répondre à cette question…
Le lendemain, il ne se sentait toujours pas d’attaque ; cependant, il avait retrouvé la faculté de faire quelque chose. Il décida donc de faire tous ses devoirs. Ron ne lui dit pas bonjour. Il n’avait toujours pas dit le moindre mot depuis l’annonce de la mort de son père, et Harry se demandait si c’était simplement le choc ou s’il lui en voulait – puis il songea qu’il ne servirait à rien de se poser la question avant un certain temps, c’est-à-dire le temps que Ron se remette, c’est-à-dire peut-être jamais… Quant à Neville, il n’osait rien dire. Il devait se sentir de trop, pensa Harry, et celui-ci le comprenait parfaitement. Apparemment, Hermione tentait toujours – vainement – de faire en sorte que son petit ami se confie à elle. Ginny, elle, avait quand même dit un rapide « Bonjour » à Harry avant de rejoindre ses amis.
Et ainsi, aucun n’eut de véritable conversation avant le soir, après le dîner, pendant la réunion hebdomadaire de l’Ordre du Phénix. Ils rendirent un hommage bref, mais rempli d’émotion, à Mr Weasley, et le professeur McGonagall prononça quelques mots de soutien pour Bill, Charlie – qui était rentré de Roumanie en apprenant la nouvelle –, Percy, Fred, George et Ron ; elle souhaita au nom du reste de l’Ordre que Mrs Weasley se remette au plus vite. Il fut d’ailleurs décidé d’attendre une évolution de son état avant d’enterrer le corps de Mr Weasley : Bill et les jumeaux tenaient absolument à ce qu’on laisse une chance à leur mère d’assister aux funérailles de son mari. Ensuite, à la demande de la présidente, Harry raconta pourquoi il avait rejoint le Terrier cette nuit-là et comment il avait su que Voldemort s’y était trouvé.
Ce fut alors seulement que Ron consentit enfin à ouvrir la bouche :
– Je voulais te dire, Harry, comme tu as tendance à penser ce genre de chose… ne crois pas que l’on t’en veuille, dit-il. Voldemort croit peut-être qu’il va faire fuir tes amis, mais il se trompe. Ce n’est pas de ta faute si Papa est mort ; c’est la faute de ce sale type et de personne d’autre.
Après un silence surpris, Bill, Fred et George approuvèrent d’un hochement de tête. Si Harry ressentit un certain soulagement, il fut également étonné : il n’avait encore jamais entendu Ron parler d’un ton et d’une voix aussi durs.
Il échangea un bref regard avec Hermione avant de poursuivre son récit, jusqu’à ce qu’il en vienne à parler de sa baguette magique qu’il tendit au professeur McGonagall.
– Filius et moi-même l’examinerons le plus attentivement possible afin de déceler la moindre petite anomalie, dit-elle en retournant la baguette entre ses doigts. Si nous ne trouvons rien et si vous le souhaitez, nous vous la restituerons.
– Oui, merci, j’aimerais bien, répondit Harry, tout en sachant que la probabilité que sa baguette soit en parfait état était faible.
Puis vinrent les discussions habituelles, au sujet du pouvoir considérable que prenait Voldemort, des mesures à prendre… Rien de vraiment nouveau, songea Harry avec un soupir intérieur.
La réunion s’acheva aux alentours de minuit, et Harry, Ron, Hermione et Neville, toujours sans parler plus que nécessaire, rejoignirent chacun leurs dortoirs et lits respectifs.
Le lendemain les cours reprirent, et une nouvelle semaine commença, avec son lot de rumeurs au sujet des événements tragiques les plus récents. Etant donné qu’il n’était plus très rare que des élèves y soient impliqués, l’agression des Weasley et la mort d’Arthur ne changea pas grand-chose aux mœurs des élèves. Quant à la rumeur étrange selon laquelle Harry Potter aurait été présent lorsque Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait commis ce nouveau meurtre, elle n’étonnait plus personne…
Ron ne parlait pas beaucoup, en dehors des moments où il avait besoin d’un peu d’aide en cours, ou de la stricte politesse. Dans l’immédiat, Hermione avait abandonné l’idée qu’il se confie à elle : elle se contentait de rester le plus près possible de lui, sans insister lorsqu’il était de trop mauvaise humeur. Neville s’efforçait de discuter comme il l’avait toujours fait avec tout le monde, mais en prenant des pincettes. Harry, bien que plus « vivant » que Ron, ne parlait pas beaucoup non plus, même s’il essayait d’aller de l’avant autant que possible.
Il avait du mal à suivre en cours et à faire ses devoirs, mais il s’efforçait de rester à niveau : s’il souhaitait pouvoir vaincre Voldemort, ce n’était pas en devenant un cancre à cause des récents événements qu’il y arriverait.
Tout en essayant de ne pas trop se laisser abattre et de maintenir ses efforts sur ses études, Harry gardait un œil attentif sur Ginny. Il ne savait pas s’il devait espérer quoi que ce soit après que la jeune fille se fut réfugiée dans ses bras… mais une chose était certaine, il aurait vraiment été odieux de lui demander quoi que ce soit dans l’immédiat. Il allait attendre que Ginny retrouve une vie plus proche de la normale… Mais cela ne l’empêchait pas de lui dire bonjour d’un ton aussi chaleureux que possible à chaque fois qu’il la croisait, avec un sourire un peu triste.

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Niveau 10
23 février 2007 à 11:17:48

Mais ce fut à la sortie d’un entraînement de Quidditch – aux performances peu encourageantes – que Harry connut son expérience la moins agréable de ses cinq jours de cours. A la sortie des vestiaires, vendredi soir, Kingsley l’attendait en compagnie du même Auror que la semaine précédente. Il dut ainsi raconter une troisième fois ce qui s’était passé lors de la fameuse nuit, tout en apercevant au loin, dans le parc, quelques regards intrigués des membres de son équipe. L’expression de Picord fut plus que sceptique à partir du moment où Harry lui raconta qu’il avait vu l’attaque de Voldemort en rêve, mais il n’osa pas faire de commentaire. Ils se souhaitèrent une bonne nuit sur un ton tout juste poli – Kingsley ne pouvait pas agir comme s’il était ami avec Harry – et les deux Aurors se dirigèrent vers le portail. Harry, lui, dîna de mauvaise humeur.
L’entraînement de Quidditch avait été avancé du samedi au vendredi car le lendemain, Harry, Ron, Hermione et Neville se rendraient de nouveau à Ste Mangouste pour rendre visite à Mrs Weasley. Bill leur avait écrit pour leur demander de venir tous les quatre. D’après lui, plus sa mère sentirait de monde autour d’elle, plus elle se réveillerait vite, et plus elle aurait de chance de garder ses facultés mentales… Harry ne croyait pas tellement en cette dernière possibilité, mais s’il y avait la moindre petite once de chance pour que cela marche, il n’y avait pas matière à réfléchir : il irait.
Le samedi matin, ils prirent soin de s’habiller comme des Moldus avant de sortir du château puis de l’enceinte, et de transplaner. Ils se retrouvèrent dans le hall de l’hôpital, et Harry s’apprêtait à monter les escaliers quand Hermione dit soudain :
– Et si nous allions d’abord acheter des fleurs ? Ça lui ferait plaisir, tu ne crois pas, Ron ?
Ron acquiesça d’un signe de tête, l’air un peu étonné.
– Elle adore les marguerites, déclara-t-il d’une voix éteinte. Mais… je crois qu’elle aime encore plus les violettes. Oui, si ce sont des violettes, elle sentira que c’est nous… elle m’habille toujours en violet…
Ils sortirent donc dans la rue pleine de Moldus pour trouver un fleuriste. Un quart d’heure plus tard, ils revenaient avec un énorme bouquet composé majoritairement de violettes, mais aussi de marguerites et de diverses fleurs aux couleurs étonnantes pour la saison. Hermione avait fait en sorte que le bouquet soit le plus joli possible, et Ron en paraissait vaguement reconnaissant. Harry, lui, observait d’un œil inquiet le visage de son meilleur ami. Il ne l’avait encore jamais vu aussi passif et désintéressé de tout – sauf quand il avait été frappé par un sortilège particulier –, et ce malgré les efforts continuels d’Hermione.
Ils grimpèrent jusqu’au quatrième étage et entrèrent dans la salle Dai Llewellyn, où un nombre imposant de lits avait été disposé le long des murs. Mrs Weasley, cependant, se trouvait juste en face de la porte, avec Bill et Fleur. Harry, Ron, Hermione et Neville les rejoignirent puis regardèrent le corps inerte et le visage inconscient de Mrs Weasley pendant qu’une guérisseuse vérifiait que leur bouquet ne cachait rien de dangereux pour ses patients.
Les traits du visage de Mrs Weasley étaient si détendus qu’on aurait pu croire qu’elle dormait. Elle n’avait pas la moindre réaction au monde qui l’entourait. Au moins, se dit Harry avec force, cette illusion de sommeil ne dissimulait pas la mort. Pourvu qu’elle se réveille saine d’esprit…
Bill tenait fermement la main de sa mère, les yeux un peu rouges. Fleur avait posé ses mains sur les épaules de son mari, avec un visage plus qu’attristé.
– Réveille-toi, s’il te plaît, Maman, réveille-toi…, murmurait Bill. Ne nous laisse pas toi aussi…
Ils demeurèrent ainsi pendant un temps qui parut extrêmement long à Harry. Mais Bill finit par se lever de sa chaise.
– Nous devons partir, déclara-t-il. Nous devons aller parler aux responsables de la conservation… des corps. Pour l’enterrement de Papa, précisa-t-il.
– Vous n’attendez pas que Maman se soit réveillée ? s’exclama soudain Ron, scandalisé.
– Non…, répondit Fleur. Il y a… trop de gens qui meurent en ce moment pour les garder tous, tu comprends ?
– C’est vrai, Bill ? demanda Ron.
Bill acquiesça.
– On ne peut plus attendre, dit-il. Aucune date n’a encore été fixée, mais ça pourrait très bien être demain. Bien entendu, vous serez au courant quand il le faudra…
Il y eut un silence qui se prolongea après qu’il fut sorti de la salle avec son épouse. Ron ne répondit pas quand Bill lui dit « Au revoir, petit frère » sur un ton complètement abattu. Il se contenta de s’asseoir sur la chaise de son frère et de prendre à son tour la main de sa mère, tout en fermant les yeux.
Harry s’approcha de l’autre côté du lit, et saisit la main gauche de Mrs Weasley. Tout en se sentant parfaitement idiot, il murmura :
– Revenez parmi nous, Mrs Weasley. Beaucoup de gens vous attendent, ici…
Il sursauta et échangea un bref regard avec Ron : pendant une fraction de seconde, il aurait juré avoir senti la main de la mère des Weasley se resserrer autour de la sienne. Mais à nouveau, il ne ressentait plus aucune force de la part de Mrs Weasley, et Ron avait baissé la tête.
Hermione prononça elle aussi quelques paroles à l’adresse de Mrs Weasley, ainsi que quelques mots de réconforts pour son petit ami qui continua à l’ignorer. Elle poussa un imperceptible soupir avant de faire apparaître une chaise et de s’y asseoir.
Ils rentrèrent à Poudlard pour l’heure du déjeuner. L’ambiance du repas était assez morne…
Le lendemain matin, ils se rendaient à l’enterrement de Mr Weasley. Bill leur avait envoyé un hibou la veille au soir pour le leur annoncer. Ron avait paru de très mauvaise humeur lorsqu’il avait révélé le contenu de la lettre à Harry, Hermione et Neville. Ensuite, bien entendu, il s’était éloigné pour prévenir sa petite sœur. De loin, Harry avait observé la réaction de Ginny, et il fut persuadé qu’elle se retenait de pleurer.
Beaucoup de sorciers et sorcières inconnus à Harry assistèrent aux funérailles de Mr Weasley, mais il n’en fut pas tellement étonné. Les Weasley étaient les gens les plus généreux qu’il avait jamais rencontré… D’autres que lui l’avait remarqué, voilà tout. De plus, le père de Ron s’était fait beaucoup d’amis au cours de sa précédente carrière au service de détournement de l’artisanat moldu, en sortant certaines personnes de mauvaises situations et en leur évitant des ennuis avec la justice. Contrairement à l’enterrement de Dumbledore, la majorité des personnes présentes paraissaient réellement tristes…
En sortant du cimetière, Harry, Hermione, Neville et les Weasley – sauf Percy, qui était reparti avec quelques membres du ministère sans doute venus pour la forme – attendirent Bill et Fleur, qui avaient été appelés pour une raison mystérieuse par un employé de Londumor. Quelques minutes plus tard, ils les rejoignaient sur la plage étroite qui entourait le mur d’enceinte, en affichant des visages surexcités et même – Harry n’en croyait pas ses yeux – une certaine joie.
– Elle est réveillée ! s’exclama Bill avec un grand sourire. Elle est réveillée ! Maman s’est réveillée ce matin !
Il pleurait tout en souriant. Hermione et Neville semblèrent abasourdis, mais ce n’était rien comparé à Ron, qui avait la bouche grande ouverte.
– Co… Comment est-ce que tu sais ça ? questionna-t-il d’une voix ahurie.
– Londumor possède un service spécial au cas où l’on voudrait contacter une personne assistant à un enterrement, expliqua Fleur à la place de son mari, qui n’arrivait plus à parler. Les hiboux sont interceptés par les gardiens – et ce sont les gardiens qui nous l’ont annoncé.
Harry reçut un choc : comment Mrs Weasley pouvait-elle se réveiller le matin même de l’enterrement de son mari ? Ils avaient tous souhaité qu’elle reprenne conscience, depuis une semaine entière, et elle choisissait de le faire pendant un moment pareil… Il comprit alors, grâce à son propre sentiment, que le sourire de Bill était un mélange de joie et de tristesse, à l’image de ses larmes.
– Est-ce que tu sais comment elle va ? demanda-t-il.
– Non, avoua Bill d’une voix soudainement moins enthousiaste. Mais au moins, elle est réveillée. Avant ça, on ne pouvait même pas espérer qu’elle se remette un jour…
Il s’interrompit pendant quelques secondes avant de poursuivre :
– J’y vais tout de suite, c’est… la seule façon d’en avoir le cœur net. Si son esprit avait subi des dommages, je ne voudrais pas… l’apprendre dans une autre lettre, déclara-t-il sur un ton grave. Est-ce que vous… ?
– Bien sûr qu’on y va ! scandèrent Fred et George en chœur.
– C’est notre mère à nous aussi, je te rappelle, dit Fred d’une voix un tantinet tremblante.
– Et aussi la mienne, dit Ron.
Les traits de son visage s’étaient étrangement durcis.
– Et la mienne…, intervint Ginny, en maîtrisant le tremblement de sa propre voix.
– Pouvons-nous venir, nous aussi ? demanda Hermione, hésitante.
– C’est bien ce que vous faites depuis une semaine, alors oui, répondit Bill avec un pâle sourire de reconnaissance.
Ils transplanèrent donc immédiatement dans le hall de Ste Mangouste avant de grimper les marches quatre à quatre jusqu’au quatrième étage et entrèrent dans la salle Dai Llewellyn. Mais Mrs Weasley ne s’y trouvait plus.
– Ça ne fait rien, assura Bill en voyant le regard inquiet des jumeaux. Ils ont simplement dû la changer de salle quand elle s’est réveillée…
Ils retournèrent dans le couloir sans savoir que faire. Bill demanda à plusieurs guérisseurs débordés de patients où avait été transporté Molly Weasley, mais tous l’ignoraient – jusqu’au moment où il tomba sur celui qui leur avait annoncé la mort de Mr Weasley.
– Monsieur ! s’écria Bill en s’attirant des regards. Monsieur, s’il vous plaît…
– Ah… Mr Weasley…, dit le guérisseur, d’un air presque aussi affligé que la semaine passée.
Il s’approcha.
– Faites moins de bruit, s’il vous plaît ; il y a des gens malades, ici. Bon…, dit-il, gêné, venez avec moi… D’abord vous seul, s’il vous plaît.
Bill suivit donc l’homme, surpris et inquiet. Harry et les autres les virent entrer dans une salle. Ils décidèrent de s’avancer pour attendre devant la porte.
Harry crut percevoir une sorte de gémissement. Perplexe, il vit Bill sortir de la salle. Il tremblait.
– Vous pouvez entrer…, dit-il lorsqu’il les vit. Mais… il va falloir être fort.
Ils pénétrèrent dans la pièce avec beaucoup d’anxiété.
Mrs Weasley était à moitié allongée sur l’unique lit de la salle, le dos redressé. Le guérisseur observait attentivement la femme qui avait un regard vide, dirigé droit devant elle, comme si elle fixait un point invisible, au loin, sans rien voir d’autre.
Ses enfants s’approchèrent, terrifiés par le visage inexpressif de leur mère. Cette dernière leva la tête et les regarda tour à tour, mais elle ne semblait pas les reconnaître. Ron, soutenu par Hermione, était très pâle. Ginny s’était plaqué la main sur la bouche ; une larme coulait le long de sa joue gauche.
Puis soudain, Harry croisa le regard inexpressif de Mrs Weasley. Il sentit son estomac se contracter et son cœur battre à toute vitesse. Il n’osait pas détourner la tête. Puis, sans comprendre, Harry vit le visage si froid de Mrs Weasley s’étirer, lentement, en un sourire de plus en plus grand, comme si le fait de voir Harry lui procurait un grand bonheur.
– Harry… je crois qu’elle te reconnaît, dit Fred, stupéfait.
Dans une totale incompréhension, Harry pensa que Fred avait peut-être raison.
Il s’approcha doucement, hésitant, puis se rétracta et fit un pas en arrière : les traits de Mrs Weasley s’étaient soudain crispés et elle avait enfoui son visage dans ses mains, secouée de violents sanglots. Harry fut alors saisi d’une horrible sensation, une impression telle qu’il n’en avait ressentie qu’une seule fois dans sa vie, lorsqu’il avait vu les parents de Neville, qui habitaient au même étage de Ste Mangouste : le sentiment qu’il n’avait jamais vu quelque chose de moins drôle de sa vie.
Le guérisseur s’avança et tenta de calmer la pauvre femme.
– Je crois qu’il vaudrait mieux que vous partiez, dit-il, l’air sincèrement navré. Elle a besoin de repos.

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Niveau 10
23 février 2007 à 11:19:54

Penché sur son devoir de sortilèges, dans la salle commune, Harry avait encore du mal à contrôler les tremblements furieux de sa main. Après le dîner, sentant que l’inaction allait le rendre fou, il avait proposé à Neville de continuer à travailler. Durant l’après-midi, il avait déjà fait la métamorphose et la défense contre les forces du Mal.
Ce qu’il ressentait à l’égard de Voldemort, c’était bien plus que de la colère ou de la haine, mais le mot qui aurait convenu ne devait pas exister dans le langage humain. Depuis qu’ils étaient revenus à Poudlard, Ginny était directement montée dans son dortoir, sans même redescendre pour le déjeuner. Il n’avait plus revu Ron et Hermione non plus…
Harry ne savait plus quoi faire pour supporter tout cela… tous ces morts… toutes ces pertes… En plus, il ne parvenait toujours pas à jeter le sortilège Inertio, mais la ferme résolution d’y parvenir un jour avait déjà été prise la semaine dernière… Il ne pouvait donc plus rien faire d’autre que d’encaisser sans cesse… Mais justement, il aurait aimé que cela cesse.
Il en avait assez de devoir attendre le mois de juillet pour se lancer à la recherche des Horcruxes et à la poursuite de Voldemort afin de mettre un terme à tout cela. D’un autre côté, il n’avait plus aucune piste pour les Horcruxes – en dehors de celle de Nagini, qu’il ne pourrait entamer que lorsqu’il serait prêt à affronter Voldemort lui-même…
Il continua à ruminer ainsi devant son devoir de sortilèges – qui n’avançait d’ailleurs plus tellement – bien après minuit. Au bout d’un très long moment, il regarda sa montre et se dit que s’il parvenait à tenir le coup le lendemain, il aurait beaucoup de chance… Mais de toutes façons, il ne se serait pas endormi plus tôt, même s’il était monté se coucher avant, il en était convaincu. Il regarda autour de lui et s’aperçut que non seulement Neville l’avait laissé sans qu’il ne s’en rende compte, mais qu’en plus la salle commune était totalement vide.
A peine eut-il commencé à ranger ses affaires qu’il entendit le portrait de la Grosse Dame pivoter pour laisser entrer Hermione qui marcha d’un pas nerveux en direction du dortoir des filles. Elle passa devant Harry sans le voir.
– Hé, Hermione !
Elle se retourna et Harry vit qu’elle était en larmes.
– Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il aussitôt. Et puis où est Ron ?
– Oh, celui-là, ne m’en parle pas ! répliqua-t-elle avec une voix de furie.
Surpris, Harry ouvrit la bouche pour demander pour quelle raison elle en voulait à Ron quand elle annonça :
– J’ai laissé tomber ce crétin…
– Quoi !? s’exclama Harry, abasourdi et choqué. Ce n’est pas vrai, Hermione, tu n’as pas fait ça… Pas maintenant !
Il n’arrivait pas à y croire : comment Hermione osait-elle faire une chose pareille alors que Ron venait tout juste de voir son père mourir et sa mère malade ?
– Hermione…
– Ne me regarde pas comme ça ! menaça Hermione d’un ton hystérique. Tu n’es pas à ma place alors s’il te plaît, ne me donne pas de leçon ! Et abstiens-toi de le plaindre !
– Mais enfin, Hermione…, dit Harry d’un ton désespéré, qu’est-ce que Ron a bien pu faire ou dire pour que… ?
– Tu n’as qu’à le lui demander ! répondit Hermione. Il va te dire, lui, pourquoi les gens qui l’aiment vont tous finir par l’abandonner…
– Hermione, commença Harry sur un ton plus calme, croyant comprendre ce qui se passait, je sais que Ron est loin d’être sociable, ces temps-ci, mais tu sais bien qu’il est…
– Malheureux ? suggéra Hermione sur un ton qui avait quelque chose de cynique. Et ça lui donne le droit de rendre les autres malheureux aussi, je suppose ? Laisse-moi te dire une chose, Harry… si tu penses que ton meilleur ami est « loin d’être sociable », tu es largement en dessous de la vérité ! C’est normal que Ron soit malheureux, qu’il ait perdu goût à tout, qu’il soit insociable… je suis bien placée pour le savoir… Mais ça ne lui donnait pas le droit de me dire ÇA !
– Qu’est-ce que… ? fit Harry.
Mais Hermione avait déjà claqué la porte du dortoir des filles en étouffant un sanglot, sans que Harry ne comprenne ce qu’elle voulait dire par « ça »…
Il ne pouvait pas y croire… Ron et Hermione étaient si bien ensemble, depuis le début de l’année, ils paraissaient tellement solides, malgré leurs disputes quotidiennes… Et Voldemort avait détruit cela aussi, d’un coup de baguette magique ?…
Il entendit le portrait pivoter une seconde fois, et Ron entra à son tour dans la salle commune, une expression féroce encrée sur le visage. Lui aussi allait rejoindre son dortoir sans voir Harry mais ce dernier lui barra la route.
– Qu’est-ce qui te prends ?
– Laisse-moi passer.
– Qu’est-ce qui te prends ? répéta Harry d’une voix plus forte.
– Tu vas me laisser passer, oui ? J’ai sommeil !
– ET MOI JE TE DEMANDE CE QUI TE…
BANG ! Harry vacilla pendant une seconde, le souffle coupé, la main plaquée sur son estomac dans lequel Ron venait de donner un coup de poing d’une puissance respectable. Il s’assit dans son fauteuil pour récupérer, puis s’aperçut avec stupeur que Ron avait sorti et levé sa baguette, avec un air sauvage et menaçant.
Pendant un instant, Harry fut persuadé que son ami allait lui jeter un maléfice horrible, mais Ron laissa retomber mollement son bras le long de sa hanche.
– Désolé…
Il se laissa tomber dans un autre fauteuil.
– Je suis perturbé, en ce moment… Tu sais bien pourquoi…
– Parce que tu viens de perdre tes parents ou parce que tu viens de perdre ta petite amie ? questionna Harry, qui respirait difficilement. A moins que ce ne soit les deux ?
Ron baissa les yeux et ne répondit pas.
– Bon sang, Ron, qu’est-ce que tu as fait à Hermione pour qu’elle en vienne à te laisser tomber dans un moment pareil ?
Ron eut un rire amer.
– C’est ce qu’elle t’a dit ?
– Oui…, acquiesça Harry, qui ne comprenait vraiment plus son meilleur ami. Elle a dit que tu lui avais dit quelque chose… et qu’elle t’avait laissé tomber à cause de ça.
Il s’interrompit. Ron s’était mis à rire, froidement, sans joie, tout en se frottant les yeux. Apparemment, il y avait dans cette situation quelque chose de très comique que Harry n’était pas parvenu à déceler.
– Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? soupira-t-il.
– Harry…, dit Ron, la voix toujours secouée d’un rire incontrôlable, ce que je lui ai dit, c’est que moi je voulais rompre…
Et il éclata de son rire sarcastique, qui contrastait énormément avec la personnalité de Ron.
– Comment ? s’étonna Harry.
– Bien sûr ! s’exclama Ron, avec un sourire mauvais. Tu m’étonnes qu’elle m’ait laissé tomber une fois que je lui ai dit ça… Elle n’a franchement aucun mérite…
– Mais on aurait dit que tu lui avais dit quelque chose de vraiment… terrible ! insista Harry, ahuri.
– J’imagine que c’était terrible pour elle… En tout cas, ça ne l’était pas pour moi, déclara Ron d’un ton détendu. Elle commençait vraiment à me taper sur les nerfs, à me suivre partout comme ça – un vrai pot de colle…
Harry resta silencieux. Il ne reconnaissait plus du tout Ron.
– Tu ne lui as vraiment rien dit d’autre ? demanda Harry, perplexe.
– Maintenant que tu en parles, c’est vrai qu’elle n’a pas tout de suite accepté quand je lui ai dit que j’en avais assez d’elle, raconta Ron. Elle a essayé de me « raisonner », elle m’a dit qu’elle comprenait que je ne veuille pas me confier… Et là j’y ai peut-être été un peu fort…, avoua-t-il avec détachement.
– Qu’est-ce que tu lui as dit ? demanda Harry, inquiet.
– Comme je voulais m’en débarrasser, je lui ai dit qu’elle ne savait pas ce que c’était que de perdre ses parents.
– Tu lui as dit quoi ? demanda Harry, heurté.
– C’est bon, Harry, tu m’as très bien entendu…, répondit Ron d’un ton las.
– Mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris de lui dire ça !? s’exclama Harry d’un ton à la fois énervé et alarmé.
– J’en avais marre d’elle, répéta Ron. Je voulais qu’elle me laisse tranquille, c’est tout.
Harry se leva d’un bond et fusilla son meilleur ami d’un regard qui lançait des éclairs – des éclairs de fureur et de tristesse.
– Mais qu’est-ce que tu crois, au juste ? s’emporta-t-il. Ce n’est pas parce que tu souffres – et il est très compréhensible que tu souffres en ce moment – que ça te donne le droit de faire souffrir les autres !
– Chacun sa façon d’être malheureux, dit Ron d’un air dédaigneux, voilà la mienne. Tu es content ?
– Pas du tout ! Tu n’avais pas le droit de dire une chose pareille à Hermione ! gronda Harry. Elle ne t’avait rien fait, elle cherchait juste à t’aider parce qu’elle t’aime, et toi tu te débrouilles pour qu’on la retrouve en larmes ! Tu n’es qu’un égoïste !
Ron bondit à son tour et fit face à Harry, le visage imprégné d’une expression redoutablement dure.
– Toi tu vas m’écouter, maintenant… tu n’as vraiment rien compris… Je m’en fiche pas mal, d’Hermione ! affirma-t-il d’une voix forte percée d’un profond mépris. Elle ne me servait à rien en essayant toujours de parler, parler, et de me faire parler moi ! Ce n’était qu’un poids et rien d’autre ! Il n’y a plus qu’une seule chose qui compte pour moi, maintenant : devenir le meilleur élève possible en cours pour être le plus doué possible en magie, pour qu’après les ASPIC, je t’aide à tuer Voldemort. Retiens bien ça, parce que tout le reste n’a plus aucune importance pour moi, aucune. Je ne veux plus d’ami, plus de petite amie, seulement la mort de Voldemort.
Puis il fit un pas de côté et se dirigea d’un pas décidé vers le dortoir des garçons, laissant un Harry qui avait complètement perdu sa voix.
Harry continua à observer la porte du dortoir en essayant d’assimiler les mots prononcés par son meilleur ami, ainsi que leur dureté, leur froideur… prononcées par un garçon qui avait toujours été le premier à vouloir s’amuser, profiter de la vie…
Il n’avait fallu que quelques minutes… non, quelques secondes…
Harry constata avec effroi que c’était tout le temps qui avait été nécessaire à Lord Voldemort pour détruire autant de choses si simples, si belles, si merveilleuses… et élémentaires à la vie.

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