Après la défaite subie ce week-end face à Tottenham, le lundi matin arriva vite, trop vite. L'alarme du réveil m'extirpa violemment des bras de Morphée. Je parcourrai de ma large main la table de nuit sur laquelle était posé l'appareil, à l'origine du son si dérangeant, dans le but de le faire taire. Chaque répétition de la mélodie me montait un peu plus à la tête, le volume allant crescendo, tout comme la force que j'employai pour taper sur le plastique blanc du meuble. Celui-ci subissait maintenant des à-coups répétés, vu que j'étais incapable de trouver l'objet tant recherché. J'enfonçai la tête dans mon oreiller afin d'échapper à cette torture auditive. C'est en étirant ma main jusqu'à la moquette que je parvins à trouver le réveil. Je le pilonnai d'une violence incroyable. Malgré cela, la mélodie continuait. Je me levai puis me saisit de l'appareil pour le balancer contre la porte à l'opposé de la chambre. L'alarme s'arrêta enfin.

J'étais soulagé d'avoir enfin échappé à ce supplice. Une fois sur pieds, j'allai chercher le balai et la petite pelle afin de réparer les dégâts. Le pauvre réveil était bon pour la poubelle. Une fois le cadavre jeté, je refermai la poubelle en lançant un: "Repose en pièces" digne de Stallone, sans conviction malheureusement.

Pourquoi tant de haine ? La réponse tient sans doute dans ce rendez-vous, programmé à 9 heures, au cours duquel Tom paraphera un contrat le liant avec Tottenham pour les prochaines années. A la clé, une belle commission sur un éventuel transfert du jeune joueur. Le Président m'avait parlé de 10%, un beau pourcentage quand les montants atteignent un nombre à 6 chiffres.

J'arrivai au bureau du Président une demi-heure avant l’horaire prévu afin de discuter de mon avenir en tant qu’entraîneur de la U19, maintenant que j'étais privé de mon meilleur joueur. Il m'avait assuré de tout mettre en oeuvre pour que l'équipe ne soit pas déstabilisée par les évènements récents. On dérapa ensuite sur des sujets de discussion plus légers comme les bons souvenirs de l'époque où je chaussais encore les crampons. En cette fin novembre, le temps commençait à devenir rude. Cette discussion agréable accompagnée d'un café brûlant réchauffa grandement mon coeur et mon corps. Le vieillard était présent au club depuis une bonne trentaine d'années, c'est lui qui m'avait accueilli pour la première fois à l'entraînement, lorsque j'avais ramené mes affaires de foot US à la place de celles de "soccer".

Tom arriva à l'heure, l'entraîneur de Tottenham à 9h15. Déjà que j'avais dû annuler des rendez-vous professionnels, son retard allait commencer à me coûter cher. Mon poulain ne prononça pas un mot à part le "Bonjour" de courtoise balancé une fois entré dans le bureau. Je détestais ce froid installé dans notre relation, qui dépassait nettement le cadre entraîneur-joueur. Nous avions passé des heures et des heures sur le terrain, mais pas seulement... je l'avais converti en un fervent supporter de Watford, l'ayant emmené à Vicarage Road plusieurs fois. Je ne me définissais pas comme un grand frère, ni un second père, juste un...

"- Aucune objection Steve ?
- Pardon ?! "

La voix grave du Président m'avait tiré de mes pensées.

"- Euh non, non, aucune.
- Dans ce cas-là, nous nous sommes entendus."

Les signatures des différentes parties furent apposées sur les multiples feuilles qui constituaient le contrat. Tom était Spurs. Je n'en pouvais plus, il fallait crever l’abcès:

"Tom, désolé de t'avoir sorti à la fin de la rencontre. Je te présente mes excuses."

Le jeune homme tourna la tête dans ma direction. Avec une voix glaciale, il me déclara:

"Tu as gâché mon rêve Steve, en ne me faisant pas confiance alors qu'on se connait parfaitement. Ce remplacement est comme une trahison de ta part. Je veux juste partir le plus rapidement possible."

Il avala sa salive, puis enchaîna:

"Mais, merci beaucoup d'avoir mené à bien ce transfert. Je t'ai retrouvé sur ce coup-là. "

Le coach de Tottenham se leva pour se placer derrière Tom. Il posa ses sales pattes sur les épaules de mon poulain:

"Allez on décolle ! Pas de temps à perdre."

Je fus très heureux de voir que Tom dégagea les grosses paluches de l'entraîneur en un rien de temps. Une accolade vint ponctuer nos adieux. Le jeune homme quitta la pièce la tête basse suivi de l'autre débile qui allait dorénavant l'entraîner. Ce dernier claqua violemment la porte du bureau sans un au revoir.

Quelques minutes plus tard, je remarquai les deux individus sur le parking que l'on pouvait observer depuis la grande baie vitrée. J'étais caché par les stores. Après une petite discussion entre le coach et Tom, ce dernier entra dans la voiture en jetant un dernier regard vers le terrain d'entraînement. Il se retourna et je pus deviner une larme glissant le long de sa joue droite. J'étais stupéfié, le Président qui avait également assisté à la scène me demanda:

"- Pourquoi tu l'as laissé se perdre comme ça ?
- Il va réussir à Tottenham, je le sais répondis-je sans conviction.
- Attends, j'ai jamais vu un joueur faire la gueule en signant avec un club de Premier League. Il court droit vers un échec cuisant. On va le ramasser à la petite cuillère le gamin.
- Mais non... mais non...
- Steve, est-ce que tu tiens à lui ?
- Bien sûr, je ne veux que son bonheur.
- Ah oui, eh bien va le chercher ! Lance-lui une bouée de sauvetage.
- C'est trop tard, on a signé. Et puis si ça se trouve, il va bien se plaire là-bas.
- Je ne pense pas, en tout cas, n'attends pas qu'il se noie pour agir.
- Ne t'inquiètes pas. Je prendrai de ses nouvelles. "

Il acquiesça avec un pessimisme difficile à cacher.

Holala .. Suite ! .

SWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEETTTT
TTTTTTT

Trop de suspens, la SUITE!

Tom à Tottenham

(Je suis MendesLucas)

j'adoooooore

Franchement très bon ! Continue comme ça

SweeT

Merci pour vos commentaires ! Suite demain

Vite demain !

A quelle heure la suite?

+1 VDD

Alors la sweet ?

Elle arrive vers 23h.

23h05 !

Sweet ?

En ce mercredi après-midi de Printemps, je m'occupais comme je pouvais en surfant sur le Web. Ma journée s'était terminée plus tôt que prévue et il me restait encore une heure à tuer avant le début de l'entraînement. Une pluie torrentielle s'abattait dehors, noyant les quelques plantes que je faisais pousser sur le rebord de ma fenêtre. Cela n'allait pas encourager les jeunes à venir, déjà que l'effectif était réduit à peau de chagrin les jours de beau temps.

La spirale négative enclenchée par cette défaite face à Tottenham, survenue il y a presque 6 mois, nous avait fait plonger dans les profondeurs du classement de notre championnat. Je ne sais pourquoi, beaucoup de joueurs s'étaient désolidarisés du sort de l'équipe. A cause de la défaite ? Ou bien du départ précipité de Tom ? En tout cas, le Président avait fait une entorse exceptionnelle au budget en investissant dans un jeu de ballons flambant neuf pour remotiver les jeunes. Mais voilà, la blessure se trouvait être plus profonde que prévue. Tout le sérieux accumulé avant le 16ème de finale s'était évaporé, quelques uns fumaient même sans se cacher, à la sortie de l'entraînement. Dégoûté par ce spectacle, je m'étais énervé en leur faisant la morale pendant près de 10 minutes. Je compris que j'avais échoué en ne les voyant plus du tout à l'entraînement. Je doutais encore de mes capacités de tacticien, j'étais bel et bien dépourvu de celles de psychologues.

Nous étions peut-être un club amateur, mais pas à la réputation dégueulasse b*rdel ! On avait une place dans une très bonne ligue à défendre avec six points de retard sur le premier non-relégable, à 5 journées de la fin. Mais le pire dans tout ça, c'est que l'on commençait à rattraper notre retard alors que nous partions quelques fois sans remplacents pour des déplacements lointains. Un groupes de potes, l'ancienne bande à Tom illuminait un peu l'avenir obscur promis à notre formation. Le fait de voir le collectif se désintégrer les avait poussé à se donner à 200% lors des rencontres au lieu des 100% habituels. Grâce à eux et quelques autres fidèles, j'arrivais à garder espoir.

Enfin bref, j'eus la bonne de consulter ma boîte mail. A ma plus grande surprise, j'avais reçu un mail de Tom... Tom Bradley.

Depuis son départ pour le centre de formation de Tottenham, nous nous étions appelés quelques fois. A vrai dire, la fréquence de nos coups de téléphone était passée de 1 tous les 2 jours à 1 tous les 2 mois. Nous nous étions retrouvé un soir sur Londres, le temps de descendre une pinte de bière. Je l'avais senti bien. En effet, le fait de se consacrer totalement à sa passion l'avait bouleversé, dans le bon sens du terme. Ce Tom était moins blagueur, chambreur mais toujours souriant et je le trouvais plus posé. Surtout, il ne se plaignait plus de l'école ou de sa mère qui l'avait tant encouragé à arrêter le foot pour se consacrer aux études. D'ailleurs, elle avait essayé de faire annuler le contrat, partant jusqu'au clash avec son fils. Mais ce dernier était majeur, elle ne pouvait pas aller contre la décision de sa progéniture de quitter le cocon familial pour s'installer à Londres. Aux dernières nouvelles, ils ne se parlaient plus.

Pas d'objet... je cliquai sur le mail pour découvrir son contenu.

Envoyé le 16/05/2012 à 13:28
De: Tom.Bradley@gmail.com
A: Prettyboy1968@yahoo.co.uk
Objet: ...

"HELP !"

Pourquoi tant de suspense ? JE VEUT LA SUITE BORDEL

OMGGGG, SWEEEEET

C'est un crime ce que tu nous fais là Pourquoi autant de suspense