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Sujet : Interstellar, de Christopher Nolan

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Light_Drifter Light_Drifter
MP
Niveau 4
10 novembre 2014 à 22:32:28

batflo :d) http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Interstellar-est-il-le-pire-film-de-Christopher-Nolan-4081973

batflo3012 batflo3012
MP
Niveau 36
10 novembre 2014 à 22:34:55

Ah je croyais que tu parlais des avis sur le forum.

perso, je lis pas les critiques Presse car ce n'est pas ce qui reflète la qualité d'un film

Power-DICE Power-DICE
MP
Niveau 7
10 novembre 2014 à 22:38:42

J'espère que mon gros pavay aura servi à quelque chose quand même ! :-(

Pseudo supprimé
Niveau 4
10 novembre 2014 à 23:08:33

Ma critique du film pour les intéressés.

« Interstellar », c’est sans doute l’un des films que j’ai le plus fantasmé de ma vie. Pour la raison simple qu’à la base, le projet était destiné à Steven Spielberg, le réalisateur que j’admire le plus au monde, qui serait alors revenu à la science-fiction, genre qu’il affectionne et dans lequel il a souvent brillé. Mais finalement, il a abandonné l’idée et le film est tombé entre les mains de Christopher Nolan. Pas pour me déplaire, j’ai apprécié tous ses films jusqu’alors et le voir s’attaquer à une grande fresque de science-fiction ambitieuse et hommage à tout un pan de cinéma que j’adore m’intriguait. Cependant, je dois bien admettre que j’émettais quelques réserves sur le film craignant que Nolan n’ait pas suffisamment d’épaules pour traiter un tel sujet.

Autant le dire tout de suite, « Interstellar » a des problèmes mais j’ai totalement adhéré au film. Je crois même que c’est l’un des films qui m’a le plus touché ces dernières années.

Le principal intérêt du film, comme presque tous les long-métrages de Christopher Nolan d’ailleurs, c’est son concept, son ambition démesurée. Ici, « Interstellar » est construit comme un film hommage à la grande science-fiction des 70’s-90’s, un melting-pot improbable de « 2001 : L’Odyssée de l’Espace », « Contact » et « Rencontres du Troisième type » où l’on mêle la froideur et le souci de réalisme d’un Kubrick à la douceur et la chaleur d’un Spielberg. Et c’est peut-être là l’un des premiers petits problèmes du film, Nolan semble être constamment assis entre deux chaises, ne semble pas réellement savoir où et comment emmener son film. La première demi-heure du film selon moi, montre bien cette dualité du ton. L’exposition est régulièrement entrecoupée de courts témoignages d’hommes et de femmes du futur expliquant leur quotidien du passé, mis en scène avec un aspect documentaire (les personnages allant même jusqu’à expliquer la manière dont ils rangeaient leurs couverts et assiettes pour contrer les tempêtes de sable). Un parti-pris comme un autre qui pourra rebuter et nous interroger sur sa réelle utilité au récit, mais qui tranche assez maladroitement avec l’intrigue principale, et l’installation des relations entre personnages, qui elle pour le coup, est plutôt spielbergienne ou du moins plus naïve. C’est dommage d’ailleurs car à l’exception d’une rencontre parents/professeurs que j’ai trouvé plutôt grossière dans l’enchaînement du dialogue, Nolan nous filme de très belles scènes dont une poursuite en voiture dans les champs dans la pure veine d’un divertissement familial 80’s. L’attachement aux personnages se fait, les spécificités de l’univers sont vite et bien présentées. Bref, malgré quelques maladresses, l’exposition est réussie et le voyage peut commencer. Là encore, le film va pêcher par son « trop » d’ambition, et avec du recul, l’histoire générale s’avèrera assez bateau. Difficile de ne pas tiquer quand on propose une première partie d’exploration spatiale que je trouve il faut le dire vraiment fabuleuse, avec des images méticuleusement travaillées, aux visuels nouveaux et uniques (peu m’importe de savoir que le trou de ver a été dessiné d’après les équations du physicien Kip Thorne, mais force est de constater qu’on y croit et qu’il a belle allure), mêlés à des séquences intenses, pleines d’idées (la scène des vagues géantes) avec un bel équilibre entre spectacle de grande ampleur et « réalisme » (à mettre entre guillemets bien évidemment) effrayant, puis une seconde partie s’enfonçant dans les pires poncifs hollywoodiens après le passage des nombreux twists sensés relancer l’intrigue. À mon sens, ce n’est pas le fait que ces rebondissements soient prévisibles qui dérange mais plutôt la manière dont ils s’enchaînent et ce qu’ils entraînent.

(SPOILERS)
Selon moi, la trahison du professeur John Brandt joué par Michael Caine n’est pas un défaut. Bien sûr qu’on l’avait tous vu venir, mais dans le contexte du film, il est normal que personne n’ait flairé l’entourloupe. La mission était critique, il fallait aller vite et faire confiance aveuglément aux mots du professeur. Ce qui me dérange, c’est l’accumulation de ces rebondissements. Autant le premier est passé crème, mais le deuxième, survenu dix minutes après le premier, est clairement de trop. Pour la raison simple que d’après ce que j’ai lu, le personnage du Docteur Mann n’était pas prévu dans le premier jet, et franchement ça se sent. Ce personnage, c’est le gros point noir du film, il est parfaitement inutile. Il ne sert que de prétexte pour permettre à Nolan de développer son propos sur la nature de l’homme, thème récurrent chez le monsieur, en faisant du Docteur Mann, la parfaite antithèse de Cooper. D’un côté, un homme prêt à se sacrifier pour le bien de l’humanité, de l’autre, un homme lâche qui n’hésite pas à tuer ses congénères pour son salut personnel. Et le pire dans tout ça, c’est que le personnage est nuancé, on cherche à nous apitoyer sur son triste destin. Mais non, ça ne prend pas, ce type de personnage a été vu et revu des centaines de fois. Essayer de lui donner une pseudo-profondeur rend cette seconde partie prétentieuse et fatalement lourde. C’est d’autant plus frustrant que ce duel entre deux Némésis est d’habitude l’une des grandes qualités du cinéma de Nolan, d’Al Pacino et Robin Williams dans « Insomnia » aux trois affrontements des « Dark Knight ». Ici, non, rien ne marche chez ce personnage. Matt Damon a beau livrer une prestation honorable, la caractérisation de son personnage est bien trop hasardeuse et faussement intelligente pour que je m’intéresse à ce qui l’entoure. La tension est artificielle, et la très bonne scène d’action, mêlée à des références sympathiques au « 2001 » de Kubrick n’y changeront rien.
(FIN SPOILERS)

Pseudo supprimé
Niveau 4
10 novembre 2014 à 23:09:02

Mais c’est après la fin de ce deuxième acte que le film reprend enfin son envol. Alors certes, la fin va perdre l’adhésion d’une partie du public, certains vont la juger saugrenue et prévisible, et d’autres comme moi, totalement justifiée par la logique amorcée depuis les premières minutes du film. Elle a beau être prévisible, ce n’est pas un problème, l’idée et la « grande théorie » que veut transmettre « Interstellar », c’est de ne pas déclarer impossible ce qu’on n’a pas encore démontré. Alors oui, à la manière dont elle amenée, au premier abord, elle peut sembler ridicule mais elle est expliquée par un fait moins simpliste que « le pouvoir de l’amour », le deus ex machina est rationnalisé et en totale adéquation avec le thème du film (SPOILER : les humains du futur qui, par leurs avancées technlogiques, se sont servis de l’amour sans limite qui lie Cooper et Murphy pour qu’ils puissent communiquer par le biais d’un trou de vers qu’ils ont eux-mêmes placés depuis le futur, sachant que chacun fera tout ce qui lui est possible pour venir en aide à l’autre (grossièrement) FIN SPOILER). Et surtout, j’ai enfin eu ce que j’attendais, c’est-à-dire un final totalement old-school, un vrai et beau happy ending, d’une poésie enchanteresse dans la pure tradition spielbergienne. Une sublime métaphore sur les difficultés qu’ont un père et sa fille à communiquer, brillamment mise en images et brillamment mise en musique. Je ne dévoilerai rien de plus sur la fin mais sachez que j’ai cru lâcher une larme. Parce que oui, ce genre de thématiques, j’y suis sensible. Elles m’ont accompagné durant toute mon enfance, et le grand thème d’ « Interstellar » finalement, c’est ça. Nolan ne nous a pas livré le film d’exploration auquel on s’attendait tous mais un film sur un père et sa fille séparés par l’espace et le temps. C’est en cela que le film a été d’une grande intensité pour moi. Et une grande surprise, les sentiments n’ont jamais été le point fort du réalisateur par le passé, et au contraire, c’est sur ce point-précis qu’il m’a convaincu pour ce film. Tout est développé comme il faut, sans lourdeur. Nolan veille bien à ne pas s’embourber dans la niaiserie et privilégie des scènes simples et belles à l’image de cette poursuite dans les champs que j’évoquais plus haut. On est en réelle empathie avec le personnage de Cooper, et tous les dilemmes qu’il rencontre nous touchent profondément de par le fait que les enjeux émotionnels ne sont jamais oubliés, jamais mis de côté au profit des différentes péripéties. Parmi tous les problèmes qu’a le film, je trouve qu’il réussit l’essentiel, et pour le fan des divertissements familiaux que je suis, ça m’a suffit. Je pense qu’une telle identification doit beaucoup à Matthew McConnaughey, qui porte le film sur ses épaules, et dont je découvre vraiment le talent avec ce film (je n’ai pas encore vu « Dallas Buyers Club », « Magic Mike » ou « Killer Joe). Les autres interprétations sont également convaincantes, que ce soit Anne Hathaway, Jessica Chastain ou Matt Damon.

L’un des autres points forts du film, c’est évidemment ce voyage. Le voyage est fascinant, on est constamment happé par la beauté des découvertes du groupe. Chaque planète, chaque décor a été l’objet d’un soin minutieux et les effets spéciaux sont ahurissants de réalisme. Franchement, je n’ai jamais vu des panoramas aussi vrais dans un film de science-fiction, l’immersion est totale. On notera également une photographie beaucoup plus riche que les images lisses de Wally Pfister, faisant parfaitement honneur aux plans d’un Christopher Nolan inspiré et plein de belles idées.

À cela s’ajoute la joie de retrouver un Hans Zimmer qui s’était perdu depuis « The Dark Knight ». Peinant à se renouveler depuis quelques années entre une partition d’ « Inception » très inégale et un « The Amazing Spider-Man 2 » infâme (bien qu’il ne fût pas le seul compositeur à travailler dessus), le compositeur semble avoir enfin su trouver le bon équilibre entre sound design et composition. Pas de retour en arrière, Zimmer reste toujours ancré dans une logique de composition très simple, et on n’entendra peut-être plus jamais les longs thèmes mélodieux de « Gladiator » ou du « Roi Lion » chez lui. Mais, il a pour l’occasion eu la bonne idée de s’inspirer des travaux de Philip Glass (un de mes compositeurs préférés qui a écrit entre autres la bande originale de « Koyaanisqatsi », principale inspiration de Zimmer dans l’élaboration de ses thèmes) et nous livre une musique douce, aux teintes parfois funèbres (d’où le recours aux orgues pour certains morceaux), bien loin des partitions mécaniques de ses derniers films. On retiendra avant tout la douce et calme montée de notes du thème principal, souvent réarrangé au cours du film, et toujours extrêmement émouvant. On regrettera néanmoins sa surutilisation par Nolan et un mixage sonore parfois étouffant.

Si je devais chipoter un peu plus, je pourrais reprocher à Christopher Nolan un léger manque de subtilité dans ses effets, notamment avec cette poignée de main interdimensionnelle, inutile et plutôt lourde, ou un découpage qui peut dérouter, ayant tendance à casser le rythme.

Mais soyons honnêtes, tous ces défauts que j’énumère, ils ne me sont en grande partie venus à l'esprit qu’après la séance. Finalement pendant le visionnage, peu de choses m’ont perturbé, l’immersion dans ce voyage interstellaire a été totale. Et selon moi, c’est ce qui compte. Le film veut avant tout faire parler nos émotions, libre à chacun d’y entrer ou non, moi le film me parle, il aborde des thèmes et développe des idées que je chéris. Il m’a fait sourire, il m’a fait peur, il m’a émerveillé, il a failli me faire pleurer.

En définitive, « Interstellar » est imparfait et n’est peut-être pas le film absolu de la science-fiction auquel on s’attendait, mais toujours est-il que le film m’a emporté de la première à la dernière minute. Je l’ai vécu, sa sincérité et sa générosité m’ont profondément ému. Il va diviser c’est inévitable, et je peux parfaitement comprendre que l'on y soit insensible, mais pour ma part, j’ai beau ne pas considérer « Interstellar » comme le film le plus abouti de son auteur, il est mon préféré.

http://www.senscritique.com/film/Interstellar/critique/37996323

tom94430 tom94430
MP
Niveau 10
10 novembre 2014 à 23:12:30

Moi j'ai kiffé ce film, magnifique, émouvant, très bien foutu, juste dommage pour les NOMBREUSES incohérence scientifique, surement un sacrifice pour tenir le dynamisme et la narration du film.

Bref génial, et sans le dire dans un pavay :hap:

Pseudo supprimé
Niveau 2
10 novembre 2014 à 23:14:36

la question vitale: VO ou VF ? :-)

-ZareK- -ZareK-
MP
Niveau 10
10 novembre 2014 à 23:15:22

vo :ok:

tom94430 tom94430
MP
Niveau 10
10 novembre 2014 à 23:19:43

VF

:bye:

:dehors:

Sérieux ce débat de merde, moi j'aime voir un film en VF, pour le confort et car elle était pas mal

Downtower Downtower
MP
Niveau 11
10 novembre 2014 à 23:20:30

Snakier :d) j'ai trouvé perosnnellement Interstellar bien plus divertissant que 2001. Je tiens à preciser que j'ai adoré 2001.

Batflo :d) en quoi tu trouve le côté scientifique de Interstellar proche de 0 ?

Pseudo supprimé
Niveau 4
10 novembre 2014 à 23:23:15

"2001" a d'autres visées que le divertissement aussi. :hap:

EugeneVarlin EugeneVarlin
MP
Niveau 10
10 novembre 2014 à 23:30:44

"C'est pas le site qui avait traité Forrest Gump de film pour attardé ? :rire: "

:d) En même temps sur ce point ils ont raison, Forrest Gump c'est vraiment un film sur un attardé mais qui s'adresse à un public attardé aussi, on nous prend par la main en nous disant lorsqu'il faut pleurer, lorsqu'il faut rire... le film est hyper manichéen, bavard et sort les violons de service au moment prévu, enfin c'est horrible quoi. Et puis ça pue la morale américaine durant tout le film, limite ça donne la gerbe tellement on finit par faire une overdose.

De toute façon tous les films dans lesquels joue Tom Hanks sont des films pour attardés. :ok: :hap:

Nyny50 Nyny50
MP
Niveau 9
10 novembre 2014 à 23:31:19

Ca reste de la science fiction les gars, ça suffit à excuser les incohérences.

Star wars a bien des effets sonores et des flammes dans l'espace et pourtant tout le monde s'en fou.

Ce film là était une bonne suprise pour moi, je n'avais pas prévu de le voir cette année, dommage que le film paraisse long. Par exemple Le hobbit passe bcp plus vite à coté.

Schwitz Schwitz
MP
Niveau 10
10 novembre 2014 à 23:38:23

Ok le gars qui insinue que Spielberg et Greengrass font des films pour attardé. :-(

Bûcher :oui:

Downtower Downtower
MP
Niveau 11
10 novembre 2014 à 23:46:05

GuilitySpark :d) ça je n'ai jamais dit le contraire, mais de toute façon même s'ils ont des similitudes et que 2001 est la grande source d'influence d'Interstellar, les deux films n'ont pas le même objectif, ils donc incomparables.

Downtower Downtower
MP
Niveau 11
10 novembre 2014 à 23:46:27

Incomparable sur le fond :oui:

snakehound snakehound
MP
Niveau 10
11 novembre 2014 à 00:25:30

Puis déjà 2001 est un film surtout contemplatif dont le but n'est pas d'émouvoir par son scénario, encore moins par ses personnages. Interstellar est plus axé sur une intensité narrative et émotionnelle (par le biais de ses personnages).

Pseudo supprimé
Niveau 4
11 novembre 2014 à 00:34:57

Oui j'ai lu trop vite. J'ai cru que tu disais que le film était meilleur car plus divertissant. :desole:

-Zappa- -Zappa-
MP
Niveau 10
11 novembre 2014 à 00:38:33

chef d'oeuvre

Peterking Peterking
MP
Niveau 20
11 novembre 2014 à 01:11:46

J'ai trouvé que c'était le meilleur film de Nolan :(
Du mal à comprendre les critiques vraiment, je suis amateur de cinéma et j'ai rarement vu un aussi bon film de sf. Après je suis pas un spécialiste non plus mais on est quand même pas loin du chef-d'oeuvre selon moi.

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