J'adore
Suite quand
La suite ce soir à 21H !
L'épisode 26 s'intitulera : "Du culot."
Épisode 26 : Du culot.
13 Janvier : Je me réveille à 5h du matin pour prendre l’avion. A 6h je suis au terminal de l’aéroport et on attend les derniers gars. Tout le monde n’est pas encore réveillé mais les 2h de vols suffiront à rattraper notre nuit. Avant de partir le président nous souhaite bonne chance et nous demande d’être performant dès le premier jour.
2h plus tard l’avion atterrit et je me réveille. On sort de l’aéroport, je regarde ma montre et vois qu’il est 8h45. On prend le bus et on fonce rapidement à l’hôtel où nous prendrons nos quartiers jusqu’à la fin de la course. A 10h chacun a déposé ses affaires dans sa chambre et on descend tous déjeunés, profitant de la proximité du lieu de départ pour partir plus tard. Les discussions vont bons trains et apparemment les gars sont en forme. Le profil de l’étape circule de main en main, y compris dans les miennes :
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Après l’avoir observé sans rien dire je le passe à Massimo, situé à ma droite puis finit de déjeuner. Nous partons en bus pour le départ et là la scène habituelle se produit : On entre dans l’enceinte comme dans une arène et on voit les stands des autres. Liquigas et Bennati sont présents tout comme Casar avec la FDJ. Le bus se gare et je donne RDV aux coureurs à 11 H 20 pour le briefing. Je sors moi aussi en fermant mon blouson et en mettant une casquette. Une caméra d’un journal locale me filme rapidement, les médias sont présents, le soleil aussi mais seulement 15° au thermomètre. L’équipe Agritubel est également présente et je vois aussi la Team Ergomo, une petite équipe Allemande. Je fais un tour vers le podium et entends avec plaisir la voix de Daniel Mangeas. Il parlait Français à mon plus grand bonheur. En revenant vers le bus quelques minutes plus tard je demandais à Serguy si tout allait bien et le prévenait qu’il montait avec moi dans la première voiture. Il me dit que oui pendant que je lui tenais un vélo pour qu’il le bichonne un peu plus. Puis je voyais Massimo qui revenait vers nous et me faisait un rapport : « Bon on a trois gars qui sont montés sur le podium, Maurizio, Dainius et Tomasz. Sinon pour aujourd’hui on prévoit Bennati et Haussler comme favoris. Il y aura Gatto qui servira de poisson pilote mais tout porte à croire que cela va se finir au sprint. » Je remerciais Massimo et lui demandait où il avait trouvé toutes ses info. Il me répondit : « Et bien j’ai de l’expérience et des connaissances ! Les Liquigas sont bavards quand ils sont à l’étranger car ils se sentent rassurés de parler à des compatriotes. » Je lui demandais : « Et toi aussi tu est rassuré du coup non ? » Sur ce il rit et reprit : « Je suis rassuré parce que tu parle Français et que tu es dans ton pays, je n’ai donc pas à m’inquiéter alors que les Liquigas qui parlent Français ont du mal à se débrouiller. L’adjoint de l’équipe m’a avoué qu’ils ont galérés à se faire comprendre à l’hôtel juste pour demander leurs chambres. » Je rigolais aussi et retournais à l’inter du bus.
Comme prévu, les gars me rejoignaient et personne n’était en retard. Je pouvais donc commencer mon briefing : « Aujourd’hui et d’après les renseignements de Massimo sa devrait se finir au sprint. Or il y a un grand sprinteur présent sur ce GP, donc on ne va pas faire le grand train. » Je voyais que les coureurs ne comprenaient pas ce que cela signifiait, je reprenais donc : « Voila ce que je propose : Maurizio tu amèneras le train en tête du peloton -et fais attention sa va rouler très vite- mais derrière toi ce sera Antonio puis Léonardo. Antonio agira comme poisson pilote et Leonardo comme sprinteur. Ce matin j’ai réfléchi comment bien placé Tomasz dès le premier jour. Nous sommes sur que le train peut faire un bon classement donc Tomasz tu suivra Leonardo. S’il est bon tu n’auras même pas besoin du doublé comme tu n’es pas un grand sprinteur. Mykahilo je te propose de faire confiance à ton expérience aujourd’hui. Tu vas essayer de suivre Daniele Bennati ! Je sais que sa va être dur mais tu n’as rien à perdre pour ce premier jour et tu as montré de bonne chose à la Coppa. Pour le reste Ricardo et Filippo vous pouvez essayer de vous glisser dans l’échappée tout comme Dainius et Maurizio. Mais attention Maurizio aujourd’hui c’est le seul jour de la course où tu emmèneras le train, donc garde des forces. Sinon ceux qui restent dans le peloton se chargeront de protéger Tomasz et Mykahilo. Y’a-t-il des questions ? »
Je contemplais les visages de chacun et voyais que chacun était d’accord avec le plan, je décidais donc de clore le briefing en souhaitant bonne chance aux gars. Je sortais le premier et regarder les coureurs longer le bus et prendre leurs vélos. Je leur taper dans les mains puis me diriger lentement vers la voiture, accompagné par Serguy qui me dit qu’il allait sur la ligne de départ. Je montais à l’intérieur et allumé les radios. Je demandais à Massimo si tout était bon puis j’allumais le moteur de la voiture et m’avançais dans la file de voiture. Nous étions à la 13ème place sur 16 équipes engagées. J’écoutais radio tour qui annonçait un départ dans 5 minutes et observait les derniers coureurs qui dépassaient les voitures pour se rendre sur la ligne. Puis la radio annonçait le départ et une minute après je pouvais faire avancer la voiture. Je faisais monter Serguy et il me dit que tout se passait bien. La radio annonçait le départ réel et je demandais aux coureurs de bien placer les leaders. La course montait pendant quelques Kms et une attaque serait propice pour glisser Dainius ou Ricardo. Alors qu’on avait parcouru les premiers Kms de la montée la radio transmit qu’il y avait plusieurs attaques et q’une échappée de deux coureurs était parti. Je prenais l’émetteur : « Allez les gars on essaye de se glisser à l’avant, le peloton ne voudra pas se fatiguer à rouler tout de suite, surtout en montée. Essayer. » Puis la radio annonça qu’un contre de 4 coureurs était parti mais je ne savais toujours pas si mais gars étaient dedans.
Episode 26 : (Suite et fin)
Enfin la radio retransmit : « C’est Filippo je suis parti en contre mais je sais rien sur le peloton. On a 45 secondes de retard sur un gars qui est parti tout seul en chasse patate. » Je saisissais l’émetteur et commençait à parler : « OK tu est don dans la 3ème échappée ? Vous êtes combien ? Et le peloton alors ? » J’attendais quelques secondes puis la radio transmit de nouveau : « Dainius; je protège Tomasz mais le peloton roule, on est à 2km environ de la fin de la côte. » Je décidais de laisser Filippo faire. D’après la radio le peloton commençait la descente avec 15 secondes de retard sur l’échappée de Filippo. Et ils étaient désormais 3 devant avec 1’15 d’avance sur le peloton. Dans la descente j’entendis : « C’est Filippo on est repris, le peloton cherche à contrôler. » Je n’étais étrangement pas frustré de cet échec et je me concentrais sur le profil. Quelques km plus loin la radio annonçait que l’échappée passait sous le premier point de montagne. Je transmettais à Ricardo de descendre pour ravitailler l’équipe après le passage de la montagne. La radio officielle donna l’écart de 4m30 avec le groupe d’échappée alors que la voiture passait sous le point de grimpeurs. 500 mètres plus loin je prenais les bidons que me tendait Serguy et commençais à les distribuer à Ricardo tout en lui donnant les consignes : « Bon il faut continuer à protéger Tomasz et Mykahilo, restez prudents jusqu’à arrivé sur le plat. Dès l’arrivée sur le plat changement des protecteurs et on place l’Ukrainien et le Polonais à l’avant. A faites gaffes aux cassures si l’échappée est pas reprise sur le plat. »
Je passais le dernier bidon à Ricardo et tandis que je le voyais repartir vers l’avant j’observais qu’une moto avec un caméraman avait tout filmé. Cela avait fait de la pub à l’équipe. Les Kms passèrent et l’échappée passait le deuxième passage de grimpeur. La radio transmis ensuite l’écart avec le peloton qui était de 3min et Tomasz demandait que je fasse un dernier ravitaillement tout en me prévenant que les Liquigas et la FDJ roulait. J’appelais donc Ricardo et il rejoignait le peloton lors de la dernière descente. Puis on arrivait sur le plat et on se dirigeait à toute vitesse vers Hyères. A 10 Kms de l’arrivée je demandais à ce que les gars mettent la tactique en place. A 7km de l’arrivée Mykahilo me prévenait qu’il était bien placé derrière Bennati. Puis l’échappée était reprise à 5kms de l’arrivée et le sprint était lancé. Je sortais de la route du jour et me dirigeais vers le bus. Alors que j’allais éteindre le moteur j’entendis : « Super Leonardo ! Bravo ! » C’était Maurizio qui venait de parler. Je ne voulais pas oser comprendre ce qui s’était peut-être passé. Je sortais de la voiture, Ricardo et Dainius me rejoignirent les premiers sans nouvelle du reste. Tout comme moi ils avaient entendu Maurizio mais n’en savaient pas plus. Puis je vis le reste de l’équipe arrivait ensemble, le sourire au lèvres. Je leur demandait ce qu’il se passait et Leonardo me fit le récit : « C’est incroyable Antonio m’a lancé j’ai sprinter jusqu’au bout et à 200 mètres je vois Daniele et Heinrich revenir comme des fusées sur ma droite ! Je donne tout ce que j’ai et je m’impose de 3 boyaux ! J’ai gagné au culot ! «
J’étais fou de joie et je demandais à Leonardo de filer vers le podium, je criais après Massimo pour qu’il le suive ! Fou de joie toujours je demandais à Mykahilo ce qu’il s’était passé pour lui. Il me répondit : « Et bien, j’ai suivi Daniele jusqu’au bout mais à 1km il a accéléré subitement, j’ai été décroché ! Il a lancé son sprint de la 15ème place, et je ne dois pas finir loin du top 10 ! » Après je ne sais pas j’ai juste vu Leonardo levait les bras ! » Je rassurais Mykahilo et lui disais que ce n’était pas grave puis je les laissait devant le bus et allait rejoindre Massimo devant le podium. On vit Leonardo montait en vainqueur dessus, les bras levaient vers le ciel. Puis il s’en allait après avoir saluer les officielles du podium. Le speaker annonçait à présent l’arrivée imminente du maillot jaune et je me demandais qui allait l’empocher…C’est à ce moment là que je captais ! Leonardo allait porter le maillot jaune demain ! Et même le maillot vert puisqu’il n’y avait que le sprint final pour les points ! On le félicitait donc après les trois podiums consécutifs et on repartait vers le bus. Il monta le premier à l’intérieur et fus applaudis par les autres avec son maillot de leader sur les épaules. J’étais fou de joie et sur le trajet en bus du retour, j’appelé le président. Après lui avoir fait le récit de la course il me félicitais et me dit qu’il nous appellera demain. Sur ce je le laissais. On arrivait à l’hôtel et je consultais rapidement mes mails pendant que les coureurs récupéraient. Je vis alors le palmarès du Giro Del Calabria qui venait de se terminer :
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Puis on dînait ensemble et on refaisait la course. On voyait ensuite le reportage et effectivement Leonardo avait gagné de justesse. De ce fait on vit ma discussion avec Ricardo lors du ravitaillement. Enfin on allait se coucher et je commençais à réfléchir à la stratégie de demain. Je me couchais véritablement fou de joie en pensant à cette victoire.
Leonardo avait gagné avec du culot !
Très belle victoire
LEONARDO
CERAMICA
CASPER
La suite
Une victoire en plus
maestro Casper
Merci à tous ! La suite ce soir ou demain soir ! Je vous redirais mais ce sera à 21h.
Bien je publierais l'épisode 27 demain (Mardi) à 21h.
L'épisode 27 s'intitulera : "Sur la lancée."
A vous d'imaginer ce qui va se passer et y'aura-t-il du monde demain ?
Sur la lancée donc ça veut dire une nouvelle victoire
Vivement demain qu'on sois fixé
Moi je serias là tu peux compter sur moi
Ne t'emballe pas trop Julio ^^ N'oublie pas que pour mon équipe une bonne performance est un top 15 en sprint final.
Je dis cela pour que tu ne t'habitues pas trop et le terme peut paraitre ambigu !
(La je vous met tous dans le doute...)
Je suis impatient de voir ça
Je confirme que je posterais l'épisode 27 ce soir.
Cet épisode ne parle pas énormément de la course, autant que d'habitude mais il parle surtour des opinions extèrieures, de la pensée des autres. C'est un épisode sportif, mais aux 2/3 humain.
Avis au fan de roman sur le vélo !
Épisode 27 : Sur la lancée.
14 Février : Ce matin je me réveille dans la joie, conscient de la réussite de l’équipe et de celle de Leonardo qui partirait aujourd’hui avec le maillot de leader sur les épaules. Je me levais, allumer mon ordinateur et consultais mes mails. Le sponsors réagissaient très bien et nous avions déjà réussi notre GP puisqu’ils attribuaient +4 à Leonardo pour sa victoire d’étape ainsi que pour porter son maillot jaune une journée et +3 pour son maillot de meilleur sprinteur. Il y avait donc de quoi être heureux et je rejoignais les gars déjeunaient avec cette pensée. J’arrivais en bas et Leonardo portait déjà son maillot jaune, mais les discussions était néanmoins très sérieuses. Je m’asseyais à côté de Massimo et lui demandait son avis sur l’étape du jour. Il me passa alors un profil et me dit qu’il en saurait plus avant la course. Cependant il me mettait en garde sur la dernière petite bosse qui pouvait crée des cassures : « Si les Liquigas sont devant ils rouleront jusqu bout ! » Je décidais de prêter attention à ce conseil et regarder moi aussi le profil :
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Effectivement la dernière serait propice à une cassure. On finissait le déjeuner avec les états de forme de chacun, puis on prenait le bus en direction de La Londe, petit village situé dans un creux. Sur le chemin le président m’appela et demanda à être entendu par tout le monde. Je mettais le haut parleur et l’écoutait : « Je vous félicite tous pour votre bonne prestation, en particulier Leonardo. Vous avez déjà réussi votre GP mais l’étape du jour sera difficile pour garder ce maillot. Je laisse votre manager décider mais si vous perdez le maillot ce ne sera pas grave, l’important maintenant c’est de continuer à se montrer chaque jour que ce soit dans les échappées, les sprints ou la montagne. Vous avez chacun votre domaine et vous pouvez y arriver. Enfin je vous confirme qu’il y aura une conférence de presse. Elle se tiendra le 19 dans l’après-midi mais ce que je n’avais pas prévu c’est cette victoire, elle fait beaucoup de bien à l’équipe et certains journaux m’ont déjà prévenu de leur présence à l’évènement. Je vais également revoir la liste de ceux qui seront convoqués et l’agrandir un peu. Sur ce je vous souhaite bonne chance, sachez profiter de ce maillot et Leonardo fait attention à ce que tu dis, tu seras certainement sollicité ce matin. »
Le téléphone raccrochait et nous arrivions à l’entrée de l’enceinte. Les quelques spectateurs postés là regardaient le bus, certains le pointer du doigt. On arrivait à notre place et je retenais un instant les coureurs pour leurs parler : « Bon les gars je vous donne RDV dans une heure, à 11h. Soyez vigilants à tous les propos que vous allez lâché tout au long de cette journée car maintenant on est en jaune et pour vous, comme pour moi, la moindre parole qu’on dira sera écouter. On va nous surveiller aujourd’hui, alors faites bien attention. Sinon profitez de ce maillot, garder le sourire et donc RDV dans une heure. »
Je les laissais sortir et me concentrer sur la stratégie à adopter…Pour moi aussi c’était une première de diriger une équipe avec un gars en jaune…D’autant que ce gars n’est pas un sprinteur… Je sortais du bus afin de me changer les idées. Or je constatais que la foule en face de notre bus avait doublée de volume par rapport à hier. Le maillot jaune allait nous faire de la publicité aussi, et le mieux dans tout cela c’est que je comprenais ce que criaient les spectateurs. J’allais vers Serguy qui s’occupé des vélos, apparemment Massimo lui avait donné un coup de main. Tout allait bien pour eux, Massimo se relevait et partait, me disant qu’il allait faire sa cueillette des informations. Je riais et aller faire un tour dans l’enceinte. Il y avait un petit vent mais le temps était sec avec quelques nuages. Je décidais de longer les barrières qui séparaient le public des coureurs, j’étais à 5 mètres des spectateurs et entendais ce qu’il se disait : « Regarde y’a un gars de l’équipe du maillot jaune ! » Un enfant qui demandait : « Et pourquoi lui il est pas en tenu ? » une dame qui ne me connaissez apparemment pas : « Eh regardez c’est le gars dans la voiture de l’équipe du maillot jaune ! Rolala déjà que les Italiens nous ont piqués la coupe du monde et en plus ils pourront rien nous dire, ils ne parlent pas un mot de Français. » Un homme à ses côtés dit en riant : «Regarde les avec leur dégaines ! Sa c’est bien des Italiens à se promener avec une casquette et un polo ! T’as vu le temps qu’il fait ?! »
Les gens n’étaient peut-être pas très connaisseurs en vélos, mais au moins ils étaient là et je savais que leurs remarques n’étaient pas méchantes. 15 mètres plus loin alors que je voyais le podium, je remarquais une famille postée le long des barrières qui regardait tranquillement les gens à l’intérieur passé. Un homme âgé dans le lot parla un peu fort : « C’est bien un directeur sportif ça ? C’est dingue ils sont de plus en plus jeune, mais comment ils veulent faire gagner leur équipe, ils ont même d’expérience comme coureur ! De mon temps les directeurs étaient plus âgés et puis ils avaient de l’expérience ! Regardez moi ce minot comment il est fringués, quel dégaine ! C’est pas croyable comment ils s’habillent maintenant, je suis sur que Anquetil se retournerait dans sa tombe s’il voyait ça ! » L’instant d’après j’entendais un homme plus jeunes de 45 ans lui répondre : « Chut papa c’est Adrien Lhermitte, le manager de l’équipe Team Ceramica Flaminia ! Arrête de parler il est Français et il te comprend. » Derrière une femme prenait la parole : « Au fait c’est son équipe qui a le maillot jaune non ? » Je m’arrêtais sur place et regardais au loin Leonardo qui se faisait interviewé par la presse locale. J’étais heureux de cette image mais en réalité je voulais savoir ce que disait la famille. Il y avait deux enfants qui étaient plus petits que la barrière. Ils étaient grimpés dessus et était assis en haut. Ceux qui étaient certainement leurs parents les tenaient dans le dos pour qu’ils ne tombent pas. L’un des gamins prit la parole : « Bah moi je le vois pas le maillot jaune. Il est ou ? » Le grand père lui expliqua alors que ce n’était pas moi qui portait le maillot jaune mais le coureur qui l’avait remporté hier. Puis il ajouta, visiblement vexé d’avoir vu son argumentation contrée tout à l’heure, que cela ne changeait rien et qu’avant les directeurs sportifs étaient bien plus classes et plus vieux. Une jeune fille qui les avaient rejoints lui répondit alors que pour sa part elle trouvait que j’étais bien habillé avant d’ajouter : « Je préfère qu’ils soient en polo plutôt qu’avec leur chemise dans leur pantalon comme avant ! »
Episode 27 : (Suite)
Cette famille me rappelait un peu la mienne sur l’ambiance et les différents points de vue. Tandis que je regardais le podium au loin, le 2ème enfant assis sur la barrière parla à son tour : « Maman est-ce que le directeur il peut aussi nous signer un autographe comme les coureurs ? » J’avais une immense tentation de me tourner vers cet enfant et d’aller lui signer tout de suite, ne serai-ce que pour lui faire plaisir. Mais je ne voulais pas que la famille croit que je les espionnés depuis tout à l’heure. La mère expliqua qu’il ne fallait pas me déranger car je devais sans doute penser à quelque chose et que c’était important pour moi. L’enfant s’interrogea alors à voix haute : « A quoi il pense maman ? » Cette fois je saisissais l’occasion et tournait les talons vers eux. Peu importe ce qu’ils penseraient de moi, je voulais faire plaisir à ce gamin. En avançant je me demandais ce que j’allais leur dire, comment les abordés alors que je leur foncés droit dessus. Je m’arrêtais face à la barrière qui nous séparaient et décidais inconsciemment de m’abaisser légèrement vers le gamin et de lui dit : « Bonjour, j’ai cru entendre que tu voulais un autographe ? » L’enfant fit alors des grands yeux énormes et sa mère le secoua un peu en lui soufflant : « Allez, donne ton calepin au monsieur. » L’enfant osé à peine le donner, me fixant toujours. Je prenais le petit calepin en lui faisant un sourire et lui demandais : « Comment t’appelles-tu ? » Il osa à peine répondre et ce fut sa mère qui me le dit : « Il s’appelle Grégoire. » Je signais l’autographe dans un silence, je sentais que la famille m’observait. Je rendais le calepin au gamin lui faisant un autre sourire et lui disant : « Et voila. ». Il regarda doucement son calepin, vit le mot que je lui avais laissé, releva la tête et après m’avoir fixé pendant deux secondes il déglutit et me dit merci, le sourire aux lèvres. Je le remerciais et, fier de lui avoir fait plaisir je m’apprêtais à repartir quand le père m’adressa la parole : « Merci franchement monsieur… Monsieur Lhermitte c’est ça ? » Je lui répondais que oui et la discussion s’enchaîna lorsqu’il reprit : -Vous êtes bien Français alors ? Vous n’avez jamais fait de courses dans le peloton professionnel ? » Je lui répondais que non je comptais sur ma stratégie et ma passion et que j’étais bien Français. La jeune fille reprit : « Vous avez quel âge pour diriger déjà une équipe ? » Je lui répondis que j’avais 22 ans puis je dit au grand-père que je n’avais pas l’expérience des anciens mais la passion des jeunes. Enfin un gamin me demanda pourquoi j’étais en Italie alors que j’étais Français. Je m’abaissais à sa hauteur et lui dit ceci : « Tu sais le cyclisme c’est une passion mondiale, et il n’y avait pas beaucoup d’équipe qui voulaient de moi. Mais Ceramica Flaminia a accepté alors dans la vie il faut savoir avancer. Et regarde maintenant on a le maillot jaune. » « Pourquoi il est pas là le maillot jaune ? » « Et bien parce qu’il est occupé avec les journalistes. Mais tu le verras certainement ce soir à la TV » Enfin avant que je parte le père me remercia de ce temps précieux que je leur avait accordé. Je retournais vers le bus et aperçu un journaliste Français qui souhaitait me parler rapidement : « Bonjour je travaille pour Stade2, l ‘émission sur hebdomadaire du sport sur France télévision, est-ce que mon équipe et moi pourrions venir dans votre bus demain et aussi à votre hôtel pour avoir quelques réactions et voir l’ambiance dans une petite équipe ? » Je lui répondais oui avec plaisir et prenais RDV ce soir à l’entrée de notre bus. Puis je montais à l’intérieur et attendait les derniers gars. Quand Leonardo arriva le dernier, suite à des interviews prolongeaient je commençais le briefing :
« Bien les gars, aujourd’hui je vous l’annonce l’objectif n’est pas de garder ce maillot mais de mettre la main sur celui de grimpeur. Je m’explique : Aujourd’hui c’est une arrivée au sprint et -Massimo me le confirmera sans doute- la victoire est sans doute réservée à Daniele. Or hier Daniele a finit 2ème. Une victoire aujourd’hui et il prend le maillot jaune avec les bonifs…Donc, à moins que Leonardo nous refasse un top 2 sa va être dur, mais il nous faut quand même contrôler le peloton. C’est à nous de le faire ! Au km 9 il y a un premier passage pour les points de la montagne. Les attaques pour prendre ces points peuvent permettre à un échappé de prendre le large. L’idée étant de glisser Maurizio ou Dainius devant pour prendre les points, peut-être le maillot de meilleur grimpeur et nous éviter de rouler devant en disant aux autres : Nous sa nous dérange pas de laisser un copain filer ! La priorité revient à la deuxième côte répertoriée à 16 points pour le premier. Autant vous dire que celui qui a pris les 6 points hier c’est de la gnognote. Par contre après on fait gaffe parce que il faut contrôler si on n’est pas devant. Attention à la dernière bosse il pourrait y avoir des cassures. Je veux voir les leaders devant compris ? Au sprint Antonio emmène Tomasz. Tu auras la faveur de Maurizio pour le remonter dans le peloton si celui-ci n’était pas dans les échappées. Mykahilo tu suis encore Daniele si tu peux et Leonardo tu te mets dans la roue de Mykahilo et tu t’accroches ! Des propositions ? » Il n’y en avait pas et après avoir souhaité bonne chance aux gars chacun partait à son post.
15 minutes plus tard j’étais parti, avais récupéré Serguy et tandis que notre voiture figurait à la 3ème place de la file, la radio transmis : « Une échappée à déjà fait un écart d’une minute. » Je prenais la radio et demander aux gars qui était devant. J’entendis alors ceci : « Ici Dainius, j’ai pris le bon coup, on est 5 et à 4km du point de grimpeur mais il y en a qui ont du mal. » Je disais à Dainius de coopérer et aux autres dans le peloton de rester planquer, ce n’était donc pas à nous de rouler. Puis en haut du point on entendis la radio transmettre les résultats : Dainius était passé 2ème. Les commissaires m’invités à rejoindre l’échappée en haut de la côte. Je la rejoignais dans la descente alors qu’elle comptait déjà 1m30 d’avance. Je prenais l’émetteur et dit : « Dainius je suis là, tente ta chance dans la montée pour passer premier. Les gars méfiez-vous en arrivant en bas de la côte car le peloton va accélérer. Pour l’instant il ne roule pas pour s’économiser dans la montée. »
Les Kms passèrent et je remarquais que 2 coureurs ne prenaient pas de relais. Puis Dainius attaqua à 3km du point et faisait rapidement l’écart, suivi par un des coureurs qui n’avait pas pris de relais. Ils comptèrent rapidement de l’avance sur l’échappée et de nouveau les commissaires me firent signe de passer. Pendant que je rejoignais Dainius je demandais à Massimo par radio de me prévenir des mouvements du peloton. Puis j’arrivais à la hauteur du Lituanien et voyais que le coureur derrière lui peiné, ne prenant pas de relais. Sans que je lui demande mais en y pensant Dainius accéléra de nouveau et il lâcha son camarade que je doublais peu de temps après. Il lui avait suffit d’accélérer pour décrocher un gars. Je l’encourageais ensuite et lorsqu’il passa sous la 2ème côte répertorié j’allais à sa hauteur, le ravitailler et lui demander ce qu’il comptait faire. Il me répondit que c’était suicidaire d’essayer tous seul et qu’il allait se relever. Je rajoutais mon commentaire : « Oui ok attend l’autre mais ne collabore plus car on a le maillot. Reste tranquille ! » Sur ce je retournais derrière lui et recevais une transmission de Massimo qui me prévenait qu’il allait ravitailler l’équipe en haut de la 2ème côte et que le peloton roulait.
Episode 27 : (Suite et fin)
A la fin de la longue descente le groupe de 5 s’était reformé mais 2 coureurs faisait des relais extrêmement courts tandis que Dainius restait derrière. Arrivé au pied de la petite bosse l’échappée ne comptait plus que 2 minutes d’avance contre 7 à un moment. Je ravitaillais Dainius et demandais aux coureurs du peloton de bien se placer pour cette bosse. Dainius attaqua dès le pied de la bosse et son état de fraîcheur l’emporta. Personne ne chercha à le suivre, tous le regardaient partir. Je n’étais pas autorisé à le suivre mais il réapparut dans la petite descente. A 20 km de l’arrivée les commissaires me demandaient de me garer pour laisser passer le peloton. Je m’exécutais tandis que Massimo me disait que tout allait bien pour les gars, puis quelques Kms plus loin je reprenais ma place au sein de la file des voitures. A 10km de l’arrivée je demandais si tout était comme prévu. Suite aux réponses positives de Leonardo, Mykahilo et Tomasz je croisais les doigts puis laissais le silence radio jusqu’à la fin. Je me garais près du bus et la radio officielle annonça la victoire de Bennati. Nous avions donc perdu le maillot jaune mais avions gagnés celui de meilleur grimpeur. Ricardo, Filippo, Maurizio, et Dainius arrivèrent mais ne savaient pas la place des gars. Massimo disait ensuite à Dainius de venir avec lui pour se préparer avant de monter sur le podium. Enfin on vit Leonardo, Mykahilo, Tomasz, Antonio arriver. Mykahilo prit la parole : « Bon Tomasz finit 12ème, Léonardo 6ème et je fais 3ème ! » Je les félicitais et tandis qu’ils se changeaient je rejoignais Massimo au podium où on applaudit Dainius.
« Finalement on a juste changer de maillot aujourd’hui », c’Est-ce que dit Filippo dans le bus. Arrivée à l’hôtel on montait dans nos chambres, pendant que les coureurs récupéraient je consultais mes mails et regarder le palmarès de la Vuelta Ciclista A Mallorca qui venait de se finir le jour même :
http://www.pixenli.com/im/image1222193408023380900.html
On se rejoignait ensuite pour dîner et après on regardait le petit reportage dans le journal local. A ma grande surprise, et en plus de voir Leonardo à la TV, on me vit discuter avec la famille. Le journaliste disait que cela prouvait le bon lien entre les spectateurs et les personnes du cyclisme.
J’allais ensuite me coucher comme les autres et je repensais à notre journée avec cette bonne 3ème place et ce maillot à pois.
L’équipe était sur sa propre lancée…
Je te sauve du bide
Pas mal surtout la scène avec le gamin beau pavay bien écrit pas ennuyeux
Merci Favre !
Pas ennuyeux t'es sur ? Au moins y'a du texte ce coup-ci !
Je suis crevé donc je vais pas lire ça maintenant mais promis demain je lis . . .