Chapitre 1
La motivation manquante
chers forumeurs fidèles
Depuis bien longtemps déjà, je cherche un poste où exploiter mon talent, un club qui verrait ma capacité exceptionnelle à gérer une équipe de football.
Mais depuis bien longtemps, j’ai abandonné ce rêve qui m’a si longtemps paru accessible devant la dure réalité de la société actuelle, car je ne suis pas le modèle éthique que tous président souhaiterait pour commander son équipe, je ne suis pas de ces monstres du coaching qui se pensent entraîneurs mais qui composent leur équipe selon les critiques des médias.
Moi, je suis un coach indépendant, j’ai mes idées, mes principes auxquels je ne dérogerais pour rien au monde.
Pour moi, le métier d’entraineur a changé depuis quelques années, il ne suffit plus d’être un simple homme qui donne son équipe pour le prochain match et qui installe des plots pour un entrainement, non, il faut désormais gérer la presse, le monde extérieur. Les conférences de presse et autres interviews sont devenues les valeurs sûres qu’un président recherche chez son coach, il faut accepter les critiques et y répondre avec humour et légèreté.
J’en suis incapable, je suis un homme tranquille de nature, pas une bête de cirque qu’on montre au public et dont on débat jour et nuit pour présenter un pauvre quotidien sportif, non, ce n’est pas ça entraîner.
Entraîner, c’est mener une équipe le plus haut possible en utilisant son intelligence, son statut aussi pour attirer avec soi un joueur de classe mondiale, c’est ça entraîner, c’est gérer une équipe pour être reconnu comme un grand bonhomme du foot.
Entraîner, c’est composer une équipe pour gagner, pour faire chavirer de bonheur les supporters qui sont venus assister au match de ton équipe.
Voilà ma vision du métier d’entraineur, un homme de l’ombre qui joue le second rôle dans l’équipe après le joueur qui est sur la pelouse et ce n’est en aucun cas un gars bien sapé qui est convoqué pour ouvrir sa grande geule et critiquer son homologue.
Voici mes principes…
Mais avec ça, peut-on devenir entraineur ? Un président nous fera-t-il confiance ?
Je suis sûr de ne pas être le seul manager de France à partager ce point de vue.
C’est rempli de tristesse après ce difficile constat que je me rends à l’Hôpital de Tarbes voir mon petit garçon, Jason, 10 ans et demi, atteint d’une leucémie.
Aujourd’hui est un jour important pour lui car le docteur va annoncer un diagnostic d’espérance maximale de vie. Je le sais déjà condamné, je viens lui rendre visite tous les deux jours dans cette putain de bordel de merde de chambre 246, et tous les deux jours je le vois, las, allongé dans son lit, seul avec le livre « Robin des Bois » qui le suit depuis son entrée ici, il y a maintenant deux ans.
Il n’a pas besoin qu’on lui cache les diagnostics du docteur, il a grandi d’un coup et je ne lui ai jamais caché quoi que ce soit, estimant qu’il devait savoir qu’il était condamné.
Le docteur vient à moi pour m’annoncer la triste nouvelle.
Je lui demande de passer les détails et d’arriver au fait. J’apprends donc qu’il n’a plus que deux ans à vivre…
Je me dirige vers sa chambre, emprunt à une certaine tristesse.
Je pousse la porte et je le vois, allongé comme à l‘habitude, son livre sur la table de chevet, sa peau pâle qui me fait me souvenir de sa mine bronzée lors des retours de vacances. Il me questionne dés qu’il aperçoit ma tête :
« Alors ? »
Sa question est brutale. Le ton sec qu’il a prit m’a glacé et je commence à regretter l’absence de préparation d’une réponse. Je reste là, comme un con, figé devant sa mine défaite. Je m’apprête à débuter un long monologue lorsqu’il prend la parole avant :
« T’inquiète, j’ai entendu le docteur Rozies »
Il me soulage par sa réponse et nous discutons, comme à l’habitude, de tout et de rien…
Nous ne manquons évidemment pas de parler de mon métier, toujours aussi palpitant , lorsqu’il place cette phrase qui va changer ma vie, et la sienne avec :
« Ecoute, Papa, tu sais que je n’ai que 2 ans à vivre… alors s’il te plaît, donne-moi un grand souvenir de toi. Je ne veux pas avoir de toi le souvenir à chier d’un chômeur qui peste la mort contre la société actuelle, je veux que tu réussisses pour moi. »
C’est vrai qu’il faut que je sois un grand coach pour lui, il faut qu’il ait un souvenir fort de sa famille après la mort de sa mère. Sur le coup, je ne réponds pas de la meilleure façon qui soit :
« Ok fiston mais tu sais que ce n’est pas possible, personne ne veux de moi. J’ai mes idées et personne ne les partage. Tu sais la société…
-Alors change ! Ne reste pas là les bras croisés à pester, change pour moi et deviens le père que j’ai toujours souhaité.
-Bon… c’est d’accord fils, je changerais pour toi et tu me verras à la télé sur un banc de grand club !! !
Sa pourrait etre interessant Continue
Tres simpa mais le fils s´exprime bien pour un garcon de 10 ans
continu c´est pas mal!
allez Gael!
mais e1000oui, prkoi tu dis allez Gael
sinon pour Jason, je pense qu´on mûrit avec cette maladie.
Il a perdu sa mère et son père est un tocard fini
Je prendrais tous vos comms au sérieux et m´en servirais pour progresser
gael Monfils Ghislain
ah
sinon pour la story, tu la trouves comment ?? ?
j´annonce, apres ce premier chapitre qui je l´espère vous a plu, le fonctionnement de la story:
Les posts se feront le mercredi apres-midi et le week-end (samedi matin - dimanche soir) au rythme de 1 épisode par jour.
Le reste de la semaine sera consacré à l´écriture des chapitres
Ce fonctionnement reste provisoire et il pourra être modifié par moi-même à tout moment
Il se peut que je poste 2 épisodes par jour car tout dépend de l´avance et du suspens laissé dans les précédents chapitres, etc...
de poster régulierement sur ce topic pour contribuer à toute la gloire de cette story
Pas mal le début, vasy continue je suivrais
Chapitre 2
La révélation
C’en était terminé du Ghislain Corréa discret, timide voire renfermé.
C’était avant ; avant que je prenne conscience du mal que je faisais à mon fils, lui que j’aime tant, lui pour qui je ferais tout, lui qui a tellement rêver de ma gloire, du bonheur total lorsqu’il voyait son père à la télé mais lui, aussi, qui est malade pour l’éternité, cloué dans un lit à rêver d’un père entraîneur, à regarder avec envie l’extérieur et le stade Maurice Trélut…
J’ai décidé de changer, pour mon fils qui a toujours cru, qui a toujours su que j’allais réussir à le faire rêver depuis sa chambre d’hôpital.
Comment ? Comment apprendre à devenir une de ces bêtes des médias quand on est réellement « coincé » (car c’est le mot) ?
Un don du ciel ? Un miracle ? Un coup de tel …
« J’ai pas l’temps !! ! Mon esprit… glisse ailleurs !! ! »
(Ma sonnerie de portable, perso je kiffe)
Je décroche, coupé dans ma réflexion :
Moi : Allo ?
R.C : Bonjour, Mr Corréa ?
Moi tout étonné de l’accent marseillais que prend le mec au téléphone) Oui, c’est bien moi.C’est pour ?
R.C : Bonjour, Rolland Courbis, RMC Info à l’appareil. Vous êtes bien entraîneur au chômage ?
Moi : Oui, toujours…
R.C : Nous organisons une émission spéciale consacrée à beaucoup de jeunes entraîneurs comme vous qui ont, pour des raisons diverses, du mal à trouver un club prêt à les embaucher. Etes-vous intéressés ?
Moi : Bien sûr, je suis vraiment touché qu’on porte un peu d’attention à mon égard. Quand se tient l’émission ?
R.C : Demain soir dans « Coach Courbis » à 20 heures.
Moi : Très bien monsieur Courbis, rendez-vous demain dans les locaux de RMC. A bientôt.
R.C : A bientôt et merci.
Je raccroche, un peu sous le choc.
Je réalise après 5 minutes de marche qu’un entraîneur de renom, qui a coaché l’OM et le RC Lens (entre autres) et qui est autant connu pour ses condamnations que pour sa grande geule et son franc parler, inimitable en France.
Je réalise également l’énorme coup de pub que cette émission va me faire auprès des présidents qui recherchent un manager compétent.
Je vois également un danger potentiel lors de cette émission : Le stress, le bide total lors de ma seule chance d’être « repéré » par un quelconque président de club.
Pour éviter le drame, il faut que je me prépare à répondre à toute éventualité, à toutes questions chaudes qui pourraient m’assommer.
Je réfléchis, longtemps, très longtemps à la façon de préparer au mieux mon intervention.
Regarder des vidéos ? Chercher des traces écrites sur le Net ? Ce sont des possibilités…
Finalement, j’en viens à un raisonnement sobre et mûrement réfléchi :
Ca ne sert à rien de préparer cette intervention :
J’ai la flemme et pas vraiment le moral après mon passage à l’hosto
Si un président de club me contacte, c’est qu’il doit m’apprécier tel que je suis, il ne doit pas apprécier l’image que je veux faire ressortir.
Je ne sais pas mentir
Et c’est après ce difficile mais concret raisonnement que je m’en vais me coucher.
Le lendemain, 18h30…
Je suis prêt, devant la gare, à partir pour Paris. Je pense très fort à cette émission de radio à laquelle je vais participer.
Durant le voyage, un souvenir me revient, un de mes souvenirs d’enfant qu’il me reste, malgré une enfance loin d’être paisible :
Au collège, je mesurais environ 10 cm de moins que tous les enfants de ma classe (car j’ai passé une classe, le CP, ce qui me donne un an de moins que tous mes camarades de classe) et c’est évidemment toujours moi qui était mis plus bas que terre lors des récréations.
En plus de ça, je ne savais pas me battre, aptitude élémentaire pour l’obtention du brevet de la cour de récréation à l’époque.
Un jour, je suis revenu chez moi la face ensanglantée et massacrée par les « grands » du collège et c’est là que ma mère m’a lancé une phrase que jamais je n’oublierais :
« Si tu peux pas te servir de tes muscles, sers-toi de ta geule ! Ouvre-là un peu »
Malgré l’effet pas franchement bénéfique de cette méthode, même si elle m’a sauvé plusieurs fois d’une énième confrontation physique avec un grand dadet à la sortie, j’ai tenté de m’y accrocher le restant de ma scolarité mais, au cours de mes études supérieures, j’ai, par intérêt purement scolaire, abandonné la « méthode Antonnetti » jusqu’à l’exclure totalement de ma vie. Mais, au fond de moi, je la sens, qui ne demande qu’à s’éveiller et qui aurait pu m’ouvrir certaines portes malheureusement refermées à jamais.
Je n’ai jamais réellement trouvé le bon moment pour la ressortir, cette geule qui peut, je le sais, m’aider, à moi et à mon fils.
Cette émission, serait-ce le bon moment ?
Juste le temps de réfléchir à la question que le train arrive, gare de Lyon…
j´espère que vous n´êtes pas déçus du fonctionnement du topic mais ce n´est que provisoire, je pourrais pitetre me consacrer quotidiennement aux posts
de répondre également
je tiens également à m´excuser pour les codes lors du paragraphe du raisonement, j´avais fait un joli truc sur Word mais ça le fait pas ici,
prkoi personne répond ?? ??
Si c´est bien , continu
Incroyable
Enfin un jeune pouce qui sait écrire sans faire de faute
-Alors change ! Ne reste pas là les bras croisés à pester, change pour moi et deviens le père que j’ai toujours souhaité.
ça fait du bien d´être soutenu
continue
Chapitre 3
Une prestation remarquée
Et me voici dans les locaux de RMC Info en tant que participant à l’émission spéciale de « Coach Courbis » sur les jeunes entraîneurs sans emploi.
Une aubaine pour nous qui recherchons un bon coup de pub’ à travers la France.
Il est 20 heures et l’émission débute enfin…
Je suis en compagnie d’autres coachs chômeurs et morfondus dans leurs longues journées monotones et ennuyeuses.
Rolland Courbis nous passe tour à tour à la loupe et recueille nos témoignages et autres anecdotes intéressantes pour l’audimat.
Quand vient (enfin) mon tour, le présentateur avait une marque de lassitude très visible sur le front. Il s’adressa à moi comme par dépit en posant ces questions habituelles :
« A vous maintenant, présentez-vous à tous nos auditeurs.
-Bon, très bien. Je m’appelle Ghislain Corréa, j’ai 30 ans et je recherche activement un club.
-Et pourquoi ne trouvez-vous pas de club à l’heure actuelle ?
-Parce que je suis nul à chier… (premier éclat de rire)
-Mais encore…
-Et bien ma timidité et mon manque de charisme au niveau extérieur me joue souvent des tours.
-Hum, très intéressant comme situation…
-Ah non, c’est pas super intéressant, non (second éclat de rire)
-Et quels sont vos objectifs dans le court terme ?
-Remporter la Ligue des Champions dans deux ans.
-Rien que ça…
-Ben, je vois pas ou est la difficulté… encore faut-il ne pas s´appeler Paul Le Guen...
-Très bien ce sera tout…
Je ressors des locaux pas franchement fier de moi mais je me dis aussi que par rapport aux autres invités, j’ai au moins eu le mérite de faire rire Courbis.
« J’ai été nul, après ça je suis foutu, qui voudra de moi maintenant ?
Moi qui ai tant espéré de cette intervention, rien, que dalle, nada, niet !! !
Et mon fils, qu’est-ce qu’il va penser de son père désormais ?
Je suis vraiment nul à chi…
J’ai pas l’temps !! ! Mon esprit !! ! Glisse ailleurs !! !
Moi (D’un ton agressif après cette désillusion) : Allo ?
R.L : Salutations, Etes-vous Mister Corréa ?
Moi (Surpris de l’accent « british » du type au téléphone) : Oui c’est moi. Vous êtes ?
R.L : Randy Lerner, président of Aston Villa Football Club. J’ai écouté votre émission et ...
Moi : Vous m’avez trouvé nul. C’est bon, pas besoin de m’enfoncer…
R.L : Oh, no. Vous étiez très bien. D’ailleurs vous avez… plu... au staff. Je voudrais vous rencontrer demain with the staff.
Moi : Ah bon ? J’étais bon ce soir ?
R.L : Oh, yes. Very beautiful !! ! Rendez-vous demain midi at restaurant of Aston Villa !! !
Moi : Très bien, monsieur. A demain.
R.L : Yes, à demain midi, mister Corréa.