Star incontournable de l’outdoor, la Fenix est réputée pour être l’une des meilleures montres multisport du marché depuis plus de dix ans maintenant. Si ses qualités et ses promesses ne sont plus vraiment à démontrer de ce côté là, on a voulu voir comment elle s’en sortait dans la vie de tous les jours, dans le quotidien d’un quadra parisien, scoot, boulot, dodo.
Sommaire
- Présentation et caractéristiques de la montre connectée Garmin Fenix 8 AMOLED
- Prise en main : Une montre qui en a sous le capot
- Un écran AMOLED de toute beauté et une autonomie à faire frémir les montres “lifestyle”
- Une montre connectée alliée du quotidien
- Mais une montre de sport avant tout !
Mon histoire d’amour avec Garmin remonte, comme beaucoup de monde, à une Forerunner dont j’ai oublié le numéro ou à un compteur GPS de VTT pendant mes longues sessions de course d’orientation en forêt de Fontainebleau dans mon adolescence. Aussi loin que je me souvienne, posséder une montre Garmin, ce n’était pas juste avoir une montre pour courir, c’était littéralement “faire partie de la communauté Garmin” et être toujours encouragé (par une appli, un coach ou des utilisateurs à travers le monde) à se dépasser.
Pendant très longtemps je n’envisageais pas avoir autre chose qu’une montre Garmin au poignet, même quand j’ai commencé à moins faire de sport (les ligaments tu connais…), même quand les kilos m’ont rattrapé, même quand le sport “on verra cet été quand il fera beau”. Puis petit à petit, le citadin que j’étais devenu a laissé son VTT à la campagne et sa montre sportive au placard. Les montres connectées qui arrivaient de partout (et surtout de Chine) avec de belles promesses et des prix défiants toute concurrence m’ont éloigné de mes amours de jeunesse. J’étais devenu un quadra parisien comme un autre… Alors quand est arrivée la proposition de tester la nouvelle Fenix 8 en version AMOLED et écran Saphire, j’ai sauté sur l’occasion et c’est comme si on ne s’était jamais quitté.
Présentation et caractéristiques de la montre connectée Garmin Fenix 8 AMOLED
Sans grande surprise, on a l’habitude désormais, la Fenix 8 AMOLED se décline dans plusieurs tailles et plusieurs finitions. 43mm, 47mm et 51mm avec boîtier en acier ou en titane et un écran en verre classique renforcé par du Corning Gorilla 3 ou en cristal de saphir. Les prix varient ainsi de 999,99€ pour le modèle en acier et verre classique (en 43 et 47 mm) à 1199,99€ pour le modèle 51 mm avec AMOLED et écran en saphir voir 1299,99€ si vous optez pour un bracelet en cuir ou en Titane. Bref, ce sont pas moins de 12 combinaisons possibles qui sont disponibles sur le site du constructeur, auxquels on peut rajouter 4 modèles “Solar” (recharge solaire intégrée pour prolonger l’autonomie) ainsi que 2 modèles de la Fenix E, la version la plus abordable de la gamme (799,99€).
Fenix 8 AMOLED 43 mm | Fenix 8 AMOLED 47 mm | Fenix 8 AMOLED 51 mm | |
Taille d'écran | 1,3 pouce | 1,4 pouce | 1,4 pouce |
Type d'écran | AMOLED | AMOLED | AMOLED |
Définition d'écran | 416 x 416 pixels | 454 x 454 pixels | 454 x 454 pixels |
Poids (boîtier seul) | 44 g | 52 g | 64 g |
Autonomie (connectée) | 10 jours | 16 jours | 29 jours |
Capteurs | GPS, Glonass, Galileo, QZSS, Beidou, Oxymètre, Altimètre barométrique, Compas, Gyroscope, Accéléromètre, Thermomètre, Profondimètre, Capteur de luminosité, ECG, etc. | GPS, Glonass, Galileo, QZSS, Beidou, Oxymètre, Altimètre barométrique, Compas, Gyroscope, Accéléromètre, Thermomètre, Profondimètre, Capteur de luminosité, ECG, etc. | GPS, Glonass, Galileo, QZSS, Beidou, Oxymètre, Altimètre barométrique, Compas, Gyroscope, Accéléromètre, Thermomètre, Profondimètre, Capteur de luminosité, ECG, etc. |
Compatibilité | iOS / Android | iOS / Android | iOS / Android |
Étanchéité | 10 ATM | 10 ATM | 10 ATM |
Prix de lancement | à partir de 999€ | à partir de 999€ | à partir de 1099€ |
Prise en main : Une montre qui en a sous le capot
Pour avoir un petit aperçu des nombreuses fonctionnalités offertes par la nouvelle Fenix 8, Garmin a eu la bonne idée d’inviter quelques journalistes tech et outdoor à tester la montre en conditions réelles dans un endroit absolument parfait pour cela : la Corse. Au programme, du trail, de la rando, du canöe (finalement annulé à cause de la météo) et du canyoning. Un petit panaché d'activités outdoor taillées pour la Fenix, à moins que ce soit l’inverse…
Le modèle qui nous a été remis pour le séjour et pour notre test est la 47mm AMOLED Sapphire et cadre en titane. Elle dispose d’un écran de 1,4 pouce, pèse 52g et est fournie avec un bracelet en caoutchouc classique de type “sport” de 22mm. Pas une grande histoire d’amour d’ailleurs entre ce bracelet et moi, jamais le bon cran, pas hyper agréable, je l’ai vite remplacé par un modèle UltraFit en nylon (39,99€ quand même !), la lune de miel pouvait enfin commencer.
Un écran AMOLED de toute beauté et une autonomie à faire frémir les montres “lifestyle”
La grosse nouveauté de cette Fenix 8, c’est donc son écran, qui passe du traditionnel “MIP” (Memory in Pixel), bien connu des amateurs de montres sportives, à l’AMOLED, équivalent à nos écrans de smartphones. Pour la faire simple, l’AMOLED propose de meilleures couleurs (plusieurs dizaines de milliers contre… 64 seulement pour les dalles MIP), une meilleure résolution et une meilleure lisibilité dans les basses lumières (ou la nuit), au détriment, en général de l’autonomie et de la lisibilité en plein soleil. Des éléments facilement contournables avec une meilleure gestion de l’énergie, des composants moins énergivores et une luminosité accrue pour pallier les effets du soleil.
Ce que réussi parfaitement la Fenix 8 AMOLED avec sa luminosité adaptative et ses presque 16 jours d’autonomie en mode connectée et usage uniquement “lifestyle”. Comptez plutôt une dizaine de jours en utilisation mixte avec deux ou trois séances de courses par semaine, 7 jours avec l’always-on activé, jusqu’à 47h en mode GPS (pour les ultra trails par exemple) ou pas loin de 30 jours sans connectivité et écran éteint. La version Solar pouvant même atteindre jusqu’à 48 jours d’autonomie, de quoi prévoir un petit trek dans le désert sans trop de souci.
Un petit mot également sur l’écran en saphir dont dispose le modèle que nous testons, la légende dit que le saphir ne peut être rayé que par du saphir lui-même. Puisqu’il est plutôt rare de tomber sur un gisement aiguisé de saphir dans la nature tous les jours, autant dire que cette montre est quasiment inrayable. Et après plus d’un mois de test en la portant 24/24, je n’ai pas relevé la moindre petite éraflure. Appréciable !
Une montre connectée alliée du quotidien
L’une des choses qui m’avait détourné de mes anciennes montres de sport Garmin, c’était leur manque de connectivité et de modernisme (à mon sens bien sûr). Je n’ai pas envie d’avoir une montre pour le sport et une autre pour la vie de tous les jours, recevoir mes notifications, mes appels, payer en sans contact, etc etc…
J’ai bien eu un temps une Venu 2 dont j’adorais le design et la promesse, mais plein de petites choses, le manque d’intégration dans des écosystèmes complet (comme peuvent le proposer Apple ou Samsung par exemple), une interface au final un peu austère et un manque d’ambition (corrigé depuis avec la Venu 2 Plus et la Venu 3) m’avaient définitivement détourné de cette marque que j’ai tant aimé.
Avec la Fenix 8, fini les tergiversations, on profite enfin du meilleur du sport et du lifestyle. L’interface est claire et soignée (on peut évidemment changer l’écran d’accueil à sa guise grâce à l’application Connect IQ), même s’il faut un certain temps pour se familiariser avec les 5 boutons et leurs différentes actions. Au bout d’un mois il m’arrive encore de me tromper, mais je sens qu’on est proche du dénouement. Les chefs produits nous avaient pourtant bien mis en garde “C’est une montre qui s’apprivoise. Il faut la porter tous les jours et s’en servir pour qu’elle délivre tout son potentiel”. Bingo.
Parmi les options appréciables, on note la présence d’un micro et d’un haut-parleur pour passer des appels (uniquement en Bluetooth via votre smartphone pour le moment, en attendant une Fenix 8 Pro qui profiterait enfin d’une connexion 4G), utiliser l’assistant vocal (pas très efficace soit dit en passant) ou même prendre des notes vocales. Sans oublier le paiement NFC via Garmin Pay (quasiment toutes les banques françaises sont compatibles) ou mon petit péché mignon, le suivi du sommeil et votre montre qui vous accueille tous les matins par un “Bonjour”, un résumé de votre nuit, votre score d’énergie et des conseils pour la journée à venir, j’adore !
Mais le must du must, on ne va pas se mentir, c’est la présence de cette petite lampe LED qui permet d’éclairer la nuit sa serrure, le chemin pour aller aux toilettes, les cavités sombres d’une activité canyoning ou encore… les crottes du chien à ramasser dans le parc en plein milieu de la nuit sans risque de faire tomber son smartphone…
Seul petit bémol (avec le bracelet d’origine que je ne trouve pas confortable), les nouveaux boutons magnétiques haptiques, nécessaires nous a-t-on dit pour assurer l’étanchéité jusqu’à 100m et les fonctions de plongée jusqu’à 40m, ont tendance à être un peu mollassons.
Mais une montre de sport avant tout !
Bon c’est bien mignon tout ça, mais notre explorateur, au fin fond du Groënland, ça lui fait une belle jambe de pouvoir payer avec sa montre chez les pingouins ou savoir quel temps il fait à Paris. Lui il a besoin de savoir où il se trouve, combien de temps il a mis à relier Aappilattoq de Tasiusaq (cherchez pas j’ai vérifié, ça existe) et est-ce qu’il pourra repartir demain ?
Niveau géolocalisation, de ce que nous avons pu relever en Corse ou en région parisienne, il n’y avait rien à noter de spécial. Reste à savoir comment ça se passe dans le reste du monde, mais la puce GNSS (qu’on appelle toujours à tort GPS) est à la fois compatible avec le GPS traditionnel, mais aussi tous les grands services de géolocalisations tels que Galileo, QZSS, Beidou ou encore Glonass.
Pour les petits malins qui pensent qu’en intégrant une équipe de Lacrosse pour les prochains JO de 2028 à Los Angeles la Fenix 8 ne peut rien faire pour eux : FAUX. Lacrosse est nativement supporté comme plus de 110 sports en tout, parmi lesquels on retrouve toutes les courses possibles, le cyclisme, la pêche (?!), le golf bien évidemment mais aussi pour la première fois la plongée sous-marine en bouteille ! Un nouveau capteur permet de remplacer un ordinateur de plongée traditionnel pour vos sorties jusqu’à 40m (Niveau 2). Au delà, la montre sera toujours étanche mais il faudra vous tourner vers un ordinateur (oui oui ça s’appelle comme ça) dédié. Pas de canyoning par contre dans les 118 activités proposées, alors nous avons utilisé un profil de randonnée (après tout, le canyoning c’est de la randonnée aquatique !).
Parmi la multitude de capteurs présents, outre les différents GNSS mentionnés juste avant, on retrouve les traditionnels altimètre barométrique, compas, gyroscope, accéléromètre, thermomètre, capteur de luminosité ou l’indispensable capteur de profondeur pour la plongée en toute sécurité. Sans oublier l’oxymètre de pouls et le traditionnel moniteur de fréquence cardiaque. Seul manque à l’appel l'électrocardiogramme, bien présent dans la montre mais toujours pas autorisé en Europe.
Autrefois considérée comme une pure montagnarde, je me souviens d’ailleurs du slogan de la toute première Fenix : “Atteignez les sommets”, la gamme a parfaitement réussi sa mue et est aujourd’hui arrivée à maturité. Une fois l’option 4G ajoutée, il sera difficile pour Garmin d’évoluer encore sur ce modèle, tant on a l’impression que tout y est. Bien sûr on pourra gagner en autonomie, en poids, en profondeur de plongée et en fonctions connectées, mais cette Fenix 8 est déjà tellement généreuse que l’essayer c’est l’adopter pour les cinq ou dix années à venir.
Conclusion
Points forts
- La lampe torche !!!
- Magnifique écran AMOLED Sapphire
- Pléthore d’activités pré-configurées
- Ordinateur de plongée jusqu’à 40m
- Le suivi GPS comme toujours
- L'autonomie monstre
Points faibles
- Les boutons haptiques parfois capricieux
- Le bracelet d’origine (Pour le prix, on aurait apprécié un 2e bracelet en tissu d’office)
- Assistant vocal pas très “intelligent”
- Toujours pas de port de charge unifié entre les constructeurs
Note de la rédaction
À la question “Est-ce que la Fenix 8 est la meilleure montre sportive du marché ?” La réponse est sans doute “oui”, même si l’expérience utilisateur diffère beaucoup entre les marques et les écosystèmes. Mais là où Garmin a fait d’énormes progrès ces dernières années, c’est dans sa capacité à ne pas rester fermé à l’idée qu’une montre ne pouvait pas n’être que “sportive” ou que “urbaine”. Trop longtemps la marque américaine s’est efforcée à cloisonner les pratiques, laissant les gens dans des cases, quitte à en perdre certains en route. Les Vivoactive et autres Venu ont donné un bon gros coup de pied dans la fourmilière et la quintessence de tout cela, c’est donc bien cette Fenix 8 AMOLED Saphire qui regroupe le meilleur des deux mondes, celui du sportif qui va à la ville ou du citadin qui cherche l’évasion.