Dans la catégorie “secret le moins bien gardé de l’industrie”, la sortie de la GeForce RTX 3080 Ti se pose là. Cela fait des semaines, voire des mois, que l’on connaît son existence, mais nous avons enfin eu l’opportunité de la brancher sur notre PC de test. Cette nouvelle carte graphique RTX de chez Nvidia se positionne sur un créneau haut de gamme, ne serait-ce que par son prix “officiel” de 1199€. C’est donc 480€ de plus que la GeForce RTX 3080, mais 350€ de moins que la GeForce RTX 3090. Et attention, nous parlons ici des prix des modèles “Founders” conçus par Nvidia, qui sont les moins chers du marché, mais dont la disponibilité reste extrêmement limitée. Du côté des fabricants tiers, les tarifs s’envolent et il n’est pas rare de trouver la carte à plus de 2200€. Bref, on le redit une fois de plus : la pénurie de composants, couplée à l’engouement pour le minage de cryptomonnaies, provoque une hausse totalement délirante et il n’a jamais été aussi compliqué d’offrir à son PC un nouveau GPU.

Les caractéristiques de la GeForce RTX 3080 Ti

Mais revenons à la GeForce RTX 3080 Ti : cette nouvelle carte est, sur le papier, assez proche de la GeForce RTX 3090, à quelques (gros) détails près. Elle est en effet basée sur une puce GA102-225, très proche de la GA102-300 de la 3090. La carte intègre 10240 unités de calcul “CUDA”, 320 unités de calcul dédiées à l’IA (les fameux Tensor Core qui gère le DLSS) et 80 unités de calcul dédiées au ray-tracing (RT Cores). Des chiffres proches de ce que propose un 3090 qui intègre 10496 CUDA Cores, 328 Tensor Cores et 82 RT Cores.

Ce qui va vraiment différencier la RTX 3080 Ti de la RTX 3090, c’est la quantité de mémoire vidéo embarquée. On retrouve ainsi de la GDRR6X, mais cette fois-ci limitée à 12 Go, contre 24 Go pour la 3090. Une division par deux qui n’a pour ainsi dire pas d’impact dans le cadre d’un usage essentiellement “gaming”. Côté fréquences et TGP, la 3080 Ti se cale à 1365 MHz et monte en fréquence “boost” à 1665 MHz. La consommation de la carte est annoncée à 350 watts. Là encore, ce sont des chiffres très classiques, avec notamment un TGP supérieur de 30 watts par rapport à la 3080 et identique à celui de la 3090.

Bref, vous l’aurez compris, côté fiche technique, la GeForce RTX 3080 Ti a tout d’une GeForce RTX 3090 “light” et surtout dédiée aux jeux. Rappelons en effet que la 3090, avec ses 24 Go de mémoire graphique est avant tout une carte faite pour les applications 3D gourmandes.

En revanche, visuellement, la 3080 Ti est la parfaite jumelle de la 3080 et seul le terme “Ti” semble les différencier. Les dimensions sont strictement les mêmes et la carte occupe toujours deux slots PCIe. On retrouve également un système de ventilation identique, avec un ventilateur sur chaque face, qui va évacuer la chaleur de manière uniforme et perpendiculaire. L’unique connecteur 12 broches est toujours au milieu de la carte et nécessite un adaptateur (fourni dans la boîte) pour être relié à l’alimentation. Enfin, en matière de connectique, on retrouve trois DisplayPort 1.4 et 1 HDMI 2.1 (qui supporte la 4K à 120Hz).

Consommation en hausse, mais efficacité énergétique au rendez-vous

Avant d’évoquer les performances en jeu de la RTX 3080 Ti, abordons les questions de consommation et des températures. La nouvelle carte de Nvidia est la plus gourmande de la gamme et se place au niveau de la RTX 3090. Lors de nos tests, sur le benchmark de Metro Exodus, nous relevons une consommation moyenne de 360 watts, avec des pointes à 370 watts. Il faut donc un bloc d’alimentation en conséquence, qui sort au minimum 750 watts. Ceci étant dit, l’efficacité énergétique reste très bonne étant donné le niveau de performances atteint. Côté température, on se situe dans la moyenne haute des GPU haut de gamme, avec une puce qui montera au maximum à 82°C. Enfin, sachez que la GeForce RTX 3080 Ti est potentiellement plus bruyante que la RTX 3080, avec un souffle qui peut être nettement audible dans les jeux les plus gourmands. Le système de ventilation aura également tendance à dégager une partie de la chaleur sur le processeur, qui a intérêt à être bien refroidi. Mieux vaut donc opter pour un boîtier de bonne taille et très bien ventilé. Bon point à noter, que l’on retrouve sur les autres modèles de RTX 30 : les ventilateurs sont à l’arrêt lorsque vous ne jouez pas, et la carte reste donc totalement silencieuse.

Performances en jeu : si vous voulez viser la 4K à plus de 100 FPS

Venons-en à ce qui nous intéresse le plus : les performances en jeux de la RTX 3080 Ti. Si la RTX 3080 visait les 60 FPS en Ultra HD, la 3080 Ti tente globalement d’atteindre les 100 FPS dans la même définition. L’écart de performance par rapport à la 3080 est assez significatif, mais va beaucoup varier en fonction du titre. Avant de continuer, rappelons que notre plateforme de test se compose notamment d’un processeur Ryzen 7 3800X et de 16 Go de mémoire vive en DDR4.

Sur la dizaine de jeux que nous avons testés avec la RTX 3080 Ti, les écarts de performances avec la RTX 3080 vont de 2 à 25% et sont donc très disparates. Un titre très dépendant du CPU, comme Flight Simulator, va par exemple peu profiter du gain offert par la 3080 Ti. À l’inverse, des jeux comme Control ou Red Dead Redemption 2 vont dépasser les 60 FPS en ultra HD et largement creuser l’écart avec la 3080. Plus impressionnant est l’écart de performances avec la RTX 2080 Ti, qui peut monter jusqu’à 74%.

Si l’on regarde du côté de la concurrence chez AMD, le haut de gamme incarné par la Radeon RX 6900XT est, là encore, largement derrière, et ce sans même prendre en compte les jeux exploitant le DLSS. La 6900XT était déjà derrière la RTX 3080 (sauf sur Wolfenstein Youngblood) et la 3080 Ti confirme l’avance de Nvidia.

La GeForce RTX 3080 Ti confirme donc son statut de carte ultra performante pour jouer en 4K, mais ce n’est pas vraiment une surprise. Elle est finalement très proche, en jeu, de ce que délivre la RTX 3090, pour 350€ de moins, et c’est sans doute le meilleur argument en sa faveur. Ceci étant dit, l’écart de puissance avec la 3080 reste relativement faible et ne semble pas justifier les presque 500€ supplémentaires demandés. Et surtout, la carte ne trouvera clairement son utilité que si vous l'associez à un écran capable de sortir de l’ultra HD à plus de 60 Hz, un investissement qui reste onéreux.

Conclusion