Valentine, 26 ans 1km
Capable du pire et du meilleur mais dans le pire je suis la meilleure
Mes passions : discuter, rigoler, rencontrer
❤️

Caroline 24, 11km
❤️

Ag 24ans 5km
❤️

Marie 31 ans 20km
Cascadeuse, foie gras
❌

EMMA 26 ans, 15km
Bordelaise
Habitant a paris
1M 68
Gros caractère j’ai le sang chaud, grande folle, j’adore rire et ne pas me prendre au sérieux, avant je faisais le premier pas mais flemme des « vues »
❤️

**

« J’ai faim, il est 22H, et le livreur est toujours pas là. »
Il se leva péniblement de son lit pour se diriger vers la cuisine. En ouvrant le frigo, la forte odeur d’un fromage vient lui fouetter la musette comme s’il venait d’humer les chaussettes fumantes d’un joueur de football. Un Casu Merzu, dégueulant de vers blancs en plein festin était le fautif. Les déjections, les asticotassions des asticots mélangés à la pâte de la Tomme en fermentation donnait l’impression d’assister à un pogo de fin de tournée des Sex-Pistoles.
Il se coupa une part pour faire une tartine sur un bout de pain puis retourna se coucher dans le lit
« Pffff je ferais vraiment mieux d’aller sur vivastreet... Quatre ans que j’ai pas vidé mes burnes dans autres choses que ces kleenex. Et puis si j’en voyais une de minette, je sais même pas ce que je ferais… je lui sauterais dessus probablement. »
Il soupira et se mit à fixer le lustre en forme de globe terrestre qui trahissait le plafond vétuste de sa chambre. « Je pourrais voyager sinon, partir en Laponie, voir les aurores boréales… et puis voler les jouets du père noël et être riche de petits Lutins à mes services, hmmm le bon plan »
Son téléphone sonna et le détacha de ses pensées. Son cœur se mit à s’emballer avant de reconnaitre le numéro de son livreur.
__ Dan Trageala ? c’est pour les sushis de chez Sushilo
__ Troisième étage. Il raccrocha immédiatement.

Toc Toc Toc

Dan ouvra la porte et laissa entrer le livreur sans un mot. L’homme lui sourit, traversa le salon au parquet craquant, et déposa le sachet de sushi sur la grande table d’écolier en bois au milieu de la pièce, seul relief du sallon.
A peine encaissé, Dan lui somma de partir, le remerciant d’un signe de la tête.

Pointé debout, il désarma le sachet en vidant son contenu sur la table.
Ses yeux sautillaient sur les mets comme s’il déchiffrait pour la première fois tous les mots d’une lettre.
« Putin, cet enculé a oublié la soupe miso !!! Fait chier, faut que je le rappelle »
Il prit nerveusement son téléphone.
Quand tout à coup

Toc Toc Toc Toc Toc

« Ah il a au moins eu la présence d’esprit de revenir »

Dan se précipita d’aller ouvrir sa porte, d’un pas furieux, rythmé par son parquet craquant.

__Bonsoir Dan
Une vieille se tenait là, devant lui.
__ Bonj.. Bonsoir.
La vieille avait la peau du visage morcelée, ses rides tourbillonnaient sur son visage ne laissant apparaitre que des scintillements profondément enfouis en guise de rétine.
Elle s’approcha pour rentrer. Dan, déboussolé, reculait lentement à tâtons des talons, tremblant d’un ton atone, il tenta tout bas :
__Qui êtes-vous ?
Elle ne lui répond pas, et se dirigea vers la grande table en bois pour s’assoir dessus.
Dan regarda la vieille avec de grands yeux apeurés. Puis, à nouveau il répéta plus fort
__ Qui vous êtes putin ??
Elle se tourna vers les sushis et en avala deux à pleines mains.
__Putin la vieille tu fiches quoi la ?!
__....
__ Comment vous connaissez mon prénom ?
__Tu n’as pas besoin de le savoir, pour le moment mangeons.
__Qu.. Quoi ?
__Tu n’as pas faim ?
Il la dévisagea un instant, puis, comme illuminé, alla s’assoir au sol devant elle, pour manger.
Gêné, Dan inclinait la tête pendant le repas, pour ne pas avoir à croiser le regard de la vieille, craignant que son âme ne se fasse aspirer dans ce tourbillon de fractale oculaire.
La vieille eu fini son repas, et suçait ses doigts graissés de sushi comme pour racler la dernière goute d’un plaisir trop court.
__ Dan…
Il releva la tête
__ …je suis venu annoncer ta mort.
__ Hein ??
Sur ce mot la vieille se rua sur lui et l’attrapa de ses mains salivaires.
Un dernier cri s’échappa de la bouche de Dan.

<Il manque le formulaire 32.5, pensez a le ramenez Lundi sans fautes, sans quoi la sera déduis de votre salaire>

**

Elle éteignit son téléphone, termina son verre et sortit de la terrasse pour emprunter l’allée qui menait à la bouche du métro Boulevard Raspail. Des passants pressés par dizaines remontaient les marches en se marchant les uns sur les autres ; comme si la bouche dégueulait sa nourriture encore vivante et en bataille pour survivre en dehors.
Cette vision éprouvait en elle une profonde horreur, si bien qu’elle finit par se précipiter sous l’abris d’un kiosque à journaux et attendre la fin de cette connexion nauséabonde proliférée par tant de monde.
Elle sorti un pochon transparent de son sac à main et récupéra une petite matière qu’elle disposa dans le foyer de son calumet. Des étincelles par série de trois scintillaient de son briquer, cherchant une flamme, en vain.
__Merde, merde… merde
Un bras masculin se dressa sous ses yeux et l’alluma.
Elle tira dessus, et remarqua la paire de chaussure d’un homme.
__Merci
Elle releva les yeux pour l’observer.
Il était proche de la trentaine et se tenait devant elle, les yeux marrons, cheveux bouclés, brun. De longues boucles qui retombaient sur ses épaules.
__ Il n’y a pas de quoi.
L’homme, repris le train de sa marche.
__Attendez
Il s’arrêta
__Je veux vous remercier
__Vous venez de le faire
__ Puis-je avoir votre nom ?
__...
__ Valentine, je m’appelle Valentine
__ Dan
Elle lui tendit la main. Il prit un instant et l’accepta. Sa main était douce et fraiche, son parfum léger et éclatant lui effleura les narines, il inspira longuement.
Leur rencontre était une évidence. Ils avaient, tous deux, pour direction l’embouchure du métro boulevard Raspail.
Durant le trajet en wagon, ils parlaient et rigolaient, chantonnaient lorsque l’accordéoniste en vadrouille passait dans leur rang. Ils s’étonnaient et se félicitaient de leurs rencontres. Au point que… au point qu’ils en oublièrent leur arrêt, restant dans leur wagon, passant même le terminus.
Le wagon rentra dans un tunnel sombre, les lumières s’étreignirent. Plongés dans le noir, ils se rendirent compte de la situation.
Valentine chuchota à Dan
__Qu’est-ce qu’on fait ?
Il ne répondit pas et pointa son lobe d’oreille pour lui indiquer d’être attentive.

Effectivement une musique semblait se rapprocher.
Une sorte de comptine.
De plus en plus proche.
<Bababi……Lala…
Toula…Labi…Lala…..>

<TOULABALABI, TOULALA, TOULABALABI, TOULALA>
__ Aller on s’arrête’si la et on rentre dans le ventre !
<TOULABALABI, TOULALA, TOULABALABI, TOULALA>
__ Ouais Gougou hop attrape le clefto !
<TOULABALABI, TOULALA, TOULABALABI, TOULALA>
__To’To’To propre’propre’propre, messeigneurs le ventre sera bientôt propre !
__ Oui Tabou on frotte’frotte’frotte, c’est calaaair !

Des dizaines de Lutins venait d’investir le wagon, sous les yeux à la fois fascinés et effrayés de Dan et Valentine.
__Foufou regard’si y a des humains !!
__Zizi font la ??
__ J’sais pas, et qu’si t’allais les voir ?

Un des Lutin, bleu de travail et chiffon à la taille s’approcha d’eux.
__ Nous faites pas de mal, lâcha Valentine
__Yak, ma douce’si c’est trop tard pour prier
__Laissez-nous !! barri Dan
Le Lutin se plia et se mit à rire.
__ Mes petits humains’si n’ayez crainte, ce n’est pas ici que vous aurez égratignures. Bienvenus chez les Rocks Myth, la première compagnie de Lutins Fait Tout’si.

Un temps déboussolé, Dan et Valentine se laissèrent mener par Foufou, le Lutin frotteur.
__ C’est quoi des Lutin Fétouci ? tenta Valentine, d’un air ingénu.
__ Fait… Tout… nous faisons tout ! inclina Foufou
__ Tout ?
__ Tout’si que vous ne voyez pas, nettoyer les métros, ouvrir les portes vitrées dans les magasins, envoyez l’eau a vot’robinet lorsque vous tourner’si le levier, emballer les cadeaux de Noel,
__J’le savais, pointa Dan en souriant.

Ils empruntèrent un tunnel sous une plaque de rails, suivant Foufou.
__Mais dites-moi monsieur le Lutin, c’est horrible.
__Horrible ?
__Horrible !
__Je ne saisis pas votre détresse séante’si présente et si pressante Dame Lantine
__ Et bien vous ne voyez pas que vous faites toutes ces tâches ingrates sans que personne ne vous adresse la moindre forme de reconnaissance ? Nul ne vous remarque, que gagnez-vous à cela ?
__S’en est une de question’si que vey-li voi-la.
__Hé Lis na ! …heum…Lis la ! se repris Dan
Dan pointait du doigt une énorme sculpture lettré en Arc qui guisait un gigantesque portail de pierre et de bois.
 ❌❤️❤️❌ - ❤️❌❌❤️
__Qu’est-ce que cela signifie ?
__Fait et Inspire.
__Fait et Inspire ?
__c’est notre état de vie Monseigneur Dan’si.
__ Vous faites et vous inspirez ?
__ Un lutin fait et inspire. Il n’a pas accès à la peine, la tristesse, ou toutes formes’si de relâchementation d’un plaisir, l’expiration. Il vit un bonheur qui ne déprécie jamais, qui s’accumule, une inspiration qui se rajouterait à la première’si et ainsi de suite.
__Mais comment faites-vous, il faut bien relâcher au bout d’un moment ?
__Il éclate !
__Il éclate ?
__Le Lutin éclate, comme une grenouille’si. Dans vos cultures de contes et princesses qui embrassent une grenouille bientôt charmant prince, n’est-il pas qu’il faut‘si bien embrasser, pas souffler dans la grenouille celle-ci n’expire pas et éclate. Le lutin fait de même en inspirant son bonheur, et meurt ainsi’si une bombe de sérotonine en plein cœur.

Dan et Valentine découvraient l’entrepôt de la Compagnie. Ici, les lutins jouaient à la balle aux prisonniers, a chat perché, la marelle, se préparaient des sandwichs a la Salpsirine. Une odeur de mine et de souffre se faufilait dans partout, mais ne semblait gêner d’aucune mesure la tenue de la vie à Rocks Myth.
<CLPAAAAAF>
Un Lutin venait d’exploser, il avait gagné au jeu du Kiroul’azoul.
Ses camarades continuèrent comme si de rien était, l’un d’eux avait des restes de nez, de doigts collants et de cervelles de sang sur ses habits, suite à l’explosion. Ils courraient jouaient riaient. Et c’était donc tout là leur nature. Ils ne pouvaient qu’être heureux.
L’espèce humaine est différente. Son sentiment de tristesse fait partie d’elle, de son être, sa vision du beau dans le mal, de l’insisté de l’affirmation de la vie. Est-elle piégée davantage de ses états ? C’était la question que se posait Dan.
Valentine, elle, était certaine. Cette expérience chez les Lutin était une révélation. Il fallait vivre ce qu’il se passe. Qu’importe la tristesse ou le bonheur, c’est ainsi que l’on vit et meurt. Tomber toujours, se relever toujours, rêver toujours, et rire, pleurer. Oyui Gaspard, naître est une opportunité unique, et vivre est une impossibilité collective.
Alors ?
Alors, Dan se laissa convaincre. Il fallait remonter à la surface, voir l’horizon de ce monde noir qui aspire au néant et passer de l’autre côté pour se retrouver.
Joyeux, Dan invita Valentine chez lui. La porte claqua, ils s’embrassèrent à l’immédiat.
Si fort, collés entre eux, d’abord sur la table, puis ils enjambaient instinctivement les gènes en relief au sol pour se diriger dans la chambre.
Allongé sur le dos, Dan se laissa dominer par Valentine qui l’enfourchait. Il inspirait fortement. Inspirait son Parfum. Elle lui faisait l’Amour fortement. Si fort. Si fort qu’ils tapaient contre le mur fortement. Si fort. Si fort que le lustre en forme de planète leur tomba sur le lit. Ils rigolèrent pour se prendre dans les bras de plus belle en ébats.
Un cri s’échappa de concert à la jouissance. Un temps allongé l’un à côté de l’autre, Valentine se releva. Elle pris le globe et traça du doigt le chemin qu’ils parcourraient un jour ensemble. Ils ont traversé l'horizon du trou noir, la liaison, joins les deux bouts.
Elle regarde Dan, l’embrasse. Il tousse. Re-tousse. Devenant blanc, elle le regarde inquiète. Tremblant, il lui prend le visage de la mousse sur les mains de Dan sur la bouche de Valentine. Elle vomit.
Valentine respire mal. Ses yeux se bloquent.
Elle s’effondre sur le torse de Dan.

La porte se fait détruire.
Les pompiers rentrent dans l’appartement. Un homme git au sol dans le salon.
En ouvrant la porte de la chambre, une femme, du sang dans la bouche, partout sur les draps, est allongée sur le lit.
__Bouchez-vous le nez les gars, faut pas respirer, l’odeur est infecte ici.
Le médecin sur les lieux :
__La fille a fait une overdose, du crack il semblerait
__Et l’homme dans le salon ?
__Contamination de l’intestin.