Ahahah tu es mignon mon grand. Un tel talent dans la rationalisation après coup de toutes tes immondes fautes témoignant non seulement de ton irrespect pour la langue française mais aussi de ton incapacité à te projeter dans le progrès futur en niant tes fautes méritent un bonnet d'âne.
C'est comme les gosses jouant au Monopoly qui, une fois leur défaite définitive, inventent après coup des règles pour se donner gagnant.
Ne fais pas de tes fautes, de ce qui fait d'office ton texte un torchon, une subtilité. Ne fais pas de " uniforme(s)" une nuance littéraire mais assume ton ignorance des règles de la langue française. Ne fais pas de "par dessus", ni de " onze heure", ni de "quant" au lieu de "quand", ni de "Etienne pris la route" de l'intelligence littéraire. Tu seras gentil mon garçon.
La Vie Franche :
Des Larmes au goût de sucre
Comment ? Mon enracinement français est mis en doute ? On me demande de m'expliquer ?
Soit ! je vais procéder à une description par le menu de mon quotidien, de mes habitudes et de mes aspirations.
D'abord, en me levant le matin, j'enfile mes sabots et un grand bol de chicorée. J'étale mon camembert au lait cru sur une large tranche de pain de campagne et, avant de quitter le logis, je prends ma casquette et un verre de Côtes du Rhône. Puis pendant une heure, j'arpente les forêts voisines avec mon chien, un épagneul breton ; j'y emplis mes poumons de l'air vivifiant des Monts d'Arrée et, quand la saison le permet, je cueille quelques champignons ou tire quelques lièvres.
Puis je reviens à mon étude. Pendant 2 heures je m'adonne à la lecture et à l'écriture de notre belle langue française. Je m'immerge dans Balzac, Flaubert, Rabelais, Bloy, Baudelaire, Montaigne, Céline, Jaccottet (merci Shayde), Ronsard, Du Bellay ou Hugo et je poétise moi-même autant que je peux en m'efforçant, pour autant qu'il soit en moi, de me mettre à leur niveau. L'homme usé à sa propre médiocrité pourrait croire l’entreprise téméraire mais, après tout, n’est-ce pas du sang français qui coule dans mes veines ?
A midi, je rejoins mes amis royalistes pour déjeuner, nous entamons joyeusement la poularde au chou farci en nous rappelant à quel point la république est un système politique fragile et prompt à la corruption. En guise de taquinerie, je ne manque jamais de leur rappeler que le citoyen de Genève qu'ils honnissent avec tant de ferveur et qu’ils tiennent pour responsable d’à peu près tous les maux du monde, est d'accord avec eux : "Jamais dans une monarchie l'opulence d'un particulier ne peut le mettre au dessus du prince ; mais dans une république elle peut aisément le mettre au dessus des lois.". A la fin du repas, nous prenons un verre d'Armagnac et sortons nos rapières pour occire quelques fâcheux et autres gardes du cardinal.
Puis pendant 2 heures je m'adonne à la lecture d’œuvres philosophiques. Ce faisant, je n'oublie pas de m'ouvrir aussi aux œuvres nées ailleurs qu'en France, ce qui ajoute l'épice nécessaire au papilles de la pensée. Mais je veille toujours à faire discuter ces œuvres entre elles et à les ramener à celles de France ; c’est en voyant quelque Spinoza ou quelque Kant essayer péniblement de construire des usines à gaz conceptuelles que la clarté simple d’un Blaise Pascal ou d’une Simone Weil apparaissent avec d’autant plus de relief et de grâce. Hier, par exemple, après avoir exploré pendant une heure avec Nietzsche les raisons pour lesquelles Dieu était mort, je me suis attelé l'heure suivante à comprendre les raisons pour lesquelles Il était ressuscité avec Saint Thomas d'Aquin.
A 17h, entraînement de boxe française pendant une heure et demi ou pétanque selon le temps.
Vers 19h je rejoins mes amis républicains pour l'apéritif. Nous descendons quelques bières bretonnes (Sant Erwann, Dremwell et autres Dramm Hud) en devisant gaiement des raisons pour lesquelles l'intérêt général ne devrait jamais dépendre du seul caprice de quelque prince mais que c'est l'affaire de tous. Aux fins de me moquer gentiment d'eux, je cite Rousseau à nouveau, pour leur rappeler qu’ils sont moins en accord avec lui qu’ils ne le croyaient.
Selon mon état, je regagne mon logis avec ma Renault Mégane ou je la laisse et rentre à pieds, me délectant de l’idée, très française -ou du moins bien peu germanique-, que le voyage vaut mieux que la destination.
Minuit, je prends une dernière tranche de Beaufort et une autre de jambon de pays pour accompagner une fin de bouteille de Sauternes et je me couche, heureux d’exister.
Tous les dimanches je vais à la messe, tous les mercredis aux réunions de la section dissidente du PCF à laquelle j'adhère. Je n'oublie pas que le catholicisme et le communisme sont les deux faces de l'universalisme français. Je n'oublie pas non plus que tout véritable universalisme doit s'enraciner dans une vie radicalement singulière. Bien entendu, je ne vote jamais, le vote étant, dans son acte même qui consiste à s'isoler en silence, le contraire même de la politique. Moi, je parle.
En tant que Français, je râle beaucoup et sur tout sujet mais je n'oublie jamais de vivre ces grogneries mêmes comme une source de joie. D'une manière générale, je jouis de la vie comme d'un poème, c'est-à-dire, et selon le mot splendide de René Char, comme de "l'amour réalisé du désir demeuré désir".
Je garde également à l’esprit que l'identité française se nourrit des singularités des territoires qui constituent la France et, puisque je suis Breton, je me délecte régulièrement de kig-ha-farz, de crêpes à l'andouille et à l'oignon, de kouign-amann ou de cidre ; je pratique le gouren deux fois par semaine et je verse une larme quand j'écoute les binious et les bombardes entamer une marche.
Mes vacances s'organisent en fonction des pays et peuples dont nous sommes héritiers, soit en ligne directe -Gaulois, Francs-, soit plus indirecte -Grecs, Romains- ou bien encore des pays que nous avons créés -Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique, Algérie, etc...-.
Une fois l'an, je me rends à la caverne de Lascaux ou à la grotte Chauvet pour bien me souvenir que c'est sur le sol français que sont nées, il y a près de 30 000 ans, les premières velléités artistiques de l'humanité.
Tous les 10 ans, je sors ma francisque et me mets, avec mes amis Grand-Bretons, en quête du Graal ; je dois avouer que cette partie de ma vie relève probablement plutôt d'un folklore désuet que d'une véritable mission divine mais qu'importe, la joie est toujours au rendez-vous.
Enfin, si Dieu veut, l'année prochaine à Jérusalem avec mes compagnons croisés.
Je ne feederai pas cet intentionnel torchon
Le 25 avril 2021 à 22:21:22 :
La Vie Franche :
Des Larmes au goût de sucreComment ? Mon enracinement français est mis en doute ? On me demande de m'expliquer ?
Soit ! je vais procéder à une description par le menu de mon quotidien, de mes habitudes et de mes aspirations.D'abord, en me levant le matin, j'enfile mes sabots et un grand bol de chicorée. J'étale mon camembert au lait cru sur une large tranche de pain de campagne et, avant de quitter le logis, je prends ma casquette et un verre de Côtes du Rhône. Puis pendant une heure, j'arpente les forêts voisines avec mon chien, un épagneul breton ; j'y emplis mes poumons de l'air vivifiant des Monts d'Arrée et, quand la saison le permet, je cueille quelques champignons ou tire quelques lièvres.
Puis je reviens à mon étude. Pendant 2 heures je m'adonne à la lecture et à l'écriture de notre belle langue française. Je m'immerge dans Balzac, Flaubert, Rabelais, Bloy, Baudelaire, Montaigne, Céline, Jaccottet (merci Shayde), Ronsard, Du Bellay ou Hugo et je poétise moi-même autant que je peux en m'efforçant, pour autant qu'il soit en moi, de me mettre à leur niveau. L'homme usé à sa propre médiocrité pourrait croire l’entreprise téméraire mais, après tout, n’est-ce pas du sang français qui coule dans mes veines ?
A midi, je rejoins mes amis royalistes pour déjeuner, nous entamons joyeusement la poularde au chou farci en nous rappelant à quel point la république est un système politique fragile et prompt à la corruption. En guise de taquinerie, je ne manque jamais de leur rappeler que le citoyen de Genève qu'ils honnissent avec tant de ferveur et qu’ils tiennent pour responsable d’à peu près tous les maux du monde, est d'accord avec eux : "Jamais dans une monarchie l'opulence d'un particulier ne peut le mettre au dessus du prince ; mais dans une république elle peut aisément le mettre au dessus des lois.". A la fin du repas, nous prenons un verre d'Armagnac et sortons nos rapières pour occire quelques fâcheux et autres gardes du cardinal.
Puis pendant 2 heures je m'adonne à la lecture d’œuvres philosophiques. Ce faisant, je n'oublie pas de m'ouvrir aussi aux œuvres nées ailleurs qu'en France, ce qui ajoute l'épice nécessaire au papilles de la pensée. Mais je veille toujours à faire discuter ces œuvres entre elles et à les ramener à celles de France ; c’est en voyant quelque Spinoza ou quelque Kant essayer péniblement de construire des usines à gaz conceptuelles que la clarté simple d’un Blaise Pascal ou d’une Simone Weil apparaissent avec d’autant plus de relief et de grâce. Hier, par exemple, après avoir exploré pendant une heure avec Nietzsche les raisons pour lesquelles Dieu était mort, je me suis attelé l'heure suivante à comprendre les raisons pour lesquelles Il était ressuscité avec Saint Thomas d'Aquin.
A 17h, entraînement de boxe française pendant une heure et demi ou pétanque selon le temps.
Vers 19h je rejoins mes amis républicains pour l'apéritif. Nous descendons quelques bières bretonnes (Sant Erwann, Dremwell et autres Dramm Hud) en devisant gaiement des raisons pour lesquelles l'intérêt général ne devrait jamais dépendre du seul caprice de quelque prince mais que c'est l'affaire de tous. Aux fins de me moquer gentiment d'eux, je cite Rousseau à nouveau, pour leur rappeler qu’ils sont moins en accord avec lui qu’ils ne le croyaient.
Selon mon état, je regagne mon logis avec ma Renault Mégane ou je la laisse et rentre à pieds, me délectant de l’idée, très française -ou du moins bien peu germanique-, que le voyage vaut mieux que la destination.
Minuit, je prends une dernière tranche de Beaufort et une autre de jambon de pays pour accompagner une fin de bouteille de Sauternes et je me couche, heureux d’exister.
Tous les dimanches je vais à la messe, tous les mercredis aux réunions de la section dissidente du PCF à laquelle j'adhère. Je n'oublie pas que le catholicisme et le communisme sont les deux faces de l'universalisme français. Je n'oublie pas non plus que tout véritable universalisme doit s'enraciner dans une vie radicalement singulière. Bien entendu, je ne vote jamais, le vote étant, dans son acte même qui consiste à s'isoler en silence, le contraire même de la politique. Moi, je parle.
En tant que Français, je râle beaucoup et sur tout sujet mais je n'oublie jamais de vivre ces grogneries mêmes comme une source de joie. D'une manière générale, je jouis de la vie comme d'un poème, c'est-à-dire, et selon le mot splendide de René Char, comme de "l'amour réalisé du désir demeuré désir".
Je garde également à l’esprit que l'identité française se nourrit des singularités des territoires qui constituent la France et, puisque je suis Breton, je me délecte régulièrement de kig-ha-farz, de crêpes à l'andouille et à l'oignon, de kouign-amann ou de cidre ; je pratique le gouren deux fois par semaine et je verse une larme quand j'écoute les binious et les bombardes entamer une marche.
Mes vacances s'organisent en fonction des pays et peuples dont nous sommes héritiers, soit en ligne directe -Gaulois, Francs-, soit plus indirecte -Grecs, Romains- ou bien encore des pays que nous avons créés -Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique, Algérie, etc...-.
Une fois l'an, je me rends à la caverne de Lascaux ou à la grotte Chauvet pour bien me souvenir que c'est sur le sol français que sont nées, il y a près de 30 000 ans, les premières velléités artistiques de l'humanité.
Tous les 10 ans, je sors ma francisque et me mets, avec mes amis Grand-Bretons, en quête du Graal ; je dois avouer que cette partie de ma vie relève probablement plutôt d'un folklore désuet que d'une véritable mission divine mais qu'importe, la joie est toujours au rendez-vous.
Enfin, si Dieu veut, l'année prochaine à Jérusalem avec mes compagnons croisés.
Excellent. Parfait. J'adore ce texte, merci infiniment Aldana de l'avoir conservé !! Il est drôle, mais tout de même juste, bien écrit, et apporte une très bonne réflexion au débat "peut-on être français, qu'est-ce que l'identité française, qu'est-ce qui est français etc.."
Le 25 avril 2021 à 22:21:22 :
La Vie Franche :
Des Larmes au goût de sucreComment ? Mon enracinement français est mis en doute ? On me demande de m'expliquer ?
Soit ! je vais procéder à une description par le menu de mon quotidien, de mes habitudes et de mes aspirations.D'abord, en me levant le matin, j'enfile mes sabots et un grand bol de chicorée. J'étale mon camembert au lait cru sur une large tranche de pain de campagne et, avant de quitter le logis, je prends ma casquette et un verre de Côtes du Rhône. Puis pendant une heure, j'arpente les forêts voisines avec mon chien, un épagneul breton ; j'y emplis mes poumons de l'air vivifiant des Monts d'Arrée et, quand la saison le permet, je cueille quelques champignons ou tire quelques lièvres.
Puis je reviens à mon étude. Pendant 2 heures je m'adonne à la lecture et à l'écriture de notre belle langue française. Je m'immerge dans Balzac, Flaubert, Rabelais, Bloy, Baudelaire, Montaigne, Céline, Jaccottet (merci Shayde), Ronsard, Du Bellay ou Hugo et je poétise moi-même autant que je peux en m'efforçant, pour autant qu'il soit en moi, de me mettre à leur niveau. L'homme usé à sa propre médiocrité pourrait croire l’entreprise téméraire mais, après tout, n’est-ce pas du sang français qui coule dans mes veines ?
A midi, je rejoins mes amis royalistes pour déjeuner, nous entamons joyeusement la poularde au chou farci en nous rappelant à quel point la république est un système politique fragile et prompt à la corruption. En guise de taquinerie, je ne manque jamais de leur rappeler que le citoyen de Genève qu'ils honnissent avec tant de ferveur et qu’ils tiennent pour responsable d’à peu près tous les maux du monde, est d'accord avec eux : "Jamais dans une monarchie l'opulence d'un particulier ne peut le mettre au dessus du prince ; mais dans une république elle peut aisément le mettre au dessus des lois.". A la fin du repas, nous prenons un verre d'Armagnac et sortons nos rapières pour occire quelques fâcheux et autres gardes du cardinal.
Puis pendant 2 heures je m'adonne à la lecture d’œuvres philosophiques. Ce faisant, je n'oublie pas de m'ouvrir aussi aux œuvres nées ailleurs qu'en France, ce qui ajoute l'épice nécessaire au papilles de la pensée. Mais je veille toujours à faire discuter ces œuvres entre elles et à les ramener à celles de France ; c’est en voyant quelque Spinoza ou quelque Kant essayer péniblement de construire des usines à gaz conceptuelles que la clarté simple d’un Blaise Pascal ou d’une Simone Weil apparaissent avec d’autant plus de relief et de grâce. Hier, par exemple, après avoir exploré pendant une heure avec Nietzsche les raisons pour lesquelles Dieu était mort, je me suis attelé l'heure suivante à comprendre les raisons pour lesquelles Il était ressuscité avec Saint Thomas d'Aquin.
A 17h, entraînement de boxe française pendant une heure et demi ou pétanque selon le temps.
Vers 19h je rejoins mes amis républicains pour l'apéritif. Nous descendons quelques bières bretonnes (Sant Erwann, Dremwell et autres Dramm Hud) en devisant gaiement des raisons pour lesquelles l'intérêt général ne devrait jamais dépendre du seul caprice de quelque prince mais que c'est l'affaire de tous. Aux fins de me moquer gentiment d'eux, je cite Rousseau à nouveau, pour leur rappeler qu’ils sont moins en accord avec lui qu’ils ne le croyaient.
Selon mon état, je regagne mon logis avec ma Renault Mégane ou je la laisse et rentre à pieds, me délectant de l’idée, très française -ou du moins bien peu germanique-, que le voyage vaut mieux que la destination.
Minuit, je prends une dernière tranche de Beaufort et une autre de jambon de pays pour accompagner une fin de bouteille de Sauternes et je me couche, heureux d’exister.
Tous les dimanches je vais à la messe, tous les mercredis aux réunions de la section dissidente du PCF à laquelle j'adhère. Je n'oublie pas que le catholicisme et le communisme sont les deux faces de l'universalisme français. Je n'oublie pas non plus que tout véritable universalisme doit s'enraciner dans une vie radicalement singulière. Bien entendu, je ne vote jamais, le vote étant, dans son acte même qui consiste à s'isoler en silence, le contraire même de la politique. Moi, je parle.
En tant que Français, je râle beaucoup et sur tout sujet mais je n'oublie jamais de vivre ces grogneries mêmes comme une source de joie. D'une manière générale, je jouis de la vie comme d'un poème, c'est-à-dire, et selon le mot splendide de René Char, comme de "l'amour réalisé du désir demeuré désir".
Je garde également à l’esprit que l'identité française se nourrit des singularités des territoires qui constituent la France et, puisque je suis Breton, je me délecte régulièrement de kig-ha-farz, de crêpes à l'andouille et à l'oignon, de kouign-amann ou de cidre ; je pratique le gouren deux fois par semaine et je verse une larme quand j'écoute les binious et les bombardes entamer une marche.
Mes vacances s'organisent en fonction des pays et peuples dont nous sommes héritiers, soit en ligne directe -Gaulois, Francs-, soit plus indirecte -Grecs, Romains- ou bien encore des pays que nous avons créés -Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique, Algérie, etc...-.
Une fois l'an, je me rends à la caverne de Lascaux ou à la grotte Chauvet pour bien me souvenir que c'est sur le sol français que sont nées, il y a près de 30 000 ans, les premières velléités artistiques de l'humanité.
Tous les 10 ans, je sors ma francisque et me mets, avec mes amis Grand-Bretons, en quête du Graal ; je dois avouer que cette partie de ma vie relève probablement plutôt d'un folklore désuet que d'une véritable mission divine mais qu'importe, la joie est toujours au rendez-vous.
Enfin, si Dieu veut, l'année prochaine à Jérusalem avec mes compagnons croisés.
bon delire sur le topic , on s'en souvient
Le 25 avril 2021 à 12:17:15 :
A un enterrement :
J'ai détesté.
Tout est forcé dedans, que ce soit la forme comme le fond. Pour cette première, on voit que tu essaies de te donner un style mais c'est trop forcé, pompeux et souvent carrément mal écrit. Pour le fond, il tombe comme un cheveu sur la soupe, on sent que tu voulais dire un truc et tu le dis même si ça ne colle pas à l'ambiance.
Le résultat c'est qu'on se retrouve avec un texte non crédible, où les événements ne s'enchaînent pas naturellement, les personnages ne parlent même pas naturellement, on dirait un script pour la pièce de théâtre d'un mauvais dramaturge. Du coup nous ne sommes pas convaincus, on voit que tu voulais juste faire passer un message qu'on ne prend pas la peine de considérer, comme si un inconnu dans la rue se ramenait et te sortait un message ex nihilo en s'attendant à ce que tu le prennes en considération.
Paix sur toi nonobstant
Le 26 avril 2021 à 14:49:35 :
Le 25 avril 2021 à 12:17:15 :
A un enterrement :J'ai détesté.
Tout est forcé dedans, que ce soit la forme comme le fond. Pour cette première, on voit que tu essaies de te donner un style mais c'est trop forcé, pompeux et souvent carrément mal écrit. Pour le fond, il tombe comme un cheveu sur la soupe, on sent que tu voulais dire un truc et tu le dis même si ça ne colle pas à l'ambiance.
Le résultat c'est qu'on se retrouve avec un texte non crédible, où les événements ne s'enchaînent pas naturellement, les personnages ne parlent même pas naturellement, on dirait un script pour la pièce de théâtre d'un mauvais dramaturge. Du coup nous ne sommes pas convaincus, on voit que tu voulais juste faire passer un message qu'on ne prend pas la peine de considérer, comme si un inconnu dans la rue se ramenait et te sortait un message ex nihilo en s'attendant à ce que tu le prennes en considération.
Paix sur toi nonobstant
Je trouve que t'exagères.
Juste un point : "parler naturellement", j'assume totalement ne pas aimer l'oralité en littérature, et dans l'optique d'une scène de théâtre le reproche ne me semble d'ailleurs pas justifié (de tout les domaines le théâtre est le plus éloigné du naturel) ; cela dit ce n'est pas non plus du théâtre, il n'y a pas d'élément de mise en scène, juste un dialogue qui me permet justement de m'affranchir d'énormément de contraintes (comme la fameuse crédibilité), pour simplement établir un propos dans le style ou l'atmosphère que j'aime.
C'est pas une première pour Leopold tu sais, il écrivait déjà avant
Le 25 avril 2021 à 12:01:09 :
ça vous dérange si j'écris un deuxième texte ? Je viens d'avoir une idée
Vas-y !!
Esclave tu as un texte ?
J'en aurai un.
Petite participation de dernière minute pour ma part. Le sujet est intéressant mais je doute de la qualité de ce que vais poster, n'ayant pas vraiment pris le temps de m'y préparer. J'espère quand-même que ça vous plaira.
L'offensive des égarés
René respirait difficilement. Dans l'agitation générale, il avançait résigné, la gorge nouée et le regard vide posé sur le canon de son Mauser, fermement serré entre ses doigts que la sueur et le sang poissaient. Il semblait perdu parmi les cris, les explosions et les balles sifflantes qui parfois le frôlaient. Peut-être pensait-il que c'était d'une honteuse ironie qu'une pareille hécatombe eût lieu par un temps aussi magnifique ; à vrai dire, il est plus probable qu'il ne pensât à rien. Depuis quelques jours, il avait perdu toute notion de temps, toute emprise sur lui-même, il obéissait aux ordres qu'on lui gueulait dans une langue qu'il ne comprenait qu'à moitié sans se poser de questions. C'était comme si son esprit refusait de soumettre la situation à examen ; tout ceci avait pris une ampleur si absurde qu'il eût été vain de se torturer en y réfléchissant.
Un soldat s'écroulant raide devant lui, il se mit à courir derrière les siens, au devant des siens. Oui, au devant des siens, car comme l'immense majorité des mosellans, René et son père avaient été appelés par l'Empire à combattre les Franzacken, sans en avoir véritablement le choix. Si beaucoup d'entre eux acceptèrent volontiers de se battre pour le Kaiser, d'autres plus réservés suivirent le mouvement tandis que les rares téméraires tentèrent de rejoindre Nancy lors de la mobilisation générale du 2 août pour s'enrôler du côté français. Tout juste âgé de 19 ans, René et ses camarades avaient cédé à l'appel du grand nombre en rejoignant les allemands, bien que la plupart – lui y compris – se sentissent français de culture et d'éducation. Ces hommes que l'histoire avait fait naître entre deux nations devaient maintenant faire fi de leurs origines comme de leur cœur au sein du conflit.
Jusqu'ici, René s'était montré particulièrement chanceux ; incapable de presser la gâchette, il avait survécu sans autre dommage qu'une blessure superficielle au poignet. Mais la chance ne dure qu'un temps, et alors qu'il enjambait le cadavre d'un soldat, une balle lui effleura l'oreille gauche ; un fantassin français venait de lui tirer dessus, fusil à l'épaule, une vingtaine de mètres plus loin. Le dilemme fatidique qu'il redoutait était arrivé : impossible de se couvrir dans ce champ de ruine, il lui faudrait tuer ou être tué. Tremblant de peur, René saisit son fusil – « et si le type était un ami ? » –, l'arma – « qui donc jugera toutes ces morts ? » – et appuya nerveusement sur la détente.
Il manqua son coup et la balle se perdit loin au-dessus du fantassin qu'il visait. Ce dernier ratant lui aussi sa cible, René en profita pour fuir et plonger quelques mètres plus bas dans un fossé relativement à couvert. Alors qu'il recouvrait ses esprits, un éclair scintilla vivement ; le soleil s'était posé sur le casque à pointe d'un soldat allemand, gisant à ses pieds en bas du talus. Tout autour la bataille faisait toujours rage, les munitions fusant au gré de sourdes détonations. Un constat effraya soudain le jeune mosellan ; les français avaient, contre toute attente, gagné beaucoup de terrain, malgré les lourdes pertes qu'ils subissaient depuis deux jours, et qui semblaient indiquer une imminente victoire allemande. Mais ce n'était pas tout, en observant brièvement le front, René remarqua qu'une terrible confusion y régnait, certains soldats de l'empereur courant en tous sens dans un désordre total.
Ce n'est que lorsqu'il vit un jeune homme se délester de son casque à pointe et rejoindre un fantassin français qu'il comprit réellement l'ampleur de ce qui se déroulait sous ses yeux. Bouche bée, René assistait à la plus grande désertion de masse de ce début de guerre. Ses pensées s'affolèrent ; parmi les « moi aussi » et les « il est encore temps » surgissaient des questions auxquelles il n'avait pas de réponses, et des souvenirs d'une vie dont il lui semblait avoir été banni. Un instant, il se revit danser avec Alice, qu'il espérait encore fiancer un mois plus tôt.... Ses projets de quitter la campagne mosellane pour s'installer à Paris avec elle lui revinrent en mémoire. Comment en était-il arrivé là ? Tout l'absurde de cette guerre lui apparaissait à présent clairement ; on lui avait fait choisir un camp qui n'était pas le sien. Comment lutter contre l'Ennemi quand Il n'en est pas un ? Bien que la commune où il naquit appartînt à l'Empire allemand, René avait grandi au sein d'une famille d'expression française, aussi son sang trouvait-il ses racines dans l'Hexagone. Les frontières s'étaient moquées de son identité, celle de milliers de jeunes âmes, envoyées se battre au nom d'une nation qui leur était étrangère.
Le jeune soldat revint brusquement à la réalité lorsqu'un obus explosa à quelque distance devant lui ; il lui fallait agir. Décidant de suivre le mouvement de la mutinerie, il retira son casque avant de s'élancer hors du fossé pour rejoindre les égarés qui avançaient aux cotés des fantassins à l'ouest. Malgré le chaos ambiant, un soldat allemand le repéra et tenta à plusieurs reprises de lui tirer dessus, sans succès. L'air saturé de poudre à canon devenait irrespirable tandis que René courait à perte d'haleine dans le champ dévasté. Il rattrapa enfin les déserteurs qu'entouraient une troupe de cavaliers français du haut de leurs montures.
« … en retraite, vous serez au front lors de la prochaine offensive. On régularisera votre situation dès que possible », disait l'un d'eux, penché sur l'encolure d'un cheval bai.
De ce que René comprit, les régiments impériaux se regroupaient après que la trahison inopinée de nombre de ses membres avait entraîné une lourde perte d'effectifs. Les forces françaises firent de même, et l'on passa les heures suivantes à ordonner les hommes pour une nouvelle attaque. Le jeune mosellan, débarqué parmi les autres déserteurs, se rendit vite compte que les français ne lui accordaient aucune confiance. Les consignes de leurs supérieurs étaient néanmoins claires : l'armée avait perdu beaucoup trop d'hommes pour qu'on pût se permettre de refuser l'aide des nouveaux arrivants. Mais René ne se souciait pas du manque de confiance de ses camarades ; il avait pleinement réalisé que se battre contre la France, c'était lutter contre sa propre identité et risquer ainsi de la perdre.
L'après midi touchait à sa fin mais l'astre diurne, haut dans le ciel, couvrait encore les terres décimées de sa chaude lumière. René nettoyait son fusil, assis sur un seau renversé près d'une tente où l'on avait rassemblé certains déserteurs, quand l'un d'eux vint à lui, une flasque à la main.
« Un peu de schnaps ? dit-il en tendant le récipient métallique.
- Je pensais que n'avions droit qu'au pinard, répondit René.
- C'est le cas, répondit l'homme, mais tuer aussi est interdit, on déroge pourtant bien à la règle. »
Face à un argument aussi infaillible, René céda, empoignant la boisson que lui proposait le déserteur ; la liqueur diffusait une douce chaleur en coulant le long de son gosier.
« C'est quoi ton nom ? demanda l'homme en reprenant sa flasque.
- René.
- Ernest, répondit celui-ci en serrant la main du jeune mosellan. Tu nous viens d'où ?
- De Sarrebourg, en Moselle, mais j'ai grandi dans les environs de Nancy. Même si je suis né allemand, mes parents m'ont élevé français, continua René comme s'il se devait de justifier les raisons de sa désertion.
- Comme tous les autres ici, répondit Ernest. Qu'ils vi... »
Alors qu'il s'apprêtait à reprendre la parole, les injonctions d'officiers retentirent dans le campement, appelant les soldats à se préparer. Sans même penser à terminer sa phrase, le visage d'Ernest s'assombrit et il s'éloigna pour rejoindre les déserteurs qui s'attroupaient eux aussi ; entre-temps ils avaient tous revêtu l'uniforme français : képi, manteau et pantalon en drap de laine, brodequins noirs, étui-musette et fusil Lebel leur avaient été confiés. La nervosité avait de nouveau gagné les soldats, et parmi les hommes qui allaient et venaient sans cesse, René ne revit plus Ernest. Conformément aux ordres, ils allaient rejoindre le front.
La soirée débutait lorsque l'offensive fut lancée. L'armée impériale s'était reformée au nord-est, près d'une chênaie qui courait dans les vallons de la plaine. Les hostilités reprirent avec plus d'intensité encore qu'auparavant ; fantassins et cavaliers chargèrent, grenades et fusils à la main, tandis que derrière eux se constituaient les bourdonnantes lignes d'artillerie. Malgré la terreur, la férocité ou l'impavidité qui se lisait sur leurs visages, un même sentiment patriotique les animait. La nation reposant en temps normal au fond des esprits s'éveillait brusquement en chacun d'eux, vibrant dans leurs muscles, leur souffle et leur sang. De nouveau s'éleva dans le soir grandissant cette symphonie de cris, de sifflements et de détonations d'obus aveugles qui allait durer quatre ans.
René sentait lui aussi la nation vibrer au bout de ses doigts, mais hélas ! pas suffisamment pour contrer le destin, qui voulut sa vie scellée lors de cette ultime offensive. Alors qu'il avançait avec les forces françaises dans le tumulte du front, tirant vainement sur d'éphémères cibles, une balle l'atteignit en pleine poitrine, près du cœur. Le jeune mosellan s'effondra, suffocant d'une douleur qui dépassait tout ce que sa conscience eût pu se représenter. Perdant peu à peu connaissance, il chercha des yeux l'expéditeur de cette munition assassine qui venait de lui perforer un poumon. Il vit alors s'avancer un homme, qu'il crut reconnaître un instant : ces yeux noirs, cette moustache, ce menton légèrement proéminent ; oui, tout ceci lui disait quelque chose. Mais peu lui importait à présent que cet homme en uniforme allemand le prît dans ses bras, qu'il criât son nom, qu'il implorât le Seigneur de le pardonner et de lui rendre son fils, René fermait ses lourdes paupières dans un dernier soupir ; il venait de mourir pour la France.
Le 27 avril 2021 à 08:51:42 :
Le 25 avril 2021 à 12:01:09 :
ça vous dérange si j'écris un deuxième texte ? Je viens d'avoir une idéeVas-y !!
Ah j'avais pas vu de réponse donc je l'ai pas terminé du coup, mais un de ces 4 j'essayerai
On peut laisser jusqu'à la fin de ce week-end, de la sorte ça te fait exactement les 4 jours que tu réclames ; et puis ça laisse le temps à esclave de terminer aussi.
Le 29 avril 2021 à 19:09:00 :
On peut laisser jusqu'à la fin de ce week-end, de la sorte ça te fait exactement les 4 jours que tu réclames ; et puis ça laisse le temps à esclave de terminer aussi.
Bof le temps supplémentaire vu que je voulais profiter du weekend pour potasser mon sujet de dimanche soir.
Ceci dit je n'ai rien contre Veyli qui poste sa seconde nouvelle après le temps imparti.
Je réclame pas pas de souci, je suis pas forcément fan du sujet de toute façon, écrire cette idée sans devoir la rattacher à la nationalité ça m'ira peut-être mieux
Dans ce cas je crois que nous avons un vainqueur pour cette seconde édition...
Ne me faites pas rougir c'est bons je vous laisserai une chance la prochaine fois
Le 29 avril 2021 à 19:21:33 :
Dans ce cas je crois que nous avons un vainqueur pour cette seconde édition...Ne me faites pas rougir c'est bons je vous laisserai une chance la prochaine fois
J'ai pas dit que je ne participais pas hein. Vous aurez mon texte demain soir.
Aldana : J'adhère au fond, l'idée est intéressante, ça va quelque part comparé à la dernière fois, mais l'exécution est catastrophique. Tu donnes l'impression d'avoir tellement peur d'être jugé que tu fais exprès de saboter ton texte pour pouvoir te dire ensuite "c'est un choix délibéré mdr ils ont pas compris" ou "si j'écrivais sérieusement ils diraient pas ça", mais bon. Une manière de tenter de masquer les fautes réelles en refusant d'écrire correctement.
Tes dialogues sont affreux, c'est vraiment limite offensant. Et c'est pas forcément une question de se conformer à une certaine forme littéraire, il y a des gens très joueurs comme Vian qui arrivent à aller chercher des trucs perchés et quand même garder une certaine musique, mais ici c'est vraiment juste énervant à lire, et mauvais. 10/20
Weasel : c'est un joli texte, l'écriture est sobre, sans guirlandes, sans vraiment de fautes non plus, il y a quelques trouvailles qui me rappellent des trucs type Claudel, Ajar/Gary, Schmitt, comme "et bien on aurait dit que lui, c’était tous les enfants tristes du monde qui s’étaient réunis dans ses yeux."
Sur le fond c'est plutôt simple aussi, par contre pareil j'ai trouvé ça hors-sujet. Tout ce que ce texte évoque c'est la maternité, et plus précisément les désirs dysfonctionnels de maternité dans le monde du 21ème qui essaye d'en éloigner les femmes, avec cet espèce de fantasme d'éduquer l'enfant des autres au lieu de sauvegarder la cellule familiale (quelque chose qu'on retrouve beaucoup dans la xénophilie d'ailleurs, d'où ton évocation des enfants Africains quand elle regarde le gamin, et d'où aussi la lecture d'Esclave).
Si je le lisais en dehors du cadre de ce topic ce serait... 12/20
Je préfère en général les textes à idée comme celui d'Aldana à des textes plus contemplatifs/à ambiance comme le tien, mais le tien a l'avantage de ne pas faire des doigts de partout au niveau de la forme.
"C'est une histoire sur les éducateurs spécialisés pas sur l'instinct maternel."
Je pense pas qu'il parlait de ton intention, mais de ta psyché (en tout cas celle de la narratrice)
à lire ça s'impose vraiment comme une histoire sur l'instinct maternel.
Je vais garder le reste pour demain