1. tofraziel Voir le profil de tofraziel
2. Posté le 29 octobre 2009 à 20:28:26 Avertir un administrateur
3. Haneke est surtout un misanthrope moraliste, mais ce n'est pas nouveau.

Moraliste, je trouve pas. Misanthrope, oui mais Kubrick l'était également, les frères Coen le sont totalement... et je parle même pas de Bergman. Bref je vois pas en quoi c'est un défaut.

Perso j'ai vu du nazisme (alors que contrairement à ce que tu dis Haneke a justement dit qu'il n'essayait pas d'analyser les prémices du nazisme que ce sujet le dépasserait complètement mais juste de montrer que toute idéologie poussée à un extrême était dangereuse. Bon c'est pas ses termes exact malheureusement je les ait pas retrouvés). Mais je pense qu'on peut y voir pas mal de choses et c'est ça qui m'intéresse. En plus du fait que le film est très fort, d'un point de vu psychologique (comme la scène entre le médecin et sa maitresse entre autres) et absolument parfait et magnifique formellement.

Oui, il y a des moments très forts et comme je l'ai dit la forme m'a bluffé. Mais j'attendais peut-être trop sur le fond...

Après, misanthrope ça me gêne pas, moraliste plus. Thoret (lire sa critique du film sur Charlie Hebdo d'ailleurs) dit de lui qu'il est "peu aimable", et je suis assez d'accord.

Pour citer Jean-Baptiste Thoret, qui est un bien meilleur critique que moi : ""Le Ruban Blanc", film hanté par le fantôme du cinéma de genre mais qui, plutôt que de l'assumer et d'en réaliser la puissance, verse dans la boursouflure rhétorique [...] il s'appuie sur l'intelligence supposée du spectateur (ce qui flatte son ego) et postule que les pleins de son cerveau rempliront les creux du film [...] juste une impression bigote de faute généralisée. Chez Haneke, même le ciel est de plomb. Respirer c'est pêcher."

Critique complètement débile... comment peut voir dans ce film un "film de genre" (si ça veut dire quelque chose) il voulait un thriller le type ? En fait le mec serait passé de 0 à 4 étoiles si à la fin on découvrait que c'était les gamins les coupables ? L'intérêt du film n'est pas du tout là il est passé complètement à côté.

Et encore le "respirer c'est pêcher" est totalement faux. L'instituteur et sa fiancée ou même la femme du baron en sont les preuves. Et même si tous les personnages étaient mauvais en quoi ça serait un mal ? Miller's Crossing, Barry Lyndon, La Source ça vous rappel quelque chose ?

Attention, moi ça ne me gène pas que tous les personnages soient "mauvais", même si je préfère les ambiguïtés et pas de manichéisme.

Ce n'est pas ça qui m'a déçu dans ce film.

Et puis taxer de "débile" une critique...

En même temps (je ne me prononce pas pour celle-là) les critiques débiles ça existe...

Vu à l'instant, ce film est complètement bouleversant. La forme_le noir et blanc, les plans fixes_ crée une atmosphère extrêmement pesante, au service d'un fond bien flippant.

Même la façon dont les évènements sont racontés est originale et rend le récit accrocheur malgrè une certaine lenteur (volontaire).

Bref, un chef d'oeuvre unique (et qui mérite amplement sa palme au passage)

Attention, moi ça ne me gène pas que tous les personnages soient "mauvais", même si je préfère les ambiguïtés et pas de manichéisme.
faut le cherche quand même le manichéisme dans Le ruban Blanc…
parce que justement personne n'est blanc, tout les personnages sont ambigu…

"justement personne n'est blanc, tout les personnages sont ambigu… "

Bah non , il y l'instituteur et sa fiancée . Contrairement aux autres quand quelque chose leur tombe sur la gueule ils n'ont jamais des idées de vengeance ,ils cèdent tout le temps ,ils suivent les règles à la lettre ,c'est vraiment amusant de voir à quel point ils sont coincés . Il y a un contraste avec le reste des habitants . Il essaye de changer les choses , mais il reste impuissant . C'est presque une démonstration de la sélection naturelle .
D'un autre coté , le film est fait du point de vu de l'instit , donc il n'est peut-être pas objectif avec lui-même et garde de la rancoeur envers les autres habitants , qui eux sont montrer comme des démons . J'ai jamais vu autant de cruauté avec aussi peu de violence

Pour citer Jean-Baptiste Thoret, qui est un bien meilleur critique que moi : ""Le Ruban Blanc", film hanté par le fantôme du cinéma de genre mais qui, plutôt que de l'assumer et d'en réaliser la puissance, verse dans la boursouflure rhétorique [...] il s'appuie sur l'intelligence supposée du spectateur (ce qui flatte son ego) et postule que les pleins de son cerveau rempliront les creux du film [...] juste une impression bigote de faute généralisée. Chez Haneke, même le ciel est de plomb. Respirer c'est pêcher."

C'est bien beau d'annoncer des vérités du genre : "ce film est creux", encore faudrait-il le montrer ne serait-ce que par un exemple....

Plus que 2h30 avant de le voir.

1. _-[Ribery]-_- Voir le profil de -_-[Ribery]-_-
2. Posté le 30 octobre 2009 à 11:17:24 Avertir un administrateur
3. Pour citer Jean-Baptiste Thoret, qui est un bien meilleur critique que moi : ""Le Ruban Blanc", film hanté par le fantôme du cinéma de genre mais qui, plutôt que de l'assumer et d'en réaliser la puissance, verse dans la boursouflure rhétorique [...] il s'appuie sur l'intelligence supposée du spectateur (ce qui flatte son ego) et postule que les pleins de son cerveau rempliront les creux du film [...] juste une impression bigote de faute généralisée. Chez Haneke, même le ciel est de plomb. Respirer c'est pêcher."

C'est bien beau d'annoncer des vérités du genre : "ce film est creux", encore faudrait-il le montrer ne serait-ce que par un exemple....

Je pourrais inverser la question : que montre le film ? Il enfonce beaucoup de portes ouvertes -certes de très belle manière- en nous disant sans vraiment nous le dire que le Mal est partout...et nulle part !

en même temps l'instit représente une sorte d'innocence qui devrait être celle des enfants

Oui, mais l'instit est un peu lâche vu qu'il ne va pas jusqu'au bout en dénonçant ses soupçons à la police...

"Je pourrais inverser la question : que montre le film ? "

Pour la nième fois le film ne montre rien parce qu'il NE VEUT RIEN montrer !
Il pose des questions : D'où vient le mal ? Qui est coupable des crimes dans le village et par conséquent qui sera responsable de l'arrivée au pouvoir du Nazisme ? puisqu'on peut faire le lien entre les deux. Mais, là encore, le lien c'est moi qui le fait, d'autres peuvent le comprendre autrement. C'est çà la force du film : il ne montre pas, Haneke n'a pas la prétention d'être un philosophe et de nous expliquer d'où vient le mal, il nous montre quelque chose, au spectateur d'en tirer ce qu'il veut.
Je ne trouve pas que ce soit faible et que cela rende le film creux, bien au contraire.

"Il enfonce beaucoup de portes ouvertes -certes de très belle manière- en nous disant sans vraiment nous le dire que le Mal est partout...et nulle part ! "

Comme je l'ai dit plus haut je crois que çà va un peu plus loin que "le mal est partout et nul part" ...

Et puisque tu cites des critiques je te renvoie au débat assez passionnant je trouve de l'émission "le cercle" sur Canal+ : http://player.canalplus.fr/#/284667

Et pour revenir aussi sur le fait que tous les personnages soient mauvais : je ne trouve pas,
Le pasteur, par exemple, bien qu'il batte ses enfants n'est pas du tout présenté, (comme dans beaucoup de films) comme un monstre sans coeur, au contraire, il aime ces enfants, il les bats parce qu'il est convaincu que c'est comme çà qu'il faut les élever, mais çà lui fait autant mal qu'à eux, on sent l'amour qu'il leur porte (la prestation de l'acteur est d'ailleurs formidable).
Bref le film est loin d'être manichéen.

J'arrive pas à faire une critique de ce film

Dommage, on aimerait savoir ^^

"Haneke [...] nous montre quelque chose, au spectateur d'en tirer ce qu'il veut. "

Un peu comme dans Elephant, non ?

Jack tu l'as vu alors ?

Ouaip.

J'essaie de le regarder ce soir