Fort intéressant, merci
(bordel qu'il est tard )
Merci pour le compte rendu. Il doit aimer les frères Coen, Lynch et Jarmusch aussi
Sinon, vous pouvez lui poser des questions ?
pouviez*
Oui on pouvait, je voulais le questionner sur "les hors champs" mais il en a parlé tout seul
Il doit aimer les frères Coen, Lynch et Jarmusch aussi
aucune idée on ne saura jamais sans doute
Mais les journaleux lèche cul
Journaleux ? c'est un détail stylistique ?
En tout cas le plus à l'aise était Haneke. J'ai du avoir des absences pendant la leçon de cinéma car certains trucs de ton compte-rendu, je ne dirai pas qu'ils sont faux mais disons que je n'ai pas du entendre la même chose ou bien le comprendre de la même façon (on ne voit pas le même rouge )
Il y avait aussi ce magnifique cameraman qui m'a bouché la vue.
Sinon il a aussi parlé de tous ces problèmes de compréhension, de la difficulté que l'on a à communiquer avec des mots car justement on a tous une version différente des choses selon la manière dont on les a vécues. Exemple on a pas tous la même conception de certains sentiments car notre vécu à tous est différent et il est donc difficile de faire passer un message avec des mots alors qu'il ne sera pas forcément interprété de la même manière par tous. D'où son exemple des deux personnes qui disent rouge mais qui ne voient pas forcément le même rouge. Il a aussi dit, si mes souvenirs sont bons, que pour lui les deux meilleures façons de s'exprimer sont le sexe et la musique.
Je l'ai vu, et il est pas mal. Pas le film de l'année mais certainement le meilleur des films en compétition à cannes que j'ai vus jusqu'à présent.
Voilà qui va pas faire plaisir à DTL mais je rejoins Haneke sur l'utilisation de la musique, beaucoup de réalisateurs mettent de la musique pour cacher leur défauts, or Haneke n'en met pas ou très peu pour ne pas essayer de cacher artificiellement les défauts.
Pourquoi cela me dérangerait qu'il/tu pense(s) ça ?
Je crois qu'il plaisantait ^^
j'ai enfin vu le film, et j'ai beaucoup aimé.
je crois que Haneke arrive parfaitement à restituer l'ambiance d'une époque et d'un village. les relations sociales, le caché et l'apparence, le privé et le public, l'intime et le dévoilé... il y a un jeu d'opposition permanent qui en fait une oeuvre quasi ethnographique.
excellents acteurs, excellent réalisateur, excellente pesanteur, que demander de plus?
pas mon film de l'année, mais clairement un grand film!
DTL J'ai dis ça parce que c'est toi qui n'aimes pas lorsque les films n'ont pas de musique
Enfin vu. Je dois le digéré avant de pouvoir m'exprimer pleinement dessus, mais en tout cas, sur le plan formel, le film atteint des sommets. D'ailleurs, le plan de la femme morte que d'autres femmes nettoient, pour finalement laisser place à son mari, est simplement génial. Pourquoi? Tout d'abord, pour l'indéniable beauté que dégage le plan, on sens l'odeur de la pièce, c'est comme si on y était (ses mouches qui volent nous laissent deviner une odeur de cadavre en décomposition). Mais là ou le génie atteint son zénith, c'est lorsque le mari vient s'asseoir auprès du corps de sa femme et que le mur vient cacher le visage de l'homme qu'on devine pleurer par les gémissements qui parviennent à nos oreilles. Ce mur qui cache le visage de cet homme en pleur est allégoriquement révélateur de la rude convenance de ce village dans lequel montrer ses émotions est une tare.
Et ouais Haneke c'est le maître du hors champ.
une perle trouvé sur le forum allociné de ce film :
Posté le 29/10/2009 à 21:32
Un des pires films que j'ai jamais vu et en 2009, il y a le choix!!! Ceux qui prétendent avoir compris quelque chose n'ont en fait rien compris! Pour ne pas paraître ridicule, le jury a fait semblant de comprendre ce film en lui attribuant la palme d'or.
Je suis sûr que tu peux trouver ce genre de commentaire ici aussi.
en fait je ne suis pas certain qu'il y ait quelque chose d'obligatoire à comprendre.
Désolé je suis en retard, mais je suis passé au secrétariat pour prendre un mot d'excuse ( avec le tampon Télérama dessus ).
La soif du Mal.
Le dernier film de Michael Haneke situe son action à la veille de la première guerre mondiale. Ca n'est pas anodin. Le dernier film de Michael Haneke situe son action en Allemagne. Là non plus, rien qui ne soit pas volontaire dans la symbolique de l'oeuvre. Le Ruban Blanc se propose d'ausculter la nature maléfique de l'être humain, ses bassesses, son inexorable besoin - volonté même ? - d'humilier les siens.
L'intelligence du film réside dans le choix d'Haneke pour un noir et blanc qui concorde parfaitement à la psychologie des personnages. Les adultes sont tous habités par une extrême rigidité, une implacable sévérité qui peut - à nous de choisir, Haneke ne donne que très peu de réponses - être à l'origine des événements qui surviennent dans le village. Le film est d'une grande austérité, terriblement exigeant et le noir et blanc est important dans l'esthétique de dépouillement du film. Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal. Quoiqu'il semble quelque peu exagéré de parler d'émotions tant le film en est volontairement dénué. Une sorte d'ascèse des sentiments contamine tout le film, naissant de la nature de personnages qui mettent en garde le spectateur sur le bon usage de la sémantique: plus jamais il ne faudra dire de tels personnages qu'ils sont déshumanisés. C'est quoi " déshumanisé " ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Au contraire, Haneke rappelle ici à quel point l'abjection la plus totale n'est en rien une chose d'inhumaine, mais de profondément humaine.
Haneke est un cinéaste sadique, qui se délecte de ne pas donner la solution aux mystères qu'il met en place. Le spectateur peut accepter cela, ou bien refuser d'entrer dans le jeu. Chez Lynch par exemple il y a un même état d'esprit, à la différence que ce dernier créé des labyrinthes sensitifs quand Haneke peut donner l'impression que son sadisme n'est que chose ludique. Il sait très bien qu'il n'y a rien de plus démiurgique que la position de réalisateur et en joue d'une manière qu'on pourrait qualifier d'irresponsable. Il y a comme une énorme jouissance chez lui, mais le revers de la médaille est que le spectateur insoumis oublie le film une fois sorti de la salle. Lynch marque puissamment son spectateur quand Haneke semble jouer avec lui comme un gosse. On regarde ça, mais une fois hors du film ça n'a plus d'importance.
Néanmoins ce sadisme fonctionne parfois. Le spectateur reçoit bien quelques infos sur une possible vérité à la fin du film, mais doit-il croire la voix-off ? Si Haneke ne donne pas de réponses, c'est que finalement le responsable de l'acte importe moins que l'acte en lui-même. C'est un discours éminemment pessimiste sur l'être humain puisque cela signifie que n'importe qui peut commetre les pires crasses. Aucun visage sur les responsables puisque les responsables ont tous les visages possibles.
Parmi les 272 346 cinéastes influencés par Kubrick, il me semble qu'il ne faudrait pas omettre Haneke. On retrouve chez les deux réalisateurs une même maîtrise de la froideur, et cela est d'autant plus remarquable quand on sait que les deux parlent souvent de la Nature de l'être humain et du mal qui le ronge. L'attirance et l'implication du spectateur envers leur oeuvre pourront d'ailleurs être similaires tant la distanciation qu'ils adoptent est forte, tant les émotions semblent logiquement absentes de leurs films.
Un cinéma qu'on peut adorer. Ca n'est pas mon cas.
2/5
Je suis globalement du même avis.
Je cherchais ta critique justement
Le film est un peu trop long aussi je trouve. Bon j'avais adoré Caché quand même, peut-être que le sujet faisait la différence parce qu'Haneke ne change pas de style d'un film à l'autre non plus ( quoique Funny Games ).
C'est pas du sadisme chez Haneke, il veut déranger Il veut faire réfléchir.
Ca me fait pas tant réfléchir que ça. Et oui c'est un peu du sadisme quand même. Et puis j'ai pas parlé du hors-champ ! Normal, il ne sert qu'à très peu de choses ici.