Et moi je suis certain que tu as dormi devant Pompoko.
Ben leprodiss si tu reproches les champs contre champs oui.
(C'est vrai en plus.)
Mais tu as le droit de ne pas aimer leprodiss, mais critiquer les champs contre champ comme ça c'est juste faux. Et passer à côté du film.
Bon c'est vrai que les champs/contrechamps sont géniaux. Voilà j'ai enfin compris le film, great.
Non… Pourquoi tourner en dérision ce que je dis ?
Parce que tu n'expliques en rien pourquoi les C/C-ch. sont si exceptionnels.
Mais je t'ai dis que je parlerai dans le vide, alors que tout est dis dans l'émission du cercle. Et que le redire sans l'image avec des mots impropres nuirait à la puissance de la démonstration. Par contre je retire ce que j'ai dis sur le fait que tu n'as pas compris le film, mais tu es passé à côté de l'intérêt de la mise en scène froide, classique, rigoureuse du film.
Merci, j'attendais ton avis avec hâte. Je vais réviser mon analyse filmique et je reviens plus tard.
Je sais pas pourquoi je m'y attendais en tout cas
Leprodiss devient prévisible
La beauté du film n'est pas que dans sa photographie mais surtout dans l'économie employée pour filmer chaque scène. C'est à dire la relative fixité de la caméra, le temps accordé à chaque plan pour qu'il arrive à produire un certain effet et ne soit pas là juste pour des questions d'enjeux narratifs et le dépouillement des paysages et des décors qui permet une véritable épure.
C'est une certaine vision de mise en scène qui renvoie à une vision de la vie.
Allez, j'me lance dans une petite critique de la palme d'or 2009 que je viens enfin de voir.
C'est un film très beau, avec une grande et froide austérité, tout le monde en convient. Les images en noir et blanc sont de toute beauté et viennent renforcer ce côté rigoureux et angoissant du film avec une lenteur et une absence de musique qui contribuent à installer cette ambiance voulue par le réalisateur afin de décrire son sujet : celui de la violence des enfants ou plutôt de leur présumée innocence. Ce n’est pas un thème nouveau dans l’art, on peut penser à une exposition d’art contemporain qui avait eu lieu à Bordeaux en 2000 sur le thème de l’enfance et de son innocence présumée face à la sexualité. http://www.humanite.fr/2000-08-29_Cultures_-Presumes-innocents-ou-la-conscience-de-l-art
Bref passons puisqu’ici les habitants d’un petit village allemand se retrouvent confronter à leur dite violence tant physique que psychologique.
Je passerai sur l’esthétisme du film, vraiment parfait de ce point de vue, la lenteur du film ne nuit en rien à l’immersion du spectateur qui ne décroche pas un seul instant du film. Bon disons tout de même que la mise en scène reste très classique même si très attirante. Là où le film m’a plus gêné, c’est dans la réflexion que porte Haneke, une réflexion pessimiste sur l’être humain qui me dérange beaucoup.
Le fait que l’action se situe à la toute veille de la première guerre mondiale n’est pas étranger à cela. En effet, pour Haneke, les événements se déroulant dans le village sont en parfaite continuité avec la Grande Guerre, la Der des Der, cette effroyable boucherie sans nom qui mit l’Europe à feu et à sang. Pourquoi cette filiation ? Tout simplement parce que dans sa misanthropie, le réalisateur y voit les causes de cette guerre. On a parlé du nazisme et de sa naissance à travers ce film, c’est aller un peu loin dans la comparaison même si nous pouvons rattacher ci et là certains éléments du film (je pense au fameux ruban blanc) au mouvement hitlérien. Pour ma part, je préfère un rapprochement plus direct avec la première guerre mondiale dont les vraies raisons (parmi d'autres) de son déclenchement ne sont pas spécifiquement l’assassinat l'archiduc François-Ferdinand et le jeu des alliances mais l’esprit belliqueux des nations et de ses populations. Nous l’oublions trop souvent, la première guerre mondiale, a contrario de la seconde, était une guerre voulue, tant par l’Allemagne que par la France à l’esprit revanchard suite à la défaite de 1870, tous les intellectuels tant français qu’allemands la souhaitaient, à l’exception de Roman Rolland qui dut s’exiler en Suisse pour ne pas subir des foudres de son pacifisme convaincu. La Grande Guerre a été la démonstration révélée au grand jour du mal latent dans la conscience des populations.
Ainsi voilà ce qui dérange dans ce film, cette fatalité du mal à laquelle on ne peut échapper, mon âme d’optimiste, d’humaniste et de philanthrope ( ) refuse d’y adhérer.
3.75/5
Moi j'ai décroché
Je connais pas trop l'histoire de la première guerre mondiale, mais le rapprochement avec la seconde n'est pas si exagéré/anodin que ça, puisque les enfants du film seront les adultes de l'Allemagne nazie.
Et je suis aussi de nature optimisto-philanthrope, ça ne m'empêche pas d'être d'accord avec la vision terrifiante de l'humanité qu'a le réal'. Les gens sont des c*ns, c'est un fait ( ). Mais faut juste pas perdre espoir
C'est que je trouve qu'il va un peu trop loin. Des petits villages comme celui du film marqué par le luthéranisme, je connais assez bien, une partie de ma famille en étant issue (bref je ne vais pas étaler la vie de mes proches aïeux), enfin tout ça pour dire que la violence des enfants du village qu'il montre relève plus de la fiction (car le film a quand même un petit côté docu historique) ou de l'exception que de la majorité et de la norme de vie à cette époque.
Ouais, il est extrême.
Le ruban blanc que porte l'un des enfants autour du bras ne symboliserait-il pas le brassard nazi que portait les allemands durant la seconde guerre mondiale ?
Il y a quelque chose dans ce goût là.
Je viens de le voir,je l'avais commencé hier soir mais j'avais du laisser tomber a cause de filles qui ont pas accrochés (êtres faibles j'vous dit )
Film particulièrement intéressant
Pour moi probablement le meilleur film de la décennie
Je n'aime pas débattre des gouts, mais en lisant un peu les dernières pages j'ai été un peu choqué par la vision du film de Leprodiss ( et surement d'autres ).
Je ne comprends pas certains regards que l'on peut avoir de ce film.
Le Ruban Blanc se propose d'ausculter la nature maléfique de l'être humain, ses bassesses, son inexorable besoin - volonté même ? - d'humilier les siens.
Déjà, non, je ne l'ai pas vu comme ça. Parce qu'un film montre une série d'incidents, alors il se propose inévitablement de [...] ? Déjà, je pige pas.
Les adultes sont tous habités par une extrême rigidité, une implacable sévérité qui peut - à nous de choisir, Haneke ne donne que très peu de réponses - être à l'origine des événements qui surviennent dans le village.
La non plus je ne suis pas d'accord.
Les adultes ? pourquoi les adultes ?
J'ai presque autant été choqué par les enfants. Enfin certains.
Comme certains autres adultes, ça ne les concerne pas tous.
Alors forcément, il y a certains "cas" , mais c'est normal pour moi, sinon il n'y aurait pas d'histoire s'ils étaient tous gentils.
Puis à l'époque, je n'y ai pas vécu, mais à mon avis la rigidité est un signe de leur temps.
Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal.
Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal. Quoiqu'il semble quelque peu exagéré de parler d'émotions tant le film en est volontairement dénué.
Encore une fois, je ne suis pas d'accord.
On en revient toujours au même point, mais tu généralises beaucoup trop.
La nature maléfique de l'être humain/tous les adultes/tous les personnages/aucune émotion...
Je ne sais pas, on a pas vu les mêmes choses ?
Tu as raison, c'est vrai que l'action du film se développe à partir d'incidents, de certains actes ignobles, et que l'enveloppe est froide et austère.
Mais j'ai l'impression que cela t'as glacé au point d'étendre cette impression à tout le film.
Moi, je n'ai pas vu que cela, et je vais te parler de ces faits.
Je ne vois pas de froideur dans la représentation du fils handicapé mental et de sa mère, qui, c'est dit dans le film, s'en occupe comme la prunelle de ses yeux. Ni chez Erna la voyante que personne ne veut croire et que moi je crois. Ni non plus chez le professeur et chez Eva.
Je ne vois pas de déshumanisation quand la femme du baron s'oppose à son mari, ni aucune non plus chez le fils et la fille du médecin. Je ne vois pas de froideur dans la jeune révolte du fils de la paysanne morte, dans son père qui essaie d'assumer tout ce qu'il leur arrive mais qui n'y arrive pas.
Alors certes, on peut voir à l'inverse de la froideur à la découverte du pendu, ou par exemple lorsque la sage femme affirme tout savoir du médecin et qui pourtant ne dis rien jusqu'à ce qu'elle se fasse rejeter. Mais pas uniquement, il y a ambivalence je trouve. Un peu comme dans d'autres exemples précédents. On peut n'y voir que de la froideur, et le contexte s'y prête. Mais j'y trouve toujours un contre-balancement.
Il y a de l'émotion et de la vie derrière tout ça. La plupart du temps mal utilisée. Surtout ici.
Alors pour ça, tu peut peut-être dire, il n'y a que des méchants !
Ok, et d'ailleurs je penche plus pour cette version de la réalité.
Mais il y a bien des émotions et de... la générosité, j'ai envie de dire, mais parce qu'elles sont étouffées, les belles comme les mauvaises en ressortent d'autant plus violemment.
à la différence que ce dernier créé des labyrinthes sensitifs quand Haneke peut donner l'impression que son sadisme n'est que chose ludique. Il sait très bien qu'il n'y a rien de plus démiurgique que la position de réalisateur et en joue d'une manière qu'on pourrait qualifier d'irresponsable. Il y a comme une énorme jouissance chez lui, mais le revers de la médaille est que le spectateur insoumis oublie le film une fois sorti de la salle. Lynch marque puissamment son spectateur quand Haneke semble jouer avec lui comme un gosse.
Je ne comprends toujours pas. Ne pas dévoiler de coupable, le mystère, c'est être sadique ?
Tu affirmes en outre que cela peut donner une impression ludique.
Soit, tes impressions, peut-être.
Mais bon nombre de films peuvent la aussi procurer des impressions répugnantes et désagréables.
Toutefois à la limite, ça, je m'en fou.
Déjà parce que le réalisateur n'est peut-être pas capable de capter toutes les variations possibles que procurera son film, ensuite parce que presque inévitablement, certaines seront froissées. C'est comme ça. D'autant plus pour les films possédant un certain caractère.
Donc l'impression, ça n'a pas d'importance.
Par contre, ici tu dépasses le cadre de l'impression pour accuser directement le film de certains faits, je me trompe ?
Dans ce cas la, on peut parler de faits, tout à fait tangibles, qui ont amenés ces impressions que j'ai trouvé étrangement déformées.
Si Haneke ne donne pas de réponses, c'est que finalement le responsable de l'acte importe moins que l'acte en lui-même.
C'est un discours éminemment pessimiste sur l'être humain puisque cela signifie que n'importe qui peut commettre les pires crasses. Aucun visage sur les responsables puisque les responsables ont tous les visages possibles.
Une nouvelle fois, ce n'est pas ma logique.
Tu tires une conclusion définitive d'une simple hypothèse. Moi je vois la, encore, l'emprise de l'impression donnée par le film qui te fait conclure cela.
La fin est ouverte, et la refermer soi même, c'est inévitablement la refermer du sceau de ses propres visions.
Mais en aucun cas ça ne peut dépasser le cadre des impressions, or, il me semble que tu dépasses ce cadre la.
Je peux même y sentir une certaine forme de rigidité, je dirais, pour boucler la boucle.