Chapitre 37 : L’attaque d’Anvil 1/2

Mer Abécéenne, 3 Atrefeu au soir.

Les feux d’Anvil clignotèrent dans la nuit brumeuse, deux foyers ardents de lumière au milieu des points tremblotants qui flottaient, sporadiques, sur la ville. La cité était plongée dans son sommeil. Selwen regarda les signaux des guetteurs Impériaux, une pointe de soulagement au cœur, mêlée à un torrent de doutes. Ce qu’il faisait le répugnait.

D’un signe de tête de sa part, ses hommes redéployèrent les voiles du navire-amiral. Celles-ci se gonflèrent sous l’effet du vent, et le navire fendit les flots vers le port somnolent. Selwen passa son regard sur le pont, à première vue désert. En réalité, les balistes, dissimulées par des bâches, étaient chargées et prêtes à tirer. Des soldats, épée tirées, patientaient sur les ponts inférieurs, dans un silence pesant.

Poussée par le souffle, le Faucon dans l’entrée de la baie. La crique possédait deux bras, l’un terminé par le phare, l’autre, plus ramassé, terminé par le château d’Anvil. Maintenant que son navire s’était rapproché, Selwen pouvait discerner les lanternes et les torches des gardes en faction sur le quai du port. Au total, quatre. Plus un groupe qui faisait des signaux au navire Altmer, afin qu’il se range au bout d’un quai bien précis, entre deux autres frégates Impériales. Do’Jarsha fit glisser le navire dans la rade, et louvoya entre les navires. Lentement, la frégate s’engagea sur le quai désert, à l’exception d’un groupe de cinq miliciens qui attendait que le navire accoste.

Selwen les regarda déployer la passerelle. Puis il reporta son regard vers les deux frégates Impériales qui l’encadraient, à quai. Des hommes d’équipage somnolent patrouillaient dessus, lançant un regard distrait vers le Faucon Flamboyant. Avec un bruit sourd, la large et longue planche de pois qui faisait office de passerelle heurta le pont du navire. L’Altmer en descendit calmement les marches, accompagné de Do’Jarsha.
-Z’étiez pas prévu sur la liste d’arrivée. Z’avez une autorisation, m’seigneur ?
-Bien sûr, répondit Do’Jarsha avec un sourire. Tenez.

D’un geste souple, le Khajiit dégaina ses deux haches de guerre, et les planta dans la tête des deux miliciens qui lui faisait. Les trois autres regardèrent leurs deux camarades s’écrouler par terre, ébahis, avant que des carreaux d’arbalète ne leurs prennent aussi la vie. Selwen sortit sa lame, et acheva les blessés. Il releva la tête, et croisa le regard de l’un des matelots Impériaux qui le regardait, surpris, depuis le pont d’une des frégates. L’Elfe aboya un ordre de tir, et immédiatement, les bâches au-dessus des balistes furent enlevé, et les deux bords du Faucon envoyèrent une puissante salve de lourd traits enflammés sur les deux navires. Leurs coques volèrent en éclat sous la force de la salve, et ce qui en restait pris feu instantanément. Les soldats Elfes se déversèrent sur le quai, mené par Do’Jarsha, tandis que Selwen regardait les hautes flammes qui dévoraient le navire. Au large, sa flotte devait avoir vu le signal, et devait en ce moment s’approcher du port, afin d’y déverser hommes et matériels sur les quais, mais aussi sur les rivages, pour entourer la cité.

Les vrombissements des arcs et des arbalètes le rappelèrent à son devoir. Ses hommes visaient les quelques hommes qui faisaient leur ronde. La plupart, surpris, gisaient à terre sur les remparts. Selwen dévisagea les cinq hommes qui constituaient sa garde personnelle, puis partit rejoindre Do’Jarsha. Le Khajiit et ses hommes se tenaient devant la porte de la ville, à la lutte avec une patrouille Impériale, qui tentait désespérément de refermer et verouiller, les deux lourds battants de bois. L’arrivée de Selwen et sa troupe fit pencher la balance en la faveur des hommes du Domaine. Alors que des Elfes s’élançaient vers les rues, le commandant Altmer les rappela à l’ordre :
-Stop ! On n’est pas assez pour s’éparpiller dans ce dédale. On tient la porte et les quais jusqu’à l’arrivée des renforts.

Ses hommes obtempérèrent, à sa grande satisfaction. Il leur fit former une ligne défensive, et scruta les rues. Visiblement, la population avait perçu les bruits de combat, comme le montrait l’agitation qui semblait régner dans les maisons. Les pleurs d’un enfant traversèrent la nuit. Quelqu’un courut dans l’ombre devant eux. Puis d’autres.
-Restez sur vos gardes, ordonna Selwen.

Des bruits métalliques l’informèrent que l’autre groupe de soldat commençait à gravir les remparts du port, pour couvrir Selwen et ses hommes. Le commandant Altmer saisit le bouclier que lui tendait un homme derrière lui, et se positionna, les sens en alerte.

Les premières flèches fendirent la nuit, et se fichèrent dans les boucliers. L’ennemi contre-attaquait. Les claquements sonores provenaient des ruelles sombres qui bordaient la rue pavée. Les traits étaient fort heureusement peu ajusté, et les rares qui touchaient ses hommes ne parvenait pas à percer leurs plaques d’armure. Puis un bruit de galop se fit entendre.
-Cavalerie !, tonna une voix dans la nuit.

En effet, six cavaliers émergèrent de l’ombre. Ce n’était que des miliciens montant des chevaux de ferme reconverti en destrier à la va-vite. Il chargeait de façon désordonné, suivit tant bien que mal par des miliciens à pied. La garde professionnelle de la ville devait se réorganiser quelque part. Des tireurs Elfes se positionnèrent derrière la ligne de fantassin qui défendait la porte, et décochèrent leurs traits meurtriers. Dix Impériaux s’écroulèrent, dont cinq des cavaliers. Le dernier pila sur place, à deux ou trois mètres de la ligne elfique. Do’Jarsha lui bondit dessus, et, d’un coup bien placé, trancha cloua la cuisse du milicien à son cheval avec sa hache. La monture s’écroula à terre, écrasant son cavalier. Le cri qu’il poussa fut interrompu par le tranchant de l’autre hache du Khajiit.

Les miliciens Impériaux entrèrent en contact avec les Elfes. Malgré leur supériorité numérique flagrante, les humains tombaient comme des mouches sous les coups des Elfes. Les archers Altmers qui avaient gravi les remparts étaient entrés en action, clairsemant les rangs Impériaux à une vitesse impressionnante. Après à peine cinq minutes de combat, les humains se replièrent en désordre, et la plupart des fuyards furent abattu par les tireurs Elfes.

Le tocsin de l’église des Neufs, au Sud de la ville, sonna enfin l’alerte, même si toute la ville devait désormais être au courant de l’attaque. Le calme était revenu aux alentours de la porte que défendaient le groupe d’Elfe, qui n’avait pas encore essuyé de pertes. Selwen fit quelque pas en arrière, pour évaluer la situation.

Avec soixante hommes, ils avaient pris les quais de la cité, et tenaient l’une des portes et une partie des remparts Ouest. Le reste de la flotte approchait de la baie, et la garde de la ville semblait prise de court par cet assaut. Aucun navire de combat adverse n’avait pris la mer pour lancer une contre-attaque. Selwen savoura l’instant. Sa première opération militaire en tant que commandant était en voie de réussite totale.
Deux cors résonnèrent au loin. Des bruits de voix et d’arme se firent entendre, ainsi que de hennissement des chevaux. Les Elfes se remirent en position, tendu, serrant leurs armes à s’en rompre les articulations. Selwen se plaçait derrière eux, faisant des moulinets avec son épée comme pour chasser son inquiétude, lorsqu’une voix venu des remparts tonna :
-Deux régiments de gardes en approche ! Ils contre-attaquent !

Le commandant Altmer observa la route. Sur celle-ci progressait, avec quatre hommes de front, deux régiments de soldats coloviens en livrées rouge, menées par un Impérial aux cheveux grisonnants, montée sur un puissant étalon.

Aloys Umbranox, comte d’Anvil.

Bon titre de chap

Euuuuuhhhhh

M'okay, c'est vrai que j'y ai beaucoup réfléchi

Le titre du chap est bon, très bon !

Et le chap en lui même, sinon ?

Tu dénies ce que je dis ou... ?

Le titre était bien.

Bon allez, dis moi ce qu'il a ce titre, et moque toi de moi

C'est juste sublime.

Le majuscule à " Chapitre " souligne l'ampleur considérable de ce mot et provoque un émerveillement inédit chez les lecteurs. Cela nous donne une véritable impression de puissance incroyable qui sort rien que de cette lettre. C'est impressionnant. Semblable au Colisée ou à la Tour Eiffel, symboles d'une posture imposante inébranlable aux changements de ce monde. En fait, je crois que tu t'es surpassé. C'est une magie. Rien que la connotation se conjugue avec cette forme de puissance. " Cha ". Oui, messieurs, cette première syllabe, à la fois mignonne et terriblement séduisante a ouvert ses serres pour mieux vous piéger dans l'amertume et la tristesse imparable de la seconde syllabe " pitre "

" pitre ". Est ce un message désolé, de tristesse ou d'amertume inexplicable et indescriptible qu'essaie de nous faire parvenir l'auteur ? Un sentiment de profond désespoir qui soulignerait donc la dure et impitoyable connotation de " tre " après la pitoyable et pathétique " pi " ? Hélas ! La destinée n' a point souri à l'auteur...

Le mariage des chiffres aux lettres m'a terriblement et profondèment ému. Ô union ! Ô amour ! Ô passion ! Une telle union entre deux être aux doctrines opposés, aux traditions contraires... Cela prouve l'espèrance de l'auteur qui essaie de nous faire parvenir un message secret après une épreuve douloureuse qui l'a marqué à vie ; l'espoir. The hope. Symbolique et frappant de sa majesté, le mariage est le tableau d'un avenir doré entre les chiffres et lettres, ennemis éternels depuis la nuit des temps...

L'espace entre les deux points et les lettres formule la séparation d'une juste lignée de pouvoirs, entre égalités. Une liberté... Une indépendance... La petitesse des deux petits points contre la grandeur et la noblesse des lettres. Une cause déchirante et admirable... Une lutte désespérée... Le combat pour la victoire... Tragique, épique, cette séparation entre deux castes et le combat qui s'ensuit est extraordinairement spectaculaire.

Le surnom du chap est innovateur ; " L'attaque d'Anvil ". Tout de suite, nous sommes submergés dans cet atmosphère tumulteuse et dangereuse grouillant de complots et de tragédies racinéiennes. Oui, en effet, le présage que présente le titre a un effet sinistre qui rebondit sur nos coeurs, tels des épées s'approchant lugbrement de nos boucliers... Si ce n'est le caractère de l'opération scénaristique qui s'annonce, comment résister devant l'envie de découvrir et d'en savoir plus au delà du nuage sombre et de la terreur qui nous pousse à un effroi incommensurable, nous poussant donc à réclamer une pincée de lumière qui suffira pourtant à illuminer toute la galerie des ténèbres... La vérité.

Et enfin, si tout cela ne nous suffisait pas, la pointe de mystère à la fin qui se traduit par " 1/2 " provoque une cascade de questions et d'interrogations sur le suspense.

Beau titre de chap, Ol, j'en était terriblement ému.

Méchant, pas bien de se moquer

En vrai, en tout c'était vraiment bien, flemme de commenter un gros pavé.

Sauf que le " -Z’étiez pas prévu sur la liste d’arrivée. Z’avez une autorisation, m’seigneur ?
-Bien sûr, répondit Do’Jarsha avec un sourire. Tenez.

D’un geste souple, le Khajiit dégaina ses deux haches de guerre, et les planta dans la tête des deux miliciens qui lui faisait. "

C'était trop prévisible.

300 !

Ah non, 400, merde.

Ouais, c'était un peu prévisible, c'est vrai.

J'ai regardé Gangster Squad hier, en même temps.

C'était bien ?

Pas mal. Un peu hollywoodien, mais pas mal.

Bon allez, je note pour le titre pour la prochaine fois.

Euh, mec, je déconnais pour le titre, j'en ai strictement rien à branler, tu sais...

Ah, d'accord

T'as du temps à perdre quand même

Chapitre 38 : L’attaque d’Anvil 2/2

Les deux régiments coloviens s’arrêtèrent à l’extrême limite des possibilités de tirs des archers et arbalétriers Elfes. Aloys Umbranox, juché sur son étalon alezan, balaya de son regard sombre la faible ligne elfe. Selwen sentit un frisson lui parcourir l’échine, lorsque le comte posa son regard d’acier sur lui. Un rictus de mépris passa sur le visage du colovien en croisant le regard de l’Elfe.

Le comte, malgré son embonpoint assez prononcé, était assez impressionnant. Revêtu d’une armure de plates, et d’un heaume qui ne laissait passer que son regard implacable, il tenait une masse d’arme dans sa main droite, et un lourd écu sur lequel flottaient les hermines d’Anvil. Une longue cape brune était accrochée à ses épaulières, couvrant l’arrière de la croupe de sa monture. Sa voix s’éleva, grave et sérieuse :
-Elfes ! Je vous laisse une dernière chance de vous rendre. Vous n’avez plus l’effet de surprise, vous êtes en infériorité numérique… Vous avez échoué.

Les soldats Altmers se dévisagèrent entre eux, et certains fixaient Selwen d’un air étrange. Des murmures se propagèrent au milieu d’eux, et certains relevèrent leur lance pu leurs armes. Do’Jarsha lança un regard éloquent vers son commandant.
« Ils doutent, comprit-il. Et ils ont raison. Je ne sais même pas ce que je dois faire. Pour l’instant, l’issue du combat, s’il y a combat, nous est nettement défavorable. »

Selwen avait misé sur l’effet de surprise et le relâchement des troupes impériales pour prendre le port, et tenir jusqu’à l’arrivé du reste de sa flotte. Mais l’adversaire avait promptement réagi, et les Elfes n’avaient plus l’avantage. Leur renfort arriverait bientôt, mais serait-ce suffisant…
-Les feux d’alertes de la cité sont actuellement en train d’être allumés. Même si vous vous emparez de la cité, Kvatch et les forts alentours seront prévenus au plus vite. Et je vous laisse imaginer le nombre d’hommes qui vous tomberont dessus…, continua le comte.

En effet, Selwen discerna du mouvement sur l’un des plus hautes tours des murs d’enceinte. Des lumières tremblotantes s’agitaient autour d’une masse sombre. Certainement les fameux feux d’alertes dont parlait le comte, que des soldats devaient être en train d’allumer. L’Altmer pensa aux faucons qu’il avait lâchés peu avant l’attaque, pour intercepter les corbeaux adverses. Précaution inutile. Selwen n’avait même pas été prévenu de la présence de feux d’alerte par les renseignements du Domaine.
« Anyanan, Nayliin, vous m’avez bien plongé dans la merde… »

De son côté, après avoir laissé aux Elfes le temps de ruminer ses avertissements, reprit :
-Je vais maintenant m’avancer avec mes hommes jusqu’à vous. Si vous tirez, nous répliquerons en conséquence. Sinon, nous vous prendrons vos armes, et vous serez conduits jusqu’à nos geôles. Vous êtes prévenus.

Aloys Umbranox leva le bras, et fit avancer lentement son cheval. Ses hommes le suivirent au pas cadencé, leurs pas menaçant enfonçant un peu plus le clou de la défaite dans le crâne de la défaite. Les Impériaux étaient désormais à portée de tirs des Elfes, mais aucun ne banda son arc. Selwen n’essaya même pas de leur donner l’ordre. A défaut d’avoir su les commander, il pouvait au moins les comprendre. La flamme d’espoir qu’ils avaient placé en lui était désormais éteinte. Tout était fini. Il avait échoué.

Le premier régiment n’était plus qu’à quelques mètres d’eux. Les visages des soldats coloviens s’imposèrent aux yeux de Selwen. Leurs airs graves, sûrs d’eux, concentrés, mais aussi leur ordre parfait, achevèrent de balayer le moral des Elfes. Aloys s’arrêta, à cinq mètres à peine de la ligne des fantassins du Domaine.
-Alors ? Qui commande ici ?

Selwen déglutit faiblement. Il sentit le regard du comte lui bruler ses deux rétines, et les regards que lui lancèrent quelques-uns de ses hommes lui vrillèrent le cœur. Il fit un pas en avant, braquant d’un coup tous les regards sur lui. Il traversa sa ligne de ses fantassins, sentant sur sa nuque le poids de leur regard, et sur sa face la menace de ceux des Impériaux. Lentement, il s’avança vers le comte d’Anvil, et commença à détacher son ceinturon et son fourreau de sa taille…

Un projectile flamboyant traversa le ciel, passant au-dessus d’eux, et vint percuter la tour des feux d’alerte. Une explosion de feu, légèrement bleuté, ébranla la terre elle-même, et la moitié haute de la tour bascula de sa base, s’écrasant lourdement sur le sol, dans un fracas assourdissant. Un deuxième projectile survola le rempart du port, et s’écrasa juste derrière le deuxième régiment colovien. L’onde de choc faillit aplatir tous les Impériaux, et arracha de piques les étendards d’Anvil, accompagnée d’une vague de chaleur ardente. L’un des oriflammes s’arrêta au pied de Selwen. Le blason d’Anvil se consumait de lui-même, se réduisant peu à peu à l’état de cendre. Son cœur sembla se remettre à battre à cette vision. Les renforts étaient là.

Le commandant Altmer rugit, en levant son épée. Derrière lui, ses hommes lui répondirent d’un seul souffle. Une flèche Elfe fendit l’air, et traversa de part en part le cou de la monture du comte. Dans un hennissement de douleur atroce, mêlée de gargouillis insoutenable, la bête se cabra, puis s’écroula au sol, jetant à terre son cavalier. Selwen perçut dans son dos la charge de ses trente hommes, contre deux cent soldats ébahis. L’Elfe jeta une œillade vers le port, et ce qu’il vit fit battre son cœur de pulsations guerrières.

L’Alinor Dorée rentrait dans le port, expédiant projectiles sur projectiles vers la ville, éclairant la nuit sombre. Deux autres navires avaient déjà atteint les quais, déversant leurs hommes sur les quais déserts. Mu par une ardeur nouvelle, le commandant chargea de pair avec ses hommes, vers les coloviens, en poussant un cri de fureur.

Désorientés, leur cohésion perdue à cause de la succession d’évènements défavorables, les Impériaux, six fois supérieurs en nombres, furent enfoncés par la charge elfe, tandis qu’une pluie de traits s’abattait sur eux. Umbranox, relevé en catastrophe par deux de ses hommes, s’époumonait pour faire revenir le moral de ses troupes, si brusquement envolé. Selwen lui porta un coup, qu’il ne vit qu’au dernier moment, et qu’il para de justesse avec son écu. Sous la force du coup, la pièce en bois robuste fut pourtant traversée de part en part par la pointe de l’épée, tout comme les plaques d’armure sur le bras du comte. Celui-ci hurla lorsqu’il sentit l’acier lui traverser son membre. L’Elfe dégagea son épée, et porta un nouveau coup sur le genou d’Umbranox, au niveau du défaut de l’armure. Le comte tomba à terre, ses les rotules, ses tendons sectionnés sur le côté droit.

Selwen planta ses yeux dans les siens. Le regard du colovien avait perdu de sa superbe. Complètement hagard, dévasté par la douleur qu’il éprouvait au bras et à la jambe, il voulut bégayer quelque chose, en rapport avec l’honneur. Dans sa rage guerrière, l’Elfe lui planta violemment son arme entre les deux yeux, brisant le nez, et s’enfonçant dans sa cervelle, lentement. Lorsqu’il retira son arme, celle-ci en était enduite, le tout mélangé à du sang et des morceaux d’os brisés.

La suite, il ne s’en souvenait que vaguement, tant elle lui avait paru irréelle. Les deux régiments avaient été balayés par les milliers d’Elfes qui s’engouffraient par la porte. La résistance n’avait ensuite été que très faible. En quelques heures, les étendards Elfes flottaient sur les murailles extérieures, prises entre les troupes débarqués sur la côte et celle qui avaient pénétré dans la ville.

Le château avait d’abord voulu résister, jusqu’à ce qu’on lui expédie la dépouille du comte par catapulte. Peu après, ses occupants s’étaient rendus, sauf quelques vétérans qui avaient voulu jouer les héros. Leurs cadavres flottaient désormais dans la baie, criblés de flèches.

Le lendemain matin, Selwen se tenait en haut de la tour de la chapelle des Neufs, point culminant de la cité, contemplant la ville, encore fumante par endroit, qui était désormais en sa possession.

Et en celle du Domaine.

Classe.

Un jour, faudra que tu me passes le lien de la musique qui t'a aidé !

http://www.youtube.com/watch?v=YP1QHVNHMAE&list=PL7B16C924C1FAD7BD

Mieux. Une playlist