Au-delà de son aspect récréatif, le métavers offre de multiples solutions à plusieurs secteurs. En matière de santé, celui-ci pourrait particulièrement s’avérer efficace. L’Université Paris Cité en a particulièrement compris les enjeux et souhaite ainsi proposer une première formation permettant d’accéder au diplôme universitaire de « Metavers en santé ».
Un diplôme de « Métavers en santé » pour 2023
La faculté de santé de l’Université Paris Cité compte devenir pionnière dans l’exploitation de cette technologie naissante dans le domaine de la santé. Ainsi, deux professeurs de l’hôpital Bichat piloteront la première formation mêlant la santé et le métavers, en 2023.
« Les freins technologiques vont être rapidement levés mais peut être trop rapidement si nous n’apprenons pas à utiliser les nouvelles technologies et n’en maitrisons pas bien les enjeux notamment éthiques, sécuritaires, économiques et psychologiques », explique le Pr Patrick Nataf co-fondateur de la formation.
Intitulé « Metavers en santé », cette formation se veut pratique, interactive et interdisciplinaire. En effet, le diplôme a pour ambition d’utiliser le métavers boosté à la réalité virtuelle et à la réalité mixte pour former de futurs étudiants.
De ce fait, les étudiants ne seront pas forcément que des futurs soignants. La formation comptera parmi ses rangs : des ingénieurs, des juristes, des start-uppers et des Informaticiens pour développer des projets en matière de santé numérique.
Parmi les contenus pédagogiques de la formation, on retrouve :
Une introduction à la réalité mixte Patients sous forme de jumeaux numériques Initiation au web 3.0 Travaux pratiques + visites laboratoires – manipulation des outils numériques
La formation devrait accueillir pas moins de 120 étudiants avec 71 heures d’enseignement direct et en distanciel.
Pourquoi utiliser le métavers dans le secteur de la santé ?
Si l’on voit souvent le projet de métavers comme un monde virtuel en 3D permettant diverses activités ludiques, on oublie généralement sa capacité à pouvoir nous ouvrir le champ des possibles en termes d’expérimentation. En tant que miroir numérique de la réalité, si le métavers tient ses promesses au niveau de son réalisme, alors il pourrait devenir un lieu idéal pour une multitude d’exercices de la santé.
À titre d’exemple, imaginez un métavers permettant de réaliser des opérations chirurgicales sur des jumeaux numériques de patients ultra réalistes, le tout dans un environnement en réalité virtuelle. Dans un même registre, le métavers s’avérerait idéal dans les relations entre médecin et patient lors de consultations en télémédecine, de plus en plus répandues à cause des déserts médicaux.
En ce sens, cet espace digital réaliste a le potentiel de devenir un outil non-négligeable sur lequel le secteur de la santé pourra s’appuyer à l’avenir pour former les futurs professionnels.
Mais avant cela, il faut avant tout déterminer un cadre et comprendre les enjeux. C’est pourquoi, la formation « Métavers en santé » aura initialement pour objectif de répondre à différentes interrogations :
« Le métavers bouleversera-t-il la manière de pratiquer et d’enseigner la médecine ? Les casques de réalité virtuelle, augmentée ou mixte seront-ils utilisés pour l’enseignement et l’expertise médicale à distance ? Pourra-t-on concevoir des jumeaux numériques reproduisant un patient ou un organe ? »
Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le prolongement (comme une mise à jour) d’une formation antérieure nommée santé connectée, déjà élaborée par le Pr Boris Hansel et Pr Patrick Nataf. Si le projet peut paraître encore idéaliste pour certains, il n’en est rien. En effet, Meta contribue d’ores et déjà au secteur de la santé et espère pouvoir bientôt proposer son métavers pour former des futurs chirurgiens.