En 2008, le monde a connu la crise immobilière des subprimes. En 2022, la récession se passe cette fois-ci dans le monde virtuel, plus communément appelé metaverse.
Le phénomène des terrains virtuels dans le metaverse
Depuis 2021, le sujet du metaverse est devenu un véritable concept dépassant parfois la réalité de nos pratiques actuelles du numérique. Cet intérêt autour du monde virtuel de demain a largement été mis en lumière par Meta, anciennement Facebook, et son projet de metaverse social.
Le fameux environnement en 3D sous le nom de metaverse a pour but de retranscrire le plus fidèlement la réalité. De ce fait, la notion de propriété a été appliquée au metaverse. En effet, pour bénéficier de son chez-soi dans le monde digital, plusieurs metaverses font l’objet de vente de parcelle de terrain digital sous forme de NFT. Ces jetons peuvent généralement être acquis contre de la cryptomonnaie.
Dans une logique d’anticipation et de rentabilité, les investisseurs ont été nombreux à ne pas vouloir rater l’opportunité. Ainsi, certains ont placé leurs pions bien avant une possible adoption massive en achetant des terrains ou des biens immobiliers dans différents metaverses plus ou moins connus. Ces investisseurs ont acheté ces terrains dans l’espoir d’en tirer un profit le moment venu.
Cet emballement autour des NFT et du metaverse a représenté 500 millions de dollars de vente pour l’année 2021. Seulement, après ce boom de l’immobilier du metaverse, ces biens immobiliers sous forme de jetons non-fongibles ont subi une perte significative de valeur depuis le début de « l’hiver des cryptos ».
Le phénomène du metaverse connaît sa première baisse d’intérêt
Alors que le Bitcoin, corrélé aux indices boursiers traditionnels, a poursuivi sa chute tout au long de l’année 2022, l’heure est au bilan. La reine des cryptomonnaies a emporté toute l’économie autour du web3 dans sa chute. Ainsi, altcoins, NFT, et même metaverse ont subi une baisse de valeur globale.
Selon WeMeta, une plateforme dédiée à la vente de terrains virtuels sur différents métavers, les transactions immobilières sur Decentraland et The Sandbox connaissent une baisse de 97 % depuis novembre 2021. En passant de 16 000 ventes par jour à seulement 2000 en l’espace de 8 mois, le secteur a vu également les prix des biens se diviser drastiquement pour s'adapter à la demande. Ainsi, plusieurs propriétaires de biens digitaux se retrouvent sur la paille.
À titre d’exemple, pour le metaverse le plus populaire nommé Decentraland, alors qu’un terrain (LAND) coûtait près de 17 000€ en juillet 2020, 2 ans après celui-ci s’échange autour 1, 85, ETH soit 3 000€.
Le metaverse : un concept qui a besoin de temps
Cet espace virtuel en 3D censé représenter l’internet de demain est encore en phase de développement. Dès lors, il est important pour les entreprises de poser des bases saines lorsque le sujet n’est plus le théâtre d’une bulle spéculative. Par ailleurs, cette baisse d’enthousiasme autour du metaverse peut également engendrer l’effet inverse, à savoir freiner, voire stopper, l’investissement et le développement de projets liés au monde virtuel de demain. C’est notamment l’option qu’a choisie Tinder pour son Tinderverse.
Il est important de préciser que l’économie du métaverse n’est pas un cas isolé, les jeunes marchés font régulièrement l’objet d’enthousiasme démesuré et par conséquent d'une volatilité extrême. Dans ce contexte, il faudra donner encore plusieurs années au secteur pour qu’il puisse se développer en fonction de l’attente des utilisateurs.