Plutôt habituée à tester les Z Fold de Samsung, j’ai cette année hérité du Samsung Galaxy Z Flip6 au sein de mon modeste labo de test (à savoir mon appartement). Séduite il y a un an par les Motorola Razr 40 et Razr 40 Ultra, j’étais plutôt curieuse de savoir comment le constructeur sud-coréen se positionne actuellement sur le marché des « Flip phones ».

L’année dernière, le Z Flip5 était sorti après le Razr 40 Ultra et le timing donnait l’impression que Samsung avait « copié » Motorola en ce qui concerne le généreux écran tactile de façade. Cette année, le look du Z Flip6 n’affiche que peu de différents par rapport au modèle précédent. Mais les différences sont peut-être ailleurs… C’est le moment de le découvrir.

Samsung Galaxy Z Flip6 : la fiche technique

On ne change pas un look qui gagne

Si le Galaxy Z Flip5 avait changé la donne par rapport au Z Flip4 en accueillant un écran AMOLED de 3,4 pouces en façade, force est de constater que le Galaxy Z Flip6 n’affiche pas grand-chose de neuf, tout du moins esthétiquement parlant.

Cela n’est cependant pas forcément une critique, tant la cuvée 2023 du smartphone pliant de Samsung était satisfaisante. Le travail effectué pour aplanir la charnière est de nouveau de la partie ce qui permet, une nouvelle fois, de profiter d’un smartphone qui se referme entièrement, sans espace entre ses deux parties. Le fait que les tranches du Galaxy Z Flip6 soient plus plates que celles du Flip5 a tendance à accentuer encore plus cette caractéristique.

Autre preuve que rien n’a bougé depuis l’année dernière : le Samsung Galaxy Z Flip6 a exactement les mêmes dimensions et le même poids que le Samsung Galaxy Z Flip5 : 165,1 x 71,9 x 6,9 mm une fois déplié, et 187 grammes sur la balance.

On retrouve donc le même écran de 3,4 pouces à l’extérieur, assorti d’un bloc photo composé de deux capteurs qui se dotent, cette année, d’un bord coloré qui marque un rappel avec la couleur du smartphone. Le nom de Samsung est présent sur la charnière.

Lorsque le smartphone est ouvert, les boutons de son et d’allumage sont situés à droite, tandis que le slot pour carte SIM est à gauche. Le port de charge USB-C est sur le contour métallique inférieur.

Pour finir, l’une des nouveautés notables de cette année, c’est l’indice d’étanchéité IP48 qui remplace l’IPX8 de l’année dernière. Cela signifie qu’en plus de supporter une immersion dans 1,5 mètre d’eau pendant 30 minutes, le Samsung Galaxy Z Flip6 gagne une protection contre la pénétration de petits objets de plus de 1 mm de diamètre. De quoi rassurer sur la vulnérabilité éventuelle de l’appareil dans une poche autour de pièces et de clés.

Un écran central toujours plus lumineux

Sans grande surprise, Samsung a repris la recette du Z Flip5 en ce qui concerne les écrans du Z Flip6. On retrouve donc l’ingénieuse dalle OLED de 3,4 pouces à l’extérieur, et l’écran pliable de 6,7 pouces à l’intérieur.

La dalle interne, quant à elle, profite une fois encore de la technologie LTPO, ce qui donne accès à un taux de rafraîchissement qui va de 1 à 120 Hz. Là où on trouve une innovation par rapport au Z Flip5, c’est du côté de la luminosité maximale : celle du Z Flip6 monte jusqu’à 2600 cd/m², contre 1750 cd/m² pour le modèle précédent.

Cette luminosité a une utilité évidente : masquer la pliure de l’écran lorsqu’elle est réglée à un niveau élevé. Il est certain que sur ce point, Samsung affine sa proposition d’année en année. La pliure se voit de moins en moins. Par contre, elle continue de se ressentir au toucher : là-dessus, Samsung semble avoir du mal à résoudre ce problème qui défie les sensations.

Comme de coutume, Samsung propose de nombreux réglages pour les écrans de son smartphone. Parmi celles que l’on ne trouve pas forcément ailleurs, on peut citer le ton de couleur adaptatif, qui utilise l’un des capteurs photo de l’appareil pour optimiser l’affichage des couleurs ainsi que la balance des blancs en fonction de l’environnement ambiant. À part ça, on trouve tout le nécessaire pour personnaliser l’affichage comme il se doit.

De très belles performances, merci Qualcomm

Tout comme le Galaxy Z Flip5, le Galaxy Z Flip6 se retrouve doté d’un processeur signé Qualcomm : le Snapdragon 8 Gen 3. C’est donc le même SoC que celui qui équipe le Samsung Galaxy S24 Ultra et c’est vraiment une bonne chose, car les performances sont au rendez-vous.

Le Samsung Galaxy Z Flip6 est très puissant et même si ce n’est clairement pas le meilleur smartphone pour jouer en raison de son ergonomie pas forcément adaptée, le terminal permet de faire tourner tous les titres, y compris les plus gourmands. On note quand même une montée en température notable du côté du capteur photo, où se trouve le processeur de l’appareil, lorsqu’une application exigeante fonctionne longtemps.

On ne peut pas dire que ce smartphone pliant manque de puissance, et c’est bien évidemment à son avantage. Cela lui permet d’être également efficace en multitâche et pour tous les usages du quotidien.

Des innovations du côté d’Android

À défaut de se réinventer d’un point de vue esthétique, le Samsung Galaxy Z Flip6 profite d’innovations logicielles qui sont, quant à elle, plutôt appréciables. Sans grande surprise, Samsung a notamment doté son nouveau smartphone pliant de ses fonctionnalités Galaxy AI qui mettent l’intelligence artificielle à l’honneur.

On retrouve toutes les fonctionnalités qui sont déjà proposées sur les Galaxy S24 depuis leur sortie, avec tout ce qu’il y a de bien et de moins bien. Par exemple, le système de retranscription des enregistrements reste souvent hasardeux : dans un environnement sans bruit, il fait des erreurs assez grossières, mais dans des discussions plus bruyantes qui impliquent plusieurs personnes, c’est souvent la catastrophe. Cela peut faire rire, mais dans le cadre d’un usage professionnel, ça n’aide pas. Google Recorder fait mieux sur les Google Pixel.

La discussion tournait autour de crêpes et de quiches lorraines à manger le soir, mais quelque chose a vrillé dans l'esprit de Galaxy AI.

Heureusement, d’autres fonctions sont bien plus convaincantes. C’est le cas de la traduction instantanée des discussions, qui s’avère plutôt efficace. Le système rivalise notamment avec celui d’Honor. L’autre fonctionnalité qui rend facilement accro est celle qui permet d’ajouter des éléments générés par IA à une photo à l’aide d’un petit croquis vraiment grossier.

Je pourrais passer des heures à m'amuser avec.

Difficile de parler de toutes les fonctionnalités de Galaxy AI sans dépasser le cadre du test du Samsung Galaxy Z Flip6, mais je suis pas mal restée sur ma faim les concernant. Ce sont finalement les propositions les plus gadgets qui fonctionnent le mieux et on ne peut qu’espérer que Samsung affine rapidement sa proposition.

Le reste de l’interface est, somme toute, assez classique pour un smartphone pliant. De nombreuses options permettent de personnaliser l’affichage de l’écran externe, mais aussi d’optimiser l’expérience globale du terminal. Certaines applications prennent également en charge le smartphone lorsqu’il est plié à moitié, mais elles ne sont pas très nombreuses. Samsung propose donc une prestation convaincante, qui mérite tout de même d’être encore un peu affinée du côté de ses fonctionnalités IA.

Un mot tout de même en ce qui concerne l'écran externe : ce dernier ne dispose que de très rares nouveautés cette année. Là-dessus, Samsung est plutôt à la traîne, surtout si l'on compare sa proposition à celle de Motorola. Les widgets destinés à l'écran de 3,4 pouces mériteraient d'être beaucoup plus nombreux pour en profiter à son plein potentiel.

Des améliorations côté photo, enfin !

Le Samsung Galaxy Z Flip6 propose une partition convaincante sur le papier en matière de photo. Les deux capteurs de 12 mégapixels à l’arrière, c’est terminé : cette fois-ci, Samsung propose un capteur principal de 50 mégapixels, associé à un capteur ultra grand-angle de 12 mégapixels. En façade, lorsque l’écran pliant est ouvert, c’est toujours un capteur de 10 mégapixels qui est proposé.

Les deux capteurs arrière donnent de bons résultats en journée. Et pour cause, le capteur principal est le même que celui du Galaxy S24, qui est lui-même plutôt convaincant. On regrette tout de même encore l’absence d’un téléobjectif qui permettrait, peut-être, de mettre tout le monde d’accord. Cependant, l’effort réalisé par Samsung avec ce smartphone permet de le hisser parmi les smartphones pliants les plus convaincants en photo.

Pour ce qui est des clichés de nuit, en revanche, je suis un peu plus partagée. Les résultats sont mitigés en fonction de la luminosité, de la proximité du sujet et de la capacité de l’utilisateur à ne pas bouger d’un pouce au moment de prendre la photo. J’ai obtenu beaucoup de clichés flous, et d’autres dans lesquels j’ai eu le sentiment que les algorithmes du smartphone faisaient un peu n’importe quoi. C’est mieux en extérieur qu’en intérieur, tout de même.

Enfin, pour ce qui est des selfies, vous avez deux choix : soit vous les réalisez avec le capteur de 10 mégapixels présent à l’intérieur du smartphone, soit vous utilisez les capteurs extérieurs combinés au petit écran pour cadrer. Personnellement, je préfère clairement la deuxième option, mais tout dépend des utilisateurs !

Enfin du neuf côté autonomie

Samsung a décidé d’intégrer une batterie d’une capacité de 4000 mAh au Galaxy Z Flip6, ce qui est mieux sur le papier que la capacité de 3700 mAh du Galaxy Z Flip5. On le sait, il est difficile d’intégrer une batterie de grande capacité à un smartphone pliant de type flip, mais on peut tout de même rappeler que le Motorola Razr 40 en possède une de 4200 mAh.

Augmenter la capacité de la batterie est de toute façon une bonne chose, mais comme cela s’accompagne d’un processeur plus performant et de certaines fonctionnalités IA qui poussent un peu ses puissances de calcul, ce n’est pas toujours probant. Heureusement, Samsung profite encore cette année d’un SoC Qualcomm optimisé pour ses appareils, ce qui permet de profiter d’une autonomie légèrement meilleure. Le Samsung Galaxy Z Flip6 tient assez facilement la charge pendant une journée entière, en particulier si vous privilégiez son petit écran pour accéder à vos notifications. En revanche, si vous regardez beaucoup de vidéos et que vous jouez beaucoup, attendez-vous tout de même à devoir le charger en milieu d’après-midi !

Et côté charge, justement, on trouve une charge filaire de 25W qui nécessite de brancher le smartphone pendant près de 1h30 pour le recharger à 100%. La charge sans fil de 15W est plus lente, mais quel plaisir de poser un petit poudrier sur une base Qi pour le recharger !

Conclusion