On peut aimer dessiner et vouloir se lancer sur tablette sans avoir envie de dépenser une fortune dans un modèle professionnel, ou même semi-professionnel. De même, un dessinateur plus expérimenté peut avoir envie d’étoffer son matériel sans y consacrer tout son budget. La tablette graphique qui se relie au PC n’est, par ailleurs, pas adaptée aux artistes nomades. Alors, quelle référence choisir ?

Sortie en début d’année, la XPPen Magic Drawing Pad se présente comme une tablette sous Android en apparence plutôt standard… Mais elle propose, en réalité, certains atouts évidents pour les dessinateurs adeptes du format numérique. Je ne suis pas une grande artiste, mais j’ai quand même eu envie de tenter l’expérience, pour vérifier si cette tablette peut non seulement satisfaire les besoins en matière de dessin, mais aussi les usages du quotidien.

XPPen Magic Drawing Pad : la fiche technique

Prise en main : une tablette avec un petit truc en plus

Avec son écran de 12,2 pouces, la XPPen Magic Drawing Pad en impose dès son déballage. De prime abord, il est un peu difficile de la différencier d’une tablette Android standard. Elle affiche un ratio de 3:2 et elle pèse 599 grammes, ce qui est ni lourd, ni léger.

La coque arrière est en plastique, ce qui offre une bonne accroche tout en limitant les traces de doigts. La connectique est somme toute assez classique, puisqu’on trouve un port de charge USB-C sur la tranche inférieure, le bouton du son à gauche et le bouton d’allumage sur la tranche supérieure. Sur le côté gauche, on trouve un système d’attache sans que le constructeur n’explique réellement ce que l’on peut y brancher. Enfin, petit plus : on note la présence d’un lecteur de carte microSD, offre qui se perd de nos jours.

Le seul élément en relief à l’arrière n’est autre que le capteur photo de 13 mégapixels qui équipe la tablette. Celui-ci est donc plutôt discret.

En somme, ce petit tour du propriétaire est finalement assez classique et il correspond à une tablette que l’on peut classer dans la catégorie du milieu de gamme. Mais il faut cependant préciser que deux accessoires accompagnent la tablette : une coque de protection et un stylet. Une fois ces deux éléments ajoutés, l’ensemble commence à révéler son véritable intérêt.

Un écran vraiment pensé pour le dessin

Une fois la XPPen Magic Drawing Pad allumée, on commence à comprendre où se situe sa proposition. Son écran de 12,2 pouces affiche un rendu mat, qui est d’ailleurs légèrement granuleux au toucher. Cela s’explique par la technologie de gravure AG utilisée par XPPen, dans le but de proposer des sensations proches du papier. Ce type d’écran est d’ailleurs baptisé X-Papier.

L’écran couvre jusqu’à 109% du spectre sRGC et affiche 16,77 millions de couleurs différentes. Un traitement à la lumière douce a aussi été appliqué pour réduire au maximum l’émission de lumière bleue.

L’utilisation de la tablette pour naviguer, et surtout lire, est vraiment agréable, du fait de l’absence de reflets et d’une navigation très douce. Mais c’est aussi, bien évidemment, le cas pour dessiner, grâce à un accessoire particulièrement utile.

Le stylet X3 Pro Pencil, le cerveau de la tablette

La XPPen Magic Drawing Pad ne serait pas grand-chose sans son X3 Pro Pencil, un stylet particulièrement performant propulsé par une puce X3 Pro spécifiquement conçue pour le dessin. Là où d’autres tablettes Android sont livrées avec un stylet conçu essentiellement pour la prise de note et la navigation, ici, l’accessoire est destiné aux artistes avant tout.

Ce stylet est capable de gérer 16 384 niveaux de pression, ce qui est 200% plus élevé que la plupart des autres modèles associés à des tablettes concurrentes. L’idée est d’offrir une grande précision au sein des applications qui prennent cette fonctionnalité en charge.

On peut ajouter à cela le fait que le X3 Pro Pencil intègre un module EMR qui détecte très précisément son glissement sur l’écran, ce qui optimise la réactivité de l’ensemble. À l’usage, c’est assez bluffant : on a vraiment l’impression d’utiliser un crayon sur du papier, y compris dans le bruit émis.

L’autre point intéressant de ce stylet, c’est qu’il ne nécessite ni couplage Bluetooth ni recharge : il est entièrement passif. Il dispose tout de même d’une touche de raccourci permettant d’ouvrir un menu sur l’écran, menu qui est d’ailleurs paramétrage à l’envi.

Notons que XPPen offre un abonnement de 3 mois à l’application ibis Paint X à tous les acheteurs de sa tablette. J’aurais aimé une licence plus longue incluse, mais c’est déjà ça.

La XPPen Magic Drawing Pad, douée pour le dessin, et après ?

N’étant pas habituée à réellement dessiner sur tablette, je dois bien admettre que la XPPen Magic Drawing Pad m’a donné envie de m’y mettre concrètement. Cependant, cet appareil ne fait pas de miracle : il ne vous transformera pas en artiste du jour au lendemain si vous ne savez pas dessiner. Il s’agit cependant d’une porte d’entrée intéressante vers le dessin numérique.

Pour ce qui est du reste de la proposition de la XPPen Magic Drawing Pad, il faut admettre qu’elle est très en rentrait. Elle est équipée d’un processeur Mediatek MT8771 dont les performances sont vraiment limitées. 8 Go de mémoire vive viennent l’épauler, mais cela ne suffit pas à sauver les meubles : la Magic Drawing Pad rame même pendant les benchmarks.

L’autre point qui est regrettable, c’est qu’elle tourne sous Android 12, alors qu’Android 15 pointera le bout de son nez dans quelques mois. À moins que XPPen se décide à faire une mise à jour prochainement, la version d’Android sera donc rapidement obsolète. On note tout de même que tous les services officiels de Google sont disponibles, y compris l’accès au Play Store.

Enfin, pour ce qui est des capteurs photo, on trouve un modèle de 13 mégapixels à l’arrière et un autre de 8 mégapixels à l’avant. On est loin d’une proposition de rêve pour faire des photos. Le capteur arrière a du mal à faire le focus sur les sujets et produits très souvent des résultats flous, y compris lorsqu’on photographie des objets. Pour les sujets en mouvement, n’en parlons pas.

Le capteur avant n’est pas vraiment mieux. Les contrastes sont faiblards et en extérieur, la luminosité a tendance à brûler l’arrière-plan. En un mot : bof.

Une excellente autonomie pour un usage nomade

Enfin, pour ce qui est de l’autonomie de cette tablette, je ne peux que rendre hommage à la proposition de XPPen : j’ai pu l’utiliser deux à trois heures par jour pendant quasiment une semaine avant de devoir la recharger. Certes, les applications de dessin sont loin de compter parmi les plus énergivores, mais comme il s’agit du principal usage auquel cette tablette est destinée, ce sont des performances franchement satisfaisantes.

Conclusion