L’année dernière avec son Xperia I IV, Sony nous avait quelque peu laissés sur notre faim. Pour 2023, le constructeur nippon a su remettre quelques-uns de ses choix en question afin que son Xperia I V ne soit pas qu’un beau photophone à destination d’une élite. Est-ce que ce nouveau positionnement plus hybride sera suffisant pour supplanter dans le cœur du grand public les grands favoris de l’ultra haut de gamme que sont Apple et Samsung ? La réponse dans notre test complet.
HTC, LG et Sony. Au tournant des années 2010, ces trois constructeurs bataillaient ferme dans le haut du peloton des constructeurs de smartphones. Aujourd’hui, le premier est en jachère depuis le rachat de sa division mobile par Google en 2017, le deuxième ne commercialise plus de smartphone en France depuis 2021, tandis que le dernier plie mais ne rompt pas. Certaines mauvaises langues insinuent même depuis quelques années que ce n’est qu’une question de temps avant que Sony aille rejoindre ses compères asiatiques dans les oubliettes des anciens gloires de la téléphonie mobile. Et pourtant, il n’en est rien.
Sommaire
- Sony le dernier des mohicans ?
- Sony Xperia I V : La fiche technique
- Design, il cultive sa différence
- Écran, une expérience immersive toujours aussi unique
- Audio, Sony reste maillot jaune
- Performances, de la puissance à la carte
- Interface, sans fioriture, mais…
- Photo, l’éternel paradoxe de Sony ?
- Autonomie, un vrai coureur de fond
- Prix : le Xperia I V est-il trop cher ?
Sony le dernier des mohicans ?
D’abord, parce que les derniers chiffres officiels sont plutôt encourageants. En 2021, le constructeur nippon annonçait fièrement que sa division mobile enregistrait pour l’exercice précédent un bénéfice de près de 209 millions d’euros. Certes, vous aurez plus l’occasion de croiser des foules de smartphones Xperia dans les rues de Tokyo ou d’Osaka que dans la Creuse, mais c’est un fait, les produits Sony plaisent et se vendent.
De plus, contrairement à de nombreux constructeurs chinois, qui essaient parfois trop souvent de faire du « Samsung-like », le constructeur nippon a le mérite de sortir des sentiers battus. C’est également un fait, tant au niveau du design que des caractéristiques, Sony a le mérite de proposer des smartphones immédiatement reconnaissables.
Enfin, et c’est la nouveauté la plus appréciable cette année, Sony a bien vu les appels de phares effectués par l’ensemble de la presse spécialisée. Les smartphones Xperia ont toujours proposé une expérience (photo, vidéo, logicielle) pointue, si bien que ces produits s’adressaient purement et simplement à une niche de consommateurs, les créateurs de contenus et les utilisateurs d’appareil photo Sony Alpha.
Avec son Xperia 1 V, à prononcer Mark 5 pour les intimes, semble vouloir élargir son audience en rendant plus accessibles les entrailles et les possibilités technologiques de son nouveau fleuron. Est-ce que cette volonté est assez prononcée pour pouvoir le recommander à tout le monde ? Après plus d’un mois avec le Xperia 1 V, voici notre avis complet.
Sony Xperia I V : La fiche technique
Sony Xperia I V | |
Taille d'écran | 6,5 pouces |
Type d'écran | OLED, Corning Gorilla Glass Victus 2 |
Définition d'écran | 4K (3840x1644 pixels) |
Taux de rafraichissement | Jusqu'à 120Hz, non adaptatif |
SoC | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2, Adreno 740 |
Mémoire vive | 8 / 12 Go LPPDR5 |
Stockage | 256 Go, extensible jusqu'à 1To |
Batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | 30W filaire, 10W sans fil |
Connectivité | Prise jack / 5G / LTE / Wifi 6 / Wifi Direct / Bluetooth 5.3 / NFC / GPS, |
Capteurs photo principaux | 48 MPx + 12MPx + 12MPx |
Capteur photo avant | 12 MPx |
Étanchéité IP68 | - |
Dimensions | 165 x 71 x 8,3 mm |
Poids | 185 g |
Prix | 1399€ |
Couleurs | Disponible en noir, argent et vert kaki |
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Design, il cultive sa différence
Comme ses aînées, le Xperia I V est élancé et léger (165 x 71 x 8,3 mm pour 185 g) avec des bordures plates et des coins biseautés. Comme à son habitude, Sony refuse d’insérer un poison frontal au centre de l’écran, comme la concurrence, tout en assumant son choix d’un écran aux bords non incurvés. Au dos, la patte de Sony est immédiatement reconnaissable avec ce bloc photo tout en longueur lui aussi.
Alors que de nombreux constructeurs jouent la surenchère esthétique, Sony reste droit dans ses bottes en matière d’intégration du bloc photo. Une ligne verticale sans fioriture qui accueille gracieusement les trois capteurs et le flash. Toujours aussi sobre, toujours aussi élégant.
Pour la connectique, Sony continue également de jouer une partition qu’il maîtrise à la perfection. À droite, la barre de réglage du volume est toujours aussi bien placée et facile à utiliser d’une main. En effet, rappelons que Sony a fait le choix depuis des années d’abaisser le niveau de cette commande par rapport aux autres smartphones. Juste en dessous, le bouton de démarrage qui fait office également de lecteur d’empreinte. Et enfin, encore en dessous, le fameux bouton physique de déclencheur photo. Déjà agréable l’an dernier, ce dernier gagne encore plus en souplesse, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Est-ce que le Xperia I V ne serait donc qu’une simple copie de son illustre aîné ? Pas réellement, puisque le dernier rejeton de Sony troque son dos en verre dépoli pour une matière plus texturée. Les tranches du téléphone sont elles aussi striées d’une façon identique. Cela peut sembler un menu détail esthétique, mais pas du tout. En main, l’effet est garanti. La préhension est plus soyeuse et le téléphone ne prend pas les traces de doigts. Mieux encore, cette nouvelle matière réaffirme l’aspect premium du produit.
Reproduire à presque l’identique une recette de l’an dernier pourrait s’apparenter pour beaucoup à de paresse ? Pas pour nous. Une des grandes forces de la famille Xperia est son design atypique et sa conception qui ne souffre presque d’aucun défaut. L’exemple du capteur d’empreinte en est un bon exemple, Sony ne cède pas aux charmes des tendances. L’exemple du nouveau dos texturé l’est tout autant, Sony tente de créer sa propre mode.
Écran, une expérience immersive toujours aussi unique
Ici aussi, les changements seront plutôt mineurs. Et encore une fois tant mieux, tant Sony nous impressionne depuis quelques années en la matière. Comme son prédécesseur, le Xperia I V propose un écran OLED de 6,5 pouces, certifié HDR10+ avec une résolution maximale 4K (1644 x 3840 pixels). Pour ceux qui n’ont jamais pris en main un smartphone Sony, il faut savoir que le choix d’un ratio d’écran 21:9 est vraiment une expérience unique.
Que ce soit pour regarder un film en mode paysage ou pour scroller sur TikTok, l’immersion est optimale. Bien que de nombreux contenus ne puissent nativement bénéficier de ce format, notamment les vidéos YouTube, l’expérience multimédia est vraiment de qualité. Certes, il faudra alors apprécier sa vidéo avec des bordures noires, mais cela n’a rien de choquant puisque l’excellente densité par pixel (643 ppp) offre un rendu extrêmement net et la luminosité est en amélioration par rapport à l’an dernier. Pour se rendre compte de l’unicité de l’écran Xperia I V, jetons un œil du côté d’Apple. L’iPhone 14 Pro Max propose une densité de « seulement » 460 ppp…
En sortie d’usine, la colorimétrie du smartphone tire légèrement vers le bleu. Est-ce réellement un problème ? Pas vraiment, tant le smartphone propose une personnalisation fine de l’affichage en fonction de votre usage et de vos goûts (mode « Créateur », gestion complète de la balance des blancs…).
Le tableau aurait presque parfait, sans cette dernière petite déception. Comme l’an dernier, Sony ne propose toujours pas de taux de rafraîchissement adaptatif, il faudra choisir entre 120 Hz et 60 Hz de manière manuelle. C’est ( encore) dommage de devoir l’ajuster soi-même, surtout pour le grand public…
Audio, Sony reste maillot jaune
Pour rendre l’immersion jouissive, un bel écran ne suffit pas, la partie sonore doit également suivre. Fidèle à sa réputation d’audiophile, le constructeur soigne comme à son habitude parfaitement cette copie. Par rapport à l’an dernier, Sony a même eu la bonne idée de changer son amplificateur audio.
Au bout de quelques semaines d’usage, le temps que nos esgourdes prennent le pas, nous nous rendons compte que ce changement n’est pas qu’un effet d’annonce. Le son délivré par les haut-parleurs stéréo en façade est plus riche et plus équilibré que l’an dernier. Les basses sont présentes sans pour autant empiéter sur les médiums, ce qui donne une belle assise à l’intelligibilité des voix. De plus, à fort volume, le son ne sature quasiment pas et les aigus apportent une belle coloration et une brillance à l’ensemble.
Et pour ne rien gâcher à la fête, Sony propose toujours un connecteur mini jack 3,5 mm d’excellente facture. La puissance est au rendez-vous, la distorsion est très faible et les bruits parasites inexistants. Comme pour l’écran, le constructeur propose toujours une flopée d’optimisation audio (« 360 Reality Audio », un égaliseur, Dolby Surround) pour ceux qui aiment personnaliser l’écoute selon l’usage. C’est bien simple en matière de son, hormis peut-être Asus avec son dernier ROG phone 7 Ultimate , personne n’arrive à la cheville de Sony. Et nul besoin d’être un audiophile aguerri pour apprécier le juste son.
Performances, de la puissance à la carte
Le design atypique des Xperia donne à Sony quelques sueurs froides depuis quelques années. En effet, sur un tel format, l’équation entre gestion de la chaleur, puissance et autonomie est plus compliquée à trouver. Par exemple, l’an dernier, nous reprochions au constructeur japonais des problèmes de surchauffe. Il faut dire que la Snapdragon 8 Gen 1 qui équipait le Xperia I IV n’était pas connue pour garder la tête froide.
Comme la quasi-totalité des smartphones haut de gamme de 2023, le Sony Xperia I V embarque le dernier SoC star de Qualcomm, le Snapdragon 8 Gen 2. Un processeur que nous connaissons bien et qui semble mieux se comporter en matière de chauffe comme nous avons pu déjà le voir lors des tests du Motorola Edge 40 Pro et du Honor Magic 5 Pro.
Sans surprise, le Sony Xperia 1 V et ses 12 Go de RAM livrent des performances de haute volée au quotidien. La fluidité est parfaite, le lancement d’applications lourdes se fait rapidement tout comme la consultation de documents bureautiques sur le cloud. En matière de gaming, il est capable de faire tourner sans difficulté la plupart des jeux. Pour les licences les plus gourmandes, nous n’avons pu jouer de manière fluide qu’avec des graphismes en mode moyen. En effet, Sony bride sciemment la puce afin d’éviter la chauffe et d’assurer une bonne autonomie.
Pour les gamers les plus intransigeants, il faudra passer par l'optimiseur de jeu de Sony afin d’activer le mode « Performances ». Ainsi, le Xperia I V pourra muscler les graphismes sans aucun risque de baisse de framerate. Cependant, il en résulte une déperdition énergétique plus rapide, sachez-le. Ce choix de Sony de couper la poire en deux est plutôt judicieux.
D’un côté, le grand public pourra effectuer toutes ses activités, sans chauffe et sans avoir à mettre le nez dans l'optimiseur gaming. De l’autre, les gamers intransigeants n’auront que quelques petites manipulations à effectuer pour profiter d’une expérience optimale. Des manipulations que l’on aime faire généralement quand on est un joueur averti.
Enfin, pour finir, nous allons réitérer le même compliment que l’an dernier. Le Xperia I V propose un espace de 256 Go qui est extensible jusqu'à 1 To via une microSD. C’est devenu tellement rare sur le segment haut de gamme, alors que cela devrait être une norme…
Interface, sans fioriture, mais…
Le Xperia I V tourne sous Android 13 avec une surcouche logicielle on ne peut plus discrète. Comme à son habitude, Sony propose une expérience qui ne dénature en rien la version « stock » de l’OS de Google. C’est donc très fluide, très sobre, mais pas sans réglages possibles pour autant.
De nombreux thèmes sont disponibles, la barre latérale de contrôle s’utilise intuitivement et le mode multi-fenêtres est un régal grâce au ratio 21:9 de l’écran. Avec ce format, il est très facile d’utiliser facilement et sans embouteillage deux applications en simultané. L’aspect très brut de l’interface n’est pas encore une fois une paresse, c’est un choix de Sony. Personnellement, cela nous plaît et cela change des sourcouches aux couleurs criardes qui dénaturent parfois trop l’esthétisme d’Android.
Comme ses prédécesseurs, le Xperia I V bénéficie de toute la nébuleuse d’applications de Sony: Cinema Pro, Vidéo Pro, Music Pro, Bravia Core, Headphone Connect pour les produits audio de la marque…Qu’elles soient utilisées sporadiquement ou régulièrement, ces applications sont un vrai plus dans l’expérience globale du smartphone.
Par contre, gros point noir. Comme l'an dernier, comme l’an dernier, le Xperia I V ne pourra assurer que deux ans de mises à jour Android et trois ans de mises à jour de sécurité. Pour un smartphone à 1 499 euros, c’est clairement une faute grave.
Photo, l’éternel paradoxe de Sony ?
Bien que fournissant la grande majorité des capteurs photo à l’ensemble des constructeurs de smartphones, dont Apple lui-même, Sony a toujours eu du mal à occuper les premières places en matière de benchmark photo. Par exemple, sur les classements réalisés par DxOMark, le meilleur smartphone Sony, le Xperia 5 IV, se classe actuellement à la 66e position. À l’heure où nous écrivons ces lignes, notre baron du jour, le Xperia 1 V, n’avait pas encore été testé par DxO Mark.
Premier point, bien qu’il s’appuie sur des données très techniques, ce classement DxOMark ne doit pas être pris comme une stricte parole d'Évangile. Au-delà des performances, l’expérience photographique est importante. D’ailleurs sur ce point, Sony a toujours su séduire les professionnels de la photo et de l’image, au point parfois de rebuter le grand public à cause d’une interface trop compliquée. Qu’en est-il avec le Xperia I V ?
Pour commencer, passons en revue le matériel présent. Le Sony Xperia I V propose :
- Un capteur principal de 48 Mpx avec ouverture f/1.9 équivalent 24 mm, un autofocus Dual Pixel et une stabilisation optique.
- Un capteur ultra grand-angle de 12 Mpx avec une ouverture f/2.2, équivalent 16 mm et un autofocus Dual Pixel.
- Un téléobjectif de 12 Mpx avec un objectif 85-125 mm ouvrant à 2.3-2.8, un stabilisateur optique et un zoom optique continu x3,5-x5,2.
- Et enfin un capteur à l’avant pour les selfies de 12 Mpx avec un objectif de 24 mm ouvrant à f/2.0.
Sur la partie purement technique, Sony a fait le choix de retirer son capteur ToF, présent le précédent modèle, et de muscler son capteur principal. Alors que le constructeur nippon ne jurait que pour le 12 Mpx, qui garantit selon lui une meilleure homogénéité, le capteur est donc cette année de 48 Mpx, pour apporter plus de polyvalence.
Dans l’interface photo, Sony a également fait des efforts. Pour mieux apprivoiser le Xperia I V, le constructeur propose un mode « Basic », le seul que l’on peut utiliser à la fois à l’écran et avec le bouton mécanique. Plus épuré, ce mode est facile d’accès et il ne devrait pas rebuter un utilisateur lambda.
De plus, afin de plaire au plus grand nombre, Sony a une option de filtres créatifs qui donnent plus de peps aux clichés. Cet ajout plaira aux personnes qui aiment partager des photos sur les réseaux sociaux. Cette possibilité de « retouche » rapide, sans avoir à passer dans les entrailles de l'interface est une excellente chose. Cela permet d’utiliser le smartphone Xperia I V de manière progressive et de ne pas être frustré si l’on ne maîtrise pas la bête dès les premières semaines.
Et ce n'est pas tout, Sony s’est enfin décidé à intégrer un mode « Nuit ». Là aussi, plus besoin d’être un puriste pour pouvoir prendre facilement à la volée des clichés nocturnes. Bien évidemment, pour ceux qui veulent aller plus loin, les modes Auto, P, S et M sont toujours présents et proposent des réglages à la pelle. Afin de voir si le grand public pouvait facilement maîtriser le Xperia I V, nous avons utilisé exclusivement le mode « Basic », sur les photos ci-dessous. En effet, les créateurs de contenus avertis n’ont pas besoin d’être convaincus que le Xperia I V leur proposera une expérience de haut vol, ils doivent déjà le savoir.
De jour, le capteur principal offre des images homogènes et nettes. Les détails sont bien présents et l’autofocus réagit à merveille. La restitution des couleurs est naturelle, le traitement logiciel étant extrêmement doux.
Si l’on utilisait auparavant un smartphone Android chinois, cela peut être un peu déroutant. On pourrait croire que les clichés manquent de coloration. Hors, le Xperia I V ne fait que restituer la réalité en gérant les lumières et les textures de manière naturelle.
C’est d’ailleurs sur ce point que le smartphone nous a le plus impressionnés. Sa capacité à gérer la balance des blancs et la plage dynamique que ce soit en intérieur, en soirée ou à contre-jour, il arrive toujours à se sortir d’environnements complexes.
De son côté, l’ultra grand-angle se montre également performant dans de nombreuses situations bien que les clichés perdent un peu en détail sur les zones périphériques. Notons tout de même que le Xperia I V arrive habilement à éviter deux problèmes récurrents sur ce type de capteur : la discontinuité colorimétrique et l'effet tunnel. Même lorsqu’il est confronté à une scène en perspective cavalière, ce capteur parvient à minimiser la distorsion tout en gardant une cohérence chromatique.
Niveau zoom, nous saluons la polyvalence du Xperia 1 V et son approche didactique. En effet, le module téléobjectif permet de zoomer en numérique x2 et entre x3,5 et x5,2 en optique continue. En allant plus haut, le zoom repasse en numérique jusqu’à son maximum, x15,6. Même s’il est inutile d’aller si loin, le zoom x2 sans perte de qualité est un régal et le zoom x5 également. D’autant que l’ouverture proposée sur ce capteur est plutôt confortable, résultat même en fin de journée ou par temps gris, les photos en zoom proche restent réussies.
La nuit, il n’est pas toujours utile d’activer le mode éponyme. Le capteur principal est assez puissant pour immortaliser une scène urbaine avec un éclairage. Dans la pénombre, le mode « nuit » est un peu lunatique.
Parfois, en « point and shoot » il arrive à rendre la scène exploitable sans la dénaturer. D’autres fois, il passe un peu à côté de son sujet. Le grand public s’en satisfera, quoiqu’un traitement logiciel plus marqué n’aurait pas été de trop, notamment sur les micro-contrastes de l'arrière-plan.
Les plus pointus, eux, quitteront alors le mode « Basic » pour trouver le réglage qui convient. Enfin rien à redire sur le capteur avant, il propose des selfies détaillés sans trop de surexposition, ni de lissage sur la peau.
Autonomie, un vrai coureur de fond
Grâce à sa confortable batterie de 5 000 mAh et son processeur Snapdragon 8 Gen 2 « bridé », l’autonomie du Xperia I V tutoie les sommets. En utilisation modérée, il tient facilement deux jours et en le poussant plus prestement dans ses derniers retranchements, il ne rend l’âme qu’au bout d’une journée et demie. Après plus d’un mois, il nous a pleinement convaincus. À ce petit jeu, il égale sans peine le Samsung Galaxy S23 qui est une référence en la matière sur Android.
Pour la charge, précisons que Sony ne livre aucun câble ni chargeur dans la boîte. Compatible avec une charge filaire de 30 W, le Xperia I V met une bonne demie heure pour se charger à moitié et environ une heure et dix minutes pour reprendre totalement des forces. Ce n’est pas le plus véloce des smartphones haut de gamme en matière de charge, mais là encore, c’est un choix assumé de Sony. Le japonais ne se lance pas dans une course à la charge rapide qui pourrait sur le moyen et long terme mettre à mal la santé de la batterie. Un choix qui plaira en fonction de la spécificité de votre achat : garder votre smartphone quelques années ou le revendre à la prochaine itération.
Prix : le Xperia I V est-il trop cher ?
Comme son prédécesseur, le Xperia 1 V est commercialisé en une seule configuration (12/256 Go) au prix de 1 399 euros. Première remarque, contrairement à de nombreux constructeurs, Sony n’invoque pas l’inflation pour augmenter ses prix, et donc ses marges. Ensuite, beaucoup d’entre nous jugeront que ce ticket d’entrée est trop élevé, surtout pour le grand public que Sony souhaite séduire davantage.
Il faut dire que le Xperia I V se situe dans une tranche haute du haut de gamme. Niveau tarif, il est devant le Motorola Edge 40 Pro, le Magic5 Pro de Honor et le Vivo X90 Pro. Il est aussi cher qu’un Xiaomi 13 Pro, tout en restant moins cher, à volume de stockage égal, qu’un iPhone 14 Pro Max ou qu’un Galaxy S23 Ultra. Sony se positionne donc juste en dessous d’Apple et de Samsung.
Vu sa qualité de fabrication, ses composants et les nombreux points différenciants qu’il propose, il est difficile de dire que Sony nous dupe. En matière de proposition technologique, le Xperia I V vaut son prix. Est-ce que pour autant cette politique tarifaire est en adéquation avec les nouvelles ambitions plus grand public du constructeur ? Nous en sommes moins sûr. Pour autant ces premières modifications pour rendre les Xperia moins élitistes porteront à notre avis à un moment donné ses fruits. Patience et longueur de temps font plus que force, ni que rage. Sony semble être adepte de ce dicton.
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Sony Xperia I V : la conclusion
Points forts
- Un design et un format qui changent
- Un bel écran et une aprtie audio au top
- La simplification de l'expérience photo
- Les photos de jours ou en soirée avec les trois capteurs
- Excellente autonomie
- Prise jack, port microSD et applis Sony maison
- Bonne exéprience de gaming
Points faibles
- Un volet photo de nuit perfectible
- Une charge moins rapide que la concurence
- Un prix qui pourrait rebuter le très grand public
Note de la rédaction
Après plus d’un mois et demi en sa compagnie, le Xperia I V a su nous séduire et faire évoluer notre avis sur la stratégie mobile de Sony. Tout d’abord, c’est rare de voir un smartphone avec si peu de défauts majeurs. Ils sont au nombre de trois pour nous : les mises à jour Android, le mode « Nuit » et le taux de rafraîchissement non adaptatif. Pour le reste, nous sommes sous le charme. Au-delà de la proposition technologique, Sony assume ses différences (design, ration écran, prise jack et slot micro SD, SoC « bridé », vitesse de charge censé protéger la batterie…) dans un monde de la téléphonie mobile parfois trop aseptisé. Autrement dit, et quoiqu’on en dise, rien ne ressemble plus à un smartphone Android haut de gamme qu'un autre smartphone Android haut de gamme. Pas avec la famille Xperia qui a eu la bonne idée cette année de faire quelques pas chassés vers moins d’élitisme.