La Google Pixel Tablet est la première incursion de la firme de Mountain View sur le marché de la tablette tactile. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Google n’a pas fait les choses à moitié pour proposer sa propre vision de cet objet aux consommateurs. Voici le test d’une tablette attendue au tournant !
Il existe des centaines, pour ne pas dire des milliers de tablettes Android disponibles sur le marché à l’heure actuelle. Des modèles haut de gamme, d’autres de milieu de gamme, des tablettes en marque blanche, d’autres destinées aux professionnels et même aux enfants. Dans ce choix pléthorique, un étonnant constat s’impose : Google, pourtant à l’origine d’Android, n’a jamais cherché à réellement percer sur ce marché. Il y a bien eu la Google Pixel C, en 2015, avec laquelle l’entreprise a surtout cherché à concurrencer la gamme Microsoft Surface, sans grand succès néanmoins.
Mais avec la Google Pixel Tablet, dévoilée lors de la dernière conférence Google I/O, la firme de Mountain View semble bien décidée à retenter l’expérience. Et pour marquer sa différence, Google a cherché à proposer davantage qu’une simple tablette tactile Wi-Fi, comme va vous le démontrer ce test !
Google Pixel Tablet : la fiche technique
Google Pixel Tablet | |
Taille d'écran | 10,95 pouces |
Type d'écran | LCD |
Définition d'écran | 2 560 x 1 600 pixels |
Taux de rafraichissement | 60 Hz |
SoC | Google Tensor G2 |
Mémoire vive | 8 Go |
Stockage | 128/256 Go |
Stockage supplémentaire | Non |
Batterie | Capacité inconnue |
Connectivité | WiFi 6 / BT 5.2 |
Capteur photo principal | 8 Mpx |
Capteur photo secondaire | 8 Mpx |
Dimensions | 258 x 169 x 8,1 mm |
Poids | 493 grammes (tablette seule) |
Prix | A partir de 679€ |
Acheter la tablette Google Pixel Tablet sur Amazon
Prise en main : une tablette taillée pour l’écosystème de Google
Le premier point qui surprend avec la Google Pixel Tablet, c’est son emballage : sa boîte est bien plus massive que celle de n’importe quelle autre tablette tactile. Et pour cause, elle n’est pas livrée seule. La Pixel Tablet est fournie avec une station d’accueil, nommée Charging Speaker Dock.
Comme son nom le laisse entendre, cette station combine une base de chargement et un haut-parleur intégré. La Google Pixel Tablet est conçue pour venir s’y fixer d’une manière magnétique. Une fois les deux éléments combinés, on se retrouve face à un ensemble qui ressemble à s’y méprendre à un Google Nest Hub ou Hub Max, mais en plus grand encore.
La tablette en elle-même est à la fois sobre et élégante. Son dos en nanocéramique est recouvert d’un revêtement gris mat qui, ô joie, n’accroche pas les traces de doigts. De plus, il s’avère très doux au toucher, ce qui est un vrai plus. Notons, à l’arrière, la présence du système de charge sans fil, qui fait aussi office de système de soutien magnétique pour la station d’accueil.
La tranche haute de la tablette embarque le bouton d’allumage et celui du réglage du son. À droite et à gauche, on trouve quatre haut-parleurs en tout. Le port de charge USB-C est également situé à gauche.
Le seul petit bémol pour moi, en matière de prise en main, c'est le positionnement de son détecteur d'empreinte digitale. Celui-ci est situé sur le bouton d'allumage, qui est très près du bord dans le coin supérieur droit de la tablette. En mode hub, cela demande un peu de gymnastique et en mode portable, il faut bien choisir les doigts à enregistrer pour que le déverrouillage soit facile.
Avec ses contours arrondis et son toucher soyeux, la Google Pixel Tablet inspire tout de suite confiance. Je note d’ailleurs que Google n’a pas cherché à copier le style de ses smartphones Pixel, pour laisser à sa première tablette la possibilité de se forger sa propre identité visuelle.
Un écran tactile limité à du LCD
Les smartphones Google Pixel embarquent des écrans OLED de grande qualité et je n’en attendais pas moins de Google pour la Pixel Tablet. Petite surprise, pas forcément bonne, on doit ici se contenter d’un « simple » écran LCD, d’une diagonale de 10,95 pouces.
Cependant, cette petite déception a été rapidement balayée à l’usage. Car en pratique, la Google Pixel Tablet propose un rendu de grande qualité, avec de belles couleurs et une luminosité convaincante, capable de monter jusqu’à 500 nits. Les contrastes sont forcément plus perceptibles qu'avec de l'OLED mais ils ne sont pas honteux pour autant.
Côté fluidité, Google a fait le choix de bloquer sa tablette sur du 60 Hz. C’est donc un peu moins fluide que sur un smartphone, mais les tablettes dotées d’un taux de rafraîchissement de 60 Hz restent encore suffisamment nombreuses sur le marché pour que cette prise de position ne me choque pas vraiment. Le tout reste agréable à utiliser, y compris pour les jeux.
Des performances poussées par le Google Tensor G2
Pour ce qui est de ses performances, la Google Pixel Tablet lorgne du côté de la génération Pixel 7, avec laquelle elle partage le SoC Google Tensor G2. Les résultats des benchmarks confirment cette tendance, en affichant des résultats similaires, dont les variations s’expliquent notamment par la différence de taille d’écran.
À l’usage, la tablette de Google s’avère polyvalente et satisfaisante. Elle permet d’utiliser des applications liées au travail, au divertissement, aux jeux mobiles, le tout sans difficulté aucune. Sa configuration est complétée par 8 Go de RAM LPDDR5, et un espace de stockage de 128 ou 256 Go UFS 3.1.
Les performances de la tablette sont donc particulièrement correctes et la placent dans la moyenne haute de ce que l’on trouve sur le marché. Il n’y a rien que la Google Pixel Tablet ne peut pas faire au quotidien, à part, peut-être, le café !
Interface : Android 13 avec quelque chose en plus
En ce qui concerne l’interface de la Google Pixel Tablet, sans surprise, on se retrouve face à une version d’Android 13 sobre et neutre, sans surcouche logicielle supplémentaire puisqu’elle est fournie directement par Google. Cependant, comme on peut s’en douter, l’appareil dispose tout de même de fonctions supplémentaires.
Pour ce qui est de l’interface à proprement parler, vous ne serez pas dépaysé si vous connaissez déjà l’univers d’Android. On retrouve toutes les fonctionnalités habituelles en matière de sécurité, de paramétrages ou encore de personnalisation de l’interface. Google propose, par ailleurs, une petite visite guidée des fonctionnalités de sa tablette, si vous avez peur de passer à côté de certains points.
Le menu « inédit » de la tablette est celui intitulé Hub. Il permet de choisir les éléments qui s’affichent lorsque la console est dockée sur sa station d’accueil. Car il faut le savoir, la Google Pixel Tablet ne se comporte pas exactement de la même manière lorsqu’elle est utilisée « à la main » ou lorsqu’elle est positionnée sur son socle. Dans le premier cas, elle s’utilise comme une tablette classique, et lorsque vous la posez, elle se met en veille en éteignant son écran.
En revanche, sur son socle, son écran reste actif. Il se met en veille, mais il fait défiler des photos, affiche l’heure ou encore la météo, en fonction de vos préférences. Vous pouvez aussi désactiver entièrement le mode économiseur d’écran si vous le souhaitez : dans ce cas, la tablette s’éteint lorsqu’elle est dockée.
Il est cependant un peu dommage de passer à côté de cette proposition, qui contribue à faire de la Google Pixel Tablet une tablette un peu à part. En mode Hub, elle peut afficher les détails d’un agenda, être utilisée pour regarder des vidéos ou écouter de la musique en profitant de ses quatre haut-parleurs intégrés, mais aussi pour passer des appels en visio à l’aide de Google Meet.
Lorsqu’elle est dockée à sa station, la Google Pixel Tablet offre une expérience très agréable, qui passe aussi bien par son interface que par sa dimension matérielle. L’inclinaison de la tablette, la présence d’un haut-parleur de qualité et de son mode Hub en font un appareil confortable et intuitif à utiliser.
Évidemment, sur bien des aspects, la Google Pixel Tablet propose des fonctionnalités très proches d’une autre tablette Android. Mais on peut apprécier les avantages qu’offre son mode Hub, qui renforce sa polyvalence. C’est encore plus le cas si vous disposez déjà d’équipements « Google Home » chez vous. Comme c’est mon cas, j’ai rapidement apprécié le fait de pouvoir jongler entre une tablette classique et un hub venant s’ajouter à mon installation existante.
La photo, pas le point fort de la tablette de Google
Pour ce qui est des capteurs photo, Google n’a pas suivi la même ligne de conduite que celle des smartphones Pixel. À l’avant comme à l’arrière de l’appareil, on trouve un capteur de 8 mégapixels avec une mise au point fixe et un champ de vision de 84°.
Autant les appels en visio se passent parfaitement bien, avec une qualité très correcte, autant les photos réalisées avec la Google Pixel Tablet sont à géométrie variable. Tantôt réussies, tantôt un peu floues, elles sont par ailleurs limitées dans le nombre d’options de prises de vue. Le traitement logiciel des photos s'avère également nettement plus limité que sur un smartphone Google Pixel. Le mode portrait, qui ne peut s’utiliser qu’avec la caméra frontale, parvient tout de même à tirer son épingle du jeu.
Par ailleurs, Google propose quand même ses différentes options de retouche à base d’IA, comme la fameuse Gomme Magique qui se montre toujours efficace.
Concrètement, la partie photo n’est pas ce qui doit vous faire acheter la Google Pixel Tablet. Pour autant, elle n’est pas honteuse, surtout face à des modèles concurrents. Mais il ne faut cependant pas s’attendre à une expérience aussi riche que sur un smartphone Google Pixel. En revanche, en visio, elle fait parfaitement le job.
Une autonomie très bonne
La tablette de Google a mis une vingtaine d’heures pour passer de 89 à 20% de batterie via le test de PC Mark. C’est une belle performance que l’on peut facilement extrapoler à une trentaine d’heures dans le cadre d’une utilisation fréquente mais parcomonieuse, pour passer de 100% à 0%. Si vous êtes du genre à utiliser votre tablette de temps en temps et de l'oublier sur un coin de table, vous pourrez la retrouver au bout d'un ou deux jours avec encore de l'autonomie.
Bien sûr, si vous êtes du genre à consommer énormément de vidéos ou à jouer beaucoup, l'autonomie dégrigole aisément à une dizaine d'heures. Si vous comptez l’utiliser en mode tablette et en mode hub en jonglant entre les deux, l’autonomie ne devrait pas être un problème. Dès qu’elle est fixée sur son dock, la Google Pixel Tablet se recharge, sans pour autant atteindre les 100% : elle s’arrête à 90% pour préserver sa batterie. Une charge à 100% peut être atteinte via une charge par câble, ou bien en désactivant la recharge optimisée dans les paramètres.
En ayant le bon réflexe de replacer la tablette sur sa station quand vous ne l’utilisez pas, il y a fort à parier que vous n’aurez jamais aucun souci d’autonomie. Et vous pouvez encore l’utiliser dans cette configuration, ce qui ne gâche rien !
Acheter la tablette Google Pixel Tablet sur Amazon
Conclusion
Points forts
- Un design doux et agréable
- De bonnes performances
- La station d'accueil fournie
- Le mode Hub parfaitement intégré à Android 13
- Une autonomie très satisfaisante
Points faibles
- Seulement un écran LCD à 60 Hz
- Une partie photo limitée
- Le capteur d'empreinte digitale mal placé
Note de la rédaction
La Google Pixel Tablet est clairement le chaînon manquant de l’écosystème de Google. On peut facilement qualifier cette tablette de Google Nest Hub portable, aussi bien par l’esthétisme que par la proposition en mode Hub. Cependant, elle a aussi tous les avantages d’une tablette classique sous Android, la touche Pixel en plus. Le fait que le constructeur la fournisse avec sa station d’accueil est un atout supplémentaire, qui lui confère un rapport qualité-prix correct. J’aurais cependant aimé un écran OLED à la place du modèle LCD disponible, et plus de choix en matière de photo, mais malgré tout, la Google Pixel Tablet a répondu à la plupart de mes attentes. La promesse est tenue pour ce modèle de première génération, qui laisse quelques pistes d'amélioration pour les futures évolutions de la gamme.