Le clavier ne fait pas le joueur, mais peut définitivement l’aider à être confortable. Pour compléter le setup, Asus lance son ROG Claymore II. Une nouvelle référence des claviers gamers ?
Le marché des claviers gamers est quelque part très polarisé. Nous avons d’un côté les constructeurs qui se contentent de rajouter des LED à un clavier basique pour lui donner le look, mais pas les performances. Et de l’autre côté, ces constructeurs qui choisissent vraiment d’optimiser à fond leurs produits pour offrir des performances de haute volée… pour peu que vous puissiez en payer le prix. Le ROG Claymore II fait naturellement partie de la deuxième catégorie, mais réussit-il à sortir du lot face aux mastodontes de sa génération, notamment LG, Corsair et Razer, qui ont conquis le marché ? Testons tout cela.
Caractéristiques techniques du ROG Claymore II
Technologie de touche | Interrupteurs opto-mécaniques ROG RX Red |
Rétroéclairage | Oui, RGB par touche |
Raccourcis multimédia | Molette de volume et touches macro |
Raccourcis macro | Dédiés et partagés |
Anti-ghosting | Oui |
Connectique requise | Dongle USB A 2.4 GHz, câble USB C |
Port(s) USB | USB C, USB A |
Port(s) audio | Non |
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Design : la modularité avant tout
Le ROG Claymore II est un clavier clairement fait pour s’adapter à absolument tous les styles de joueurs, sans véritables concessions pour cela par ailleurs. Il permet en effet d’être configuré au format TKL, soit un petit format ne comportant pas de pavé numérique mais conservant les touches de direction, ou avec le pavé numérique fourni. Mais celui-ci n’est pas indépendant du corps principal : il est modulaire.
Des rails qui ne sont pas sans rappeler ceux de la Nintendo Switch sont en effet disposés à gauche et à droite du clavier, permettant de connecter le pavé numérique librement selon la configuration voulue. Ce système fait qu’il est possible de s’adapter en un éclair à un type d’usage précis, pour un confort parfait. Et lorsque ces rails ne sont pas utilisés, des caches aimantés viennent compléter le design pour que la cohérence visuelle soit en tout temps conservée. Le système est aussi simple qu’il n’est ingénieux, et est une grande marque de fabrique pour ce ROG Claymore II.
Ajoutez à cela un repose-poignet fourni, qui vient lui aussi s’aimanter sur la partie basse du châssis. C’est de ce côté qu’une petite déception se fait : s’il n’est pas mauvais, il est tout de même peu large par rapport à d’autres références du marché. De ce fait, il ne vient pas couvrir ma paume comme mon clavier habituel (le Razer Blackwidow Elite) vient le faire. Puisqu’il est simplement aimanté, on peut toujours l’utiliser légèrement éloigné du clavier, mais c’est risqué que celui-ci ne glisse dans les moments de tension sur une partie intense.
Sorti de cela, le ROG Claymore II coche tous les éléments d’une fiche technique de clavier gamer que l’on attend. Chaque touche plein format (hélas toujours en ABS et non PBT) a par exemple le droit à son rétroéclairage LED à couleur personnalisable. D’un point de vue fonctionnel, on retiendra surtout l’indicateur lumineux placé en haut à gauche du clavier, à côté du traditionnel logo ROG, qui servira à déterminer le niveau de batterie restant pour ce clavier pouvant être utilisé de manière filaire ou en sans-fil 2.4 Ghz.
Sur ce dernier point d’ailleurs, le dongle dédié se loge sobrement dans un compartiment prévu à cet effet. Côté filaire, un câble USB-C tressé est fourni et peut se déloger très simplement. Vous pouvez même profiter d’adaptateurs USB C vers USB A fournis, si votre ordinateur n’est pas pourvu d’un port USB C pour votre clavier. En filaire, vous aurez même le droit à un port USB A à l’arrière du clavier, pour étendre un peu plus votre connectique.
L’extension pavé numérique accueille deux particularités. L’une est une large molette à défilement libre, définie par défaut sur la gestion du volume. L’autre est quatre touches plates à activation immédiate, qui serviront à n’importe quelle macro ou fonctionnalités que vous souhaitez leur donner. Ces quatre touches peuvent quelque peu décontenancer ceux habitués aux touches macro dans le même style que le clavier lui-même. A titre personnel, je n’en suis pas un très grand fan, mais elles trouveront leur utilité sans heurt.
Le ROG Claymore II abrite tout cela dans un design relativement typique des claviers du genre, avec un châssis solide en métal brossé qui rappelle les lignes de la gamme ROG. On apprécie tout de même qu’il n’en fasse pas trop, et sache donc laisser le RGB prendre les devants sur la personnalité affichée par le périphérique. C’est dans cette retenue que l’on reconnaît en un clin d’œil un véritable clavier gamer, pensé pour l’usage autant que le style. Et de ceux-là, le Claymore II est un véritable champion d’ergonomie et de polyvalence.
Frappe : la sauce maison
Le ROG Claymore II s’équipe des interrupteurs ROG RX Red créés par le constructeur lui-même. Ces derniers sont, sur le papier, proches des Cherry MX Red dont la popularité n’est plus à prouver. Nous avons donc là des interrupteurs linéaires opto-mécaniques, dont la principale particularité est la course particulièrement stable et fluide. Et pour cause : ces touches reposent sur 4 points et un support en ciseau, faisant qu’elles n’ont aucune tendance à bouger pendant la frappe.
Cela donne une frappe particulièrement douce au doigt, très rebondie. Mais aussi une impression étonnante pour quiconque n’est pas habitué à ces switchs, puisque leur “action” se fait surtout au rebond et non à l’appui. Le bruit est provoqué par le retour rapide des touches dans leur position initiale. A l’oreille en résulte un claquement sourd, grave, loin des cliquetis aigus des claviers tactiles.
Ne vous y trompez pas pour autant : les personnes ayant tendance à avoir une frappe lourde, comme votre serviteur, feront tout autant de bruit sur un ROG Claymore II que sur n’importe quel clavier tactile. Mais pour qui sait faire danser ses doigts avec une frappe légère et précise, les interrupteurs ROG RX Red seront prêts à doucement siffloter à l’usage.
Côté performance, naturellement, rien à redire : ROG s’y connaît. Qu’il soit utilisé en filaire ou en sans-fil, le clavier promet 1ms de temps de réponse et nous n’avons jamais constaté de problème sur ce point. En sans-fil, le ROG Claymore II s’équipe d’une batterie de 4000 mAh qui promet une autonomie de 47 heures continue avec les LED activées. En moyenne, comptez donc sur deux semaines d’utilisation sans le moindre problème si vous ne poussez pas la luminosité à fond tous les quatre matins, d’autant que le clavier reste parfaitement lisible même à 25% de ses capacités. Cette batterie propose d’ailleurs une recharge rapide permettant de récupérer 15h d’usage en seulement 30 minutes, pour peu que vous branchiez le clavier sur un port compatible.
Logiciel : Armoury Crate, l’usine maison
Comme tous les périphériques et ordinateurs gamers de la marque, toute configuration fine se fait via le logiciel Armoury Crate. Celui-ci est toujours apprécié sur les PC ROG, mais montre tout de même quelques faiblesses lorsqu’il est uniquement utilisé pour des périphériques. Pour cause ? Son nombre de dépendances logicielles et sa lenteur. La moindre mise à jour met bien trop longtemps à se faire, et Armoury Crate peut avoir des difficultés à passer d’un onglet à un autre avec la fluidité qu’on attendrait d’une solution logicielle de périphériques.
Ceci étant dit, il faut avouer que son interface soignée et son nombre d’options pour personnaliser au maximum son clavier ROG Claymore II ne souffre de presque aucune critique. La personnalisation RGB, à titre d’exemple, permet le choix entre une dizaine de préconfigurations toutes personnalisables, et il vous est même possible de créer vos propres animations en quelques clics. Il en va de même pour la création de macro, dont l’interface est lisible même pour les plus néophytes. Et comme tout clavier gamer qui se respecte, le ROG Claymore propose la création de divers profils pour s’adapter rapidement aux demandes de chaque jeu.
Le seul bémol est à voir du côté de la personnalisation touche par touche. L’interface reste en effet en mode QWERTY quand bien même l’on y connecte un clavier AZERTY, ce qui fait quelque peu hésiter quant à sa manière de fonctionner.
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Conclusion
Points forts
- Modularité exemplaire
- Frappe ultra confortable
- Filaire et sans fil, même performances
- Personnalisation facile
- Excellente autonomie en sans fil
Points faibles
- Repose poignet trop fin
- Logiciel en QWERTY
Note de la rédaction
Ne fermons pas les yeux sur la situation : le ROG Claymore II est l’un des claviers gamers les plus coûteux du marché. Mais du même temps, son concept modulaire unique et sa capacité à être utilisé en filaire comme en sans-fil (via un dongle cependant) en font aussi l’un des claviers gamers les plus pérennes à acheter. Il va être très difficile de se lasser de celui-ci tant il peut s’adapter à toutes les situations, et tant il répond aux plus grandes exigences que l’on puisse mettre sur un clavier de ce type. Sans réussir le sans faute, le ROG Claymore II est assurément l’un des meilleurs claviers gamers de sa génération.