Sony se lance dans la création de casques gaming en dehors de sa marque PlayStation avec l’arrivée des Inzone H3, H7 et H9. Et c’est bien ce dernier que nous mettons aujourd’hui sur le banc d’essai. Connexion multiple, réduction active des bruits ambiants, gestion indépendante du chat et du jeu, le Inzone H9 est-il bien à la hauteur de ses promesses et de son prix ?
Mis sur le marché à 299€, le Inzone H9 représente le haut de gamme de cette nouvelle série de casques gamers vendue directement sous la marque Sony et non sous PlayStation, plus habituée aux casques audio HiFi ou nomades, avec quelques belles références comme le WH-1000XM5 que nous avons récemment essayé. Ce changement de marque apporte surtout un élargissement au niveau des plateformes visées, comme des fonctions intégrées. Il nous reste donc à vérifier si tout est bien à sa place, avec un vrai confort d’utilisation et une qualité sonore à la hauteur de nos attentes. Verdict dans quelques lignes.
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Spécifications | |
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Compatibilité | PS5, PS4, Windows, Mac, Switch, smartphones et tablettes |
Type microphone | Micro bidirectionnel |
Atténuation bruit micro | Oui, active |
Rendu 7.1 / 3D | Effet spatial via l’application |
Poids | 329 grammes sans câble |
Connexions disponibles | Sans fil 2,4 GHz, Bluetooth 5.0 |
Design et Finition : Quelques doutes sur la solidité
Tout de plastique vêtu, le Inzone H9 se présente à nous façon casque aviateur moderne, avec un arceau rigide et deux oreillettes bombées que ne renierait pas Jacques Villeret dans la Soupe au Choux (NDLR : OK Boomer). Le jeu de couleurs, entre noir et blanc mat, reste néanmoins élégant et rappelle évidemment le modèle Pulse 3D sorti avec la PlayStation 5, même si la comparaison esthétique entre les deux casques s’arrête là.
Le réglage de taille se fait facilement via deux glissières placées au-dessus des oreillettes et permet au casque de s’adapter aux têtes d’adultes avec une bonne marge pour les plus larges, alors qu’il se montre un peu grand pour les plus petits diamètres de crâne. Attention donc si vous voulez l’offrir à un ado ou un enfant, ça risque de tailler grand. Mieux vaut l’essayer avant. En tout cas, le Inzone H9 est un casque confortable qui propose une tenue de tête assez ferme, sans excès, avec un poids qui ne créé pas de pointe au niveau du haut du crâne.
Les oreillettes, larges et molletonnées, adaptées au port des lunettes, profitent d’une finition en plastique souple qui rappelle le simil-cuir, mais y ajoute une légère douceur plutôt agréable au toucher. Cette matière aura pu être testée pendant quelques journées particulièrement chaudes, prouvant au passage sa moindre capacité à bien gérer la chaleur et la sudation en n’offrant pas suffisamment d’aération pour des parties longues. L’isolation phonique qu’elles proposent reste toutefois assez légère, et n’empêche quasiment pas le son extérieur d’entrer dans le casque. Tâche qui incombe à l’isolation active sur laquelle nous reviendrons. Et comme les oreillettes sont montées sur une rotule offrant 140° de rotation horizontale et 20° à la verticale, elles trouvent facilement leur place contre la tête, en englobant l’oreille, et permettent au casque de se poser à plat autour du cou ou sur la table une fois qu’on en a terminé avec lui.
Si la finition globale est sans faille, nous émettrons tout de même quelques sérieux doutes sur la solidité de ce Inzone H9 qui, dès le début de nos habituels essais de torsion, a présenté quelques craquements inquiétants, tant au niveau de l’arceau que des rotules. Et le voilà désormais qui craque à chaque fois qu’on le place sur la tête ou qu’on le retire. Vu le tarif pratiqué, vous comprendrez notre inquiétude.
Un casque multi-plateformes qui gère bien son monde
Il y a deux possibilités pour connecter le Inzone H9 : soit avec le dongle USB fourni, qui propose une connexion radio 2,4 GHz, soit en Bluetooth 5.0. Ces deux connexions sont cumulables, de telle sorte qu’il est possible d’utiliser simultanément deux sources différentes. Une console et un PC ou une console et un smartphone par exemple. De quoi différencier le jeu en cours du chat ou du streaming, tout en gardant la possibilité d’avoir les deux simultanément sur la même plateforme. A noter que l’autonomie du casque dépend évidemment du nombre de connexions utilisées. Comptez 35 heures à 80% du volume en Bluetooth ou en 2,4GHz, 5 de moins si vous cumulez les deux, et encore 5 de moins si en plus vous utilisez la réduction des bruits ambiants.
Le dongle USB propose deux modes, accessibles directement depuis un petit interrupteur qui offre deux positions : PC et PS5. La première position fonctionne étonnamment aussi bien sur PS5, PS4, PC Windows ou Mac, en proposant à ces deux dernières deux canaux stéréo entrants, l’un pour le son général et l’autre pour le chat. La seconde position fonctionne elle aussi sur les plateformes précitées, mais limite ses possibilités à un seul canal stéréo, et ne permet pas sur PC Windows d’utiliser le logiciel fourni par Sony, le Inzone HUB. Dans les deux cas, la conversion audio proposée est en 48 kHz 16 bits, et vous ne trouverez ni fonctionnement en multicanaux (5.1 ou 7.1), ni gestion de l’audio en haute définition.
Pour gérer tout cela, le Inzone propose simplement deux curseurs : une molette à gauche pour la gestion du volume général et deux boutons pour la balance entre chat et jeu. Cette dernière ne s’applique qu’aux ordinateurs, la gestion de cette fonction sur les plateformes de Sony se faisant directement depuis le menu de l’OS des consoles. Quant au volume général, il s’applique directement au casque et non à l’OS utilisé, de telle sorte qu’il revient au PC, à la console ou au smartphone, d’appliquer son propre volume avec comme limite celui imposé par la molette. Un système qui permet très simplement de mixer les sources sans avoir une ribambelle de boutons à gérer depuis les oreillettes.
La réduction des bruits ambiants pour les joueurs
Le Inzone 9 est équipé d’une réduction des bruits ambiants active (ANC) basée sur 2 microphones supplémentaires situés au centre des oreillettes. Le casque propose alors 3 modes, accessibles depuis un bouton dédié : le mode passif, qui ne modifie pas l’isolation phonique des oreillettes, le mode “Réduction de bruit” qui applique une opposition de phase sur les sons entrants pour annuler ce que les micros entendent, et le mode “Son Ambiant” qui corrige l’isolation naturelle des oreillettes pour que l’on entende mieux le monde extérieur au casque.
On sait que Sony maîtrise cette technologie, son WH-1000XM5 (comme ses prédécesseurs) étant la référence du genre sur le marché des casques nomades. Mais ici, ne vous attendez pas à une telle qualité de fonctionnement. Si dans l’ensemble les effets sont plutôt bien gérés, les trois modes ayant un véritable intérêt, ils s’accompagnent de quelques désagréments. A commencer par l’ANC qui ajoute un souffle non négligeable à ce qu’entend le joueur. Un souffle qui reste très discret si vous êtes en train d’écouter de la musique ou de jouer, mais qui s’entend nettement lors des phases de silence, alors même que la réduction des bruits est clairement inférieure à ce que propose la marque habituellement.
On retrouve ce même souffle léger en mode “Son Ambiant”, tout en notant que le casque ne réussit pas vraiment à corriger l’isolation passive de ses oreillettes. On retrouve certes une partie des aigus perdus, mais la directivité des sons, leur précision, en prend un sacré coup. En même temps, qu’attend-on d’un casque gamer à ce niveau ? Si la performance de ces fonctions n’est pas au niveau d’un WH-1000XM5, c’est aussi parce que le Inzone H9 n’est pas un casque nomade, et que tant la réduction du bruit que l’effet d’ambiance proposés ici suffisent à améliorer les conditions de jeu, soit en isolant le joueur correctement, soit au contraire en lui permettant d’entendre ce qui se passe autour de lui. Ces fonctions sont donc les bienvenues, dans l’état dans lequel elles sont.
Le son : des graves en avant et quelques déséquilibres
Le Inzone H9 est un casque qui sonne dès qu’on le met sur les oreilles pour jouer. Une bonne précision dans les aigus permet d’avoir une belle reproduction des détails en jeu, alors que les graves s’en donnent à cœur joie pour arrondir l’ensemble, et le résultat est agréable à défaut d’être transparent. En effet, cette bonne impression qui s’affirme principalement en jeu et face à un film est à nuancer à l’écoute de musique où le casque révèle aussi des déséquilibres au sein des différentes plages de fréquences. Dans les aigus, une bosse très active autour de 12 kHz fait face à un net creux autour des 4,5 kHz, alors que les graves montrent une dominance autour des 100 Hz, quand les fréquences sous 50 Hz et au-dessus de 300 Hz regagnent en homogénéité.
De ces deux bosses naissent quelques aberrations, quelques déformations, pour qui connaît bien sa source, et il est tout à fait possible de les corriger depuis l’égaliseur sous Windows … mais sans que cela n’influe sur l’entrée Bluetooth ou sur l’utilisation avec une console Sony. En effet, à l’heure actuelle, point de support logiciel sur PS5 ou PS4, et donc pas d’égaliseur sous la main pour appliquer ces corrections. Vu la double connexion avec Bluetooth, une petite application dédiée à l’égalisation Android et iOS aurait été la bienvenue.
Parce que Sony nous propose de télécharger une application sur notre smartphone, mais pour activer le 360 Spatial Sound Personalizer, un effet de spatialisation maison. Cette application vous demande alors de vous connecter (ou de créer un compte) et, comme pour le WH-1000XM5, de prendre vos oreilles en photo pour créer un profil auditif. Sauf que voilà, au delà de l’intérêt de créer un profil d’oreilles à partir de photo, ce qui pourrait être pertinent, l’effet de spatialisation lui-même n’apporte pas grand chose. Non pas qu’il soit désagréable, mais sa modification de certaines fréquences, comme son ajout de quelques réverbérations et autres déphasages, n’est en rien dynamique et ne crée absolument aucun effet de profondeur. Heureusement, le casque est bien compatible avec les effets 3D de la PS5 ou les différents modes binauraux inclus dans les jeux.
Nous apprécions tout de même que le casque offre une belle réserve de puissance (attention aux oreilles des plus jeunes) et qu’il conserve toutes ses qualités quel que soit le niveau d’écoute. Mais la comparaison avec les ténors du marché reste néanmoins un peu tendue pour le Inzone H9, qui peine à faire face à un Epos H3Pro Hybrid ou encore à un Steelseries Arctis Nova Pro Wireless , deux modèles dans la même gamme de prix qui présentent une qualité audio supérieure.
Un micro qui manque de précision
Terminons le tour de propriétaire avec le test du micro qui, pour le coup, s’avère tout à fait décevant. Rien à dire sur sa qualité mécanique, la facilité de positionnement et sa fonction de mute quand le micro est en position haute, mais le son qu’il capte est loin d’être satisfaisant. La voix est sourde, métallique, elle manque de présence dans les aigus et donc de précision. Ça suffira donc pour du chat, l’intelligibilité étant bonne, mais pour du streaming c’est clairement en dessous de nos attentes.
Reconnaissons tout de même la capacité du gain automatique à adapter le volume en fonction de la puissance de la voix ce qui, quand on utilise l’application Windows, permet d’éviter les pics pour vos auditeurs, même si vous haussez clairement le ton.
Conclusion : Une déception pour un tarif aussi élevé
Reconnaissons le, nous espérions clairement plus du nouveau haut de gamme de la série gaming de Sony. Nous le savons, le fabricant sait faire de très bons casques, que ce soit dans les petits prix comme pour le haut de gamme, et nous nous attendions à ce que le Inzone H9 trouve sa place dans un marché aussi peuplé de bonnes références. Malheureusement, avec un prix de vente au lancement de 300€, le casque se présente à nous avec trop de défauts. A commencer par sa fabrication qui, après quelques tests de torsions légères, présente déjà des points de grincement et de fragilité.
Nous notons aussi la qualité sonore à nos oreilles, correcte mais inférieure aux références du genre, la spatialisation maison qui n’apporte rien malgré une procédure plutôt complexe, le son du micro qui n’est pas au niveau, des points qui, à ce niveau de prix, font plutôt tache. Le Inzone H9 n’est pourtant pas un mauvais casque : son ANC est d’un niveau correct, sa double connexion sans fil est bienvenue et son application Windows apporte quelques fonctionnalités intéressantes. Mais est-ce suffisant pour se hisser sur le podium face à un H3 Pro Hybrid, un Nova Arctis Pro Wireless, ou un Astro Gaming A50 ? Et bien non, clairement non. Et c’est franchement dommage.
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Conclusion
Points forts
- La finition, bien que plastique, est impeccable
- La double connexion simultanée, bienvenue
- Un casque léger et confortable
- L’ergonomie des boutons est bonne
- Le support logiciel complet sous Windows
- L’ANC et le mode Ambiance sur un casque gaming
Points faibles
- Attention à la fragilité des rotules
- Le son du microphone, trop caverneux
- La sonorité globale est correcte, mais pas exceptionnelle
- Le son spatialisé n’apporte rien, malgré la photo des oreilles
Note de la rédaction
Le Inzone H9 de Sony représente le haut de gamme de la marque en termes de casques gamers multiplateformes. La finition est belle, les qualités sonores sont correctes, et l’utilisation est agréable au quotidien grâce à une ergonomie simple et réussie. Le casque apporte bien les fonctionnalités promises en termes de réduction des bruits ambiants, même s’il ne faut pas s’attendre à un niveau équivalent à ce que le fabricant déploie sur ses meilleurs casques nomades, ou avec sa double connexion dongle + Bluetooth. Quelques défauts cependant nous font regretter un placement en prix trop élevé : un micro peu recommandable, une fragilité que l’on devine dès les premières minutes du test, et une comparaison sonore avec la concurrence déjà en place qui n’est pas vraiment à son avantage. Le Inzone H9 est donc un casque correct, avec de bonnes idées, mais ses quelques défauts l’empêchent de se placer parmi nos références préférées dans une gamme de prix où l’erreur n’est pas pardonnable.