30kg. Le Razer Iskur ne joue pas la carte de la légèreté et débarque dans notre vie sous la forme d’un énorme carton, du genre bien difficile à charger en voiture. C’est dire s’il vaut mieux se le faire livrer directement sur le lieu d’utilisation plutôt que d’avoir à le déplacer. En tout cas, rien à redire sur la protection d’emballage, ni sur les instructions de montage limpides qui, après 15 minutes de travail et d’attention, permettent de mettre le siège sur pied et sur roulettes. Ajoutez à celà la remise de l’emballage au recyclage, et voilà le Razer Isur prêt à l’utilisation dans son environnement, c'est-à-dire devant votre bureau.

Une assise large et confortable

Le Razer Iskur ne se démarque pas particulièrement de ce que l’on a l’habitude de voir sur ce marché avec des courbes classiques, qui rappellent vaguement le monde de l’automobile. L’assise est dans la moyenne avec ses 39 centimètres à l’avant et 35 à l’arrière, pour une profondeur de près de 50 centimètres. La recommandation de Razer donne une fourchette entre 1m70 et 1m90 pour la taille de l’utilisateur, ce qui nous semble correspondre à nos essais. En clair, si vous faites moins d’1m70, vous ne pourrez probablement pas vous caler au fond de l’assise pour caler votre dos contre le dossier, et si vous êtes trop grand, vous ne profiterez pas de l’appui dorsal pourtant salvateur. Mais à l’intérieur de cette fourchette, tous devraient trouver une position de confort pour jouer ou travailler.

Razer ne donne pas de valeur de densité pour son assise mais un poids d'utilisateur maximal supérieur à 130 kg, ce qui est particulièrement élevé. En comparaison avec différents sièges du marché, entre Cougar Armor One et Secretlab TITAN Evo, le Iskur se montre clairement plus ferme et plus résistant sous le poids des plus grands gabarits. Il devrait sans difficulté et sans déformation excessive supporter un joueur d’une centaine de kilogrammes plusieurs heures par jour. Les joueurs plus légers y trouveront une assise assez ferme sous une première couche plus molle. De quoi éviter l’effet “canapé” comme les douleurs après une longue session.

Un dossier qui soutient bien le dos

Le Razer Iskur est équipé d’un soutien lombaire à position réglable. Une manette côté droit permet de libérer un vérin et ainsi d’exercer une pression sur le bas du dos, avec une position réglable en profondeur sur près de 15 centimètres. De quoi donner un peu de dynamisme à une position souvent trop détendue, en évitant d’avoir le bassin trop en arrière. On retrouverait grosso modo le même effet avec un coussin en bas du dos, mais il faut avouer que la fermeté du soutien et son réglage à la volée en font un accessoire très appréciable à la longue. On regrettera simplement que l’action de la manette soit un peu basse, ce qui ne permet pas de l’activer en ayant effectivement le dos en place. C’est dommage.

Le Iskur est aussi accompagné d’un coussin amovible pour les cervicales. Là encore, sa position est tout à fait réglable, mais à 5-7 centimètres près seulement. Vous n’aurez donc pas toujours le loisir d’en profiter pleinement. Tout dépend de votre propre taille et du positionnement du soutien lombaire. Néanmoins, dans la plupart des cas, sa présence est agréable et permet de reposer son cou entre deux sessions de jeu ou de travail. Le coussin est d’ailleurs recouvert d’un tissu doux, légèrement “éponge”, et totalement lavable (à la main et à l’eau froide, Razer ayant omis de nous laisser la moindre recommandation à ce sujet).

Des réglages nombreux mais pas toujours pratiques

En plus du soutien lombaire, le Razer Iskur propose de nombreuses manettes, boutons et molettes pour ajuster la position de l’utilisateur. Ainsi, l’ensemble peut être réglé en hauteur grâce au vérin central pour une assise variant de 45,5 à 55,5 centimètres de hauteur. Le dossier peut aussi voir son angle varier d’une position quasi-verticale jusqu’à une bascule en arrière de 30° environ. Enfin, un combo manette/molette permet de débrayer l’ensemble assise et dossier pour leur permettre de basculer lorsqu’on se penche en arrière. Une fois la bascule faite, il est alors possible de re-verrouiller la position. Idéal pour taper une sieste ou donner un peu de souplesse à sa position.

Dans l’ensemble, ces réglages sont efficaces, mais ils souffrent d’une ergonomie pas forcément bien pensée. Ainsi, le réglage d’angle du dossier se fait par l’action d’un levier assez désagréable à utiliser, et qui ne propose que des angles plutôt éloignés les uns des autres. Quitte à prendre l’esthétique d’un siège auto, nous aurions apprécié voir ici une grosse molette pour ajuster l’angle avec précision. Pour le réglage de hauteur de l’assise, du soutien lombaire ou de la bascule, nous regretterons plutôt le positionnement de la manette, beaucoup trop bas, qui force l’utilisateur à quitter sa position de confort pour actionner le réglage.

Les accoudoirs se montrent beaucoup plus accessibles et faciles à positionner avec 4 réglages juste sous vos doigts : la profondeur, la largeur, la hauteur et l’angle, ce dernier se limitant à trois positions.

Une finition remarquable mais des roulettes sous dimensionnées

Le Razer Iskur est un beau fauteuil. Le similicuir noir est quasiment partout, avec des coutures vertes du plus bel effet et des textures qui varient. Sur l’assise et le soutien lombaire, une surface granuleuse avec des hexagones délimités par des coutures. Dans le dos et sur la partie haute du dossier de grandes zones à la texture fine. Sur les côtés de l’assise et sur les flancs du dossier, une texture plus marquée, en vagues. Et malgré ces mélanges, l’ensemble reste harmonieux tout en faisant preuve d’une finition de haut niveau.

La platine qui accueille les différents mécanismes est en acier. Épaisse et solide, elle est comparable à ce que l’on trouve sur les fauteuils de bureau haut-de-gamme avec de nombreux renforts et des axes qui inspirent confiance quant à leur capacité à supporter de nombreux changements de position. L’acier est aussi de la partie pour l’armature même du fauteuil, sous le similicuir. De quoi expliquer le poids, la rigidité et l’impression de solidité qui s’en dégage.

Le piètement (la partie à 5 branches qui accueille le vérin) est aussi très qualitatif avec une pièce en acier finement peint. Malheureusement, les roulettes qui lui sont associées ne lui font pas totalement honneur. Déjà, elles sont dénuées de frein, ce qui posera problème à ceux qui veulent jouer au volant ou au HOTAS avec pédalier. Ensuite, elles manquent de mobilité, que vous soyez ou non assis sur le siège. L’inertie est donc grande et l’effort important pour ajuster son positionnement par rapport au bureau, ou simplement s’en dégager. On pourrait prendre ça pour de la stabilité, ou au contraire un manque de vivacité.

Un tarif élevé pour un siège de qualité

Avec un prix de lancement de 550€, le Razer Iskur se positionne au-dessus de la plupart de ses concurrents. Un placement qu’il justifie par sa finition irréprochable et ses matériaux de qualités. Le confort est au rendez-vous et les différents réglages permettent de trouver une multitude de positions, plus ou moins dynamiques ou reposantes selon les situations, avec un soutien lombaire qui, à la longue, finit par être indispensable.

Nous regrettons tout de même quelques défauts d’ergonomie, avec un accès aux réglages qui n’est pas immédiat, et des roulettes qui rendent le fauteuil plus lourd qu’il n’est réellement. Le Razer Iskur reste néanmoins un excellent choix si votre gabarit correspond aux recommandations du fabricant. Nous en tout cas, nous l'adoptons.