Bonjour tout le monde !
Le 06 janvier 2019 à 22:44:21 taupe-garoute a écrit :
Récemment j'ai tenté de me renseigner sur le paganisme celtique gaulois, et ça a l'air bien plus dur que ce que je m'imaginais
C'est vrai : on n'a à peu près rien sur la/les religions gauloises.
Les romains et les grecs ont un tout petit peu écrit, ponctuellement, mais ca reste à prendre avec des pincettes et on ne peut jamais généraliser leurs témoignages à l'ensemble des celtes ou à l'ensemble de la période celtique.Du coup, on ne sait à peu près rien
Mais l'archéologie est là !!
On apprend un peu, même si ca reste toujours délicat à interpréter.
Absolument, l'archéologie ces derniers temps nous a beaucoup appris sur le mode de vie des Gaulois, c'est très instructif, et en ce moment il y a pas mal d'études menées, car justement on réalise qu'il s'agit d'un peuple intéressant et civilisé, assez raffiné, et non pas d'une horde de barbares qui se disputaient à propos de poisson pas frais !
Et si on veut même être honnête, il faut parler de druidismes (au pluriel), car on parle d'une période qui s'étale sur plusieurs siècles sur un territoire comprenant la France, le nord de l'Espagne et de l'Italie, la Suisse, une partie de l'Allemagne, la Belgique et les îles Britanniques !
Déjà parce que, de ce que j'ai compris, les druides mettaient en garde contre l'écriture (je ne sais pas pourquoi, mais ça se retrouve dans certaines sociétés traditionnelles).
D'où tiens-tu cela ?
Les druides sont des sortes d'érudits. On est presque sûrs que certains d'entre eux maitrisaient l'écriture.
Il est envisageable qu'ils aient voulu garder cet atout pour eux seuls, mais il ne me semble pas avoir vu de sources fiables à ce propos.
Alors oui, les druides connaissaient l'écriture (alphabet grec pour écrire le gaulois pour les choses "profanes"), il existait aussi l'écriture oghamique (plutôt en Irlande) pour les choses du sacré mais c'est peu fréquent et assez tardif. En général, les druides rechignaient à écrire sur la religion et la tradition non pas par flemme ou parce qu'ils ne voulaient pas partager, mais car on estime qu'ils pensaient que "fixer" par écrit une parole tuait cette parole, on perdait de son essence et cela pouvait devenir un dogme, d'où l'importance de la transmission orale pour que la parole reste fluide, vivante, c'est ce qui est supposé (par des études comparatives de traditions et l'étude de préceptes bardiques de souvenir).
Ah, et comme exemple d'écriture, on a le fameux calendrier de Coligny (assez tardif, écrit avec l'alphabet latin d'ailleurs).
Ensuite parce qu’il ne semble pas y avoir de mouvement dédié.
Oui, on est à des années lumières des religions très organisées dont on a l'habitude.
Pour ce qui est de l'Ásatrú, il me semble que c'est un néo-paganisme qui n'a que très peu à voir avec les anciens paganismes européens.
(ce n'est pas propre à l'Ásatrú : tous les mouvements néo-païens sont des reconstructions extrêmement lacunaires et correspondent plus aux fantasmes modernes qu'aux cultes d'autrefois. Ce n'est pas un reproche hin : on n'a pas le choix : on ne sait quasiment rien de ces anciens cultes. Par contre c'est l'une des choses qui me font beaucoup m'interroger sur les motivations des néo-païens... D'ailleurs si certains voulaient bien m'en dire plus là dessus, ca m'intéresse)
Mon opinion pour ma part est que chercher à reconstruire, reproduire exactement, est vain. Car au delà du manque d'informations, il faut aussi tenir compte du contexte social et historique qui n'est évidemment plus le même que celui actuel. Pour donner un exemple, la toute fin du paganisme antique dans ma région (Provence) était au Ve siècle une forme de syncrétisme entre pratiques d'origine celte et dieux gallo-romains, avec l'utilisation de talismans.
Il s'agit selon moi de s'inspirer, de comprendre l'essence de leur rapport au monde, à la Nature, de comprendre la cosmogonie, la "philosophie" au quotidien, pour se le réapproprier. Ensuite, l'inspiration vient de la Nature, qui enseigne, peut-être faut-il réapprendre à écouter sa voix, ce qu'elle chante (mais là je parle de sensibilité spirituelle, pas de fait scientifique cela s'entend), et de sens qu'a cette tradition, le sens qu'ont les fêtes, ce qu'elles disent de nous, du monde...
Le but n'est pas de revenir à une société fantasmée, romancée et supposée idéale d'un âge d'or perdu, mais de retrouver du sens profond, retrouver sa juste place en ce monde, car nombre d'entre nous sommes sensibles aux énergies de la Nature, à la recherche d'une verticalité entre Terre et Ciel, de retrouver sa place dans une lignée entre ancêtres et descendants, et surtout d'une notion de sacré à retrouver au quotidien. Le paganisme me parle car je me sens appartenir au monde en pleine conscience, mes actes ont un sens pour participer à quelque chose de plus grand que moi, et le rapport à la Nature, aux Ancêtres qu'il offre me paraît évident, profond spirituellement, plein de sages enseignements, de même que les fêtes me font me sentir à ma place encore une fois, tout tombe sous le sens, les choses deviennent fluides, et j'ai le sentiment de réaliser, d'accomplir ce pourquoi je suis fait.
Le 06 janvier 2019 à 22:44:21 taupe-garoute a écrit :
tous les mouvements néo-païens sont des reconstructions extrêmement lacunaires et correspondent plus aux fantasmes modernes qu'aux cultes d'autrefois. Ce n'est pas un reproche hin : on n'a pas le choix : on ne sait quasiment rien de ces anciens cultes. Par contre c'est l'une des choses qui me font beaucoup m'interroger sur les motivations des néo-païens... D'ailleurs si certains voulaient bien m'en dire plus là dessus, ca m'intéresse
Pour le coup la plupart des paganismes en groupe, par des cultes "officiels" se basent sur les recherches historiques (en général c'est l'Islande et son Ásatrúarfélagið qui est prise pour exemple, parce que c'est celle qui essaye le plus de coller avec ce qui se faisait avant, tout en respectant les standards d'aujourd'hui.
Bonjour MotorcycleGuy
c'est ce qui est supposé (par des études comparatives de traditions et l'étude de préceptes bardiques de souvenir).
Lesquelles ?
Mon opinion pour ma part est que chercher à reconstruire, reproduire exactement, est vain.
Oui, je suis bien d'accord, mais du coup, d'où viennent les croyances néo-païennes, selon vous, puisqu'elles ne viennent pas des anciens paganismes (puisqu'on ne connait pas leur croyances) ?
de comprendre l'essence de leur rapport au monde, à la Nature, de comprendre la cosmogonie, la "philosophie" au quotidien, pour se le réapproprier.
S'agit-il vraiment de "comprendre" le rapport au monde et à la Nature, la cosmogonie et les philosophies celtes, ou bien plutôt de les reconstruire artificiellement avec les moyens, bien minces, dont on dispose aujourd'hui
C'est ce que je ne comprends pas bien : je sais bien que les néo-païens admettent en général volontiers qu'on ne sait à peu près rien des anciennes croyances païennes. Ce qui est tout à leur honneur.
Mais pourquoi s'acharnent-ils alors à reconstruire artificiellement ce qu'on ignore, puis à se mettre à y croire aussi dur qu'un chrétien croit à son dieu ?
Je ne comprends vraiment pas la démarche...
de sens qu'a cette tradition, le sens qu'ont les fêtes, ce qu'elles disent de nous, du monde...
Justement : tous ces sens nous sont inconnus. C'est le néo-païen qui peut leur attribuer le sens qu'il veut.
Le but n'est pas de revenir à une société fantasmée, romancée et supposée idéale d'un âge d'or perdu,
Je sais bien que les néo-païens ne veulent en général pas revenir à la société gauloise (ou germaine, ou autres sociétés païennes historiques).
Mais pourquoi vouloir ressusciter artificiellement des cultes dont on ne sait en réalité presque rien, c'est ce que je ne comprends pas.
Bref, j'espère ne pas paraitre trop agressif. Ce n'est pas le cas : j'aimerais vraiment comprendre la démarche.
(et ce notamment parce que je rencontre assez souvent des néo-païens dans mon travail, et que je ne bite jamais rien à ce qu'ils me racontent.... )
Le 07 janvier 2019 à 11:07:12 taupe-garoute a écrit :
Bonjour MotorcycleGuyc'est ce qui est supposé (par des études comparatives de traditions et l'étude de préceptes bardiques de souvenir).
Lesquelles ?
Tu as les travaux de Dumézil, de René Guénon, de Guyonvar'ch, de mémoire
Mon opinion pour ma part est que chercher à reconstruire, reproduire exactement, est vain.
Oui, je suis bien d'accord, mais du coup, d'où viennent les croyances néo-païennes, selon vous, puisqu'elles ne viennent pas des anciens paganismes (puisqu'on ne connait pas leur croyances) ?
Je n'ai pas dit cela... On connaît pas tout, pour certaines traditions on manque d'infos, mais on ne part pas de rien non plus. Il ne faut pas perdre de vue non plus que les paganismes ont été absorbés par le christianisme, pour certaines pratiques rituelles, certaines fêtes... Je pense au sapin de Noël, à la bûche, aux oeufs de Pâques, au mât de Mai, au feu de joie de la St Jean, les fêtes des vendanges et moissons... il y a une survivance des pratiques païennes et de ces croyances populaires disons à travers cela. Le paganisme a à peine été revêtu d'un vernis chrétien dans certaines campagnes reculées pendant longtemps.
de comprendre l'essence de leur rapport au monde, à la Nature, de comprendre la cosmogonie, la "philosophie" au quotidien, pour se le réapproprier.
S'agit-il vraiment de "comprendre" le rapport au monde et à la Nature, la cosmogonie et les philosophies celtes, ou bien plutôt de les reconstruire artificiellement avec les moyens, bien minces, dont on dispose aujourd'hui
C'est ce que je ne comprends pas bien : je sais bien que les néo-païens admettent en général volontiers qu'on ne sait à peu près rien des anciennes croyances païennes. Ce qui est tout à leur honneur.
Mais pourquoi s'acharnent-ils alors à reconstruire artificiellement ce qu'on ignore, puis à se mettre à y croire aussi dur qu'un chrétien croit à son dieu ?Je ne comprends vraiment pas la démarche...
Il n'y a pas d'acharnement. C'est un appel, une sensibilité, c'est dur à définir. Je ne veux pas jouer au mystique, mais c'est une question d'être sensible aux traditions ancestrales européennes, et païennes, qui te font vibrer les tripes, le coeur, qui parlent à l'âme.
de sens qu'a cette tradition, le sens qu'ont les fêtes, ce qu'elles disent de nous, du monde...
Justement : tous ces sens nous sont inconnus. C'est le néo-païen qui peut leur attribuer le sens qu'il veut.
Encore une fois, s'il reste des zones d'ombre à éclairer, il faut le savoir , il existe des ponts, des liens entre les traditions païennes antiques, des sens partagés pour les fêtes parfois communes, dont on peut comprendre des choses. Et je vais à nouveau parler de sensibilité, mais lorsque l'on célèbre les fêtes, cycle après cycle, on comprend mieux des choses au fil des années, il existe plusieurs niveaux de compréhension des fêtes et cela devient de plus en plus profond, subtil. L'âme devient synchrone avec la danse des cycles.
Le but n'est pas de revenir à une société fantasmée, romancée et supposée idéale d'un âge d'or perdu,
Je sais bien que les néo-païens ne veulent en général pas revenir à la société gauloise (ou germaine, ou autres sociétés païennes historiques).
Mais pourquoi vouloir ressusciter artificiellement des cultes dont on ne sait en réalité presque rien, c'est ce que je ne comprends pas.
Encore une fois, ce n'est pas artificiel, c'est un vrai appel ressenti, une voie évidente à nos âmes, ce n'est pas pour faire original. C'est parce que c'est ce que nous dictent nos coeurs.
Bref, j'espère ne pas paraitre trop agressif. Ce n'est pas le cas : j'aimerais vraiment comprendre la démarche.
(et ce notamment parce que je rencontre assez souvent des néo-païens dans mon travail, et que je ne bite jamais rien à ce qu'ils me racontent.... )
J'espère t'avoir répondu même si cela ne risque pas de te satisfaire, malheureusement tu ne sembles pas avoir ce que j'appelle la "fibre" païenne, ce n'est pas très grave, mais cela peut expliquer selon moi pourquoi tu adoptes une posture (disons très cartésienne, avec un recul historique sur les choses) qui t'empêche de nous comprendre. Pour conclure, c'est comme si tu voyais le paganisme dans un musée, avec des objets qui prennent la poussière. Je vois personnellement le paganisme dans les rivières de montagne qui coulent et dans le vent, ou au pied d'un arbre centenaire sous une nuit de pleine lune.
Merci de ta réponse !
C'est intéressant.
Dirais-tu que ta foi, qui me semble assez naturaliste, s'accompagne d'une dimension morale ou bien sépares-tu fermement les deux ?
Je t'en prie, j'essaie sincèrement de te répondre au mieux, je fais des efforts pour qu'on se comprenne bien
Je n'emploie pas le mot "morale", je préfère dire "éthique", c'est un détail qui a son importance
Si je comprends bien ta question, oui je cultive des valeurs au quotidien, telles que le sens de l'hospitalité, l'honneur, la responsabilité, le courage, la fraternité, l'amour de la Nature, la quête de la sagesse... et je ne sépare pas les deux, ça fait parti d'un grand tout cohérent, de mon rapport au monde.
Attention, tous les paganismes ne sont pas complètement inconnus.
Les grecs et les romains avaient des civilisations basées sur l'écrit (au cas où quelqu'un l'ignore ) et les sources relativement fiables sont beaucoup plus nombreuses pour ces dernières, ce qui facilite évidemment les choses (même si on a forcément perdu beaucoup, ne serait-ce que par la diversité des cultes et l'étendue temporelle considérable des périodes concernées).
La reconstitution n'est à mon avis cependant pas une solution; ces cultes s'adaptaient et formaient un tout avec leur culture et leur société, faire un copier coller relève du rôlisme ou de l'absurdité, selon moi.
Tu parles de la raison pour laquelle des gens s'acharneraient à vouloir ramener des cultes "morts". La raison primaire est peut-être toute bête: à titre personnel, j'aime bien l'idée du divin (je suis un agnostique+ si j'ose dire, ou un théiste sceptique, peu importe, je sais pas si c'est très clair), mais les dogmes des monothéismes me semblent profondément absurdes. Pour moi, prétendre détenir une vérité unique concernant le divin relève d'une arrogance et/ou d'une bêtise profondes. On cherche ailleurs, et on finit par trouver une tradition qui résonne avec ses valeurs, tout simplement.
Souvent d'ailleurs les gens passent par l'étape wicca (généralement éclectique, rarement traditionnelle), simplement car c'est le (néo)paganisme le plus médiatisé et que ça permet simplement de découvrir que oui, il n'y a pas que le monothéisme dans la vie. Après, la wicca, personnellement, je ne m'y suis pas intéressé très longtemps, ça sentait trop le consumérisme anglosaxon / la pseudo-néoculture antiscientifique à mon goût (ou par extension, pour le dire crument, les délires limite pathologiques d'illuminés voulant désespérément se sentir spéciaux); mais le fait est que c'est de là que je me suis intéressé aux autres paganismes
Vous avez des chiffres pour comparer les adeptes actuels des religions grecques et romaines, qui sont documentées par l'écrit, comparées aux adeptes des "néo-paganismes" inspirés librement de cultes disparues
Je ne suis pas convaincu qu'il y en ait beaucoup.
Il y a quelques groupes sérieux en Grèce (YSEE notamment et LABRYS, si ma mémoire est bonne), mais honnêtement le néopaganisme c'est aussi et surtout énormément de groupes américains (merci la fiscalité nulle des églises aux US) qui font leur cuisine de manière assez créative (sans parler, notamment pour le paganisme romain, des usines à gaz politico-masturbatoires type Nova Roma (si ça existe encore ?) qui font du roleplay de "législateur" romain pour s'inventer une vie mais ne produisent pas grand chose de spirituel
Essayer de faire un tri entre le bullshit complet et le raisonnable fait partie du lot des néopaïens
edit: ah et après les sectes mercantiles et les illuminés, il y a aussi les nazillons qui se servent de cet étendard pour des raisons purement politiques, et ne s'intéressent in fine pas du tout à la spiritualité; bienvenue
Salut!
Quelle oeuvre sérieuse me conseilleriez-vous pour en apprendre sur le paganisme romain et pourquoi pas la pensée païenne gréco-latine dans son ensemble ?
de ta réponse --Artemisfowl--
Le 08 janvier 2019 à 12:51:17 Cattaneo6 a écrit :
Salut!Quelle oeuvre sérieuse me conseilleriez-vous pour en apprendre sur le paganisme romain et pourquoi pas la pensée païenne gréco-latine dans son ensemble ?
John Scheid est une référence, c'est une sommité dans ce domaine.
Tu peux aller sur ces livres les yeux fermés. En termes de fiabilité c'est le top.
Pour compléter Artemisfowl avec qui je suis d'accord, je connais deux assos romaines païennes dont les membres sont sérieux et honnêtes dans leur démarches : Communitas Populi Romani en Italie et l'association Pharia en France (d'ailleurs partenaire de l'asso italienne).
Quand j'étais païen j'étais adhérent de Pharia. Même si mes convictions ne convergent plus avec eux, je ne peux que témoigner du sérieux avec lequel ils pratiquent le culte de tradition romaine.
J'en profite pour souhaiter mes meilleurs voeux aux païens du forums et à tous les touristes présents sur topic
Le 08 janvier 2019 à 14:08:23 Jan-Hus-Pater a écrit :
Le 08 janvier 2019 à 12:51:17 Cattaneo6 a écrit :
Salut!Quelle oeuvre sérieuse me conseilleriez-vous pour en apprendre sur le paganisme romain et pourquoi pas la pensée païenne gréco-latine dans son ensemble ?
John Scheid est une référence, c'est une sommité dans ce domaine.
Tu peux aller sur ces livres les yeux fermés. En termes de fiabilité c'est le top.Pour compléter Artemisfowl avec qui je suis d'accord, je connais deux assos romaines païennes dont les membres sont sérieux et honnêtes dans leur démarches : Communitas Populi Romani en Italie et l'association Pharia en France (d'ailleurs partenaire de l'asso italienne).
Quand j'étais païen j'étais adhérent de Pharia. Même si mes convictions ne convergent plus avec eux, je ne peux que témoigner du sérieux avec lequel ils pratiquent le culte de tradition romaine.J'en profite pour souhaiter mes meilleurs voeux aux païens du forums et à tous les touristes présents sur topic
Je te remercie.
+1 pour Scheid, c'est une sommité
Je recommande également le Dictionnaire du Paganisme Grec de Reynal Sorel, qui traite, comme vous l'aurez sans doute deviné, de l'hellénisme hellène originaire d'Hellas.
Le 08 janvier 2019 à 14:08:23 Jan-Hus-Pater a écrit :
J'en profite pour souhaiter mes meilleurs voeux aux païens du forums et à tous les touristes présents sur topic
Merci beaucoup !! Une excellente année à toi aussi
Je comptais t'envoyer un petit message pour prendre des nouvelles justement
Le 08 janvier 2019 à 19:24:33 MotorcycleGuy a écrit :
Le 08 janvier 2019 à 14:08:23 Jan-Hus-Pater a écrit :
J'en profite pour souhaiter mes meilleurs voeux aux païens du forums et à tous les touristes présents sur topic
Merci beaucoup !! Une excellente année à toi aussi
Je comptais t'envoyer un petit message pour prendre des nouvelles justement
Merci à toi. J'ai fermé mon compte fp donc tu peux me joindre via les mp ici. Je passe quand même régulièrement
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%9Erymskvi%C3%B0a
https://youtu.be/AOHkpSUt2LI
Votre avis ? C'est en français à partir d'une minute cinq
https://youtu.be/eyx6VEnDsi8
Il en sait trop.
Y'en a qui connaissent peut être déjà, je suis tombé sur cette chaine youtube (en anglais), une vraie mine d'Or, elle est bien partie pour devenir ma number one.:bave:
https://www.youtube.com/user/VikingWidunder/videos
« Lors d’une interview tout récemment accordée à Vienne, le journaliste qui nous interrogeait semblait parfaitement savoir que, depuis longtemps déjà, nous prônions en Italie un « impérialisme païen », ajoutant que dans un autre pays l’heure du succès avait sonné pour celui-ci.
Il faisait évidemment allusion à l’Allemagne, où des courants plus ou moins proches du national-socialisme entendent créer un nouvel esprit religieux spécifiquement germanique et non-chrétien.
Nous lui avons répondu que le temps était plutôt venu où nous nous trouvions presque obligé de nous déclarer sinon chrétien, tout au moins catholique !
En réalité, ajoutions-nous, ce « nouveau paganisme » d’au-delà des Alpes est très équivoque, et son analyse pourrait présenter beaucoup d’intérêt, tant en soi que pour nous-même, qui y sommes directement impliqué. Nous avons en effet reconnu, jadis, la valeur que pouvait avoir la reprise de certaines des grandes traditions pré-chrétiennes pour la reconstruction de notre civilisation européenne dans un sens héroïque, impérial et intégralement « romain ». A l’heure présente, nous sommes loin de penser différemment qu’en 1928, lorsque notre ouvrage, intitulé précisément Impérialisme païen, fit scandale.
Entre les idées que nous y développions alors et ce qu’aujourd’hui on considère en Allemagne comme « nouveau paganisme », il existe non seulement des différences mais aussi des oppositions fondamentales. C’est pourquoi il nous faut dire – pour faire justice de quelques racontars intéressés – que s’il est vrai que certains de nos ouvrages sont à présent plus appréciés en Allemagne qu’en Italie, ils trouvent une plus grande résonance dans les milieux de la vieille Allemagne conservatrice que dans le nouveaux courants « païens » avec lesquels nous n’avons, certes, aucun rapport, pas plus qu’avec le courant semi-officiel d’Alfred Rosenberg. Si celui-ci a manifesté tant d’intérêt pour nous lorsqu’il croyait, par ouï-dire et en raison du malentendu provoqué par le terme quelque peu ambigu de « païen », que nous étions sur la même longueur d’onde que lui, à présent qu’il a pris connaissance de façon plus précise de notre point de vue réel, il a dû prendre ses distances. Ce point de vue, s’il peut avoir une influence en Allemagne, ne peut que mettre en évidence la déformation que nombre d’idées susceptibles d’une signification supérieure subissent du fait de leur adaptation à des buts purement empiriques et tendancieusement politiques. Mais voyons en quoi consiste objectivement l’équivoque du néo-paganisme nordique, en tâchant d’examiner le problème de la façon la plus impersonnelle possible.
Disons en tout premier lieu que le choix du mot « païen » pour définir des Weltanschauungen et des modes de vie étrangers aux « contenus » du christianisme n’est pas adéquat, et nous-même regrettons de l’avoir employé jadis.
Paganus est en effet un terme péjoratif, parfois même injurieux, employé dans les polémiques de la première apologétique chrétienne. Il existe, non seulement en tant que terme, en tant que mot, mais aussi en tant que substance et qu’idée, un « paganisme » qui n’est qu’une excogitation polémique et sans précédent dans le vrai monde pré-chrétien et non-chrétien, abstraction faite des périodes d’évidente décadence.
Pour glorifier et affirmer la nouvelle foi, une certaine apologétique chrétienne procéda à la déformation et à la dépréciation, souvent systématiques, de presque toutes les doctrines et traditions qui la précédèrent et auxquelles elle a ensuite accolé l’étiquette globale et péjorative de « paganisme ».
Nous sommes dès lors confrontés à ce paradoxe : Un « paganisme », qui n’a jamais existé et qui n’a été engendré que polémiquement par l’apologétique chrétienne militante, risque de nos jours de naître et d’exister réellement pour la première fois, et cela précisément en raison d’une action « néo-païenne », mais surtout anti-chrétienne, dans l’Allemagne nouvelle.
Quels sont, au juste, les traits saillants de la vision soi-disant païenne de la vie, tels que l’apologétique chrétienne les a imaginés et leur donné vie?
Premièrement : le naturalisme. La vision païenne aurait ignoré toute transcendance. Elle serait demeurée dans la promiscuité entre l’esprit et la nature. Ses limites auraient été une mystique des forces de la nature (la vieille sornette de la « Forêt » contre le « Temple ») et une divinisation superstitieuse des énergies de la race exaltées sous la forme d’idoles. D’où, en premier lieu, un particularisme et un polythéisme conditionnés par le sol et le sang.
Deuxièmement : l’absence des concepts de personnalité et de liberté, et un état d’innocence qui serait simplement celui propre aux êtres qui ne se sont pas encore éveillés à une aspiration vraiment métaphysique. Contre le déterminisme et le naturalisme « païenne », verrait pour la première fois le jour, avec le christianisme, un monde de liberté supraterrestre, à savoir le monde de la Grâce et de la personnalité, un idéal de « catholicité » (c’est-à-dire, étymologiquement, d’universalité), un sain dualisme permettant de subordonner la nature à un ordre supérieur, à une loi venant d’en-haut.
Voilà bien, schématiquement, les traits saillants de la conception la plus courante de ce que l’on entend par « paganisme ». Tout ce qu’elle contient de faux et d’unilatéral saute aux yeux – il est presque superflu de la souligner – , tout au moins de quiconque a quelque connaissance directe, fût-ce même très superficielle, de l’histoire des civilisations et des religions « païennes ». Par ailleurs, dans les limites de la première patristique – dans les écrits d’Origène, de Clément d’Alexandrie, de Justin, etc. – on trouve la preuve d’une compréhension plus profonde des principes et des symboles propres à la civilisation antérieure.
Nous ne pouvons, dans les limites du présent article, que souligner quelques-uns de ceux-ci.
Et, tout d’abord, ce qui caractérise le monde pré-chrétien, du moins dans toutes ses formes supérieures, n’a rien de commun avec une divinisation superstitieuse de la nature, car il s’agit d’une compréhension symbolique de celle-ci, à travers laquelle tout phénomène et toute action extérieurs n’apparurent que comme la manifestation sensible d’un monde au-delà du sensible : l’essence de la conception païenne de l’homme et du monde était en effet symbolico-sacrée.
Il faut reconnaître, en second lieu, que la manière de vivre « païenne » ne ressemblait en rien à une licence naturaliste. Dans les formes originelles et d’intense tension idéale de la Rome ancienne, de l’Hellade antique, des civilisations primordiales indo-aryennes d’Orient, etc., il n’y avait aucun domaine de la vie, soit individuel, soit collectif, qui ne fût accompagné, soutenu et animé par un rite correspondant, à savoir par une action et une intention spirituelles réputées objectivement efficaces.
En troisième lieu, le monde « païen » connaissait déjà un dualisme sain. On le retrouve non seulement dans les grandes conceptions spéculatives – bornons-nous à citer Platon et Çankara – , mais aussi dans des conceptions plus « communes » comme celles, antagoniques, aujourd’hui universellement connues, des Indo-Européens de l’ancien Iran, de l’opposition entre les « deux natures » des Grecs, celle du monde des « Ases » et du monde élémentaire des anciens Scandinaves, ou encore l’opposition entre la « voie solaire des dieux », d’une part, et la « voie de la Terre », d’autre part, entre « Vie » et « libération de la Vie » des anciens Hindous, et nous pourrions continuer ainsi longtemps.
Sur la base de ces quelques exemples, nous pouvons dire que l’aspiration à une libération surnaturelle, c’est-à-dire à un accomplissement métaphysique de la personne humaine, fut commune à toutes les grandes civilisations pré-chrétiennes qui, toutes, connurent une « initiation » et célébrèrent leurs « mystères » propres. L' »innocence primitive » païenne est une fable telle qu’on trouve même pas chez les peuplades dites sauvages. Cette forme qui, pour quelques-uns, évoquerait la notion de « limite », c’est-à-dire l’idéal classique, ne se situe pas en-deçà, mais plutôt au-delà du dualisme entre l’esprit et le corps, puisqu’il s’agit de l’idéal d’un esprit tellement dominateur qu’il a réussi à façonner totalement le corps et l’âme selon son modèle idéal, en une correspondance parfaite du contenu et du contenant.
On doit, enfin, constater une aspiration universaliste. Partout dans le monde « païen », dans le cycle ascendant d’une race supérieure, il y a une vocation à l' »empire », et cette vocation fut même souvent renforcée métaphysiquement en se manifestant comme une conséquence naturelle de l’ancienne conception sacrée de l’État et comme la forme spécifique d’un monde où une présence victorieuse du supra-monde tend à se manifester en ce monde. Nous pourrions rappeler à ce propos l’ancienne conception iranienne de l’Empire en tant que corps du « Dieu de lumière », ainsi que la tradition indo-aryenne du « Seigneur Universel » ou « Kravari », et ainsi de suite, jusqu’à la conception « solaire » de l’Empire romain, dont le contenu rituel et sacré s’incarna dans le culte impérial. Celui-ci était non pas la négation, mais le sommet hiérarchique unificateur d’un « panthéon », c’est-à-dire d’un ensemble de cultes, spatialement conditionnés, du sol et du sang. Si l’on voulait multiplier les rectifications de ce genre, et qui n’ont rien de tendancieux, il n’y aurait que l’embarras du choix. Celui qui est parfaitement conscient de ces choses comprendra aisément qu’il est tout à fait déplacé de vouloir défendre sa propre tradition au détriment d’une autre. Il lui sera facile de reconnaître la voie à suivre pour éliminer tout unilatéralisme dicté par un esprit partisan, pour donner à chacun son dû, pour séparer le positif du négatif et du contingent dans les différentes formes historiques, mais surtout pour atteindre à une vision plus complète, à un point de vue universel, de façon à ce qu’on puisse vraiment appliquer l’axiome « catholique ». Quod ubique, quod ab omnibus et quod semper [Tenir pour vérité de foi ce qui a été cru partout, toujours et par tous, N.D.L.R.]. On pourrait ainsi énumérer tout un ensemble de principes « traditionnels » au sens éminent, du fait qu’ils sont dans le fond – métaphysiquement – antérieurs et supérieurs à n’importe quelle tradition historique particulière ou à n’importe quelle religion positive, et donc non susceptibles d’être revendiqués comme le monopole exclusif d’une de ces traditions ou religions historiques.
C’est sur ce plan, sans la moindre animosité mais avec la fermeté qui découle d’une juste vision des choses, que l’on peut procéder à une révision des valeurs, soit pour limiter et ordonner hiérarchiquement la validité de certaines conceptions particulières spécifiquement hébraïques du christianisme, soit pour présenter sous un jour plus favorable nombre d’aspects quasiment oubliés des grandes traditions d’un passé plus lointain, antérieur au christianisme, afin de les tester, en vérifiant lesquels parmi ceux-ci pourraient encore, sans anachronisme, être rappelés aujourd-hui à la vie pour agir créativement. Non pas contre l’Église et contre le christianisme, mais plutôt par-delà ceux-ci, au sein d’une élite déterminée.
Hélas, dans le néo-paganisme allemand nous ne retrouvons rien de semblable. Tout d’abord, comme nous l’avons dit, c’est presque en tombant dans un piège préparé d’avance que les néo-païens finissent par professer et défendre des doctrines qui se réduisent pour ainsi dire à un paganisme fictif et privé de transcendance, mais lié au sang et immergé dans un mysticisme suspect, suscité polémiquement par la dialectique de leurs adversaires. Et comme si cela ne suffisait pas encore, l’on passe sous silence, d’une manière partisane, tous les aspects supérieurs du christianisme et du catholicisme, tout comme l’on avait jadis passé sous silence les aspects supérieurs du vrai paganisme. L’argumentation anti-chrétienne se sert finalement de conceptions toutes modernes, nées de la philosophie des Lumières et du rationalisme, qui se sont jadis présentées en ordre de bataille contre l’Église et le christianisme mais sous l’enseigne – comble de dérision ! – du libéralisme, de la sociale-démocratie athée et de la franc-maçonnerie.