Rêve pas trop, je pourrai pas écrire la Guerre du Tigre cette année, et paraît que les prépas scientifiques, quelles que soient les spécialités, ne laissent pas beaucoup de temps de loisirs, voire pas du tout. Donc deux ans d´interruption au mieux, (sauf si c´est pas si terrible qu´on le dit) puis je reprendrai l´écriture.

Quand à l´édition, un détail : je n´ai jamais vu un bouquin avec autant de combats que dans mes fics. Le recours fréquent à l´action est-il un écueil à éviter, à un niveau plus élevé?

Si tu veux mon avis, j´ai trouvé la communauté de l´anneau barbant durant les 100-150 premières pages car y´avait pas d´combats.

Et la saga "rigante", que j´adore (David Gemmel), y´a des tonnes de combats.

Donc, le recours au combat très souvent n´est pas du tout à éviter, juste que ceux qui recherchent que des descriptions, ben y viendront pas^^.

P.S. Pourvu qu´la prépa soit pas si terrib´ lol! J´aurais du mal à supporter deux ans d´interruption! (surtout que quand toi t´auras fini ta prépa, y´a des chances que moi j´en commence une^^)

La suite donc, et pas très longue donc.

- Comment est-ce possible ? demanda le Prince. Je n´arrive pas à y croire !
- C´est pourtant la stricte vérité.
- Et Tarlaq, le sait-il ?
- Non. J´ai été son compagnon d´armes pendant des années, mais je ne le lui ai jamais révélé. Même après tout ce temps, je ne sais pas quel effet ça lui ferait. Je crois qu´il ne l´accepterait pas. Et je ternirais l´honneur de notre défunt père. Alors je préfère me taire
Alexandre comprit combien il devait être dur pour Vladek de vivre à côté de son demi-frère, sans pouvoir lui avouer cette parenté. Il n´aurait jamais cru que le capitaine cachait un tel secret. Décidément, ses amis ne manquaient pas de le surprendre !
- Bon, dit le Prince. Après ça, je ferais bien pâle figure si je n´y allais pas de mon petit secret personnel. Alors, que ça reste entre nous, mais je crois qu´il est temps que je vous révèle le nom de l´ami qui m´a envoyé ici. Presque mon maître, en fait...
- Je croyais qu´il ne voulait pas que vous dévoiliez son identité, remarqua Jakarn.
Alexandre avait une justification toute prête :
- Juste au cas où les choses tourneraient mal, je pense qu´il vaut mieux que vous sachiez à cause de qui nous sommes tous ici...

Les appartements de Dario d´Yrwald, au Palais Royal de Dümrist, comprenaient une chambre, un bureau, une salle de méditation et un petit salon. Cette dernière pièce était meublée et décorée avec raffinement. Des tentures aux couleurs vives représentant des mages célèbres pendaient aux murs tandis qu´un épais tapis orné de runes anciennes couvrait le sol. Dario avait lui-même enchanté le salon pour y maintenir une température douce tant en hiver qu´en été. Trois fauteuils de cuir rouge encadraient une table d´acajou sculptée avec art.
L´un de ces fauteuils était occupé par Dario. Dans les deux autres siégeaient le vieil Onorius de Finglä, directeur de l´Académie de Magie de Dümrist, et Tanaril de Ganor, le commandant des Mages de Combat. En d´autres termes, la pièce réunissait les trois magiciens les plus puissants du royaume.
Dario s´amusait souvent du contraste flagrant entre ses deux invités : Onorius vieux et ridé, drapé dans son manteau de lin blanc, à moitié chauve, un peu voûté, toujours souriant, et une légère tendance à radoter, Tanaril l´Elfe Noir, d´apparence jeune, grand et fier, au visage pâle et aux longs cheveux noirs, toujours couvert de sa longue cape, noire elle aussi, et le regard dénué du moindre sentiment.
Dario n´avait jamais compris comment Tanaril pouvait occuper des fonctions aussi importantes qu´administrateur de la ville de Ganor, dans le Sud, et chef des Mages de Combat, alors qu´il n´était pas humain. En effet, dans le royaume de Dümra, tous les postes-clés de la hiérarchie allaient aux hommes dont les ancêtres vivaient depuis longtemps dans le pays, jamais aux étrangers et encore moins à des Elfes ou des Elfes Noirs. Tanaril avait certes de grands talents, mais il avait dû bénéficier d´un appui que Dario n´avait toujours pas identifié.
Le maître Chanteur reporta son attention sur Onorius. Il admirait beaucoup cet homme qui avait été son maître dans sa jeunesse. Dario avait tout appris de lui, de l´art du Chant jusqu´au maniement du sabre. Il était presque le seul à savoir que sous son aspect de vieillard rabougri, Onorius dissimulait une puissance incroyable.
Un serviteur apporta à chacun sa boisson préférée : un thé au citron pour Dario, un café serré pour Tanaril et un onctueux chocolat chaud pour Onorius. Puis il s´éclipsa et laissa les trois mages à leur discussion.
Dario but une petite gorgée de son thé et reposa sa tasse :
- Chers maître et ami, je vous ai réuni ici pour une question d´une grande importance, à propos de laquelle votre avis me serait précieux. Il s´agit du Prince Alexandre. Je ne comprends pas pourquoi il tenait à se rendre à Kridath dans un moment si dangereux.
- Pour les cendres de Saint Gapor, dit Tanaril.
- Est-ce vraiment si grave ? demanda Onorius en trempant un biscuit dans son chocolat. Le Prince Alexandre sera de retour dans peu de temps, non ?
- La question ne s´arrête pas là, poursuivit Dario. Alexandre m´a avoué qu´il n´était pas allé à Kridath pour ces reliques, mais pour autre chose dont il n´a pas voulu me parler.
- Quand vous a-t-il dit ça ? interrogea Tanaril. Ne serait-ce pas vous qui vous êtes imaginé cette histoire à partir de quelques indices parce que vous vous inquiétez pour votre élève ?
- Je l´ai contacté en rêve la nuit dernière. Il m´a clairement dit qu´il refusait de me révéler ses intentions réelles.
- Vous auriez dû en profiter pour lire dans ses pensées, maître Chanteur.
- J´ai essayé. Nous nous sommes battus, mais avant que je ne puisse le frapper à la tête, quelqu´un est intervenu pour m´expulsé du rêve.
- Tu aurais dû me laisser m´en occuper, disciple, dit Onorius. Tu sais bien que dans un rêve, j´ai bien plus de pouvoir que toi.
Dario soupira :
- Je sais, maître. J´ai agi trop vite. Je pensais régler le problème seul. Alexandre est mon élève, après tout.
- Et avez-vous une idée de qui vous a vaincu ? questionna Tanaril.
- Absolument aucune. J´ai demandé aux Paladins Noirs de me prêter un de leurs oiseaux messagers, mais je crains qu´il n´arrive trop tard. Ou qu´il soit intercepté.
- Je pourrais essayer de contacter le Prince, suggéra Onorius.
- En plein jour ? Il n´y a aucune chance pour qu´il dorme !
- Tu as encore beaucoup à apprendre, disciple. Même à soixante ans. Laisse-moi m´occuper de cette affaire.
- Quoi ?! s´exclama Dario. La dernière fois que vous m´avez dit ça, j´ai dû aller vous repêcher dans une baie remplie de requins !
- C´est faux ! Il s´agissait d´orques !
- Et bien c´est encore pire !
- Et puis, j´aurais pu m´en tirer sans toi ! s´énerva Onorius.
- Ca, j´aurais bien voulu voir !
- Si tu veux, on y retourne ! C´était où, déjà ?
- Bon, dit Tanaril, tout cela est fort bien, mais je ne vois pas pourquoi on m´a fait venir ici. Si vous voulez discuter entre maître et élève et échanger des souvenirs aussi grotesques, je peux partir, aussi.
- J´y viens, répondit Dario, retrouvant son sérieux. Je trouve étrange que le roi ait laissé son fils partir aussi facilement. Il était en colère, mais ça n´explique pas tout. Je pense qu´un magicien l´a influencé à ce moment-là. Mais je n´ai senti alors aucune activité magique. Et vous ?
- Non plus, déclara Onorius, toujours vexé à propos de l´histoire des requins.
- Quelque chose, peut-être, dit Tanaril. Mais c´était infime. Je n´y ai pas fait attention.
- C´est bien ce que je pensais, murmura Dario. Merci de votre aide. Donc, quelqu´un dans ce palais couvre les activités du Prince Alexandre. Mais qui ?
Tanaril se leva.
- Je vais mener une enquête. A mon avis, vous faites erreur, mais de toutes façons, je n´ai rien d´autre à faire en ce moment. Ca m´occupera.
Il avala d´un coup tout le café qui restait dans sa tasse, salua les deux mages et quitta le salon. Onorius regarda Dario droit dans les yeux :
- Ne te fais pas de souci, mon ancien disciple. Je prends cette affaire en main. La lumière sera bientôt faite.
- Merci, répondit Dario. Il n´y a plus qu´à espérer que le Prince Alexandre revienne de Kridath en un seul morceau.
Onorius de Finglä se leva à son tour, rassembla les plis de son manteau blanc et sortit de la pièce.

- L´homme qui m´a envoyé ici, déclara Alexandre, l´homme qui devait s´assurer que tout se déroule bien, s´appelle Onorius de Finglä. Il est le directeur de l´Académie de Magie de Dümrist.
- Ah ? fit Alice.
- Jamais entendu parler, dit Adrien.
- C´est une bonne chose à savoir, lança Jakarn. Je vais l´ajouter sur ma liste.
- C´est bien vrai ? demanda Vladek.
- Tout à fait, répondit le Prince.
Le capitaine ne fit pas d´autre commentaire. Il n´aurait jamais imaginé qu´un vieillard gâteux de quatre-vingts ans comme Onorius de Finglä puisse organiser une telle opération. D´un autre côté, il était logique que personne à Dümrist ne soit plus instruit que lui sur les mystères que cachaient les villes du royaume. Et puis, Vladek connaissait le Prince Alexandre depuis assez longtemps pour savoir que certaines personnes n´étaient pas du tout ce dont elles avaient l´air.
L´attente se poursuivit, silencieuse. Personne ne remarqua la grosse araignée verte qui, tapie dans un coin de la salle, écoutait leur conversation avec ses larges oreilles luisantes. Une amélioration apportée à l´arachnide par maître Thenetos de Vordal.

J´suppose qu´y faudra attendre jusqu´à Jeudi ou plus, hein?

Et pouf, d´un coup, un nouvea

Tiens, ça f´sait longtemps que j´avais pas posté en appuyant malencontreusement sur TAB^^. Bon, je r´prends

J´suppose qu´y faudra attendre jusqu´à Jeudi ou plus, hein?

Et pouf, d´un coup, un nouveau personnage arrive et hop, c´est un personnage-clé^^. n´empêche, c´t´un enfoiré c´type, peut-être cela aurait-il été une bonne chose qu´il crève parmi les requins...

Quant à l´Elfe Noir, on ne sait rien d´eux, en fait. C´est normal que t´en parles jamais, ils font partie du décor ou on en apprendra plus sur eux dans quelques temps? Parce que j´aime bien cette race, quoi^^. J´espère qu´il réussira à découvrir que c´est l´aut´ con.

(n´empêche, ca change quand même entre le mess final et le p´tit bout qu´est parti tout seul )

En fait j´aurais dû introduire cette scène plus tôt. Mais si tu regardes bien tu verras que j´avais déjà parlé de ces deux-là lors du Conseil royal. J´aurais dû plus les étoffer à ce moment-là. A voir dans une version ultérieure.

PS : pourquoi un enfoiré? Qu´a-t-il fait de mal selon toi?

Ben...il cache tout aux autres, et j´aime pas les hypocrites. De plus, je le soupçonne de vouloir la puissance de l´Oeil de Kashnir pour lui seul, à mon avis s´il n´est pas démasqué il tentera de tuer Alexandre, et il échouera^^.

(et à tous les coups le type en fait c´est un bon gars mais bon^^)

on sait enfin qui est le maître du prince!!!
c´est toujours aussi bien

j´imagine bien une araignée avec des oreilles

C´est marrant, mais en lisant l´entretien entre les trois personnes, j´étais déjà persuadé que ce serait Onorius, son maître Je sais pas, de subtils indices que tu y as mis, ça m´a complètement mis la puce à l´oreille. (Même si en soi c´était pas très compliqué à deviner puisqu´il venait d´en parler.)

Bonne partie J´attends la suiiiite é__è

miss pour l´airaignée, j´ai eu du mal...m´enfin, je trouve ca comique...

ben voilà, et puis c´est triste que tu va arrêter d´écrire pour faire tes prépa...
moi j´te conseille d´envoyer les bracelets d´harzan à un édituer (je suis sérieuse! je pense comme gryhll)
sur ce, ben voilà, la suite!

Les fautes sur les noms propres...sur deux noms, deux faux^^.

harzan Arzhan (avec une majuscule quand même, c´est pas les bracelets du Super U du coin^^)

gryhll :d= Grhyll

Pour l´araignée, si j´imagine une araignée avec des oreilles effectivement ça fait comique.

azerty je n´ai pas une mémoire visuelle mais auditive (hou l´excuse!!!! )
enfin bon bref....
et puis pour l´araignée, ben faudrait une fic dessus avec un titre style:
La Vie D´Une Areignée Verte Qui A Des Grandes Oreilles Luisantes Et Qui Doit Subir Les Moqueries De Ses Congénères Qui Eux N´Ont Pas D´Oreilles Et Ne Sont Pas Verts.

mais bon, ca rentre pas dans la place d´un nom de topic...

la suite please!!!!

Tu mets les initiales en guise de titre : La Vie D´Une Areignée Verte Qui A Des Grandes Oreilles Luisantes Et Qui Doit Subir Les Moqueries De Ses Congénères Qui Eux N´Ont Pas D´Oreilles Et Ne Sont Pas Verts LVDUAVQADGOLEQDSLMDSCQENOPDOENSPV

(au moins, t´es sûr d´attirer des lecteurs qui viendront juste parce qu´ils se diront "HEIN?! C´quoi c´truc?! )

lol az t´a des bonnes idées!!!

Je sais les oreilles sont grotesques. Mais une araignée en principe est sourde, alors que ce qui est dit dans cette partie doit être su d´Andorion pour les besoins de l´histoire, alors...

La suite :

En émergeant des souterrains de la cité antique, Seubal Artus remarqua aussitôt les flammes qui s´élevaient dans la partie Est de la ville, la fumée qui semblait monter jusqu´aux nuages noirs qui surplombaient la cité, et les clameurs de bataille qui retentissaient jusqu´à lui. Des gens s´agitaient en tous sens, se barricadaient dans leurs maisons ou couraient vers la porte Est, des armes entre les mains. Pris d´un doute affreux, Artus interpella un passant :
- Que se passe-t-il ?
- Laissez-moi ! Je dois me mettre à l´abri avant qu´ils n´arrivent !
L´homme essaya de s´enfuir. Artus l´immobilisa par sa magie.
- Avant que qui n´arrive ?
- Laissez-moi partir, sorcier !
- Avant que qui n´arrive ? répéta le magicien, agacé.
- Vous ne savez pas ? Les Elfes sont entrés dans la ville !
- Quoi ?
Artus relâcha son étreinte et s´élança vers la forteresse. Comment était-ce possible ? Comment les Elfes avaient-ils pu attaquer si vite ? Kridath aurait dû résister plus longtemps !
En chemin, le magicien croisa plusieurs groupes de soldats qui ne lui prêtèrent pas attention quand il leur demanda des renseignements. Artus renonça à les retarder et parvint enfin à la citadelle.
Stall Kogard se tenait dans cour au milieu d´un groupe de capitaines de sa garnison. Il observait un plan de la ville sur lequel étaient posés des pions figurant ses bataillons.
- Ca se présente très mal, dit-il.
Artus s´avança jusqu´à lui :
- Que se passe-t-il ici ?
Le gouverneur le regarda quelques secondes avant de répondre :
- Les Elfes sont entrés dans Kridath. Je dois organiser la défense de la ville, alors ne me dérangez pas.
- Mais comment ont-ils fait ?
- J´ai voulu négocier. Ils en ont profité.
- Quoi ? Mais je vous avais dit de...
- Au diable vos reproches et les plans du général Thul´lod ! s´écria Kogard. Laissez-moi, maintenant !
Artus se tut un instant, puis déclara :
- L´objet que recherche le Prince Alexandre renferme un grand pouvoir magique. Avec ça, je pourrais changer le sort de cette bataille, qui me paraît mal engagée.
- Vous avez trouvé quelque chose ? lui demanda le gouverneur.
- J´ai découvert l´allée des héros et la porte. Mais il y a des gardiens qui protègent l´objet. J´ai perdu tous mes hommes, il m´en faut d´autres.
- Et Sylvia ? s´inquiéta Kogard.
- Elle va bien, mentit le magicien. Je l´ai précédée. Il me faut une autre escorte.
- Seubal Artus, j´ai besoin de tous mes hommes. Débrouillez-vous tout seul.
- Je ne pourrais pas y arriver sans aide. Renoncez à quelques gardes, et je vous apporte la victoire.
Stall Kogard prit une expression agacée. Il hésita un instant, puis se tourna vers un soldat :
- Sergent ! Prenez dix hommes et accompagnez-le ! Et veillez à ce qu´il me rapporte ce qu´il aura trouvé !
L´homme acquiesça. Artus eut un sourire satisfait. Tout se passait bien.
- Amenez-moi aussi cette Katja, dit-il. Je vais en avoir besoin. Comme otage.
- Pourquoi ? questionna Kogard.
- Pas le temps de vous expliquer. Nous sommes pressés.

Quelques minutes plus tard, Seubal Artus quittait la forteresse avec une dizaine de gardes et une jeune fille effrayée, et se dirigeait vers l´une des entrées des souterrains.

- Bon, c´est l´heure, dit Alexandre. Si Artus ne revient pas, on va s´en occuper seuls. Ce sera peut-être mieux, d´ailleurs.
- Comment va-t-on faire ? demanda Vladek.
Avant que le Prince ne puisse exposer son plan, des bruits de pas retentirent depuis un couloir adjacent.
- Artus ? appela Alexandre.
Contre toute attente, ce ne fut pas le magicien qui surgit à l´angle de l´allée, mais un jeune garçon au visage carré et aux courts cheveux bruns.
- Conrad ! s´exclama Alice.
- Salut, dit Adrien.
- Content de vous revoir ! lança le garçon. Je me demandais si le Prince ne vous aurait pas déjà massacrés.
- Comment es-tu arrivé ici ? questionna Alexandre.
- C´est pas ton problème. Pour l´instant, tu vas regretter de t´être moqué de moi !
Le Prince soupira. Alors qu´il était sur le point de s´approprier un pouvoir légendaire, une petite brute venait le provoquer. Le destin avait des idées étranges, des fois... D´un autre côté, l´arrivée de Conrad était pour le moins incongrue. Comment avait-il fait pour les retrouver ? Il y avait quelque chose de pas clair là-dessous...
- Conrad ! protesta Alice. Tu ne vas pas te battre maintenant ! Il y a des problèmes plus importants !
- Laisse, dit Alexandre. Je m´en occupe.
Il avança vers Conrad. Vladek esquissa un geste, puis se ravisa. Si le Prince voulait s´attirer des ennuis, qu´il les assume ! Au pire, il recevrait une bonne leçon.
Le capitaine posa cependant la main sur le pommeau de son épée. Il sentait qu´il devait se méfier.
Alexandre parvint jusqu´à son adversaire. Conrad avait une tête de plus que lui, mais ce ne serait pas un problème. Le Prince fléchit légèrement les genoux. Conrad ricana et leva le bras...
Personne ne vit partir le coup. Le poing d´Alexandre décrivit une courbe foudroyante et frappa le menton de Conrad avec un bruit sourd. Sous le choc, le garçon fut soulevé de terre et alla s´étaler sur les dalles, deux mètres plus loin.
Alexandre se détendit :
- C´est bon ? Tu t´es calmé ?
- Comment peux-tu être aussi fort ? demanda Conrad en se frottant le menton.
Le Prince réalisa soudain qu´en effet, un garçon de son âge n´aurait pas dû être capable de porter un coup pareil. S´il n´était pas aussi maigre qu´Adrien, Alexandre n´avait cependant rien d´un montagne de muscles. Il suivait un entraînement sérieux, bien sûr, mais cela améliorait surtout son adresse. Pourtant, à treize ans, il avait presque la force d´un homme adulte. Comment était-ce possible ?
Ses yeux se posèrent sur les Bracelets d´Arzhan qu´il portait aux poignets. Etait-ce ça, l´explication ? Les Bracelets, en plus de lui conférer des pouvoirs, renforceraient ses aptitudes physiques, même lorsque le Prince ne pouvait pas les utiliser ? Il jugea l´explication satisfaisante. Il était fort grâce aux Bracelets d´Arzhan, voilà tout.
C´est alors qu´une voix s´éleva depuis le couloir d´où Conrad était sorti :
- Tu vois, Conrad, tu ne peux pas rivaliser avec lui ! Tu as eu ta chance, à mon tour maintenant !
Un Elfe surgit devant eux. Alexandre sentit son coeur s´arrêter : Andorion !
Sans laisser à personne le temps de réagir, deux nains à peau rouge se rangèrent à côté de lui, levèrent les bras et lancèrent :
- Maga nones !
Une note grave résonna dans le couloir. Alexandre ressentit un pincement dans le ventre, comme si un étau se refermait sur ses entrailles. A côté de lui, tous les autres se plièrent en deux.
- Un sort qui bloque la magie pendant quelque temps, expliqua Andorion. Je pense qu´aucun d´entre vous n´est assez bon magicien pour le briser. Je préfère ne pas prendre de risques, surtout avec vous, Jakarn.
Le mercenaire poussa un grognement. Alexandre vit un de ses atouts disparaître : Alice ne pourrait pas utiliser son pouvoir !
Andorion s´avança vers eux. A la place de ses vêtements gris et verts, il portait désormais une armure de métal étrangement souple, qui ne semblait pas le gêner dans ses mouvements. Son sabre pendait toujours à sa ceinture, à côté de plusieurs petits couteaux. Un arc et un carquois dépassaient derrière son épaule droite.
Quelques nains armés de haches et marteaux apparurent à sa suite, puis d´autres, une trentaine en tout. Sous un solide casque de fer, Alexandre reconnut le visage d´Anamïn, le nain qu´il avait combattu sur la cathédrale. Dans le même temps, le Prince prit conscience de la gravité de la situation : Andorion les tenait en son pouvoir, et de façon certaine cette fois-ci. Alexandre ne pouvait plus compter que sur l´arrivée d´Artus. Il eut une grimace amère à cette pensée : jamais il n´aurait cru qu´un jour il souhaiterait voir apparaître ce traître de Seubal Artus.
Andorion tendit la main à Conrad pour l´aider à se relever.
- Qu´est-ce que ça signifie ?! s´exclama Alexandre.
- Je l´ai fait sortir d´un poste de garde, expliqua l´Elfe. Il voulait prendre sa revanche sur vous. Je n´allais pas le lui refuser. Et puis je voulais réunir la famille Heinkel...
- Toujours animé de bonne intentions, hein ? railla le Prince. Comment nous avez-vous trouvés ?
- Très simple. Montre-toi !
Alexandre ne savait pas à qui l´ordre s´adressait, mais aussitôt une hideuse araignée verte grosse comme une main vint se placer devant Andorion.
- Une création de maître Thenetos. Elle vous a facilement débusqués et m´a transmis vos discussions.
Le Prince remarqua soudain qu´Alice tremblait de tout son corps.
- Qu´est-ce qui t´arrive ?
- J´ai... horreur... des... araignées... balbutia-t-elle.
Alexandre se retourna vers Andorion.
- Votre maître est vraiment un détraqué, dit-il.
- Permettez-moi de vous contredire, lança un nain à la barbe blonde armé d´un marteau de guerre.
Le Prince le détailla. Son armure semblait bien plus rutilante que celles des autres nains, comme celle d´Anamïn. Un autre lieutenant d´Andorion, probablement.
- Mais excusez-moi, poursuivit-il, je ne me suis pas présenté. Je m´appelle Ektaïn. Et je tenais à vous dire que maître Thenetos n´est pas du tout le sorcier diabolique que vous paraissez vous imaginer. C´est un homme très sage au grand coeur. Pour ne vous donner qu´un exemple, regardez donc mes compagnons.
Il désigna un groupe de nains à peau rouge.
- Sachez que la plupart des nains détestent la magie et bannissent ceux d´entre eux qui possèdent des pouvoirs. Ceux-ci ne peuvent même pas le cacher, car la présence de magie fait virer leur peau au rouge, comme vous pouvez le constater. Ces nains sont jugés par tous comme des êtres maudits et marqués par le Mal. Mais maître Thenetos ne s´attarde pas à de tels préjugés. Lui seul recueille des nains dotés de pouvoirs. Lui seul leur apprend à les maîtriser. Lui seul fait leur redonne l´espoir.
A ces mots, un nain fondit en larmes :
- C´est trop beau ce que tu dis, Ektaïn. J´en suis tout ému. Puisse le temps épargner ton corps, ta barbe et ton marteau.
- Ouais, bon, n´en fait pas trop non plus.
Andorion s´avança. En passant à côté de Vladek, il désigna la fine cicatrice qui courait sur sa joue droite et lança :
- Je n´ai pas le temps maintenant, mais tu paieras pour ça. Et tu ne perds rien pour attendre. Ta mort sera très lente...
Le capitaine se crispa, mais ne dit rien. Andorion fit signe à un des nains rouges :
- Je vais récupérer cet « oeil de Kashnir », puis nous quitterons cette ville. Mais avant, j´ai quelque chose à vérifier.
- Quoi donc ? demanda Alexandre, sur la défensive.
- Le marchand de ce matin, Fang-Li, a tenté de vous vendre à la garde. Nous avons dû le tuer...
- Ordure !
- Lui ou moi ?
- Les deux, grinça le Prince.
Il réalisa qu´il venait de voler une des répliques d´Alice. Décidément, cette fille avait trop d´influence sur lui !
- Bref, dit Andorion, avant de mourir, il a dit que vous n´étiez pas humain. J´aimerais vérifier ce qu´il entendait par là.
Alexandre était stupéfait. Comment ça, il n´était pas humain ? Deux nains l´empoignèrent par les bras tandis qu´un autre, le rouge, posait ses mains sur le ventre du Prince.
Alexandre sentit, comme chez Fang-Li, une main invisible qui parcourait son corps. Il tenta de résister, mais le nain était trop puissant pour lui. L´examen dura une minute. Enfin le nain annonça :
- Ce garçon a du sang Zahr dans les veines.
- Ah ? dit Andorion. Ce n´était que ça, alors...
Le Prince, après un instant d´incrédulité, réfléchit rapidement. Les Zahrs, créatures monstrueuses à la peau noire, à la tête énorme, aux jambes courtes et aux bras immenses, dotés d´une intelligence diabolique, régnaient en maîtres sur les royaumes du Nord, au-delà des montagnes de Ranglaï. Les hybrides d´humain et de Zahr existaient, mais ils n´étaient que peu nombreux. Néanmoins, Alexandre comprit qu´il était tout à fait possible que l´un de ses lointains ancêtres soit un Zahr. Cela expliquerait sa force et sa vitalité, et pourquoi il avait pu discerner la différence de profondeur dans les caractères du sabre et du bouclier de la crypte. Oui, c´était une explication très satisfaisante...
- Mais ce n´est pas tout, annonça le nain.
Alexandre sentit son sang se figer. Quoi, encore ?
- Ce garçon porte comme une marque. C´est étrange, je ne comprends pas. On dirait qu´un sorcier a imprimé quelque chose en lui dès sa naissance.
- Maître Thenetos verra ça, dit Andorion. Allons-y maintenant.
Là, le Prince ne comprenait plus. Marqué par un sorcier ? Il ne savait même pas ce que ça voulait dire ! Il faudrait qu´il ait un entretien avec son père, une fois rentré à Dümrist. Puis il réalisa que la date de son retour à la capitale était très incertaine...
- Je vais aussi garder ces armes, dit Andorion. Maître Thenetos voudra sûrement les examiner
Il ramassa le sabre runique, confia le bouclier à l´un de ses sbires et s´engagea dans l´allée des héros, suivi de ses nains. Ceux-ci surveillaient de près Alexandre et ses compagnons, mais ne leur avaient pas retiré leurs armes.

Rhooooooooo...alors comme ça, les Zahrs et les humains peuvent s´accoupler?! Rho m´y attendais pas! Et au moins, on sait pourquoi il est aussi balèze à douze ans!

Bon, comme d´hab´, tu nous laisse en plein suspense...grrrrrrr....bon, la suite avant Samedi? (aujourd´hui ce serait bien en fait )

Ah, et une faute en passant : "Lui seul fait leur redonne l´espoir", c´est moi ou le "fait" est en trop? Et j´en avais vu une aut´ mais j´la r´trouv´ plus.