Bon, je postais juste pour le 400ème message.
Félicitation KaiM ! ! !
"Grhyll Posté le 03 octobre 2005 à 19:15:15
xbq_ : toujours pas mis à Moux ? Là t´as du retard pour le coup XD"
Rah merde, je vous maudis tous !
euh, c´est Azerty ! voilà ! C´est la faute à Azerty.
Bon, ok, je m´y mets aussi
Mais pas du tout xbq, j´avais beaucoup apprécié ton commentaire, ça m´avait bien aidé. Même si je l´ai pas dit à l´époque, j´aurais été content si tu avais continué.
Quand à mon e-mail, il y a quelques jours c´aurait été avec joie, mais maintenant je crains de la balancer ici avec le chakall qui rôde...
xbq==>Même pas vrai, euh! ^^
KaiM==>Envoie-la sur mon mail, je la transmettrai à biqiou.
Ceci dit, j´aurais mieux fait d´attendre, sur ce coup-là
miss_allsunday Posté le 03 octobre 2005 à 18:16:07
kaim, c´est pas chakall qu´il avait eu une embrouille sur le topic de bluesheena??il t´avait dis la même chose sur les bracelets d´arzhan et il avait pas été foutu de nous donner un de ses propres textes(si jamais il en existe )
lol
t´es pas d´accord???
C´est bien lui, je m´en suis rendu compte hier. Il doit avoir quelque chose contre moi pour venir me démolir jusqu´ici.
La suite au fait :
Hustouk se réveilla avec un immense sentiment de fierté. Il n´avait pas perdu le contrôle, il était resté lui-même et il avait remporté le combat. En plus, le fait qu´il se réveille prouvait qu´il n´était pas mort. Il s´était bien débrouillé.
Ensuite, il sentit de lourds bracelets de métal qui enserraient ses poignets. Des chaînes cliquetaient quand il bougeait les mains. Il ouvrit les yeux.
Il se trouvait dans une pièce carrée, aux murs et au sol de pierre. D´un côté, un soupirail laissait entrer un peu de lumière. De l´autre, une large grille de métal remplaçait le mur, munie d´une porte fermée tout aussi grillagée. Hustouk remarqua également les solides chaînes fixées aux murs et reliées à ses bras. Un pichet d´eau était posé contre un mur, à côté d´un bout de pain rassis. On lui avait retiré son armure et ses armes. Aucun doute possible, il était dans une cellule de la prison.
L´Ork essaya de comprendre ce qui s´était passé. Après avoir vaincu Andorion, il avait perdu connaissance. Les gardes avaient dû venir voir ce qui s´était passé, l´avaient trouvé et enfermé ici. C´était l´explication la plus simple, donc forcément la bonne pour Hustouk.
La situation n´était cependant pas très claire. L´Ork décida d´enrichir ses connaissances par une question dont la subtilité aurait fait frémir les plus grands penseurs de l´époque :
- Y a quelqu´un ici ?
Pas de réponse. Hustouk opta pour la solution la plus évidente : augmenter le volume.
- Y A QUELQU´UN ICI ?
- Ta gueule !
- Et ben voilà ! s´exclama l´Ork. Pourquoi t´a pas répondu tout de suite ? On est où, là ?
- Non mais je rêve ! dit une autre voix. Tu le fais exprès ou quoi ? Quelqu´un peut le faire taire ?
Une dizaine de secondes s´écoula avant qu´un garde n´apparaisse devant la cellule.
- Tu sais mon gars, les autres détenus essayent de dormir, alors si tu pouvais la fermer, ce serait sympa.
- Ah ? C´est la nuit ?
- Tu découvriras bien vite qu´on perd rapidement la notion du temps, ici, ricana le soldat.
- C´est où, ici ?
- Bon, je t´explique et ensuite tu la boucles, d´accord ? Tu es dans la prison au sous-sol de la forteresse. On aurait dû te tuer, mais on t´a enfermé là parce que le magicien, euh, Artus je crois, veut savoir comment tu as fait pour détruire la chapelle. Il passera t´interroger plus tard. Ensuite, je sais pas... Mais ce qui est sûr, c´est que tu es mal barré ! Allez, maintenant tais-toi !
Le garde tourna les talons et disparut. Hustouk ne réfléchit pas longtemps. Un autre que lui se serait certainement abandonné au désespoir, mais lui ne connaissait pas ce mot. Il commença par avaler l´eau et le pain, puis mis au point un plan d´évasion. Un plan simple.
Il tira sur l´une des chaînes pour la porter jusqu´à sa bouche, la prit entre ses dents et se mit à la scier, sans se soucier du temps que ça prendrait. De toutes façons, il avait de bonnes dents.
Les nuages noirs s´amoncelaient dans le ciel de Kridath, tandis que le vent faiblissait. Un violent orage se préparait. Pour le soir, probablement. Debout devant l´une des grandes fenêtres de son bureau, le gouverneur Stall Kogard fixait les plaines de l´Est. L´armée des Elfes approchait.
Au début, ils n´étaient que quelques-uns, dont les silhouettes se découpaient en haut des collines. Puis d´autres cavaliers les avaient rejoints. Et d´autres encore. Suivis d´une immense colonne de fantassins et d´un convoi de vivres et de matériel. Ils couvraient à présent une grande partie de la plaine et marchaient d´un seul pas vers Kridath.
A côté de Kogard se tenait Fàldin, son vieux conseiller. Ses rides se creusaient davantage devant la masse de l´ennemi.
- Ils sont bien deux mille, annonça-t-il.
- Trop pour que nous puissions les combattre dans une bataille rangée, commenta le gouverneur.
- Mais pas assez pour prendre la ville dans une attaque frontale, ajouta Fàldin.
- Peut-être...
Stall Kogard remarqua un groupe d´une dizaine de cavaliers qui se détachait des rangs de l´armée Elfe. Celui qui allait en tête brandissait un drapeau blanc.
- Ils veulent parlementer, déclara le conseiller.
- Je le crois aussi. Tu vas y aller, Fàldin.
- Moi ? Mais que dois-je leur dire ?
- J´ai mis du temps à prendre cette décision, dit le gouverneur. Nous allons négocier notre reddition.
- Nous rendre, Excellence ? Mais, Seubal Artus a dit que...
- Je sais ce qu´il a dit. Je sais que cette ville pourrait tenir quelque temps. Mais pas assez pour attendre que le roi nous envoie de l´aide, ou qu´il applique un quelconque autre plan. Quoi qu´en dise le général Thul´lod.
- Donc, résuma le conseiller, nous allons jurer allégeance à Itraïr. Vous trahissez le roi Alexandre, quand même ! S´il remporte la guerre, votre tête tombera à coup sûr !
- Mais si j´affronte les Elfes, elle tombera dans un mois ou deux, en même temps que Kridath et tous ses habitants. Non, Fàldin, nous n´avons pas le choix. Va, maintenant. Dis à ces émissaires que je les recevrai ici pour négocier notre accord.
- Bien, Excellence.
Fàldin rassembla les plis de son manteau bleu azur et se dirigea vers un garde pour demander qu´on lui prépare un cheval et une escorte. Puis il quitta la pièce. Son regard malicieux avait fait place à une expression de profond abattement.
- Alors c´est toi qui possède ce pouvoir magique ? s´écria Adrien. Formidable !
- Tu sembles un peu déçu, quand même, remarqua Alice.
- Déçu, moi ? Ca m´aurait plus pesé qu´autre chose, d´être magicien. Bon courage si tu dois suivre une formation !
- Excusez-moi, dit Vladek, mais pourrait-on se concentrer sur la suite des événements ? Je crois que le Prince Alexandre a beaucoup de choses à nous dire.
Le capitaine avait reprit conscience depuis quelques minutes, et avait eu droit à un récit détaillé des récents événements. La nouvelle de la mort d´Hustouk l´avait peiné, mais il s´efforçait de ne pas le montrer. De son côté, il avait raconté comment il était arrivé jusqu´à la chapelle Sainte Falga. Et il restait encore de nombreux points qu´il voulait tirer au clair.
- Rappelez-vous, Altesse, vous m´aviez promis de tout me révéler si je vous aidait à quitter la forteresse.
- Je le sais bien, répondit Alexandre. Mais avant cela, j´ai quelque chose à vous remettre...
- Ah ? Quoi ?
- Chez un marchand, j´ai trouvé quelque chose qui vous sera très utile. Après tout, c´est un peu ma faute si vous avez perdu la main gauche...
- Mais encore...
- J´ai trouvé une main magique en argent, déclara le Prince avec un grand sourire. Elle remplacera votre main coupée. Génial, non ?
- Non, dit Vladek.
- Comment ça, non ?
- Je suis désolé, Altesse. Je comprends à quel point vous deviez être heureux de m´annoncer ça, mais après tout ce temps, j´ai renoncé à récupérer ma main. Je ne veux pas devenir dépendant d´un artefact.
- Mais...
- N´insistez pas.
Alexandre était dépité. Alors, c´était comme ça ? Il avait fait ça pour rien ? Jamais il n´aurait imaginé que Vladek refuserait. Ca ne lui ressemblait pas du tout...
C´est vrai, ça ne lui ressemblait pas du tout ! Vladek n´aurait jamais refusé une telle offre ! C´était impossible ! Le Prince comprit tout à coup.
- Et bien tant mieux, dit-il, car en réalité je n´avais pas trouvé cette main. J´essayais juste de vous faire marcher.
Cette fois, ce fut le visage de Vladek qui se décomposa sous la déception.
- Quoi ? C´était une blague ?
Alexandre éclata de rire.
- Un point partout ! Bon, vous la voulez ou pas, cette main ?
- Donnez-moi ça ! lança le capitaine.
Le Prince tira la main d´argent de son sac. La pierre rouge sur son dos scintillait dans la faible lumière qui filtrait par les ouvertures. Tous se taisaient.
- Votre bras, s´il vous plait, dit Alexandre.
Le capitaine tendit le bras gauche.
- Les griffes ne vont pas gêner ?
- A priori, non.
Le Prince appliqua la main argentée sur le moignon de Vladek, au-dessous des trois serres de métal. Puis il enfonça le rubis.
La main trembla, puis sembla fondre. Le métal se répandit tout autour du poignet du capitaine. Les griffes se liquéfièrent et coulèrent dans la main avec un chuintement. Enfin tout s´arrêta.
Vladek, prudemment, contracta un muscle. L´index se replia. Les autres doigts bougèrent à leur tour. Le capitaine remua sa nouvelle main pendant une bonne minute, réalisant tous les mouvements possibles.
- C´est fantastique, souffla-t-il. Merci.
- Ce n´est pas moi qu´il faut remercier, dit Alexandre, mais Alice et Adrien. Ce sont eux qui m´ont conduit chez ce marchand.
- Merci, répéta Vladek à leur adresse. Et mes griffe, au fait ? Elles ont disparu ?
- En principe, vous devriez pouvoir les faire ressortir par votre seule volonté, expliqua le Prince. Essayez.
Le capitaine se concentra, fixant intensément sa main. Dans un claquement les trois griffes d´acier jaillirent de l´argent et se dressèrent dans l´alignement de son bras.
- Parfait, annonça-t-il. Vraiment parfait.
Vladek se tut un instant, puis reprit :
- Et maintenant, peut-être pourrais-je savoir ce qui vous a amené à Kridath, Altesse ?
Alexandre soupira longuement.
- D´accord, dit-il enfin. Je savais bien que je devrais vous expliquer ça. Il y a quelques semaines, j´ai découvert au cours de mes lectures la trace de cette énigme inscrite sur un pilier de la cathédrale de Kridath. J´en ai avisé une personne de confiance, quelqu´un de très influent qui lui aussi s´intéressait beaucoup à cette énigme.
- Qui donc ? interrogea Vladek.
- Son nom est la seule chose que je vous tairai. Je suis désolé, mais il m´a formellement interdit de le révéler.
- Il doit être très important pour que vous lui obéissiez, nota Jakarn.
- Il l´est. C´est entre autres un mage d´une grande puissance. Bref, il avait de son côté retrouvé le Livre d´Or de l´ordre Lémanien. Nous pensions nous rendre à Kridath dans quelque temps pour élucider ce mystère. Mais l´approche des armées d´Itraïr nous a pris de court. Mon ami sait de source sûre qu´Itraïr connaît lui aussi cette énigme, et qu´il s´y intéresse. J´ai donc décidé de me rendre ici pour découvrir ce secret avant qu´Itraïr ne s´en empare. Mon ami devait contacter Kogard pour lui demander de me prêter assistance, mais apparemment notre cher gouverneur n´était pas de cet avis. Il n´a peut-être pas apprécié que mon ami ne lui dise pas tout...
- Donc tous vos premiers entretiens étaient simulés ! s´exclama Vladek. Il savait parfaitement que vous deviez venir ! Mais pourquoi vous être ensuite échappé au lieu de tout lui avouer ?
- Kogard essaye de me doubler, répondit Alexandre. Je ne sais pas exactement ce qui se cache dans ces souterrains, mais celui qui le trouvera disposera, d´après mes recherches, d´une puissance incomparable. Donc personne d´autre que moi ne doit s´en emparer.
- Quelle belle pensée ! railla Vladek. Enfin... je vous fais plus confiance qu´à Kogard ou Itraïr pour utiliser cette puissance avec discernement. Merci d´avoir été honnête avec moi. Même si vous ne voulez pas me révéler le nom de votre ami... Et l´évêque Ratzieger, au fait ?
- Comme tous les membres du haut clergé, il connaissait l´existence de l´énigme de la cathédrale, mais n´avait pas réussi à la résoudre. J´aurais voulu le tenir à l´écart, mais il était trop rusé pour passer à côté d´une telle chance. Et il est mort pour ça...
- Bon, on fait quoi, maintenant ? demanda le capitaine.
- Bonne question, intervint Jakarn. Qui a un plan ?
Vladek se tourna vers lui :
- Toi, ne crois pas que je t´aie oublié. Tu as essayé de tuer le Prince. Il faudra qu´on s´explique.
- Ce serait un honneur d´affronter un combattant tel que vous, mais sachez que je n´en veux pas à votre vie. Seulement à celle du Prince Alexandre.
- Mais j´ai reçu l´ordre de le protéger, répliqua le capitaine. Sa vie est plus précieuse que la mienne. Si tu veux le tuer, il faudra me passer sur le corps.
- Si c´est ce que vous souhaitez...
- Arrête de me vouvoyer.
- Comme tu veux.
- Vous ne pourriez pas attendre que tout soit fini pour régler vos comptes ? coupa Alice. On a des problèmes plus urgents à régler...
- Oui, approuva Alexandre. Par exemple, capitaine, pourriez-vous nous expliquer où vous avez appris le style Makashi ?
- Vous avez vos secrets, Altesse, répondit Vladek. Permettez-moi de garder les miens.
- Je n´insisterai pas, assura le Prince. Je n´ai pas de leçons à vous donner en terme de transparence. Bon, revenons à mon plan. Je me souviens très bien du texte du Livre d´Or. Nous devons trouver cette « allée des héros ». Comme j´ai étudié les plans des souterrains avant de venir, je sais que le seul lieu qui puisse s´appeler ainsi est un couloir bordé de statues. Jakarn, pouvez-vous nous y emmener avec votre pouvoir ?
- Si c´est loin, non. Je ne peux pas me déplacer de plus de quelques dizaines de mètres.
- Et pour venir ici, comment avez-vous fait ?
- Nous nous trouvons à trente mètres de profondeur, juste au-dessous de la chapelle Sainte Falga. En fait, nous n´avons pas beaucoup bougé.
Alexandre réfléchit un instant
- Trente mètres au-dessous de la chapelle, dites-vous... Je vois l´endroit. Et je vois quel itinéraire nous devons suivre. Le plan est donc simple : nous allons à cette allée des héros et nous attendons que Kogard ou un de ses envoyés vienne l´inspecter avec le Livre d´Or. A ce moment-là, nous prenons le Livre et nous ouvrons la porte.
- Et l´offrande ? demanda Adrien.
- Ah oui, se rappela Alexandre. « Un être de chair et d´esprit ». Il doit falloir sacrifier une créature vivante et intelligente...
- On prend le premier venu, proposa Jakarn.
- Une créature intelligente, j´ai dit, répliqua le Prince.
- N´importe quel homme doit pouvoir répondre à cette définition, répondit le mercenaire.
- C´était de l´humour.
- Je ne vois pas où. Vous avez simplement sous-entendu que le premier venu ne serait pas forcément intelligent.
- C´était ça, la blague.
- Ce n´était pas drôle.
- Laissez tomber, dit Alexandre. Bon, nous n´aurons qu´à prendre un des hommes de Kogard.
- Comment peux-tu dire ça ?! s´écria Alice. Tu parles de sacrifier quelqu´un comme si c´était banal !
- Nous n´avons pas le choix, se défendit le Prince, un peu étonné. Il faut un sacrifice pour ouvrir la porte. Alors autant sacrifier un ennemi, non ?
- Mais ce serait un meurtre !
- Crois-tu que ça me plaise ?! Je préfèrerais n´avoir à tuer personne ! Mais les choses sont ainsi, et je n´y changerai rien !
- Tu pourrais abandonner ces recherches...
- Pour que Kogard découvre ce secret avant moi ?! Lui n´hésitera pas à tuer quelqu´un ! Et qui sait ce dont il serait capable après avoir résolu cette énigme ?
Alice n´insista pas. Elle avait compris que le Prince ne reculerait plus, désormais.
- En tout cas, dit Vladek, ce plan est parfait. On y va ?
- Tous les plans sont parfaits quand on les élabore, capitaine Vladek, déclara Alexandre. Mais il se passe toujours quelque chose d´imprévu. Ce qui compte, c´est de savoir improviser à ce moment-là.
Le Prince se leva et passa sa sacoche en bandoulière. Il remarqua alors qu´Alice et Adrien s´étaient figés, stupéfaits, leurs yeux allant de Vladek à lui.
- Comment l´as-tu appelé ? demanda Alice.
- Vladek, répondit Alexandre. Vous ne le saviez pas ?
Il réalisa alors qu´en effet, ce nom n´avait jamais été prononcé devant eux.
- Capitaine, dit Adrien d´une voix tremblante, connaissez-vous un certain Tarlaq ?
- Bien sûr, répondit le soldat. Pourquoi ?
Alice explosa :
- Assassin !
- Quoi ? fit Alexandre.
Vladek conserva son calme :
- Vous venez de la baronnie de Holarn ?
Holarn. Le Prince connaissait bien ce nom. C´était le domaine du baron Tarlaq. Le domaine qu´il avait laissé pour rejoindre le roi à la guerre. Alexandre se sentait un peu dépassé par les événements.
Alice et Adrien acquiescèrent d´un signe de tête.
- Je m´en doutais, dit Vladek.
- Est-ce que quelqu´un pourrait m´expliquer ce qui se passe ?! s´exclama le Prince.
- Cette histoire remonte à une dizaine d´années, expliqua le capitaine. Du temps où le père de Tarlaq, Sigurd de Holarn, était encore en vie. L´hiver avait été rude plusieurs années de suite. De nombreux paysans ruinés étaient devenus des brigands et attaquées les granges et les convois pour se nourrir. Ils ne se montraient guère dangereux au départ, puis ils se sont mieux organisés : leurs attaques devenaient précises, soigneusement préparées, rapidement menées. On suppose qu´ils avaient trouvé un chef. Le baron Sigurd nous a envoyés, Tarlaq, moi et deux cents hommes, pour régler le problème.
Vladek marqua une pause, puis reprit :
- Il n´y a aucun moyen de débusquer des bandits isolés, qui ne passent pas deux nuits au même endroit. Mais pour mettre leurs plans au point, il leur fallait se réunir quelque part. Nous avons fini par découvrir leur repaire. Il étaient trois fois plus nombreux que nous, mais quand nous leur sommes tombés dessus par surprise, ça n´a pas été une bataille, mais un massacre. Aucun n´en a réchappé.
Il se tourna vers Adrien et Alice.
- Vous deviez avoir trois ou quatre ans à cette époque. Certains hommes de votre village ont dû mourir ce jour-là. Je suppose que vous devez me haïr.
Ils ne répondirent pas. Vladek soupira :
- Aujourd´hui encore, je regrette cette journée. Même si mes excuses ne doivent pas vous toucher beaucoup, sachez que je suis désolé.
Le silence s´installa. Finalement Jakarn se leva :
- Il est temps de nous mettre en route.
La suite demain si possible.
C´est long. Mais en fait, ca reste trop court. Bon, que dire...ah oui une faute (sur 2000 ou 3000mots^^) : "De nombreux paysans ruinés étaient devenus des brigands et attaquées" "attaquaient".
Sinon rien à dire à part que tout continue de s´épaissir, que j´au hâte à ce qu´Hustouk sorte et que tout simplement je veux la suite.
c´est sûr que c´est court...il me tarde d´n savoir plus sur vladek
Très bon, pour changer ^^ Du moins j´aime beaucoup Et ça donne sacrément envie de lire la suite ^^ Alors tu sais ce qu´il te reste à faire
La suite, encore et toujours, et pas très longue désolé. On termine le bilan du combat dans la chapelle et on reprend l´histoire.
Loin de là, dans une autre salle souterraine, un Elfe était allongé sur une table, ensanglanté et couvert de blessures. Ses membres formaient par endroit des angles étranges et impossibles. A côté de lui se trouvait un nain à la barbe blonde appuyé sur un marteau de guerre, et un autre à la peau rouge. Les mains de ce dernier dégageaient une lueur bleutée tandis qu´il les passait sur le corps le l´Elfe. Lentement, les plaies se refermaient dans des chuintements. Les os claquaient en se remettant en place. L´Elfe serrait les dents, mais ne poussait pas un cri. Enfin il tourna la tête vers le nain blond :
- Comment m´as-tu tiré de là, Ektaïn ?
- Très simplement, Seigneur Andorion. Juste avant que les soldats n´arrivent, mon équipe est entrée dans la chapelle par une brèche dans le mur et vous a emporté jusqu´ici. Vous vous sentez mieux ?
- Un peu. J´ai encore très mal.
- La douleur est normale, annonça le nain à la peau rouge. Il serait plus inquiétant que vous ne sentiez rien. Bon, je crois que j´ai fait tout mon possible. Toutes vos plaies sont cicatrisées, vos fractures réparées, et j´ai reconstitué le sang que vous aviez perdu. Prenez juste un peu de repos avant de poursuivre la mission.
- Merci, Dalïn. Où en sommes-nous ?
- Le Prince Alexandre et ses amis ont échappé à la garde, sauf cette Katja, annonça Ektaïn. Nous avons récupéré Conrad et éliminé les effectifs d´un poste de garde qui se préparait à intervenir trop tôt, avant que vous ne combattiez dans la chapelle. J´ai aussi abattu le marchand qui a soigné le Prince.
- Ah, tant que j´y pense... dit Andorion. Ce marchand a-t-il dit pourquoi il s´était évanoui en auscultant Alexandre ? Je ne pense pas que ce soit dû aux sorts de maître Thenetos.
- Il divaguait, répondit Ektaïn. Il prétendait que le Prince Alexandre n´était pas un véritable humain...
- Quoi ?! Qu´a-t-il dit d´autre ?
- Rien. Je l´ai tué à ce moment.
- Et bien sûr, tu n´as pas imaginé une seule seconde que de plus amples explications puissent nous être utiles...
- Ben, non, dit le nain, embarrassé. Je suppose qu´il faisait référence à un trait de caractère, ou aux Bracelets d´Arzhan...
- Quel incapable ! s´écria Andorion. Bon, rien n´est perdu. Il sera toujours temps d´examiner le Prince quand nous l´aurons capturé. Des nouvelles de maître Thenetos ?
- Un courrier avec des précisions sur ces hommes en blanc tatoués, mais pas beaucoup de précisions. Et ceci.
Ektaïn tendit à son supérieur une petite boîte en pin. A l´intérieur s´agitait une grosse araignée verte dont les pinces, très allongées, ressemblaient à des lames.
- Le résultat de ses dernières expériences, commenta le nain. Un traqueur hors pair.
- Très bien, dit Andorion. Magnifique, même. Il lui faut quelque chose ?
- Rien. Il trouvera les proies seul.
- Lâche-le.
- A vos ordres.
Ektaïn posa la boîte sur le sol et l´ouvrit. L´araignée en jaillit et se tourna vers Andorion.
- Trouve le Prince Alexandre, lui ordonna l´Elfe. Ainsi qu´Alice et Adrien Heinkel. Va.
L´araignée s´élança à un vitesse folle dans un couloir et disparut de leur champ de vision.
- Un dernier détail, Ektaïn. Sais-tu si les Orks peuvent se transformer en créatures monstrueuses ?
- N´en sont-ce pas déjà ?
- Je veux dire, plus monstrueuses encore ?
- C´est difficile à imaginer, avoua le nain, mais à ma connaissance, aucun Ork n´en est capable. Pourquoi ?
- Nous devrons aussi examiner cet Hustouk, alors.
Ektaïn posa son marteau sur son épaule et tendit son sabre à l´Elfe.
- Je vais rassembler les autres, Seigneur. J´ai comme l´impression que les choses vont bouger dans peu de temps...
- C´est possible, en effet, conclut Andorion.
A la lueur des torches, Seubal Artus arpentait les splendides couloirs de la cité antique, une carte à la main. Sylvia et une dizaine de gardes l´accompagnaient, ainsi qu´un prisonnier qui ne savait pas pourquoi il était là. Artus avait insisté pour qu´on ne lui révèle rien, se réjouissant par avance du moment où il lui annoncerait qu´il devait être sacrifié. Le magicien avait décidé de lui trancher lui-même la gorge.
En plus de leur équipement habituel, les soldats portaient de lourdes masses en plomb, au cas où il y aurait des murs à démolir, ainsi que de grandes réserves de combustible pour les torches. Rien n´avait été laissé au hasard.
- Voilà, annonça soudain Artus. D´après le plan, nous y sommes. L´allée des héros.
Tous levèrent leurs torches. Ils se trouvaient devant un long couloir. Devant chaque mur se tenaient, côte à côte, trois imposantes statues de chevaliers en armure, armés d´immenses épées de fer. Artus, en connaisseur, apprécia la finesse des sculptures, les innombrables détails qui ornaient les colosses. Puis il s´avança vers le fond du couloir.
Un mur se dressait devant lui, parfaitement lisse. Cependant, au niveau du sol, un trou rectangulaire perçait la paroi. Artus l´examina et découvrit qu´il ne débouchait sur rien : le fond se situait à une trentaine de centimètres. Exactement la longueur du Livre d´Or, songea le magicien.
Pris d´une soudaine inspiration, il se tourna vers Sylvia :
- Le Livre, s´il vous plait.
La jeune femme tira le grimoire d´une sacoche et le lui tendit. Artus s´en saisit et l´enfonça dans l´ouverture. Il y eut une série de déclics.
- Alors ? demanda Sylvia.
Un grondement retentit sous leurs pieds. Une partie du sol s´éleva en tremblant jusqu´à la hauteur de leur taille. C´était un bloc de pierre dont les côtés étaient couverts d´inscriptions.
- Un autel, commenta Artus. Amenez le prisonnier.
Un nouveau grondement se fit entendre dans le couloir. Le magicien fit volte-face, pris d´un très mauvais pressentiment.
Les six statues de chevaliers commençaient à bouger. La roche se craquelait au niveau des articulations. Artus envisagea deux possibilités : c´était soit une aubaine, soit un piège. Il trancha rapidement.
- Détruisez ces statues ! commanda-t-il. Vite !
Les soldats, un instant décontenancés devant le phénomène, se reprirent et s´attaquèrent aux colosses de pierre. Levant haut leurs masses en plomb, ils les abattirent avec force, faisant voler les éclats de roche. Une statue s´effondra rapidement sous les coups. Les autres se dégageaient de leurs socles.
Les gardes redoublèrent d´effort. L´un des chevaliers de pierre, frappé à la poitrine, éclata en morceaux. Deux autres suivirent.
Une statue fit un pas en avant. Une masse s´écrasa sur sa tête et l´envoya rejoindre les autres parmi les éclats qui jonchaient le sol. Un soldat leva son arme et s´avança vers la dernière, qui brandissait son épée.
L´homme ne fut pas assez rapide. La lourde lame de fer le frappa à la taille et le coupa en deux. La statue s´extirpa complètement de son socle et s´élança sur les gardes à une vitesse étonnante. L´un fut transpercé par l´épée, un autre fracassé d´un revers de bras en pierre, un troisième écrasé sous le pied du colosse. Certains soldats se regroupèrent pour combattre. Ils moururent un peu avant ceux qui tentaient de s´enfuir. Le prisonnier, attaché par les mains à l´un des gardes abattus, hurla de terreur avant que la statue ne lui fende le crâne.
Il ne restait plus qu´Artus et Sylvia. Le magicien essayait de bloquer le chevalier à l´aide de son pouvoir, mais il ne parvenait qu´à le ralentir un peu. Il était beaucoup trop lourd ! Artus vit la statue s´approcher de lui, l´épée haute...
Comme tous les magiciens formés à Dümrist, Seubal Artus avait reçu un enseignement complet. Même s´il n´utilisait que son pouvoir de télékynésie, il connaissait bien d´autres sorts. A commencer par le premier qu´on apprenait aux élèves, l´Eclair de Jarlaï
Artus leva la main et rassembla ses forces. Alors que la statue attaquait, un rayon de lumière rouge jaillit de la paume du magicien et la frappa au torse avec un bruit de tonnerre. Toute sa partie supérieure fut arrachée. Le reste s´écroula.
Artus se laissa tomber sur un genou, le souffle court. Un mage ordinaire pouvait lancer ce sort une demi-douzaine de fois avant de s´épuiser, mais Artus, qui depuis longtemps ne s´y entraînait plus, était vidé dès le premier coup. Mais ça n´avait pas d´importance. Il s´en était sorti, voilà ce qui comptait.
Sylvia tira le corps d´un soldat jusqu´à l´autel, puis interrogea Artus du regard. Il répondit par un hochement de tête. La jeune femme jeta la dépouille sur la pierre. Il ne se passa rien.
- C´est ce que je craignais, déclara Artus. Il faut que le sacrifié meure sur l´autel.
Il était toujours accroupi, trop faible pour se relever. Lentement, comme marchant pour réfléchir, Sylvia passa dans son dos puis tira une des ses dagues. Son père le lui avait dit : « Artus en sait trop, tôt ou tard il faudra l´éliminer ». Maintenant, c´était nécessaire. Elle leva le bras.
- Tu ne frapperas pas, dit le magicien.
Sylvia se figea. Il ne la voyait pas. Comment pouvait-il savoir ?
- Tu ne frapperas pas, reprit-il, à cause de tes sentiments pour moi. C´est étrange, d´ailleurs. Nous ne nous connaissons que depuis peu de temps, nos rencontres ont souvent abouti à des affrontements, et en plus je t´ai humiliée en balayant toute ton équipe. Mais, je m´en suis bien rendu compte, tu es tombée amoureuse. Voilà pourquoi tu ne me tueras pas.
Sylvia était stupéfaite. Il avait raison. Elle n´y arrivait pas. Elle ne pouvait s´y résoudre. Etait-ce vraiement par amour ?
Artus ne lui laissa pas le temps de réfléchir davantage. En un éclair il se redressa et pivota, bras tendu. La lame de son poignard brilla puis mordit. Un flot de sang s´échappa de la gorge de la jeune femme. Son regard s´agrandit de surprise. Elle lâcha sa dague.
- Je n´étais pas complètement épuisé, expliqua le magicien. Tu n´aurais pas dû me sous-estimer.
Appuyant ses lèvres contre le cou de sa victime, Artus but avec délice un peu de son sang chaud. Il adorait ce goût. Puis il se rappela que le sacrifié devait mourir sur l´autel. Il empoigna Sylvia par l´épaule et la projeta contre la table de pierre. Son sang en inonda la surface.
- Mais ne sois pas triste, ajouta-t-il. Ca n´aurait jamais marché entre nous.
Sylvia cessa de remuer, ses yeux se révulsèrent. Elle était morte.
Un nouveau grondement s´éleva. Le mur devant l´autel s´enfonça dans le sol, dégageant un nuage de poussière. Artus, émerveillé, s´avança dans l´ouverture. A peine avait-il fait un pas dans la salle cachée que la lumière l´éblouit. Partout autour de lui, dans le couloir, dans toute la cité antique, les boules de verre incrustées dans les murs s´étaient mises à luire d´un éclat orange, illuminant les salles jusque dans leurs moindres recoins.
Avec l´impression d´avoir réveillé un pouvoir immense, Artus s´engagea dans la pièce.
Dix minutes plus tard, il en ressortit précipitamment. Il n´y comprenait strictement rien. Seul le Prince Alexandre avait une chance de résoudre ça. Pourvu que les hommes de Kogard ne l´aient pas encore trouvé ! Avant de quitter l´allée des héros, il prit une précaution qui lui semblait utile. S´emparant de l´épée de la statue, il l´éleva aussi haut que possible avant de l´abattre sur le cou de Sylvia. La tête de la jeune femme roula au sol. Artus eut un sourire. Il n´aurait aucun mal à expliquer qu´elle avait été tuée par le chevalier de pierre. Parfait.
Grrrrrrrrrrr....encore et toujours en plein suspense. vraiment, ´foiré d´Seubal Artus que j´dis, et ´foiré d´Elfe. Bon, c´est quand la suite? Et c´est quand qu´on saura qui est Hustouk, et qui est vraiment Alexandre? Et c´est quand que Thenetos meurt d´une crise cardiaque?^^.
Une autre suite aujourd´hui? Allezzzzzzz!
c´est long!
alors...une fluidité dans les phrases superbe, aucune répétition, et pour cela une certaine richesse de vocabulaire. ensuite, scénario superbe aussi, descriptions peu envahissantes, enfin bon...on te l´as déjà dis...
Bon OK, voilà la suite. En espérant que ça vous suffira pour aujourd´hui. Bonne lecture!
Le Prince Alexandre avait l´habitude de travailler avec des équipes bancales, jamais vraiment soudées. D´ordinaire, il s´y résignait ou bien n´y prêtait pas attention. Mais là, on atteignait des sommets. Entre Jakarn qui voulait le tuer, Vladek qui se méfiait de Jakarn et ne manquait pas une occasion de se montrer désagréable avec lui, et Alice et Adrien qui se muraient dans un silence total en lançant parfois à Vladek des regards chargés de haine, Alexandre avait l´impression que le groupe allait exploser d´une seconde à l´autre.
Ils progressaient sans un mot dans les couloirs souterrains, se fiant entièrement au sens de l´orientation du Prince. Peu à peu, la lumière issue des soupiraux déclinait : le ciel devait se couvrir à l´extérieur, car il était à peine midi. C´est alors qu´à la stupéfaction générale, une lueur orange s´alluma dans chacune des sphères translucides fixées dans les murs, illuminant le couloir entier.
- Qu´est-ce qui se passe ? demanda Vladek.
- Je préfèrerais me tromper, dit Alexandre, mais j´ai bien peur que les hommes de Kogard aient déjà atteint l´allée des héros. En tout cas, ils ont trouvé quelque chose qui a rétablit l´énergie magique dans la cité souterraine.
- Alors, que fait-on ? questionna Jakarn.
- On continue, déclara le Prince. Nous n´en avons plus que pour un petit quart d´heure. S´il y a encore une énigme à résoudre, nos adversaires n´en auront pas fini avant notre arrivée.
- Très bien.
La marche reprit dans un silence de mort. Alexandre et ses compagnons s´engagèrent dans un couloir long et haut, dont le plafond formait un demi-cercle, et dont les murs étaient parcourus de nervures en spirales.
Tout en avançant, Alexandre réfléchissait. D´abord, au sujet de Jakarn. Il était évident qu´il aurait dû lui poser plus de questions, sur lui-même, sur ses ordres, sur la mort de l´évêque, sur les hommes qui avaient tenté de le tuer la nuit précédente. Tant qu´il resterait aussi mystérieux, le mercenaire représenterait une sérieuse menace. Mais Alexandre se doutait que, de quelque façon que ce soit, il n´obtiendrait de lui aucune nouvelle information. Il devait accepter Jakarn tel qu´il était, étrange et dangereux.
Ensuite, Alice. Le Prince avait du mal à ordonner ses pensées. La scène qui s´était déroulée juste avant l´attaque du loup noir lui revenait sans cesse en mémoire. Il revoyait le regard pénétrant de la jeune fille, son visage s´approchant du sien... Tout s´était passé comme dans un rêve. Un rêve interrompu.
Ils laissèrent sur leur droite une arche monumentale qui ouvrait un autre couloir, et continuèrent tout droit. Alexandre n´arrivait pas à définir ce qu´il ressentait. Un mélange de bonheur, d´inquiétude, de sérénité et d´excitation, une série de contradictions qui heurtaient son esprit rationnel. Lui d´habitude si habile à comprendre les émotions des autres, il n´arrivait même pas à trouver une raison aux siennes. A moins qu´il ne veuille pas se l´avouer. Une seule certitude : Alice obsédait ses pensées.
Des pas précipités résonnèrent devant eux. Aussitôt le sabre de Jakarn jaillit de son fourreau et brilla dans le halo orangé des boules lumineuses. Un homme hirsute et mal rasé, fou de terreur, surgit d´un couloir latéral. Il portait des habits crasseux et usagés, déchirés par endroits. Sa main droite tenait un long couteau tandis que son bras gauche pendait vers le sol, barré d´une longue et sanglante entaille. Apercevant Alexandre et son groupe, il se précipita vers eux.
- Qui est-ce ? demanda Alice.
- Un voleur, probablement, répondit le Prince. Un voleur malchanceux.
L´homme parvint à leur hauteur. Un sourire dément déformait son visage.
- Que vous est-il arrivé ? questionna Vladek.
- Les ombres...
- Quoi ?
- Méfiez-vous... des ombres qui rôdent...
L´homme grimaça, puis retrouva son sourire :
- Elles vous cherchent...
Et il s´écroula. Un poignard était planté dans son dos.
- Attention ! s´écria Jakarn.
Un autre homme était apparu, un arc à la main. Il portait l´uniforme des gardes de Kridath. Sans perdre une seconde, il lâcha une flèche.
Le sabre de Jakarn fouetta l´air avec sa rapidité habituelle. Le trait retomba, coupé en deux. Deux autres flèches suivirent. Le mercenaire les stoppa de la même manière. Enfin une voix s´éleva :
- Arrête de tirer !
Le garde s´immobilisa. Plusieurs soldats pénétrèrent à sa suite dans le couloir. Une vingtaine en tout, parmi lesquels trois autres archers et le chef de la garde ordinaire, armé d´une épée et d´une hache de guerre à long manche.
- Quel dommage que cet homme se soit trouvé dans les parages ! s´exclama-t-il. Tout notre effet de surprise gâché !
Alexandre se tourna vers Jakarn et lui murmura :
- Les flèches nous visaient-elles.
- Nous serions tous morts si je ne les avais pas arrêtées. Il veulent notre peau.
- Je vois. Vladek, votre mâchoire fêlée ne va pas vous gêner, s´il faut combattre ?
- J´ai connu pire, répondit le capitaine, lui aussi dans un murmure. C´est plutôt le nombre de nos adversaires qui m´inquiète...
- Donc ?
- On s´enfuit !
Le Prince et ses compagnons firent demi-tour... et se retrouvèrent face à un monstre.
Noir, immense, couvert de braises, les yeux rouges flamboyants, ce loup était pareil aux deux autres. Il se dressait devant eux en grondant, prêt à attaquer, et leur barrait toute la route.
Vladek sentit la pointe d´une épée se poser sur sa nuque. Alexandre se retourna pour découvrir deux soldats face à lui. Un autre s´approcha de Jakarn, sa lance brandie.
- Que nous voulez-vous ? demanda le Prince.
- Le gouverneur a ordonné votre mort, déclara le chef des gardes.
- Et pour mes amis ?
- Nous n´avons rien de particulier contre eux, s´ils consentent à se rendre.
Alexandre lança un regard à Jakarn, qui hocha la tête. Si les gardes tuaient le Prince, ils ne laisseraient certainement pas les autres en vie pour qu´ils aillent le raconter partout !
- Et d´où sort ce charmant animal ? questionna le garçon en montrant le loup noir.
- Le gouverneur nous les a confiés. Ils nous obéissent parfaitement. Il paraît qu´il en a déjà perdu deux, alors j´espère que vous n´abîmerez pas celui-ci en essayant de résister.
- Mais où Kogard a-t-il obtenu ces bestioles ?
- Je n´en sais rien ,et je préfère continuer à l´ignorer. La magie, moins on s´en mêle et mieux on se porte. Bien, c´était votre dernière question, Altesse.
Le garde à côté du mercenaire avança un peu plus sa lance.
- Lâche ton arme, ordonna-t-il.
Jakarn ouvrit la main. Son sabre tomba vers le sol. Juste avant qu´il ne touche les dalles, le pied du mercenaire s´éleva brusquement et toucha la lame un peu au-dessus de la garde. L´arme remonta jusqu´à hauteur du visage. Dans un même mouvement, Jakarn s´en empara et cingla l´air sur sa droite. Le soldat s´effondra.
Au même instant, Vladek se baissa pour échapper à la menace du garde derrière lui, se tourna vivement, sortit ses griffes et les lui planta au-dessous du menton. Les yeux de l´homme se fermèrent. Pendant qu´il tombait, Vladek dégaina son épée et se prépara à combattre. Un soldat fonça sur lui, frappant de sa hallebarde. Sa lame se coinça dans les griffes de métal tandis que l´épée du capitaine s´enfonçait dans son ventre, transperçant la légère cotte de mailles. Le garde poussa un hoquet de surprise, puis un hurlement. Sans même lui accorder un regard, Vladek dégagea son arme et poursuivit le combat
Alexandre, sans même tirer son glaive du fourreau, laissa tomber sa sacoche à terre et s´élança contre les deux soldats qui lui faisaient face. Il décocha une manchette à la gorge du premier et cueillit le second d´un coup de coude au visage avant de leur placer à chacun un féroce coup de poing à l´entrejambe. Le chef des gardes bondit sur lui, l´épée haute.
Du coin de l´oeil, le Prince aperçut Jakarn qui occupait les archers, luttant seul contre quatre. Puis il reporta son attention sur son attaquant qui arrivait. Alexandre le laissa venir puis, au dernier moment, esquissa un pas de côté. Pendant que le soldat abattait son arme sur le sol, le Prince le frappa à la gorge et en même temps lui prit son épée. L´homme chancela, puis retrouva son équilibre et fendit l´air de sa hache. Alexandre para un premier coup avec l´épée, s´accroupit pour esquiver un second, avant d´abattre sa lame sur la cheville de son adversaire. Le pied fut tranché net et le soldat s´effondra dans un hurlement. Le sang coulait à flots, il serait bientôt mort. Le Prince se détourna, abandonna l´épée trop lourde pour lui, et dégaina son glaive.
La bataille tournait mal. Vladek usait de toute la finesse de son style Makashi, qu´il ne cachait plus désormais, et Jakarn maniait son sabre avec toute la puissance et la souplesse de la forme Ataro, virevoltant en tous sens pendant que sa lame tailladait sans pitié. Mais l´effet de surprise était passé et à deux contre quinze, ils n´avaient presque aucune chance. Comme toujours dans un affrontement, Alice et Adrien s´étaient réfugiés dans un coin, essayant de se faire oublier. La situation ne devait pas être assez extrême pour que les pouvoirs de la jeune fille se manifestent. Alexandre se jeta dans le combat au moment où le loup géant décidait d´intervenir et bondissait en avant. Jakarn réagit en un éclair. Passant sous la garde du monstre, il abattit son sabre étincelant et trancha le cou en une seule attaque. La tête de la bête tomba tandis que de son tronc décapité jaillissait une gerbe de flammes qui frappa plusieurs des ennemis. Ils s´écroulèrent en criant de terreur et de douleur, leurs vêtements en feu.
Ces pertes soulagèrent un peu la pression qui s´exerçait sur le Prince et ses compagnons. Vladek trancha la gorge d´un adversaire, évita l´attaque d´un autre et lui lança un coup de pied qui le plia en deux, avant de se ranger à côté d´Alexandre. Jakarn bondit par-dessus un soldat, le frappa à la tête, et vint les rejoindre.
Une minute s´écoula, puis deux. Il restait une dizaine de soldats qui s´étaient regroupés pour plus d´efficacité. Le combat tournait à l´échange régulier d´attaques et de parades, de coups et d´esquives, sans grand danger dans chaque camp. Mais les gardes avaient l´avantage du nombre et pouvaient ainsi se relayer pour lutter, tandis qu´Alexandre, Vladek et Jakarn fatiguaient peu à peu. Lentement mais sûrement, les soldats commençaient à dominer la bataille.
C´est alors qu´une main invisible souleva du sol la moitié d´entre eux et les propulsa contre les murs. Leurs os s´y brisèrent dans une série de craquements. Le Prince et ses deux compagnons, profitant de la surprise, reprirent le combat avec plus d´ardeur et anéantirent les autres en un temps record.
Derrière eux se tenait Seubal Artus, droit et sûr de lui. Alexandre, un instant figé par la stupeur, brandit son glaive et se mit en garde.
- Du calme ! lança le magicien. Je suis venu vous aider. En fait, j´ai besoin de vous.
- Vous nous demandez ça ! s´exclama Vladek. Après ce que vous nous avez fait !
- Pourquoi avez-vous besoin de nous ? questionna le Prince. Et pourquoi avez-vous combattu ces hommes ? Vous êtes avec eux, non ?
- J´ai trouvé la dernière énigme, mais je n´arrive pas à la résoudre, répondit tranquillement Artus. Ca devrait vous intéresser.
- Pourquoi devrions-nous vous faire confiance ? demanda Vladek, agressif.
- Vous n´avez pas à me faire confiance. Vous avez de bonnes raisons de m´en vouloir. Mais si vous le voulez bien, nous règlerons nos comptes après avoir découvert le secret de Kridath. Peut-être même enterrerons-nous ces vieilles rancunes.
- J´en doute, grinça le capitaine.
- Allons-y, dit Alexandre. Je sais que vous n´êtes pas digne de confiance, mais nous n´avons pas le choix.
- Nous sommes d´accord.
- Comment va Katja ? demanda Alice, inquiète.
- Très bien, répondit le magicien. Elle se trouve dans la forteresse. Nous n´avions aucune raison de lui en vouloir, après tout.
- Et au fait, dit soudain Vladek, savez-vous si Hustouk est...
- Il est vivant, déclara Artus.
Le capitaine poussa un soupir de soulagement. Alexandre se surprit à l´imiter.
- Et de manière étrange, ajouta le magicien, il semble que ce soit lui qui ait détruit la chapelle Sainte Falga.
- Quoi ?
- Nous parlerons en route. Venez.
Et ils poursuivirent leur chemin dans les couloirs souterrains. Le groupe venait d´intégrer un membre de plus susceptible de déclencher une crise, songea Alexandre.
Mince, je crois que j´ai raté une partie ! La mort du premier loup, je l´ai pas lu, et à priori j´aurais dû... je vais retourner en arrière, j´ai dû la louper de peu, genre poster en même temps qu´elle arrivait...
Ceci mis à part, je ne comprends seulement pas pourquoi Alexandre n´a pas tué Jakarn quand il en avait la possibilité, à bien y réfléchir. Même si en fin de compte il leur a servi, à la base c´était seulement un élément gênant...
Et pis bon, pour le reste, toujours pareil, j´adore suivre plusieurs persos à la fois ^^
Sache que j´aurai jamais assez de suites de ta fic dans la même journée, mais qu´avec deux je me considère tout de même relativement satisfait.
Comme d´hab´, rien à signaler (pas vu d´pheautes c´te fois ). Et on sait toujours pas ce que fait (et ce qu´est) Hustouk...grrrrr y´a tant d´trucs qu´j´aim´rais connaitre et qu´on saura p´têt pas car si je ne m´abuse, on s´approche de la fin, non? (et tu commenceras la 3e de suite, hein? Hein dis, hein qu´tu nous f´ras pas attendre? Pitié. )
En effet j´avais réussi à louper une partie ^^" Ben c´est quand même mieux avec que sans XD Allé la suite :D
(Au passage, le loup est tué un peu facilement.)