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Sujet : [GEBs] La Plume et la Roche

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[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 20:54:32

Jerry :noel:

[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 20:54:55

Merde, tu 'mas eu, t'as eu le 300ème message :(

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 20:56:50
  • [EagleDawn] Voir le profil de [EagleDawn]

* Posté le 9 juillet 2009 à 20:14:37 Avertir un administrateur
* Merde, j'aurai du ajouter cette règle d'ailleurs.

- Un GEB sait faire l'Ananas.

:dehors:
:noel:

Et sans les points :noel:
* Lien permanent

Le nombre de gebs s'en voit considérablement réduit alors. :noel:

[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 20:57:16

                           :noel: ?

Moon-legend Moon-legend
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:02:18

Non, le GEB sait faire la nouille :noel:

impact_neuronal impact_neuronal
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:02:22

Involontaire, Eagle, involontaire :noel:

Ce qu'eagle nous a pas dit, c'est qu'il était programmeur et qu'il s'amusait à changer les codes source des pages de jvc, étant hackeur de longue date :(

Sinon, j'ai lu ton chapitre Eagle :hap:

J'aime beaucoup l'aspect médiéval et libre des lieux. On a à la fois une monde vaste et ouvert, mais aussi centré sur une ville qui est plaisamment animée. La rencontre du petit gars est fortuite et intéressante. Les gardes sont assez bien représentés. Bref, un petit concentré de plaisir quoi =]
J'attends qu'une chose : la suite

Une petite broutille que j'ai remarqué, l'utilisation du mot "cool" est pas très bien choisi pour l'époque. M'enfin, après, ça regarde que moi ^^'

Une autre chose : à vouloir trop t'éterniser sur le premier chapitre, tu vas passer sur le meilleur, à savoir le reste de l'histoire.

Moon-legend Moon-legend
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:05:09

Et le GEb connait l'hymne de falcon par cœur. Allez tous en rythme :

Punch ! Falcon punch :3 ....

http://www.youtube.com/watch?v=kY7xg92aNrY&feature=related

Blue-Knight Blue-Knight
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:20:09

Jerry :noel:

valoo24 valoo24
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:31:26

Punch! punch! Falcon punch !

p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-punch ! :noel:

:dehors:
:pacg: :noel: :pacd:

Blue-Knight Blue-Knight
MP
Niveau 10
09 juillet 2009 à 22:32:11

Ah mayrde chuis pas un GEB, quess je fous là ? :noel:

:dehors:

[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 00:40:50

Bon, ça fait un moment qu'on avait pas eu de lecture... :noel:
Donc, je m'y colle. J'ai décidé de poster mon premier chapitre en plusieurs parties.
Premièrement, voici Tiamat. :noel:
http://www.noelshack.com/uploads/16062009/Tiamatv2068513.JPG (Ouais jsais vous l'avez déjà vu)
Gaw

_____________________________

:globe: Chapitre 1 – Le Temps d’une Journée.

Qui dans ce monde peut se venter de savoir quel destin lui est réservé ? Personne. Mais certains persévèrent cependant à le découvrir. Pourquoi ? Car il y a cette curiosité inhérente à la nature humaine. Heureux est celui qui se rendra compte quel merveilleux don céleste est l’ignorance. Ainsi y en a-t-il qui, inconscients de leur ignorance, font mésusage de ce don. Ils le cultivent et l’approfondissent, et tout au long de leur vie et jusqu’à leur mort, ne resteront que des sombres idiots. D’autres ont comprit que comme pour tout, le gris était de mise. Ils ont compris que l’ignorance est un ennemi placé devant nous, à combattre avec modération. Malheureux celui qui prétend tout savoir ! Car la sagesse ne réside pas dans la connaissance absolue, mais dans la capacité à poser les bonnes questions. Nous ne sommes pas tous dotés de sagesse de la même façon, et certains sont pour ainsi dire parfois lâchés dans l’inconnu. Ce n’est pas par cruauté que le sort en décide ainsi, mais pour éprouver leur résistance ou les faire croître.

Pour lui, le sort avait été particulièrement rude. Lâché dans la ville, cet étranger déambulait dans les rues en quête d’un commerçant prêt à lui céder à manger contre quelques écus. Voilà deux mois qu’il était arrivé et qu’il subsistait en rendant quelques services rémunérés à des personnes qui nécessitaient son aide. Cela allait de la simple course aux travaux manuels dans la construction ou le déchargement de bateaux au port.
Il avait cette fâcheuse tendance à attirer les regards et avait de ce fait gagné un nom. Dans la ville le nom de « l’étranger touche-à-tout » s’était répandu. Il n’avait pourtant pas une allure si différente des autres hommes. Mais plus que son apparence physique plutôt régulière hormis sa grande taille, c’était sa façon de s’habiller qui intriguait le plus. Un jean et une chemise noire, chose peu commune dans ce royaume. Surtout à cette taille. Quand on lui demandait d’où il venait, il répondait simplement que c’était un endroit si lointain que nul ne l’avait exploré.

Cet après-midi là, il sortait du boulevard principal et se dirigeait vers la boucherie dans une rue annexe, comme tous les soirs depuis qu’il était ici. La rue du Condor était partiellement en reconstruction après un accident lors de l’allumage d’une lanterne. Accident qui provoqua un incendie ainsi que la mort de deux personnes en plus de celui qui s’occupait de la lanterne. Trois maisons avaient brûlé, et la moitié de la rue était maintenant encombrée de gravas et d’échafauds. Des ouvriers s’affairaient à déblayer et à démolir les restes afin de reconstruire du neuf par la suite.
« Dis l’Étranger, tu voudrais pas nous donner un coup de main ? Tu seras payé cinq écus de l’heure ! héla un ouvrier du haut de son échafaudage.
- Non ça va merci ! J’ai terminé ma journée. Mais demain, pourquoi ne pas, après avoir chargé le Carnassier, répondit l’intéressé de sa voix caverneuse.
- Okay j’te compte pour demain alors ! Bonne journée ! »
L’étranger retourna la tête et se mit à remarcher droit devant lui, avant d’éviter de justesse un érudit qui marchait en lisant sans prêter attention devant lui, et un jeunot distrait qui fanfaronnait torse nu en portant une planche de bois devant quelques demoiselles.
Alors qu’il arrivait devant la boucherie, une clameur s’élevant du carrefour voisin piqua sa curiosité. En tournant la tête il aperçut une foule s’agglutiner, masquant le spectacle raison de cet attroupement. Voulant voir de quoi il en retournait, il s’approcha doucement, avec une certaine méfiance. A côté de lui une femme avec son fils se dirigeait elle aussi vers le carrefour.
« Regarde chéri ! C’est un ménestrel ! dit-elle en se penchant à l’oreille de son fils. »
Le petit garçon excité se mit à courir pour grappiller une place de choix. Rassuré par cette affirmation, l’homme s’approcha, légèrement plus confiant.
Au fur et à mesure qu’il approchait, les éclats de voix de l’homme de spectacle se firent de plus en plus précis.
« Approchez ! Approchez ! Mesdames, messieurs, mesdemoiselles ! Petits et grands, c’est gratuit ! »
Celui qu’on nommait l’Étranger arriva enfin à apercevoir l’homme sur l’estrade. Il s’arrêta pour assister au spectacle, voyant clairement la scène au-dessus de la foule grâce à sa taille hors norme. Le ménestrel portait une sorte de robe à l’allure orientale, ceinturé de cuir et d’une besace en travers, ainsi qu’une veste à capuche grise, cette dernière voilant partiellement son visage. Il l’homme avait une allure fort sympathique, même charismatique, et dégageait une vitalité débordante à vous redonner le sourire en temps de deuil. De longs cheveux tombant au cou lui donnaient un charme particulier qui ne laissait pas indifférentes les spectatrices.
Il prit à parti un jeune garçon qu’il attrapa par le poignet pour le faire monter sur scène.
« Jeune homme, voudrais-tu s’il te plaît choisir la plus jolie fille parmi notre assistance ? »
Légèrement gêné, il commença à rougir et à sourire bêtement. Par le plus grand des hasards l’élue secrète de son cœur se trouvait dans le public, et il la désigna du doigt avec une certaine honte. La jeune blonde afficha un large sourire, laissant se dessiner de profondes fossettes sur ses joues, et monta sur scène avec enthousiasme, en se courbant aux quelques applaudissements. L’homme de spectacle reprit la parole :
« C’était un magnifique début de soirée. Le soleil avait entamé sa lente décadence après son règne au zénith. Shephard, un jeune berger modeste se trouvait là dans une vieille église en ruine à considérer son troupeau de brebis. Il avait appris à vivre ainsi, et était plus qu’heureux comme cela. En revanche, cette nuit là, il fit un rêve. Il vit les imposantes Tours Dorées de Lucanelle, et à leur pied, enfoui dans le sable, le trésor des trésors. Le lendemain, alors qu’il s‘arrêtait en ville pour vendre la laine de son troupeau, il fit une rencontre qui changea sa vie. Julia, la fille du forgeron. »
Le jeune garçon afficha une mine penaude lorsqu’il porta son regard sur la désignée Julia, fille de son cœur, trahissant quelque peu ses sentiments. Quelques personnes, dont son meilleur ami, s’esclaffèrent voyant cela.
« Il passa le reste de la journée à penser à elle, et se décida – voyant les choses le plus simplement possible de par son éducation de berger – à la demander en mariage le lendemain.
Mais il n’en fut pas ainsi. Il fit une autre rencontre qui bouleversa d’autant plus sa vie. Il croisa le soir même un vieillard emmitouflé dans sa robe. A priori anodin, il se révéla surprenant. Le vieillard lui parla de son rêve de la nuit précédente, et le poussa à suivre son rêve. « Rends toi à Lucanelle, mais promets moi un vingtième de ce trésor si je te donne les moyens de t’y rendre. » Après cela, il se présenta comme le roi des rois, seigneur des seigneurs. Retirant sa robe, il était couvert d’une armure d’or et ceint de joaillerie. En témoignage de son existence – conscient qu’on pouvait se poser des questions à son égard - il lui donna deux pierres de valeur. Ainsi le jeune Shephard se mit en route. »
L’assistance était pleinement fascinée par l’histoire et la voix charismatique du ménestrel. Il avait un talent d’orateur certain. L’Étranger, lui, scruta un instant les yeux brillants des spectateurs, puis ceux de l’orateur. Ils brillaient, mais pas de la même manière. Il y avait une lueur particulière dans son regard. On y trouvait l’amour, la joie, l’espérance, mais également la crainte. Autre que l’histoire, c’était maintenant cette crainte qui doublait l’attrait que l’étranger avait pour ce ménestrel.
« Shephard se mit en route. Il traversa plaines, forêts et montagnes, rencontrant d’innombrables embûches. Son périple dura quelques années. Il fut dépouillé à plusieurs reprises, menacé de mort, fit face à de grands dangers. Bien des fois il voulu abandonner, trouvant de quoi s’installer et mener une vie confortable. Mais dès qu’il éprouvait le désir de repartir, une occasion se présentait à lui. Ainsi sa volonté était constamment mise à l’épreuve, et il du endurer d’autres calvaires.
Mais lorsqu’il atteint finalement les Tours Dorées de Lucanelle, ce pourquoi il avait tant voyagé, il ne vit point le trésor. »
L’assistance était dépitée. Le jeune homme sur l’estrade l’était également. Il venait de traverser dans son imagination autant de souffrances pour rien ! Des murmures s’élevèrent de la foule, chacun émettant sa propre opinion sur le sujet. Mais le ménestrel continua en élevant la voix, ce qui fit taire tout le monde.
« Au lieu d’être accueilli par l’opulence, il fut détroussé une fois de plus. Dévoilant stupidement qu’il cherchait un trésor, les brigands le forcèrent à creuser. Il tomba sur une boîte. Vide. Il fut battu et laissé pour mort pour s’être trompé. Meurtri et épuisé, il s’affala sur le sable. Les Tours Dorées de Lucanelle se rirent alors de lui, clamant : « Alors aventurier, on se plaît à croire tout et n’importe quoi et on gâche ses chances de mener sa vie convenablement ? » Il s’endormi, exténué. Mais dans son sommeil, il refit un rêve. Il vit la petite église et son troupeau, et vit aux pieds de l’église le trésor des trésors, enfoui dans le sol. »
Les gens buvaient les paroles. Intrigués par la complexité de cette histoire. L’Étranger était maintenant lui aussi tout à fait fasciné, et voulait en savoir plus. L’assistance entière était émue du sort du pauvre Shepherd, que la vie semblait malmener si injustement.
« Toujours décidé à suivre ses rêves, il retourna alors dans son pays. Mais il ne retrouva pas le vieil homme. Il fit un tour à l’église, et ne trouva rien d’autre qu’un sentiment amer. L’église abandonnée, qui dans ses souvenirs était magnifique, lui semblait désormais minuscule, et ses terres natales qu’il chérissait tant, mornes. C’est alors qu’il comprit quel trésor il avait accumulé. Il avait trouvé une raison de vivre. Il avait parcouru le monde. Il avait mûri, et acquis une certaine sagesse. Il avait fait le bien autour de lui et changé la vie d’autrui pour le mieux. Il avait vu les merveilles de Lucanelle. Et plus que tout, il avait trouvé l’Amour, le véritable, dans la personne de Jézabel sur son chemin. Elle avait promis de l’attendre, et elle le fit. »
La foule poussa une clameur, comme si on venait de l’éclairer. Les plus jeunes, même s’ils n’avaient pas tout saisi, n’ayant pas tout compris, firent de même. Plusieurs personnes restaient silencieuses, digérant les paroles. D’autres opinaient bruyamment.
« Mais quelle est la morale de cette histoire mes amis ? Il y en a plus d’une. SI vous poursuivez vos rêves, le monde entier conspirera à ce qu’ils se réalisent. Les buts d’une vie ne sont pas tant gratifiant par la récompense en soit, mais par le combat qu’on mène pour les atteindre, qui nous transforme pour le mieux et nous donne une raison de vivre. Retenez ces leçons, et ne vous laissez point emprisonner par vos vies ! Marchez asservis par vos rêves, mais libres de vos pas ! »
La foule se mit à bavarder, formant une cohue tonitruante. Mais une voix, reconnaissable entre mille par son ton grave, s’éleva.
« Excusez-moi. »
La voix profonde provenait de l’Étranger, et l’assistance entière se tourna vers lui. Le ménestrel porta lui aussi son attention à la source.
« Qu’y-a-t-il ?
- Je me trompe peut-être, mais ces morales ne sont-elles pas un peu optimistes ? Shephard a tout de même traversé un bon nombre d’embûches pour au final n’obtenir que bien peu de chose. Tout le monde – ou presque – trouve l’amour et s’assagit sans pour autant souffrir autant. »
Certaines personnes acquiescèrent fougueusement. Cet homme était fou, on ne peut pas vivre ainsi et mener une vie honnête en même temps.
« Mesdames et Messieurs, nous avons là un homme qui a perdu le goût de vivre ! plaisanta le ménestrel, suivi des rires de l’assistance.
- Pas du tout, j’ai simplement les pieds sur terre.
- Quel est votre nom ?
- Et bien… Ici j’ai un surnom, on me nomme l’Étranger. Mais… si vous voulez vraiment savoir… mon nom est Kurst.
- Kurst ? En voilà un nom étrange. Et d’où venez vous, Kurst, que je sache quel royaume si triste je dois m’empresser d’aller divertir, ce serait pour moi une véritable mine d’or! s’esclaffa-t-il de plus belle, suivi une fois de plus des rires de l’assistance.
- Je… ne pense pas que vous soyez en mesure de vous y rendre. Si vous le pouviez, je viendrais volontiers avec vous ! »
Kurst adressa un sourire mélancolique de sa grande bouche, rendant plus sympathique son visage plutôt dur.
« Très bien. Mais dîtes moi, répondez à cette simple question. Si elle amène à la même finalité, voudriez-vous vivre une vie stable mais monotone, ou une vie pleine de risque mais en ayant la satisfaction de chasser vos rêves ?
- J’imagine que… »

[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 00:41:10

« Halte ! »
Le cri résonna dans la grande rue, détournant l’attention de la foule qui se tourna vers la source sonore. Quatre gardes s’approchaient au pas de course, le capitaine armé de sa Hallebarde Lupine. Arme magnifique d’ailleurs. Le manche était taillé dans du bois d’If et renforcé par des tiges d’acier. La lame était travaillée de manière à ce qu’elle ressemble à une gueule de loup prête à mordre, les yeux dorés, faits de laiton, avec une pointe de cobalt tout à fait capable de pénétrer la chair comme une motte de beurre, et des crocs faits pour déchirer les tripes au retour de lame.
« C’est lui ! C’est le manant qui est entré par les murailles, je le reconnais ! »
Le ménestrel commença à se sentir légèrement mal à l’aise, ses pulsations cardiaques prenant un rythme plus rapide. Ne voulant pas perdre la face devant la foule dont il avait acquis le respect avant d’avoir sa récompense, il se résigna à rester sur place à les attendre. Puis il entendit un chuchotement.
« Tiamat ! Qu’est-ce que tu fous ?! Barre-toi de là ! »
Il cru reconnaître la voix de Blind, mais ne le vit point.
Trop tard, de toute manière les gardes étaient là. Le plus robuste d’entre eux, coiffé avec sa cervelière dont tombait une cotte de maille recouvrant ses joues, ses épaules et son torse, et paré de croix de fer sur le buste, s’avança et monta sur l’estrade.
« Alors mon gaillard, on vous chasse par la porte et vous revenez par la fenêtre ?
- Mais votre humble subordonné vous l’a pourtant clairement expliqué, mon capitaine, vous n’avez pas eu la décence de m’ouvrir la fenêtre, je me suis donc permis d’escalader le muret de votre arrière-cour! »
Quelques éclats de rire dans la foule.
Kurst était fortement intéressé par la tournure qu’allaient prendre les événements. Il tenait à finir cette conversation, mais craignait de n’en avoir l’occasion…
« Scélérat, nous ne tolérons pas les mendiants dans cette ville ! Veuillez-nous suivre sur le champ !
- Vous m’en voyez fort déconcerté. N’acceptez vous pas les mendiants, ou fermez-vous les yeux sur la pauvreté qui ronge votre peuple telle les stigmates d’une maladie incurable que l’on nomme tyrannie ?
- Cela suffit ! Ce crime de lèse-majesté va vous valoir plus que de la prison, jeune homme !
- Je lis en vous assez de bonté pour me pardonner ; je crains de ne point pouvoir assister au spectacle de ma mise à mort.
- Insolent ! »
Le capitaine lança sa main pour attraper le poignet de Tiamat, mais celui-ci se recula dans le même mouvement. Tous les yeux étaient rivés sur le spectacle. Ceux de Kurst scrutaient attentivement la scène qui allait suivre.
Agacé par l’arrogance du ménestrel, le capitaine pointa sa hallebarde sur le torse du jeune homme, prêt à l’empaler.
« Maintenant, tournez-vous, et agenouillez-vous face contre terre ! Le petit jeu a assez duré !
- Oh je vous en prie, c’est inconvenant pour moi de me soumettre devant tant de monde. Je ne suis nullement un vulgaire bouffon, je suis digne un homme de scène ! »
Lassé de ces réflexions, le capitaine brandit sa hallebarde et frappa dans un mouvement circulaire qui fit siffler le vent, visant les flancs pour le mettre à terre. Tiamat esquiva l’assaut dans un saut périlleux arrière qui n’avait rien à envier aux plus grands gymnastes alors que les femmes de l’assistance se mirent à crier, affolées. Le jeune garçon et la jeune fille qui étaient encore sur scène descendirent de crainte d’être pris à parti. La jeune fille tenait fermement le bras de son compagnon de scène, ce qui ne déplaisait pas vraiment à ce dernier.
Comprenant qu’il était assez risqué de traîner dans les parages, Tiamat se mit désormais à courir, frappant dans les mains pour signaler à l’assistance de lui ouvrir un passage. Celle-ci s’exécuta, et à la fuite de sa nouvelle idole, se mit à applaudir pour le spectacle, celui prévu, et l’autre improvisé.
« Attrapez-le ! aboya le capitaine à ses hommes. »
Les trois soldats s’exécutèrent, bousculant la foule à leur passage pour dégager leur chemin et rattraper le fugitif. Ils ne furent pas les seuls à le suivre. Kurst, l’Étranger, se mit lui aussi à courir, oubliant la boucherie et le morceau de viande qu’il était venu chercher. Cet homme l’intriguait, et il voulait en savoir plus.

***

Dans sa course effrénée, Tiamat visitait chaque ruelle de la ville dans lesquelles il tournait pour semer ses poursuivants. Il faisant cependant attention à ne bousculer personne. Il put ainsi découvrir de manière succincte le quartier ouvrier au sud, l’extrémité sud du quartier du port se trouvant sur la rive à l’ouest, et finalement arriver dans le cœur du quartier commerçant au centre de la ville.
Distançant finalement ses prédateurs d’une vingtaine de mètre et d’un coin de rue, il se cacha derrière un étale de cornichons séchés. L’odeur était particulièrement forte, et le goût ne devait pas être moins repoussant, mais c’était ça ou la mort, voire pire, la privation de liberté !
Le commerçant, troublé par l’irruption du ménestrel, se demanda un instant quel mouche l’avait piqué, mais entendant les éclats de voix des gardes, comprit bien vite ce qu’il se passait. Il jeta un œil au jeune homme qui le regardait avec un regard implorant. Tiamat pouvait aujourd’hui remercier sa bonne étoile de l’avoir guidé dans l’étale de cornichon d’un vieux réactionnaire anticonformiste.
« Où est passé ce salopard ?! »
Les gardes tournèrent le coin de rue, et ayant perdu leur proie de vue, se mirent à interroger les passants. N’ayant, honnêtement, pas vu courir Tiamat, ils répondirent en âme et conscience n’avoir été témoins de rien.
Soudain un couinement aigu alerta tout le monde. Les yeux se rivèrent sur un animal à quatre pattes se relevant promptement et se mettant à courir vers un corridor sombre entre deux maisons. Tous les témoins de la scène purent observer la couleur blanche zébrée du pelage de la bête ainsi que ses larges pattes, et peu eurent la chance d’apercevoir ses iris couleur or.
« Saloperie ! Fiche le camp d’ici ! »
Malheureusement pour l’homme qui venait de parler, et qui était en train de remettre sa sandale après avoir mis un coup sur le museau de la bête, le capitaine avait pu voir les yeux et le pelage zébré de la bête. Ce dernier s’approcha du commerçant.
« Monsieur, je vais maintenant vous poser une question. Si vous me donnez la réponse que je souhaite, je vous épargnerai le sort qu’il vous est réservé pour cet acte sévèrement condamnable.
- Comment ? Mais c’est un sale clébard qui vole mes saumons !
- Qu’importe, il a plus de valeur que tout votre étale ! »
Le commerçant grommela dans sa barbe.
« Maintenant, vous allez me dire : avez-vous vu quelqu’un s’enfuir ?
- Non.
- Êtes-vous vraiment certain ?
- Oui, mais de toute manière, même si je l’avais vu, je ne vous l’aurais pas dit misérables fouineurs!
- Imbécile, tu viens de gagner ta garde à vue. »
Le capitaine saisit l’homme par la manche et ordonna à deux de ses hommes de fermer l’étale. Il se dirigea ensuite vers son troisième homme.
« Viens avec moi, on embarque ce type, il sait quelque chose. Les deux autres, je veux que vous continuiez de chercher le fugitif une fois que vous avez rangé cet étale. Il est forcément toujours dans le coin, il ne peut pas s’être volatilisé sur commande !
- Bien mon capitaine ! répondirent en cœur les intéressés.
- Il faut le retrouver avant ce soir, si la reine apprend que notre sécurité est un gruyère, elle ne viendra plus à Sidon, et dans ce cas, c’est le gouverneur qui va me taper sur les doigts !
- Très bien capitaine ! »
Sur ces mots, le robuste capitaine retourna à la caserne accompagné de son subordonné en trainant par la manche son captif qui se débattait nerveusement.

Tiamat resta quelques minutes coincé sous l’étale alors que la rue avait repris son activité normale. Le vendeur de cornichons agissait d’un tel naturel que l’idée de l’engager traversa un instant l’esprit du ménestrel. Mais il agissait seul. Les deux gardes rangèrent en vrac les étales de poisson dans l’arrière-boutique et fermèrent finalement le stand à l’aide d’un double de clés ouvrant toutes les portes de la ville.
« Bon, on va le chercher ? demanda le premier.
- Ou sinon, on peut aller boire un coup ? C’est l’heure de l’apéro, répondit le second.
- Ouais t’as raison il est déjà six heures, tant pis pour le capitaine, il trouvera bien une attèle pour ses doigts.
- J’ai entendu parler d’une nouvelle taverne, c’est dans le quartier théâtral, là-bas il y aurait tous les alcools et même un jeu de fléchette, je pense qu’on devrait aller voir. Puis j’connais un mec qui m’a dit que le service était… »
Les voix s’évanouirent alors qu’ils s’éloignèrent.
Tiamat put enfin sortir de sa cachette et remercia longuement le marchand de cornichons qui ne faisait que répondre que c’était tout naturel. Il se justifia tout de même et le rassura en précisant qu’il n’était pas un criminel, puis il reprit sa route vers la forge.
Il se souvint que parti dans la précipitation, il n’avait pas été récompensé par la charité pour sa prestation… Il voulait se payer un moyen de défense à la forge pour s’aventurer jusqu'à Manaus dans la grande forêt par la suite… Tant pis, il trouverait autre chose. Mais il devait tout de même se rendre à la forge de toute manière.
Son estomac fit quelques gargouillis. C’est vrai qu’il n’avait pas mangé depuis son départ ce matin. Et puis sa vessie était pleine. Il jugea ce dernier besoin le plus pressant et chercha des yeux un endroit pour le satisfaire. Il trouva un corridor entre deux boutiques, et s’y aventura discrètement.
Il tourna dans un coin à l’abri des regards et commença à déboucler sa ceinture, mais un grognement lui fit stopper son geste. La surprise lui coupa l’envie, et il se retourna doucement, faisant face à ce qui semblait être un énorme chien zébré aux pupilles dorées. Non, c’était en fait plutôt un loup. Mais pas n’importe lequel. Il avait entendu parler de ces animaux rares dans quelques chansons populaires qu’il avait apprises dans sa jeunesse.

« Nous n’avions pour eux aucune haine.
Ils faisaient métier de loup comme nous faisions métier d’homme.
Ils étaient créature de Dieu.
Comme nous.
Ils étaient prédateurs.
Comme l’homme.
Mais ils étaient restés prédateurs, alors que l’homme était devenu destructeur. »

C’était une chanson d’Aramis Vittorio, un auteur du Chancelan. Il fut longtemps engagé contre la guerre avec le royaume voisin des hommes-loups, jusqu’à ce qu’il soit fait prisonnier et exécuté pour haute trahison.
Pour le moment, Tiamat devait faire face à cette créature que ses compatriotes redoutaient tant. La bête montrait les crocs, des immenses canines pointues et acérées. Il s’approchait à pas feutrés, posant l’une après l’autre ses larges pattes serties de magnifiques et longues griffes parfaitement entretenues pour l’attaque. Il remarqua également un détail, les fines striures noires qui recouvraient son museau étaient maculées d’une tâche rougeâtre. Ce devait être la bête qui avait émis le couinement tout à l’heure alors qu’il était sous l’étale.
Tiamat devait trouver le moyen de se sortir de là. Jugeant trop dangereux de se mettre à courir simplement, il fouilla dans sa besace, et se saisit du dernier morceau de pain. À regret et avec la malédiction de son estomac, il le lança derrière le loup qui se précipita pour l’attraper tandis que lui se carapatait sans délai. Il déboucha de l’autre côté de la petite ruelle sombre, dans une rue passante, en face d’un grand bâtiment surmonté d’une immense cheminée qui crachait sa fumée noire haut dans le ciel. Sur le fronton de marbre, le mot « Forge » était taillé dans une jolie calligraphie. Il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait.
Il s’avança dans la rue pour sortir de l’ombre des hautes maisons et scruta en l’air autour de lui pour repérer le château. La tour du donjon se dressait au nord-ouest à environ trois cent mètres de là, surplombée d’ici du soleil couchant, dardant la ville de ses faibles rayons. C’était donc dans cette direction qu’il devrait aller, en prêtant attention à ne pas tomber sur une patrouille.
Mais pour le moment, un peu de lèche-vitrine dans l’échoppe annexe à la forge!

____________________________

Voilà, en prime, les Hallebardes Lupines:
http://www.noelshack.com/uploads/16062009/WolvenSpear085513.JPG
Et Le loup zébré royal. :noel:
http://www.noelshack.com/uploads/16062009/Licyan096600.JPG

Quant à l'histoire contée par Tiamat... L'Alchimiste, très grossièrement résumé.

[/Pavay]

[EagleDawn] [EagleDawn]
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 01:02:03

J'aurai du penser à espacer un peu... :noel:

valoo24 valoo24
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 01:36:33

Prems, je sans que je vais me régaler :bave: :coeur: Je critiquerai demain eagle :)

valoo24 valoo24
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:05:24
Whitesstripes Whitesstripes
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:33:52

Valoo, tape mon pseudo dans la barre de recherche auteur sinon, tu trouveras d'autres trucs. :noel: Je me considère pas nouvelle recrue quoi. :hap:

valoo24 valoo24
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:37:35

Je sais, j'avais déja lue tes autres fic :)

Mais pour te dire la vérité, j'avais pas fait attention à qui avait posté sa fic :o))

désolé ooooooo grand modérateur :noel:

Whitesstripes Whitesstripes
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:41:12

Ce n'est pas bien important. :noel:
Ca ne provoquera qu'un kick + ban
:hap:

Bon, je vais essayer de faire honneur aux traditions des FICs de ce forum et faire une fic complète pour de bon.

valoo24 valoo24
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:42:33

Vas y white :hap:

P.S: Tu préfère que je commente ta fic ou ?

Whitesstripes Whitesstripes
MP
Niveau 10
10 juillet 2009 à 02:47:24

Bah oui tu peux commenter, pourquoi ? :noel:

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