C’est un phénomène courant qui touche l’intégralité de la population. Il arrive parfois que notre mémoire soit la victime consentante d’un effet de groupe au point de réécrire nos souvenirs. L’une des phrases les plus iconiques de la saga Star Wars n’a en réalité jamais été prononcée par Dark Vador !
L’effet Mandela
La plasticité de notre mémoire nous permet de réagencer nos souvenirs qui finissent par être une réécriture à l'infini d’un passé révolu. Et cette mémoire est en permanence sujette à des stimulis extérieurs qui permettent de conserver l’information, de la travailler, quitte à la corrompre. Cette mémoire partagée et donc collective devient en définitive notre réalité, bien que le souvenir en question puisse s’avérer faux. Ce phénomène est communément appelé “effet Mandela” pour la simple et bonne raison que la majorité des gens étaient persuadés - sans aucune preuve exceptée la croyance populaire - que l’opposant politique éponyme devenu par la suite président de l’Afrique du Sud était mort en prison. Il fut en réalité libéré en 1990.
L’un des “effet Mandela” les plus célèbre en France - au-delà de celui qui a donné son nom au phénomène - s’avère être musical. En effet, les paroles de la célèbre chanson “Sound of da Police” composée et interprétée par le rappeur KRS-One sont depuis 1993 détournées par les français qui entendent à l’unisson “Woop-Woop ! Assassins de la Police” et non “Woop-Woop ! That's the sound of da police”. L’effet de groupe a réécrit ce son et il est encore 30 ans plus tard difficile de s’en défaire.
“Luke, je suis ton père”
Tous les fans de Star Wars connaissent cette réplique prononcée par Dark Vador dans l’épisode VII : L’Empire contre-attaque, et pourtant elle n’a jamais existé. Anakin Skywalker n’a jamais dit “Luke, je suis ton père” dans la Cité des Nuages située sur la planète Bespin. C’est le parfait exemple de l’effet Mandela présenté ci-dessus. Dans le film réalisé par George Lucas et projeté au cinéma en 1980, le bras droit de l’empereur Palpatine dit en réalité : “Non, je suis ton père.” La différence est minime et pourtant notable. A force de répéter en boucle “Luke, je suis ton père”, même les fans les plus hardcore ont fini par se convaincre de la véracité de cette ligne de dialogue qui n’existe que dans nos souvenirs altérés.