Vous l’avez peut-être déjà constaté si vous avec lu le dernier tome du manga The Legend of Zelda : Twilight Princess qui vient tout juste de clore la série, mais le grand final de cette adaptation ne manque pas de piment. Découvrez Link et Midona comme vous ne les avez encore jamais vus !
Sommaire
- Le manga le plus abouti de la série Zelda
- Un récit de pure fantasy pour un public moins jeune
- Pourquoi 11 volumes pour Twilight Princess ?
- L’aboutissement pour un duo de légende
- Une gifle qui en dit long !
- Des surprises en pagaille
Cet article ayant pour but de revenir sur certains points importants de l’adaptation du jeu The Legend of Zelda : Twilight Princess, des balises Spoil sont incluses pour prévenir tout risque de spoiler. Malgré tout, il est recommandé d’avoir terminé le jeu avant de se lancer dans la lecture de ce papier et du manga inspiré de l’histoire d’origine.
Le manga le plus abouti de la série Zelda
Lancée en 2016 au Japon (et publiée en France grâce aux éditions Soleil), l’adaptation manga du jeu The Legend of Zelda : Twilight Princess se révèle autrement plus ambitieuse que les différents mangas déjà parus autour de la série. Il faut peut-être rappeler que sous le pseudonyme d’Akira Himekawa se cache en réalité un duo d’autrices qui ont consacré plus de 20 ans à transposer en manga l’histoire des principaux jeux de la franchise. Pourtant, leur renommée n’a pas suffit à faire valider la première tentative d’adaptation de Twilight Princess lors de la sortie du jeu en 2006 pour une raison assez étonnante : le manga étant initialement destiné à un magazine pour enfants au Japon, il a été annulé face à la maturité et la noirceur de cet épisode ! Grâce à la pression des fans et à la ressortie du jeu en version HD sur Wii U, les deux mangakas ont finalement pu faire aboutir ce projet en 2016 avec, pour la première fois, la possibilité de développer le récit sur de nombreux volumes, là où les précédentes adaptations étaient restreintes à seulement un ou deux tomes. La version manga de The Legend of Zelda : Twilight Princess vient donc de se terminer après 11 volumes parus et elle vaut très largement le détour.
Un récit de pure fantasy pour un public moins jeune
Rappelez-vous, au moment de sa sortie sur Wii et GameCube, The Legend of Zelda : Twilight Princess avait frappé les joueurs par sa direction artistique très inspirée des œuvres de fantasy, rappelant notamment la trilogie cinématographique du Seigneur des Anneaux pour son bestiaire composé d’ersatz d’orcs et de gobelins, affichant une dimension beaucoup plus épique que dans les autres volets de la série. De la même façon, le manga ose aller plus loin dans la noirceur et la violence que les adaptations précédentes et dépeint sans filtre le mal qui habite cet épisode. Il décrit les atrocités commises par les créatures de l’ombre corrompues par les parasites crépusculaires, mais aussi le bannissement de Ganondorf dans le monde des ombres, la détresse de la princesse Zelda qui s’estime responsable du déclin d’hyrule, ou encore les débuts pour le moins houleux de la relation entre Link-loup et Midona. Le héros, lui-même affiche un caractère beaucoup moins lisse que dans le jeu, n’hésitant pas à remettre à leur place les gamins du village de Toal quand ils dépassent les bornes ou à sonder les tréfonds de son cœur (via son attachement progressif à Midona mais aussi ses doutes devant la difficulté de la mission qui est la sienne).
Pourquoi 11 volumes pour Twilight Princess ?
Contrairement aux précédentes adaptations en un ou deux tomes qui avaient obligé les autrices à effectuer des coupes drastiques pour aller à l’essentiel, le manga dédié à Twilight Princess a été conçu dès le départ dans le but d’apporter une vraie valeur ajoutée au jeu d’origine. Les deux autrices ont enfin le temps de développer au maximum tous les éléments les plus inspirants du jeu, quitte parfois à surprendre véritablement les lecteurs fans de la série. Le manga introduit un nombre considérable d’histoires annexes visant à étoffer le background des personnages (principaux et secondaires). Du prologue présentant directement la forme réelle de Midona au passé de Link, en passant par diverses péripéties autour de PNJ comme Iria, Jehd ou Dalpa, l’histoire nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur tout ce qui se trame autour de l’aventure principale. Le manga développe au maximum l’ensemble des pistes exploitables pour renforcer autant que possible l’immersion dans l’univers de Twilight Princess. Tout ne se passe pas nécessairement comme les joueurs l’auraient imaginé mais cette version offre une approche plus vivante que celle du jeu, ne serait-ce que parce que Link n’est plus ce héros mutique et fermé qu’on a si souvent pu lui reprocher d’être dans la série. 11 volumes, il fallait donc bien ça pour ne rien survoler concernant les ramifications du scénario, le manga ne souffrant d’aucune longueur et affichant même un rythme parfaitement maîtrisé pour ce qui est de l’alternance entre la narration et l’action.
L’aboutissement pour un duo de légende
Sur le plan du dessin, on assiste clairement à l’aboutissement de plusieurs dizaines d’années de travail pour le duo Akira Himekawa qui a consacré une bonne partie de sa carrière à transposer les aventures de Link en manga. Les deux autrices ont le mérite d’avoir su, à chaque adaptation, conserver l’identité visuelle des jeux originaux pour restituer par exemple le trait enfantin d’un Minish Cap et la maturité d’un Ocarina of Time. Sur Twilight Princess, le character design se révèle suffisamment maîtrisé pour faire ressortir tout le spectre du caractère évolutif de Link, beaucoup plus sombre et déterminé que dans les autres volets de la série.
Plus fascinantes encore que dans le jeu, Zelda et Midona dégagent autant de grâce que de mystère et de dignité, et l’ensemble des personnages bénéficient d’une très grande fidélité par rapport aux designs originaux. Les abominations contrôlées par Xanto nous rappellent constamment à la noirceur de l’histoire de cet épisode qui n’a rien d’une aventure champêtre à travers les plaines Hyrule. Et la tonalité parfois légère des premiers volumes laisse vite place à des thèmes beaucoup plus noirs qui vont mettre à l’épreuve le courage et la valeur de notre héros. Tout se passe comme si Link savait que cette paix bénie allait voler en éclat et qu’il devait profiter de chaque instant avant le moment fatidique où il lui faudrait accepter de suivre la voie héroïque à laquelle il se sait destiné.
Une gifle qui en dit long !
Nous y sommes : après des années de publication, le manga The Legend of Zelda : Twilight Princess s’achève au terme de 11 volumes et le final se révèle riche en surprises. Dans l’ombre de Xanto, Ganondorf est revenu défier les deux autres porteurs de la Triforce qui sont inlassablement reliés à lui à travers les âges, mais le vaincre ne sera pas la tâche la plus difficile pour notre héros. Si l’on se remémore la fin du jeu, seul le visage de Link laissait deviner la difficulté qu’il pouvait ressentir à l’idée de se séparer de Midona avec qui il avait surmonté tant d’épreuves.
Pour les autrices du manga, tout est limpide comme de l’eau de roche : Link est désormais beaucoup trop attaché à Midona pour supporter de la laisser partir sans la supplier de rester ou de le laisser la suivre. Son insolence provoque alors une réaction très spontanée de la part de Midona qui le gifle sans ménagement avant de lui prouver son affection sous le regard bienveillant de la princesse Zelda.
Nous n’en révélerons pas plus mais cette fin bonus apporte vraiment de l’épaisseur à la conclusion originale du jeu sans dénaturer les protagonistes, les 11 volumes ayant justement permis d’enrichir tout l’aspect émotionnel de cette histoire. Cette conclusion pimentée marque aussi et surtout un nouveau départ pour l’infatigable Link, déjà impatient de découvrir ce que son formidable destin lui réserve.
Des surprises en pagaille
Bien sûr, c’est loin d’être la seule scène inédite imaginée dans le manga pour stupéfier les lecteurs qui penseraient savoir à l’avance tout ce que l’histoire leur réserve sous prétexte qu’ils connaissent par cœur le jeu. Le manga nous montre par exemple Link se faire trancher le bras, Midona découvrir les manigances de Xanto dans le monde crépusculaire avant les événements du jeu, les princesses de l’ombre et de la lumière se rencontrer enfants, et même Ganondorf siroter un thé en compagnie d’une Zelda prisonnière ! Il aborde également la part sombre de Link qui se laisse griser par la puissance de l’épée de légende, affrontant son double maléfique dans un cauchemar assez déroutant. Tout cela sans oublier, bien sûr, les nombreuses références au héros du temps d’Ocarina of Time en apportant plus de détails sur l’histoire passée de Xanto, avant qu’il ne devienne « l’usurpateur »…
Le manga The Legend of Zelda : Twilight Princess est disponible en intégralité (11 volumes) aux éditions Soleil manga.