Un peu en avance par rapport à son calendrier habituel, Google a présenté sa gamme Pixel 9 à la mi-août. Le Google Pixel 9 m’est rapidement arrivé entre les mains, et la vraie question est de savoir si le timing était réellement optimal pour sortir le terminal.
Sommaire
- Google Pixel 9 : la fiche technique
- Le Google Pixel 9 s’offre un nouveau design
- Un peu de neuf côté écran
- Un nouveau processeur tourné vers l’IA
- Une interface sous Android 14, certes, mais riche en nouveautés
- Une partie photo revue, corrigée, et dynamisée à l’IA
- L’autonomie est parfaite, la charge rapide un peu moins
Cette année, Google a décidé de voir plus grand que jamais avec sa gamme Pixel 9 : on y trouve pas moins de quatre smartphones, à savoir le Pixel 9, le Pixel 9 Pro, le Pixel 9 Pro XL et encore le Pixel 9 Pro Fold, modèle pliable qui arrive en France cette année.
D’habitude, la firme de Mountain View a plutôt tendance à annoncer sa nouvelle gamme en octobre, pour une sortie dans la foulée. Mais cette année, la conférence de Google s’est tenue le 12 août, pour une sortie des appareils prévue le 21 août. Ce changement de timing a son importance, puisque pour la première fois, les terminaux n’embarquent pas de nouvelle version d’Android : j’ai donc testé le Google Pixel 9 sous Android 14. Est-ce que ça change réellement quelque chose au potentiel de ce nouveau smartphone ? Je vous dis tout.
Google Pixel 9 : la fiche technique
Google Pixel 8 | Google Pixel 9 | |
Taille d'écran | 6,2 pouces | 6,3 pouces |
Type d'écran | OLED | OLED |
Définition d'écran | 1 080 x 2 400 pixels soit 428 ppp | 1 080 x 2 424 pixels soit 422 ppp |
Taux de rafraîchissement | 60 à 120 Hz | 60 à 120 Hz |
SoC | Google Tensor G3 | Google Tensor G4 |
Mémoire vive | 8 Go | 12 Go |
Stockage | 128 Go/256 Go | 128 Go/256 Go |
Batterie | 4575 mAh | 4700 mAh |
Charge rapide | 37W en filaire/20W sans fil | 45W en filaire/20W sans fil |
Connectivité | 5G/WiFi 7/Bluetooth 5.3 | 5G/WiFi 7/Bluetooth 5.3 |
Capteurs photo arrières | 50 Mpx + 12 Mpx | 50 Mpx + 48 Mpx |
'''Capteur photo avant | 10,5 Mpx | 10,5 Mpx |
Étanchéité | IP68 | IP68 |
Dimensions | 150,5 x 70,8 x 8,9 mm | 152,8 x 72,0 x 8,5 mm |
Poids | 187 grammes | 198 grammes |
'''Prix' au lancement'' | A partir de 799€ | A partir de 899€ |
Le Google Pixel 9 s’offre un nouveau design
Si le Google Pixel 6 avait marqué une première révolution esthétique au sein de la gamme Pixel, le Google Pixel 9 en marque une nouvelle. Alors que le Google Pixel 8 sorti l’année dernière affichait des lignes arrondies avec un contour métallique courbé et directement rattaché au bloc photo à l’arrière, le Google Pixel 9 fait tout l’inverse.
Les contours en aluminium mat sont droits et ils sont totalement détachés du bloc photo, qui vit sa vie au centre du smartphone à l’arrière. Quant au dos de l’appareil, il affiche toujours un effet miroir du plus bel effet.
Google semble s’être plus que jamais inspiré de ce que fait Apple depuis plusieurs années avec ses iPhone. Il n’est pas le seul : Samsung l’a aussi fait avec ses Galaxy S24 et, de manière générale, les smartphones qui laissent tomber les contours courbés sont de plus en plus nombreux ces derniers mois. Le Google Pixel 9 conserve tout de même une identité « à part » notamment grâce à son bloc photo. Ce dernier ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais c’était déjà le cas de la tendance amorcée avec le Pixel 6 il y a des années.
Les tranches du Google Pixel 9 comprennent les boutons d’allumage et de son à droite, lorsqu’on tient le smartphone de face. Le slot pour carte SIM est présent sur la tranche inférieure, juste à côté du port de charge USB-C : c’est un petit changement par rapport au Pixel 8 sur lequel le slot est sur la tranche gauche.
Le Pixel 9 est légèrement plus grand que le Pixel 8, mais il est moins épais de 0,4 mm. En revanche, il est plus lourd : 198 grammes contre 187 grammes pour le modèle précédent. Une prise de poids qui n’a pas d’incidence entre les mains. Enfin, il est étanche IP68 : là-dessus, rien ne change.
Un peu de neuf côté écran
Le Google Pixel 9 est doté d’un écran OLED de 6,3 pouces, ce qui marque la fin de la diagonale de 6,2 pouces sur le modèle le moins cher de la gamme. A l’usage, cet ajout de 0,1 pouce ne se ressent pas. La définition proposée est légèrement supérieure à celle du Pixel 8 : 1 080 x 2 424 pixels.
Toujours pas de LTPO pour la dalle du Google Pixel 9 : on bénéficie ici d’un taux de rafraîchissement qui peut passer de 60 à 120 Hz, mais rien d’autre. C’est cependant largement suffisant pour profiter d’une expérience fluide. Il faut cependant penser à activer l’affichage fluide dans les paramètres.
La luminosité de l’écran Actua qui équipe le terminal peut monter jusqu’à 1800 nits en HDR et jusqu’à 2700 nits en réglage maximal. Cela rend le Pixel 9 un peu plus lumineux que le Pixel 8, qui était déjà bien loti. Google propose donc une expérience une nouvelle fois satisfaisante côté écran, en affinant sa proposition côté taille et luminosité. Pour finir, l’écran profite d’un verre de protection Corning Gorilla Glass Victus 2.
Un nouveau processeur tourné vers l’IA
La gamme Pixel 9 inaugure un nouveau SoC conçu par Google, à savoir le Tensor G4. En termes de puissance pure mesurée par les benchmarks, le Tensor G4 est à un niveau très proche de celui du Tensor G3 qui équipe la gamme Pixel 8. A ce jeu-là, il se fait doubler par tout un tas de terminaux, y compris le récent POCO F6 Pro qui tourne pourtant avec un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2. On peut aussi noter que là où beaucoup de concurrents misent désormais sur des SoC gravés en 3 nm, le Tensor G4 est toujours gravé en 4 nm.
Mais il serait bien évidemment inapproprié de résumer les performances du nouveau processeur de Google à sa puissance brute, car cette dernière n’est pas la finalité du constructeur. Depuis le premier modèle de Tensor, Google mise beaucoup sur la personnalisation de sa puce pour la faire coller à ses propres fonctionnalités. L’intelligence artificielle est grandement valorisée depuis le Pixel 6, mais avec l’arrivée de Gemini sur le Pixel 9, les ambitions de l’entreprise sont encore plus nettes.
C’est aussi pour booster les performances du Tensor G4 pour l’IA que Google a intégré 12 Go de RAM au sein du Google Pixel 9, car le machine learning nécessite beaucoup de mémoire vive. S’il ne rivalise pas avec les pointures du marché en matière de puissance pure, il se veut tout de même polyvalent, réactif et adapté au gaming mobile, y compris pour jouer à des titres gourmands. Sa montée en température est également maîtrisée.
Une interface sous Android 14, certes, mais riche en nouveautés
Pour la première fois depuis le début des smartphones Pixel, la gamme Pixel 9 arrive sur le marché avec une ancienne version d’Android. Pas d’Android 15 au lancement, mais la dernière version d’Android 14 en date.
Cela ne signifie pas que le Google Pixel 9 ne dispose pas de nouveautés inédites à son lancement, mais certaines sont cependant manquantes et d’autres limitées.
La première nouveauté, c’est que la gamme Pixel 9 est la première à embarquer nativement l’IA Gemini, propulsée par un SoC optimisé pour elle. Gemini complète Google Assistant au sein de l’interface d’Android, ce qui donne accès à des interactions plus poussées et plus naturelles. L’assistant peut désormais faire des recherches sur le smartphone en plus d’en faire sur Internet. Il peut également interagir avec des photos que vous prenez : par exemple, j’ai demandé à Gemini de me donner des idées de recettes que je pouvais réaliser avec le contenu de mon réfrigérateur. Les propositions ne sont pas parfaites, mais il y a de l’idée.
Le problème c’est qu’à ce stade, Gemini n’est pas encore proposé dans une version intégralement en français. De fait, certaines demandes faites à l’IA se soldent par un refus, car elle n’est pas encore capable de le faire dans la langue de Molière. Par exemple, il n’est pas encore possible de lui demander de générer des illustrations, la langue semblant être la principale barrière.
L’application Météo Pixel fait aussi peau neuve : elle est désormais à la fois plus sobre – au revoir la grenouille – et plus complète, avec un affichage plus précis de nombreuses infos météorologiques.
Lors de la rédaction de SMS, vous pouvez aussi profiter d’une fonctionnalité IA qui se propose de réécrire des messages dans des styles différents. Pour faire apparaître l’option, il faut donc déjà rédiger le message, puis cliquer sur la baguette de « rédaction magique ». C’est un peu cliché, mais potentiellement utile.
Certaines nouveautés présentées par Google ne sont pas non plus intégrées dans l’interface à ce stade. C’est notamment le cas de la fonctionnalité permettant de résumer les appels téléphoniques. Pixel Studio et Captures Pixel sont également absents du territoire français pour le moment. Les appels SOS, destinés à passer des appels d'urgence par satellite, sont aussi indisponibles en France.
Pour le reste de l’interface et des fonctionnalités disponibles (hors photo, j’en parle plus bas), les possesseurs d’un Pixel 8 ne seront aucunement dépaysés. L’interface est la même, c’est-à-dire qu’elle propose un Android 14 stock avec tout de même quelques exclusivités. On retrouve la génération de fonds d’écran via l’IA, l’enregistreur Android qui réalise des retranscriptions efficaces, la fonction « entourer pour rechercher », les émojis sonores durant les appels, et bien d’autres choses.
En réalité, cette mise en bouche, somme toute très encourageante donne envie de profiter d’Android 15 le plus vite possible, dans l’espoir d’avoir encore du neuf.
Une partie photo revue, corrigée, et dynamisée à l’IA
La gamme Google Pixel est, depuis longtemps, associée à une prestation de choix en ce qui concerne la photographie. Cependant, de puis quelques années, le modèle moins cher de la gamme est (sans grande surprise) le moins bien loti. Mais bonne nouvelle : le Google Pixel 9 profite d’une mise à jour bienvenue côté capteurs. Et si l’on ajoute à cela les nouveautés liées à l’IA, le résultat s’avère vraiment satisfaisant.
Les capteurs arrière sont toujours au nombre de deux. On trouve cette année un capteur grand-angle de 50 mégapixels et un capteur ultra grand-angle de 48 mégapixels avec mise au point macro. Pour les selfies, on trouve un capteur de 10,5 mégapixels avec autofocus.
Mais qu’en est-il du résultat niveau prises de vue ? On le sait, la taille des capteurs ne fait pas tout. Cependant, Google nous a habitué à de solides résultats, notamment grâce à ses algorithmes poussés.
Voici quelques photos « brutes » prises de jour avec le Google Pixel 8. Elles sont de belle facture, et elles sont surtout systématiquement modifiées par les algorithmes de Google, via le système de Google Photos. Il faut quelques secondes pour que le traitement fasse effet, ce qui permet de visionner le tour de passe-passe très facilement au sein de l’application.
Même exercice avec des photos de nuit. Là encore, Google nous a habitué à un traitement logiciel poussé et le mode nuit, pour peu que l’on reste stable plusieurs secondes au moment de la prise de vue, est efficace. Preuve en est de ce cliché très obscur sans mode nuit, et qui révèle son sujet lorsqu’il est activé.
Cependant, il arrive tout de même que l’algorithme aille trop loin pour deviner ce qui se cache dans l’image, ce qui donne un rendu un peu hasardeux, notamment au niveau des couleurs.
Enfin, lorsqu’une source de lumière est présente dans l’obscurité, les clichés sont parfaitement équilibrés.
Pour ce qui est du capteur frontal, il permet de réaliser des selfies de très bonne qualité, notamment via un mode portrait qui donne de bons résultats. Cependant, dans l’obscurité totale, il n’y a pas de miracle à attendre.
Mais une fois encore, avec Google, difficile de se faire un avis objectif sans évoquer les fonctionnalités IA. Et on trouve quelques nouveautés du côté de la photo. Au niveau des outils, on trouve désormais la Retouche Magique. Si vous aimiez la Gomme Magique, attendez-vous à être bluffé par le nouveau potentiel du Pixel 9, qui se propose non seulement d’effectuer en un clin d’œil des retouches précises, mais aussi de vous les suggérer automatiquement en fonction du cliché concerné.
Par exemple, sur cette photo où se trouve une étendue d’eau, Retouche Magique se propose de modifier l’eau pour la faire paraître plus calme, plus bleue, plus agitée… Il est aussi possible de transformer le ciel, de changer l’ambiance ou d’effacer des éléments. C’est valable pour quasiment toutes les photos mais, en fonction du sujet, les suggestions varient. Il s’agit clairement de la manière la plus simple d’effectuer des retouches précises sans rien y connaître.
Enfin, l’autre fonctionnalité qu’il faut à tout prix essayer se nomme « M’ajouter ». Alternative aux selfies réalisés en plan large pour mettre tout le monde sur la photo, cette toute nouvelle option exploite elle aussi l’IA. Concrètement, elle permet à la personne qui prend la photo de groupe d’apparaître elle aussi sur le cliché final, via la fusion de deux photos : vous commencez par prendre la photo, puis une personne présente sur le premier cliché vous remplace et vous prenez place à votre tour dans le cadre. Un deuxième cliché est alors pris. Le Google Pixel 9 se charge ensuite de fusionner les deux photos. Le résultat est totalement bluffant.
Ces ajouts permettent de donner une nouvelle longueur d’avance à Google au niveau de l’utilisation du potentiel de l’intelligence artificielle dans le domaine de la photo. Ces outils et fonctionnalités sont utiles et peuvent répondre à des besoins réels, et ça change tout.
L’autonomie est parfaite, la charge rapide un peu moins
Le Google Pixel 9 embarque une batterie de 4700 mAh. Cependant, il fait bien mieux que de nombreux concurrents, grâce à l’optimisation de la puce Tensor G4 : même avec un usage intensif des fonctionnalités IA, il a tenu la charge près de 24 heures. Dans le cadre d’une utilisation plus modeste, il tient plus longtemps, et si vous utilisez l’ultra économiseur de batterie, son autonomie dépasse les trois jours. C’est donc du tout bon.
Côté charge filaire, si le Google Pixel 9 est compatible avec une charge rapide de 45W, son chargeur Google n’est toujours pas fourni. Avec son chargeur officiel, Google annonce que le terminal peut regagner 55% de batterie en 30 minutes de charge, ce qui est plutôt ridicule face aux propositions de moults concurrents…. Avec un chargeur d’une autre marque, qui n’est donc pas optimisé, la charge complète peu prendre plusieurs heures. C’est clairement un gros défaut qui persiste sur les Google Pixel. Enfin, la charge sans fil est toujours au rendez-vous, mais comme elle est encore plus lente qu’en filaire, elle ne donne pas vraiment envie.
Conclusion
Points forts
- Un changement de design bienvenu
- Un nouveau SoC parfait pour l'IA
- Des fonctionnalités IA utiles
- Une partie photo complète et performante
- Une très bonne autonomie
- 7 ans de mise à jour
Points faibles
- Certaines fonctions IA ne sont pas disponibles en France
- Pas d'Android 15 au lancement
- Une charge très (trop) lente
Note de la rédaction
Le Google Pixel 9 est un petit bijou de technologies et d’innovation. Même s’il s’agit du smartphone le moins cher de sa gamme, il n’en reste pas moins très intéressant pour les personnes en quête d’un photophone abordable, qui exploite intelligemment les usages mobiles de l’intelligence artificielle. Pour autant, il n’est pas sans aucun défaut : sa charge trop lente en est un, et le fait qu’il soit privé d’Android 15 à sa sortie est plutôt frustrant. Peut-être faut-il donc attendre un peu avant de sauter dessus pour profiter du Google Pixel 9 à son plein potentiel, en particulier si vous possédez déjà un Google Pixel 8 toujours très satisfaisant à l’heure actuelle.