Au moment où nous écrivons ce test, la P65E ne sortira que dans environ deux mois. Nous n’avons donc pas encore accès à toutes les informations sur le produit ni la compatibilité avec l’application Segway pour contrôler et traquer l’appareil totalement.

Présentation et design

La gamme P arrive officiellement en Septembre, et Segway s’affranchie de “Ninebot” dans son design et souhaite se rapprocher des autres produits de la marque moins connus du grand public comme des quads ou des buggies. On retrouve donc un format qui ne cherche en aucun cas à affiner ses formes. C’est complètement assumé et si vous comptez rester discret avec votre véhicule, passez votre chemin.

Avec ses 24 kg, il est très simple de savoir si elle est pour vous. Déjà, si vous avez ne serait-ce qu’un seul étage à monter, c’est ciao. Il est indispensable de posséder un ascenseur ou de vivre en rez-de-chaussée en optant pour ce modèle. C’est une vraie tannée à soulever, croyez-en mon expérience.

Absolument rien sur cette trottinette ne ressemble à ce que vous avez l’habitude de voir. Le look se rapproche plus d’une voiture avec le centre du guidon qui abrite l’écran ressemble davantage à un tableau de bord de voiture. Même chose pour le feu arrière. Le plateau est tout simplement gigantesque, on a l’embarras du choix pour positionner ses pieds.

Sur notre version de test, nous avons remarqué que les vis qui font tenir le guidon se délogaient très légèrement si elles n’étaient pas fortement vissées. Pensez-donc bien à serrer très fort avec le tournevis pour ne pas sentir de tremblement durant la conduite.

La différence avec une trottinette plus classique

Outre ce détail, on peut dire que c’est le confort ultime. Tout est réuni pour vous faire passer un bon moment. La maître mot de cette P65E, c’est la stabilité :

• Les pneus de 10,5 pouces (8,5 pouces pour une trottinette standard) sont gonflables pour apporter un amorti qui fait la différence.
• Ils sont larges et de type cross pour rider sur des chemins
• Le guidon est lui aussi très large

Mais le clou du spectacle, ce sont les clignotants. Cela devrait être une norme et pourtant la majorité des modèles en sont dépourvus. Contrairement à un vélo, difficile de lâcher une main pour indiquer là où on va tourner. C’est peut-être un élément clé dans le choix d’une trottinette, même s’il implique de dépenser plus pour l’avoir, les modèles les moins chers en étant souvent dépourvus. L’application n’étant pas disponible au moment du test, le son par défaut des clignotants est un gros “bip” de camion benne mais pas d’inquiétude, il pourra se changer à la sortie.

La carte NFC et un aperçu de toutes les fonctions possibles

Pour allumer la trottinette, il suffit d’approcher la carte NFC sur le lecteur placé sous l’écran et le tour est joué.

Voici une petite explication des boutons, ils sont assez nombreux.

Qui dit beaucoup d’options dit beaucoup de boutons, et ils ne sont pas tous très facile d’accès quand on est en train de rouler, notamment la molette cliquable qu’il faut tourner pour alterner entre feu léger à l’avant et feu puissant avant + feu arrière. On oublie pas deux détails qui ont leur importance :

• La possibilité d’ajouter des rétroviseurs aux extrémités des poignées pour une sécurité optimale

• Un port USB-C caché derrière l’écran pour recharger son téléphone. Le problème justement, c’est l’absence de support pour poser son smartphone. Pour un engin aussi avancé, c’est un vrai manque.

Écran

Voilà un point qui met à mal la plupart des trottinettes du marché. L’écran central n’est pas en format vertical mais bien horizontal et peut afficher tout un tas d’informations. Quand on allume l’engin on peut apercevoir toutes les possibilités, que nous n’avons pas pu tester de A à Z du fait de la sortie plutôt lointaine du produit. Mais ce qu’on remarque directement, c’est la luminosité très élevée de cet écran, c’est un bonheur de pouvoir jeter un rapide coup d'œil même en plein soleil et pouvoir lire facilement. La taille aide aussi puisque chaque élément est plus gros.

Pour ce qui est des données principales, on a :

• Le couple (la force exercée par le moteur) en direct en rouge en haut
• La vitesse au centre
• L’état des feux à gauche
• Le mode de conduite en cours d’utilisation à droite
• L’état de la batterie en bas

Conduite

Nous avons pu tester 3 modes de conduite pré-définis sur la trottinette :

• Mode WALK : 5 km/m maximum pour suivre des marcheurs
• Mode ECO : 18 km/h maximum avec une accélération lente qui prend bien son temps pour monter en vitesse afin d'économiser la batterie
• Mode DRIVE : 20 km/h maximum avec un couple modéré
• Mode SPORT : 25 km/h (limite autorisée en France) et une accélération déconcertante

Si l’on se retrouve à devoir gravir une montée un peu raide, la P65E a la capacité de débloquer une puissance de 1000W. C’est encore une fois bluffant. Quand le moteur de 500W commence à perdre en vitesse dans une pente, les 1000W arrivent et c’est comme si un deuxième moteur prenait le relais pour nous faire remonter à 25 km/h. Tout se passe en mode SPORT bien sûr.

Si le poids de la P65E peut être rédhibitoire pour certains, une fois que l’on est dessus, l’expérience est presque parfaite. Le moteur est de 500W comparé au classique 350W des modèles classiques (et trois fois moins cher) de chez Xiaomi. Sauf que la différence de couple semble bien plus grande. Si l’on se met en mode Sport et que l’on pousse l’accélérateur à fond, on monte à 25 km/h en moins de 2 secondes. C’est très impressionnant, et il faut rester bien accroché au guidon et le corps vers l’avant pour ne pas valdinguer vers l’arrière. On vous conseille d’y aller progressivement au début si vous n’êtes pas habitués.

On peut monter jusqu’à 32 km/h en descente, même si l’on ne vous le conseille pas, question de sécurité, D’ailleurs, on en profite pour rappeler l’importance du casque et du respect de la limite de vitesse, surtout en pleine ville. Là où le poids peut être un peu gênant, c’est si vous êtes habitués à manœuvrer la queue de la trottinette pour faire demi-tour par exemple, ça devient compliqué. Fdrive

Segway nous vend l’aspect un peu tout terrain de la P65E avec ses pneus cross. On l’a essayé sur des chemins de terre de et gravier. Le résultat est convaincant, on garde bien l’équilibre et les tremblements sont quasi imperceptibles. Ne vous aventurez pas non plus sur des chemins de VTT, ce n’est pas fait pour ça, mais sur des sentiers ou des portions de gravier en ville, aucun problème.

Freinage et sécurité : c’est du solide

La vitesse et l’accélération c’est bien, mais encore faut-il pouvoir freiner correctement. On retrouve un seul frein sous forme de manette sur la gauche du guidon qui actionne deux mécanismes en même temps : un frein à disque à l’avant et un autre électronique à l’arrière. Alors même que la P65E est plus lourde et accélère plus vite qu’une trottinette comme la F40E que nous avons testée, le freinage est le même. On ne part pas en avant quand on appuie à fond et la trottinette reste stable.

Si vous avez peur de vous faire voler votre trottinette, pas de panique. Si la carte NFC n’est pas utilisée et que la trottinette se retrouve en mouvement, une alarme assourdissante sonne et les lumières se mettent à clignoter. Les roues seront bloquées et tout pourra être contrôlé avec l’application.

Les feux sont au nombre de 4, avec :

• 2 feux à l’avant (un petit et un autre puissant qui éclaire vraiment la route)
• 2 à l’arrière (un feu puissant et un autre qui s’allume automatiquement au freinage)

Autonomie et recharge : l’une est moyenne, l’autre excellente

Avec tout ce que la P65E a à offrir, on aurait aimé vous dire que l’autonomie est elle aussi excellente. Le souci c’est qu’en ne précisant que l’autonomie maximum dans des conditions idéales, les marques se tirent un peu une balle dans le pied car dans la réalité, on n’atteint jamais ce chiffre. Et pour la P65E, l’endurance va énormément varier en fonction du mode de conduite que vous utilisez.

En effet, le moteur ultra réactif de 500W accélère très vite, et c’est ça qui met un coup derrière la nuque de la batterie. C’est donc en mode SPORT que vous aurez logiquement la moins bonne autonomie avec environ 30 km obtenus. C’est bien loin des 65 km annoncés par Segway mais puisque toutes les autres marques font plus ou moins la même chose, c’est un chiffre plus qu’honorable. De plus, si une accélération rapide ne vous intéresse pas trop, vous pourrez faire largement plus de kilomètres en choisissant le mode DRIVE ou ECO avec un couple plus faible. Nous n’avons pas pu calculé, mais nous pensons pouvoir atteindre les 40 km en mode DRIVE et 50 en mode ECO.

Pour la recharge c’est un sans faute. Est fourni un câble simple sans brique d’alimentation, cette dernière étant intégrée à la trottinette. L’embout se cale dans le port prévu à cet effet et la recharge se fait en 4,5 heures, soit plus rapidement que tous les modèles existants.

Conclusion

Conclusion