Motivé pour détrôner Xiaomi sur le marché des trottinettes électriques, Segway-Ninebot surprend positivement avec sa F40E, par sa taille de pneus et son design, mais sans être exempt de défauts.
Sommaire
- Caractéristiques
- Ergonomie et design : une touche d'originalité
- Écran : une bonne visibilité
- Conduite : la F40E a (presque) tout bon
- Freinage : la sécurité avant tout
- Application : bonne, mais pas encore totalement au point
- Autonomie : un peu décevante
Après le succès de leurs fameux gyropodes, Segway revient pour se lancer dans les trottinettes électriques en s’associant au constructeur chinois Ninebot. Acteur depuis quelques années, ils espèrent changer la vision consommable de ce marché avec des gammes plus qualitatives dont fait partie cette F40E. Proposée à 569€ sans réduction, elle se positionne juste en dessous de la série des Max G30 LE II et G30E II. Le haut de gamme du milieu de gamme si l’on veut.
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Caractéristiques
Dimensions (déplié) | 116 x 114 x 40 cm (déplié), 49 x 114 x 48 cm (plié) |
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Poids | 17,1 kg |
Poids max conducteur | 120 kg |
Couleur(s) | Noir, gris, orange |
Vitesse max | 25 km/h |
Autonomie max annoncée | 40 km |
Résistance à l'eau | IPX5 |
Capacité batterie | 367 Wh |
Temps de charge | 6h |
Moteur | 350 W, puissance max 700 W |
Freinage | Électronique + disque |
Phares | 2.1 W (avant) + LED arrière (auto) |
Pneus | 10 pouces, gonflables |
Bluetooth | Oui (application) |
NFC | Non |
Modes de conduite | Eco, D, S + Walk Mode |
Blocage des roues | Oui |
Clignotants | Non |
Ergonomie et design : une touche d'originalité
Avec 17,1 kg, il est difficile de faire beaucoup de chemin en la portant à une main en mode plié. Pas trop de souci pour monter et descendre des escaliers, mais pas sûr que votre épaule apprécie de l’emmener sur plusieurs centaines de mètres. Pas d’inquiétude pour la manipulation, on peut facilement la faire pivoter sur elle-même quand on est dessus pour faire demi-tour ou enjamber un petit muret.
Un seul et unique bouton est placé sous l’écran, et sert à tout. Un appui simple met l’engin en route et un appui long l'éteint. Quand la trottinette est allumée, un appui simple allume ou éteint les feux, et un double appui alterne entre les modes de conduite. Dès le premier trajet, on se rend compte de son positionnement très discutable, car vraiment compliqué à atteindre avec le pouce sans lâcher une des mains du guidon. Il aurait été plus adéquat de le placer sur le côté gauche, le droit étant réservé à l’accélération. La raison de ce placement est sans doute pour pousser le conducteur à s’arrêter pour s’en servir.
Le feu avant de 2,1 W est puissant et éclaire très bien la voie. La trottinette peut gravir des pentes jusqu’à 20%, et le moteur de 350 W permet de maintenir une vitesse d’environ 18 km/h sur les pentes les plus raides, en grimpant jusqu’à 700 W. Oubliez les pertes de couple trop importantes et les arrêts en pleine montée.
La forme en triangle de la base du cadre donne un look un peu différent et idéal pour y caler un cadenas. On peut aussi en accrocher un à la roue arrière, mais il faut faire attention à ne pas endommager le disque de frein, fragile mais protégé par des bandes de métal.
Contrairement à la plupart des modèles de trottinettes, cette F40E est équipée de roues de 10 pouces, comparée aux 8,5 pouces de la plupart des concurrents. Cela offre plus de stabilité et on le ressent vraiment. On est plus serein quand on fait des zigzag et quand on enlève une main du guidon. C’est très déconseillé, mais dans les situations tendues, c’est une option bien plus envisageable.
Les pneus sont gonflables, et s’opposent aux modèles à pneus pleins, ces derniers étant garantis sans crevaison mais devant abandonner du confort en échange. Cette F40E fait le choix du bien-être, bien qu’il faille faire un peu plus attention à ce sur quoi on roule et prendre le temps de gonfler les pneus régulièrement. Segway-Ninebot mentionne qu’une couche de gel s’ajoute entre la chambre à air et le pneu pour limiter les risques de crevaison. Nous n’avons pas pu vérifier cette promesse.
Dans la pratique, on se sent vraiment bien quand on roule sur ce modèle, la grande taille des roues et l’amorti des pneus gonflables permettant de bien étouffer les petits chocs et de ne pas avoir les mains tétanisées après un long trajet, ou durant une courte balade sur pavés.
Pour le pliage, c’est un fonctionnement assez classique : la trottinette se plie à la base du cadre avec une manette, une double sécurité évitant de l’activer sans le vouloir. Un loquet est placé sur la gauche du guidon et sert aussi à actionner le klaxon. Il s’accroche à un crochet sur le garde-boue arrière. Les poignées du guidon n’étant pas repliables, la position pliée est un peu volumineuse, mais sans grande incidence.
On peut regretter l'absense de clignotants, étant donné qu’il est compliqué de lâcher une main à pleine vitesse pour indiquer quand on va tourner. L’angle de virage n’est pas très élevé, et il peut être difficile de faire demi-tour lorsque l’espace vous manque.
Écran : une bonne visibilité
Pour les informations importantes, l’écran placé au milieu du guidon est efficace, sans révolutionner son genre. Il affiche la vitesse instantanée, le mode de conduite en cours, et les voyants pour le Bluetooth ainsi que les feux. Aucun problème pour bien lire, même en plein soleil.
L’état de la batterie est représenté par 5 barres en bas de l’écran, chacune d’entre elles clignotant quand elle va s’épuiser. Elles s’adaptent en fonction du mode utilisé, le mode Éco consommant moins et faisant ainsi remonter l’autonomie affichée. On peut la voir en détail dans l’application.
Conduite : la F40E a (presque) tout bon
Au démarrage, il suffit de donner une petite poussée et atteindre les 3 km/h pour que le moteur se mette en route, et vous aussi.
Il y a 3 modes de conduite. Le mode Éco limite la vitesse à 15 km/h, et réduit grandement le couple, perdant ainsi beaucoup de vitesse dans les pentes. Lorsqu’on est à l’arrêt, on met plus de temps à monter en vitesse, mais avec un bon coup de patte on monte vite à 10 km/h, puis le moteur met quelques secondes à atteindre les 15 km/h. L’intérêt de ce mode est d’économiser sa batterie, que l’on va voir un peu plus tard.
Le mode S monte à la vitesse maximum de 25 km/h, limite autorisée sur la voie publique en France. À savoir que même en pente descendante, la trottinette se bride automatiquement à cette limite. Enfin, le mode D se veut intermédiaire, montant aussi jusqu’à 25 km/h mais apportant moins de couple à l’accélération. Nous n’avons pas trouvé de moyen de créer un mode personnalisé.
Contrairement à d’autres modèles, aucun ralentissement n’est à remarquer quand la batterie descend sous les 50%. Il fait décélérer rapidement, même en descente. Il faudra donc continuer de presser l’accélérateur pour conserver sa vitesse en toute circonstance.
Concrètement, la F40E est réactive et son moteur vous fera démarrer rapidement. Une petite poussée du pied suffit à partir au galop.
Freinage : la sécurité avant tout
Un seul frein est présent, et il a beau se trouver sur la gauche du guidon, il active 2 freins différents : un disque à l’arrière et un frein électronique à l’avant. On voit les deux fils restant assez discrets, le noir pour le frein électronique et le orange pour le frein à disque.
On a beau freiner aussi fort que l’on peut, aucun risque de tomber en avant. Un coup trop brusque fait simplement déraper la roue arrière avec un petit crissement qui peut accessoirement alerter quiconque souhaiterait s’écarter de votre chemin. Le feu arrière s’allume automatiquement à chaque freinage, qu’il soit activé ou non. Un point sécurité en plus.
Application : bonne, mais pas encore totalement au point
Ninebot propose son application Segway-Ninebot sur iOS et Android. Elle permet d’appairer son véhicule à son smartphone via Bluetooth (cela n’étant pas nécessaire pour l’utiliser), et avoir accès à plus d’infos, de réglages et de tracking.
En plus des 3 modes de conduite de base, on peut activer via l’application un “Walk Mode” pour avancer à vitesse de piéton, soit 5 km/h. Au moment de notre test, cette fonction est défaillante et stoppe la trottinette après quelques secondes à 5 km/h. On espère voir une mise à jour réglant ce petit souci. Il est possible d'enregistrer son parcours et de remplir des défis, ou encore de partager vos aventures sur le blog.
On peut également modifier la puissance du recyclage d’énergie, qui fait remonter un chouia la batterie lorsqu'on lâche l’accélérateur, faisant décélérer plus rapidement après 2 secondes de roue libre, ce même en descente. Il faudra donc continuer de presser l’accélérateur pour conserver sa vitesse en toute circonstance. On sent bien la différence quand on modifie la jauge de reclyclage, mais difficile de percevoir le gain d’autonomie.
Il est possible de verrouiller électroniquement la trottinette pour bloquer les roues quand une personne mal intentionnée tente de l’emmener avec elle. Pour se faire, appairer la trottinette à un smartphone et la verrouiller avec le bouton bouclier (flèche verte sur l'image). Elle devient impossible à éteindre et les roues se bloquent presque complètement, tout en émettant une alarme sonore (pas si forte que ça). Pas d’inquiétude, même si votre connexion Bluetooth est perdue, elle demeure dans cet état jusqu’à votre retour.
Nous vous conseillons tout de même de vous munir d’un cadenas pour les arrêts plus longs, cette sécurité étant davantage pensée pour les petits stops à l’épicerie.
Autonomie : un peu décevante
Segway-Ninebot annonce une autonomie maximum de 40 km, ce calcul étant réalisé dans des conditions idéales de conduite. Pour ce test, nous avons fait rouler une personne de 80 kg (total du poids et des affaires portées), dans Paris sur des surfaces planes, quelque peu pentues, des pavés, et beaucoup d’arrêts et redémarrages au feu rouge. Nous avons mis à l’épreuve la F40E dans les 2 modes de conduite extrêmes, Eco et S, le Bluetooth étant connecté au smartphone afin de traquer le parcours, ce qui peut affecter légèrement l’endurance.
En mode S, nous n’avons tenu que 21 km, la nervosité de la conduite et la vitesse bien conservée dans les montées ayant raison de la batterie. En mode Eco, on monte à 30 km. On est assez loin des 40 km, et on est en droit d’attendre plus que ça. Cela reste une autonomie respectable qui peut tenir un long trajet à travers Paris, et conviendra à qui peut la recharger facilement chez soi ou sur son lieu de travail.
La charge se fait via un port placé au bout de la plateforme, protégé par un capuchon en caoutchouc. Comptez environ 6 heures pour la charger entièrement. Cela peut être une contrainte, tout dépend de votre routine quotidienne.
Conclusion
Points forts
- Confort au top
- Stabilité
- Bon couple
- Phare avant puissant
- Design qui sort (un peu) du lot
Points faibles
- Autonomie en dessous des attentes
- Application perfectible
- Un peu lourde
Note de la rédaction
La F40E tente de se faire une place dans la bataille acharnée des trottinettes électriques, marché en plein changement. Elle ne rate pas le coche avec un confort et une stabilité aux petits oignons. C’est un très bon choix pour celles et ceux qui appréhendent un peu de passer à la trottinette électrique. L’autonomie est correcte sans casser la baraque, mais on déplore le poids un peu élevé pour une telle autonomie. L’application est perfectible, et on espère voir une mise jour prochainement. Attention : si vous voyez sur Internet des références qui varient un peu ,comme un “E” en moins ou en plus, sachez qu’il s’agit bien du même modèle, mais avec des appellations légèrement différentes.