Alors que l’exclusivité de la DualSense sur sa dernière console est imposée par Sony depuis un an et demi, Scuf met sur le marché la première manette sans fil officiellement compatible PS5. Personnalisation esthétique, sticks interchangeables, boutons exclusifs et palettes additionnelles, tels sont les avantages de ce modèle taillé pour l’eSport. Sommes-nous enfin face à la Elite de la PlayStation 5 ? Voici un test complet pour y répondre.
Sommaire
- Caractéristiques techniques de la Scuf Instinct Pro
- Finition et design proches de la DualSense
- Quelques fonctions additionnelles pour la Scuf Reflex
- Une prise en main cohérente, mais imparfaite
- Conclusion : Mieux qu’une DualSense, mais à quel prix ?
Alors que les fabricants tiers avaient pu proposer de nombreux modèles alternatifs à la DualShock 4 sur PS4, parmi lesquels Thrustmaster, Nacon ou Razer, le choix de la DualSense était jusqu’alors obligatoire pour les joueurs voulant profiter des jeux PS5. Le fabricant de manettes Scuf a, comme sur Xbox Series, réussi à contourner cette limitation en proposant un modèle directement issu de la dernière manette de Sony. Comprenez par là que la Reflex utilise toute la partie électronique d’une Dualsense, délicatement démontée pour accueillir une nouvelle mécanique et des ajouts de fonctions, dans le but de créer un contrôleur modulable et plus adapté à la compétition, mais compatible PS5, PC Windows et Mac, iOS ou Android.
Sur le site de Scuf, vous aurez donc accès à un choix entre trois modèles, Reflex, Reflex Pro et Reflex FPS, avec respectivement pour les deux dernier modèles l’ajout d’un grip plus épais au niveau des poignées, et le retrait des gâchettes adaptatives pour des modèles à clic rapide. Comptez un minimum de 219€ pour le modèle de base, et jusqu’à 430€ pour une version personnalisée, avec retrait des vibrations et ajout des palettes cliquables. Une sacrée différence par rapport à la DualSense, et même en comparaison avec la Elite 2 de Microsoft vendue 170€.
Caractéristiques techniques de la Scuf Instinct Pro
Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PS5, PC Windows, Android, iOS, MacOs |
Type de connexion | USB filaire et Bluetooth |
Boutons d’action | 8 + 4 palettes |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Oui |
Vibrations | Oui, haptiques |
Batterie | Oui |
Poids | 304g |
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Finition et design proches de la DualSense
S’il n’y avait pas ce changement de couleurs, la Reflex aurait du mal à se différencier de la DualSense au premier coup d'œil. Dans les grandes lignes, la dernière manette de Scuf reprend les courbes du contrôleur dont elle emprunte la carte mère et propose donc un design très proche, plusieurs éléments pouvant a priori être échangés d’un modèle à l’autre. Dans les détails, on trouve néanmoins quelques différences notables avec une texture des plastiques de la façade plus douce au toucher, moins collante, et un grip clairement plus épais sur le modèle Pro que nous avons en mains.
Quelques fonctions additionnelles pour la Scuf Reflex
La principale différence de design proposée par cette Reflex se situe finalement sous la manette, à l’intérieur des poignées. Dans la plus grande tradition de la marque, nous y trouvons 4 palettes additionnelles en plastique, non amovibles, accessibles depuis le majeur ou l’annulaire, attribuables aux touches L1/R1, L3/R3, les flèches du D-Pad, ou l’un des quatre boutons d’actions de la face avant. Un bouton dédié permet de changer la configuration, à la volée, avec 3 profils intégrés modifiables à volonté. Pas d’application logicielle pour accompagner ces modifications, tout se faisant très simplement mais avec limitations.
Les sticks analogiques voient aussi leur forme et leur matière changer, dès le modèle de base, avec un chapeau concave à la texture moins épaisse que l’original. On retrouve ici les mêmes modèles que sur la Scuf Instinct que nous avons testée récemment. Et si ces chapeaux de sticks sont interchangeables, à condition bien sûr d’avoir acheté l’option, ils ne peuvent être remplacés à la volée comme sur le modèle Elite de Microsoft, mais demandent à ce que l’utilisateur retire la plaque centrale pour accéder directement à leur partie mécanique.
C’est clairement moins pratique et il faut une bonne minute pour changer les deux chapeaux, mais du coup vous ne risquez pas de perdre de pièce dans l’opération. Nous noterons tout de même que cette plaque amovible est la seule source de grincements lorsque l’on manipule la manette. Des grincements discrets qui, fort heureusement, ne se ressentent pas en jeu mais seulement lorsque l’on appuie volontairement sur la plaque.
Après avoir cité les palettes additionnelles et les sticks interchangeables, nous avons fait le tour des fonctions supplémentaires apportées par cette Scuf Reflex. Point de réglage de l’angle des sticks, des points morts, pas de remapping ni de blocage des gâchettes comme on en trouve sur la Scuf Instinct ou la Xbox Elite 2 . Au mieux vous pouvez décider de supprimer les gâchettes adaptatives typiques de la DualSense pour des modèles à clic immédiat, façon clic de souris, mais en perdant au passage toute possibilité de progressivité des gâchettes. Et ce choix se fait à l’achat, sans retour arrière possible. Idem avec la suppression des vibrations haptiques qui fait gagner un peu de poids et de concentration, au détriment des sensations de jeu.
Un mot enfin sur l’autonomie de la manette qui reste inchangée par rapport à la DualSense. Comptez 7 à 10 heures de jeu pour une charge complète en fonction de l’utilisation des vibrations haptiques et des gâchettes adaptatives. Vous pouvez plus que doubler cette durée de jeu si vous partez sur le modèle dénué de ces deux fonctions.
Une prise en main cohérente, mais imparfaite
Nous l’avons dit, la Scuf Reflex reprend le design de la DualSense dans les grandes lignes. Nous retrouvons donc ici toutes les qualités de la manette de Sony, y compris la prise en main habituelle, avec ses poignées larges qui tombent bien sous les doigts, ses sticks symétriques bien positionnés, et toutes les qualités des boutons que l’on connaît. La croix directionnelle reste souple, en opposition avec la proposition de Microsoft, mais le résultat est à la fois précis et agréable. Le contact des boutons de façade est rapide, mais avec un ressort plutôt doux. pour le coup nous aurions préféré voir ici des clics plus secs pour une action plus nette.
Du côté des boutons de tranche L1 et R1, nous retrouvons aussi une certaine souplesse, assez peu adaptée à la pratique de la compétition et qui aurait mérité un changement pour un modèle plus sec, à la manière de la proposition de la Manette Xbox Series. Pas de quoi crier au scandale non plus, la profondeur étant d’environ 1 millimètre dans le cas de la Reflex. Rien à dire enfin du côté du pavé tactile, identique à celui de la DualSense, et qui garde donc sa précision et son toucher, de même que pour les fonctions de reconnaissance de mouvements qui restent inchangées.
Les deux principaux facteurs de changement de la prise en main et des possibilités de jeu sont donc là encore du côté des sticks et des palettes additionnelles. Pour les premiers, il s’agit là d’une question de goût et d’habitude. Faire varier la hauteur pour gagner en précision ou en vitesse, choisir la forme concave ou convexe, tient plutôt des sensations de chacun que d’un véritable avantage en jeu. Dans tous les cas, le grip est suffisamment bien taillé pour permettre une bonne accroche dans tous les types de mouvements et il faut avouer que les modèles proposés par Scuf sont vraiment efficaces, et ce malgré un relief moins marqué au niveau de la couronne.
Pour les palettes, nous serons un peu plus critiques. Nous apprécions de pouvoir jouer sans elles, sans qu’elles ne viennent gêner la prise en mains d’origine, mais leur utilisation n’est pas des plus pratiques, et ce pour deux raisons. D'abord, nous pointerons le sens d’appui des palettes intérieures qui, pour être activées, doivent être appuyées vers le haut, ce qui a tendance à déséquilibrer la main et a donc un impact sur l’utilisation du stick analogique. Un point qui n’implique pas les palettes extérieures dont l’appui se fait plus naturellement.
Ensuite, nous regrettons que le seuil d’activation soit un poil trop élevé, pour les palettes extérieures cette fois-ci, ce qui implique là encore une perte de précision du côté des sticks analogiques. Si la position de ces palettes est bonne, nous préférons au final la proposition du modèle Scuf Instinct, plus facile d’utilisation en jeu, avec un appui plus léger pour les doigts. Ici, il faudra pas mal d'entraînement avant de vraiment tirer parti de ces boutons.
Conclusion : Mieux qu’une DualSense, mais à quel prix ?
La Scuf Reflex est en soi une très bonne manette PS5 ou PC, qui profite de tous les avantages de l’excellente DualSense, et qui permet de troquer quelques fonctions non voulues comme les vibrations et les gâchettes adaptatives contre un gain de poids et des boutons rapides. Sa finition est belle, elle est en outre fournie avec un câble tressé de 2 mètres pour jouer en filaire, et la personnalisation qu’elle propose est clairement un plus, que ce soit au niveau des fonctions, des types de sticks analogiques ou même de son esthétique.
A cela s’ajoutent les 4 palettes additionnelles qui, avec de l’entrainement et l’acceptation de choix mécaniques imparfaits, permettent de gagner en performance dans certains types de jeux. Mais globalement, au delà de toutes les qualités de cette Scuf Reflex, nous regrettons quelques manques, dûs pour la plupart à l’affiliation du contrôleur avec celui de Sony : pas d’application pour les courbes des sticks ou le remapping de la manette, pas de possibilité de raccourcir manuellement les gâchettes, pas de cohabitation des gâchettes profondes ou courtes, et globalement pas de changement de la dureté des différents boutons.
Par rapport à une manette Elite de Microsoft, et surtout au regard du prix du contrôleur comme de ses options, le compte n’y est pas vraiment. Reste que la Scuf Reflex est à ce jour le meilleur contrôleur pour PS5, avec une courte longueur d’avance face à son unique concurrent, la DualSense.
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Conclusion
Points forts
- Une belle qualité de fabrication
- Toutes les sensations de la DualSense
- La possibilité de troquer certaines fonctions
- Une prise en main très convaincante
- Le mapping des palettes à la volée
- Boutons et sticks de qualité
- 3 mémoires de profils
Points faibles
- Les palettes inférieures à celles de la Elite 2
- Pas de boutons vraiment rapides
- Gâchettes rapides ou haptiques, il faut choisir à l’achat
- Le prix et notamment celui des options
- Pas de support logiciel
Note de la rédaction
La manette Scuf Reflex se positionne en modèle alternatif de choix face à la DualSense, profitant d’une compatibilité totale avec les jeux PS5, ou proposant une adaptation plus précise à certains types de jeu si vous acceptez de troquer certaines fonctions. Les possibilités supplémentaires qu’elle propose sont clairement pensées pour les joueurs de compétition et sont globalement bien maîtrisées, mais nous attendions plus d’un modèle premium. La Scuf Reflex échoue donc à se positionner comme une véritable concurrente au modèle Elite 2 que Microsoft propose aux joueurs PC/XBox, la faute à un manque de fonctions, de réglages, de possibilités. Enfin, si nous sommes tout de même face à un très bon contrôleur - le meilleur de la PS5 - son tarif excessif reste difficile à justifier.