Dans la grande famille des écouteurs true wireless, il existe plusieurs lignées. Les intra et semi intra-auriculaire, qui représentent la grande majorité des produits, ainsi que les écouteurs au format bouton, popularisés par Apple avec les AirPods et récemment par Samsung avec les Buds3.

Depuis peu, un autre format commence à éclore, celui des écouteurs entièrement ouverts. Là où les écouteurs boutons réduisent au maximum le sentiment de gêne en venant se poser à l’entrée du conduit auditif, les écouteurs ouverts suppriment totalement cette sensation. En effet, de par leurs constructions, ils s’accrochent au pavillon de l’oreille et se positionnent juste devant le conduit auditif.

Une conception idéale pour un usage sportif, mais également pour les personnes ne supportant pas du tout l’effet bouchon des autres formats. Comme à son habitude, Xiaomi entre dans cette nouvelle danse avec son arme de séduction massive habituel : un prix défiant toute concurrence.

Pour preuves, les OpenFit Air de Shokz et les Nothing Ear (open) ont été officialisé à 150 euros, les FreeClip de Huawei et les LinkBuds Open de Sony à 199 euros, tandis que les Ultra Open Earbuds de Bose culminent à 350 euros. Nos OpenWear Stereo du jour affichent, eux, un prix d’appel étonnant de 99 euros. En espérant que pour atteindre ce tarif, Xiaomi n'a pas dû se résoudre à trop de concessions.

Pour autant, est-ce que les OpenWear Stereo ont assez d’arguments à faire valoir pour séduire les personnes désirant découvrir ce format d’écouteurs ? Voici notre réponse complète après deux mois en leurs compagnies.

Fiche technique des OpenWear Stereo de Xiaomi

Design, pas les plus discrets, mais les plus coquets.

Deux choses sont frappantes lorsque l’on découvre pour la première fois les OpenWear Stereo. La première est que la discrétion n’est pas leur atout principal. De forme ovale et allongée, le boîtier ne passe pas inaperçu avec ses dimensions de 105,8 x 55,4 x 26,1 mm et son poids de 69 grammes. Même son de cloches pour les écouteurs, ils sont, sur le papier, relativement imposants avec leurs 9,6 grammes chacun.

Certes, la totalité des écouteurs ouverts ne font pas dans la compacité, contrairement à leurs homologues fermés. Pour autant, Xiaomi se situe ici plutôt dans une tranche haute en matière de prise de place.

La seconde impression concerne l’esthétique. Habituellement, les écouteurs ouverts sont sobres, pour ne pas dire presque tristes. En tout cas pour certains. Ici, Xiaomi soigne à la perfection le design de ses écouteurs en alliant des parties brillantes en titane avec un alliage souple en nickel.

Dans le même style, le boîtier possède un revêtement texturé des plus agréables. Bien qu’existant également dans une version gris minérale, le coloris crème de notre exemplaire de test nous a franchement séduits.

Confort, ils ne bougent pas d’un iota

La majorité des écouteurs ouverts s’enfilent de la même manière. Il faut faire glisser le crochet derrière le haut de l’oreille, puis bien le serrer afin de positionner l’écouteur au plus près de votre oreille. Ainsi, les micros viennent se positionner juste devant le conduit auditif afin de percevoir le son. Aucune gêne, aucun appui n’est à signaler ici, que ce soit devant l’oreille ou derrière via le crochet.

De plus, même si le poids de 9,6 grammes peut sembler « lourd » par rapport à des écouteurs intra-auriculaires, la sensation de port n’est pas du tout la même. En effet, un écouteur intra de 6 grammes fait peser son poids dans l’oreille, entre la conque et le tragus. À la longue, cela peut devenir désagréable.

Ici, le poids est maintenu par l’ensemble de l’oreille, notamment grâce à l’hélix. Ainsi, la structure de l’écouteur se fait mieux oublier et la sensation d’aération est optimale. Que ce soit lors d’une course, en vélo ou lors d’une randonnée, les OpenWear Stereo ont rempli parfaitement leurs fonctions de stabilité et de confort. D’autant qu’ils ne craignent pas la pluie grâce à leur certification IP54. Seul petit bémol, avec des lunettes, la stabilité perd logiquement de sa superbe, il faut alors les remplacer assez régulièrement. Autant être prévenu.

Ergonomie et connectivité, du bon et du moins bon

En matière de commandes, les OpenWear Stereo se dirigent de manière tout à fait classique via différents gestes tactiles. La surface de commande est assez large pour ne pas avoir à s’y reprendre à deux fois. L’ensemble de doléances attendues sont presque toutes là : navigation, gestion du volume et assistant vocal. Seule l’activation de la réduction de bruit n’est pas encore totalement auguste.

Disponible en version bêta pour le moment, la commande est des plus capricieuses, contrairement aux autres qui répondent aux doigts et à l'œil. Autre point agréable, les commandes sont personnalisables au sein de l’application Xiaomi Earbuds. Bien qu’elle soit ergonomique à souhait, cette dernière n’est pas la plus complète du marché.

Il est tout de même possible de gérer la connexion multipoint, d’activer un volume adaptatif pour la réduction de bruit et de faire sonner ses écouteurs en cas de perte. Par contre, si l’absence de détection de port peut éventuellement se comprendre, vu le prix, ne pas proposer un égaliseur en bonne et due forme est difficilement pardonnable.

Audio, où sont les basses ?

Autant le savoir de suite si jamais vous n’êtes pas un habitué des écouteurs ouverts. Logiquement, l’immersion sonore, l’ampleur et la précision acoustique n’atteindront jamais la qualité de bons écouteurs fermés. Tout simplement, car l’isolation passive est quasiment nulle. De ce fait, l’appréciation de la musique est à jauger à l’aune de cette particularité.

Hélas, même en tenant compte de cela, les OpenWear Stereo ne sont pas les écouteurs ouverts les plus satisfaisants du marché en matière d’audio. Malgré l’utilisation d’un diagramme en carbone et des drivers de 17 x 12 mm, les écouteurs peinent à retranscrire les basses. Anémiques, ces dernières n’ont que très peu de rondeur et souffrent beaucoup de la fuite acoustique inhérente aux formats ouverts. C’est sur cette partie du spectre que Xiaomi aurait dû mettre les bouchées doubles. En augmentant le son, le résultat est un peu mieux, mais au dépens du confort d’écoute.

Malgré un prix de 50 euros en plus, les OpenFit Air de Shokz s’en sortent beaucoup mieux sur cette partie du spectre. C’est dommage, car les médiums sont plus réussis, notamment au niveau des voix. Cela rend les écouteurs de Xiaomi particulièrement agréables pour écouter un podcast lors d’une session de sport. Du côté des aigus, idem, le travail est louable, bien que parfois une certaine brillance puisse se faire entendre par à-coups. Vous l’aurez compris, la musicalité et la précision ne sont pas les plus gros points forts de ces écouteurs.

Et vous aurez beau basculer en LHDC, puisque les écouteurs sont compatibles avec ce codec lossless, cela n’y changera pas grande chose. C’est le socle technologique des OpenWear Stereo qui manque globalement de rigueur. Et c’est dommage, car tout n’est pas à jeter. Par exemple, la distorsion s’avère impeccable, tandis que la séparation des instruments est relativement appréciable sur la transition hauts-graves et bas-médiums.

Réduction de bruit active, elle a le mérite d'exister…

S’il nous paraît déjà bizarre de proposer de la réduction de bruit sur un format bouton, cela l’est encore plus sur un format ouvert. L’absence d’isolation est un critère généralement recherché par les adeptes de ce format, notamment pour faire du sport. Après, il est compréhensible que pour certaines situations (open space, transports en commun…), l’envie d’un tout petit peu plus de calme se fasse ressentir. Notamment si ces écouteurs sont vos écouteurs principaux, et non pas des produits d’appoint juste pour le sport.

Dans les faits, la réduction de bruit est certes audible, mais pas des plus efficaces. En effet, il est parfois difficile de contrer les lois de la physique et de l’acoustique, même à grand renfort de microphones. Dans un métro, disons qu’en activant cette fonction, le bruit des rails perd peut-être 10%, voire 15%, de son volume, mais pas plus.

Par contre, en matière de kit-mains libres, les écouteurs de Xiaomi nous ont étonnés. Ils offrent des conversations intelligibles, sans effet tunnel, ni artefact grossiers. Contrairement à des intra-auriculaires, le but ici n’est pas de se couper du monde, mais d’entendre distinctement et d’être entendu. Ce que les OpenWear Stereo savent plutôt bien faire.

Autonomie, les plus endurants des écouteurs ouverts

Comme nous avons pu le voir, le boîtier des OpenWear Stereo sait difficilement se faire oublier. Pour autant, Xiaomi a eu la bonne idée de profiter de cet espace pour y glisser une conséquente batterie de de 788 mAh.

Dans les faits, les écouteurs en eux même ne sont pas les plus endurants, ils tiennent en général environ 7h durant une utilisation mixte (avec et sans RBA), alors que les Ultra Open Earbuds de Bose peuvent facilement dépasser les 8 heures.

Cependant, le boîtier permet de charger environ 6 fois complètement les écouteurs, ce qui fait grimper l’autonomie globale à plus de 40 heures. La plupart des concurrents ne proposent qu’entre deux et trois charges supplémentaires par boîtier plein. Résultat, les OpenWear Stereo sont actuellement les écouteurs ouverts les plus endurants du marché.

Conclusion