Thrustmaster met à jour son partenariat avec l’écurie à l’étalon en proposant un nouveau volant de formule 1 répondant au doux nom de Formula Wheel Add-On Ferrari SF1000 Edition. Une réplique authentique du volant de la voiture présentée pour la saison 2020, avec écran intégré et palettes de compétition.
Le déballage du Formula Wheel Add-On Ferrari SF1000 Edition (qu’on appellera SF1000 désormais) fait la promesse d’un produit premium dans la gamme de Thrustmaster, à l’instar du modèle de roue Ferrari GTO : carton noir et épais, rembourrage en mousse dense adapté au volant, palettes et accessoires dans un emplacement à part. Tout ce qu’il faut pour remballer proprement après utilisation. En même temps, l'événement est de taille puisque la marque française nous propose ici une réplique officielle à l’échelle 1:1 du volant de la Scuderia, la plus iconique des écuries de F1. Le genre de licence qui demande certes un investissement financier important, mais génère surtout une exigence maximale du côté de la marque italienne et de ses fans. Il faut dire aussi que Thrustmaster n’en est pas à son coup d’essai, tant en termes de création d’une roue de F1 (on se souvient de celle typée F1/Proto du TS-PC Racer) que d’une roue F1 Ferrari. Sauf que la comparaison s’arrête là, la SF1000 jouant dans une toute nouvelle catégorie, tant pour ses matériaux que pour la technologie qu’elle embarque.
Spécifications | |
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Compatibilité | PS4/PS5/Xbox One/Series/PC suivant base |
Bases compatibles | TS-PC, TS-XW, T-GT, T-300, TX |
Vibrations | Non |
Palettes | 2 + 2 rotatives |
Mémoires internes | Non |
Afficheur | Ecran 4,3’’ |
Poids | 1,2 kg |
Dimensions | 28 x 18 x 9,5 cm |
Une prise en main agréable pour un modèle très vif
Avec ses 28 cm de large et sa plaque de carbone, la SF1000 en impose autant que la ClubSport Steering Wheel Formula V2 de Fanatec, celle-là même qui accompagne le Podium DD1, mais la présence au centre d’un écran de 4,3 pouces de diagonale décale de fait l’ensemble des contrôles vers l’extérieur, sur une plaque centrale plus massive, plus large sur toute la hauteur. Il ne s’agit bien évidemment pas là d’un choix de Thrustmaster mais bien de Ferrari, la disposition étant quasiment la même que sur le volant d’origine. Reste que l’impression d’avoir un modèle plus gros sous les yeux est bien présente, et ce alors même que la prise en main est grosso modo la même.
La forme de cette roue de volant s’accompagne d’une prise en main très particulière, typée proto/F1, avec les inconvénients et avantages qui vont avec. On gagne en précision, en vitesse de mouvement, avec des poignées bien marquées qui permettent d’avoir un retour de force élevé sans craindre la perte de contrôle. En clair, ce type de roue est particulièrement avantageux pour les séries avec gros moteur comme le TS-XW ou le T-GT, et pour la conduite de voitures puissantes.
Les poignées sont recouvertes d’une gomme dure, pas forcément très agréable, mais offrant un niveau de grip très élevé. Là, il s'agit plus d’une volonté de coller au modèle original que de proposer quelque chose de spécifiquement adapté au joueur. Le diamètre est d’ailleurs inférieur à ce que nous avions rencontré avec la roue du TS-PC Racer ou avec la McLaren GT3 de Fanatec. Les gants de course sont donc plutôt conseillés pour gagner en confort. Par contre, nous notons quelques grincements qui trahissent une légère souplesse des plastiques qui entourent ces poignées. Pas de quoi ressentir la moindre gêne en jeu, mais une petite déception pour ce qui est de la finition, bien évidemment inférieure au modèle d’origine. Reste que dans sa globalité, cette roue montre une vraie montée en gamme du fabricant par rapport au modèle F1 précédent.
Des contrôles à foison pour PC, PS4, PS5 et Xbox
La roue de volant SF1000 propose un nombre assez impressionnant de contrôleurs sur sa façade. Pas moins de 11 boutons simples sous les pouces, deux molettes crantées verticales, cinq encodeurs crantés à rotation infinie et poussoir intégré, un sélecteur à quatre positions et un interrupteur pour l’allumage de l’écran. On trouve aussi un stick qui n’est pas présent sur le modèle d’origine et qui sert simplement de croix directionnelle. S’ajoutent à ces contrôles les trois zones de LEDs, deux de 3 LEDs sur les côtés, et une longue barre de 15 LEDs sur le haut. Il y a de quoi faire.
Le toucher des boutons simples est assez particulier et demande un peu d’habitude. Que l’on soit sur les modèles en 11 ou en 18 millimètres, nous avons droit à une course d’un millimètre avant déclenchement, avec un ressort assez élevé et un point d’activation plutôt dur. Le genre de bouton qui ne se prend pas à la légère et qui pourrait même être avantagé par le port de gants. En tout cas, ceux qui jouent avec les mains gantées ne seront pas gênés, ni par les boutons, ni par les encodeurs qui, eux aussi, bénéficient de crans importants.
Dans l’ensemble, l’ergonomie de la façade de la roue est très bonne, même si nous pouvons exprimer quelques regrets. A commencer par les cinq encodeurs de petite taille dont le relief manque un peu de profondeur (nous pourrons à nouveau citer la roue de Fanatec en exemple plus réussi). Ensuite, c’est la croix directionnelle qui aurait mérité un peu plus de restriction sur les diagonales, voire une limitation à 4 directions, et là aussi un grip plus élevé pour assurer une prise en main plus facile dans les menus.
Enfin, nous aurions aimé que Thrustmaster propose une solution pour mieux visualiser le nom des touches en fonction de la plateforme utilisée, à coup de croix et carré sur Playstation, ou A et B sur PC/Xbox. Pour le coup, j’entends déjà les mécontentements des amateurs de la roue d’origine qui profitent des marquages officiels, mais il faut avouer que trouver ses marques et ses habitudes quand on passe régulièrement d’une machine à l’autre reste un vrai casse tête face à la profusion de contrôles. Disons qu’un set d’autocollants pour PlayStation ou Xbox aurait été le bienvenu.
De gros progrès côtés palettes
L’arrière de la roue est beaucoup moins chargé évidemment, mais propose tout de même son lot de surprises, à commencer par les palettes principales, montées sur un bloc amovible. Il suffit de dévisser/visser quatre vis (avec l’outil fourni) pour installer soit le modèle d’origine, soit le T-Chrono Paddles, optionnel et vendu une soixantaine d’euros. Côté palettes d’origine, on a droit à un contact très sec avec un point de seuil élevé, produit par la présence d’un aimant. En clair, dès que l’on dépasse la pression de déclenchement, la vitesse passe immédiatement et le retour en position de base se fait rapidement, aidé par l’attraction magnétique. Encore une fois, voilà un système qui s’apprécie particulièrement avec des gants, notamment parce que les arêtes en aluminium sont franches (sans être coupantes).
Du côté des T-Chrono Paddles, nous avons droit à un clic plus proche de ce que le monde du jeu vidéo nous propose, avec une légère phase pré-déclenchement de deux millimètres, suivie d’un déclenchement rapide, à faible seuil, puis d’un rebond assuré cette fois-ci par un ressort. Thrustmaster nous promet un gain de vitesse, certes sensible, mais qui intéressera surtout les fous du chrono, si réellement il y a quelques millisecondes à gagner ici. En tout cas, ce modèle optionnel se joue plus facilement sans gant.
La bonne surprise vient aussi de la présence de palettes analogiques en plus des modèles à clic. Placées à 5 centimètres des premières, elles permettent au joueur de contrôler l’embrayage aux doigts, pour la gestion des départs notamment. Elles sont aussi assignables à tout autre contrôle analogique comme l’accélération ou le freinage, ou à une action simple. Nous apprécions leur course de 25°, et leur résistance moyenne, qui se place en compromis entre précision et vitesse d’action. l’idéal pour réaliser de beaux départs.
Un écran intégré utile et efficace
Avec ses 4,3 pouces de diagonale, l’écran du SF1000 ne passe pas inaperçu au milieu du panel avant. De par sa nouveauté, nous n’avons pu l’essayer qu’avec deux jeux seulement, à savoir F1 2020 et F1 2019, le premier en natif, le second en UDP. En effet, l’accessoire n’est pour le moment supporté que par F1 2020, et uniquement sur PS4 et PC. Dans ce cas, rien de particulier à faire, à part tenir sa base motorisée à jour pour qu’elle supporte cette nouvelle roue, l’affichage étant géré dès le lancement du jeu, sans intervention du joueur. Magique.
Dans le cas du jeu F1 2020 sur Xbox ou de F1 2019, c’est un poil plus compliqué. Il faut mettre en réseau la roue du volant, donc en WiFi, puis activer l’UDP dans le jeu correspondant. Seul défaut notable par rapport aux applications smartphone qui proposent la même chose, l’absence pour le moment de recherche sur le réseau de la part du volant, obligeant l’utilisateur à entrer l’adresse IP ou le port de connexion, avec souvent tout à refaire entre deux sessions de jeu. Heureusement, Thrustmaster nous a promis un suivi des différents éditeurs de jeu pour qu’à l‘avenir l’accessoire soit géré en natif. Il nous tarde en tout cas de nous y essayer sur Assetto Corsa, Project CARS 2, Forza Motorsport 7, iRacing ou Gran Turismo Sport. Dans tous les cas, notez bien que cette roue est parfaitement compatible avec l’ensemble du catalogue de jeux adaptés à la base du volant, l’écran n’étant qu’une sorte de bonus pour les jeux compatibles.Il est d’ailleurs possible de l’éteindre via son interrupteur dédié, tout en continuant de jouer.
Les informations affichées sur l’écran sont nombreuses et paramétrables. On peut en tout cas choisir son type d’écran avec certaines informations visibles. Idéal pour compléter celles du HUB du jeu, surtout que le changement d’infos à l'écran peut se faire à la volée, par action sur un bouton. Nous regrettons seulement qu’aucune gestion du volant lui-même, rotation, puissance, etc, ne soit disponible au joueur, à l’instar de ce que propose Fanatec sur ses bases depuis des années maintenant. En tout cas, sans être un “game changer”, cet écran se montre efficace, bien lumineux et bien défini, pour une expérience de qualité en jeu. Et c’est ça l’essentiel.
Un système de fixation dépassé malgré des efforts
Là où Fanatec propose depuis un moment un système de quick lock en métal, très fiable et très pro, avec désormais une molette anti-vibrations, Thrustmaster est resté coincé avec son antique système en plastique, avec vis à insérer. C’est dommage car cela donne une impression de jouet à un produit qui tente de faire monter en gamme l’ensemble des motorisations du fabricant. Pourtant, les efforts sont bien là avec cette roue SF1000 qui propose désormais une butée de vis en mousse, là aussi pour absorber les éventuelles vibrations. Ca ne donne pas tout à fait le change, notamment en termes de rigidité de l’axe, mais cela permet de mieux ressentir le retour de force et les informations qu’il véhicule.
Une roue de volant complète, pour fans de F1
Thrustmaster signe donc aujourd’hui une très belle réplique de cette roue de Formule 1 Ferrari, et ce malgré toutes les difficultés que l’on peut imaginer à intégrer un tel écran dans un volant destiné notamment au marché des consoles. Alors certes, le produit est encore jeune et nécessite un peu de travail pour voir la compatibilité de son écran élargie, mais il est déjà superbe et tout à fait performant. Surtout, nous apprécions la possibilité de l’utiliser sur l’ensemble des volants actuels de la marque, pour peu qu’ils puissent changer de roue. T300, T-GT, TS-PC, TS-XW, ont tous bien réagi après une mise à jour. Voilà donc un volant que nous pourrons utiliser sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC Windows.
Au-delà de l’authenticité de la copie, qui n’est certes pas parfaite mais donne vraiment bien le change aux amateurs de F1, cette Formula Wheel Add-On Ferrari SF1000 Edition est aussi un bon moyen de profiter de sa motorisation dans les meilleures conditions, avec vivacité et précision. Reste que ce petit bijou a un prix, et qu’il n’est clairement pas accessible à toutes les bourses. Avec un tarif de lancement à 349€, Thrustmaster met sur le marché la roue la plus chère de son histoire, mais c’est tout à fait compréhensible au regard des technologies embarquées et de la licence prestigieuse qu’il représente.
Conclusion
Points forts
- Une réplique très réussie, avec tous les boutons fonctionnels
- Un toucher très pro, des boutons aux palettes
- La prise en main est excellent avec des gants de course
- L’écran, comme sur le modèle réel, est impressionnant
- Un plaisir à jouer dans les jeux de F1, Proto, LMP …
- Une large compatibilité avec les bases de la marque
- Les possibilités futures grâce au protocole UDP
- Les palettes analogiques
Points faibles
- Un peu moins confortable sans gants
- La faible compatibilité de l’écran à sa sortie
- Quelques grincements de plastiques
- Le système de fixation qui ne correspond pas à cette gamme d’accessoires
Note de la rédaction
Acheter une roue de volant pour 349€, ce n’est pas donné à tout le monde. Cette Formula Wheel Add-On Ferrari SF1000 Edition vise donc un public bien particulier, entre amoureux de la Scuderia, du monde la F1, et joueurs en quête de performance. Tous ceux là seront ravis de l’ergonomie, du confort et de la vivacité de cet accessoire qui doit être joué avec des gants de course pour une expérience totale. Surtout que l’écran, comme dans la version réelle de la SF1000, est parfaitement utilisable et pertinent, avec de belles promesses de compatibilité pour l’avenir.