La spatialisation du son en trois dimensions annonce plus d’immersion, plus de précision, plus de spectacle. Sauf qu’à l’heure où pullulent les 7.1 virtuels, les effets surround, cette technique nous a finalement plus promis qu’elle n’a tenu ses promesses. Jusqu'au Cloud Orbit S de HyperX.
Sommaire
- Cloud Orbit S de HyperX : Spécifications techniques
- Une finition très haut-de-gamme
- Un casque confortable
- Une sonorité exceptionnelle
- La véritable spatialisation 3D
- Une large compatibilité
- Conclusion : Un casque cher mais exceptionnel
Avant toute chose, précisons que si le Cloud Orbit S vient titiller nos tympans à la manière des meilleurs modèles du marché, c’est qu’il est lui même issu d’un partenariat avec Audeze, la marque à l’origine du Mobius que nous avions testé il y a un an et qui, pour le coup, nous avait simplement enchantés. Aussi, vu les très nombreuses similitudes avec ce modèle, on peut dire sans grand risque que le Cloud Orbit S en est une sorte de déclinaison de ce Mobius, et ce même s’il n’en partage pas la marque. Non, la marque de ce Cloud Orbit S est bien HyperX, et elle s’est d’ailleurs affichée un peu grossièrement sur chaque oreillette, en blanc sur fond noir, gâchant légèrement l’élégante simplicité des plaques et la discrétion générale du casque.
Cloud Orbit S de HyperX : Spécifications techniques
Spécifications | |
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Compatibilité | PC, Mac, consoles et smartphones |
Transducteurs | 2x100 mm planaires |
Réponse en fréquence | 10Hz–50,000Hz |
Impédance | 32 Ohms |
Sensibilité | 120 dB |
Type microphone | Multidirectionnel Electrostatique à électret |
Atténuation bruit micro | Logicielle |
Zones éclairées | Non |
Rendu 7.1 | 7.1 Virtuel avec détection de mouvement |
Poids | 357 g sans câble |
Connexions disponibles | USB ou jack 4 poles 3,5 mm |
Une finition très haut-de-gamme
Dommage car pour le reste, le Cloud Orbit S conserve les formes, les matériaux et les équipements de son prédécesseur, à quelques détails près. Plastiques épais et légèrement texturés, points de rotation résistant sans grincement à nos torsions, finitions assez qualitatives malgré la présence de vis apparentes, le casque laisse, de manière générale, une bien meilleure impression que le HyperX Cloud Flight S que nous avons récemment essayé.
Aussi, petits bonheurs simples, le Cloud Orbit S est livré avec une pochette de transport, un câble USB-A/USB-C de près de 3 mètres pour assurer la connexion à un équipement distant, mais aussi avec un câble USB-C plus court à brancher à son portable ou son smartphone, et avec un dernier cordon mini-jack pour le branchement sur à peu près n’importe quelle source analogique (consoles, tablettes, smartphones … ). Attention tout de même : contrairement au Mobius, le Cloud Orbit S ne propose pas de liaison sans fil. Exit le Bluetooth, alors même que la batterie est bien présente pour assurer le fonctionnement en actif du casque. D’ailleurs, celui-ci est incapable de fonctionner en passif et quand la batterie est vide, il devient inutilisable à moins de le connecter en USB pour l’alimenter et le recharger. Et côté autonomie, comptez sur une bonne quinzaine d’heures maximum à volume à 100%.
Un casque confortable
Bien que le casque soit plutôt lourd avec plus de 300 grammes sur la balance, le confort est bien de la partie. On est sur un serrage assez élevé mais néanmoins doté d’une certaine souplesse, avec un arceau simple convenant à toutes tailles de tête grâce à un réglage par glissière crantée. Il faudra tout de même placer le casque avec attention pour éviter que la partie haute n’appuie trop fermement sur le crâne. Sur ce point, nous avons apprécié avoir à ce niveau une mousse à mémoire de forme, gage de stabilité et de confort malgré sa faible épaisseur.
Côté oreillettes, c’est plus classique avec une épaisseur de mousse doublée d’un similicuir. Là encore, c’est confortable mais ça conserve efficacement la chaleur et l’humidité, ce qui est légèrement gênant en cas de sudation importante. C’est cependant le prix à payer pour profiter du niveau d’isolation du casque, clairement adapté à toutes les situations, même les environnements les plus bruyants.
Une sonorité exceptionnelle
Si le Cloud Orbit S passe le test du confort avec brio c’est surtout sur la partie sonore qu’il met l’auditeur en émoi. Déjà, côté restitution stéréo, on profite de la précision et de la qualité des transducteurs planaires avec le même niveau de rendu que sur le Mobius et une homogénéité respectée sur l’ensemble du spectre sonore. En effet, si le casque offre des basses généreuses, des aigus présents avec une belle définition et des medium qui profitent d’une bonne précision, aucune fréquence ne vient en gêner une autre, et ce quel que soit le volume appliqué. Ce n’est pas “parfaitement” équilibré, l’égalisation mettant légèrement en avant graves et aigus, mais le résultat est à la hauteur de ce que proposent les meilleurs casques du marché, y compris nos modèles de studio comme le DT770 ou le HD25. Nous notons simplement, comme pour le Cloud Flight S, que la réserve de puissance de l’amplification n’est pas optimale et qu’il n’est pas toujours possible de rattraper une source un peu faiblarde, en USB comme en Mini-jack.
La véritable spatialisation 3D
Jusque là, me direz-vous, rien de bien exceptionnel. Sauf que le Cloud Orbit S profite aussi d’un son en trois dimensions à vous décrocher la mâchoire grâce la présence d’un gyroscope précis et d’un traitement logiciel vraiment efficace, que la source soit stéréo, 5.1 ou même 7.1. Imaginez que le son évolue non pas en fonction de ce que l’écran affiche, mais selon la direction de votre tête. Si vous regardez l’écran, pas de différence notable, mais si vous déviez, ne serait-ce que de quelques degrés, alors la direction des éléments sonores se déplacera d’autant entre vos deux oreilles. Et le résultat, déjà bluffant avec une source stéréo malgré quelques limitations, est juste incroyable dès que l’on aborde les 5.1 et 7.1. La promesse que l’on nous fait depuis de lustres de savoir d’où vient un son avant même de le voir, c’est bien avec cette technologie là qu’on l’atteindra. Une technologie qui n'étonnera pas vraiment les possesseurs de casques virtuels d’ailleurs, mais qui trouve ici un niveau de réalisation exceptionnel en terme de mixage et de transformation des sources.
Attention tout de même, tout n’est pas parfait et les oreilles les plus fines décèleront quelques déphasages en stéréo, avec dans certains cas un effet flanger présent lorsque la source est stéréo. De même, nous pouvons regretter une très légère latence dans le traitement du son en 7.1, audible uniquement avec des mouvements rapides de la tête. Mais pour le reste, c’est clairement du haut niveau. Que ce soit en jeu, en écoute de musique ou en visionnage de film, le traitement sonore est exceptionnel, systématiquement agréable et parfaitement spectaculaire. Et puis, si jamais vous n’êtes pas fan de cette technologie de reconnaissance des mouvements, ou si vous la jugée non-adaptée à une situation, il est toujours possible de la désactiver, voire de l’adoucir grâce à plusieurs niveaux de réactivité, et le tout sans même passer par le logiciel qui accompagne le casque.
Logiciel qui, d’ailleurs, fait le minimum avec une représentation 3D d’une tête influencée par le gyroscope histoire de vérifier que tout fonctionne bien, quelques réglages des variations d’angle pour mieux s’adapter à certains environnements 3D différemment calibrés, et une gestion de l’égalisation du casque plutôt sommaire, basée sur des profils pré-enregistrés bien que de qualité. Pour le coup, nous aurions tout de même préféré un véritable égaliseur à bandes bien précis et des profils utilisateurs, ainsi qu’un véritable outil d’isolation du microphone. Résultat, le logiciel se montre bien dispensable et le casque, déjà doté de nombreuses fonctions directement accessibles sur l’oreillette gauche, se suffit à lui même.
Une large compatibilité
Le casque, équipé d’une connectique USB-C et mini-jack, est compatible en USB sur PC Windows, Mac ou Linux, mais aussi PS4. Néanmoins, cette dernière plateforme voit sa connexion limitée à du stéréo 48 kHz en sortie, là où toutes les autres profitent de 8 pistes en 96kHz 32 bits, pour une différence de qualité sonore vraiment audible. Côté mini-jack, on peut se connecter à n’importe quelle source analogique et profiter du microphone comme du casque, du moins tant que celui-ci est alimenté, par la batterie ou par l’USB.
Le micro amovible, quant à lui, est d’un niveau très appréciable. Le timbre est respecté, le bruit de fond absent, et sa dynamique encaisse parfaitement les nuances d’une voix, des chuchotements aux grands cris, sans jamais saturer. Du grand art. Il manque simplement un petit réglage pour le volume de la voix dans le casque en retour, même si celui-ci est présent par défaut, et un vrai atténuateur des bruits ambiants, pour le coup totalement absent. Petite faute de design aussi avec son mute, situé tout en haut de l’oreillette et bien difficile à situer rapidement dans le feu de l’action, surtout que son interrupteur est plutôt dur à changer de position.
Conclusion : Un casque cher mais exceptionnel
A l’heure d’écrire ces lignes, le Cloud Orbit S se vend aux alentours de 300€. C’est excessivement cher pour un modèle filaire qui, en apparence, ne présente pas mieux qu’un modèle vendu pour la moitié de son prix. Sauf que ses qualités audio, et surtout sa gestion de l’espace sonore en fonction d’un gyroscope en font un modèle bien à part, générateur d’un spectacle auditif que seul le Mobius d’Audez, un casque sans fil à plus de 400€, est capable d’offrir. Pour nous, le Cloud Orbit S est donc, à ce jour, le seul casque filaire à tenir les promesses faites par l’environnement sonore en 3D, et ça en fait un modèle de premier choix. Mais c’est à vous de voir si le prix en vaut la chandelle.
Conclusion
Points forts
- Le son, vraiment très agréable, même à la longue
- Un casque confortable et bien en place
- Le 7.1 qui tabasse, la stéréo qui déchire
- Un gyroscope qui change tout
- Une large compatibilité grâce à la double connectique
- Plein de fonctions directement sur le casque
- Le son du micro, une merveille
- L’isolation phonique très élevée
Points faibles
- Le Bluetooth du Mobius qui disparait
- Pas de réglage du retour de micro dans le casque
- Il ne fonctionne pas sans batterie, même en mini-jack
- Un peu lourd et un peu chaud
- Le tarif, qui tabasse autant que le 7.1
Note de la rédaction
Le Cloud Orbit S est simplement un Mobius sans Bluetooth. A ce titre, il profite de l’excellente qualité sonore de transducteurs planaires, et de l’incroyable spectacle qu’offrent le gyroscope et le 7.1 virtuel. C’est une grande réussite technique, ternie tout de même par un tarif vraiment élevé pour un casque limité aux connexions filaires. Nous le plaçons néanmoins parmi nos modèles de référence, particulièrement pour sa gestion de l'espace sonore.