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Sujet : Arrêt sur Images

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Scarytaupinet Scarytaupinet
MP
Niveau 10
29 juin 2015 à 22:14:34

Ouais j'suis désolé, je savais juste pas comment boucler le texte, j'ai fait ça en gros porc, j'ai clôturé en deux-trois lignes, désolé (perso le fait de tuer les deux mecs en silence ne faisait pas crédible à mes yeux non plus mais j'avais sommeil :hap: )

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
29 juin 2015 à 22:54:12

Scary, je connais ça, j'ai eu le même problème sur la conclusion. :hap:

Chocobo, tu peux m'appeler Ardui, ça simplifie les choses. :-)

Psyclo Psyclo
MP
Niveau 10
29 juin 2015 à 23:23:23

C'est vrai que scary a un sacré style. Pas facile à rentrer dedans mais sacré potentiel !

Chocobo_3 Chocobo_3
MP
Niveau 19
29 juin 2015 à 23:52:33

Ouep, c'était très plaisant a lire au niveau du style chez Scary.

Ardui> Je vais faire ca, oui. C'est en effet beaucoup plus simple :-)

Shynis Shynis
MP
Niveau 10
30 juin 2015 à 00:13:54

Fatuite : L’écume représentait les nuages. Je voyais des vagues de sables rouges surmontées d’écume blanche, et je trouvais ça assez joli :hap :

Ardui : Pour la deuxième moitié, c’est redondant sur quels éléments ? Enfin, la reprise de tous les éléments est voulue, mais je peux comprendre que ça fasse lourd.

Après une tentative avortée de commenter tous les textes, je donne juste les votes avec un commentaire :

Fatuite : 3 points
J’aime beaucoup les thèmes de l’humanité et de la tour de Babel. Le texte dégage un rythme entraînant. J’aime beaucoup le ton, surtout.

Marty : 1 point
Je pense que j’ai raté des éléments dans ton texte, parce que j’ai l’impression de ne pas l’avoir compris. Mais j’aime le style et l’enchaînement des pensées.

Scary : 1 point
J’aime particulièrement le premier paragraphe. Mais je rejoins Fatuite sur le fait que la scène de combat soit un peu floue, et la dernière ligne est difficilement compréhensible à la première lecture. Et, je sais pas pourquoi, j’ai souri au « les gémissements rampent », j’aime bien l’image.
Ah, et oui, ça fait un bout de temps que j’ai pas posté, mais je continue à lire :hap : Et j’ai toujours un problème sur le fond, j’arrive pas à trouver de quoi écrire :-(

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 27
30 juin 2015 à 22:40:26

Merci pour vos commentaires positifs (et même les pts) concernant mon texte. Après avoir lu l'ensemble, je me sentais vachement en dessous du niveau stylistique des autres... :-( Ma cause n'est peut-être pas complètement perdue! :hap: Yugo, d'après mes calculs, je serai plutôt en Argentine en 2020, mais on ne sais jamais où peuvent me porter les vents du voyage... :hap:

Yugo
Un texte très intéressant, un poil autobiographique si je ne m’abuse :hap:, mais je n’ai pas du tout vu le rapport à l’image… :doute:

Mcm
Très joli texte, j'ai été fortement emballé par le début et la fin, très poétiques à mon oreille. La partie sur l'histoire de l'humanité m'a un peu moins emporté.

Shynis
Bien contruit, bien travaillé, un vocabulaire dont je suis jaloux :hap: c'est peut-être un tout petit peu trop court pour avoir le temps de s'immerger.

Crazy
Je ne sais pas trop quoi penser de ton texte. J'aime beaucoup le rythme que tu lui donnes, mais j'ai eu du mal à y entrer, à m'imaginer la scène et de quoi ça parlait concrètement. ça m'a fait réfléchir quoi... :noel:

Ardui
Owiii un conte :cute: C'était trop bien, l'ambiance était là, j'ai pas vu les arrêts de tram passer malgré le texte un peu plus long que les autres. J'ai vraiment été transporté l'espace de quelques minutes dans cette tempête de sable! :oui:

Taupinet
J'aime bien l'idée, c'est construit correctement, mais j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. La fin manque un peu de "vif", j'ai pas vraiment ressenti l'action après le passage introspectif du début.

Pour mes votes:
+3 Ardui
+1 Shynis
+1 Mcm

Message édité le 30 juin 2015 à 22:43:53 par Mandoulis
Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 27
01 juillet 2015 à 06:22:54

Merci à tous les participants, écrivains comme votants, pour avoir fait de cette reprise d'ASI une réussite! :-p

Voici les résultats de cette semaine:
-Ardui - 12pts
-Fatuite - 9pts
-Marty - 4pts
-Shynis, Taupinet et Mandoulis - 3pts
-Psyclo - 1pt

Le texte d'Ardui semble avoir séduit pas mal de monde! :fete: Bravo à lui :bravo:
C'est donc à lui de nous poster la prochaine image! :-p (Le plus tôt sera le mieux :hap:)

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
01 juillet 2015 à 07:38:52

Merci à tous, je suis ravi que mon texte vous ait plu !
D'autant plus que je ne m'y attendais guère, ayant peiné toute la semaine sur un texte qui devenait affreusement long, pour repartir à zéro dimanche après-midi en ne gardant que le cadre et quelques personnages. :p)

Trêves de bavardages, l'image de la semaine :
http://www.grimoiredusage.com/Images4/grimblur.jpg

Scarytaupinet Scarytaupinet
MP
Niveau 10
01 juillet 2015 à 08:46:02

GG Ardui ! C'est mérité :oui:

Bon bah on s'y met, alors

[B]etween [B]etween
MP
Niveau 10
03 juillet 2015 à 18:55:22

Bon, ça me gêne de commencer en premier, je me suis remis à l'écriture il y a quelques temps après une grosse pause d'environ 6 mois. J'ai écrit quelques choses d'assez court, car j'ai encore du mal avec les longs récits.
Je poste ce que j'ai écrit "à chaud", j'avais écrit un texte d'environ une page et demie hier, il me paraissait plutôt bon sur le coup, puis en le relisant j'avais changé d'avis et d'idée/style.

Libération

J’aurai vécu, du haut de mes soixante ans, muré dans un silence impénétrable dont j’aurai accablé ma mère, mon père, mes amis, mes amours. Connaissez-vous ce sentiment, d’être incapable de mettre des mots sur vos pensées ? Le sentiment d’être appart, d’être enfermé dans une spirale de vide, l’incapacité de dire à son aimée « Je t’aime ?
Ce sentiment je le vis depuis toujours, mon seul moyen d’expression est ma plume, que je garde toujours à mes côtés, comme une amie ? La seule qui supporte mon mutisme.
Je ne peux m’empêcher de verser des larmes en pensant à cette vie gâchée, à ces moments heureux ratés. Les larmes coulent sur mes joues puis sur le livre ou j’écris ces lignes, histoire d’appuyer ce sentiment de frustration qui me ronge.
Mon encre s’épuise, mon envie s’accroît, les pages me manquent, mon livre ne pourra bientôt plus accueillir le récit d’un vieillard à la santé mentale plus que douteuse.
Vite, plus qu’une demi-page.
Un vieil ami japonais m’a dit un jour : pour toucher un jour une certaine de forme de bonheur, il faut avoir prononcer ces mots, au moins une fois dans sa vie : Pardon, je ne sais pas, merci, je t’aime et

Adieu

Ce dernier mot fut prononcé à voix haute, juste avant un bruit sourd, qui résonna depuis l’appartement d’un vieil homme, dont personne ne s’était jamais intéressé et dont personne n’avait jamais entendu la voix.

Serrix77 Serrix77
MP
Niveau 10
04 juillet 2015 à 19:15:51

Je n'ai pas pu participer à la première session, mais je me devais d'écrire pour celle-ci, voici donc mon texte, j'espère qu'il vous plaira :-)

Un autre monde

Derrière les flammes dansantes se dessina une obscure silhouette, celle d’un cavalier. Soudain, le héros surgit, et, dans une symbiose parfaite, hurla de rage en même temps que son cheval se cabra. Une puissante aura se dégagea du guerrier aux muscles saillants et meurtris. A travers la visière de son heaume, l’on pouvait lire toute sa détermination, et ceci, ses acolytes le remarquèrent. Tous se tournèrent vers le cavalier, et clamèrent le retour de ce héros que l’on croyait mort.
Cette apparition redonna foi aux guerriers qui avaient perdu tout espoir, et ainsi, chaque guerrier de l’armée rebelle retrouva la force de se battre. Les coups se faisaient puis puissants, les esquives étaient plus vives, les parades plus solides.

De son côté, Eric contemplait le chevalier sortit tout droit des flammes rougeoyantes, le regard admiratif face à ce héros d’un autre monde. Le cavalier brandit alors son arme, et tonna à sa monture de galoper vers le front ennemi. Comme à son habitude, il ne lança pas même un regard en direction d’Eric. Malgré tout, le jeune homme se décida à suivre le vaillant guerrier, se faufilant entre les combattants. Il admirait chacun des gestes du cavalier, faisait attention à chaque détail.
Là, le chevalier abattit son épée sur le crâne d’un ennemi et fendit son casque. Sans même s’arrêter, il trancha la gorge d’un deuxième homme, puis repoussa un assaillant à l’aide de son écu, avant de la piétiner par l’intermédiaire de son cheval.

Un autre cavalier fît alors irruption, et entailla le flanc droit de la monture du héros. Eric stoppa net sa course, il se posta à quelques mètres seulement du héros. Il reconnut le cavalier ennemi, un adversaire redoutable que le héros avait déjà combattu plusieurs fois lors de ses aventures. Le souffle lourd, Eric était comme hors du temps, aucun des hommes présents ici ne lui prêtait attention. Mais cela lui importait peu, il souhaitait connaître l’issu de ce combat.
Il faisait alors abstraction de toutes les autres batailles se déroulant autour de lui. Le bruit des épées s’entrechoquant s’estompa, les cris et les râles des guerriers n’étaient plus qu’un lointain bruit, à peine audible. Les flammes perdirent en intensité, jusqu’à ne plus exister. Il n’y avait plus que le héros, et son adversaire.

Le duel débuta, et le héros frappa de plein fouet son ennemi à l’épaule gauche. Celle-ci étant protégée d’une épaisse épaulière, l’attaque fût pratiquement sans effet. L’adversaire lui, avait adopté une toute autre stratégie, et une fois de plus, il blessa la monture du héros, à la gorge cette fois-ci. Le cheval hennit, et s’écroula au sol dans un bruit fracassant. Le héros chuta, et sa jambe gauche fût écrasée par sa monture.

Une vive douleur lui foudroya la cheville, celle-ci semblait s’être brisée. Le héros se dégagea le plus rapidement possible, tandis que son assaillant chargeait de nouveau. Faisant fi de sa douleur, le héros roula sur le côté pour éviter l’attaque de l’ennemi. Il tenta de se maintenir, un genou au sol. Fort heureusement, un artéfact donné quelques mois plus tôt par une elfe alliée à sa cause lui permit de guérir de sa blessure en un instant.
Eric savait que cet artéfact que son héros avait mis autour du cou avait déjà été trop sollicité, et qu’il ne ferait bientôt plus effet. Cependant, il n’y prêt pas plus d’attention, car le danger rôdait toujours. Le héros s’était retrouvé seul et sans monture, face à un adversaire de taille.

Une fois de plus, le cavalier ennemi chargea en direction du héros. Celui-ci, d’un saut majestueux, esquiva l’attaque et grimpa sur le cheval ennemi. C’est ce genre de chose qui plaisait à Eric, seul un héros dans son genre était capable de telles prouesses. Il fît alors chuter son adversaire au sol, et tenta de reprendre les rênes de la monture. Malheureusement, celle-ci était paniquée, elle se rua dans tout les sens, tentant de faire perdre l’équilibre à son nouveau cavalier. Il bondit alors au sol, et se retourna, pour faire face à son ennemi.

Eric fût soudain prit d’une étrange anxiété, face à son héros se trouvait un puissant ennemi, capable de la vaincre. Les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux, immobiles. Le temps semblait s’être arrêté, la tension montait, l’ambiance devenait pesante, presque insupportable. Le héros resserra sa main sur son épée, et dit de sa voix lourde et impériale :

— C’est donc ici que tout s’achève, sur les terres mêmes de notre première bataille.

L’ennemi grogna, amusé, puis pointa son épée vers le ciel, les flammes alentours lui donnèrent l’éclat de la foudre. Il pencha la tête sur le côté, et plongea son regard dans celui du héros. Ses paroles firent alors l’effet d’un coup de tonnerre.

— C’est ici que je vais prendre ta vie, vengeant la mort de mon frère.

Sans attendre une seconde de plus, les deux guerriers hurlèrent de leur puissante voix, et se ruèrent l’un sur l’autre.

***

Eric poussa un soupir, le cœur battant la chamade, plein d’excitation. Il regarda son réveil et constata qu’il était déjà une heure du matin. Cela faisait maintenant plus de trois heures qu’il lisait, et il va devoir se lever tôt demain. Il décida donc de placer son marque-page, et de fermer son livre. Sa chambre était devenue trop calme à son goût, mais il savait que ses rêves seraient pleins de batailles épiques, et que le lendemain soir, il rouvrirait son livre afin de replonger dans ce monde fantastique.

Psyclo Psyclo
MP
Niveau 10
05 juillet 2015 à 00:06:43

Bonsoir, voilà mon texte.
Je me suis attaché cette fois à bien respecter le thème.
Je n'avais pas d'inspiration jusqu'à ce soir, 19 heures.
J'ai pris énormément de plaisir en l'écrivant, j'espère que ça vous plaira.

-------

LE LIVRE DE SATAN

C'était un dimanche matin.

Mathilde et Martin se baladaient dans les couloirs d'une brocante de quartier. Mathilde adorait chiner. Elle ramenait à l'appartement les meubles de défunts dont personne ne se réclamait, au grand désarroi de Martin qui avait de plus en plus l'impression d'évoluer dans un débarras d'antiquaire. Et pour ne rien arranger, à côté de cette passion encombrante, Mathilde adorait aussi les bouquins ! Elle travaillait bénévolement dans un centre culturel et cherchait sans cesse à mettre le doigt sur des ouvrages sympathiques.

Quand elle vit ce stand, tenu par un vieillard au teint cireux qui, du point de vue de Martin, avait l'air gravement malade, elle frémit de joie. Lui, il demeura impassible. Les livres, ce n'était franchement pas sa tasse de thé. Il préférait les séries, plus facile, plus prenant ! Comme il travaillait beaucoup, il n'avait pas vraiment le temps de se plonger dans une lecture... Il ne se souvenait même pas du dernier qu'il avait lu... peut-être le quatrième tome d'Harry Potter, avorté en cours de route.

Tandis que Mathilde oscultait une à une les tranches des ouvrages intercalés dans de grands bacs en plastique, Martin végétait, vérifiant son téléphone, attendant que ça se passe. Mais soudain, le vieillard l'interpella.

« Et, vous, monsieur ?
- Hein, moi ? Dit Martin en levant gauchement les yeux.
- Oui, vous, insista le vieillard.
- Quoi, moi ? »

Le vieillard lui sourit, exhibant une seule dent tordue, prête à tomber. Martin rougit. Anxieux et timide de nature, il répudiait les situations surprenantes ; il s'en sortait rarement sans bégayer. Priant pour que Mathilde ne remarque pas l'aspect cramoisi de son teint, il respira et sourit à son tour, puis il s'approcha, optant pour une attitude conviviale, à la limite de la compassion.

«  Oui ? Dit-il.
- Qu'est-ce que vous lisez ?
- Euh, je sais pas, euh, je lis pas trop en fait.
- Oh, rassurez-vous, on ne lit jamais trop. »

Mathilde se perdait dans ces rangées poussièreuses. Elle fouillait, elle touchait, elle ouvrait, elle reniflait... Elle avait un rapport très sensuel aux livres. Martin éternua. Était-ce l'agacement qui l'irritait ? Il s'essuya le nez d'un revers de manche et, ne sachant comment réagir, rejoignit sa belle. La saisissant par les hanches – qu'elle avait un peu étroites – il lui demanda si oui ou non elle avait enfin trouvé son bonheur... sans paraître trop pressant, bien entendu !

Inspirée, la jeune femme sélectionna deux romans de Jules Vernes et un autre, Hellraiser, d'un certain Clive Barker.

« Il va te plaire, celui-là. Tu te rappelles du film Midnight Meat Train avec le boucher, là ? Hé ben c'est lui qui l'a écrit.
- Ah... cool...»

Elle désespérait de le voir s'intéresser un jour à la lecture. En vain, croyait-elle, il était trop dissipé. À la caisse, la sanction tomba. Dix euros pour trois articles dans un état douteux, c'était un peu cher payé. Martin soupira sa désapprobation quand le vieillard le sollicita pour la seconde fois. Il tenait dans sa main droite un espèce de vieux torchon.

« Tenez, monsieur, celui-ci est pour vous.
- Mais, je...
- C'est cadeau.  Il va vous plaire, j'en suis sûr. »

Martin adorait les cadeaux et bien qu'il eût largement préféré deux billets pour une destination exotique, il ne protesta pas. Mathilde remercia ce drôle de libraire et ils continuèrent leur ballade.

Une fois rentrée, ils mangèrent le poulet rôti qu'ils venaient d'acheter et puis l'heure vint de digérer tranquillement. Cependant que Mathilde arrosait ses plantes sur le balcon, Martin posé dans le canapé, apprivoisait ce vieux bouquin. Tellement vieux qu'il était nu, sans couverture, tellement vieux que toutes les pages se débattaient en éventail comme si elles entreprenaient l'évasion d'une prison cauchemardesque. Il remarqua aussi que, sur les six-cents-soixante-six feuillets numérotés composant ce mystérieux opus, seules deux cents avaient été encrées. Les autres étaient vierges. Intrigué, il coupa la télévision et, après avoir chaussé ses lunettes, plongea dans ce livre.

Ce livre, en effet, car Martin ne trouva aucun titre pour le désigner autrement . Ni au début, ni à la fin... la quatrième de couverture était vierge également. C'était écrit très petit, en caractère huit ou neuf !

Mathilde le réveilla à l'heure du repas, vers dix-neuf heures. Il maugréa quelque chose d'indistinct et passa à table. Une barre de fatigue sur le front le forcait à plisser les yeux.

« Alors, ce bouquin ?
- Euh, hé ben... quoi ?
- Bah, je veux dire, c'est bien ?
- Ouais, ouais, ça va, c'est...
- Ça raconte quoi ?
- Euh... »

Martin bafouillait. Mathilde, qui était du genre suceptible, prit son égarement pour une démonstration de mauvaise humeur. Martin sortait d'un rêve dingue dont il ne gardait pourtant aucun souvenir, seulement une grande sensation d'adrénaline, d'où son mutisme et son regard d'aliéné.

« Oh, c'est bon, t'es pas obligé de tirer la tronche.
- Je fais pas la tronche, je suis juste, euh fatigué, désolé, mon amour. »

Amorcer un conflit, à cette heure-ci, ce n'était pas une très bonne idée. Il avait besoin d'un Aspegic, pas d'une scène de ménage. Il restait du poulet mais il n'avait pas faim du tout. Mathilde le pardonna et s'en alla dans la cuisine lui préparer son médicament. Dès qu'elle fut éloignée, il se tourna, pris de panique. Le livre était bien là, posé sur le bras du sofa, il grondait. C'était un râle grave et lointain, comme ralenti, comme... distordu. C'était un râle qui l'appelait à l'aide.

« J'arrive, deux secondes, je prends un Aspegic et j'arrive, promis »

Mathilde réapparut. Elle avait tout entendu. Elle posa le verre sur la table et le questionna, prudemment ;

« À qui tu parlais ?
- Euh, à personne...
- Oulala ! Tu dois nous couver un truc, toi. Tu as dû prendre froid à la brocante. 
- Peut-être.
- En tout cas, il a l'air fameux, ce bouquin. J'avais l'impression que t'étais pas là cette aprèm', t'as pas dis un mot !»

Martin avala son mélange et gagna le canapé sans chercher à se justifier. Interloquée, Mathilde se tût. Elle était partagée entre le désappointement et l'enthousiasme. Pour la première fois, son homme lisait un livre ! Mieux, il en voulait encore ! Elle avait hâte de le lire à son tour, ça ne pouvait être qu'un magistral chef d'oeuvre !

Elle débarrassa silencieusement, pesant chacun de ses gestes. Le fracas des couverts contre les assiettes pouvaient dévier son cher et tendre de ce curieux effort intellectuel dans lequel il s'était si bravement jeté... corps et âme. C'était le cas de le dire ! Impatiente, elle vint se poster derrière son épaule. C'était écrit tout petit ! Elle arrivait à peine à lire ! En revanche, elle déchiffra aisément le numéro de la page.

« Page cent-dix, déjà? »

Aucune réponse.

« Wahou, tu dois te faire hyper mal aux yeux, là, non ?  Remarqua-t-elle. C'est plus des lunettes, qu'il te faut, c'est une loupe ! »

Rien.

« Tu me le prêteras, après ? »

Devant l'absence totale, elle sentit le feu lui monter au visage. Elle se doucha, mangea un yaourt, se lava les dents, éteignit la télévision, puis la lumière. Elle pensait que Martin réagirait, mais il n'en fut rien.

« T'arrives à lire, là ? »

Toujours rien.

« Woh ! Je te parle là, t'es sourd ou quoi ?
- Mh... hein ? »

Mathilde observa le profond vide dans le regard de son amant. Cela l'effraya un peu. Quoique, se dit-elle en marchant vers la chambre, son visage n'avait jamais été très expressif. Il était parfois si placide qu'il n'était par rare que certaines personne le croit facialement paralysé.

« Tu penseras quand même à venir te coucher, tu travailles, demain... »

Martin se réveilla en sursaut. Il était trempé de sueur. Il se leva aussitôt, regardant à droite, à gauche, en haut, en bas. Un cauchemar étrange l'avait terrifié. Une fois de plus, il avait tout oublié, ou presque... Il se rappelait juste d'une voix, celle-là même qui l'avait entraîné à poursuivre sa lecture pendant le repas... il se concentra difficilement, il voulait à tout prix se souvenir, c'était important... c'était vital.

Il respirait mal, il ne tenait pas en place. Sa télé donnait trois heures du matin. Il avait l'impression d'être à rebours, il se sentait capable d'exploser en mille morceau d'un moment à l'autre, impossible de tenir en place, une attaque soudaine le menaçait de l'intérieur, il fallait qu'il s'échappe, vite !

Son bouquin sous le bras, il sortit en chaussettes et ne referma pas la porte derrière lui pour ne pas faire trop de bruit. La fraîcheur de la nuit le soulagea. Tandis qu'il marchait vers le petit parc triangulaire au bout de sa rue et que la lune reflétait sur son tee-shirt une lumière verdâtre, de nouveaux souvenirs frappaient son esprit. Des souvenirs d'outre-tombe... de la fumée... du froid, beaucoup de froid... des visages déformés, étirés, des corps endoloris...

Il se posa sur un banc, absolument déterminé à finir ce bouquin ! On n'était plus dans le divertissement mais dans l'affrontement ! Dans le dépassement de soi ! En l'ouvrant à la page cent quatre-vingt-neuf, à bout de nerfs, il se jura qu'il n'en toucherait plus jamais un autre ; lire, c'était définitivement trop physique pour lui.

Page cent-quatre-vingt-dix-neuf ! Il trépignait ! Il brûlait de lire cette fichue dernière phrase ! Il remuait ses jambes, il avait mal au dos, il peinait à trouver une position adéquate sur ce banc inconfortable...en somme, il n'en pouvait plus. Tout ça n'avait aucun sens, il ne savait pas du tout de quoi ça parlait, les paragraphes se suivaient sans cohérence, il avait beau lire et relire, ça ne rentrait pas, il commençait même à se demander si toutes ces phrases ne s'étaient pas ligués contre lui, dans son dos, pour le rendre fou ! C'était de pire en pire... les lettres tourbillonnaient... il avait ses lunettes, pourtant...

Le mot Fureur conclut la page deux-cent. De la fureur. Exactement ce qu'il ressentait. De la fureur, partout par terre, sur ces pavés. Partout en lui. Jusqu'au plus profond de son être. Il était arrivé au bout. Son corps se vida de sa substance. Le livre l'aspirait. Martin s'évapora.

Et ses tourments tatouèrent les pages deux-cents à deux-cents-trente-six.

Au petit matin, Kader trouva ce torchon à moitié déchiré, traînant sur un banc. Kader ne portait pas d'uniforme. Un pull à capuche, un vieux jean et des bottes de pluie... il s'habillait ainsi depuis la nuit des temps. Il ramassa le livre et le fourra dans la poche kangourou de son sweat avant de repartir tranquillement, en sifflotant, fumant une cigarette parfumée dont les volutes formaient un brouillard autour de sa longue silhouette.

Kader connaissait le libraire. En parallèle des brocantes, qu'il arpentait chaque week-end, ce dernier tenait une petite boutique au fin fond de la vieille ville.

« Mon petit Kader, quel plaisir de te voir ! S'enquit le vieillard. Dis-moi que tu m'apportes une bonne nouvelle !
- Une excellente nouvelle. »

Kader déposa le vieux bouquin dans les mains cagneuses du vieillard. Il était touchant, ce vieillard, il semblait si sage ! Une vaillante personne, pour sûr ! Il huma l'odeur de l'encre fraîche et fit rouler ses yeux dans leurs orbites, l'air enivré.

« Merci beaucoup fiston ! »

Il articulait parfaitement sa gratitude même sans dents. Cette impeccable élocution, Martin ne l'avait pas relevé. Ça aurait pu lui sembler bizarre. À présent, il était trop tard. De loin, on entendait les rires enjoués d'un papy attachant. De près, on percevait les ricanements narquois d'un démon fétide.

Un peu plus tard, une jeune femme pénétra dans l'échoppe poisseuse. Comme elle passait le rayon Théologie et Religion au peigne fin, il attrapa son vieux torchon, le cacha dans son dos et marcha vers cette cible potentielle d'un pas claudiquant.

« Mademoiselle, puis-je vous aider ? »

Cyrielle désirait acquérir un exemplaire du Coran. Un exemplaire ancien, pas une nouvelle édition, elle avait peur que le texte soit mal traduit, ou orienté d'une manière ou d'une autre... Tout en arborant l'impartialité et la réserve que se doit d'observer tout étudiant en Lettre Classique, elle avoua sa fascination pour ce livre saint et surtout pour l'attrait qu'il exerçait sur les hommes à travers le monde depuis la nuit des temps. C'était le bon moment. Le libraire lui présenta son livre fétiche.

« Ce livre-là, mademoiselle, est beaucoup plus puissant que n'importe quel texte saint.
- C'est à dire ? S'étonna-t-elle, non sans dédain. Ce... ce truc, là ?
- Oui, ce truc-là, mademoiselle.
- Je, euh...
- C'est Satan qui l'écrit. Chaque jour que Dieu fait.
- Satan ?
- Lui-même. »

Ce vieillard maigrelet la mettait mal à l'aise. Vu l'odeur qui planait dans cette libraire, il devait être incontinent. Elle se dépêcha de sortir son portefeuille, songeant qu'un tel torchon ne valait pas bien cher.

« Non, non, c'est gratuit !
- Ah, c'est gentil ! »

Encore heureux, se dit-elle. Mais cela lui paraîssait quand même un peu bizarre. Arquant ses fins sourcils, elle lança cyniquement ;

« Il s'appelle Reviens, j'imagine ?
- Oh, ne vous inquiétez pas pour ça...
- Bien alors, euh... merci. Je vous dirai ce que j'en pense.
- Si vous en réchappez. »

La plaisanterie de trop. Cyrielle s'enfuit, laissant seul le vieillard au milieu de sa poussière et de ses pages noircies. Ses épaules osseuses remuaient au rythme de ses gloussements. Cette jeune femme était délicieuse. Ensemble, ils s'amuseraient bien.

Bientôt, elle lui appartiendrait.

Message édité le 05 juillet 2015 à 00:09:22 par Psyclo
Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
05 juillet 2015 à 19:49:27

Suite et fin

*

Bien loin de là, dans la campagne de Cisra, deux vénérables vieillards à la longue barbe blanche terminaient leur nuit de boisson dans une petite auberge au milieu des champs d’oliviers.
— Sympathique, cette convention, rit le premier qui était gras et bouffi. Dommage que nous nous réunissions aussi peu souvent, hé. Le voyage est long, mais il vaut le coup !
— Tu as bien raison, soupira le deuxième, maigre et efflanqué, et sec comme un vieux pruneau. Mais j’ai peur qu’il soit temps de nous quitter. Mon apprenti m’attend, et…
— Ton apprenti ?, s’esclaffa le gros. Reprends plutôt un peu de cette liqueur de citron. Quand je pense, hé, à ce que le mien doit être en train de faire en ce moment… Un sacré bazar, qu’il a dû mettre dans mon laboratoire ! Corax le surveille, il me racontera tout à mon retour pour que je n’en perde pas une miette.
— Et ça te fait rire ?, demanda le sec en étouffant un rot.
— Ben tiens ! Je ne t’ai pas raconté, comment j’ai découvert que le petit fouinard avait mis son nez dans ma collection d’ouvrages enluminés ?
— Mordiable ! Mais quel âge a-t-il donc ?
— La vingtaine, ou environ, répondit le gros. Ca change tous les ans, j’ai du mal à suivre.
— Si jeune et déjà obsédé par la chose… Voilà qui est propre !
— Attends, attends, ce n’est pas là le meilleur. J’ai donc découvert qu’il fouinait dans ma bibliothèque, alors avant de partir, j’y ai glissé un livre de ma composition. Expliquant en détail, entre autres, comment procéder à l’invocation de vierges nues ou de démones lubriques.
— A son âge…, grommela le sec dans sa barbe.
— Ce sont de fausses formules, pardi !, rit le gros. Je ne voudrais pas trop le détourner de ses études. Mais je pense qu’il va s’acharner dessus un sacré moment, hé hé !
— Drôle de farce que tu lui joues là, hé. Mais enfin, pour tomber dedans et s’acharner, il faudrait qu’il ne soit pas très malin, hein ? Ca ne t’embête pas, de penser que tu gaspilles tes efforts à former un imbécile à notre Art ?
— Pas du tout, répondit le gros en finissant son verre cul sec. Car enfin, tu devrais le savoir mieux que moi : la première qualité d’un bon apprenti, ce n’est pas l'intelligence.
Souriant de toutes ses dents : « C’est la persévérance. »

Message édité le 05 juillet 2015 à 19:50:21 par Arduilanar
Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 27
05 juillet 2015 à 21:48:30

Pour des raisons de changement de fréquence dans le concours (discuté sur le blabla), vous avez jusqu'à mardi au coucher du soleil pour poster vos textes! :oui:

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
06 juillet 2015 à 07:27:41

Dans ma première mouture, j'avais marqué "vingt-sept ans". Puis j'ai quand même décidé d'avoir un peu pitié de mon pauvre personnage - peut-être n'aurais-je pas dû, car après tout la caricature réside dans l'exagération. Un adolescent de quinze ans qui se découvre, cela paraît naturel ; je voulais qu'Anthemius, lui, soit grotesque, en signifiant son retard dans les choses de la vie. Mais apparemment ça ne fonctionne pas si bien. :hap:

Sinon, les votes sont bien entendus ouverts à tous, mais si tu as lu les textes tu n'as pas dû manquer le message de Mandoudou qui rallonge la deadline jusqu'à mardi soir. Tu pourras donc voter formellement à ce moment, si le coeur t'en dit.

Je te remercie de ta lecture, en tout cas. Je t'ai déçu sur le fond, mais au moins ASI m'a redonné la motivation d'écrire, et je compte bien recommencer à poster des textes qui soient plus personnels.

[B]etween [B]etween
MP
Niveau 10
07 juillet 2015 à 21:56:03

Merci pour la critique Metatron :ok:

Il n'y a pas d'autres participants ? :question:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 27
08 juillet 2015 à 05:59:54

Quatre participants pour ce deuxième sujet! :-p
Vous avez une semaine, jusqu'à mardi 14 Juillet au coucher du soleil, pour commenter et voter. Le gagnant postera alors une nouvelle image.
ça vous parait trop long? C'est pour vous laisser le temps et la possibilité de commenter les textes postés en première page... :hap:

[B]etween [B]etween
MP
Niveau 10
08 juillet 2015 à 11:59:46

Bon, place aux votes :noel:

Psyclo :d) J'ai pris du plaisir à lire ton texte, avec le titre et la situation, je / on devine assez facilement la fin de l'histoire ( du moins l'idée générale )
J'ai pas remarqué de gros points négatifs, j'ai pas grand chose à rajouter.

Serrix :d) Un texte tout aussi agréable, une bonne scène de combat, assez bien mené.
La chute est bien amené, ayant déjà écrit un texte du même style ( sauf que mon monde était une partie de jeu vidéo ), je peux te l'affirmer :noel: .
J'ai bien aimé ton texte mais le genre bataille médiéval n'est pas mon préféré

Arduilanar :d) Mon texte préféré avec celui de Psyclo, j'ai beaucoup aimé, le début et la situation m'ont fait pensé à "La trilogie de Bartiméus" de Jonathan Stroud.
C'est très bien écrit ( comme ton texte du premier concours ), une bonne chute, assez drôle :-)

Avant de donner mon vote final, je tiens à m'excuser pour le faible contenu de mon argumentation, la critique est loin d'être mon domaine de prédilection.

Je donne les 3 points à Arduilanar :) pour les raisons évoqués plus haut.
Donc 1 point pour Psyclo, j'ai beaucoup hésité entre vous deux, mais j'ai finalement opté pour Arduilanar.
Et donc 1 point pour Serrix :ok:

Voilà ! :-)

Scarytaupinet Scarytaupinet
MP
Niveau 10
08 juillet 2015 à 12:03:39

Ardui qui a la mainmise sur le concours :rire:

Psyclo Psyclo
MP
Niveau 10
08 juillet 2015 à 12:55:09

je me rends compte que je spoile tout l'intérêt de la nouvelle avec mon titre en fait ... :peur:
fuck :(

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