Le 09 janvier 2017 à 00:10:35 vraja1995 a écrit :
Enfin rattrapé mon retard après être tombé malades, franchement le couple Barbara/Luna ne me gène pas (en plus ça change du MoonXLilie que je vois vraiment partout...) (même si dans la fic que je suis en train d'écrit, je reste assez traditionaliste, je ne suis pas contre les couple Yuri et Yaoi) par contre es-ce que ce couple restera un couple de deux ou de trois (Néphie, fait pas genre je te vois t’incrustè dans leur histoire.) Par contre j'ai pas envie qu'elles se séparent, j'aimerais vraiment que Barbara suivent Luna dans son tour des îles (et néphie si vraiment elle veut vraiment s'incruster dans leur histoire de couple ...)
Le BarbaraXLuna (+ Néphie?) est si construit que je serai triste si elles venaient à se quitter
CHAPITRE 32
- « Ce sont plutôt tes lascars qui n’arrêtent pas de me chercher, rétorquai-je. Je ne suis pas du genre à tendre l’autre joue quand on m’en colle une, alors quand on me pousse, il ne faut pas s’attendre à ce que je reste les bras croisés.
- T’as du courage et des nerfs, gamine, admit Apocyne. Si tu n’étais pas aussi bornée, je t’aurais certainement recrutée dans nos rangs. J’aime les gens qui n’ont pas froid aux yeux, ça devient rare sur le marché, de nos jours…
- Je ne sais pas si je dois me sentir flattée ou bien si je dois aller vomir », murmurai-je.
Apocyne secoua la tête négativement tout en serrant une Pokéball dans sa main.
- « T’as dû le remarquer, mes lascars ont tous deux de Q.I. On ne peut pas dire qu’ils soient cultivés… ni même qu’ils savent cultiver quoi que ce soit, soit dit-en passant. »
Les membres de la Team Skull s’entreregardèrent bêtement, ne sachant pas comment réagir suite aux déclarations de leur « sista ».
- « Et c’est pour ça que je dois les protéger, tu saisis ? poursuivit-elle. Je ne tolérerai pas que quelqu’un ose s’en prendre à eux et les envoyer à l’hosto. Tu t’en prends à mes lascars, il va falloir assumer maintenant ! »
Sur ces mots, Apocyne lança sa Pokéball, dévoilant un Nostenfer, la forme évoluée finale de Nosférapti ! Rien que le fait qu’elle avait à sa disposition un Pokémon évolué au maximum en dit long sur la différence de niveau avec les autres sbires. Je refusai toutefois de céder la moindre parcelle de terrain et engagea directement le combat.
- « Allume-le avec ton Poing-Éclair ! » ordonnai-je.
Élektek bondit dans les airs, le poing brandi, prêt à faire subir à Nostenfer le même sort qu’au Nosférapti de tout à l’heure. Malheureusement, cette gigantesque chauve-souris violette à quatre ailes fut infiniment plus rapide que sa forme de base et n’eut aucun mal à esquiver en prenant de la hauteur.
- « Lance ton Poison-Croix ! » cria Apocyne.
D’une vitesse fulgurante, Nostenfer fut déjà sur Élektek. Il croisa ses quatre ailes et le frappa en plein torse telle une paire de ciseaux, le renvoyant au sol. Voyant leur chef prendre le dessus, les membres de la Team Skull se mirent à l’acclamer bruyamment.
- « Pas mal… admis-je. Tu peux encore combattre, Élektek ? »
Mon Pokémon électrique, malgré les dommages subis, poussa un grognement affirmatif. Nostenfer était très fort pour esquiver mais il se trouvait que je possédais l’attaque idéale contre ce genre de nuisibles.
- « Onde de Choc, vas-y ! »
Élektek fit mouliner ses deux bras pour charger son électricité entre ses deux antennes et couvrit le terrain tout entier d’éclairs. La décharge électrique, impossible à esquiver, foudroya Nostenfer en plein vol, le sonnant momentanément.
- « C’est ta chance, Cage-Éclair ! » enchaînai-je.
Ma priorité était de ralentir ce Nostenfer, beaucoup trop rapide. Je sortis de ma manche mon arme secrète et le paralysa avec un nouveau choc électrique. Groggy suite à l’Onde de Choc, Nostenfer ne fut pas en mesure d’esquiver et se fit surprendre par la Cage-Éclair qui réduisit drastiquement ses mouvements.
- « Pff… T’es plus forte que les abrutis que je dégomme à longueur de journée, je te concède ça, grommela Apocyne. Mais le combat est loin d’être fini, Onde Folie ! »
Malgré la paralysie, Nostenfer parvint à radier une sinistre lumière obscure de ses yeux qui fit perdre la boule à mon Pokémon. Celui-ci, complètement à la rue comme s’il avait abusé de champignons hallucinogènes, commença à tituber et à se cogner la tête contre les arbres !
- « Allez, ressaisis-toi, l’encourageai-je. Poing-Éclair !
- Défonce-le avec ton Poison-Croix ! » répliqua Apocyne.
Pas de chance, Élektek fut tellement confus qu’il ne saisit pas le moindre de mes mots et continuait à déambuler comme un alcoolique. De son côté, Nostenfer ne fut pas mieux loti puisque la paralysie l’empêcha momentanément de bouger également.
Apocyne et moi, nous nous retînmes de pousser un juron et rappelâmes en même temps nos deux Pokémons qui faisaient n’importe quoi à cause des changements de statut. Mon adversaire se saisit d’une autre Pokéball, prête à passer au deuxième round.
- « Malamandre, go ! appela-t-elle.
- Lougaroc, au combat ! »
Lougaroc contre Malamandre… Ce face à face me fit immédiatement penser à l’Épreuve de Kiawe où mon Pokémon avait vaincu à mains nues la Malamandre Dominante. Toutefois, le duel fut reporté à plus tard puisque les sbires Skull n’hésitèrent pas à intervenir et me balancèrent tous leurs Pokémons à la figure ! Autour de la Malamandre d’Apocyne, deux Argoustes, un Nosféralto et deux Tritox apparurent dans des flashs de lumière.
- « Oush, on va te donner un coup de main, sista ! fit un Skull.
- Ouais, on va la rétamer, cette sale gosse !
- Ben tiens… soupirai-je. Je me disais aussi pourquoi ils n’intervenaient pas… Le contraire aurait été surprenant. »
Apocyne ne semblait pas très ravie de l’intervention de ses sbires, sans doute voulait-elle un duel en un contre un, mais elle ne les stoppa pas. Rapidement, Lougaroc fut encerclé par tous ses ennemis en supériorité numérique.
Je serrai les dents, me demandant ce que je pouvais faire. Seule contre tous ces Skulls et Apocyne à la fois, mes chances étaient minces… mais avant que je ne puisse envisager quelque chose, un Pokémon bondit juste au-dessus de ma tête et frappa violemment le Nosféralto qui s’écrasa contre un arbre au loin !
- « Mais qu’est-ce que… » sursautai-je.
Le Pokémon en question, après avoir terrassé Nosféralto, se plaça juste devant moi pour faire face à la Team Skull. Un Jungko ! Je poussai un cri de surprise, il n’y avait qu’une seule personne à ma connaissance qui possédait ce Pokémon.
- « J’arrive au bon moment, Luna ! »
Mon cœur manqua de s’enflammer et de bondir hors de ma poitrine quand je vis Barbara courir vers moi. Elle me décocha un baiser rapide sur la joue et prit place à mes côtés. Bien qu’aux anges de la voir, j’allais devoir remettre les explications à plus tard puisque nous étions toujours au beau milieu d’un combat.
- « Je suis tellement heureuse de te revoir… murmurai-je.
- C’est un peu plus équitable comme ça, non ? s’enquit Barbara.
- Toi, t’es l’une des Capitaines d’Akala, c’est ça ? fit Apocyne. Vous aussi, les Capitaines, vous nous mettez de sérieux bâtons dans les roues. Très bien, je vous prends toutes les deux avec mes sbires !
- Oush, même à deux, on est plus nombreux, tonna un sbire. Argouste, attaque Bélier !
- Tu permets, Luna ? » me demanda Barbara.
Sous mes yeux complètement éberlués, Barbara activa une gemme placée dans la fleur qu’elle portait sur la tête. Une lumière vive entoura alors Jungko et l’impensable se réalisa… Pour la toute première fois de ma vie, j’assistai à une Méga-Évolution en direct ! Le Jungko de Barbara se mit à grandir alors que sa longue queue s’agrandit jusqu’à prendre la forme d’un missile dans une explosion de lumière !
- « Pas possible… balbutiai-je. Méga-Jungko…
- Oush… Mais… Comment…
- Tempête Verte ! » rugit Barbara.
Son Méga-Jungko poussa un cri de guerre avant de déclencher une immense tornade de feuilles acérées qui balaya instantanément l’intégralité de nos adversaires avant de les emprisonner dans un tourbillon vert !
- « Jet-Pierres, Lougaroc ! » ordonnai-je.
Bloqués dans la Tempête Verte, nos ennemis ne purent éviter la pluie de rochers que leur lançait Lougaroc à la figure. Méga-Jungko poussa un nouveau cri et, d’un coup de queue, abattit sa tornade par terre, écrasant ses victimes à pleine vitesse au sol. Quand les feuilles se dissipèrent, plus aucun Pokémon de la Team Skull n’était en mesure de se remettre debout.
- « Pff… cracha Apocyne en rappelant sa Malamandre. Pas mal, pour une morveuse. Tu te défends bien… et ta copine encore plus. Mais la prochaine fois que vous touchez à un cheveu d’un de mes lascars, ça va encore plus barder.
- Oush, mais sista… glapit un Skull.
- On fiche le camp, ordonna Apocyne à ses sbires. On perd notre temps dans ce trou paumé. »
Sans demander leur reste, les membres de la Team Skull suivirent leur leader sans discuter. Apocyne ralentit légèrement en passant devant moi pour me lancer à l’oreille.
- « À notre prochain combat !
- C’est quand tu veux, » rétorquai-je.
Une fois le calme revenu, les employés de la Fondation Aether sortirent enfin leurs nez de leur cachette. L’un d’entre eux se saisit du Ramoloss au sol et le prit dans ses bras.
- « Ouf, c’était moins une, tu es sauvé, » dit-il.
Légèrement vexée du fait qu’ils ne m’avaient pas aidée alors qu’au départ, c’étaient eux qui avaient eu un différend avec la Team Skull, je ne pus m’empêcher de grommeler.
- « On ne peut pas dire que c’est grâce à vous…
- Toutes nos excuses de vous avoir impliquées, fit un autre employé. Mais, voyez-vous, nous n’avons pas de Pokémons spécialisés dans le combat… En tout cas, merci pour votre coup de main.
- L’essentiel, c’est que personne n’ait été blessé, » tempéra Barbara.
Le directeur d’Aether, cet homme à l’air fort antipathique avec ses lunettes jaunes, s’adressa à moi d’une voix beaucoup trop mielleuse et polie, au point d’en paraître louche.
- « Jeune fille, c’était absolument épatant. Que dis-je ? Splendide ! Une Dresseuse aussi forte doit forcément faire le tour des îles, n’est-ce pas ? Ah, les jeunes ne cesseront jamais de me surprendre.
- Euh… Eh bien, merci, répondis-je, légèrement prise au dépourvu par cette averse de compliments.
- Pour vous remercier, laissez-moi vous inviter à visiter un lieu paradisiaque. Si cela vous tente, je vous donne rendez-vous sur le port d’Ho’ohale, poursuivit-il. Mais rien ne presse, vous pouvez bien sûr terminer ce que vous avez à faire avant. »
Barbara et moi, nous nous regardâmes, surprises par une telle proposition.
- « On ne se connaît même pas et vous nous proposez de visiter un certain lieu paradisiaque ? A-t-on déjà vu du rentre-dedans poussé à un tel point ? rétorquai-je en haussant les sourcils.
- Le directeur est tenu par le secret professionnel, m’expliqua un des employés. Nous voulons simplement vous faire visiter les locaux d’Aether, afin que vous comprenez à quel point nous cherchons à œuvrer pour le bien de tous.
- Bien sûr, vous êtes libres de refuser si cela ne vous dit rien, » ajouta un autre.
Contrairement à leur directeur, les employés de la Fondation semblaient plus sincères et honnêtes. Je leur répondis simplement que cela dépendra de mon emploi du temps et ils nous saluèrent avant de partir avec le Ramoloss. Une fois seules, je me jetai dans les bras de Barbara et la serrai contre moi.
- « Merci d’être venue, je croyais que tu devais travailler au restaurant, ce soir.
- Eh bien, oui, me sourit-elle. Mais j’ai demandé une petite dérogation. Après tout, tu affrontes tout de même Alyxia, la doyenne d’Akala. J’ai pensé qu’un peu d’encouragement ne serait pas de trop…
- En y repensant… On ne se connaît que depuis un peu plus d’un mois, avouai-je d’un air songeur. Et pourtant, c’est comme si c’est le cas depuis toujours… Je me sens tellement bien quand tu es à mes côtés. »
Je m’approchai d’elle et lui déposai un léger baiser sur les lèvres, notre deuxième depuis cette fameuse fois dans la Jungle Sombrefeuille. Barbara m’accompagna donc jusqu’aux ruines de l’éveil, un peu plus loin.
- « C’est donc ici, le sanctuaire de Tokopiyon ? » m’enquis-je.
Nous passâmes sous une voûte de temple pour pénétrer dans le mausolée. Comme pour la route qui menait au sanctuaire de Tokorico à Mele-Mele, il y avait une sorte de calme et de plénitude qui régnait entre ces roches.
- « Luna ? Et Barbara ? »
Je m’attendais à voir arriver Alyxia mais ce fut Primpenelle, accompagnée de Lilie qui venaient de nous suivre à l’intérieur des ruines.
- « Oh, c’est vous ? Mais que faites-vous ici ? m’enquis-je.
- Je te ramène Lilie, m’indiqua le Professeur. Elle s’était encore perdue, la pauvre.
- Euh… Eh bien… bégaya Lilie, gênée qu’on fasse remarquer son sens de l’orientation désastreux. Je suis tombée sur la Team Skull qui a voulu m’agresser alors… j’ai dû m’enfuir.
- Quelle honte, s’indigna Barbara. S’en prendre à des Dresseurs, c’est déjà assez odieux, mais de là à s’attaquer à une pauvre fille sans défense…
- Même pour des gens de leur espèce, c’est bas. Il faut croire qu’ils arrivent toujours à creuser dans la médiocrité… soupirai-je en secouant la tête de dépit.
- Maintenant qu’elle est avec vous, les filles, elle est en sécurité. Sur ce, je file, il y a une bataille royale avec Royal Mask qui se prépare et je n’ai pas envie de rater ça ! » indiqua Primpenelle.
Celle-ci nous dit au revoir, nous laissant toutes les trois attendre Alyxia dans le sanctuaire.
- « Tu as rendez-vous avec la doyenne ? demanda Lilie. Je tenais à venir ici pour mon petit Doudou même si je n’aurais jamais trouvé le chemin sans le Professeur.
- C’est exact, répondis-je. À Mele-Mele, tu avais également tenu à voir le temple de Tokorico. Y a-t-il un lien entre Cosmog et les gardiens ? »
Lilie serra son Doudou contre elle avant de lui parler.
- « Je me pose la même question. Doudou, qu’est-ce que ces ruines et leurs gardiens peuvent bien signifier pour toi ? »
Nous fûmes interrompues par une silhouette qui sortit des profondeurs des ruines de l’éveil. La doyenne d’Akala en personne.
- « Sois la bienvenue, Luna, me salua Alyxia. J’attendais ce moment avec impatience. »
Je pensais pas qu'on serait pris au mot et que le chapitre d'après arriverait aussi vite
EDIT : Ah bah en v'là un autre ! Je vais le lire de ce pas
Pour ceux qui s'inquiéteraient de la relation entre Barbara et Luna, à supposer qu'elles venaient à se séparer puisque Luna doit continuer son tour des îles, sans trop spoiler, elle finira bien par réapparaître, tout comme Néphie, Kiawe et tout le reste à un moment ou à un autre
Le 09 janvier 2017 à 18:50:23 Rubombee a écrit :
Je pensais pas qu'on serait pris au mot et que le chapitre d'après arriverait aussi viteEDIT : Ah bah en v'là un autre ! Je vais le lire de ce pas
Le client est roi
Y a-t-il un lien entre Cosmog et les gardiens ?
*tête de celle qui connaît l'histoire du jeu*
Barbara qui sort oklm sa team OP de l'arbre de combat avec mega Jungko
Trop d'amour, faut pas qu'elles se quittent
Y'aura d'autres couples hein
Pas forcément Luna mais genre Tili, Gladio, Lilie...
Oublié le point d'interrogation, désolé
Nani !? Oh wait c'est vrai que je me fais poutrer à l'arbre de combat par l'ia donc je pouvais pas savoir pour le méga-juncko...
Second baiser entre nos deux copines ^^ (plus qu'a officialisé le rendez-vous galant ^^)
Alyxia va être dur (omg je viens de me rendre compte de ma mauvaise blague...) à battre pour Luna car à part Otalette, Electek neutre et Lougaroc neutre aussi (oui j'ose dire neutre même si il passe en mode psycho)
"Ce postérieur indécent"
CHAPITRE 33
L’entrée des ruines de l’éveil me faisait penser à une sorte de chaudron dont les parois rocheuses empêchaient toute intrusion. Soit un terrain naturel parfait pour disputer un match Pokémon, dans cet espace où il n’y avait nulle part où s’échapper.
- « Tiens, Barbara ? On n’arrête pas de se croiser, ces temps-ci, constata Alyxia avant de s’adresser à moi. Je suis d’autant plus ravie de pouvoir assumer mon rôle de doyenne en supervisant une Grande Épreuve. Il faut dire que les trois Capitaines n’ont pas laissé passer grand-monde, pour ne pas dire personne, ces temps-ci.
- Hé, hé… Désolée, s’excusa Barbara. Je dirai à Néphie et à Kiawe d’y aller plus doucement avec les futurs challengers. »
Alyxia remarqua également la présence de Lilie, qui avait de nouveau caché son Doudou dans son sac à main.
- « Je te reconnais également, tu es venue en même temps que ce brave Euphorbe, si mes souvenirs sont exacts.
- Euh… Oui, je suis l’assistante du Professeur, je m’appelle Lilie. »
La doyenne posa sa main sur les anciennes roches qui encadraient l’entrée du temple creusé à même la pierre, avec un air songeur.
- « On raconte que c’est ici que vit Tokopiyon, la gardienne d’Akala, bien qu’elle ne se montre qu’à de rares occasions, commença-t-elle. Malgré sa candeur et parfois, sa cruauté, nous lui devons beaucoup… »
Mes pensées se tournèrent alors vers ce fameux jour où Tokorico m’avait sauvée sur ce pont, avec Cosmog. Comme lui, la gardienne d’Akala n’était pas du genre à apparaître aux yeux d’une personne lambda et je me demandai si, un jour, j’aurai la chance de la rencontrer.
- « C’est la raison pour laquelle je t’ai fait venir jusqu’ici, afin que notre duel rende hommage à Tokopiyon, poursuivit Alyxia.
- Je comprends, acquiesçai-je. À Mele-Mele, le doyen Pectorius a également dédié sa Grande Épreuve à Tokorico, le gardien de l’île.
- Nous, les doyens, prenons nos rôles très au sérieux, affirma Alyxia. Nous sommes, en quelque sorte, les représentants des habitants de nos îles vis-à-vis des gardiens. »
Elle détacha une Pokéball de sa robe et m’invita à me placer en face d’elle. Toujours peu habituée aux combats Pokémons, Lilie avait légèrement reculé nerveusement alors que Barbara se dévoua pour jouer les arbitres.
- « Mais nous y reviendrons plus tard, termina Alyxia. Passons à la raison pour laquelle nous sommes ici. Es-tu prête à te mesurer à moi, la doyenne d’Akala ? Trois Pokémons contre trois. »
Sur ces mots, Alyxia lança sa Pokéball et relâcha un Tarinor. Comme pour les Capitaines et, à l’instar de Pectorius, elle n’allait pas m’affronter avec sa meilleure équipe sachant qu’à sa boutique, elle possédait un Tarinorme, l’évolution de son Pokémon actuel.
- « Otarlette, prépare-toi à te battre ! »
Je pris de gros risques en envoyant immédiatement ma carte maîtresse en première, mais je souhaitais effectuer un départ canon afin de ne pas avoir à courir après le score, comme les sportifs aimaient dire.
- « Un Pokémon aquatique ? Intéressant… » constata Alyxia.
Je savais que je devais, à tout prix, conserver la santé d’Otarlette, ainsi je préférai garder mes distances avec ce Tarinor pour ne pas risquer une mauvaise contre-attaque.
- « Lance Bulles d’O ! » ordonnai-je.
Les Pokémons roches étaient tristement célèbres pour leur lenteur, ainsi je ne fus pas surprise quand Tarinor fut dans l’incapacité d’esquiver les rayons de bulles qui lui explosèrent à la figure. Alyxia, sans doute habituée à ce que ses adversaires utilisent des types eau face à elle, ne paniqua pas pour autant quand son partenaire fut noyé sous les rafales de Bulles d’O.
- « Poliroche ! » répliqua-t-elle.
Tarinor se mit à briller légèrement et augmenta drastiquement sa vitesse en polissant son propre corps. La tactique de la doyenne s’avéra payante puisqu’elle était parvenue à remédier à la seule véritable faiblesse de son Pokémon, à savoir sa vitesse décevante.
- « Maintenant, lance Charge, enchaîna-t-elle.
- Attention, il arrive ! Pistolet à O ! »
Otarlette chercha à viser son adversaire avec son jet d’eau mais, désormais bien plus vif, Tarinor parvint à éviter son attaqua et la percuta avec son corps rocheux. Ma partenaire reçut ce coup d’épaule porté à la volée et chuta en arrière.
- « Mince… Reviens, Otarlette ! »
Ne voulant prendre aucun risque avec ma meilleure chance de remporter ce combat, je décidai de la rappeler pour la préserver pour la suite. Malheureusement, Alyxia avait d’autres idées en tête et n’allait pas me laisser faire…
- « Je ne pense pas, Barrage ! »
J’écarquillai mes yeux de surprise quand ma Pokéball fut dans l’incapacité de rappeler Otarlette. L’attaque de Tarinor, qui avait pris la forme d’une croix rouge, avait totalement bloqué toute substitution, ce qui signifiait que j’allais devoir finir cette manche avec Otarlette.
- « C’est très bien manœuvré, avouai-je. Dans ce cas, Rengorgement ! »
Otarlette leva le nez en l’air et s’entoura d’une aura rouge qui augmenta sa force de frappe. Ne pouvant plus changer de Pokémon, je souhaitais en finir au plus vite afin de ne pas m’embarquer dans une manche qui deviendra de plus en plus difficile.
- « Lance Tomberoche pour la ralentir, cria Alyxia.
- Riposte avec Aqua-Jet ! »
Profitant du fait que Tarinor fut occupé à charger quelques roches entre ses bras, Otarlette frappa la première avec son missile aquatique prioritaire. Toutefois, la grosse défense physique de notre adversaire lui permit de tenir le choc.
- « Allez, Tarinor, relâche tous tes rochers maintenant ! »
Le Pokémon roche couvrit alors le terrain de pierres. Enfermée dans son Aqua-Jet, Otarlette fut forcée à effectuer des zigzags pour éviter la pluie de rochers déclenchée par Tarinor. Celui-ci commença alors à s’entourer de roches afin de se créer une véritable muraille pour se protéger.
- « Montre-lui tes tripes, fonce à travers avec ton Aqua-Jet ! criai-je.
- Pardon ? » s’étonna Alyxia.
La doyenne ne s’attendit sûrement pas à une manœuvre aussi dangereuse de ma part. Se riant du danger et du caractère kamikaze de mon ordre, Otarlette chargea à travers le mur de pierres dressé par Tarinor. Renforcée par Rengorgement, l’Aqua-Jet fut assez puissant pour littéralement fracasser les rochers et torpiller Tarinor de plein fouet.
Pris par surprise et ne s’attendant pas à cela, le Pokémon minéral se fit empaler sur la roquette d’Otarlette et chuta lourdement au sol, KO. Barbara ne tarda pas à constater les dégâts et annonça que Tarinor n’était plus capable de poursuivre.
- « Il faut un sacré courage, pour ne pas dire une inconscience certaine, pour oser se jeter ainsi dans un mur de roches. Je n’avais pas prévu cela, » admit Alyxia en rappelant son Tarinor vaincu.
Si je venais d’éliminer un adversaire, il était encore beaucoup trop tôt pour crier victoire, d’autant plus qu’Otarlette avait subi de sérieux dommages en se projetant ainsi contre les rochers. Je décidai de profiter de l’annulation de Barrage suite à la défaite de Tarinor pour la rappeler.
Alyxia dégaina une deuxième Pokéball et fit appel à… un Lougaroc forme nocturne qui apparut en poussant un hurlement !
- « Un Lougaroc nocturne ? Dans ce cas… » murmurai-je.
Je détachai la Pokéball de mon propre Lougaroc nocturne et l’envoya au combat contre son semblable. Les deux Lougarocs se mirent à hurler rageusement de concert quand leurs yeux rouges se croisèrent. Apparemment, tous les deux avaient à cœur à vouloir être le Lougaroc dominant.
Avant qu’Alyxia ou moi-même pûmes donner le moindre ordre, les deux Lougarocs s’étaient jetés l’un sur l’autre ! Leurs instincts sauvages et brutaux avaient repris le dessus quand ils se rossèrent violemment à coups de griffes et de crocs, exactement comme s’ils étaient redevenus deux Pokémons sauvages qui se battaient pour l’honneur et pour devenir le chef de la meute.
Impossible de leur faire entendre raison. Pour eux, c’était une question de fierté et je savais qu’il n’y avait rien de plus humiliant pour mon Lougaroc que de perdre face à un autre Lougaroc. Sans doute le même sentiment animait celui d’Alyxia puisque les deux rivaux s’échangèrent coup pour coup, refusant de lâcher la moindre parcelle de terrain.
Je vis alors le Lougaroc d’Alyxia enserrer la gorge du mien avec ses pattes, le soulevant du sol comme un vulgaire fétu de paille. Un rugissement d’animal primitif résonna en même temps. Un terrible coup de poing lui brisa alors le museau, faisant gicler le sang avant de le projeter plusieurs mètres plus loin au sol, à moitié étourdi. Mon partenaire, bien que blessé, se mit alors à hurler afin de reprendre ses esprits pour contre-attaquer.
Mon Lougaroc voulut lui asséner un crochet du droit mais son adversaire para en plaçant sa patte en opposition et lui balança une nouvelle mandale en plein visage. Il virevolta et perdit pied, tant le coup avait été violent.
- « Maintiens ta garde ! hurlai-je à l’image d’un coach à son poulain en difficulté sur le ring de boxe. Tes poings fermés et collés à ton visage pour te défendre ! »
Le Lougaroc d’Alyxia se rua de nouveau sur le mien, prêt à poursuivre son assaut. Mais cette fois, sous mes ordres, mon Pokémon fut en mesure de parer le déferlement de coups qui lui tombait dessus en gardant ses pattes serrées et collées à sa tête, technique de garde principale en boxe humaine. Encore une fois, mes connaissances en arts martiaux et autres sports de combat se révélèrent efficaces.
Profitant de l’avantage acquis suite à une parade, ce fut au tour de mon Lougaroc d’envoyer une série de coups de poing à la gueule et dans le torse de son rival. Les chocs furent si violents que je pus entendre l’os de sa mâchoire se disloquer complètement, se briser au contact des phalanges dures comme de l’acier !
Notre adversaire tomba à plat sur le dos et en eut le souffle coupé. Il cracha du sang et un croc mais parvint néanmoins à se relever tout en beuglant de rage à tue-tête. Il leva sa patte, prêt à défigurer mon Lougaroc avec ses griffes mais celui-ci parvint in-extremis à l’éviter en se baissant légèrement, avant de lui rentrer dedans d’un puissant coup d’épaule pour le plaquer contre un rocher !
Le Lougaroc d’Alyxia libéra un bras et commença à marteler la colonne vertébrale du mien avec des coups de coude tandis que celui-ci répliqua avec de nombreux coups de bélier en plein estomac pour lui couper la respiration. Dans un ultime sursaut et malgré la douleur, mon Lougaroc hurla comme un enragé et parvint à décoller son vis-à-vis du sol en le soulevant sur ses épaules ! Son adversaire tenta de se dégager en lui mordant le bras mais il réussit à tenir bon.
D’une violente projection, mon Lougaroc le balança tête première contre un rocher. Un bruit terrible, annonçant l’impact d’un crâne contre la pierre, résonna dans toutes les ruines.
- « Lougaroc ! » s’exclama Alyxia.
Mon Pokémon leva sa gueule en direction du ciel et poussa un hurlement rageur tout en se tapant le torse alors que son rival gisait inerte au sol, complètement assommé après avoir heurté le rocher de la pire des manières : en pleine tête.
- « C'était énorme, Luna ! s'exclama Barbara, avant de se rappeler de son rôle d’arbitre censée rester impartiale. Euh, pardon… je veux dire, le Lougaroc de la doyenne n’est plus capable de se battre, celui de Luna remporte cette manche. »
Lilie, quant à elle, avait plaqué ses mains devant son visage, choquée de voir autant de violence. Elle qui n’aimait pas trop les combats avait été servie avec ce duel de Lougarocs nocturnes qui n’étaient pas réputés pour y aller de main morte.
CHAPITRE 33 (Suite)
Je menais deux manches à zéro mais n’étais pas encore rassurée. Lougaroc avait sérieusement été amoché par ce combat et ne disposait plus de beaucoup d’énergie. Otarlette également n’était pas sortie indemne de son duel contre Tarinor, ce qui signifiait que cette Grande Épreuve était loin d’être terminée.
- « Ton Lougaroc a du caractère, tout comme toi, constata Alyxia. Voyons voir comment tu vas te débrouiller face à mon dernier Pokémon. »
La troisième Pokéball d’Alyxia fit apparaître un Géolithe, l’évolution de Nodulithe. Comme pour Tarinor, il était d’une lenteur extrême mais compensait cela par une force physique importante et une défense physique des plus résistantes.
- « Essayons d’en finir au plus vite, Crocs Éclair ! » criai-je.
Lougaroc fit fi des nombreuses blessures et du sang qui coulait pour ouvrir en grand sa gueule et mordre violemment le Géolithe avec ses crocs électrifiés. Et je ne tardai pas à constater à quel point les défenses de ce Pokémon étaient impressionnantes. Malgré la morsure, il n’eut aucun mal à rester sur ses pieds rocheux.
- « Boule Roc, » riposta Alyxia.
Le corps de Géolithe se mit à briller alors qu’il mitrailla Lougaroc avec une rafale de rochers. Mon Pokémon, collé à son adversaire, reçut son attaque de plein fouet et retomba lourdement au sol, plusieurs mètres plus loin.
Lougaroc grognait tout en tentant de se remettre debout mais ses blessures commençaient à se faire beaucoup trop handicapantes pour qu’il puisse continuer à se battre. N’ayant pas le choix, je le rappelais dans sa Pokéball.
- « Merci, tu peux te reposer. Je compte sur toi, Élektek. »
Élektek n’ayant pas encore combattu, je comptais profiter de sa fraîcheur physique pour faire la différence bien qu’il ne parte pas avec un avantage face à un type roche.
- « Essaye ton Poing-Éclair.
- Défends-toi avec Armure ! »
En durcissant son corps, Géolithe n’eut aucun mal à encaisser le Poing-Éclair d’Élektek. Je serrai les dents, sentant la frustration commencer à s’emmagasiner.
- « Il ne pourra pas se défendre éternellement ! Fais-le craquer en alternant Poing-Éclair et Poing-Glace ! »
Beaucoup plus rapide que son adversaire, Élektek électrifia son poing droit et gela le gauche. Puis il commença à boxer Géolithe avec les deux poings élémentaires à répétition. Celui-ci avait beau être résistant, il finira certainement par céder à force de prendre des coups, songeai-je.
- « Tempête de Sable, » réagit Alyxia.
Un vent poussiéreux commença à se lever, nous faisant tousser. Et le pire arriva quand une tornade de sable envahit le terrain, aveuglant Élektek en lui projetant des grains de sable dans les yeux.
- « Maintenant, Coup de Boule ! » enchaîna la doyenne.
Géolithe se jeta en avant et écrasa sa tête aussi dure que la pierre contre le visage d’Élektek qui en fut immédiatement sonné. Celui-ci tituba et, sous mes consignes, tenta de riposter avec une Onde de Choc.
- « Attention, tu sais ce que tu as à faire ! » s’écria Alyxia.
La doyenne se mit à effectuer quelques mouvements des bras avant de fléchir ses muscles, à la manière des bodybuilders qui seraient en train de frimer.
- « Apocalypse Gigalithique ! »
Alyxia activa la Capacité Z de type roche au pire des moments pour Élektek. Son Géolithe bondit dans les airs et invoqua un immense rocher qui couvrit quasiment l’intégralité du terrain de combat !
Je pouvais déjà m’attendre au pire qui ne tarda pas à venir. Son attaque Z écrasa littéralement mon Pokémon électrique sous des tonnes de pierre qui souleva des kilos de poussières ! Inutile de préciser que mon pauvre Élektek fut immédiatement mis KO en un seul coup. Le sol en trembla encore alors que nous étions tous pris par une quinte de toux à cause de la poussière.
- « Élektek ? Élektek ! » tentai-je d’appeler.
Gisant au sol sur le dos et couvert de rochers, complètement assommé, Élektek avait les bras en croix. Je me dépêchai de le dégager de ces pierres avant qu’il n’étouffe sous leur poids et le rappelai dans sa Pokéball.
Sachant que Lougaroc n’était pas trop en mesure de prendre le relais, j’osais espérer qu’Otarlette ait suffisamment récupéré de son combat contre Tarinor quand je la lançai pour faire face à Géolithe. Malgré ses blessures suite à son Aqua-Jet contre les rochers, elle demeurait en état de continuer.
- « Allez Géolithe, utilise Jet-Pierres ! » commença Alyxia.
Remise en scelle suite à la victoire de son Pokémon sur Élektek, la doyenne comptait bien profiter de cet élan pour maintenir la pression. Son Géolithe leva ses deux pattes avant et commença à lapider Otarlette avec son Jet-Pierres.
- « Intercepte-les avec ton Pistolet à O pour te défendre, » ordonnai-je.
Puisant dans ses réserves, Otarlette parvint à maintenir une certaine cadence de tir afin de dévier les jetés de roches en les fusillant grâce à son tir d’eau à haute pression.
- « Aqua-Jet, » enchaînai-je.
Slalomant entre les rochers, Otarlette parvint à charger Géolithe à pleine vitesse. Celui-ci flancha légèrement lorsqu’il fut touché mais parvint à se maintenir debout malgré tout.
- « Reste campé sur tes positions, attrape-la et Boule Roc, » cria Alyxia.
En levant sa patte, Géolithe parvint à stopper l’Aqua-Jet et à plaquer Otarlette au sol sous son poids. Son corps brilla légèrement alors qu’il se servit de sa technique Boule Roc afin de la repousser à coups de pierres dans la tête. Ma partenaire porta ses nageoires au visage, dans une vaine tentative de se protéger mais sa garde fut transpercée !
Exténuée, Otarlette s’entoura d’une aura bleue, démontrant qu’elle venait d’activer son talent Torrent. Ce qui fut à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, songeai-je. Ses techniques aquatiques en furent renforcées mais en revanche, cela signifiait également qu’elle était presque arrivée au bout de ses forces.
- « C’est le moment d’en finir, utilise encore une fois Boule Roc et donne tout ce que tu as ! s’exclama Alyxia.
- Il nous reste notre carte maîtresse, Otarlette ! Maintenant ! » criai-je.
Je décrivis deux arcs de cercle avec mes bras avant de les faire onduler comme les vagues de l’océan. Répondant à mon appel, l’Aquazélite se mit à réagir et entoura Otarlette de l’énergie de sa force Z.
- « Super Tourbillon Abyssal ! »
J’avais gardé ma Capacité Z pour la fin, au cas où la situation deviendrait critique. Et je n’eus pas à regretter mon choix. Otarlette libéra toute sa force Z et emprisonna Géolithe à l’intérieur d’un maelstrom d’eau gigantesque. Renforcée par Torrent, l’immense tourbillon s’éleva vers le ciel avant de lâcher sa victime qui retomba comme une masse inerte au sol.
- « Tu… Tu as réussi, Otarlette… » murmurai-je alors que toute la pression accumulée lors du combat retomba d’un coup.
Du coin de l’œil, je pus voir Barbara, qui devait être loin d’être impartiale malgré son rôle d’arbitre, esquisser un léger mouvement de satisfaction avant de me déclarer vainqueur de la Grande Épreuve.
- « Hmm… Dès que tu as envoyé Otarlette pour la dernière manche, j’avais compris que tu avais gardé ta Capacité Z aquatique, c’est très bien joué, me félicita Alyxia. Tu sais comment optimiser tout le potentiel de chacun de tes Pokémons, je comprends comment tu as réussi à passer les Épreuves des trois Capitaines.
- Merci, Alyxia, je… j’ai encore du mal à y croire…
- Tu as été top, ma ché… euh… Luna ! ajouta Barbara. C’est déjà ta deuxième Grande Épreuve réussie.
- C’était… vraiment incroyable, fit Lilie. J’en ai encore le souffle coupé, je n’avais encore jamais assisté à un combat d’une telle intensité. »
Nous rappelâmes nos deux Pokémons puis Alyxia me demanda mon amulette afin de la tamponner avec son symbole avant de me la rendre.
- « Eh bien, mine de rien, avec deux Grandes Épreuves à ton compteur… Tu en es déjà à la moitié de ton tour des îles ! Toutes mes félicitations, » constata-t-elle.
Trop génial, je vois pas quoi d'autre dire. D'un côté,j'ai pas envie que Barbara parte, d'un autre, j'ai envie de voir Luna en couple avec quelqu'un d'autre , enfin...
Je dois me répéter mais les combats sont hyper bien foutus
Surtout ceux de Lougaroc c'est toujours aussi epic
Cette violence dans les détails GG
Elle détacha une Pokéball de sa robe
Alyxia a une robe
Je viens de me rappeler qu'après Akala c'est le paradis aether, j'ai hate de voir enfin la rencontre avec Elsa-mina
Lougaroc il fait peur
Toujours aussi bien la fic !
Aujourd'hui, ce n'est pas un mais deux chapitres qui sortent d'un coup, bonne lecture !
CHAPITRE 34
La nuit était tombée lorsque nous quittâmes les ruines de l’éveil pour revenir en ville. Lilie fut loin d’être rassurée quand nous dûmes traverser le cimetière dans la plus noire des obscurités et regardait nerveusement autour d’elle, de crainte de voir un terrifiant Pokémon spectre l’attaquer par surprise, tout en se collant à nous.
- « Voyons, Lilie, tu ne risques rien, tentai-je de la rassurer. Les Pokémons spectres ne sont que des Pokémons, comme les autres.
- Euh… Ben… Si tu le dis… balbutia-t-elle en tentant de se montrer brave.
- Et toi, Luna ? Maintenant que tu en as fini avec Akala, sais-tu quelle sera ta prochaine destination ? » me demanda Alyxia.
À vrai dire, je ne m’étais pas encore posée la question, ni projetée dans le futur… sans doute parce qu’au fond de moi, je n’avais pas réellement envie de quitter Barbara. Nos regards se croisèrent et je sentis dans son regard une certaine tristesse également, bien qu’elle essayât de faire bonne figure.
- « Eh bien, je ne sais pas encore, avouai-je. Si je ne me trompe pas, il me reste l’île d’Ula-Ula et Poni, n’est-ce pas ?
- C’est bien ça, me confirma Alyxia. Cependant, je te conseillerai plus de visiter Ula-Ula en priorité, disons simplement que la Capitaine de Poni est… un peu spéciale…
- Spéciale ? m’enquis-je. C’est-à-dire ?
- C’est un phénomène à elle-seule, répondit Barbara. Mais c’est surtout la plus forte de tous les Capitaines d’Alola, peut-être même la meilleure Dresseuse de la région… si elle daigne se réveiller.
Alyxia a raison, je te suggérerai également de commencer avec Ula-Ula. »
Devant les précieux conseils, je n’avais plus à hésiter longtemps sur ma future destination. Consultant mon Pokédex, je commençai à anticiper mon futur voyage jusqu’à Ula-Ula. De retour en ville à Konikoni, Alyxia conduisit Lilie jusqu’à l’hôtel, me laissant avec Barbara.
- « Alors… tu reprends la route, demain ? Direction Ula-Ula ? me demanda-t-elle.
- Arrête, s’il te plaît… C’est déjà assez difficile comme ça, ne me torture pas davantage.
- Désolée, s’excusa-t-elle. C’est un peu égoïste de ma part d’essayer de te retenir inconsciemment. Mais j’ignorai que ça te travaillait tant, Luna.
- Tu plaisantes ? rétorquai-je. J’y pense tellement que j’ai du mal à fermer l’œil, la nuit. Tu ne sais pas les ressources mentales que je dois mobiliser pour trouver la motivation de poursuivre mon tour des îles… »
Je baissai légèrement la tête, ainsi que la voix, avant de poursuivre.
- « Des fois, je me dis… à quoi bon continuer, alors que tout ce que dont j’ai besoin pour être heureuse est déjà ici… »
Barbara se colla à moi et m’embrassa dans le cou.
- « Tu sais ce que j’en dis ? Loin des yeux, près du cœur… Ce n’est pas comme si ce serait un adieu définitif. On se reverra rapidement, Luna, c’est promis. »
Bien qu’un peu triste, je retraversai la Cave Taupiqueur dans le sens inverse, accompagnée de Barbara qui tenait à venir avec moi jusqu’au port d’Ho’ohale, où je quitterai Akala.
La nuit, la grotte était bien plus calme sans l’activité débordante des ouvriers qui travaillaient sur les chantiers présents. Les Taupiqueurs également s’étaient, pour la plupart, couchés, nous permettant de franchir la Cave sans trop de soucis. Arrivées à Ho’ohale, je sus surprise d’être accueillie par Néphie et Kiawe, qui avaient fait le déplacement jusqu’ici.
- « Barbara nous a prévenus que tu avais réussi la Grande Épreuve de la doyenne, fit Kiawe. Nous avons tenu à venir te souhaiter bon courage pour la suite.
- Alors, ça y est ? s’enquit Néphie. Tu vas quitter Akala ? »
J’acquiesçai tristement, non sans pouvoir cacher une pointe d’émotion.
- « Oui… Quand je suis arrivée à Akala, ce fut avec l’objectif de défier les Épreuves dans mon tour des îles… En repartant, j’y ai découvert bien plus que ça, des choses qui dépassent le cadre des Pokémons… des gens magnifiques, je ne peux que vous remercier, tous. Pour tous ces moments et ces souvenirs.
- Allons, on se reverra sûrement, me sourit Kiawe. Les au revoir ne sont pas forcément la chose la plus facile, mais une vie, c’est parsemé de rencontres et de séparations.
- Tu seras toujours la bienvenue à Akala, passe nous voir quand tu veux, ajouta Néphie. Bah, de qui je me moque ? C’est obligé que tu repasseras pour une certaine personne, hum ?
- Néphiiiiie ? soupira Barbara.
- Je n’y manquerai pas, j’ai déjà presque envie d’y être. »
Je fus tout à coup interrompue par l’arrivée de ce bon vieux Tili qui m’apostropha à plusieurs dizaines de mètres de distance.
- « Oh, Alola Tili, le saluai-je. Toi aussi, t’es prêt à te rendre sur Ula-Ula ?
- Alola, tout le monde ! Salut Luna, je t’ai retrouvée à temps ! Impeccable timing, je suis plus que prêt à découvrir une nouvelle île. Mais avant ça, tu n’as pas reçu une invitation de la part de la Fondation Aether ? »
Avec tout ce qui m’était tombée dessus, j’avais complètement oublié l’offre faite par le directeur d’Aether de venir visiter leurs locaux. Il fallait dire que son air peu sympathique et sa façon de nous être rentrées dedans ainsi, ne m’avait pas incitée à mettre cette invitation sur ma liste de priorités.
- « Ah oui, c’est vrai… Mais comment le sais-tu ? lui demandai-je.
- J’ai aussi reçu cette invitation quand j’ai aidé deux de leurs employés contre ces gredins de la Team Skull. Ils nous attendent à l’hôtel club de luxe à l’est de la ville si on veut venir avec eux.
- Je n’en sais trop rien, ça te dit, toi ? lui demandai-je.
- Pourquoi pas, c’est l’occasion d’en savoir plus sur les Pokémons. »
Dit comme ça… Tili avait finalement réussi à me convaincre de l’accompagner. Un petit break ne serait pas non plus de refus entre la visite de deux îles et nous nous dirigeâmes en direction de l’hôtel club Hano-Hano après avoir salué nos amis. Avec un pincement au cœur, je fis la bise à Néphie et à Kiawe, m’attardant un peu plus longtemps dans les bras de Barbara après leur avoir promis de revenir les voir dès mon tour des îles terminé, avant de suivre Tili vers l’est de Ho’ohale.
- « Alors comme ça, t’as réussi la Grande Épreuve ? T’es trop forte, j’ai du boulot si je veux te rattraper un jour, me félicita Tili.
- Tu es un bon Dresseur, Tili, ne te laisse pas décourager par quelques échecs. Et puis, à part contre les Capitaines et l’autre type de Gladio, tu ne perds quasiment jamais aussi. »
Mes mots semblaient avoir redonné du peps à Tili, qui avait depuis quelques temps cessé de se morfondre sur ses échecs, comprenant que se lamenter ne sert à rien et que seul le travail allait lui permettre de devenir un meilleur Dresseur, à l’image de son grand-père.
- « Waouh, pince-moi, je dois rêver ! » s’exclama Tili devant l’entrée d’un immense resort luxueux.
L’hôtel club Hano-Hano était gigantesque et d’un luxe sans égal. Rien que la cour d’entrée, décorée avec d’innombrables fontaines et bordant une plage privée, annonçait la couleur.
- « Eh bien… Ils ne se refusent rien, constatai-je. Ça suinte l’opulence, par ici. »
Légèrement déboussolés par tout ce bling-bling, nous remontâmes le tapis rouge afin de pénétrer dans le hall de l’hôtel. Assis sur un fauteuil de velours non loin de la réception, je reconnus immédiatement le directeur d’Aether, en train de lire un journal. Celui-ci leva les yeux quand il nous vit arriver.
- « Tiens, jeunes gens ! Je suis ravi de voir que vous avez accepté mon invitation, nous salua-t-il. Oh, pardonnez mes manières, je ne me suis pas encore présenté… Enchanté, mon nom est Saubohne.
- Je ne me souviens pas de m’être présentée non plus, me rappelai-je. Je m’appelle Luna et voici mon ami, Tili. »
Celui-ci adressa son large sourire amical en guise de salutations tout en acquiesçant de la tête.
- « Je vous avais promis de vous faire visiter un endroit fabuleux, n’est-ce pas ? reprit Saubohne. Eh bien, cet endroit, c’est le Paradis Aether. J’ai l’honneur de vous inviter à découvrir, en avant-première, notre île artificielle consacrée à notre principale activité : la protection des Pokémons.
- Pardonnez ma question, mais vous êtes quoi, au juste ? m’enquis-je. Une sorte d’ONG ?
- C’est une façon de voir les choses, acquiesça le directeur. Bien que notre projet soit fort coûteux,
nous ne sommes pas une entreprise à but lucratif, notre seul souci est de protéger et de sauvegarder les Pokémons en voie de disparition. »
Il nous invita à le suivre et à sortir de ce resort luxueux avant de poursuivre.
- « Notre présidente vous expliquera cela bien mieux que moi. Alors, souhaitez-vous venir visiter nos laboratoires de recherche ?
- Eh bien… Pourquoi pas, finis-je par accepter.
- Moi aussi, ce sera sûrement très enrichissant, ajouta Tili.
- Vous ne le regretterez pas, les jeunes ! »
Ce ne fut pas Saubohne qui avait répondu mais le Professeur Euphorbe ! En nous retournant, nous pûmes voir le Professeur, accompagné d’Alyxia, qui s’était également déplacée.
- « Oh, bonsoir Professeur, fis-je sans pouvoir masquer ma surprise de le voir.
- Tiens donc, que me vaut l’honneur de la visite de la doyenne et du Professeur Pokémon ? les salua Saubohne.
- Juste leur dire au revoir, après tout, les jeunes Dresseurs qui participent au tour des îles sont un peu comme mes enfants, répondit Alyxia.
- Vous avez là une occasion en or, nous prévint Euphorbe. Il se dit que la Fondation Aether possède la crème de la technologie afin d’étudier les Pokémons. »
En prenant en compte les remarques d’Euphorbe, mes doutes s’évaporèrent presque instantanément.
- « Vous venez avec nous, Professeur ? s’enquit Tili.
- Je voudrais bien, mais j’ai, comme qui dirait, du pain sur la planche ! Profitez bien du voyage, les jeunes. On se retrouvera à Ula-Ula, je vous attendrai là-bas. »
Sur ces mots, Euphorbe et Alyxia nous saluèrent, avant de vaguer à leurs occupations. Je me demandai intérieurement comment Primpenelle réagissait à cette proximité entre Alyxia et son mari, si du moins elle était au courant.
- « Il ne vous reste plus qu’à prendre place sur notre yacht et nous vous conduirons jusqu’à notre île artificielle, » nous indiqua Saubohne.
L’embarcation privée de la Fondation Aether, reconnaissable à sa couleur blanche éclatante comme celle de la combinaison de leurs travailleurs, était un yacht plutôt luxueux. Quelques employés, sous les ordres de Saubohne, firent le plein d’essence avant de nous inviter à monter à bord.
- « Énorme ! J’ai hâte de découvrir le Paradis Aether ! » s’exclama Tili qui ne se fit pas plus prier pour sauter à bord.
J’étais sur le point de me suivre quand je vis Barbara, accoudée à la barrière sur la digue du club Hano-Hano, juste au-dessus du port privé. L’air mélancolique, elle avait tenu à me suivre en silence jusqu’à la dernière seconde avant mon départ d’Akala.
Sans hésiter, je grimpai rapidement les marches pour la rejoindre et lui plaquai immédiatement mes lèvres sur les siennes. Collées l’une contre l’autre, nous perdîmes l’équilibre et chutâmes au sol, sans pour autant cesser de nous embrasser et de nous rouler dans l’herbe, comme deux petites folles.
- « Allez, file… me sourit-elle. Ne les laisse pas attendre.
- Oui, mais avant ça… j’aurai une dernière question à te poser… »
J’eus un sourire malicieux et lui demandai exactement la même chose que lors de notre discussion suivant notre premier baiser.
- « Je suis la personne à qui tu tiens le plus ? »
La dernière fois, Barbara avait simplement noyé le poisson en affirmant que tous ses amis comptaient pour elle. Mais cette fois, ses joues se mirent légèrement à rougir quand elle s’approcha et me murmura dans l’oreille.
- « Hé, hé… Ne le dis pas à Néphie mais… tu as toujours été celle à qui je tiens le plus, depuis la première fois où j’ai posé mes yeux sur toi… »
CHAPITRE 35
L’embarcation de Saubohne fendit les vagues et l’océan à une vitesse vertigineuse, grâce à la puissance de son moteur. Nous avions quitté Akala depuis déjà plus de deux heures et pourtant, nous étions toujours au beau milieu de nulle part. Je me servis de la fonction GPS de mon Pokédex afin de me repérer.
Nous étions désormais plein sud, globalement entre Akala et Mele-Mele. Malgré l’heure plus que tardive, je n’avais pas réellement sommeil, mes pensées tournées vers les dernières paroles de Barbara avant que je ne quitte Akala. Elle ignorait sans doute à quel point ses mots m’avaient injectée une énergie capable d’alimenter une centrale nucléaire.
- « Jeunes gens, nous arriverons très bientôt au Paradis Aether, nous informa Saubohne. Veuillez excusez le fait que le voyage fut un peu long mais nous avions besoin d’être assez éloignés de la civilisation afin de développer nos activités en toute quiétude.
- Non, dites-moi que je rêve… » murmurai-je, incrédule.
Saubohne n’avait en rien exagéré en qualifiant les bâtiments de la Fondation Aether comme étant une île artificielle. Flottant, on ne sait comment, au beau milieu de l’océan, tel un gigantesque porte-avions, une île construite de la main de l’homme se dressait de toute sa taille sous nos regards éberlués.
- « Comment un truc de cette taille peut-elle flotter… se demanda Tili.
- Vous devez posséder énormément de moyens pour pouvoir vous permettre un tel endroit, remarquai-je.
- C’est juste, confirma Saubohne. Grâce à notre Présidente qui a consacré tout son travail et sa fortune à l’élaboration du Paradis Aether. Mais surtout, la grande majorité de notre budget provient des nombreux dons de Dresseurs qui adhèrent à notre cause.
- Je comprends mieux pourquoi vos employés ne cessent d’exposer vos activités à tous les Dresseurs de passage, » fis-je.
Le yacht s’amarra au port artificiel, situé dans le hangar de l’île. Je ne fus pas vexée de mettre enfin pied à terre, suivie par Tili. Comme deux enfants émerveillés, nous regardâmes tout autour de nous, les yeux ronds.
Nous étions dans une espèce d’entrepôt, remplis de caisses blanches, certaines d’une taille importante. À l’intérieur, à en juger par les étiquettes, sûrement du matériel scientifique et autres provisions que la Fondation se faisait livrer.
- « Nous sommes au sous-sol, les locaux se situent juste au-dessus, si vous voulez bien me suivre, » nous indiqua Saubohne.
Tout en nous accompagnant vers un ascenseur futuriste en forme de triangle, il ne se priva pas de s’envoyer des fleurs tout en vantant les mérites du Paradis Aether. Et, pour être objective, il y avait effectivement de quoi être fier au vu de cette immense île artificielle.
- « Nous avons équipé le Paradis des technologies les plus avancées qui soient et nous n’avons pas lésiné sur les dépenses en recherche et développement. Par exemple, dans un département de la Fondation, des chercheurs mettent, en ce moment même, au point de nouveaux types de Pokéballs.
- Waouh, il faut le voir pour le croire, commenta Tili en voyant l’ascenseur descendre, collé à un pilier central. »
Une femme, dans la trentaine, bien en chair et aux cheveux couleur violet, vêtue d’une blouse de chercheuse en sortit et s’adressa à Saubohne.
- « Saubohne, puis-je vous parler ? »
Ce qui ne sembla pas plaire à l’intéressé qui mettait un point d’orgue à l’étiquette.
- « Qu’ouïe-je ? Et la politesse, dans tout ça ? C’est « Monsieur le Directeur » ! Il est vital que tout le monde se souvienne de qui dirige, ici ! »
Ce type a de sérieux problèmes d’égo, songeai-je. Cela ne m’étonnerait pas si on m’annonçait qu’il dort sous un portrait de lui-même accroché au-dessus de son lit. La jeune femme ne tarda pas à s’exécuter.
- « Euh, oui, Monsieur le Directeur…
- Bien ! Mais à présent, j’ai une réunion avec notre Présidente afin de discuter de l’avancement de nos projets. Elle souhaiterait rencontrer nos jeunes amis également mais rien ne presse. Et si vous leur offriez une visite guidée de l’île, en attendant ? » proposa Saubohne.
Sur ces mots, il emprunta seul l’ascenseur et disparut quand celui-ci remonta dans les étages supérieurs. La femme se tourna donc vers nous et nous accueillit chaleureusement. À première vue, elle semblait beaucoup plus aimable que ce vieux directeur.
- « Bienvenue à vous, Luna et Tili, je m’appelle Vicky.
- Aloooooola ! salua Tili avec son air enjoué.
- Bonsoir, enchantée de faire votre… euh… excusez-moi mais vous connaissez nos noms ? demandai-je.
- Bien sûr, me sourit-elle. Grâce à nos équipes sur le terrain à Akala. Ils n’ont pas tari d’éloges sur vous, qui les aviez aidés à protéger des Pokémons des griffes de cette odieuse Team Skull. Je tiens donc à vous remercier personnellement, moi aussi.
- Ce n’est rien, c’est normal, acquiesça Tili. Papé m’a toujours appris qu’il faut aider les gens et les Pokémons quand ils sont en danger.
- Belle mentalité que voilà, constata Vicky. Et si nous commencions notre visite par l’entrée principale, au rez-de-chaussée ? »
L’ascenseur redescendit pour nous embarquer vers les véritables locaux de la Fondation Aether. Lors de la montée, je pus remarquer de nombreux Pokémons, vivant paisiblement dans des locaux qui leur étaient destinés et conçus pour répondre à leur besoins. Des Gouroutans se déplaçaient librement dans une jungle artificielle ou bien des Akwakwak dans une mare, à titre d’exemple. Quelques chercheurs examinaient et soignaient de petits Pokémons tels Pikachu ou encore Miaouss.
- « Voici l’entrée principale, nous indiqua notre guide. Vous pouvez même y faire soigner vos Pokémons, ce ne sont pas les instruments de soin qui manquent ici. »
Elle soupira légèrement avant de poursuivre.
- « Vous savez, nous recueillons de nombreux Pokémons blessés ou bien maltraités. Cela me fend le cœur à chaque fois qu’un de ces pauvres petits arrivent dans un état grave au Paradis Aether. »
Je me sentis légèrement coupable d’avoir eut un mauvais à priori sur cette Fondation lorsque leurs employés nous avaient saoulées, Barbara, Néphie et moi, de discours et qu’ils m’avaient embarquée dans une embrouille avec la Team Skull, mais force est à constater qu’ils avaient de nobles intentions.
- « Dites… Si vous faites votre tour des îles, vous devez avoir quatorze ans ? Seize ou dix-sept ans, Luna ?
- Euh, non… Quatorze, presque quinze seulement, corrigeai-je avec un sourire.
- Oh, excuse-moi, tu parais plus âgée et plus mature, aussi bien physiquement que mentalement, pour ton âge. Presque une jeune adulte, déjà. En même temps, pour t’occuper ainsi de tes Pokémons, cela demande de la maturité. »
Je rougis légèrement et la remerciai du compliment. Nous fîmes un tour rapide du rez-de-chaussée, où de nombreuses salles destinées à l’étude ou aux soins des Pokémons s’étendaient ici et là. On aurait dit un mélange assez étrange entre un hôpital et une aire de jeux pour Pokémons.
Vicky nous invita à reprendre l’ascenseur afin de poursuivre notre exploration des lieux. Effectivement, malgré le fait que Saubohne ne fut pas le plus sympathique des gens qu’il m’était donné à rencontrer, il n’avait pas menti sur ce point : la visite du Paradis Aether valait bel et bien le coup.
Si le rez-de-chaussée nous avait bluffés, le premier étage nous laissa littéralement sur les fesses. J’eus l’impression de me retrouver dans une sorte de jungle artificielle, bordée d’un petit ruisseau, dans lequel de nombreux Pokémons vivaient, comme à l’état sauvage.
- « Waouh, elle est immense, cette réserve ! m’exclamai-je.
- T’as vu ça, Luna ? s’écria Tili sur le même ton. On se croirait presque devant un paysage naturel !
- Ici, comme je vous l’ai dit, nous accueillons les Pokémons blessés et maltraités mais aussi les espèces les plus fragiles, nous informa Vicky. Comme vous le savez, les Lovdiscs, les Corayons et les Écayons sont particulièrement vulnérables dans l’océan. »
Je songeai un moment à toutes les monstruosités que l’on pouvait découvrir au fond de la mer, comme les Léviators, les Froussardines géants comme celui de Néphie, ou encore les Sharpedos qui pouvaient vous arracher la jambe en un coup de mâchoire.
- « Tu as raison, mais ce ne sont pas les seuls Pokémons à être dangereux, me confirma Vicky. Il y a aussi d’autres espèces, moins impressionnantes mais tout aussi mortelles, comme les Prédastéries. Ce Pokémon peut dévorer jusqu’à dix Corayons par jour.
- Brr, ça fait froid dans le dos, commenta Tili. La nature est parfois cruelle, Papé ne cesse de me le répéter.
- Exact, voilà pourquoi il est important de sauvegarder ces espèces, reprit Vicky. Certes, ce n’est, pour le moment, qu’une goutte d’eau dans l’océan mais j’espère sincèrement que nous parviendrons à faire bouger les choses. Sans pour autant bouleverser la nature, bien sûr… Les Prédastéries ne tuent pas les Corayons pour le plaisir mais pour se nourrir. Avons-nous donc le droit de leur en empêcher ? Une question bien complexe, ma foi.
- La Fondation Aether est vraiment cool ! fit Tili, conquis.
- Ah ça, oui. Juste une question qui me turlupine, intervins-je. Pourquoi êtes-vous basés uniquement à Alola ? Quand j’étais à Kanto, je n’avais pas connaissance qu’une telle Fondation, qui œuvre pour le bien des Pokémons, existait.
- Alors là, tu me poses une colle, avoua Vicky. Notre Présidente, Elsa-Mina, ne dit pas tout et peut être difficile à cerner. Vous n’avez qu’à lui demander vous-mêmes, elle passe souvent dans la réserve lorsqu’elle n’est pas en réunion avec Saubohne ou dans ses quartiers privés. »
Vicky nous accompagna, Tili et moi, afin de faire le tour de la réserve. Je n’avais encore jamais vu autant d’espèces de Pokémon différents cohabiter aussi harmonieusement dans un périmètre aussi réduit.
Comme indiqué, de Pokémons très rares pouvaient se promener sans crainte d’être l’objet de capture ou de braconnage. Des Corayons mais aussi des Leveinards ou des Drabys.
- « Vu tous les Pokémons rares que vous protégez dans votre enceinte, je peux réaliser pourquoi vous avez décidé de construire au beau milieu de l’océan, constatai-je. Cela pourrait faire des envieux, sinon.
- Ouais, comme la Team Skull, par exemple, » ajouta Tili.
En faisant le tour de la réserve, nous tombâmes face à une femme, à la très longue chevelure blonde, en train de s’adresser directement à de petits Pokémons : un Stari, un Rondoudou et un Coxy.
- « Mes chers petits Pokémons… Je vous protégerai avec tout mon amour…
- Oh, mais voilà justement notre Présidente ! » s’exclama Vicky.
J’eus du mal à contenir ma surprise, m’attendant à ce que la Présidente soit un peu plus âgée. Tili également devait penser comme moi, au vu de sa mine.
- « Madame, je vous présente Luna et Tili, fit Vicky. Ils ont grandement aidé nos équipes à Akala en se dressant contre la Team Skull qui a tenté de voler des Pokémons par la force. »
La femme en question se tourna vers nous. Assez étrangement, j’avais cette vague impression de l’avoir déjà vue quelque part, bien que je sache que cela était impossible. En tout cas, la couleur de ses cheveux et de ses yeux me faisaient un peu penser à Lilie.
- « Oh, c’est donc vous, les deux jeunes Dresseurs dont m’a parlé ce cher Saubohne ? Au nom de la Fondation Aether, permettez-moi de vous remercier et de vous souhaiter la bienvenue dans notre Paradis. Je suis Elsa-Mina, la Présidente de la Fondation.
- Enchanté, madame, c’est un honneur pour nous de pouvoir visiter ainsi un tel centre de recherche ! s’enthousiasma Tili.
- Je suis heureuse de constater qu’il existe encore des Dresseurs, tels que vous, qui n’hésitent pas à venir en aide à autrui et qui tissent des liens profonds avec leurs Pokémons.
- Merci pour ces mots, mais c’est naturel, répondis-je. J’ai tendance à ne pas hésiter à aider quelqu’un dans le besoin. Personnellement, je trouve ça un peu dommage de glorifier à ce point ce genre d’actes, c’est à croire que c’est devenu rare…
- Tu parles avec raison, acquiesça Elsa-Mina. C’est malheureux à dire, mais pour reprendre tes mots, des personnes comme toi, c’est effectivement devenu rare. Les gens ne sont plus que des coquilles vides, égoïstes, qui ne pensent qu’à eux ou à leurs profits et ne se soucient de personne d’autre, et encore moins des Pokémons. »
Elle écarta les bras et prit une pose théâtrale avant de poursuivre.
- « C’est pourquoi je me dois de prendre tous ces pauvres petits sous mon aile, de les bercer avec amour, je suis comme une mère pour eux, peu importe d’où ils proviennent.
- Mademoiselle Elsa-Mina, vous êtes drôlement sérieuse, pour votre âge, remarqua Tili.
- Tili, protestai-je. Tu sais que c’est perçu comme malpoli de demander son âge à une dame ou de lui en faire la remarque ?
- Oh, pardon, je ne voulais pas paraître désobligeant… »
La Présidente d’Aether se mit à rire légèrement.
- « Mais non, ne vous en faites pas, je ne suis pas du genre à porter de l’attention à ce genre de remarques. Et puis, je fais quarante ans passées, tu sais ?
- Quoi ??? s’étonna Tili.
- J’espère que je serai aussi bien conservée à plus de quarante ans, » avouai-je dans un rire.
Soudainement, nous fûmes interrompus par une immense secousse. Je crus d’abord que c’était dans le cadre d’une expérience mais, à en juger par le visage des employés d’Aether et du fait que les tremblements ne cessaient de s’intensifier, quelque chose de pas net devait clocher…
- « Que se passe-t-il ? » demandai-je.
Les alarmes du Paradis Aether se mirent à résonner en rafale. Des lumières rouges ainsi qu’une sirène nous agressèrent les tympans et la vision, alors que des employés, paniqués, couraient partout sans comprendre.
- « Qu’est-ce qui s’est produit ? cria Elsa-Mina, elle-même débordée par la situation. C’est une intrusion ? On nous attaque ?
- Impossible, nous sommes en plein océan… répondit Vicky en s’accrochant à une rampe sous les secousses. Je crois que ça vient du sous-sol !
- Ça… pourrait être un séisme ? s’inquiéta Tili.
- C’est peu probable, ça vient de l’intérieur, constatai-je en remarquant des poutres et des colonnes vaciller. Il y a quelque chose dans ces murs !
- Protégez les Pokémons, ordonna Elsa-Mina à ses hommes. Que tous les employés protègent les Pokémons ! Faites descendre les barrières de protection autour d’eux ! »
Devant nos yeux complètement écarquillés de stupeur à l’état pur, un trou de lumière se forma devant nous… avant de grossir, et grossir encore… Bientôt, une sorte de vortex irréel avait déformé l’espace-temps, juste au-dessus de nos têtes, au beau milieu de la réserve.
Trop choqués pour pouvoir prononcer le moindre mot, nous ne pûmes que regarder cette scène hallucinante, paralysés par l’incrédulité et peinant à en croire nos yeux. Et de l’intérieur de ce trou dimensionnel, quelque chose approchait… quelque chose de furieux qui poussait déjà des cris inhumains…