Bonjour, felicitation pour ton histoire on sent que tu aimes ecrire et raconter quelquechose ! Un conseil c est d abord de reflechir à ton histoire et de la poser avec bcp plus de structure, car pour le moment tu balances tes faits sans construction organise tout ca et tu verras que ca passera bcp mieux ! Ps : attention à l ortographe aussi
Le 07 novembre 2016 à 12:21:03 zrockriderz a écrit :
Bonjour, felicitation pour ton histoire on sent que tu aimes ecrire et raconter quelquechose ! Un conseil c est d abord de reflechir à ton histoire et de la poser avec bcp plus de structure, car pour le moment tu balances tes faits sans construction organise tout ca et tu verras que ca passera bcp mieux ! Ps : attention à l ortographe aussi
Merci pour les compliments et les conseils constructifs, j'essaye de faire aussi gaffe que possible pour l’orthographe, pour ce qui est de la construction du récit, c'est sur que ca peut paraitre décousu comme ca, j'avais vraiment envie de pouvoir poser les bases tranquillement, du coup ca traine peut-être, mais les prochains chapitres (je pense qu'on est environ à la moitié de l'histoire, les choses vont surement s'accélérer maintenant) vont justement rattraper ce qui peut pour le moment ressembler à une succession d'évènements sans réel but. Si tu as d'autres conseils, n'hésites pas à m'en faire part, que ce soit par MP ou directement sur le topic si tu veux.
Merci de votre patience, le chapitre arrive cette semaine, probablement vendredi je pense
On est vendredi
Demain
On est demain
May attenday
sweet !
J'a fini le chapitre hier soir, mais vu l'heure il ne devait plus y avoir grand monde pour le lire
Chapitre 52
En cette matinée d'hiver, le froid avait recouvert l'ensemble de la région. Un froid mordant, vif, aigu, que même les nordiques redoutaient. La pierre menaçait de se fendre, les branches des sapins ployaient sous le poids de la neige s'étant infiltrée entre leurs feuillages épineux. Les toits des chaumières aux tuiles gelées disparaissaient sous l'incroyable couche de poudreuse s'étant accumulée au cours de la nuit, et chacun restait enfermé chez soi, autant par contrainte que par découragement.
Au-delà des grandes plaines occupant le centre de la province, désertées par les hommes, entre ces deux chaines de montagnes, contraintes par les millénaires en une étreinte forcée, le froid était pourtant plus intense que nulle part ailleurs.
En se rapprochant encore de ce lieu exempt de toute vie, ce que nul individu censé n'avait le courage de faire, un escalier se dessinait au beau milieu du blizzard, façonné à même les roches froides et craquelées. À une bonne cinquantaine de marches de son sommet, face à la première paroi et dos à la seconde, un homme demeurait assis, figé en une posture courbée et pensive. Bottes au cuir durci par le froid, cotte de mailles congelée en un amas d'acier couvert par le givre, chevelure chatain foncée rendue presque invisible par la neige, tout en cet homme immobile aurait pu indiquer sa mort. Excepté son visage.
Loin de rougir sous l'effet de la basse température, il demeurait d'un blanc ivoire, pâle, presque maladif. Sous un front lisse et sans imperfection, sous ces deux pupilles dont la froideur immobile faisait frissonner, tout changeait radicalement. Deux fentes à la place du nez, une bouche tordue en un rictus mauvais, et des brûlures s'étendaient du menton jusqu'au bas du cou. Tandis que son corps paraissait paralysé, transit par l'air glacial, ses pensées fusaient à toute allure, motivées par les mêmes raisons qui l'avaient amené à se trouver ici, au beau milieu de ce lieu apparemment vide et sans intérêt, en cet instant précis.
Ses mains s'animèrent soudain, brisant la couche de neige s'étant déposée sur ses bras nus au fil des heures. L'air glacial pénétra ses poumons, les emplit d'une fraicheur revigorante. Ses doigts se plièrent, se déplièrent, puis ses bras retombèrent le long de son buste. Il se leva, grimaça sous l'effet de ses courbatures, et se retourna.
Son regard s'éleva le long du flanc rocheux, jusqu'à atteindre une petite ouverture, à moitié dissimulée par la tempête furieuse qui régnait sur les hauteurs enneigées.
Il se mit à gravir les marches avec une lenteur mesurée, en direction de son objectif. Chaque pas réchauffait un peu plus son corps, aussi laissa t-il derrière lui une longue traînée de givre, immédiatement emportée par la violence des vents. Il atteignit les dernières marches, qu'il expédia d'un bond impatient. Il posa la main sur le flanc de la montagne, et reprit son souffle. Le passage était plus étroit que dans ses souvenirs. Le froid, ayant gelé les particules de vapeur d'eau présentes à cette altitude, avait prit possession de la pierre, la recouvrant d'une strate translucide, telle une seconde paroi minérale. Passé quelques mètres, la lumière semblait abandonner le boyau, le plongeant dans les ténèbres. Peu importait, il commençait à connaître le chemin. Il rentra, posant la main sur le pommeau de son épée longue non sans nervosité. Il n'avait jamais apprécié cet endroit.
La profondeur du passage lui sembla également plus importante que la fois précédente. Son énervement, voilé par le masque immuable qu'était son visage mutilé, semblait étirer les secondes en heures, et le trajet, qui ne dura pourtant que quelques minutes, lui parut s'éterniser à un point ridicule. Le bruit de ses bottes sur le sol pétrifié lui semblait lent, irrégulier, sans cesse dispersé par les échos caverneux. Sortir par ce froid était irraisonné. Peut-être devrait-il faire demi-tour ?
L'homme ricana silencieusement. Non, il était encore loin de la prudence excessive qu'adoptaient les vieillards, croulants sous le poids de leurs sermons inutiles. Et quand bien même, il était trop tôt pour se reposer. Dehors, à Blancherive, à Vendeaume, partout en Bordeciel, en tout Tamriel, des milliers de personnes vivaient, pleines de futilité et d'insouciance. Mais ces êtres vains et égoïstes avaient oublié la nature humaine, ils avaient oublié ce qu'était la survie. L'homme était né pour déchirer son prochain. Guerres, affrontements, rébellions, la nature humaine était immuable, et les mêmes processus de destruction se répèteraient, encore et encore, jusqu'à l'extinction. Malheureusement, les populations s'étaient perdues, égarées par des notions illusoires, telles que la sécurité que leurs procuraient leurs maigres remparts face à des facteurs autrement plus importants. Pire encore, ils avaient oublié ce qu'était la souffrance. Car souffrance était la mère de la prudence, et prudence, mère de survie. De tout les individus qu'il s'apprêtait à rejoindre, il était bien le seul à en garder souvenir. Cette douleur immonde, viscérale, inexplicable. Et il comptait bien faire ressurgir en chacun cette sensation qui avait forgé sa vie, dût-il périr seul et incompris de tous.
S'il en avait eu le choix, il serait retourné à Blancherive quelques heures seulement avant le premier assaut, et aurait passé au fil de l'épée chaque habitant en travers de son chemin jusqu'au Jarl. Il aurait ravagé Fort-Dragon, mit à bas leurs murailles, afin de leur rappeler que l'homme n'était rien face à la folie des dieux.
Mais les ordres étaient clairs. Pas d'autre attaque, pas avant quelques semaines. Cette attente insurmontable l'emplissait plus de haine que d'impatience, et chaque pas le rapprochait un peu plus de ces gens, pour la plupart desquels il n'éprouvait qu'un profond mépris. Mais discuter les directives était vain. En dépit de sa mauvaise humeur, il n'avait d'autre choix que de les suivre à la lettre.
La lumière réapparut finalement au bout du corridor, en une minuscule tâche blanche cernée d'obscurité. Il pressa le pas, et déboucha à l'air libre. La tourmente avait cessé, mais ne fut guère ébloui par le soleil ; une épaisse couche de nuages masquait presque entièrement son éclat, plongeant la vallée dans une lumière jaunâtre, presque chaleureuse. Le tertre, quant à lui, n'avait pas changé.
Sirius jeta un regard vigilant autour de lui : il se trouvait sur le flanc d'un immense cratère, large de près d'un kilomètre, et profond de plus de quatre cent mètres. Le sol abrupt, recouvert par la neige, s'était affaissé par endroits, laissant gouffres et crevasses parsemer les marches menant jusqu'au centre. Au plus profond du gouffre, un tertre se dressait vers le ciel, comme pour défier le ciel. Le bréton mit un terme à son inspection des lieux : il n'y avait aucune autre présence humaine en vue.
La descente, bien que dangereuse, se déroula sans encombre. Les escaliers étant bien trop traîtres par cette température, il se laissa glisser sur la poudreuse, ralentissant au besoin sa chute à l'aide des quelques arbustes ayant poussé malgré le manque de lumière. La pente s'adoucit bientôt, lui permettant de poursuivre à pied. Après une minute de marche hasardeuse, il arriva au niveau d'un renfoncement rocheux, haut de quelques mètres, duquel il se laissa tomber. Il se rétablit en contrebas, sur un lac gelé formé par les intempéries et la fonte des neiges. Une fois relevé, il redressa la tête, et observa les millions de tonnes de roche le surplombant. Voilà pourquoi il détestait cet endroit. Prisonnier de l'immensité de la nature, il se sentait réduit à sa condition de mortel, et savoir que tout ce qu'il laisserait derrière lui serait une pile d'ossements l'emplissait d'indignation. Il était né parmi les rois, parmi ceux auquel tout devait se soumettre. Et le fait de se retrouver ici, cerné par des forces qui le dépassaient, ne faisait qu'accentuer cette impression d'être ici malgré lui.
Après quelques minutes de marche, l'escalier du tertre apparut sous ses propres pieds, à travers les reflets troubles de l'eau gelée. Sirius plissa les yeux. La dernière fois encore, il se souvenait disctinctement avoir gravit ces marches de granit. Désormais, elles devaient se trouver deux ou trois mètres plus bas, englouties par la fonte des glaces et les pluies automnales. Il sourit. D'ici quelques années, avec un peu de chance, l'entrée même du tertre deviendrait inaccessible, et il n'aurait plus jamais à venir ici.
Alors que les premières silhouettes se dessinaient au sommet des murs, le bréton voulut lancer un rapide sort de détection, afin de se préparer à toute éventualité. Le Régent appréciait tout particulièrement tester leurs capacités avant une réunion. "Forger le corps avant de cultiver l'esprit", comme il se plaisait à le répéter.
Mais déjà, il sentait ses paumes refroidir, ses bras se crisper, ses doigts se replier convulsivement. Il s'arrêta, fronca les sourcils, puis se souvint enfin, avec un pincement au cœur. Plus aucun sortilège ne pouvait jaillir de ces mains. Plus maintenant.
Instantanément, cette pensée l'emplit d'une rage débordante. Neverar. Il n'oublierait jamais ce nom. Il n'oublierait jamais ce visage, ni ces yeux, animés d'une défiance hautaine, comme si leur possesseur s'imaginait pouvoir se mesurer à lui.
- Rigel, murmura le bréton en serrant violemment les dent. Sois maudit, mon frère. Toi, et chacun de tes satanés hommes.
Sirius cracha par terre, et se remit en marche, sous le regard des quelques individus disséminés parmis les ruines. Il ne tarda guère à atteindre les premières constructions. D'immenses colonnes de pierre surgissaient du sol, tel les derniers ossements d'une créature ancestrale. Chaque pilier, haut de plus de quinze mètres, semblait sur le point de basculer sur le côté, mais tenait bon, retenu par de profonds ancrages souterrains. La pierre paraissait, de loin, assez grossière, mais révélait une complexité et un niveau de détail fascinants lorsqu'on prenait la peine de s'y intéresser. Plusieurs gravures superposées laissaient entrevoir de longues chaines d'inscription rendues indéchiffrables par l'érosion, mais les bas-reliefs, eux demeuraient d'une beauté incontestable. Il poursuivit cependant son chemin, sans un regard pour les vestiges des anciens.
Le premier scribe s'approcha de lui d'un air humble, les mains collées, comme pour débuter une prière. Une longue robe blanche à capuche recouvrait tout son corps et plongeait son visage dans l'ombre, rendant l'identification de sa race impossible. Au vu de sa carrure, il s'agissait sans doute d'un homme, ou d'une femme large d'épaules. Quelqu'un de taillé pour le combat. Sirius porta la main à son épée et fléchit les genoux, se préparant à l'affrontement. Face à lui, l'individu selmba surprit, puis prit la parole, sans la moindre marque d'hostilité envers lui.
- Pas cette fois, Sirius, fit-il, dévoilant la voix d'un homme mûr. Le Régent estime qu'il n'y a pas de temps à perdre. Vous avez assez traîné.
- Que me vaut tant de familiarité ? rétorqua froidement le bréton en reprenant une posture plus détendue sans toutefois lâcher le pommeau de son arme. Je ne me rappelle pas vous avoir donné mon nom, et encore moins l'autorisation de m'appeler par celui-ci.
Il devina aussitôt, avec un soupçon d'agacement, un sourire se dessiner sur le visage de l'inconnu.
- Certaines choses ne dépendent pas de vous, ici, fit le scribe en écartant les bras. Si vous voulez bien me suivre...
Le Régent hocha silencieusement la tête, et se tourna ensuite vers une femme blonde vêtue d'une tenue de cuir durci. Celle-ci déglutit sous la pression de son regard, mais parla finalement :
- Le... L'assaut de Blancherive a fonctionné comme prévu. La ville est maintenant sans défense.
Sirius bondit, animé par un sursaut de surprise.
- Que signifie ceci, Elazar ?!
L'assemblée retint son souffle. Le bréton venait d'appeler le dirigeant de l'assemblée par son prénom, sans même y prêter attention. Il se rendit compte de son erreur, mais haussa les épaules. Il y avait bien plus important.
- Blancherive était sous ma responsabilité ! s'exclama t-il à l'attention de la nordique, qui le toisait sévèrement. Comment oses-tu l'attaquer en mon absence ?!
- Tu as perdu tout contrôle sur les opérations après ton attaque manquée sur la ville, rétorqua t-elle sans s'émouvoir. Sans ton gardien, ce jour-là, tu serais déjà mort.
Le visage de Sirius pâlit encore davantage sous l'effet de la colère, lui donnant l'air d'un cadavre soudain revenu à la vie.
- Comment... ? murmura t-il, les yeux injectés d'une rage incommensurable. Comment peux-tu avoir la prétention d'agir sur une zone sur laquelle JE suis l'unique membre en droit d'intervenir ?!! Je m'en vais te faire payer cet affront !
Les deux belligérants dégainèrent au même moment.
- Il suffit.
Le bréton se figea soudain, incapable de bouger. Il en fut de même pour la nordique, qui se contenta d'un regard incompréhensif à l'adresse du Régent.
- Mais...
- Asseyez vous. Tout de suite.
Sa voix avait claqué dans l'air comme un coup de fouet, avec une intonation si impérieuse que les deux adversaires vacillèrent, soudain pénétrés d'un froid mordant. Les torches éclairant la salle tremblèrent, s'éteignirent, rallumèrent. Après plusieurs secondes de silence horrifié, les deux intervenants reprirent place sur leurs sièges, sans oser prononcer le moindre mot.
Le Régent se mit à fixer Sirius, qui s'en aperçut, mais fut forcé de baisser les yeux sous l'intensité de son regard.
- Sirius, tu es incontestablement l'une des plus grandes forces de notre ordre. Ta capacité à diriger les Libérateurs, anciens révolutionnaires Sombrages, est sans aucun doute un atout majeur qui nous a déjà permit d'accroitre notre champ de possibilités par le passé.
Les torches vacillèrent de nouveau, figeant l'assemblée sur place.
- Cependant...
Le visage de l'homme se durcit considérablement, et le bréton sentit soudain son rythme cardiaque s'accélérer. Une étrange sensation de faiblesse le saisit alors, et il se mit à suffoquer, les yeux exorbités.
- L'assaut que tu as mené contre Blancherive le mois précédent fût pour le moins décevant. Tes hommes furent décimés, et le nombre de victimes civiles inutiles n'a fait qu'accentuer les mesures de sécurité prises au sein la région. L'un des hommes de ton frère est même parvenu à sceller tes capacités magiques, qui représentaient pourtant ta plus grande force. Après cet échec, tu as disparu avec tes soldats, à l'aide de ton gardien des cendres, et la moitié périt dans une avalanche lorsque vous avez essayé de traverser les montagnes.
Le Régent se leva, et avança jusqu'à son interlocuteur. Il ne souriait plus du tout. Lorsque sa main se posa à quelques centimètres du visage du bréton, ce dernier sentit son corps se refroidir dangereusement, alors que les battements de son cœur se faisaient soudain lents, désespérés.
- Et te revoilà, épuisé, faible, à la tête d'une poignée de mercenaires. Freja et ses Mains d'Argent ont agi sur ma demande, et ont accomplit plus en quelques semaines que toi en une année. Tu étais encore indispensable, il y a quelques mois. Mais ton insolence et tes prises de risque inutiles risquent de te coûter plus que ta place parmi nous. Ne l'oublie pas.
L'homme retira sa main, et l'air remplit enfin les poumons de Sirius, qui s'effondra sur la table en haletant.
«Il ne comprend pas, songea t-il, le corps vidé de toute force. Il ne comprend pas...»
- Il est à moi... souffla t-il alors à la femme, qui n'avait plus bougé. Rigel est à moi, et à moi seul. Alors, si tes Mains d'Argent ont osé m'arracher la vengeance qui me revient de droit, alors notre assemblée comportera bientôt un membre de moins.
- Reprenons, si vous le voulez bien, dit alors le vieillard qui avait parlé plus tôt. Comme nous en avions convenu, les troupes de Markarth sont en route pour Blancherive. Elles sont en nombre suffisamment important pour détrôner Balgruuf et prendre la ville sans passer par un siège long et coûteux.
- Une minute ! s'écria un petit bréton recroquevillé sur lui-même. Ce serait plonger le pays dans la guerre civile ! Avez-vous conscience de l'état des forces des chatelleries de Vendeaume et Faillaise ? Et Solitude pourrait couper le ravitaillement de notre armée dès que notre soulèvement se fera découvrir !
- Je suis Horald Sang-d'Argent, doyen de la famille du même nom ! répondit le vieux nordique, plein d'orgueil. Nos hommes sont aguerris, rompus à l'art de la guerre ! Et mon neuveu, le Jarl Helmir, a fait de Markarth une chatellerie sûre, où nos ressources militaires sont aussi abondantes que possibles ! Solitude ne découvrira rien tant que nos espions seront là pour bloquer les réseaux d'information de l'Empire et du Palais Bleu. De plus, les coursiers ne se risqueraient pas à passer par les marais, et le détour leur coutera la vie, toujours grâce à mes hommes.
- Et si notre plan est révélé à la cour avant que nous ayons atteint Blancherive, que ferez-vous ?
Le Régent se racla la gorge, provoquant un silence immédiat.
- Nous avons déjà eut cette discussion en début d'année, si je ne m'abuse. Reste t-il des survivants de la Main d'Argent ?
La femme s'étant levée face à Sirius prit une lente inspiration.
- Aucun de ceux que j'ai envoyé n'est revenu, mais les risques sont inexistants, affirma t-elle après quelques secondes d'hésitation. Nos hommes ont été formés pour ne pas parler, même sous la torture. Les hommes de Balgruuf n'en tireront rien. Et il en va de même pour les Compagnons, si tant est qu'il en reste encore.
- Parfait, acquiesca le dirigeant du Conseil. Qu'en est-il du côté de l'Est ? Notre cher agent t-il découvert quelque chose ?
L'impérial assit à droite de Sirius fut prit d'un rire gêné, et soupira.
- Je... Vendeaume ne pourra pas envoyer d'hommes avant trois semaines. De source sure. Enfin, je l'espère.
Le tour de table se poursuivit, jusqu'à ce vienne le tour du Dovahkiin.
- Je m'occuperai de retenir les soldats de Fort-Ivar et Faillaise, dit-il d'une voix déformée par son heaume. Vous avez encore besoin de moi ?
Les membres de la réunion se raidirent. De tous ceux que comptait la force armée dont ils disposaient, cet individu était probablement le seul pouvant se permettre de telles remarques.
Au plafond, un brusque rai de lumière jaillit soudain, tandis que les torches s'éteignaient, cette fois-ci pour de bon. Comme chacun le savait, ce signe marquait la fin du quatrième Conseil.
Tous se levèrent, et se dirigèrent vers la sortie, à l'exception de Sirius et son voisin. Lorsque la salle fut vide, celui-ci tapota doucement l'épaule du bréton, qui sursauta violemment.
- Ne faites pas cette tête, lui fit l'impérial avec un ton qui se voulait réconfortant. L'important est que notre mission se déroule bien, n'est-ce pas ?
- Ferme-là, Lloyd, cracha froidement le bréton, le visage déformé par la haine. Je me passerai sans mal de tes discours bien-pensants.
L'autre eût un léger mouvement de recul devant l'intonation sanguinaire de la réponse. Il se contenta d'un sourire amical, et reprit sans paraître vexé.
- Bien, très bien ! Je... Je vais vous laisser, alors. Je suppose que si jamais vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit, vous pouvez toujours compter sur moi...
Il s'éloigna sur ces mots, laissant Sirius seul dans la pénombre, tandis que la poussière s'accumulait déjà sur les trônes froids de leurs anciens occupants.
Un mélange de sentiments contradictoires s'entre-déchiraient dans les entrailles tourmentées du bréton. La rage, principalement. La rage de savoir que l'on avait permi à des individus autrement moins compétents que lui de s'octroyer les privilèges qui étaient les sien. Pire encore, ils avaient décimé les Compagnons, et peut-être même tué Rigel. Et cette rancoeur que lui et son frère se vouaient mutuellement ne trouvait racine que dans le fait que s'entretuer leur était devenu une obligation. Lui, Sirius, l'insatisfait, l'insatiable, et Rigel, le valeureux héros engagé dans sa stupide cause. Leurs différences ne rendaient que plus inévitable la confrontation fatidique qui devait les départager, eux, les jumeaux prodiges. Et si son frère était mort, sa lutte de puissance perdait tout son sens.
Mais, ce qui le préoccupait plus que tout, c'était l'humiliation qu'il venait de subir. Tandis qu'il s'étouffait, écrasé par celui même qui l'avait tiré de la misère, il avait presque pu deviner leurs sourires moqueurs, leurs pensées méprisantes à son égard. Et bien sûr, ils n'hésiteraient pas à lui rappeler cet événement dès qu'ils auraient besoin de le rabaisser. Il les briserait volontiers, mais cela signifiait mourir dans la seconde par les hommes du Régent. Il devait retrouver son honneur, faire taire ces vermisseaux ignorants. Mais comment retrouver sa position ?
Soudain, il éclata d'un rire hystérique. Oui, il écraserait ses adversaires sans efforts, mais pour cela, il devait remonter dans l'estime du Régent. Il devait passer outre cette humiliation insupportable que l'on venait de lui infliger aux yeux de tous, il devait leur montrer qu'il leur était supérieur, en dépit de toutes leurs tentatives pour le rabaisser.
Un sourire carnassier se dessina sur son visage mutilé, alors qu'il poursuivait son cheminement intérieur.
Il lui fallait quelque chose, un pouvoir, une ressource si précieuse que l'assemblée n'auraient plus pour but que de se l'approprier. Quelque chose que même Elazar ne pourrait s'empêcher de convoiter, sitôt qu'il poserait les yeux dessus.
Le visage d'une personne fit alors irruption alors dans son esprit. Son sourire s'aggrandit encore, et se transforma en un rictus tremblant d'impatience. Oui, il savait exactement ce qu'il lui fallait.
Il lui fallait une proie.
<><><>
Renji se redressa, et huma longuement l'air nocturne. Il ouvrit les yeux, et observa les contours flous de Masser se découpant peu à peu dans le ciel crépusculaire.
Le gémissement d'un homme l'attira. Au sol, entre les cadavres de ses confrères, un garde haletait faiblement, agonisant. Le khajiit se tourna vers le blessé, qui se mit à l'implorer sous son casque.
- Vous n'êtes pas obligé ! s'étouffa celui-ci en tentant de ramper hors de portée du félidé. S'il vous plaît !
La main de la recrue se referma sans ménagement sur sa nuque, et l'officier fut soulevé par une force irrationnelle. En se débattant il se retourna vers son agresseur, dont les orbites fumantes n'exprimaient plus la moindre once de l'humanité qui les avait autrefois animées. Sa main se leva, saisit l'homme au bras, et commença à tirer.
- Non ! ARRÊTEZ !!!
Renji stoppa son geste. Ses doigts se contractèrent convulsivement autour du poignet de l'homme, lui broyant les articulations. Les deux individus s'immobilisèrent complètement, l'un n'osant plus bouger, l'autre restant droit, figé, comme en transe. Finalement, le khajiit détendit violemment le bras qui tenait le malheureux par le cou, le projetant en contrebas de la colline, au pied de laquelle il s'écrasa dans un bruit d'os brisés.
Sans se préoccuper de la trentaine de cadavres sanglants l'entourant, l'unique survivant leva de nouveau les yeux vers la lune. Secunda semblait demeurer dans l'ombre, comme apeurée par sa jumelle rougeoyante. Quelques minutes lui furent nécessaires pour apercevoir son ombre, plus basse dans la voûte céleste, dépassant à peine de l'horizon glacée.
Soudain, les corps autour de lui se mirent à remuer, tout doucement. Alors que leur peau noircissait à vue d'oeil, les rendant presque invisibles dans la noirceur naissante de la nuit, il tendit les bras, sans quitter l'astre écarlate des yeux. Les soubresauts des défunts s'accentuèrent, alors que leurs chairs se décomposaient, traversées par de longues volutes de brume ténébreuse. La fumée se mit à tourner doucement autour de lui, formant un tourbillon opaque s'épaississant chaque seconde.
Lorsque le nuage obscur se referma sur lui, plongeant les alentours dans le noir total, un frisson d'excitation le parcouru de la tête aux pieds, faisant naître en lui un profond sentiment d'exaltation. Le signal se renforcait, inexorablement, chaque soir plus puissant que le précédent.
La brume se dissipa doucement, s'infiltrant dans son corps par chacunes des pores de sa peau. Courbant l'échine, le khajiit bondit, et atterrit aux côté du garde, faisant s'envoler une nuée de corbeaux attirés par leur banquet funèbre. Le félin se redressa, dégagea ses bottes déchirées de la poudreuse, et se remit en marche.
Loin, très loin, passé les montagnes sans vie et les plaines interminables sur lesquelles il s'aventurait, la silhouette de Markarth se dessinait sous l'éclat lunaire.
T'aurais du renommer Bordeciel, "Bordelciel" pour ta fic !
Le 14 novembre 2016 à 11:12:54 ODST-01 a écrit :
T'aurais du renommer Bordeciel, "Bordelciel" pour ta fic
Pas faux
Bientôt, il faudra trouver un jeu de mots similaire avec "Tamriel", je commence déjà à chercher
Tamtamriel?
Le 14 novembre 2016 à 18:22:23 ODST-01 a écrit :
Tamtamriel?
Beaucoup trop facile, je désapprouve
EDIT : on a encore le temps hein, tu peux te relire la Grande Marche en attendant
TamRigel ? Ok c'est tout pour moi, allez salut !
Je lis le chapitre ce soir sinon.
Le 15 novembre 2016 à 18:51:49 DaLiar a écrit :
TamRigel ?
Non, il est trop soft par rapport à son frère
Tamiel?
Le 15 novembre 2016 à 20:09:32 ODST-01 a écrit :
Tamiel?
Quoi ?
Mais ca n'a aucun sens
Bon, je vais bosser sur la suite, sinon on va se retrouver avec une page entière de noms à la con
mais si ça un sens ! Ta miel (je sais normalement c'est "ton" mais c'est pas grave c'est pour le jeu de mot)
et y a aussi Ta m(iel)ère... (il faut enlevé ce qui est en parenthèse pour que c'est un sens)
Le 15 novembre 2016 à 20:22:38 ODST-01 a écrit :
et y a aussi Ta m(iel)ère... (il faut enlevé ce qui est en parenthèse pour que c'est un sens)
Mais ca a aucun rapport avec le bordel
OH, wait...