Ah bon
Tu sais, je suis autiste
Abrasio
Au fait
J'ai une question à soumettre :
Les personnes autistes de haut niveau ont de réelles qualités reconnues et connues. Pourquoi les non autistes (terme pour éviter de cliver) ne se focalisent-ils que sur les quelques peu nombreuses déficiences au demeurant mineures, que nous présentons ?
Je livre, quant à moi, deux réponses possibles et vous laisse le soin d'apporter les votres :
1) Nous sommes différents, donc par bêtise, on marginalise ceux qui sont différents
2) Ils sont trop forts (nous), il faut les éliminer du paysage pour pouvoir continuer notre propre chemin vers "la réussite" (ils pensent que le chemin qu'ils suivent est celui de la réussite, moi je dis que c'est juste la poursuite vers la médiocrité)
pour vos avis
Réponse courte : parce qu'un autiste manque fondamentalement des compétences nécessaires socialement et qu'il est naturel à l'être humain de ne pas se sentir attiré par ce qui est différent ; or, même dans le cas où il y aurait des similitudes, pour pouvoir les afficher publiquement, un autiste doit acquérir ces compétences qui lui manquent, et doit continuellement faire des efforts pour entretenir la relation puisque ça ne lui est pas nécessairement naturel.
Typiquement, le gamin autiste, ça sera celui qui sera plutôt renfermé et qui arrive pas trop à parler aux autres. Pour un gosse quelconque de primaire, c'est pas forcément le plus drôle. Au collège, ça sera celui qui sera différent et donc automatiquement fiché par la connerie des collégiens. Plus tard, ça sera celui qui a passé une scolarité solitaire, voire à se faire emmerder, et qui aura du ressentiment envers les autres, ce qui ne favorise pas son intégration.
Là, je parle juste "typiquement" et d'après beaucoup d'histoires que j'ai lu sur le sujet (et on a eu plusieurs exemples de la haine des NT ou des autres sur le topic), hein, c'est pas une généralité, moi-même j'ai eu plusieurs potes tout le long du primaire personnellement etc etc. et je n'ai aucun ressentiment, simplement, ce que l'on trouve plaisant de prime abord chez l'autre, c'est ce qu'on voit. Une personne avec qui la conversation passe bien, avec qui ça "accroche", directement, on se sent bien plus à l'aise avec elle qu'avec quelqu'un qui ne sait pas faire la conversation sans qu'il y ait de blanc toutes les cinq secondes ; de même, un autiste à qui l'on parle de son sujet peut devenir particulièrement agaçant, et à ce moment-là il peut bien s'y connaître à fond, s'il ne sait pas en parler sans importuner les autres, il sera rejeté systématiquement, surtout quand il galère à aborder d'autres sujets ou à s'intéresser aux centres d'intérêts des autres.
L'humain est un être social, c'est comme ça, on n'est pas directement connecté de cerveau à cerveau et de ce fait les compétences sociales importent, surtout au début d'une nouvelle relation où l'on ne connaît pas encore l'autre. J'dois partir, je peux pas faire une réponse plus longue que ça, mais c'est un sujet qui revient souvent dès que y'a un topic / forum aspie. Je pense juste pas que ce soit un rejet profond des bizarreries autistiques qui cause la majorité des problèmes, mais plutôt le manque de compétences sociales de nombre d'autistes qui ont du mal à amener les choses et qui se font de fait rejeter ; car honnêtement, les compétences sociales, ça fait presque tout, et on ne rejette pas l'autre "juste" parce qu'il s'y connaît à fond dans les vols d'avions de l'année 2012, mais parce que ça devient un problème. Et je ne pense pas que voir les neurotypiques comme un obstacle soit la bonne façon de procéder non plus, parce que qu'on le veuille ou non, ils restent majoritaires, et si un jour la réalité rejoint la dystopie et qu'on commence à manipuler le génome humain, c'est nous qui disparaîtront.
Donc, ça, c'était plutôt la réponse N°1. J'avais résumé, mais c'était un peu le sens de cette 1ère réponse.
Au fait, j'ai déjà vécu ça personnellement, mais aussi plus tard dans les 4 ou 5 boites qui m'ont employées. Les 2 ou 3 1ères années ça se passe bien et peu à peu, tout part de travers.
Bah, oui et non, ça dépend comment on l'entend. Tout n'est pas noir et blanc, évidemment, y'en a surement qui nous excluent juste parce qu'on est autiste et point barre ou parce qu'on a une démarche bizarre, ce genre de trucs, mais j'pense que la cause très très majoritaire c'est l'aspect social. Sans parler d'en arriver à plus loin que de l'exclusion (= rejet inconditionnel pur et dur, en arriver au bullying à l'école etc), est-ce vraiment de la bêtise de ne pas se sentir socialement attiré par un individu qui est justement socialement inapte, ou n'est-ce pas plutôt instinctif et naturel ? Je marque bien la différence entre l'exclusion dans le genre exclusion passive, ne pas se sentir attiré par l'autiste au niveau relationnel au point d'en faire un ami, etc., pas de l'exclusion active, bête et méchante, attention
Si je ne remplis pas mon rôle socialement, dans une conversation ou autre, je ne blâme pas l'autre d'avoir une réaction naturelle... c'est à dire se faire chier au bout d'un moment et ne pas nécessairement avoir envie de rester. Ca, si c'était répété et re-répété, ça créerait une exclusion, au final, parce que les gens se disent juste que c'est pas intéressant de me parler et ils arrêteraient progressivement de venir vers moi. Peu importe mes capacités intellectuelles ou tout le reste, quelqu'un qui n'est pas intéressant socialement, autiste ou pas, ça donne simplement pas envie. Là où ça devient de la bêtise à mes yeux, c'est si ça en vient à l'exclusion active, ou si un autiste parfaitement apte socialement a des traits "bizarres" (TOC, problèmes moteurs, etc.) et qu'il se fait marginaliser pour cette raison ; là, effectivement...
Quant au deuxième point, je pense que là on tombe dans les extrémistes de l'eugénisme et qu'on en est pas encore là
Donc finalement, plutôt aucune des deux réponses à mon goût, parce que je crois que selon les définitions qu'on peut en donner (et selon celle que j'en donne là), ça représente surtout une minorité. Je ne considère pas le fait que les gens accrochent plus avec quelqu'un d'extraverti que d'introverti comme de la bêtise, juste un instinct humain normal. Tu devrais rajouter une option "parce que c'est chiant d'être avec un autiste", que ce soit à cause de la tendance de certains à devenir lourds avec leurs intérêts particuliers, ou parce qu'ils sont souvent nuls à la conversation, ou que sais-je encore, j'pense que ça correspondrait mieux Après, on peut en venir à se demander si, dans l'éventualité où le SA serait plus connu, ça changerait quelque chose, du coup.
"Après, on peut en venir à se demander si, dans l'éventualité où le SA serait plus connu, ça changerait quelque chose, du coup. "
Oui, clairement.
Dans notre jeunesse, on se ferait (pour pas mal d'entre nous) un peu ou beaucoup moins souvent embêter, persécuter et ça permettrait de mieux s'épanouir, voire de ne pas tomber en dépression, avoir des pensées suicidaires (ou le faire), se faire exclure par effet de groupe d'une école, etc... les profs et les surveillants seraient au courant, ils pourraient éventuellement surveiller et même si certains se moqueraient quand même de nous "parce qu'on est autiste", la majorité comprendrait mieux le truc et/ou serait contactée au cas par cas avec explication du SA lors d'une éventuelle embrouille. Ça serait diagnostiqué souvent plus rapidement (la personne perdrait moins de temps, évoluerait mieux, serait suivi psychologiquement, entamerait ses apprentissages plus tôt, augmenterait évidemment le nombre d'aspies diagnostiqués (dans son entourage, s'il y en a) et ce faisant, le SA deviendrait plus populaire) avec moins d'erreurs de diagnostics du à la méconnaissance (et l'incompétence) de certains médecins, de détresse dans l'entourage, de fatigue morale/manque de confiance et motivation réduisant ou empêchant d'avoir plus de connaissances (culturelles, de loisirs, utilitaires, etc...) diverses et variées (au cours de sa vie), moins (pour les adultes aspies non-diagnostiqués) d'éventuelles licenciements d'un patron pour paroles ou actes qu'il ne fallait pas dire/faire, plus de facilité à passer un entretien d'embauche, à trouver un travail qui nous correspond et que l'on aime, à maintenir une relation avec l'autre.
Après, je crois que les personnes capables de rester avec nous sont celles qui nous correspondent et que tout le monde sache pour le SA n'y changerait pas grands choses, mais celles-ci pourraient toutes un peu mieux nous comprendre.
Vous vouliez un exemple de stigmatisation de l'autisme ? En voici un beau, je vous en laisse juge...
Le 10 janvier 2015 à 07:43:44 HaruRenai a écrit :
"Après, on peut en venir à se demander si, dans l'éventualité où le SA serait plus connu, ça changerait quelque chose, du coup. "Oui, clairement.
Dans notre jeunesse, on se ferait (pour pas mal d'entre nous) un peu ou beaucoup moins souvent embêter, persécuter et ça permettrait de mieux s'épanouir, voire de ne pas tomber en dépression, avoir des pensées suicidaires (ou le faire), se faire exclure par effet de groupe d'une école, etc... les profs et les surveillants seraient au courant, ils pourraient éventuellement surveiller et même si certains se moqueraient quand même de nous "parce qu'on est autiste", la majorité comprendrait mieux le truc et/ou serait contactée au cas par cas avec explication du SA lors d'une éventuelle embrouille. Ça serait diagnostiqué souvent plus rapidement (la personne perdrait moins de temps, évoluerait mieux, serait suivi psychologiquement, entamerait ses apprentissages plus tôt, augmenterait évidemment le nombre d'aspies diagnostiqués (dans son entourage, s'il y en a) et ce faisant, le SA deviendrait plus populaire) avec moins d'erreurs de diagnostics du à la méconnaissance (et l'incompétence) de certains médecins, de détresse dans l'entourage, de fatigue morale/manque de confiance et motivation réduisant ou empêchant d'avoir plus de connaissances (culturelles, de loisirs, utilitaires, etc...) diverses et variées (au cours de sa vie), moins (pour les adultes aspies non-diagnostiqués) d'éventuelles licenciements d'un patron pour paroles ou actes qu'il ne fallait pas dire/faire, plus de facilité à passer un entretien d'embauche, à trouver un travail qui nous correspond et que l'on aime, à maintenir une relation avec l'autre.Après, je crois que les personnes capables de rester avec nous sont celles qui nous correspondent et que tout le monde sache pour le SA n'y changerait pas grands choses, mais celles-ci pourraient toutes un peu mieux nous comprendre.
Dans notre jeunesse, je pense vraiment pas que ça change quoi que ce soit si on se fait emmerder au primaire/collège. Ca aide sans doute un peu au primaire selon les écoles, mais ce qui est rangé dans le handicap mental, c'est pas nécessairement ce qui est le plus facile à comprendre pour des gamins. Au collège... je me passerais de commentaires Bien sûr, si tout se déroulait parfaitement, ça serait mieux, m'enfin, au primaire, malgré que ma mère soit intervenue à plusieurs reprises avec les profs, ils ont jamais fait attention à moi plus que ça ; tout au plus, ils se sont rendus compte d'eux-même de mon caractère et ils ont agi un peu plus en fonction, mais ils ne faisaient pas particulièrement attention, j'ai juste eu la chance de ne pas tomber sur une école de cassos.
En fait, la raison pour laquelle je dit ça, c'est que c'est dans la continuité de ce que j'avançais : dans les cas où il y a bullying ou quelque chose d'associé et où la personne responsable est assez intelligente pour être raisonné si on lui explique le cas, ça ferait peut-être une différence, certes. Mais si c'est, comme je pense que c'est souvent le cas, la compagnie-même de la personne Asperger qui pose problème et qu'il se retrouve automatiquement seul à cause de ça, alors qu'est-ce que ça change ? Car au fond, seule cette personne peut y faire quelque chose ; s'il n'y a pas de compatibilité, ça n'avance à rien (comme tu le dis), et encore pire dans les jeunes stades du développement (après il peut toujours y avoir curiosité et ça dépend des écoles, je sais que dans mon école primaire y'avait beaucoup de gens qui compatissaient avec ceux qui avaient des handicaps, par ex, même si c'était un peu des connards sinon ).
Après, évidemment, s'il y avait meilleure connaissance, il y aurait meilleurs diagnostiques et meilleures prises en charges, et là je pense que ça aiderait, si les gamins Asperger apprenaient avant même d'y être confronté les codes sociaux, etc., je parlais juste des répercussions directes vis-à-vis des autres
@Abra : wtf Y'a moyen d'avoir le message original ? (+ tu mod le forum fitness aussi ? o.o)
Yep, pardon, fausse manoeuvre, bonne lecture :
PS: ne réagissez pas là bas, vous risquez le kick...
Le 10 janvier 2015 à 01:39:58 AnAutisticCat a écrit :
ça, c'est argumenté
Si je n'ai mis que 2 réponses, c'est pour laisser à chacun la possibilité de glisser la sienne. Si j'avais toutes les réponses, reconnaissez que la question n'aurait pas de sens
"Le lien entre les deux ? Un autiste peut réellement se suicider pour trois fois rien, pour avoir loupé un bus, pour une phrase reçue, pour l'intonation d'une phrase reçue, etc."
Connard, va.
Même pas il cherche à se défendre de façon crédible, à ce stade, juste à te faire perdre ton poste. C'te blague.
HaruRenai et AAC
Juste un retour d'expérience. C'est vrai qu'au delà de mes difficultés de communication (impossibilité de ne pas dire ce que je pense si on m'interroge, impossibilité à supporter la bêtise, révulsion face à la médiocrité...) je vous assure avoir été victime d'ostracisme du seul fait d'être plus productif que mes pairs, d'être capable de déceler ce que les autres ne voyaient pas, d'avoir une étique managériale à laquelle aucun autre manager ne s'identifie, de penser aux autres avant moi-même et de contribuer à mettre en valeur l'autre prioritairement. Et là, je vous assure que lorsque vous mettez en évidence des talents particuliers, vous faites peur. Chacun craint pour son petit pouvoir désuet
Le 10 janvier 2015 à 11:49:23 AnAutisticCat a écrit :
Même pas il cherche à se défendre de façon crédible, à ce stade, juste à te faire perdre ton poste. C'te blague.
je ne comprends pas cette phrase, mais ça m'arrive tout le temps.
Tu peux préciser
Gav, il répond à mon post, va lire le lien que j'ai posté, c'est épique...
@Gavilan : Ca dépend du milieu, je suppose. Si t'as un métier où y'a un peu de compétition/jalousie, ça aide certainement pas, certes. Et à l'école, c'était comment ?
Quant à ta question, en effet, je réagissais au lien de Val'
Abrasio
J'avais lu ton post. Mais une fois de plus je n'avais pas vu le lien avec la réponse de AAC. Pardon, c'est un de mes problèmes. Parfois, j'ai du mal
AAC
A l'école, j'étais grand, assez costaud, alors j'étais seul, on ne me cherchait pas trop. Mais différent, je n'avais que peu de contacts avec mes pairs. En plus ça tombe bien, je n'en cherchais pas
Wé, vlà Au passage, Val', j'sais pas si Bob l'éponge a sa place sur le forum, alors je joue mon rôle de Colonel, tavu...
Il a clairement pas sa place mais je suis sur mon mobile et j'ai pas d'accès à mon ordi en ce moment. Promis, je nettoie quand je pourrai me connecter...
Euh... vous parlez toujours de la même personne
Toujours en rapport avec le post d'Abrasio ?