Le 29 mars 2015 à 14:19:48 le_litchi01 a écrit :
Je suis patriote parce que j'aime mon pays, mais aussi parce que c'est parce que je suis membre d'une Nation que je peux avoir des droits politiques, que je peux faire entendre ma voix, etc.La Nation est une communauté politique avant tout. Surtout que j'ai la chance de vivre dans une Nation qui ne se fonde pas sur une communauté de sang et de religion. Je vomis la communauté de sang et de religion que certains veulent nous faire passer pour la France.
Moi, j'ai affiché mon drapeau dans mon appart. Faites le, si vous aimez votre pays. Ne laissez pas l'extrême droite le voler. Ne les laissez pas faire.
Tu aimes pas l'extrème droite mais finalement tu as accepté tous les axiomes idéologiques de celle ci.
Non, c'est elle qui nous a volé l'idée de Nation.
Le nationalisme (ou patriotisme) est de gauche à l'origine.
Tout à fait.
L'idée à l'origine c'est que la Nation est première, et qu'elle n'a pas besoin d'un monarque pour exister.
"Le nationalisme (ou patriotisme) est de gauche à l'origine."
On peut classer la bourgeoisie révolutionnaire de 1789 à gauche, et alors ? Le nationalisme fut un temps progressiste, tout comme le capitalisme; cet époque est désormais révolu depuis un moment.
Le fait est que tu considères la nation comme une entitée unie, et tu y nies les classes : c'est purement la base de toute l'idéologie d'extrème droite, même si tu es antiraciste, tu acceptes leur prérequis idéologiques.
Les classes existent au sein de la nation, mais ça ne m'empêche pas d'aimer cette nation, mais malgré tout, j'accepte le concept de lutte des classes. La nation est une sorte de cadre en quelque sorte.
La nation est surtout un artifice bourgeois destiné à grouper le petit peuple derrière ses maitres en lui donnant l'impression qu'il se bat pour lui-même ("la nation") alors qu'il se ne bat que pour l'intérêt de sa classe dirigeante.
Comme disait Howard Zinn :
la mémoire des États n’est résolument pas la nôtre. Les nations ne sont pas des communautés et ne l’ont jamais été. L’histoire de n’importe quel pays, présentée comme une histoire de famille, dissimule les plus âpres conflits d’intérêts (qui parfois éclatent au grand jour et sont le plus souvent réprimés) entre les conquérants et les populations soumises, les maîtres et les esclaves, les capitalistes et les travailleurs, les dominants et les dominés, qu’ils le soient pour des raisons de race ou de sexe.
Sauf que justement, de mon point de vue la Nation n'est pas une famille et ne l'a jamais été.
Je vois la Nation comme une communauté politique avant tout. Et si une Nation est vraiment républicaine, elle n'empêche personne de partir.
De toute façon, je pourrais pas être socialiste non-révolutionnaire et ne pas croire en la Nation, ça n'aurait pas de sens.
C'est tout à fait une communauté et non une famille. Et ça n'empêche pas la destruction de la bourgeoisie.
Je vois la Nation comme une communauté politique avant tout
Si on veut : nous sommes ceux qui se retrouvent soumis au pouvoir du même Etat.
Mais quoi d'autre ?
En tant que citoyen ça me donne certains droits.
Mais bon, tu vas me dire qu'on vit pas mieux que sous une dictature, que c'est qu'une illusion, etc. Je pense pas qu'on puisse s'entendre sur quoi que ce soit de toute façon.
Mais si il n'y a pas de Nation, je ne vois pas pourquoi il y' aurait une quelconque légitimité dans les hôpitaux publics, les aides sociales, les nationalisations, etc.
La Nation doit unir le peuple mais ça n'empêche pas la lutte contre les élites en tout genre.
Mais bon, tu vas me dire qu'on vit pas mieux que sous une dictature, que c'est qu'une illusion, etc.
J'avoue que je ne vois pas trop le rapport. Les dictatures ne sont pas des nations ?
Je pense pas qu'on puisse s'entendre sur quoi que ce soit de toute façon.
Ah. dommage.
Mais si il n'y a pas de Nation, je ne vois pas pourquoi il y' aurait une quelconque légitimité dans les hôpitaux publics, les aides sociales, les nationalisations, etc.
Pour les hôpitaux, soigner les gens me parait être une raison d'être assez suffisante. De quelle "légitimité" veux-tu parler ?
Pour les aides sociales et les nationalisations, effectivement ce sont des choses qui n'ont de sens que dans le cadre d'un système à la fois capitaliste et étatiste.
La Nation doit unir le peuple mais ça n'empêche pas la lutte contre les élites en tout genre.
Justement, je pense que les mensonges ne sont pas une bonne option pour essayer d'unir le peuple.
Mettons que je réside à la frontière espagnole. Pourquoi devrais-je me sentir plus "uni" avec un lillois, français comme moi, qu'avec un habitant de l'autre côté de la Bidassoa ?
Je citerai E. Renan (une fois n'est pas coutume ), puisqu'à son époque au moins on n'avait pas honte d'assumer les tenants et les aboutissants de la chose nationale (Renan est pro-nation) :
"L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation"
Ou encore : " le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger"
(Renan : Qu'est-ce qu'une nation ?, 1882)
J'avoue que je ne vois pas trop le rapport. Les dictatures ne sont pas des nations ?
Ca dépend ce que tu entends par Nation. Si un pays considère ses habitants comme des sujets sans droits, alors ce n'est pas une communauté politique.
Et c'est parce que les démocraties sont des nations qu'elles existent.
Si un pays considère ses habitants comme des sujets sans droits, alors ce n'est pas une communauté politique.
Mais il n'existe aucun pays comme ca. Si ?
D'autre part il arrive fréquemment à nos "démocraties" (terme contestable) de traiter leurs citoyens comme des merdes sans droits.
Sans parler de ceux qui n'ont pas la citoyenneté...
Justement, rien ne t'empêche d'être français sans te sentir proche de ton voisin.
Au final il s'agit surtout de s'unir derrière des idées.
Au final il s'agit surtout de s'unir derrière des idées.
Lesquelles ?
Un idéal républicain d'égalité et de fraternité.... Mais impossible dans un régime capitaliste. Faut pas croire que république et communisme sont incompatibles, la dictature du prolétariat peut très bien se faire en république, mais qui nécessite de lutter alors contre la réaction.
Et aussi une nation formé par des gens souhaitant vivre ensemble et non par le sang, c'est aussi la particularité française.