Alors voilà, lundi j'ai commencé un stage dans l'hôpital du coin, pour d'obscures raisons, mais bon c'est payé et je glande donc je prends
Comme j'ai personne à qui me confier sans le saouler au bout de 17 secondes (si j'ai calculé, après ce laps de temps, la personne détourne les yeux), j'ai décidé d'utiliser le 18-25
à des fins honorables pour une fois, celui-ci me servant de journal intime, journal de bord, journal de merde, appelez ça comme vous vous voulez.
Je vais donc consigner tous mes états d'âme, mes expériences, mes peines mes joies, mes souffrances...nan je déconne je vais juste faire un résumé de mes journées comme ça ça me servira en même temps pour
mon rapport de stage
Lundi 26 avril :
Je me pointe assez tôt à l'hosto pour jouer à l'élève modèle.
première constatation : ça pue. Normal me direz vous, c'est un hosto.
Ensuite, je sais pas où aller, alors je demande, donne mon nom à de parfaits inconnus, déambule à travers la mort qui suite par les parois des murs
et je découvre en même temps que personne ne sait qui je suis, et encore moins ce que je fais là. Ces cons pensaient que le stage commençait la semaine d'après
Finalement, on me trouve une place, on me colle au service pédiatrique, je déteste les mômes mais mon tuteur de stage est en congé (bah oui le jour où je commence ça parait logique )
et ne revient que la fameuse semaine d'après.
Bref, ces personnes sont incompétentes, connes pour rester courtois, et ça pue toujours autant.
On me confie quelques menues tâches (bah ouais c'est pas comme si j'étais là pour un stage de mise en situation, on a qu'à lui confier les tâches ménagères, ça lui servira )
Donc je nettoie, c'est très enrichissant et j'hésite déjà entre me barrer ou faire péter l'hosto à coup de c4 (coucou tf1 ).
La journée se termine à 18H en ayant commencé à 7h, on me dit qu'une stagiaire doit se pointer le lendemain dans le même service que nous : "elle est intéressée par la pédiatrie comme toi^^" qu'elle me sort la grosse
je me retiens de lui faire sauter ses deux dernières dents de devant, serre les miennes, et rentre chez moi.
Mardi 27 avril :
J'en ai marre de prendre des putains de notes, il fait beau et je veux faire un foot plutôt que d'écouter des mômes chialer parce-qu'ils sont nés prématurément. Du coup je prends plus de notes et mets en route le dictaphone de mon iphone (qui est censé être éteint d'ailleurs). La stagiaire est plutôt mignonne mais elle semble intéressée par ce qu'on fait, manque de bol, moi qui voulais entamer la convers par "tu trouves pas qu'il pue sa mère le stage ?"
c'est ptet pas la bonne soluce.
Elle me regarde en souriant, et je me dis qu'elle ne sait pas à quoi elle s'expose : je suis tellement en chien que je pourrais me farcir tout le service gériatrique alors forcément, n'importe quel signe de sa part sera mal interprété.
Je lui renvoie son sourire puis la culbute violemment contre l'électrocardiographe...fake, si t'as lu jusque là, sache que tu n'es pas sur le 15-18.
On n'est pas dans one tree hill, donc je rentre chez moi la queue entre les jambes, j'ai tringlé personne, j'ai sauvé aucune vie, le docteur Carter m'a pas donné de promo, j'ai soigné aucune maladie auto-immune avec du kiri, et l'OMS ne m'a pas remis de médaille.
Mercredi 28 :
trop court
Je lirait ptet plus tard, je ne me sens pas de m'enfiler un pavé pareil à cette heure ci
owend by tab
Non pas owned, c'est volontaire. Et mon journal n'est pas censé être lu (bon quand même un peu)
Suite?
sinon fake , pourquoi ton tel devrait etre eteint , dans les hopitaux c'est toléré maintenan le tel
t'auras qu'à demander à la personne qui m'a "accueilli"
dixit : "le téléphone est autorisé, mais éteint naturellement, ni vibreur ni silencieux" euh oui m'dame.
Alors après, ptet qu'il est autorisé, je me suis pas beaucoup renseigné mais c'est vrai que j'ai pas vu de petite enseigne avec un tel barré
perso dans la chambre de ma soeur je me gène pas d'appeler avec mon phone , surtout quand on voit le prix du tel dans un hosto , les medecin passent et ne bronche pas
Elle est hospitalisée pour quoi ta soeur si c'est pas indiscret ?
leucemie
Ok pas cool.
non en effet , d'ailleur elel sort peut etre aujourd'hui apres 4 semaienen chambre steril
Et on sait toujours pas de quel métier il s'agit en fait. Infirmier, aide-soignant... ?
aide soignant c'est evident , sinon il ferait pas sa durant son stage
alexis62750 ah bah c'est bien, bonne nouvelle
Cizidub le métier c'est stagiaire
Nan en fait à la base je devais être affecté (olol) au service des addictologies, c'est ce qui m'intéresse, et après quelques concessions infimes (et non confessions intimes), j'ai accepté d'aller d'abord à l'étage, où y a la psychiatrie, ça m'intéresse un peu moins mais quand même
Et pour les raisons sus-mentionnées ils m'ont collé là, où j'ai rien à faire
Mais le futur métier tu veux dire ? Addictologue si je peux.
Je devais suivre le psy en fait, c'est de l'observation et un peu de pratique.
Mais là ils me font faire les tâches ingrates sous prétexte que j'étais pas prévu.
si t'est qualiié guele un peut ils vont te trouver de la place
Bah nan je suis une merde parmi eux (c'est d'ailleurs un synonyme de stagiaire), je vais attendre patiemment qu'on me mette dans le bon service quand le gars sera revenu.
mercredi 28 avril
Il est 9h et mon estomac gargouillait déjà durant le trajet, j'ai mangé qu'un pim's ce matin
Du coup j'ai une dalle monstre qui m'empêche de me concentrer, comme si y avait besoin de concentration pour faire des analyses urinaires (je m'occupe de ça aussi, parce-que la pisse et le ménage, c'est kif-kif apparemment)
La stagiaire elle, ne fait que prendre des notes et poser des questions absolument pas pertinentes, et quand je la regarde d'un air sceptique, elle me sourit de plus belle, je crois qu'elle veut un bout.
Mon dicta est toujours en marche mais pour pas me faire griller, j'ai toujours mon bloc notes, sur lequel je dessine.
De temps à autres, la pédiatre doit s'apercevoir que je me fais chier, car elle me pose des questions qu'elle juge sûrement piegeuses, mais auxquelles le gosse de 4 ans dont elle s'occupe serait probablement capable de répondre.
Je réponds, et j'attends mon bon point, ou ma sucette. Rien n'arrive.
Il est 11h et la pause est encore loin, en revenant des toilettes cependant, il s'est passé quelque chose de plutôt drôle, j'avais laissé mon calepin sur la table de salle de soins, et cette connasse de pédiatre était en train de le feuilleter, sereinement, elle me le tend et me sort "jolis dessins", avec un sourire à faire pâlir un albinos. Je luis sors que j'ai pas eu l'occasion de prendre beaucoup de notes, parce-que déjà y avait pas
grand chose à noter. Elle me dit que Orlane elle (et son prénom collector) a pu prendre des notes.
Je me retiens de lui dire que noter que les murs sont blancs et que Hector 3 ans 1/2 a chié 322 grammes à 15h41 ça ne compte pas.
J'ai fait un peu d'administratif finalement, et d'informatique, "oh on utilise Excel depuis bientôt 4 ans dans cet hôpital", c'est drôle, parce-que je leur ai appris plein de trucs...
En sortant de l'hosto il est 17h58 et je remarque que la stagiaire attend le même bus que moi, on est que deux, je greffe mes écouteurs sur mes oreilles et ne prends même pas la peine de lui adresser la parole.
Jeudi 29 :
Je me suis levé à la bourre, et donc, suite logique à cet heureux évènement, je suis arrivé à la bourre. Personne n'a remarqué, imaginez casper dans une soirée à Ibiza : la même.
Toujours la même chose, opiner du chef lorsqu'on me confie une tâche, regarder sa montre, manger, regarder sa montre, opiner du chef en regardant sa montre, manger sa montre.
Chose inattendue, la stagiaire regarde elle aussi ostensiblement sa montre, comme quoi, la perfection n'existe pas...
C'est toujours affreusement monotone, et à la fin de la journée, je dis au revoir à personne, et me tire.
Orlane vient me voir à la sortie pour me dire qu'elle m'avait vu la veille : "c'est bien, ça prouve que t'as une bonne vue". Elle rigole, et comme elle m'agace, je décide d'y aller à pied.
Voilà, à cause d'elle, je me retrouve à 19h10 chez moi. Et je pionce jusqu'au lendemain.
vendredi 30 avril :
Tout le monde tire la gueule today, mais tout le monde semble aussi avoir oublié une chose : aujourd'hui c'est le week-end. certes, il est annoncé pourri, mais il est aussi annoncé à l'extérieur de l'hosto.
Alors je souris au milieu des tronches de dix pieds de long, et ça me fait marrer. A midi, j'ai même déjeuné avec Orlane qui me racontait sa vie palpitante, on dirait un mélange entre celle de Nicolas Hulot et de Stéphane Berne.
Je me dis qu'elle est mignonne et que c'est dommage qu'elle soit conne, mais en même temps, pour ce que je vais en faire, j'ai pas besoin de son hémisphère gauche.
Je prends son numéro, et finis ma journée à 13h, en espérant que la semaine prochaine sera une meilleure semaine. (ou pas).